Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 15:00

 

http://www.dixhuitinfo.com/societe/article/les-sans-papiers-de-la-rue

Les sans papiers de la rue Baudelique sur le départ ?

23 juillet 2010 par Simon Gouin 

Le 7 août 2010, la moitié des 3000 sans-papiers qui occupent les locaux de la CPAM, rue Baudelique, dans le 18e arrondissement de Paris, quitteront les lieux. En échange, la préfecture leur promet de régulariser leurs dossiers. Un leurre ?

Est-ce la fin d’une occupation qui dure depuis plus d’un an ? Celle des locaux vides de la CPAM, rue Baudelique, dans le dix huitième arrondissement de Paris. L’endroit avait été rebaptisé le Ministère de la régularisation de tous les sans-papiers. Trois mille sans-papiers de vingt cinq nationalités différentes s’y retrouvent quotidiennement depuis le 17 juillet 2009. Pour tenter d’attirer l’attention des médias et réclamer leur régularisation. Le 7 août prochain, ils seront au moins mille trois cent à quitter les lieux.

Sissoko, Anzoumane, porte partole du Collectif 75 des sans-papiers : « Pour que les discussions reprennent, il faut que nous partions, c’est ce qu’on nous a fait comprendre. » C’est ce qu’affirme Sissoko Anzoumane, porte-parole du Collectif 75 des sans-papiers : « Les dossiers de régularisation sont bloqués depuis le mois d’avril par la préfecture. Or le but de l’occupation était de les faire avancer. Pour que les discussions reprennent, il faut que nous partions, c’est ce qu’on nous a fait comprendre. »

La préfecture a promis qu’elle examinerait, à partir de la sortie des locaux, trois cent dossiers déjà déposés auprès de ses services. Et que les dossiers des autres sans-papiers seraient ensuite examinés. « D’une part, il faut relancer les discussions, estime Sissoko Anzoumane. Or le rapport de force nous était actuellement défavorable. D’autre part, si nous ne partons pas, la police interviendra, et il risque d’y avoir des violences puis des reconduites à la frontière. »

Ainsi, les pouvoirs publics mettent la pression afin que les locaux soient évacués. La CPAM aurait trouvé un acquéreur, Euro Credim, qui souhaiterait construire une maison de retraite, une crèche et des logements sociaux et privés. Il y a deux ans, ces locaux étaient convoités par la Mairie du dix huitième arrondissement, qui avait fait une offre finale de vingt neuf millions d’euros. La CPAM exigeait trente deux millions d’euros. Les négociations avaient été rompues en mars 2009 (voir ci dessous la position de la Mairie)

« Nous avons l’impression que c’est l’expulsion de la Bourse du travail qui se rejoue » : Antoine Lagneau, secrétaire du groupe local des Verts-Europe Ecologie. Mais tous les sans-papiers ne sont pas d’accord pour abandonner la CPAM. Pour l’instant, mille sept cent personnes auraient décidé de rester. « Jusqu’à maintenant, les mouvements de soutien aux sans-papiers s’étaient rassemblés au sein du ministère de la Régularisation, explique Antoine Lagneau, secrétaire du groupe local des Verts-Europe Ecologie. Il faudra veiller à ce que les dissenssions ne provoquent pas la dispersion du mouvement. »

« Nous avons l’impression que c’est l’expulsion de la Bourse du travail qui se rejoue, ajoute Antoine Lagneau. La préfecture s’était engagée avec les mêmes promesses d’études des dossiers de régularisation. Elle ne les a pas tenues. Il n’y a pas de raisons, dans le climat actuel, pour que cette fois-ci, les promesses soient tenues. »

Il faudra donc peut-être songer à trouver un autre endroit à occuper. « On les aidera dans cette démarche, comme dans le passé, conclut Antoine Lagneau. Occuper des locaux est la seule façon de sortir de l’anonymat, d’organiser des happenings et de mettre en place l’aide auprès des sans-papiers. »

Pour l’occupation de la rue Baudelique, Sissoko Anzoumane dit ne pas avoir été déçu : « Le mouvement a beaucoup gagné en termes de popularité. Dans le dix huitième arrondissement, par contre, même si certains sont venus nous aider, d’autres ont été un peu hostiles. Certains se sont plaints du bruit. Mais à trois mille, même quand on parle sans hausser la voix, c’est inévitable. »

Le 7 août prochain,le départ est prévu à 12 heures. Les sans-papiers se dirigeront vers la place de la République, où ils pique-niqueront à 14 heures.

La mairie du dix huitième arrondissement redoutait « une expulsion brutale »

Didier Vallet, directeur de cabinet de Daniel Vaillant, maire du dix huitième arrondissement de Paris explique que la municipalité craignait l’expulsion « brutale » des sans-papiers de la CPAM. Il précise aussi qu’avant l’occupation, la mairie avait souhaité acheter ces locaux :« En 2008, nous nous étions manifestés pour acquérir les bâtiments de la CPAM. Ne réussissant pas à nous accorder sur le prix, les négociations avaient été rompues en mars 2009. En juillet 2009, l’occupation débutait. Depuis, nous avons entretenu des relations a minima avec les occupants de la rue Baudelique : l’affaire doit être réglée avec le ministère de l’Intérieur et le gouvernement, nous n’avons aucun pouvoir, malgré notre désaccord avec ces politiques.

Début 2010, un groupe immobilier privé, Euro Crédim, a contacté la mairie, pour y voir plus clair sur la situation de ces locaux. Le groupe était intéressé par ces locaux pour y construire une maison de retraite et un centre d’accueil pour personnes handicapées. Nous leur avons simplement rappelé que selon le Plan local d’urbanisme, il fallait y intégrer une crèche, des logements sociaux. Ce qu’ils ont fait. Mais ils n’achèteront les locaux qu’à condition qu’ils soient évacués. C’est pourquoi la CPAM a pris contact avec la préfecture, pour qu’elle organise cette évacuation.

Nous redoutions une expulsion brutale, type Saint-Bernard. Si elle se produit, on la condamnera. Mais si la sortie par le haut se confirme, avec le départ volontaire des sans-papiers, c’est la meilleure solution. »






Partager cet article
Repost0

commentaires