Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 22:10
Jospin dissèque "l'amateurisme insécurisant" de Royal 
 
PARIS (Reuters) 
 
Dans son livre "l'Impasse" à paraître lundi et dont Le Monde publie de nouveaux extraits, Lionel Jospin décortique au scalpel la défaite de Ségolène Royal à l'élection présidentielle.
"La raison fondamentale de l'échec de Ségolène Royal réside en elle-même. Il tient à sa personnalité, il était inscrit dans ses choix politiques", écrit l'ancien Premier ministre
Outre le manque de stature, selon lui, de Ségolène Royal et son "amateurisme insécurisant", il lui reproche d'avoir voulu construire un "mythe" pour provoquer l'engouement au lieu d'une adhésion réfléchie.
"Le soin, pour le moins inédit, mis à donner un sens symbolique à son apparence, à se vêtir de blanc, cette proximité proclamée et cette inaccessibilité organisée semblaient conçus pour provoquer ferveur et dévotion et non pas pour obtenir une adhésion réfléchie", avance-t-il.
A la fin de la campagne, ajoute l'ancien Premier ministre, "on entendit même d'improbables formules religieuses (aimons-nous les uns les autres)".
Répondant à la publication de premiers extraits du livre par Libération, le 17 septembre, Ségolène Royal a invoqué Jeanne d'Arc, Jésus sur la croix, citant cette parole du Nouveau testament : "Pardonnez-leur, parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font."
S'il reconnait à la candidate socialiste des "intuitions plutôt justes" sur l'ordre, l'autorité, la valeur travail, Lionel Jospin regrette les slogans qui revenaient sans cesse, comme "ordre juste", "gagnant-gagnant" ou "désirs d'avenir", comme si "le martèlement des formules pouvait remplacer les analyses et démonstrations."
Il lui reproche également d'avoir donné souvent une "impression d'improvisation" sur des questions sensibles comme le Proche-orient où elle a selon lui "changé de position en passant la frontière d'un pays à l'autre."
De même, Lionel Jospin épingle sa "candeur" à propos de la justice chinoise, dont elle vantait les mérites. "Les propos de touriste de la candidate ont sidéré l'opinion", dit-il.
Sur la question du nucléaire iranien, Ségolène Royal a choisi "de s'enfermer dans une position intenable", ajoute-t-il, expliquant qu'elle ne "semblait pas savoir" que le traité de non-prolifération nucléaire reconnait le droit d'accès de ses signataires au nucléaire civil tout en leur interdisant de développer des technologies à usage militaire.
"Dans le même temps, elle n'a jamais vraiment démystifié les mesures concrètes avancées par le candidat UMP, donnant l'impression de se contenter de généralités, de formules toutes faites", insiste-t-il.
Autre point d'attaque pour Lionel Jospin, le refus pour la candidate d'admettre qu'elle s'est trompée.
"L'incapacité absolue de rectifier une erreur s'est exprimée aussi à propos de l'étrange mot de 'bravitude' qui lui était venu à la place de 'bravoure'", note-t-il.
Pour Lionel Jospin, "les Français étaient prêts à porter une femme à la présidence de la République."
Mais Ségolène Royal "a échoué parce que, insensiblement mais inexorablement, l'idée s'est inscrite dans l'esprit de nos concitoyens que la candidate des socialistes n'avait pas la stature nécessaire pour être portée à la magistrature suprême."
"Le professionnalisme préoccupant de l'un a été préféré à l'amateurisme insécurisant de l'autre", conclut-il.
Le brûlot anti-Royal du candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2002, battu dès le premier tour, a brouillé la rentrée du Parti socialiste. Lionel Jospin s'est vu reprocher notamment d'avoir rallumé les divisions.
Partager cet article
Repost0

commentaires