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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 18:55

Couac à gauche dans la région Grand Est, la ligne de Nicolas Sarkozy contestée (Reuters)

La liste socialiste dans le Grand Est de la France a désobéi Mardi 8 Décembre 2015 aux instances nationales du parti en refusant de se retirer dans une troisième région pour faire barrage au Front National au second tour des élections régionales du Dimanche 13 Décembre 2015.

La majorité des membres de la liste du Parti Socialiste en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (ACAL) ont refusé de subir le même sort que leurs homologues en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) et dans le Nord-Pas-De-Calais-Picardie (NPDCP), qui disparaîtront de la scène politique régionale pendant les six prochaines années.

Les règles permettent de confirmer la liste puisque seuls soixante et onze colistiers sur cent quatre vingt neuf se sont désistés auprès de la préfecture jusqu'à 18 heures, il fallait quatre vingt quinze désistements pour que l'invalidation devienne automatique.

Les pressions du premier ministre Manuel Valls et du premier secrétaire du Parti Socialiste Jean-Christophe Cambadélis n'ont donc pas payé, pas plus que les appels des colistiers de Jean-Pierre Masseret.

« Je demande que Jean-Pierre Masseret, en son âme et conscience, entende l'appel des militants socialistes et retire sa liste », a dit à la presse Pernelle Richardot, tête de liste départementale dans le Bas-Rhin.

La liste est arrivée en troisième position du premier tour des élections régionales, Dimanche 6 Décembre 2015, avec 16,11% des suffrages, loin derrière celle des Républicains, avec 25,83% des voix, et celle du Front National, avec 36,06% des voix.

Avant de connaître le résultat de ses appels dans le Grand Est, Manuel Valls avait de nouveau attaqué Nicolas Sarkozy.

Il a accusé l'ancien chef de l’état de « courir derrière l'extrême droite » après le refus des Républicains de créer un front pour le second tour des élections régionales.

« Quand on a été président de la république, quand on est chef d'un parti, on prend ses responsabilités », a-t-il souligné. « On fait des choix, on ne court pas derrière l'extrême droite et le Front National, on est au clair et on ne met pas au même niveau la gauche et l'extrême droite », a-t-il déclaré.

« Sang froid », dit Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy n'est pas seulement la cible des socialistes et a dû s'employer Mardi 8 Décembre 2015 à calmer ses troupes inquiètes.

Il a exhorté le groupe des Républicains à l’assemblée nationale au « sang froid » et à l'unité afin de gommer la « déception » du premier tour des élections régionales, Dimanche 13 Décembre 2015, tout en concédant qu'un débat sur la ligne des Républicains, réclamé par ses rivaux, s'imposerait après le scrutin.

Si les listes de droite sont arrivées Dimanche 6 Décembre 2015 en tête dans quatre régions, Normandie, Pays de la Loire, Ile de France et Auvergne-Rhône-Alpes, elles n'ont pour l'heure que la certitude d'une victoire dans les Pays de la Loire.

En face, le Front National est en mesure de remporter au moins deux régions, celles où le Parti Socialiste s'est désisté, et la gauche pourrait, dans une hypothèse favorable, s'imposer dans une demi-douzaine de régions, voire plus.

En Bretagne, Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin et Corse, elle est en tête. Un bon report de voix au second tour pourrait la faire gagner en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Ile-de-France.

Quant aux régions Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie et Pays-de-la-Loire, elles pourraient basculer à droite comme à gauche mais le total des voix de gauche est potentiellement supérieur.

La gauche s'est par ailleurs mise en ordre de bataille pour le second tour en concluant des accords d'union partout où c'était possible, sauf en Bretagne, où les listes emmenées par le ministre de la défense, Jean Yves Le Drian, et celle d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) n'ont pas réussi à trouver un compromis.

La secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, a réagi sur twitter en estimant que Jean-Yves Le Drian ne voulait pas d'accord et dénoncé « une attitude lamentable ».

Le ministre de la défense est quasiment assuré de l'emporter au deuxième tour en Bretagne après avoir largement devancé le candidat de la droite et du centre Marc Le Fur, qui a obtenu 23,46% des voix, et le candidat du Front National Gilles Pennelle, qui a obtenu 18,2% des voix.

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