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Le maire de la ville kurde de Cizre en Turquie suspendu pour des accusations de « terrorisme »
Samedi 12 Septembre 2015
Le maire du district kurde de Cizre en Turquie, Leyla İmret, a été destitué de son poste par le ministère turc de l’intérieur pour des allégations d'incitation du peuple à l'insurrection armée et de « propagande terroriste », quelques heures après l'annonce de la levée du couvre-feu.
Le ministre de l’intérieur a rendu sa décision après une enquête lancée par le bureau du procureur de Cizre, l'accusant d'avoir incité les gens à l'insurrection armée et de « propagande terroriste ».
Ce sont encore une fois les représentants élus du peuple kurde qui deviennent les cibles de l’état turc, la terreur a laissé vingt et un morts dans le district de Cizre de la province de Sirnak depuis le 4 septembre 2015.
Après les récentes arrestations de maires de municipalités kurdes sur de prétendues « relations avec le terrorisme », un moyen dont l’état turc a souvent recours dans sa guerre totale contre les kurdes, le ministère turc de l’intérieur a suspendu cinq maires la semaine dernière.
Le maire adjoint du quartier Eruh de Siirt, Hüseyin Kılıç, le maire adjoint du quartier Nusaybin de Mardin, Sara Kaya, et le maire adjoint du quartier Silvan de Diyarbakir, Yüksel Bodakçı, ont tous été destitués de leur poste au cours de la semaine dernière.
Le maire adjoint de Silvan, Melikşah Teke, et le député et maire adjoint de Silvan, Ayser Yapici, ont également été destitués de leur poste il y a quatre jours.
Alors que les maires adjoints sont accusés « d’appartenance à une organisation terroriste armée », leur enlèvement après leur arrestation le mois dernier se fonde sur les déclarations d’autonomie des populations locales en réponse à la répression et aux attaques incessantes des forces de l’état turc.
La Turquie a levé Samedi 12 Septembre 2015 un couvre-feu de neuf jours dans la ville kurde du sud-est de Cizre dans le Kurdistan turc, révélant les dommages dévastateurs subis lors d'une opération militaire massive contre les rebelles kurdes présumés.
Pendant ce temps, le commissaire du conseil de l'Europe pour les droits de l'homme, Nils Muiznieks, a exhorté les autorités turques à permettre à des observateurs indépendants d'entrer dans Cizre, au milieu des préoccupations croissantes relatives à des violations graves des droits de l'homme.
« Jusqu'à présent, les informations fournies par les autorités ne répondent pas à toutes les préoccupations. Je demande instamment aux autorités d’autoriser un accès immédiat à Cizre d’observateurs indépendants, y compris de structures nationales turques de défense des droits humains, afin de dissiper les rumeurs de violations des droits humains perpétrées par les forces de sécurité. J’espère une fin rapide à cette situation d'urgence ».
Le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) se bat contre l’état turc, qui nie toujours l'existence constitutionnelle des kurdes, dont le but est l’établissement d’une région kurde autonome et davantage de droits culturels pour les kurdes, qui représentent environ vingt-deux millions cinq cent mille habitants sur les soixante-quinze millions d’habitants du pays, mais qui sont depuis longtemps privés de leurs droits politiques et culturels de base, l’objectif de leur autonomie politique. La communauté kurde de Turquie sympathise ouvertement avec les rebelles du PKK.
Il y a à nouveau des combats terrestres et aériens entre le PKK et les forces turques, rompant le cessez le feu de 2013 entre les deux parties.