LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 08.08.08 | 07h55 • Mis à jour le 08.08.08 | 11h42
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RÉEXAMEN ANNUEL
M. Hamdan qui a déjà passé plus de six ans derrière les grilles de Guantanamo, ne devrait purger que cinq mois supplémentaires, puisque le président du tribunal, l'Amiral Keith Allred, avait
décidé qu'il serait crédité du temps écoulé depuis son inculpation en 2003, soit cinq ans et un mois. Mais le Pentagone a immédiatement rappelé qu'il restera détenu car "toujours considéré
comme un ennemi combattant", un statut qui justifie pour les Etats-Unis de retenir des hommes prisonniers indéfiniment, dans le cadre de la "guerre contre le
terrorisme". "Mais en tant que tel, il pourra prétendre au réexamen annuel visant à déterminer s'il peut être libéré ou transféré", a précisé le porte-parole du Pentagone.
"J'espère que le jour viendra où vous retrouverez votre femme, vos filles et votre pays. 'Inchallah'", a déclaré le président du tribunal. Reste que dans cinq mois, l'administration Bush
cédera la place. Et les deux candidats à la Maison Blanche se sont prononcés pour la fermeture du camp de prisonniers, sans toutefois indiquer ce qu'ils feront de ses quelque 265 détenus.
De nouveaux procès, autrement plus sensibles, sont prévus. Le Canadien Omar Khadr, arrêté à 15 ans en Afghanistan et seul Occidental encore détenu à Guantanamo, et cinq hommes soupçonnés
d'avoir participé aux attentats du 11-Septembre, dont Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau revendiqué de cette attaque qui a fait près de 3 000 morts, sont concernés. "Hamdan
n'était qu'un très petit poisson dans la mare d'Al-Qaida", a rappelé Jonathan Drimmer, un professeur de droit spécialisé dans les crimes de guerre. Il a "de manière évidente été choisi
pour le premier procès-test afin de dénouer les nœuds de ce nouveau système juridique et afin que l'accusation puisse se préparer à des affaires plus ardues".