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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 19:28

 

http://www.ledauphine.com/actualite/2011/08/10/une-etrange-mission-pour-eviter-une-somalie-bis

Trois ex élus dont un drômois en mission discrète à Tripoli

Une étrange mission pour éviter « une Somalie bis »

Du 2 au 7 août derniers, trois anciens eurodéputés français (Margie Sudre-UMP, Michel Scarbonchi-PRG et le Drômois Thierry Cornillet-Parti radical valoisien) ainsi que le Britannique John Corrie (conservateur) ont rencontré des proches de Mouammar Kadhafi à Tripoli. Une mission en dehors de toutes les voies diplomatiques classiques sur laquelle le quai d’Orsay s’est refusé à tout commentaire.

 

Thierry Cornillet, qui est président de l’Association internationale des régions francophones (AIRF), justifie cette initiative par l’inquiétude manifestée par des élus de pays du Sahel face à l’enlisement de la guerre menée par les forces de l’Otan contre le régime de Tripoli depuis cinq mois : “Ce conflit a un effet déstabilisant pour toute la région” explique l’ancien eurodéputé. “D’autant que désormais dans le Sahel, les armes circulent librement après le pillage des dépôts.” Ce qui est en jeu selon lui est le risque “d’une Somalie bis”.

 

C’est dans ce contexte que le quatuor d’anciens élus a séjourné à Tripoli. “Autant au début, les frappes de l’Otan étaient fondées, autant la diplomatie française a bien fait son travail, autant aujourd’hui une solution politique est la seule issue.”

 

La délégation préconise la tenue à Paris d’une “commission préparatoire au dialogue inter-libyen réunissant sous l’égide de l’Onu et de l’Union africaine, les représentants de l’Otan, de l’Union européenne, des autorités de Tripoli et du CNT (Conseil national de transition de Benghazi)”.

 

“La solution est africaine”, ajoute encore Thierry Cornillet car “l’Europe n’a pas les moyens de voir une grande partie de l’Afrique complètement bouleversée à une heure d’avion de ses côtes”.

 

Lors de son séjour, la délégation a rencontré des proches de Mouammar Kadhafi dont Ali Lahwal, le coordinateur général des tribus et Bechir Saleh, son directeur de cabinet. “Ce voyage n’apporte en aucune façon un quelconque soutien au régime de Tripoli” se défend Thierry Cornillet. “Et d’ailleurs, nous n’avons pas rencontré Kadhafi.”

 

L’ancien eurodéputé constate que l’OTAN sous-estime “le poids réel, politique et militaire de Kadhafi dans un pays qui compte deux mille cent tribus qu’il a su fédérer”. D’autre part, les forces engagées dans les frappes “surestiment la représentativité du Conseil national de transition (CNT)”. “Il me semble que l’inquiétude et le délitement sont plus du côté du CNT que de Kadhafi” affirme encore Thierry Cornillet. Selon lui, rien ne dit que “l’OTAN ne soit pas désavouée par l’assemblée générale de l’ONU en septembre au motif que le cadre de la résolution 1973 autorisant les frappes a été dépassé”.

 

Le gouvernement français, pas plus que l’Union européenne, n’ont réagi à cet étrange voyage en dehors de tout mandat officiel.

 

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