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9 août 2007 4 09 /08 /août /2007 20:06
Le message ci dessous est la conclusion d'une brochure d'une cinquantaine de pages, une centaine de pages en format livre, de Jean Baumgarten pour la Palestine contre le sionisme.
 
  Jean Baumgarten cherche un éditeur.
 
  Pour toute information supplémentaire relative à cette brochure, répondez moi à fischer02003@yahoo.fr ou bien écrivez directement à son rédacteur à son adress électronique, jean.baumgarten@club-internet.fr     
 
  Amicalement
 
 
 
Nous pouvons maintenant résumer ici l’essentiel de notre argumentation sur le Sionisme et ses méfaits. Le sionisme dès le début, mais surtout après les années 1920, a été un outil de transformation progressif des Juifs en Palestine  (pour l’aile militarisée du sionisme c’était clair dès la fin de la première guerre mondiale) de peuple humilié en peuple exploiteur, raciste et colonisateur. Comme l’écrit Rashid Khalidi (1) « si les juifs disent nous avons un lien avec ce pays depuis des milliers d’années, pourquoi les Palestiniens n’auraient - ils pas le droit de dire eux aussi qu’ils ont un lien historique avec cette terre ?… Il est clair qu’il y a  des liens anciens entre le peuple juif, la religion juive, et Israël-Palestine. Mais nous les Arabes, nos villages, nos villes, notre civilisation, nos religions, notre présence ne comptent pour rien ? »
Dans cette phrase contenue, modérée qui convient à un colloque poli et universitaire, s’exprime en réalité une colère rentrée contre l’attitude des Juifs israéliens vis à vis des Arabes palestiniens.
C’est sous la plume d’Alain Joxe (2) que la description des faits est la plus forte : « Or le problème des Israéliens et des Palestiniens n’est pas un problème théologique mais un problème strictement local de décolonisation qu’une négociation solide avec aide internationale pourrait mener à bien. »
Bien entendu le gouvernement israélien (je devrais dire tous les gouvernements israéliens) montre depuis plus d’un an qu’il n’y a pour lui qu’une seule solution : pousser à chaque fois le « gouvernement » palestinien vers la rupture de la trêve et démontrer ainsi à l’opinion mondiale qu’il n’y a pas d’autres solutions que de lutter contre le « terrorisme » … 
 
 
 
(1) Rencontres d’Averoès.
(2) Idem.
 
Nous avons montré dans cette étude qu’il n’y avait pas de différences quantitatives entre l’attitude « modérée » sioniste et celle brutale du Likoud et de l’extrême droite.     Par  exemple  nous avons vu  que  déjà  en  1967,   les   Travaillistes promettaient la paix aux Palestiniens … alors qu’en occupant la Cisjordanie et la bande de Gaza conquises sur les  armées arabes ils allaient encore et encore se créer de nouveaux problèmes. Mais il semble bien que les désirs profonds des plus radicaux soient qu’apparaissent sans cesse de nouvelles difficultés à surmonter, à vaincre. Ainsi même « l’homme de la paix » que fut Itzhac Rabin, n’hésita pas, tout en entamant les pourparlers de paix avec les Palestiniens, à poursuivre l’œuvre de construction des colonies en Cisjordanie ! Toujours l’attitude des israéliens a été dans les négociations, de tenter d’imposer par la politique du fait accompli, leur volonté.
 Il faut rejeter, s’opposer aux « propositions conciliatrices » apparentes qui visent en réalité à endormir et à créer des obstacles au peuple palestinien. Ainsi il convient de refuser de prendre pour argent comptant les affirmations de l’aile modérée du « gauchisme » israélien dont Ilan Greisamler (correspondant du Monde Diplomatique en Israël) nous donne un exemple (1) :  « L’impossibilité à trouver chez l’autre partie des interlocuteurs capables de percer une brèche dans le refus arabe, les revendications sionistes même les plus modestes étant irrecevables, même aux yeux des Arabes les plus modérés… Nombreux ont été les intellectuels sionistes-socialistes, qui ont très tôt
 voulu multiplier les tentatives d’apaisement et de conciliation, tout en ne cédant rien sur l’édification de l’Etat Juif… » ainsi ce «  tout en ne cédant rien sur l’édification de l’Etat
juif », c’est-à-dire sans aucun doute le maintien des  colonies en Cisjordanie, l’absence du  droit au retour des réfugiés palestiniens, et le maintien des inégalités scandaleuses pour les citoyens arabes-israéliens, constituent la base intangible de la domination israélienne … 
 Le droit au retour est inaliénable, et constitue pourtant la pierre d’achoppement principale de toutes négociations ( à condition qu’elles aient lieu…).
Nous avons vu les propositions avancées dès 1967 par Maxime Rodinson et par Uri Avnery : on peut certes discuter des modalités du droit au retour, prévoir différentes étapes, accepter le dédommagement des victimes, mais on ne peut pas, il est impossible de dire « non » ! Et Ilan Greisamler affirme que « D’un point de vue purement démographique, accepter le droit au retour c’est accepter la fin de l’Etat juif. » Cette simple phrase justifie toutes les mesures militaires prises en avril et mai 1948 pour chasser la population arabe de la Palestine ! Il est clair qu’Ilan Greisamler justifie ainsi (sans doute involontairement ) tous les massacres et toutes les mesures prises à l’époque pour chasser un maximum de Palestiniens de l’Etat d’Israël en création ! Et pourtant, dans la mesure où le problème demeure le même aujourd’hui il aurait mieux valu pour les Sionistes, d’un point de vue démographique, éviter de chasser une partie des populations arabes en 1948 (et aussi en 1967). Les Arabes qui ont quitté la Palestine  ne représentaient que quelques centaines de milliers de personnes, ils sont aujourd’hui plus de 4.000.000  dont environ 1/3  croupissent  dans les camps de réfugiés ( à Gaza, en Syrie , au Liban en Jordanie  et en Cisjordanie ).  De toute manière comme on dit vulgairement « les carottes sont cuites » : dans quelques dizaines d’années il y aura un basculement de la population au sein de l’Etat Juif.
 
(1) Le Monde diplomatique.
 De 23, 2 % en 2.002, de 26% en 2006 les non-Juifs doubleront d’ici 20 ou 30 ans : il sera alors grand temps d’abolir le concept même d’Etat Juif, et de le laïciser. (Au sens français). Mais évidemment les Palestiniens, ont attendu tellement longtemps, ont espéré tant de fois, qu’ils sont aujourd’hui dans un état de désespoir et de colère infinie.
Il existe depuis quelques années un gadget donné en pâture au peuple palestinien :  officiel, pompeux et solennel. Il s’appelle « la feuille de route », et a été concocté par les Etats-Unis (avec l’accord  du gouvernement israélien) puis avalisé par l’Union Européenne et la Russie. Ce document qualifié de « mort-né » par le Canard Enchaîné dès sa publication, semble donner les mêmes droits aux israéliens et aux Palestiniens, mais il s’agit en réalité d’un leurre, d’un faux semblant. La première condition imposée aux deux parties (considérées comme « égales » ce qui est un non sens), c’est que la violence et le terrorisme cessent, alors que l’Etat d’Israël ne cesse de multiplier depuis plus de sept ans sa propre violence, brutale, inhumaine, terroriste d’Etat, contre l’embryon d’Etat palestinien. Prenons en exemple ce morceau d’anthologie : « La direction palestinienne doit lutter effectivement contre le terrorisme et respecter les principes de démocratie et de liberté. »  Que fait donc l’Etat israélien ? applique-t-il les principes de démocratie et de liberté ? l’occupation de l’embryon d’Etat palestinien par les troupes israéliennes laissant 10 % de libertés aux Palestiniens, l’entrée et le retrait permanents des troupes (les chars, les hélicoptères, les troupes d’assaut) sur le territoire palestinien, le confinement inextricable des frontières et la complexité  incroyable des conditions de circulation pour les travailleurs palestiniens, pour les médecins, pour les ambulanciers, pour les enfants des écoles, les étudiants : voilà dans quelles conditions les Israéliens exigent des Palestiniens qu’ils respectent « les principes de démocratie et de liberté » ! Comment la société israélienne peut-elle se prévaloir des principes de « démocratie et de liberté » ? Souvenons nous ici en France de la guerre d’Algérie, de ce que nous avons vécu : mesures d’exceptions en octobre 1955 contre les « rappelés » ; après l’élection triomphale de la gauche en janvier 1956, (sur un programme de « paix en Algérie ») Guy Mollet le nouveau premier Ministre fait voter par la chambre (avec le soutien des communistes) les fameux « pouvoirs spéciaux » en mars 1956, la guerre en Algérie continue, ce sera 2 ans après le putsch des généraux et  l’arrivée au pouvoir de de Gaulle qui, 4 ans après, entamera les négociations de paix : voilà le schéma auquel se raccrochent un certain nombre d’israéliens « de gauche », qui ont voté pour le Likoud pensant qu’il était mieux à même que la gauche (les travaillistes) d’appliquer  (ou plutôt d’imposer aux Palestiniens) un plan de paix. Il semble toutefois que les conditions soient totalement différentes au Proche-Orient et que la paix sera essentiellement en Israël l’œuvre d’une véritable gauche, autre que le parti travailliste. Nous espérons que cette vraie gauche verra un jour ( dans combien de temps ?) une perspective de paix se profiler … Mais  revenons à la «  feuille de route » : Dans la première phase …   « les Palestiniens doivent procéder aux arrestations de ceux qui entendent poursuivre la violence et détruire les infrastructures des terroristes, notamment en confisquant leurs armes… ». Tout est à l’avenant. Ce sont par définition les Palestiniens qui doivent commencer, ensuite Israël « démantèlera ses implantations sauvages » ( devinez quelles sont les implantations qui ne sont pas « sauvages »). Le calendrier de cette feuille de déroute est déjà en retard de plusieurs  années, et la politique menée actuellement par Emut Olmert (dans la droite ligne de celle d’Ariel Sharon) qui consiste en permanence à  l’assassinat  par avions de militants  (ou de supposés tels) du Hamas, le harcèlement militaire de Gaza  de Beit jenoun  ou d’autres lieux est l’aveu manifeste de la non volonté de paix des Israéliens. Ils sont en train d’appliquer à nouveau la politique traditionnelle qu’ils mènent depuis les années 94 – 95 : chaque seconde de gagnée pour le sionisme a une valeur !
La feuille de route est un alibi grossier pour les puissances dominantes, servant à masquer soit leur veulerie devant les actes du gouvernement israélien, soit leur accord avec la politique «anti-terroriste » de ce dernier, soit leur incapacité congénitale à intervenir dans ce conflit interminable.
Il existe un autre document c’est le pacte dit de Genève.  Ouvre t-il de nouvelles perspectives ? Il semble à priori plus crédible que la feuille de route, mais il n’a aucune légitimité pour le moment. Etant donné l’enthousiasme dont font preuve un certain nombre d’intellectuels et d’hommes politiques à son égard, on serait tenté de  croire à sa crédibilité. Cependant Michel Warschawski et Shiko Behar (1) donnent un autre son de cloche :  
« Certains des participants israéliens les plus cyniques du processus de Genève savent parfaitement bien qu’il y a une contradiction explosive entre la lecture palestinienne de l’accord et la manière dont ils le vendent au public israélien. »   Il faut savoir que le Parti Travailliste aujourd’hui est pratiquement mort. Amram Mitzna (2) ex-chef du Parti Travailliste , avec la démission des déçus du Parti Travailliste que sont Beilin et Yael Dayan (3), sont en train de former un nouveau Parti Social-Démocrate. Le Parti Travailliste s’est aligné sur la position du Likoud dans les domaines économiques et sociaux. Des parlementaires travaillistes comme les généraux Benjamin Ben Eliezer, Efraim Sneh et Dany Yatom sont probablement pires que certains députés du Likoud. Ils soulignent dans cet article que le vrai problème, (celui qui se pose depuis 1948) est d’exposer au peuple israélien et non à son « élite », les données franches du problème :
« Tout d’abord les Israéliens critiques doivent dire au public israélien que le conflit n’est pas le résultat du terrorisme palestinien ou du fanatisme, mais bien le résultat de la dépossession et de l’occupation israéliennes. La responsabilité d’Israël dans le conflit doit être établie par les Israéliens.  »
Ensuite il convient de tenir l’engagement du départ des colonies de peuplement, et, point le plus important, de régler équitablement le droit au retour des réfugiés palestiniens :
 « Enfin le droit au retour est un droit essentiel. Que certains palestiniens soient prêts à en faire un objet de négociation, prenant en considération les angoisses démographiques d’Israël, doit être compris comme une œuvre généreuse de plus de la part des Palestiniens.
 
 
 
 (1) Michel Warschawski est directeur de l’Alternative Information Center (AIC) organisation israélo-      palestinienne dont Shiko Behar est le Vice-Président. ils publient leur position sur l’accord de Genève
(2) Amram Mitzna est né en 1945 dans un kibboutz. Il fut un des militaires les plus décorés lors de la guerre de 1967 ; à l’occasion de la première Intifada il a manifesté comme général dans les territoires occupés, une détermination et une dureté dans la répression qui ne laissaient rien à envier aux faucons. ; Il fut maire de Haïfa. Arrivé en tête du Parti Travailliste en nov. 2.002, il a démissionné 9 mois plus tard à la suite de la défaite du Parti Travailliste.
Yossi Beilin , ancien ministre israélien à la Justice ; il a été l’un des responsables des négociations secrètes d’oslo.
(3) Yael Dayan fille de Moshe Dayan est membre du parti Travailliste. A la Knesset, elle a été élue régulièrement sur des listes du Parti Travailliste.
Les Israéliens critiques doivent demander à leurs concitoyens – y compris le groupe de Genève – comment ils s’y prendront pour demander aux Palestiniens de renoncer au droit du retour, avant qu’ Israël ait reconnu sa simple existence.
Comme ce fut le cas avec les accords d’Oslo de 1993, dans les « accords de Genève » le contexte est bien loin d’être plus important que le texte, et c’est toujours comme ça quand l’opinion israélienne est concernée. » Autrement dit tant que les Israéliens ne s’engageront pas, dans un texte écrit et public, à retirer les colonies de peuplement et à accorder aux Palestiniens ( au niveau des principes au minimum ) le droit au retour, la situation continuera de pourrir. Il est absolument scandaleux que des intellectuels ou des hommes politiques français croient encore aujourd’hui que l’échec de Camp David a été l’œuvre d’un Palestinien fou et sanguinaire appelé Arafat ! les problèmes cruciaux demeurent toujours 59 ans après, la question du droit au retour des réfugiés palestiniens que ni la feuille de route ni non plus les accords de Genève ne prennent en compte, ainsi que la suppression de l’ensemble des colonies de peuplement.
il n’y aura pas de changement, car les jeunes Palestiniens n’ont plus rien à perdre : ils ont montré leur véritable détermination leur obstination ainsi que leur force !
 « Les Etats-Unis se servent d’Israël comme d’une espèce de cobaye, non pour sauver ce pays mais pour l’utiliser. Et à mon avis les Israéliens vivent dans l’illusion lorsqu’ils pensent qu’au contraire ils utilisent habilement les Etats-Unis pour leur défense. » (1)
Enfin depuis quelques mois les Etats-Unis et l’Union européenne après avoir supprimé l’aide qu’ils apportaient au gouvernement palestinien ( 50.000.000 de dollars par mois pour les Etats-Unis et la même somme pour l’Union Européenne,) depuis la victoire du Hamas aux élections  du 26 janvier 2006, élections tenues par l’ensemble des observateurs occidentaux comme les plus démocratiques qui existent dans un pays arabe, et après qu’Israël ait lui même refusé de payer au gouvernement israélien le produit des droits perçus, c’est -à dire à nouveau 50.000.000 de dollars par mois ! Faisons le calcul : cela fait au total 150.000.000 de dollars par mois qu’a perdu l’autorité palestinienne soit 1 milliard 800 millions de dollars  pour toute une année.  Mais ce n’est pas tout : pour contrer le Hamas (2) il est tellement facile aujourd’hui pour les dirigeants américains de jouer le Fatah contre le Hamas ( avec évidemment le soutien de l’Union Européenne…) Mahmoud Abbas qui était considéré il y a peu de temps comme le continuateur d’Arafat est devenu actuellement le chouchou des Américains : ah comme une guerre civile inter palestinienne serait belle aujourd’hui et ferait du bien aux Etats-Unis et à l’Europe !!!
 
Les Refuzniks.
 
Il y a aujourd’hui une nouvelle composante du conflit, ou plutôt de la guerre israélo-palestinienne, qui n’est pas entièrement nouvelle mais qui depuis peu a pris une dimension inquiétante pour les politiciens israéliens : les « Refuzniks ». (3)  Dans le livre
 
(1) Rencontres d’Averroès
(2) Le Hamas parti religieux anti-sioniste devenu après les élections du 26 janvier un parti  qui tient ses promesses pour les électeurs . Lire à ce sujet : Eric Hazan. Notes sur l’occupation. La fabrique . 2.006.
(3) Ronit Chacham : « Rompre les rangs » - Fayard 2.003.
 
 
de Ronit Chacham paru au début de l’année 2.004, on apprend à mieux connaître ces « Refuzniks ». Une dizaine d’entre eux sont interviewés et montrent par quel cheminement, parfois long, ils ont été amenés à refuser la sale guerre qu’on leur impose. Pour comprendre la nature de ce mouvement citons trois cas caractéristiques. Il y a d’abord Rami Kaplan (qui est commandant, c’est-à-dire le plus haut gradé des Refuzniks), qui décrit ainsi le processus dans lequel sont engagés les soldats israéliens : « Nos jugements moraux sont systématiquement entravés par une diversité de facteurs. Nous entretenons une idéologie qui présente l’Arabe comme un ennemi dégénéré, sournois, déshumanisé… On nous encourage à faire partie du gang… Personnellement je suis partisan d’un Etat qui serait celui de tout le peuple et ne se définirait pas selon la race et la nationalité. » On est frappé de retrouver dans la description faite des « Arabes », celle que nous entendions en France durant la guerre d’Algérie, de la part des partisans de l’Algérie Française et des militaires de carrière engagés depuis l’Indochine dans un processus inéluctable de décolonisation.
Toujours existe le besoin de réduire l’adversaire à moins que rien, de le déshumaniser…
 Et il poursuit son raisonnement par cette phrase terrible pour la gauche israélienne : 
 « Les mouvements de gauche israéliens, du Parti Travailliste au Meretz en passant par le mouvement La Paix Maintenant n’ont jamais brandi le drapeau de la conscience, mais celui de l’utilitarisme. Plus l’occupation était bénéfique, moins on y opposait d’objections. » Ainsi outre l’accusation portée par Rami Kaplan contre la politique menée depuis toujours par les gouvernements israéliens, on trouve dans ce dernier extrait une accusation implacable contre la gauche qui n’a pour seul guide (sans doute au nom de « l’efficacité pragmatique ») que l’opportunisme, qualifié pour l’occasion de « pacifiste ».
Shamai Leibowitz, petit fils de Yesha’Ayahu Leibowitz, penseur religieux israélien et respecté par une partie de l’opinion , qui juste après la guerre de 1967 a supplié Israël d’abandonner les territoires et de mettre un terme à l’occupation de la terre d’un autre peuple, s’exprime ainsi :
« L’armée s’est servie de Palestiniens innocents comme boucliers humains. Ceux qui résistaient étaient abattus à bout portant. Et le plus répugnant dans tout cela c’est que la cour suprême a entériné les crimes de guerre. C’est pourquoi je suis favorable à l’idée de faire juger ses membres par le Tribunal Pénal International… De la même façon, les assassinats de Palestiniens par Israël pourraient faire l’objet d’un procès… Je compte sur les pilotes d’hélicoptères Apache et de F-16 pour refuser les ordres qu’on leur donne et réclamer un procès… »     Enfin plus loin  il  déclare :   « Soit  on défend la démocratie
 jusqu’au bout soit on renonce à l’idée même d’un Etat Juif… Le principe d’un Etat Juif m’est cher, mais pas celui qui ressemblerait à l’Egypte de Pharaon… » Cependant malgré cette vision forte, la conclusion ne manque pas d’ambiguïté : « Ce jour là (jour de la révolte des soldats, des professeurs, des rabbins,  des intellectuels …) le régime d’occupation s’effondrera… Une société authentiquement juive, une société de justice, d’équité et de compassion apparaîtra. » On voit là le ton fort, passionné du plaidoyer de Shamai Leibowitz,  mais en filigrane il reste une question mal réglée : celle du sionisme. Il est toujours difficile en Israël de s’afficher comme « anti-sioniste », et l’on comprend pourquoi. Cependant si on lit parfaitement les citations de tous les Refuzniks il est clair que l’Etat juif, ( c’est-à-dire l’Etat raciste et colonial) doit être aboli.
 Citons un troisième Refuznik, Ishay Rozen-Zvy , Sergent chef de réserve : « On n’a jamais emprunté le chemin de la paix. Les constructions dans les colonies n’ont jamais été interrompues. Bien au contraire elles n’ont fait que prospérer depuis Oslo. Jamais les Palestiniens n’ont eu d’authentique partenaire pour la paix.  Un gouvernement qui parle de paix tout en continuant à créer des colonies dans les territoires occupés est soit idiot soit malhonnête….. » Cette phrase résume tout ce que l’on peut raconter sur la « bonne volonté » des dirigeants palestiniens depuis Oslo et … depuis toujours, si on étudie sérieusement l’histoire du Sionisme et d’Israël. Citons enfin Uri Natan qui condamné en janvier 2006 à 28 jours de prison, en est à sa sixième condamnation et a déjà passé 98 jours en prison pour le même motif : «  l’Etat veut m’enrôler dans son armée d’occupation contre une population civile qui résiste. Peu importe que sa résistance soit violente ou pas. Cela dure depuis trente huit ans. Cette politique d’occupation fondée sur les points de contrôle, les barrages militaires, les couvre-feux a ruiné l’économie palestinienne. Le niveau de pauvreté de la population a atteint une limite inacceptable … »
 
Que faire ?
 
La situation économique et sociale en Israël devient désastreuse en Israël : cette situation accompagnée comme partout dans le monde des mesures libérales néo-conservatrices va avoir inévitablement comme corollaire un éveil de la lutte des classes, que comme partout, les milieux sionistes vont essayer de noyer par leurs appels à la patrie, à la religion, etc. On peut escompter par conséquent davantage de conflits sociaux au sein de la société israélienne d’où pourraient (quand ?) émerger une force irrésistible conduisant d’une part vers la paix et d’autre part,  changeant les règles de la société israélienne. (Accès égalitaire aux mêmes droits pour les citoyens israéliens d’origine non juive.)
Nous ne pouvons qu’espérer ces changements profonds  en Israël. En attendant c’est  sur la scène internationale que se joue l’avenir du peuple palestinien. Il faut dans tous les pays faire pression sur les gouvernements pour que des mesures concrètes soient prises : à commencer par le boycott des produits israéliens !(1) Il faut obliger l’Union Européenne à prendre des mesures coercitives. Il faut absolument que l’Union Européenne retrouve le chemin de la justice et de la démocratie et qu’elle reprenne son aide au gouvernement israélien interrompue depuis mars 2006. (2) Il faut en même temps que l’Union européenne attaque le gouvernement Bush et l’oblige lui aussi à reprendre le financement du gouvernement palestinien. Enfin il faut faire pression ( cela serait si simple !) sur le gouvernement israélien pour qu’il rembourse les centaines de millions de dollars qu’il doit au gouvernement israélien pour le remboursement des taxes perçues sur les produits qui passent en Palestine…  Nous devons démontrer par tous les moyens à notre disposition  au peuple israélien que la construction du mur de la honte, les destructions de milliers de maisons, l’absence de toute perspective véritable de paix (le droit au retour des réfugiés palestiniens) constituent dans leur ensemble l’obstacle véritable à la paix entre Israël et la palestine.
 
 
(1) Le boycott a été récemment décidé par une Union de syndicats britanniques : il a également été décidé en Norvège. Dans différents pays d’Europe on continue à discuter du boycott …
(2)Cette aide aujourd’hui « devrait » (conditionnel absolu !) être reprise au compte gouttes … et profiter à l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas ! Au détriment du Hamas évidemment.
 
Ce qui bien entendu ne pourra nullement empêcher tous les hommes libres et conscients sur cette terre d’exiger en Israël l’égalité des droits entre citoyens et la suppression de « l’Etat juif et démocratique » !
Oui il faudra bien supprimer ce Etat Hébraïque, théologique, et le remplacer par un Etat démocratique, véritablement laïque où règnera l’égalité absolue entre tous les citoyens quelle que soit leur origine : le droit au retour sera accordé aux citoyens palestiniens selon les méthodes examinées dans le cours de cet ouvrage : Israël, les Etats - Unis et l’Europe qui se  sont  opposés depuis 59 ans à régler ce droit contribueront, en plusieurs années, aux compensations exigées : celles ci pourraient être calculées de la même manière dont à été calculé en 2005 par Sharon le montant des dédommagements alloué aux colons de Gaza ! On considère qu’il existe aujourd’hui 250.000 familles  victimes des expropriations  de 1948 et 1967 . A chaque famille acceptant de revenir ou de rester à l’extérieur de la Palestine il sera versé une somme différente : disons deux fois plus pour celles qui ne reviendraient pas …
Il y aura beaucoup de Palestiniens qui reviendront mais sûrement pas tous, peut-être la moitié ou un bon tiers. En même temps il faut s’attendre au départ d’Israël d’au moins un million de Juifs qui, pour des raisons diverses mais liées à leur esprit colonial ne pourront s’empêcher de partir.
Ceci, c’est pour le long terme. Dans l’immédiat il nous faut lutter en Europe et en France contre une nouvelle forme de terreur qui est en train de s’imposer : la peur de voir s’installer au Proche-Orient les émules de Ben-Laden, qui s’appellent  pour les néos-cons sarkosystes le Hezbollah, le Hamas et tous ces « terroristes cachés » dont on va nous reparler !
Il faut déclarer notre solidarité avec le Hamas, le Hezbollah, même si nous n’avons pas les mêmes idées que ces groupes qui luttent authentiquement pour la libération de leur pays et contre l’impérialisme américain et européen !
Honte aux collaborateurs de ces Messieurs qui s’appellent Mahmoud Abbas et ses serviteurs du Fatah.
Vive enfin le FDPLP palestinien et le FPLP qui cherchent à regagner une partie de l’opinion. Enfin que la honte s’abatte sur l’Union européenne, et sur un gouvernement français qui s’aligne sur l’attitude coloniale-pétrolière  des Etats-Unis au Proche et au Moyen –Orient .
Comme il est curieux ainsi, une soixantaine d’années  après la fin de l’occupation allemande,  de retrouver comme adversaire le CRIF, continuateur de L’UGIF, dont on a vu au début le caractère collaborationniste ( par lâcheté et/ou par Sionisme) durant la dernière guerre mondiale.
Il faut le plus vite possible en finir avec le Sionisme, c’est le souhait ardent des Palestiniens, c’est le souhait des Juifs nombreux qui dans tous les pays et en Israël même veulent la paix immédiate, c’est le souhait de tous les êtres humains épris de lumière ! (1)
 
Jean Baumgarten
 
Juin 2007
 
(1) Avraham Burg ,ex-président de la Knesset de 1999 à 2003 et ex-président de l’agence juive dans un entretien paru dans le quotidien Haaretz, définit l’Etat juif de « ghetto sioniste » : il a quitté Israël pour vivre en France et considère qu’il est temps de dénoncer la théorie de Théodor Hertzl. Il estime que la loi du retour ( pour les Juifs) doit être remise en cause : «  c’est le miroir de l’image d’Hitler » … Quant à l’occupation de la Cisjordanie «  c’est l’anschluss… »
Signalons à ce propos que beaucoup d’intellectuels israéliens quittent Israël pensant qu’ils ne peuvent plus lutter contre un gouvernement réactionnaire et qu’ils n’ont plus de perspectives : c’était le  cas de Tanya Rheinhart ( auteur notamment de …….  Et de …..) qui avait quitté Israël il y a quelques mois et qui est  morte à New-York d’un arrêt cardiaque, c’est aussi le cas de l’historien Ilan Pappé qui vient de partir en Angleterre.
 
 
 
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