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6 juillet 2015 1 06 /07 /juillet /2015 18:31

http://www.alencontre.org/europe/la-grande-victoire-ouvriere-et-populaire-du-non-est-le-prologue-de-la-bataille-decisive-qui-sannonce.html

La grande victoire ouvrière et populaire du non est le prologue de la bataille décisive qui s’annonce

Communiqué de la gauche ouvrière internationaliste (DEA)

Lundi 6 Juillet 2015

Le triomphe du non, qui a pris des dimensions au-delà de toutes les prévisions, constitue une grande victoire ouvrière et populaire. Les gens ont lu correctement la question posée, approbation ou rejet de la politique d’hyper-austérité, telle qu’elle a été formulée à travers les mémorandums et que les créanciers exigent de nouveau. La réponse indique les véritables intentions de la société « d’en bas », montrant la dynamique du rapport des forces entre les classes, tel qu’il s’est développé au cours des dernières années en Grèce, la Grèce de la crise profonde et de la grande résistance sociale.

Dans le camp du non se sont regroupés, évidemment, les travailleurs urbains et ruraux, les chômeurs et les pauvres. Le peuple laborieux s’est exprimé fermement, en prenant de gros risques, il avait déjà ressenti les conséquences de la fermeture des banques et affronté les menaces concernant des licenciements massifs, des avertissements que son attitude conduirait probablement à la rupture avec l’euro. Il affrontait une propagande inouïe parlant de famine, de manque de médicaments et de manque de carburant. La fermeté massive au non constitue un mandat explicite de rupture avec l’austérité. Dans le camp du oui se sont retrouvées la classe dirigeante et la classe moyenne supérieure. Autrement dit, tous ceux qui ont un intérêt dans un accord « à tout prix », concernant surtout les sacrifices des autres, avec les créanciers.

Cette distinction de classe claire est ressortie politiquement. L’âme du non était la gauche radicale, ce qui aura un impact décisif dans l’avenir. La direction de Syriza, qui a trouvé la force de refuser la signature inconditionnelle qu’exige la direction de l’Union Européenne et celle de demander un référendum pour que la volonté du peuple s’exprime, est la grande gagnante.

Les forces d’Antarsya, avec leur propre configuration politique et leurs différenciations, se sont regroupées dans le camp du non. Elles ont ainsi créé de nouvelles relations avec les rangs de Syriza, des relations qui vont être importantes dans les luttes à venir.

Par contre, le parti communiste grec (KKE) avec sa ligne de repli, le vote nul inacceptable, a refusé de faire le choix avec qui et contre qui il se range. Une orientation qui, même si elle n’a pas été suivie par une grande partie de ses partisans et de sa base, va poursuivre sa direction pendant une longue période.

Le résultat paralyse les forces politiques bourgeoises. La démission d’Antonis Samaras de la direction de la Nouvelle Démocratie, quelques jours après la démission d’Evangelis Venizelos de la direction du Pasok, prouve que la classe dirigeante des mémorandums de 2010 et de 2012, identifiée avec les créanciers, est restée sans force politique alternative à l’intérieur du pays. Les sociaux-libéraux « post-politiques » de Potami ne sont pas et ne peuvent pas être une réponse à ce problème. La transcription de cette situation dans les urnes à l’occasion de ce référendum crucial crée une grande possibilité pour Syriza, mais exerce également des pressions sans précédent en son sein.

La grande victoire populaire et des travailleurs lors du référendum, dans des conditions de strangulation du système bancaire et de chantages du patronat sans antécédent, rend encore plus cruciale la période à venir, avec comme premier moment mesurant les relations de forces, celui de la reprise des négociations avec les créanciers.

Nous comprenons les pressions et les dilemmes auxquels le gouvernement est confronté et en particulier le chantage à grande échelle des créanciers avec la menace qui pèse sur le système bancaire. Menace à laquelle il ne peut être répondu que par la nationalisation des banques et la mise en place d’un contrôle public et démocratique des salariés, dans ce secteur si décisif pour le fonctionnement de l’ensemble de l’économie.

Le non a montré une exigence non négociable pour le renversement de l’austérité. Il s’agit d’un appel lancé à Syriza pour mettre en œuvre le programme de la gauche radicale de manière décisive, en prenant en ce sens toutes les mesures économiques, politiques et monétaires nécessaires.

De cette orientation le gouvernement et Syriza ne doivent pas s’écarter.

Un accord qui, en substance, serait proche de celui soumis au référendum créerait des conditions d’usure et de liquidation de la victoire du non. Il créerait des possibilités de réorganisation du personnel politique bourgeois et de contre-attaque, visant à renverser le gouvernement dès que possible. Car, comme l’ont déclaré les représentants des instances dirigeantes européennes, un gouvernement de la gauche aujourd’hui, au « moment » de cette crise profonde, est incompatible avec les politiques en vigueur, tant à l’échelle européenne qu’à l’échelle nationale.

Dans ce constat, il faut de même souligner la solidarité internationaliste avec la classe ouvrière et la gauche en Grèce. Elle s’est manifestée et se manifeste de façon touchante dans de nombreux endroits du monde entier.

Cette perspective nous n’avons pas le droit de la décevoir. Cela crée des obligations capitales pour le gouvernement et des tâches essentielles pour les membres de Syriza, mais aussi à tous ceux et toutes celles qui ont lutté pour le non.

Les jours à venir seront décisifs pour la consolidation et le développement d’une grande victoire électorale.

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