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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 15:23

 

Une commission de l'assemblée générale de l'Onu condamne Damas

 

NATIONS UNIES (Reuters) - La commission des droits de l'homme de l'Assemblée générale des Nations unies a condamné mardi la Syrie pour sa répression, depuis huit mois, du mouvement de contestation pro-démocratique du régime de Bachar al Assad.

 

Cette résolution non-contraignante, élaborée par la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, a été adoptée par 122 voix pour, 13 voix contre et 41 abstentions.

 

Elle était parrainée par treize pays arabes dont Bahreïn, Oman, la Jordanie, le Koweït, le Maroc, le Qatar, le Soudan, la Tunisie, la Mauritanie, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite. L'Egypte a également voté pour, de même que la Libye et la Turquie, ancienne alliée de Damas.

 

L'Algérie, le Yémen, le Liban et les Comores se sont abstenus.

 

La Russie et la Chine ont fait de même. Ces deux pays avaient bloqué en octobre un projet de résolution similaire au Conseil de sécurité, où ils disposent d'un droit de veto, selon un décompte officiel de l'Onu. Des diplomates estiment que cette abstention pourrait annoncer un changement de position.

 

Parmi les pays qui ont voté contre la résolution figurent l'Iran, la Corée du Nord, la Biélorussie, le Nicaragua, le Venezuela et le Vietnam.

 

L'Irak, Djibouti et la Somalie n'ont pas voté à la commission, où l'ensemble des 193 pays de l'Onu sont pourtant représentés.

 

L'écrasant soutien à la résolution non-contraignante de la commission traduit l'isolement de plus en plus grand de Damas sur la scène mondiale.

 

L'ambassadeur syrien à l'Onu, Bachar Djaafari, a dénoncé un texte sans signification aucune et l'a qualifié d'initiative politique inspirée par les Etats-Unis.

 

RENVOI DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ?

 

Cette résolution déclare que la commission "condamne fermement la poursuite des atteintes graves et systématiques aux droits de l'homme de la part des autorités syriennes, telles que les exécutions arbitraires, l'usage excessif de la force et la persécution et le meurtre de manifestants et de militants des droits de l'homme".

 

Elle demande aussi la fin immédiate de la "détention arbitraire, des disparitions forcées, de la torture et des mauvais traitements des détenus, notamment des enfants" en Syrie.

 

D'après l'Onu, la répression du mouvement de contestation, né en mars, a coûté la vie à au moins trois mille cinq cent civils en Syrie.

 

Le régime syrien impute pour sa part ces événements à des groupes armés et à des "terroristes" soutenus par l'étranger.

 

L'ambassadeur allemand à l'Onu, Peter Wittig, a déclaré qu'il était temps de renvoyer la question devant les quinze nations du Conseil de sécurité, actuellement dans une impasse sur la Syrie du fait de l'opposition de la Chine et de la Russie.

 

"Le Conseil de sécurité ne peut pas prendre du retard sur la région", a t-il dit, faisant référence à la suspension de la Syrie par la Ligue arabe. "Nous pourrions encourager le Conseil à revenir sur le problème."

 

Le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a déclaré dans un communiqué que la résolution "envoyait le signal d'une condamnation unanime des abus systématiques du régime syrien en matière de droits de l'homme".

 

Philippe Bolopion, de l'ONG Human Rights Watch, a salué le vote de la commission : "En se ralliant aux victimes de la répression impitoyable du gouvernement syrien, l'Assemblée générale a réussi là où le Conseil avait échoué, paralysé par les vetos russe et chinois", a t-il dit.

 

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