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26 juillet 2016 2 26 /07 /juillet /2016 09:38

Une convention démocrate sur fond de tension à Philadelphie (Reuters)

Le parti démocrate américain a affiché ses divisions Lundi 25 Juillet 2016 lors de l'ouverture de sa convention où seule Michelle Obama a réussi à soulever l'enthousiasme, à l'heure où le sénateur du Vermont Bernie Sanders peine à contrôler ses partisans, qui refusent à grands cris de soutenir Hillary Clinton.

« Hillary Clinton doit devenir la prochaine présidente des Etats-Unis », a dit le sénateur du Vermont face à des défenseurs remontés, qui ont hué jusqu'à la seule mention de l’ancienne secrétaire d’état.

« Hillary Clinton fera une présidente remarquable et je suis fier de me tenir à ses côtés », a-t-il ajouté dans un discours que les supporters de Bernie Sanders et les supporters d’Hillary Clinton ont parfois couvert de chahuts concurrents.

Au terme de quatre jours de réunion, la convention démocrate doit adouber l’ancienne secrétaire d’état pour l'élection présidentielle du 8 novembre 2016 aux Etats-Unis. Les troubles du Lundi 25 Juillet 2016 laissent craindre que la conquête des électeurs de Bernie Sanders par Hillary Clinton sera difficile, sinon compromise.

Dans un courriel aux délégués, le sénateur du Vermont les avait invités Lundi 25 Juillet 2016 à plus de tenue, consigne peu respectée.

« Notre crédibilité en tant que mouvement sera ternie par des huées, les dos tournés, les sorties de la salle et autres démonstrations. C'est ce que veulent les médias. C'est ce que veut Donald Trump », avait-t-il dit.

Dans un discours qui a suscité plus d'unité, la première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, a volé la vedette au sénateur du Vermont et elle a semblé renouveler l'enthousiasme des démocrates.

Evoquant la manière dont elle éduque ses filles, Sasha et Malia Obama, elle a résumé sa posture face à la campagne de Donald Trump, qui met en cause régulièrement Barack Obama et le dit musulman.

« Quand quelqu'un est cruel ou se comporte comme une brute, on ne s'abaisse pas à son niveau. Non, notre devise, c'est, quand ils visent bas, nous visons plus haut », a dit la première dame.

Reprenant le slogan du candidat républicain, de « rendre l'Amérique grande à nouveau », Michelle Obama l'a déconstruit mot pour mot, « ne laissez personne vous dire que ce pays n'est pas grand, que nous devons d'une certaine manière le rendre grand à nouveau, car ici et maintenant, c'est le plus grand pays sur terre », a-t-elle dit.

« Il n'y a qu'une personne dont je pense qu'elle soit vraiment qualifiée pour être présidente des Etats-Unis, il s'agit de notre amie Hillary Clinton », a-t-elle poursuivi avant de défendre une candidate démocrate « qui ne cède jamais à la pression ».

Excuses sincères

La divulgation par Wikileaks de dix neufmille courriels suggérant que le Comité National Démocrate (CND) a cherché à saborder la campagne de Bernie Sanders a mis à mal le front uni que souhaitaient présenter les dirigeants du parti pour mieux contrer la campagne accidentée du candidat républicain Donald Trump.

L'instance dirigeante du parti a présenté ses excuses à Bernie Sanders après la publication par Wikileaks de courriels du CND questionnant notamment son athéisme et évoquant sa judaïté.

« Au nom de tout le monde au CND, nous voulons présenter au sénateur Bernie Sanders nos profondes et sincères excuses pour les remarques impardonnables faites par courriel », a dit Lundi 25 Juillet 2016 le CND dans un communiqué.

Battu lors de la primaire démocrate par l’ancienne secrétaire d’état, Bernie Sanders a dénoncé à plusieurs reprises les oppositions du parti dont il aurait fait l'objet.

Investi la semaine dernière à Cleveland dans l'Ohio par le parti républicain, Donald Trump a pratiquement refait son retard sur sa rivale démocrate dans les intentions de vote selon le dernier sondage de l’Institut Politique de Sondages et d’Opinions Sociales (IPSOS) pour Reuters. Un sondage d’Opinion Research Corporation (ORC) pour Cable News Network (CNN) lui donne même trois points d'avance, à quarante huit pour cent contre quarante cinq pour cent.

Une piste russe

Le sénateur du Vermont a contribué lui-même au malaise du Lundi 25 Juillet 2016 en réclamant et obtenant Dimanche 24 Juillet 2016 la démission de la présidente du parti démocrate, Debbie Wasserman Schultz, après la publication des courriels incriminants.

Debbie Wasserman Schultz, qui s'exprimait Lundi 25 Juillet 2016 quelques heures avant l'ouverture officielle de la convention devant des délégués de son état, la Floride, s'est fait huer.

La présidente démissionnaire du CND a annoncé par la suite qu'elle renonçait à prononcer le discours d'ouverture de la convention.

Les partisans de Bernie Sanders, plus jeunes et plus marqués à gauche que ceux d’Hillary Clinton, ont accueilli avec amertume ces courriels qui donnent du crédit aux accusations formées par leur champion pendant les élections primaires. Ils étaient déjà déçus qu’Hillary Clinton ait choisi comme colistier le sénateur modéré de Virginie Tim Kaine plutôt qu'Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts et figure de la gauche du parti.

Le Federal Bureau of Investigation (FBI) a annoncé Lundi 25 Juillet 2016 qu'il enquêterait sur le piratage qui a conduit à la publication de ces courriels.

L'équipe de campagne d’Hillary Clinton s'est publiquement interrogée sur une possible piste russe, notant que Donald Trump avait eu des mots élogieux à l'égard de Vladimir Poutine et que Moscou pourrait avoir intérêt à favoriser son élection.

Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a démenti ces accusations en marge d'une réunion avec le secrétaire d’état américain John Kerry Mardi 26 Juillet 2016 au Laos.

« Je ne veux pas utiliser de gros mot », a-t-il dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur la responsabilité russe dans le piratage des courriels.

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