DES PRESIDENTIELLES AUX EUROPEENNES

Depuis 1981 en France, depuis La chute du mur de Berlin en 1989 dont ce sera bientôt le vingtième anniversaire et depuis la disparition de l'union soviétique en 1991, nous sommes toujours dans la même alternative historique, dans les années 1930 et dans les années 1950 c'était l’alternative entre le socialisme ou la barbarie, aujourd'hui c'est l’alternative entre la décomposition de la vieille gauche ou bien la construction d'une nouvelle gauche politique et syndicale.

  La seule force politique du gouvernement Sarkozy c'est le parti socialiste et sa seule force syndicale c'est la collaboration de la totalité des confédérations syndicales et en particulier de la CGT de Thibault.

  Je ne parlerais même pas de l'alternative syndicale, on mesure sa faiblesse quand on voit par exemple la diffusion confidentielle de l'appel "N'y allez pas" avant le 18 février.

  Du point de vue de l'alternative politique, nous avons derrière nous une importante victoire électorale, c'est le non majoritaire au référendum du 29 mai 2005, et une importante défaite électorale, c'est l'élection de Sarkozy le 6 mai 2007.

  L'alternative politique pour les prochaines élections européennes était donc et est encore ou bien une liste unique du non de gauche, et donc un accord entre les deux ou trois principales composantes de ce non de gauche, le PCF, le Parti de Gauche et le NPA, ou bien comme aux élections présidentielles de 2007 la présentation de cinq ou six candidats d'extrême gauche dont chacun fera en moyenne 1,5 % des voix.

  Je parle au présent mais, de mon point de vue, à la date d'aujourd'hui il y a trop de points communs entre les présidentielles de 2007 et les européennes de 2009, les mêmes causes et les mêmes acteurs produisent et produiront les mêmes effets.

  Il faut en particulier une critique radicale pour une période historique de toute tentative d'organisation sous forme de parti plus ou moins d’avant garde plus ou moins de la classe ouvrière dont les deux dernières expressions sont particulièrement caricaturales, c'est le changement de nom de la LCR et la question des relations entre le NPA, le PCF, le PG et le PS, il faut une critique radicale de toutes les tactiques et stratégies d'entrisme et de sortisme.

  Il y avait par exemple pendant six ans entre 2002 et 2008 un petit groupe dont le nom était le CRI, ce groupe de militants sortait du PCI lambertiste en 2002 et entrait dans le processus de construction du NPA  en 2008. Quand on consultait le site du groupe CRI l'année dernière, on trouvait de très bons messages d'analyse et d'intervention relatifs à des questions syndicales, politiques et internationales importantes, de très bons messages de critique de la construction bureaucratique du NPA. Le groupe CRI annonçait récemment sa dissolution dans le NPA.

  Il y a tant d'autres détails relatifs à la construction bureaucratique du Parti de Gauche et au fameux front de gauche entre le PCF, le Parti de Gauche et personne d'autre, le Parti de Gauche sert tout simplement de caution à la dernière tactique électorale du dernier appareil du PCF.

  Il y a tant d'autres détails relatifs à l'échec lamentable de toutes les combinaisons et de toutes les cuisines électorales des présidentielles de 2007 et des européennes d'aujourd'hui.

  De mon point de vue, il ne sortira rien de positif des vieilles méthodes des vieux appareils et des vieux états majors, mais il ne sortira rien non plus de la multiplication des appels au boycott des élections.

  Bernard Fischer

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