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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 19:21

 

Les rebelles disent avoir frappé le pouvoir à Damas

 

AMMAN (Reuters) - Le siège des services de renseignement de l'armée de l'air, l'un des organes du régime de Bachar al Assad les plus actifs dans la répression en Syrie, a été la cible d'attentats suicide qui ont fait une centaine de morts et blessés, rapportent des insurgés et des opposants.

 

Le Front al Nousra, considéré comme un mouvement rebelle salafiste, a revendiqué sur Facebook cette attaque menée dans le faubourg de Harasta dans la nuit de lundi à mardi.

 

Il présente le siège de ces services de renseignement comme l'un des principaux centres de torture dans la répression engagée depuis mars 2011 par le régime de la famille Assad, au pouvoir depuis 1970.

 

"De fortes ondes de choc ont fait voler les vitres en éclats et dévasté les devantures des magasins. C'est comme si une bombe avait explosé dans chaque maison du quartier", a dit un habitant de Harasta.

 

Se fondant sur le nombre d'ambulances arrivées sur les lieux et sur l'ampleur des explosions, des activistes ont estimé à au moins cent le nombre de victimes parmi les membres du renseignement de l'armée de l'air.

 

Les autorités n'ont fourni aucun bilan. Les forces de sécurité ont bouclé le secteur et des tireurs d'élite ont été déployés le long des rues menant au site des explosions.

 

Interrogés par Reuters, des Damascènes et des opposants ont fait état de violentes explosions suivies d'une fusillade. Sur des images tournées par des activistes, dont l'authenticité n'a pu être vérifiée, on peut voir une forte explosion.

 

"Décision a été prise de frapper les services de renseignement de l'armée de l'air parce qu'ils sont l'une des divisions les plus célèbres des forces de sécurité et une citadelle de la répression dont l'ampleur n'est connue que de Dieu", écrit Al Nousra dans un communiqué sur Facebook.

 

Ces services sont dirigés par le général Djamil Hassan, l'un des principaux lieutenants de Bachar al Assad. Ses membres sont en grande partie issus de la minorité alaouite, à laquelle appartient le président syrien. On ignore si Djamil Hassan était présent au moment de l'attaque.

 

SALAFISTES

 

Les rebelles disent que des centaines d'opposants ont été emprisonnés sans inculpation et torturés dans les locaux de Harasta.

 

Dans un communiqué, le Conseil national syrien, principale structure politique de l'opposition, a exprimé son inquiétude quant au sort des prisonniers détenus dans ce bâtiment.

 

Selon des sources proches de l'opposition, le Front al Nousra est composé essentiellement de salafistes syriens. Avant le début du soulèvement, il était lié aux services de renseignement, qui le laissaient utiliser le territoire syrien comme base arrière pour lancer des attaques en Irak après l'intervention américaine dans ce pays.

 

Pour les Nations unies, ce mouvement est lié à Al Qaïda.

 

"Al Nousra s'impose comme l'organisation capable de commettre les attentats les plus dévastateurs contre le régime", observe un diplomate occidental suivant la crise syrienne.

 

Pacifique dans un premier temps, le soulèvement contre le régime Assad a progressivement pris la forme d'une guerre civile et, depuis plusieurs mois, des rebelles multiplient les attentats contre des bâtiments administratifs ou militaires à Damas même.

 

L'explosion la plus spectaculaire s'est produite en juillet en pleine réunion de la cellule de crise du régime au siège de la sûreté nationale. Elle a coûté la vie à quatre dirigeants des services de sécurité, dont le beau-frère de Bachar al Assad.

 

L'attentat commis dans la nuit de lundi à mardi a coïncidé avec une vague d'attaques rebelles contre des barrages tenus par les forces du régime le long d'une voie express partant de Harasta vers le Nord et dans plusieurs quartiers sunnites de Damas à la pointe de l'insurrection, ont rapporté des habitants.

 

L'aviation syrienne a pour sa part bombardé des secteurs proches de la ville d'Oum al Assafir, en périphérie de la capitale, et l'artillerie a pilonné le faubourg d'Artous, selon des opposants.

 

BRAHIMI EN SYRIE

 

L'opposition affirme que le conflit en Syrie a fait plus de trente mille morts. La communauté internationale est impuissante à mettre fin à ce bain de sang en raison du blocage au Conseil de sécurité de l'ONU, paralysé par l'antagonisme entre les pays occidentaux, d'une part, et la Russie et la Chine, d'autre part.

 

L'émissaire spécial de l'ONU, Lakhdar Brahimi, se rendra prochainement en Syrie pour tenter de convaincre Bachar al Assad d'adhérer à un cessez-le-feu immédiat, a confirmé mardi Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu, après une rencontre à Paris avec le président François Hollande. Tous les précédents efforts en ce sens se sont soldés par des échecs.

 

"Lakhdar Brahimi va se rendre à nouveau dans la région, se rendre dans plusieurs pays et très bientôt en Syrie pour établir un dialogue avec le président Assad et d'autres dirigeants", a dit Ban Ki-moon.

 

"La priorité de Lakhdar Brahimi est de mettre un terme à cette situation de violence inacceptable, d'organiser l'aide humanitaire nécessaire", a-t-il ajouté, en affirmant avoir adressé à Bachar al Assad un "message fort" en faveur d'un cessez-le-feu unilatéral.

 

Selon des diplomates, Lakhdar Brahimi aura des entretiens en Arabie saoudite, en Turquie et en Egypte avant de se rendre à Damas, où il ne devrait donc pas arriver cette semaine.

 

La tension est particulièrement vive entre la Syrie et la Turquie depuis la chute mercredi d'un obus syrien sur un village turc, où cinq civils ont été tués.

 

Du côté turc de la frontière dans la province de Hatay, on pouvait entendre mardi le bruit régulier des combats dans la ville syrienne d'Azmarin. Des villageois turcs faisaient franchir aux blessés le cours d'eau, large d'une dizaine de mètres, séparant les deux pays.

 

L'Otan, dont la Turquie fait partie, "dispose de tous les plans nécessaires pour protéger et défendre la Turquie si nécessaire", a déclaré mardi le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, avant une réunion à Bruxelles des ministres de la Défense de l'organisation.

 

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