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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 15:57


La famille niçoise de Boumediene salue "la fin d'un calvaire" (Reuters)

La famille niçoise de Lakhdar Boumediene se dit impatiente de recevoir l'ex-détenu de Guantanamo innocenté par la justice américaine, que la France a accepté d'accueillir.

Arrivé vendredi sur le sol français, cet Algérien de 42 ans était détenu depuis plus de sept ans sur la base américaine installée à Cuba où il a, selon son avocat, subi de mauvais traitements et observé une grève de la faim.

En annonçant son arrivée, le porte-parole du Quai d'Orsay a rappelé qu'il avait été "reconnu innocent de toute charge relative à la participation à d'éventuelles activités terroristes par des décisions de justice de plusieurs pays, dont celle des Etats-Unis qui a ordonné sa libération".

Très affaibli selon ses proches et son avocat, Lakhdar Boumediene a été pris en charge, notamment médicalement, par les autorités françaises.

Désormais libre, il devait retrouver son épouse Abassia et ses deux filles Radjaa, 13 ans, et Rahma, huit ans, qui ont vécu en Algérie durant sa détention.

A Nice, sa belle-soeur Louisa - soeur de son épouse - et son beau-frère Djilali Baghdadi, qui se sont portés garants de pouvoir l'accueillir, ont fait part de leur joie.

"Il a fait sept ans et demi strictement pour rien. Depuis le départ, nous sommes persuadés qu'il est innocent. Nous sommes prêts à l'accueillir quand il veut", dit à Reuters Djilali Baghdadi. "C'est la fin d'un calvaire", a-t-il souligné.

GRÈVE DE LA FAIM

Lakhdar Boumediene avait été envoyé à Guantanamo en janvier 2002 par les autorités bosniaques, qui l'avaient arrêté en octobre 2001 avec cinq de ses compatriotes.

Selon son avocat, il a mené une grève de la faim de Noël 2006 à mercredi dernier.

"Il a recommencé à prendre des aliments solides, ayant appris qu'il serait libéré de Guantanamo et envoyé en France", a expliqué Robert Kirsch vendredi sur France 24.

Selon lui, l'ex-détenu, nourri avec un tuyau, soumis à des mauvais traitements ainsi qu'à des interrogatoires "sans fin" et "absurdes", ne pèse plus que 65 kg.

"Je pense bien évidemment qu'une indemnisation serait justifiée. Il a perdu sept ans de sa vie, sept ans séparé de sa famille, mais nous n'avons encore pris aucune décision avec M. Boumediene sur ses prochaines démarches", a-t-il dit.

L'ex-détenu bénéficie de l'arrêt de la Cour suprême des Etats-Unis qui autorise désormais les prisonniers de Guantanamo à contester auprès de la justice le bien-fondé de leur incarcération.

Trente-cinq détenus ont utilisé cette procédure et la justice américaine a ordonné la remise en liberté de 25 d'entre eux, dont 17 Ouighours, des Chinois de confession musulmane. Cinq demandes ont été rejetées.

Considérés comme "ennemis combattants", notion inconnue du droit international, 255 personnes sont toujours emprisonnées dans ce camp ouvert après l'offensive contre l'Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Elles ne bénéficient d'aucun statut légal, n'étant ni poursuivies en justice ni prisonniers de guerre.

Le président américain Barack Obama a promis de fermer le centre en 2010.

Les Etats-Unis ont déjà libéré environ un demi-millier de détenus, notamment sept Français en 2004 et 2005.

La France est le premier pays de l'Union européenne à accueillir un ancien détenu de Guantanamo ne faisant pas partie de ses ressortissants.

"L'examen par la France d'une demande individuelle se fait au cas par cas, à la lumière de ses implications juridiques et de sécurité et de l'existence d'un lien avec notre pays", a précisé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier.

"L'accueil en France de Lakhdar Boumediene, qui a exprimé le souhait d'être accueilli dans notre pays dans lequel réside une partie de sa famille, s'inscrit dans ce cadre", a-t-il ajouté.




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