Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 19:17

http://www.voixdumidi.fr/en-images-200-manifestants-face-a-800-policiers-ce-samedi-a-toulouse-49407.html

Deux cent manifestants face à huit cent policiers à Toulouse

Une manifestation contre les violences policières à Toulouse a mobilisé d’impressionnantes forces de police, récit d’un long après-midi.

Par Delphine Russeil

C’est à un drôle de jeu du chat et de la souris auquel se sont livrés Samedi 29 novembre 2014 à Toulouse manifestants et forces de police. Un jeu perdu d’avance par les manifestants, au vu de la débauche de moyens prévus par la préfecture pour empêcher cette mobilisation qui n’avait fait l’objet d’aucune autorisation préalable.

Rassemblés pacifiquement dès 13 heures 30 place Arnaud Bernard, à peine deux cent manifestants ont été « guidés » par environ huit cent CRS vers l’avenue Honoré-Serres, l’avenue des Minimes et Barrière de Paris. Un rapport de forces inégal qui a stupéfait les passants et commerçants du quartier des Minimes.

Les manifestants se sont peu à peu dispersés, mais gardaient un autre tour dans leur sac pour exprimer leurs revendications, qui se portaient contre les violences policières et en mémoire à Rémi Fraisse, jeune manifestant mort au barrage de Sivens il y a un mois.

Une diversion pour se retrouver au Capitole

Vers 16 heures, une cinquantaine d’entre eux s’est à nouveau retrouvé Square de Gaulle, derrière le Capitole. Rapidement, un contingent des forces de l’ordre s’est posté en surveillance du petit groupe, assis à la sortie du métro Capitole dans une ambiance calme.

Une demi-heure après, ils ont finalement sorti une grande banderole au slogan sans équivoque, « il y en a qui meurent pour des idées, il y en a qui tuent par intérêt », et ont commencé à se diriger vers la place du Capitole via la rue Lafayette.

La situation s’est alors très vite tendue. Un cordon de CRS armés de flashballs et de boucliers s’est mis en position pour interdire l’accès à la place principale, où se tient depuis ce vendredi le marché de Noël. Peu à peu, les manifestants ont dû reculer et une trentaine d’entre eux s’est retrouvée encerclée contre l’enceinte de l’Hôtel de Ville.

C’est dans un square noir de monde, entre les manifestants hors du cercle et les passants attirés par l’agitation, qu’ont dès lors débuté deux heures d’une situation bloquée. À plusieurs reprises, la foule a demandé aux forces de l’ordre de « relâcher » le noyau de manifestants, sans succès. Petit à petit, les manifestants encerclés ont été évacués par l’Hôtel de Ville pour des contrôles d’identité.

Vers 18 heures, l’accès au Square de Gaulle a été bouclé, tandis qu’un canon à eau a été installé pour faciliter la dispersion des personnes encore présentes.

D’après la préfecture, aucun dégât matériel ni blessé n’a été à déplorer. Seules certaines stations de métro ont été fermées par sécurité, notamment Capitole et Esquirol. En marge de la manifestation, un individu a été interpellé alors qu’il venait de jeter un projectile sur les forces de l’ordre.

Dans les rangs des manifestants, l’écœurement était en revanche palpable. « C’est de la censure pure. Vous avez vu vous-mêmes, notre manifestation est pacifiste, il n’y a eu aucun débordement. Pourtant, nous n’avons pas eu le droit de nous exprimer », nous a confié l’un d’eux.

Partager cet article
Repost0

commentaires