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12 mai 2016 4 12 /05 /mai /2016 18:32

Faible mobilisation contre la loi travail (Reuters)

Les sept syndicats opposés à la loi travail n'ont pas réussi Jeudi 12 Mai 2016 à donner un nouvel élan à la mobilisation en dépit de la colère provoquée par le passage en force du gouvernement, qui a recouru la veille au troisième alinéa du quarante-neuvième article de la constitution.

Lors de cette cinquième journée nationale de manifestations, la Confédération Générale du Travail (CGT), la CGT Force Ouvrière, la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), l’Union Syndicale Solidaire (USS), l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), l’Union Nationale Lycéenne (UNL) et la Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne (FIDL), ont rassemblé de maigres cortèges dans la plupart des villes et la CGT n'a pas donné de chiffre national de participation.

De nouvelles violences ont émaillé les défilés à Paris, Nantes, Toulouse ou Caen. L'opposition de droite a de nouveau reproché au gouvernement de laisser se transformer les rues et places en scènes de guérilla urbaine.

A Paris, où entre onze mille cinq cent et douze mille cinq cent personnes ont manifesté, selon la police, et cinquante mille personnes selon la CGT, des groupes de jeunes masqués ont jeté des projectiles sur des membres du service d'ordre des syndicats, faisant plusieurs blessés.

Ils s'en sont ensuite pris aux forces de l'ordre et ont dégradé des biens publics. Deux personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.

Les responsables syndicaux, qui appellent à deux nouvelles journées de grèves et de manifestations les Mardi 17 Mai et Jeudi 19 Mai 2016, ont rejeté l'idée d'un baroud d'honneur et veulent continuer à faire pression sur les élus pour obtenir gain de cause.

« Nous rentrons dans un bras de fer », a assuré Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de la CGT Force Ouvrière présent dans le cortège parisien, qui devait arriver devant l’assemblée nationale lors du vote d'une motion de censure de l’opposition de droite vouée à l'échec.

La mobilisation contre la loi travail avait culminé le Jeudi 31 Mars 2016, avec entre trois cent quatre vingt dix mille et un million deux cent mille personnes, selon les sources, défilant à travers la France, avant de s'étioler au fil des manifestations.

Dénonçant le recours du gouvernement au troisième alinéa du quarante-neuvième article de la constitution, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a appelé jeudi dans l'Humanité à « passer à la vitesse supérieure ».

Il a rappelé que le Contrat Première Embauche (CPE) avait été adopté en 2006 grâce au quarante-neuvième article de la constitution avant d'être abandonné par le gouvernement face à la pression de la rue.

Stéphane le Foll exclut un retrait

Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a fermement écarté l'éventualité de voir le projet de loi travail partager le même sort que le CPE. « Il n'y aura pas de retrait de cette loi », a-t-il affirmé.

A Toulouse, entre trois mille et douze mille personnes selon les sources ont défilé, Jeudi 12 Mai 2016, fustigeant le passage en force du gouvernement et son refus du débat démocratique.

« La manifestation d'aujourd'hui n'est pas un baroud d'honneur et la bataille se poursuit », a dit à Reuters Bernard Dedeban, secrétaire général de la FSU du département de la Haute Garonne.

« L'enjeu de cette journée et de celles des Mardi 17 Mai et Jeudi 19 Mai 2016 est de peser afin que lors des prochains examens du texte devant l’assemblée nationale, les députés de gauche déposent une motion de censure », a-t-il ajouté.

A Marseille, les organisateurs ont dénombré sept mille manifestants, mais la police en a dénombré mille trois cent. A Strasbourg, les manifestants étaient environ mille cinq cent, a constaté Reuters et, à Lyon, la police en a compté sept cent cinquante et les organisateurs en ont compté mille cinq cent.

A Nantes, dix manifestants ont été interpellés à la suite de nouveaux débordements. Des bouteilles de verre et des pierres ont été jetées sur les forces de l'ordre, blessant un policier, et contre des vitrines des magasins.

Les syndicats espèrent profiter à partir de la semaine prochaine du renfort des routiers, les fédérations des transports de la CGT, de la CGT Force Ouvrière et du Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD), ayant appelé à une grève reconductible à partir de la nuit du Lundi 16 Mai 2016, avec la menace de bloquer une partie de l'activité du pays.

Les syndicats de cheminots, mobilisés par ailleurs pour peser sur les négociations en cours, consécutives à la réforme ferroviaire de 2014, devraient venir se greffer au mouvement.

La fédération CGT des cheminots a déposé un préavis de grève illimité à compter du Mardi 17 Mai 2016 à 19 heures. L'organisation, majoritaire à la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF), précise que le mouvement couvrira chaque semaine la période courant du Mardi à 19 heures au Vendredi à 8 heures du matin.

Le Syndicat Unitaire et Démocratique du Rail, troisième syndicat à la SNCF, avait également appelé Mercredi 11 Mai 2016 à une grève reconductible à partir du Mercredi 18 Mai 2016.

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