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16 octobre 2016 7 16 /10 /octobre /2016 16:59

 

Ségolène Royal s'oppose à Manuel Valls sur Notre-Dame-Des-Landes (Reuters)

 

Ségolène Royal poursuit son bras de fer avec Manuel Valls sur la question de Notre-Dame-Des-Landes, dans le département de la Loire-Atlantique, en appelant, dans une interview publiée Dimanche 16 Octobre 2016, à « arrêter les frais » face à l'évacuation annoncée pour l'automne du site occupé par les opposants à ce projet controversé d'aéroport. 

Ce dossier, qui donne lieu depuis deux ans à des désaccords entre la ministre de l’écologie et le premier ministre, s'annonce comme l'un des sujets épineux de la fin du quinquennat de François Hollande. 

Pour tenter de déminer la crise, le chef de l’état avait organisé une consultation locale au mois de juin 2016 qui a vu le projet, dont les opposants mettent en doute la pertinence, recueillir cinquante cinq pour cent de voix favorables. 

A la suite du référendum, le premier ministre avait annoncé que l'évacuation du site de mille six cent hectares, situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, aurait lieu à l'automne et a réaffirmé cette position cette semaine. 

« Est-il pertinent de faire prendre des risques pour une infrastructure inadaptée comme l'ont dit les experts indépendants », s'interroge Ségolène Royal dans les colonnes du Journal Du Dimanche. 

« N'y a-t-il pas actuellement d'autres priorités pour la nation ? Les élus locaux ne veulent pas perdre la face, c'est compréhensible », poursuit-elle. 

« Mais le résultat du référendum, positif pour eux, leur permet justement de prendre acte de cette caution tout en reconnaissant que devant le blocage sur le terrain, il vaut mieux arrêter les frais. Il est de ma responsabilité d'alerter sur le risque d'une évacuation par la force », ajoute-t-elle. 

« Je suis prête à donner du temps pour des réunions de travail afin de sortir par le haut de cette situation et j'appelle toutes les parties à faire un effort de bon sens ». 

Une première tentative d'évacuation du site avait échoué en 2012. Au début du mois d’octobre 2016, plusieurs milliers d'opposants au projet ont manifesté pour affirmer leur détermination à défendre la Zone d’Aménagement Différée, qu'ils ont rebaptisée Zone A Défendre (ZAD). 

L'évacuation « devra se faire avec sang-froid et méthode pour éviter les violences mais ne pas le faire, cela serait un affaiblissement de l'autorité et un affaiblissement de la démocratie », a prévenu un proche de Manuel Valls, Dimanche 16 Octobre 2016, précisant que le non-respect du résultat du référendum du mois de juin 2016 était « inconcevable ». 

Les déclarations de Ségolène Royal ont fait réagir cette semaine le Syndicat Mixte Aéroportuaire (SMA), qui regroupe les vingt deux collectivités locales favorables au projet. 

Dans une déclaration commune, le président des Républicains de la région Pays de la Loire Bruno Retailleau, la maire du Parti Socialiste de Nantes Johanna Rolland, le maire du Parti Socialiste de Saint-Nazaire David Samzun et le président du Parti Socialiste du conseil départemental de la Loire-Atlantique Philippe Grosvalet, ont notamment appelé François Hollande et Manuel Valls à recadrer Ségolène Royal. 

« De telles déclarations sont totalement irresponsables car elles apparaissent clairement comme un encouragement à la violence envers les forces de l’ordre », écrivent-ils. 

« Après cent cinquante six décisions de justice, plus de deux cent exactions commises, Ségolène Royal est bien la seule à croire encore à la volonté des opposants d’un dialogue à bâtons rompus », ajoutent-ils. 

Le président de l'association des Ailes pour l'Ouest, qui milite en faveur de la construction de l'aéroport, Alain Mustière, a pour sa part estimé que la ministre « soufflait sur les braises et cautionnait l’opposition illégale à un projet qui a suivi tous les processus démocratiques ». 

Son association a symboliquement déposé Vendredi 14 Octobre 2016 cinq cent cartons de déménagement dans le bourg de Notre-Dame-Des-Landes pour appeler les zadistes à quitter les lieux de leur propre chef. 

« En restant, les zadistes feront le choix d’un affrontement dont ils seront les responsables », a estimé Alain Mustière. 

A six mois des élections présidentielles, le sujet s'est invité dans la campagne. Invité Dimanche 16 Octobre 2016 dans l'émission Punch Line, Nicolas Sarkozy a dénoncé des déclarations irresponsables. 

« Ségolène Royal dit de ne pas tenir compte des décisions de justice, de ne pas tenir compte du résultat du référendum et de ne pas faire l'aéroport », a déclaré l'ancien chef de l’état et candidat à l’élection primaire de la droite et du centre en vue des élections présidentielles. 

« Pour quelqu'un qui voulait la démocratie participative, c’est un mensonge de plus », a-t-il conclu.

 

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