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24 avril 2014 4 24 /04 /avril /2014 18:41

Accrochages dans l’est de l’Ukraine, Moscou menace (Reuters)

Les forces ukrainiennes ont tué Jeudi 24 Avril 2014 plusieurs séparatistes pro-russes, « jusqu'à cinq » selon le gouvernement, dans la région orientale de Slaviansk, où la situation semble à la fois confuse et susceptible de dégénérer.

Le risque d'une nouvelle aggravation de la crise paraît d'autant plus grand que la Russie effectue des manoeuvres militaires le long de la frontière et n'hésite pas, à l'image de Vladimir Poutine, à brandir des menaces de représailles.

Le mécanisme à l'oeuvre semble tenir de l'engrenage dans la mesure où les occidentaux, Etats-Unis en tête, menacent également la Russie de mesures de rétorsion, même si cette idée ne fait pas consensus.

Les diplomates espéraient pourtant une « désescalade » après la signature à Genève, jeudi dernier, d'un accord entre les russes, les américains, les ukrainiens et les européens, qui prévoyait entre autres le désarmement des groupes illégaux.

Mais les rebelles ont montré peu de signes allant dans ce sens et le gouvernement de Kiev a fini par reprendre une opération qualifiée « d'anti terroriste ».

L'offensive, suspendue le temps d'une trêve pour Pâques, a repris jeudi, quand des éléments des troupes du ministère de l'intérieur, appuyés par des soldats de l'armée, ont fait « jusqu'à » cinq morts parmi les séparatistes sur la route de Slaviansk, au nord de la ville.

« Durant les affrontements armés, jusqu'à cinq terroristes ont été éliminés », précise dans un communiqué le ministère de l'intérieur, ajoutant que ces accrochages ont également fait un blessé dans les rangs des forces régulières.

Une porte-parole des séparatistes a par ailleurs fait savoir que deux d'entre eux avaient été tués dans la même zone.

En fin de matinée, un détachement ukrainien, comprenant cinq véhicules de transport blindés, s'est emparé d'un barrage routier abandonné par les rebelles. Mais les forces régulières se sont retirées deux heures plus tard.

On ignore si Kiev compte lancer un assaut d'envergure sur Slaviansk, une ville de cent trente mille habitants devenue la place forte des miliciens pro-Moscou.

Comme à Slaviansk, la situation n'est pas claire à Marioupol, sur les bords de la mer d'Azov, où il est difficile de savoir exactement qui des policiers ou des rebelles contrôlent l'hôtel de ville.

NOUVELLES MENACES DE SANCTIONS

La réponse de Vladimir Poutine aux incidents de Slaviansk est venue de Saint-Pétersbourg, s'il est avéré que l'armée ukrainienne est intervenue dans l'est du pays, alors il s'agit d'un « crime » grave contre son peuple, a-t-il dit.

« Si ces gens en sont venus à la phase dite critique de la confrontation avec les manifestants, il ne s'agit pas d'une phase critique, mais d'une action punitive et elle aura évidemment des conséquences pour ceux qui ont pris ces décisions, y compris sur nos relations bilatérales », a déclaré le président russe lors d'une intervention devant la presse régionale retransmise à la télévision.

Le Kremlin a par ailleurs posé la question de la légitimité du scrutin présidentiel du 25 mai, censé aboutir à l'élection du successeur de Viktor Ianoukovitch, poussé vers la sortie au mois de février.

Joignant le geste à la parole, Moscou a lancé de nouvelles manoeuvres militaires.

D'après des responsables de l'OTAN, quarante mille soldats russes se trouveraient le long de la frontière entre les deux pays.

Il s'agit, selon le ministre russe de la défense, d'une réponse à la « machine militaire ukrainienne » et aux manoeuvres prévues par l'OTAN en Pologne et dans les états baltes.

Les occidentaux se montrent quant à eux menaçants vis-à-vis de la Russie qui s'expose à un nouveau train de sanctions, comme l'a répété Barack Obama depuis le Japon où il a entamé une tournée en Asie.

« Jusqu'ici au moins, nous les avons vus ne respecter ni l'esprit ni la lettre des accords de Genève », a déploré le président américain.

« Nous nous sommes préparés à la possibilité d'appliquer des sanctions supplémentaires », a-t-il poursuivi, soulignant que Moscou pouvait encore y échapper. « Il est toujours possible que, demain ou après-demain, la Russie change d'attitude et adopte une approche différente ».

A l'issue d'une rencontre avec le premier ministre polonais, Donald Tusk, François Hollande a lui aussi évoqué la possibilité d'infliger de nouvelles sanctions à la Russie.

« Nous avons des signaux qui ne vont pas dans le sens de la désescalade », a estimé le président français.

« Il y a néanmoins eu un accord à Genève et nous demandons qu'il soit respecté dans son intégralité et, si il ne l'était pas, il y aurait des sanctions telles qu'elles ont été prévues par le conseil européen », a-t-il poursuivi.

L'idée d'imposer de nouvelles mesures de rétorsion ne fait toutefois pas l'unanimité en Europe.

Mercredi, l'Autriche s'y était dite opposée et, jeudi, le premier ministre tchèque a fait savoir que son pays et la Slovaquie n'y étaient pas non plus favorables car, estiment-ils, de telles mesures risqueraient de peser sur la croissance économique européenne.

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