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17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 19:16

L’avenir présidentiel de Nicolas Sarkozy s’assombrit (Reuters)

Les Républicains ont fait preuve Mercredi 17 Février 2016 de solidarité au lendemain de la nouvelle mise en examen de Nicolas Sarkozy, qui assombrit un peu plus l'avenir politique de l'ancien chef de l’état, à la peine dans les sondages et contesté dans son propre camp à quatorze mois de l'élection présidentielle de 2017.

L'ancien président a été entendu Mardi 16 Février 2016 pendant une dizaine d'heures par les juges avant d'être mis en examen pour financement illégal de campagne électorale pour avoir dépassé le plafond légal de dépenses en 2012.

L'enquête portait à l'origine sur des fausses factures présumées émises pour un montant de dix huit millions d'euros par la société Bygmalion pour couvrir des dépassements du budget de campagne. Elle a été élargie en octobre à d'autres dépenses de l’ancienne Union pour un Mouvement Populaire (UMP), d'un montant de treize millions cinq cent mille euros.

Le président des Républicains, qui assure avoir tout ignoré des pratiques de Bygmalion, a par ailleurs été placé sous le statut de témoin assisté pour les chefs d'usage de faux, escroquerie et abus de confiance.

Il était déjà mis en examen, dans l'affaire des « écoutes », des chefs de trafic d'influence actif, corruption active et recel de violation de secret professionnel et de nombreux autres dossiers judiciaires le menacent.

Mardi 16 Février 2016, Alain Juppé, son principal rival et favori dans la course aux élections primaires de la droite et du centre au mois de novembre 2016, a exprimé son soutien à son adversaire.

« Je souhaite pour nous tous que Nicolas Sarkozy fasse prévaloir son bon droit », a écrit le maire de Bordeaux sur son compte twitter en évoquant la « présomption d'innocence ».

Une forme d’acharnement

Mercredi 17 Février 2016, le président du sénat et membre de la commission d'organisation des élections primaires de la droite, Gérard Larcher, a estimé que Nicolas Sarkozy, qui n'a pas encore officialisé sa candidature, n'était pas disqualifié pour la compétition.

« Bien sûr qu'il est qualifié comme d'autres pour s'y présenter », a-t-il dit sur Europe 1 en rappelant ses « divergences » avec l'ancien président.

Pour Eric Ciotti, soutien de Nicolas Sarkozy, cette « épreuve » va renforcer la combativité du président des Républicains.

« Il a toujours fait face avec beaucoup de dynamisme et de volontarisme aux difficultés et aux épreuves, il le fera une fois de plus », a-t-il estimé sur France Info.

Le député des Alpes-Maritimes a dénoncé « une forme d'acharnement » contre Nicolas Sarkozy à qui « rien n'aura été épargné » par ceux qui le considèrent comme un obstacle.

Mais cet épisode judiciaire survient à un mauvais moment pour le chef de file de l'opposition confronté à un nombre grandissant de rivaux pour 2017 au sein de sa formation et lâché dans les sondages par Alain Juppé.

Candidature compromise

Cette mise en examen « tombe à une période un peu compliquée », a reconnu le député républicain Marc Le Fur à Reuters.

« Je crois à son honnêteté et on a pu constater que, chaque fois qu'on a entrepris contre lui des procédures, elles ont fait pschitt à la fin. Le seul problème c'est que le calendrier évidemment est un peu compliqué ».

Même inquiétude voilée de l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy quand ce dernier était à l'Elysée, Henri Guaino.

« Nous vivons dans une époque où une mise en examen, même injustifiée et même si elle ne débouche pas sur une condamnation, atteint la réputation des personnes », a-t-il dit sur BFM TV RMC.

Avec cette mise en examen, la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle « est très compromise », a renchéri François Miquet-Marty de l'institut de sondages Vivavoice.

« Sa candidature est devenue aujourd'hui extrêmement difficile. De probable après son élection à la tête des Républicains, elle est devenue éventuelle à cause du succès d'Alain Juppé, mais maintenant elle paraît improbable. Cela légitime d'autant plus la candidature d’Alain Juppé, ce qui est plus handicapant pour François Hollande », ajoute-t-il.

Jérôme Fourquet, de l’Institut Français d’Opinion Publique (IFOP), se montre lui plus prudent sur les conséquences de ce dossier judiciaire pour l'ancien président.

« Nicolas Sarkozy a déjà été confronté à la justice dans plusieurs affaires et jusqu'à présent cela ne l'a pas empêché de poursuivre sa carrière politique », souligne l'analyste.

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