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9 mars 2016 3 09 /03 /mars /2016 20:55

http://paris.demosphere.eu/rv/45371

Manifestation Stop Etat d'Urgence

Samedi 12 Mars 2016 à 14 heures à Paris de la place Saint Michel vers la place Edmond Rostand

Levée immédiate de l'état d'urgence et de l'état d'exception permanent

Abandon de la constitutionnalisation de l'état d'urgence et de la déchéance de nationalité

Arrêt de la répression et de la stigmatisation des manifestants, des militants des mouvements sociaux, des migrants, des musulmans, ou supposés l'être, et des quartiers populaires

Respect de la liberté de manifester, de se réunir et de s'exprimer

Dix arguments contre l'état d'urgence

L'état d'urgence est inutile

Depuis 1986, une vingtaine de lois antiterroristes ont été votées, la plupart du temps en réaction à des attentats, en 1986, en 1996, après le 11 septembre 2001, après les attentats de Madrid, en 2004, ou de Londres, en 2005. Ces lois n'ont pas empêché que des attentats soient commis en France, par contre elles ont multiplié les mesures d'exception et les régimes particuliers.

L'état d'urgence frappe principalement les mouvements sociaux, les quartiers populaires et les musulmans

Depuis le Vendredi 13 Novembre 2015, des manifestations de mal logés, de femmes, de réfugiés, d'écologistes et de salariés ont été interdites. Des militants sont poursuivis pour avoir bravé l'interdiction. Des militants des mouvements sociaux, des musulmans, ou supposés l'être, et des habitants de quartiers populaires ont été assignés arbitrairement à résidence et/ou ont subi des perquisitions violentes et des humiliations, sans lien avec le terrorisme. L'état refuse réparation à certaines victimes collatérales des attentats, comme les habitants de l'immeuble pris d'assaut par le RAID à Saint Denis ou les victimes d'abus policiers.

La déchéance de la nationalité dans la constitution est une menace pour trois millions sept cent mille binationaux

Réclamée par l'extrême droite, cette mesure crée deux catégories de citoyens alors que, selon la constitution, les citoyens sont libres et égaux en droit. Elle est d'autant plus grave qu'elle pourrait être étendue ultérieurement à d'autres délits que le terrorisme.

L'état d'urgence et la déchéance sont inefficaces

D'après les statistiques officielles, les autorités ont procédé à trois mille deux cent quarante deux perquisitions entre le 14 novembre 2015 et le 29 janvier 2016. Quatre perquisitions ont abouti à l'ouverture d'une enquête pénale pour une infraction effectivement liée au terrorisme selon le droit français. Quant à la déchéance de nationalité, tout le monde s'accorde pour dire qu'elle n'arrêtera jamais un terroriste.

L'état d'urgence a été, est et sera toujours dangereux pour la démocratie

La loi sur l'état d'urgence a été votée en 1955, en pleine guerre d'Algérie. C'est sous couvert de l'état d'urgence que, le 17 octobre 1961, le préfet Maurice Papon a fait assassiner des centaines d'algériens à Paris. C’est encore sous l'état d'urgence que, le 8 février 1962, le même Maurice Papon faisait interdire une manifestation pour la paix, ce qui conduira à l'assassinat par la police de neuf militants au métro Charonne. Cette loi a été appliquée ensuite contre la révolte des banlieues en 2005 par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Depuis son instauration, Vendredi 13 Novembre 2015, elle a servi contre les réfugiés et leurs soutiens, les féministes, les écologistes, les musulmanes et musulmans, ou supposés tels, et des syndicalistes.

L'histoire nous montre que toutes les lois d'exception servent à durcir le pouvoir et à réprimer la population. Si l'état d'urgence était inscrit dans la constitution, un gouvernement autoritaire aurait les mains libres pour frapper durement les opposants.

Avec l'état d'urgence, l'armée s'installe dans le paysage

Avec cet état d'exception sans fin, car le terrorisme est aussi sans fin, l'état mobilise inutilement des dizaines de milliers de policiers et de militaires, patrouillant des heures dans les rues uniquement pour laisser croire à la population qu'elle est protégée. Ce climat de militarisation durable de la société nourrit la peur de l'autre. La sur-mobilisation des forces répressives réduit la capacité de faire face au terrorisme que l'on prétend combattre.

L'arbitraire policier et étatique est renforcé, le contrôle du juge est affaibli

C'est un acte de défiance à l'égard des juges qui font leur travail dans des conditions précaires. C'est une grave erreur de limiter son contrôle face aux attentats. Les lois existent, mais les moyens manquent, chaque fait divers le démontre. L'état d'urgence consacre ainsi à la fois la marginalisation du juge et l'accroissement des atteintes aux libertés sur des critères vastes et flous d'ordre public.

Le gouvernement crée un régime d'exception

Inscription de l'état d'urgence dans la constitution et prolongation de l'état d'urgence jusqu'à l'adoption d'une nouvelle loi anti-terroriste qui renforce les pouvoirs de la police, le gouvernement multiplie les régressions démocratiques. Un complexe militaire, sécuritaire et numérique, se met en place, débouchant sur une société de contrainte et d'hyper surveillance. La loi de renseignement et le renforcement du contrôle sur Internet en sont l'illustration.

L'état d'urgence devient la règle

La loi sur le crime organisé et le terrorisme qui arrive en débat va encore plus loin. Elle permettra, sans le contrôle du juge et hors l'état d'urgence, les perquisitions de nuit, les contrôles d'identité, la fouille des bagages et la garde à vue arbitraire pendant quatre heures sans avocat. Un policier pourra ouvrir le feu contre un individu armé qui ne le vise pas, ou garder son arme de service vingt quatre heures sur vingt quatre. Le « délit prédictif » est introduit dans l'état d'urgence, le simple soupçon qu'une personne pourrait commettre un délit pourra suffire à justifier une assignation à résidence, ou une perquisition.

L'Etat renforce la répression et fragilise la cohésion

La guerre est la cause du terrorisme. Au lieu de militariser la société, de réprimer les mouvements sociaux comme les huit de Goodyear et de laisser le ver raciste frayer son chemin, il faudrait rechercher la paix, abolir le contrôle au faciès et les camps de rétention, introduire dans la constitution le droit de vote des étrangers, ouvrir de nouveaux droits sociaux et réduire les inégalités.

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