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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 20:32

Douze morts dans un attentat contre Charlie Hebdo à Paris (Reuters)

Douze personnes, dont deux policiers, ont été tuées et onze autres blessées Mercredi 7 Janvier 2015 à Paris dans une fusillade au siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, à Paris, un attentat que François Hollande a immédiatement qualifié de « terroriste ».

Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière commise en France depuis les vagues d'attentats islamistes à Paris en 1986, douze morts dans une dizaine d'attentats, et en 1995, huit morts et près de cent vingt blessés dans le RER B à la station Saint-Michel.

« C'est un attentat terroriste, cela ne fait pas de doute », a déclaré François Hollande, qui s'est rendu sur les lieux quelques dizaines de minutes après le drame, pour lequel une journée de deuil national a été décrétée pour jeudi.

« Nous savions que nous étions menacés », a ajouté le chef de l'état, précisant que plusieurs projets d'attentat avaient été déjoués ces dernières semaines. « Nous punirons les agresseurs ».

Le procureur de Paris, François Molins, a fait état d'un bilan de douze morts et de onze blessés, dont quatre graves, dans cette attaque menée par « au moins deux hommes ».

Lourdement armés, habillés de noir, le visage camouflé par une cagoule, ils sont arrivés dans une Citroën C3 laissée au milieu de la rue et ils ont fait irruption vers 11 heures au siège du journal, dans le onzième arrondissement de Paris.

Selon François Molins, ils ont demandé à la réception s'il s'agissait bien du siège de Charlie Hebdo et ont tué une première personne. Ils se sont ensuite dirigés vers les étages pour y trouver la salle de rédaction où ils ont tué huit journalistes, un policier chargé de la sécurité et un invité.

UNE « SCÈNE DE CARNAGE »

Selon des sources proches de l'hebdomadaire, les dessinateurs Cabu et Wolinski, deux figures historiques du journal, ainsi que Charb, directeur de la publication, et Tignous, font partie des victimes.

L'économiste Bernard Maris, membre du conseil général de la Banque de France et collaborateur de l'hebdomadaire, a également été tué dans la fusillade.

A leur arrivée à Charlie Hebdo, les secours ont découvert une « scène de carnage et d'exécution » avec des survivants sous le choc et une odeur prégnante de poudre, selon le témoignage d'un médecin urgentiste présent sur place.

Lors de la fuite des malfaiteurs, un policier a vu sa voiture criblée de balles et a été blessé.

Lorsqu'il est sorti de son véhicule, il a été achevé d'une balle dans la tête.

Les tireurs, qui semblaient très calmes et dotés d'un entraînement de type militaire, ont quitté le siège de Charlie Hebdo sans courir et rejoint leur voiture.

Après avoir eu un accident avec un autre véhicule place du colonel Fabien, ils ont abandonné leur voiture rue de Meaux, dans le dix-neuvième arrondissement, avant de braquer un automobiliste.

C'est ce dernier qui a parlé d'un troisième homme parmi les malfaiteurs qui couraient toujours mercredi soir et François Molins s'est refusé à donner la moindre précision sur l'enquête pour ne pas mettre la traque des malfaiteurs en danger.

Sur les vidéos prises par des témoins dans la rue située devant le siège de Charlie Hebdo, les tireurs, qui ont crié à plusieurs reprises « Allahou Akhbar », ont dit en quittant les lieux, « on a vengé Mahomet. On a tué Charlie Hebdo ».

ALERTE ATTENTATS

Le siège de l'hebdomadaire satirique, alors dans le vingtième arrondissement, avait été incendié en 2011 après l'annonce de la sortie d'un numéro baptisé « Charia Hebdo », avec « Mahomet rédacteur en chef ».

Le sinistre n'avait pas fait de blessé. Le site internet du journal avait par ailleurs été piraté.

Le plan Vigipirate a été relevé au stade ultime mercredi dans la région Ile-de-France, le niveau « écarlate », pour prévenir des « attentats majeurs », ont annoncé les services du premier ministre, Manuel Valls.

Priorité est donnée à ce stade de « protéger les institutions et assurer la continuité de l’action gouvernementale ».

Les organes de presse, les grands magasins, les lieux de culte ainsi que les transports vont faire l'objet d'une vigilance particulière.

« Tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier, traquer et interpeller les auteurs », souligne Matignon.

Le niveau « écarlate » a été activé précédemment une seule fois en France, en mars 2012, en région Midi-Pyrénées après l'attaque d'une école juive à Toulouse et les assassinats de trois parachutistes par Mohamed Merah.

Une enquête a été ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris des chefs d'assassinat et tentative d'assassinat, vol à main armée en bande organisée, infraction à la législation sur les armes, toutes ces infractions en lien avec une entreprise terroriste, a dit François Molins.

L'enquête a été confiée à trois services, la direction de la Police Judiciaire de Paris, section antiterroriste de la brigade criminelle, la direction centrale de la Police Judiciaire, sous-direction anti-terrorisme, et la DGSI, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Une grande émotion s'est manifestée en France, où les réactions ont été nombreuses, et des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Paris et dans plusieurs villes de France.

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