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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 19:40

 

http://www.fr.news.yahoo.com/la-prise-la-fronti%C3%A8re-turque-enhardit-les-insurg%C3%A9s-162007460.html

 

La prise de la frontière turque enhardit les insurgés syriens

 

BAB AL SALAM, Syrie (Reuters) - Il leur a fallu trois semaines, et douze insurgés y ont laissé leur vie, mais Abou Omar Dadikhi et ses hommes sont finalement parvenus jusqu'au poste-frontière de Bab al Salam séparant leur ville de la Turquie, et cette "Porte de la paix" est tombée sans combats.

 

Pendant vingt quatre jours, Dadikhi et sa brigade de l'Armée syrienne libre (ASL), la "Tornade du Nord", ont lentement avancé depuis la ville d'Azaz, à seulement cinq kilomètres de la frontière turque, coupant l'accès au ravitaillement des forces gouvernementales, avant de prendre le poste dimanche à l'aube.

 

"Notre front était solide, et tout la ville s'est soulevée contre le régime. Cette zone est désormais libre à cent pour cent. C'est désormais une zone tampon que nous contrôlons", a assuré Abou Omar Dadikhi, quelques heures après avoir atteint la frontière turque avec ses hommes.

 

"Nous avons maintenant la main sur la police, la sécurité et le pouvoir judiciaire, toutes les fonctions gouvernementales", a-t-il poursuivi.

 

Selon lui, près de cent vingt soldats pro-Assad gardaient le poste-frontière quand le siège a démarré, mais plusieurs étaient partis avant l'assaut final. Ceux qui restaient ont soit fui à bord de deux véhicules blindés, soit fait défection au sein des troupes rebelles.

 

Désormais, c'est une vingtaine d'hommes, en treillis ou en jean et sandales, pour certains à peine âgés de 18 ans, qui gardent ce qui était il y a peu un important noeud commercial.

 

Les drapeaux syriens qui flottaient au-dessus du poste-frontière ont été enlevés de leurs mats, l'un d'entre eux est même déchiré en deux. Le portrait de Bachar al Assad qui ornait les murs du bâtiment a été retiré.

 

Profitant de la présence de quelques journalistes, les insurgés se sont mis en ligne, ont posé leurs armes au sol, et l'un d'entre eux s'est mis à prier à haute voix.

 

"Ô Allah, défait chaque tyran. Ô Allah, démolis le trône de Bachar et son royaume et Ô Allah, mène un homme de bien à notre tête. Ô Allah, achève notre victoire contre le tyran", a-t-il déclamé, tandis que les autres psalmodiaient en signe d'approbation.

 

DU COMMERCE À L'ARMEE SYRIENNE LIBRE

 

Mutins, insurgés, volontaires des villages alentours, la "Tornade du Nord" reflète la nature populaire de la révolte syrienne qui combat le gouvernement de Bachar al Assad depuis dix sept mois. Mais Abou Omar Dadikhi, ancien homme d'affaires âgé de 42 ans, la personnifie.

 

"Mon métier, c'est le commerce alimentaire", explique-t-il dans un grand sourire. "Je suis un civil et j'ai monté la brigade d'Azaz. Nous sommes les rebelles d'Azaz."

 

Vêtu d'un survêtement bleu, de mules en plastique et d'une casquette "Armée syrienne libre", Dadikhi correspond assez peu à l'archétype du soldat endurci. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir vécu son lot de batailles.

 

S'appuyant sur sa canne en bois, il relève son survêtement, qui cache trois blessures par balle aux jambes. Une grenade lancée par un chabiha, milicien à la solde du régime, lui a aussi laissé une cicatrice à l'oreille droite, explique-t-il.

 

Douze de ses hommes ont péri dans les combats qui ont mené à la prise du poste-frontière, et une quarantaine ont été blessés. Un bilan bien moins lourd que celui des mois précédents, quand l'armée syrienne avait déployé ses chars autour d'Azaz.

 

"Nous avons eu plus de quarante martyrs, une trentaine de blessés et une cinquantaine d'handicapés, qui ont perdu une jambe ou un oeil", détaille Abou Omar Dadikhi. "Le régime syrien avait envoyé de nombreux renforts afin que la zone ne devienne pas sûre."

 

Il a en revanche démenti que les rebelles recevaient de meilleures armes depuis l'étranger, en écho à de nombreux insurgés réfugiés en Turquie ou restés en Syrie.

 

"Nous n'avons reçu aucune arme. Les armes avec lesquelles nous combattons le régime de Bachar al Assad sont celles que nous lui avons prises. Les munitions, nous les avons trouvées dans les chars et les voitures blindées. C'est avec cela que nous combattons le régime syrien", assure Dadikhi.

 

"Nous combattons le régime avec ça", répète-t-il en montrant un de ses jeunes combattants brandissant une kalachnikov AK-47.

 

"POURSUIVRE NOTRE ROUTE"

 

La prise de plusieurs postes-frontières est une victoire symbolique, mais les commandants de l'ASL savent qu'ils n'ont qu'une importance stratégique mineure et que leurs gains récents sont davantage dus au redéploiement des contingents de l'armée syrienne dans les grandes villes depuis l'attentat de Damas, mercredi.

 

Les insurgés ont déjà été repoussés de deux quartiers de la capitale, une semaine après y avoir donné l'assaut, dans la foulée de l'attentat qui a tué quatre proches de Bachar al Assad, dont son beau-frère et le ministre de la Défense.

 

Néanmoins, l'avancée récente de ses troupes ne fait que renforcer la détermination d'Abou Omar Dadikhi.

 

"Après la province d'Alep, nous voulons poursuivre notre route jusqu'à Damas, et quand nous aurons un Etat civil et un nouveau parlement, ma mission sera terminée. Alors, notre marche prendra fin", promet-il.

 

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