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21 janvier 2017 6 21 /01 /janvier /2017 20:08

 

Les femmes en marche contre le sexisme de Donald Trump (Reuters)

 

D'imposants cortèges principalement féminins ont convergé Samedi 21 Janvier 2017 vers le centre de Washington pour participer à la marche des femmes contre le programme et le discours sexiste de Donald Trump.

Organisée au lendemain de l'investiture du quarante-cinquième président des Etats-Unis, cette marche des femmes sur le National Mall de la capitale fédérale entend contrer les propos machistes et parfois obscènes que Donald Trump a tenus avant ou durant sa campagne victorieuse.

Ses organisateurs espéraient deux cent mille personnes pour ce rassemblement qui sera le point d'orgue des manifestants ayant entouré l'investiture de Donald Trump. Au vu de l'afflux gigantesque auquel a été confronté le métro de Washington, le pari semble largement à portée.

Samedi 21 Janvier 2017 à 11 heures du matin, la compagnie de métro faisait état d'un trafic de deux cent soixante quinze mille passagers et passagères déjà pris en charge, contre cent quatre vingt treize mille à la même heure la veille, le jour de l'investiture de Donald Trump.

Les rames et les quais ont été saturés tôt dans la matinée du Samedi 21 Janvier 2017. Une station au moins a dû être fermée. Trop de voyageurs s'y pressaient déjà et en faire entrer d'autres aurait pu provoquer des accidents.

Outre Washington, plus de six cent cinquante rassemblements de ce type étaient prévus Samedi 21 Janvier 2017 à travers le monde, notamment à Paris, Londres, Berlin, Rome, Genève, Nairobi et Tokyo.

A Sydney, ils étaient trois mille femmes et hommes à marcher en direction du consulat des Etats-Unis. A Melbourne, ils étaient environ cinq mille. En Nouvelle-Zélande, la marche de Wellington a attiré environ deux mille personnes.

Dans la capitale fédérale américaine, un important service d'ordre a été prévu pour éviter des incidents similaires à ceux qui ont éclaté Vendredi 20 Janvier 2017 en marge de manifestations contre Donald Trump, avec des vitrines brisées, des voitures vandalisées et des affrontements avec les forces de l'ordre qui ont procédé à plus de deux cent interpellations.

Toutes ces manifestations soulignent l'ampleur de la colère dans un pays profondément divisé par la virulence de la campagne électorale qui a abouti à la victoire surprise de Donald Trump face à la démocrate Hillary Clinton, qui entendait devenir la première femme élue à la présidence des Etats-Unis.

Imaginée par une grand-mère hawaïenne, Teresa Shook, la marche des femmes se veut un exutoire pour que les femmes et les hommes qui se considèrent féministes puissent exprimer leur malaise et leur anxiété à l'entame du mandat d'un homme dont les dérapages sexistes ont émaillé son ascension vers la Maison Blanche.

Les raisons avancées par des militantes contactées par Reuters sont nombreuses, de la volonté d'inspirer d'autres femmes à suivre l'exemple ouvert par Hillary Clinton au refus des projets de la nouvelle administration de supprimer l'Obamacare, la loi de 2010 pour l'accès à la santé qui réclame, entre autres choses, des assureurs qu'ils couvrent le contrôle des naissances.

« Il est important que nos droits soient respectés », explique Lexi Milani, une restauratrice de Baltimore âgée de quarante et un ans qui a fait le trajet en bus avec une trentaine d'amis. « Des gens se sont battus pour nos droits et le président Donald Trump a clairement expliqué qu'il ne les respectait pas », poursuit-elle.

« Je veux simplement que les gens se sentent investis et soient actifs lorsqu'ils rentreront chez eux, qu’ils appelleront leur député et qu’ils se déclareront candidats à des postes. Je ne veux pas qu’ils se sentent battus », ajoute-t-elle.

Whitney Jordan, vingt huit ans, qui travaille dans un magasin de New York, est venue elle à Washington dans un car affrété par l'association Planned Parenthood, une des principales organisations de planification familiale qui soutient fortement la marche des femmes.

« Il y a beaucoup de choses, protester contre l'administration qui s'installe et contre l'irrespect flagrant à l'égard des femmes et des gens de couleur », résume-t-elle.

Carli Baklashev, mère au foyer de cinq enfants vivant dans le Missouri, explique sa participation par sa volonté de marquer sa résistance « à l'idéologie de tout ce que Donald Trump représente. Je veux aussi apprendre à mes enfants que l'amour, l'empathie, l'inclusion et la diversité sont à la base de ce que nous sommes », ajoute-t-elle.

Sollicitée par Reuters, l'équipe entourant Donald Trump n'a pas souhaité faire de commentaire sur cette manifestation.

Une initiative intitulée Pussy Hat invite les manifestantes à se tricoter des chapeaux de maille rose avec des oreilles de chat. Le terme pussy en anglais désigne un chat mais aussi de manière vulgaire le sexe féminin.

Révélés au mois de septembre 2016 par le Washington Post, les propos du futur président enregistrés en 2005 lors d'une conversation avec un présentateur de télévision, dans laquelle il se vantait « d’attraper les femmes par le sexe et d'en faire tout ce qu'on veut », ont suscité l'effroi.

Au rang des célébrités, les chanteuses Katy Perry et Janelle Monae étaient attendues Samedi 21 Janvier 2017 sur le National Mall.

Au total, des dizaines d'organisations et de collectifs féministes, LGBT ou autres, se sont investis dans cette marche des femmes de Washington.

Certains républicains leur ont reproché d'alimenter les tensions en jouant la carte de la politique identitaire, une accusation balayée par Jim Hines, élu démocrate du Connecticut. « C'est Donald Trump qui a ciblé les musulmans, qui a tenu des propos méprisants contre les femmes et qui a critiqué une juge d'ascendance mexicaine. C'est cela, la politique identitaire », a-t-il contré.

 

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