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18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 16:44

 

Les combats entre kurdes et islamistes s’étendent en Syrie

 

BEYROUTH/ANKARA (Reuters) - Des combattants kurdes ont pris le contrôle de la ville syrienne de Ras al Aïn, à la frontière avec la Turquie, et affrontaient jeudi des groupes rebelles islamistes liés à al Qaïda pour le contrôle des champs pétrolifères du nord-est de la Syrie.

 

La progression des hommes du parti de l'union démocratique (PYD), mouvement kurde de Syrie proche du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui opère en Turquie, inquiète le gouvernement d'Ankara alors que se poursuit le fragile processus de paix lancé au printemps entre les autorités turques et les militants séparatistes.

 

Les turcs craignent que l'apparition d'une région autonome kurde en Syrie, à la faveur de la guerre civile dans ce pays, n'incite le PKK à revenir sur ses engagements.

 

Dans un communiqué publié mercredi soir, l'armée turque a annoncé que la ville de Ras al Aïn était tombée aux mains du PYD, groupe qu'elle présente comme « une organisation terroriste séparatiste ».

 

Lors des combats, deux roquettes tirées de Syrie étant tombées mercredi sur un poste turc à Ceylanpinar, face à Ras al Aïn, les soldats d'Ankara ont riposté en ouvrant le feu sur des combattants du PYD de l'autre côté de la frontière. Un incident similaire s'était déjà produit mardi.

 

Les affrontements à Ras al Aïn ont éclaté mardi soir quand des miliciens islamistes du Front al Nosra ont attaqué une patrouille kurde et pris un otage, selon l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme (OSDH).

 

Les islamistes chassés de Ras al Aïn se sont repliés près de la ville qu'ils continuent de bombarder, poursuit l'ONG proche de l'opposition syrienne.

 

Elle précise que les combats, qui ont fait au moins vingt neuf morts, se sont étendus dans la province d’Hassakeh, largement peuplée de kurdes, et que des batailles font rage autour du gisement pétrolier de Roumeïlan, à deux cent kilomètres à l'est de Ras al Aïn.

 

La plupart des installations pétrolières de Roumeïlan sont fermées mais quelques oléoducs continuent de ravitailler les raffineries de Homs et de Baniyas.

 

CHAMPS PÉTROLIFÈRES

 

Des unités kurdes ont pris le contrôle du champ pétrolifère de Souweïdia 20 et des combats se déroulent toujours à Souweïdia 3, précise l'OSDH.

 

Depuis le soulèvement contre le président Bachar al Assad en mars 2011, la production pétrolière syrienne a chuté de près de soixante pour cent, à cent cinquante trois mille barils par jour, selon les chiffres diffusés en octobre dernier par le gouvernement américain.

 

Nawaf Khalil, porte-parole du PYD, a affirmé que les combattants kurdes feraient tout pour conserver le contrôle de la région. « Nous nous sommes durement battus pour chasser le régime oppresseur d'Assad et son armée, ce n'est pas pour laisser des groupes liés à al Qaïda nous voler notre victoire », a-t-il dit.

 

« Les islamistes ne veulent pas de zones kurdes autonomes et cherchent à prendre le contrôle des installations pétrolières de Roumeïlan », a-t-il expliqué.

 

Kurdes et islamistes coopéraient depuis plusieurs mois dans la région, jusqu'aux affrontements de mardi.

 

Plus au sud, dans la campagne autour de Damas où s'affrontent l'armée gouvernementale et les rebelles, l'OSDH fait état de violents bombardements, tout comme à Homs, où les combats font rage depuis trois semaines.

 

Des heurts ont aussi été signalés dans les villes de Deraa et de Kouneïtra, dans le sud du pays.

 

En Jordanie, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est rendu jeudi au camp de Zaatari, où vivent cent quinze mille réfugiés syriens.

 

Il s'est entretenu pendant une quarantaine de minutes avec des représentants des réfugiés qui ont réclamé l'instauration de zones d'exclusion aérienne en Syrie afin de protéger la population civile.

 

Le chef de la diplomatie américaine a déclaré que Washington envisageait plusieurs options, notamment l'établissement de « zones tampons » pour mettre les civils à l'abri, mais il a souligné l'extrême complexité de la situation.

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