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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 15:38

 

Le tribunal a voulu le présenter comme un fuyard, « un garçon injoignable, un homme introuvable », précisait même le substitut du procureur.

Absent à l'audience, Grégory Pasqueille, militant no-border, a été jugé par défaut et condamné jeudi dernier à un mois de prison ferme pour outrage à une personne dépositaire de l'autorité publique, en l'occurrence Claude Demassieux, directeur de cabinet de Natacha Bouchart, et à personnes chargées d'une mission de service public, des policiers venus sécuriser les festivités du 14 juillet 2009.

C'est samedi dernier, alors qu'il manifestait dans les rues de Paris contre la réforme des retraites, que le jeune homme de 26 ans a appris la sentence par un SMS envoyé par un ami. Ce dernier venait de lire le compte rendu de l'audience dans les colonnes de Nord Littoral. « Je ne savais même pas que j'étais jugé cette semaine. Je n'ai reçu aucune convocation. On dit que je suis injoignable or il suffit de taper mon nom dans google ou facebook pour tomber sur mon numéro de téléphone portable. » Pour prouver sa bonne foi, Grégory Pasqueille s'est présenté de lui même hier matin au tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer pour prendre connaissance officiellement de sa condamnation, mais surtout pour déposer auprès du greffe correctionnel une déclaration d'opposition, sur les conseils de son avocate, Maître Laure Heinich-Luijer.

Cette voie de recours permet de rejuger par la même juridiction un justiciable lorsqu'un jugement a été rendu en son absence. Un nouveau procès aura donc lieu le 13 janvier 2011, à 8 h 30. « On repart à zéro et cette fois, j'ai bien l'intention de me défendre » affirme Grégory Pasqueille.

« Avec ce nouveau procès, on repart à zéro »

Le jeune homme ne digère toujours pas qu'une peine de prison ferme ait pu être décidée à son encontre pour avoir simplement interpellé Natacha Bouchart sur la situation des migrants à Calais. « Je lui ai juste demandé si elle pouvait installer des douches pour les migrants , souligne-t-il. Je n'ai jamais traité le maire et encore moins son directeur de cabinet. On me reproche de lui avoir dit : "Toi, le vieux, je vais te casser tes lunettes". Plusieurs témoins ont vu que ce n'est pas moi qui ait prononcé cette phrase. Je suis beaucoup plus diplomate avec ces gens-là. » Si le procès s'est déroulé en catimini, la peine a depuis fait le tour du web.

Un groupe de soutien à Grégory Pasqueille rassemble déjà plus de cent cinquante membres sur facebook. Une pétition en ligne recueillait hier soir cent vingt deux signatures.

« Pour moi, c'est un procès politique et je compte bien le faire savoir. » Le jeune homme, qui n'est plus placé sous curatelle depuis le mois d'août contrairement à ce qui a été affirmé à l'audience de jeudi, entend bien aller au bout de ses idées ; en 2008, il avait été condamné à un mois de prison avec sursis pour avoir refusé de donner son ADN après avoir été interpellé lors d'une manifestation sur les Champs Élysées pour dénoncer la mort d'un manifestant grec causée par les forces de l'ordre.

http://www.nordlittoral.fr/actualite/Faits_divers/Tribunal/2010/11/11/article_outrages_a_claude_demassieux_un_nouveau.shtml

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