Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 21:53
En Allemagne, la montée de la gauche radicale vient troubler le jeu des alliances politiques
 
LE MONDE | 28.01.08 | 10h59  •  Mis à jour le 28.01.08 | 10h59
 
Berlin, correspondante

 Le scénario tant redouté par les grands partis traditionnels allemands est devenu réalité : jusqu'à présent essentiellement cantonnée en Allemagne de l'Est, la gauche radicale s'établit à l'Ouest. En entrant dans les Parlements de Hesse et de Basse-Saxe, le parti Die Linke (La Gauche), issu de la fusion en juin 2007 entre l'Alternative électorale pour le travail et la justice sociale (WASG) – composée d'altermondialistes et de déçus du SPD – et le Linkspartei PDS, hérité de l'ancien Parti communiste de la RDA, s'implante, pour la première fois, dans deux grandes régions ouest-allemandes.
 
La percée de Die Linke reflète un glissement à gauche de l'opinion allemande. Alors que la croissance est de retour depuis 2006, les débats sur le pouvoir d'achat et les inégalités sociales n'ont cessé de prendre de l'ampleur. Le parti profite de la notoriété de ses leaders, le controversé Oskar Lafontaine, ancien président du Parti social-démocrate et éphémère ministre des finances, ou l'avocat Gregor Gysi, l'ancien refondateur du Parti communiste de l'ex-Allemagne de l'Est en 1989, très populaire à l'Est.
L'idée de créer ce parti remonte à 2005. Les résultats décevants obtenus par le WASG et le PDS aux élections régionales du 22 mai 2005 en Rhénanie-du- Nord-Westphalie avaient montré la nécessité d'un rapprochement. Lors des élections législatives fédérales de septembre 2005, les deux partis avaient présenté des listes communes leur permettant d'obtenir 8,7 % des voix et 53 députés, devenant la quatrième formation politique au Bundestag. Pour la première fois Die Linke était entré dans un Parlement régional de l'Ouest en 2007, dans la ville-Etat de Brême.
COALITION EN PERSPECTIVE
La participation à des gouvernements régionaux – à Berlin depuis 2001 ou dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale jusqu'en 2006 – a obligé les anciens communistes de l'Est à revenir sur un certain nombre de leurs principes, en acceptant notamment la suppression d'emplois dans le service public. Sur le plan social, le parti se prononce pour une suppression des réformes du marché du travail mises en place par l'ancien chancelier Gerhard Schröder, l'instauration d'un salaire minimum à 8 euros de l'heure et une réduction du temps de travail.
Le Parti social-démocrate est concerné en première ligne par cette évolution. C'est dans sa clientèle que Die Linke vient d'abord recruter. En Basse-Saxe, Die Linke a rassemblé 7,1 % des suffrages, alors que le SPD affiche son plus mauvais score avec 30,3 % des voix.
Désormais, la perspective d'une coalition entre le SPD, les Verts et Die Linke devient une option à l'échelon fédéral en 2009. Même s'ils gouvernent avec la gauche radicale à Berlin depuis 2001, les sociaux-démocrates ont, à nouveau, rejeté dimanche soir cette éventualité. Mais pour de nombreux experts, cette évolution ne saurait tarder. "Nous avons désormais cinq partis à l'échelon fédéral. Il sera de plus en plus difficile pour deux partis de former une coalition", explique Eckhard Jesse, de l'université technique de Chemnitz.
 
Partager cet article
Repost0

commentaires