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16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 20:37

 

http://www.clubpolitiquebastille.org/spip.php?article191

 

Il me semble que la discussion qui s’élargit est intéressante, d’autant que nul ne prétend que de sa position dépend l’avenir de l’humanité

 

Par Charles Jérémie

 

Mercredi 15 Mars 2017

 

Je crois qu’il faut intégrer à nos échanges la déclaration des soixante dix militants internationalistes sur l’Europe. En effet, il ne suffit pas de se prononcer contre l’Union Européenne, encore faut-il tracer et proposer les éléments d’une construction positive des États-Unis Démocratiques d'Europe. Absolument indispensable, sauf à sombrer dans le provincialisme du passé, le prétendu souverainisme qui, inévitablement débouche sur le protectionnisme et la fermeture des frontières aux étrangers. Et le protectionnisme, c’est la guerre.

Ces éléments, ceux qui vont conclure la période électorale peuvent permettre à ceux qui veulent de rédiger un projet de projet de texte qui serait à la fois un bilan d’étape de la situation et de l’activité du Club Politique Bastille (CPB). Ce serait bien que Michel Lanson constitue un groupe de rédaction.

J’ai eu l’occasion de dire à l’excellent camarade Patrick Farbiaz que je ne m’indignais pas qu’il appelle à voter pour Jean Luc Mélenchon.

C'est à mon avis une impasse. Je répète et je répèterais jusqu’à plus soif qu’il n’y aura aucun regroupement militant valable sans que la démocratie soit à la base au cœur du projet et des pratiques. On affirme que Napoléon Bonaparte répétait que les principes étaient comme des baïonnettes. On peut tout faire avec sauf s’asseoir dessus. Le projet de Jean Luc Mélenchon s’inscrit dans l’économie de marché car, notamment, il est antidémocratique.

Mais le vrai problème va se poser au lendemain du premier tour, une belle union contre le fascisme va s’organiser, puis du second tour des élections présidentielles et enfin des élections législatives, avec à la clef, probablement, un président sans majorité.

Je continue à penser que, dans le domaine des illusions électorales, la volonté d’un candidat unique antilibéral, je n’ai jamais parlé d'un candidat unique de la gauche, est un élément positif dans la réflexion et l’action des militants. C’est une aspiration saine.

Il y a d’ailleurs pas mal d’endroit, communes, quartiers et entreprises, où cette discussion se mène, sans d’ailleurs se centrer uniquement sur le plan électoral. Il y a par exemple le texte des camarades de Moulins.

Ses costumes, en prime, François Fillon va probablement prendre une veste. Les Républicains vont exploser et les contours d’un regroupement avec le Front National se précisent.

Le Parti Socialiste est déjà en lambeau. Ministres et apparatchiks font campagne contre Benoît Hamon qui découvre des vertus au bilan de François Hollande tout en criant à la trahison. Le niveau politique est vraiment lamentable.

Je ne crois pas que le pays soit à la veille de la prise du pouvoir par un regroupement post fasciste, selon la citation d'Enzo Traverso, le Front National, pas encore. Par contre, le délitement incroyable des partis et de l’appareil d'état lui-même mérite d’être suivi et analysé.

Jean Jaurès faisait remarquer que l’affrontement entre les classes ne peut être réduit aux conditions matérielles et à l’exploitation de l’homme par l’homme. La mobilisation ne dépend pas uniquement des rapports de force entre les classes. Jean Jaurès s’intéressait aux phénomènes d’autonomie de la classe ouvrière relevée par Pierre Joseph Proudhon et insistait sur le rapport entre l’oppression, l’aliénation et la morale. La lutte procède également de l’indignation.

La multiplication des affaires d’argent, le fait que la plupart soient légales et que les salaires et les revenus des oligarques mais aussi des simples parlementaires soient aux antipodes de la moyenne des salaires, moyenne qui ne veut déjà pas dire grand chose, est un élément proprement explosif.

Les affaires de François Fillon révèlent une existence matérielle effarante des hommes politiques. Plus de vingt pour cent des parlementaires emploient des membres de leur famille, sans oublier maîtresses et amants. Qu’un ancien associé d’une banque d’affaire soit favori dans l’élection présidentielle dit l’état des choses. La corruption est partout. Cela dit, en attendant, l’opinion ne réagit pas activement. C'est encore l’apathie. Nous sommes loin de la Roumanie.

De même qu’il y a actuellement pas plus de luttes qu’avant la campagne électorale. Cependant, tout peut se déboucler d’un coup.

Mais souvenons-nous.

Entre les mois de mai et de juin 1936, c’est le début de la révolution écrit Léon Trotsky qui se plante, et le mois de novembre 1938, les décrets de Pierre Laval, des milliers de militants chassés des usines et licenciés de la fonction publique, la suppression de la semaine des deux dimanches, il se passe deux ans et demi, pas plus. À la crise révolutionnaire du Front Populaire succède la contre-révolution.

Crise politique, peut-être crise de régime, certitude d’une nouvelle crise financière internationale et bruits de bottes, l’imprévisibilité va s’accélérer. Il faut réfléchir à la violence et à la rapidité des volte-faces et des retournements. Dès que la possibilité de vaincre l’ordre néo libéral semblera possible dans un pays, la réaction internationale s’organisera et se mobilisera comme lors des révolutions arabes et comme en Grèce.

Au mois de mai et de juin 1968, avec le soutien des appareils, en tête le Parti Communiste Français (PCF), il faudra quelques jours à Charles de Gaulle pour que la grève générale cesse. Qui ne veut pas prendre le pouvoir le perd définitivement.

Je crois qu’il faut réfléchir à ces questions.

« Ceux qui font des révolutions à moitié ne font que creuser un tombeau », c'est une citation de François René de Chateaubriand.

Par ailleurs, nous discuterons de l’Organisation Communiste Internationaliste (OCI) le Samedi 25 Mars 2017. Ce n'est qu'un aspect de la situation politique.

 

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