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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 21:51

YAOUNDE (Reuters) -

L'Assemblée nationale camerounaise a adopté un projet de loi
constitutionnelle qui supprime la limitation du nombre de mandats
présidentiels consécutifs et ouvre la voie à un maintien au pouvoir
du président Paul Biya après 2011.

Les députés d'opposition, considérant le projet comme un recul de la
démocratie, ont quitté l'enceinte du parlement en signe de
protestation.

Le parti du président, le Rassemblement démocratique du peuple
camerounais (RDPC) contrôle 153 des 180 sièges de l'Assemblée et le
vote était attendu comme une formalité.

Le RDPC a supervisé en 1996 la rédaction d'une nouvelle Constitution
limitant le nombre de mandats présidentiels à deux septennats
consécutifs.

Le deuxième septennat de Paul Biya, qui est âgé de 75 ans, expire en
2011, mais le chef de l'État a clairement affiché ces derniers mois
sa volonté de rester au pouvoir après cette date.

Ce maintien au pouvoir a été l'une des causes de plusieurs jours
d'émeutes qui ont fait une centaine de morts en février.

Le Front social démocratique (SDF), principale force d'opposition
avec 15 députés, a boycotté le débat, en soulignant que la
Constitution de 1996 avait été le fruit de négociations entre partis
au début des années 1990.

"Essayer d'amender aujourd'hui cet article uniquement par l'Assemblée
nationale équivaut à un hold-up, et nous devions marquer notre
désaccord", a expliqué l'un des responsables du SDF, Joseph Barnadzem.

Jean-Bernard Ndongo Essomba, responsable du RDPC, a estimé que le
projet réduit aussi le mandat présidentiel à cinq ans, et selon lui
renforcera la démocratie, maintiendra la stabilité politique, l'unité
nationale et l'intégrité territoriale.

"C'est conforme aux normes internationales qui se pratiquent dans de
vieilles démocraties comme la France ou le Royaume-Uni. Cela garantit
donc le soutien enthousiaste de tous les Camerounais de bonne foi", a-
t-il affirmé.

Paul Biya a triomphé lors des précédents scrutins, jugés truqués par
l'opposition.

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