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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 15:43

 

Questions, par Charles Jérémie

Chaque jour un peu plus, doucement le pouvoir s’affaisse sur lui-même. La machine infernale, l’affaire Bettencourt-Woerth, est au centre de cette tragi-comédie. Et cette affaire nourrit ressentiment populaire, rejet, colère.

Mais n’y-a-t-il pas exagération dans notre appréciation, le pouvoir s’affaisse-t-il vraiment ?

Ridicules, Kouchner avoue avoir songé à démissionner, Fadela Amara s’oppose aux propositions d’amendements de B. Hortefeux, Eric Besson tergiverse, mais surtout, publiquement, le premier ministre se démarque du président de la République ! Quant au procureur de la Cour de Justice, celle qui juge les ministres, il se propose d’étudier le dossier Woerth… Le gouvernement implose, l’appareil d’Etat se divise. Oui, sans excès, le pouvoir n’y est plus.

C’est dans ces circonstances, alors qu’il n’y avait pas eu le moindre cortège d’étudiants que N. Sarkozy est revenu tout de go sur les mesures financières prises contre les étudiants en général, en particulier les étudiants-salariés, une telle volte-face a été justifiée par les conseillers de l’Elysée : éviter à tout prix la liaison possible des étudiants avec les salariés manifestant contre le nouveau régime des retraites.

Le pouvoir a peur.

Pour s’en sortir, pour poursuivre la mise en œuvre du programme européen de la mondialisation, Nicolas Sarkozy a besoin de l’aide des dirigeants syndicaux confédéraux et celui des responsables politiques. Delanoe « deale » avec l’UMP et Chirac, et J.L. Mélanchon vient à la rescousse de… Chirac. Dans ces affaires, chacun interprète un rôle apparemment improbable. Mais ce sont là de vieilles petites histoires. L’ampleur de la crise économique mondiale inquiète tous les chefs d’entreprises, pardon tous les chefs d’Etat. Au point que l’opposition entre majorité et future majorité ne porte plus que sur des détails de forme.

Ainsi aux Université d’été du PS, Martine Aubry a nous assure-t-on prononcé un long et vigoureux discours « anti-sarkozyste »1[1]. Bien. La première secrétaire du PS a défini en général le tableau d’une « autre France ». Plus de policiers, une « révolution des services publics », pas un mot sur le licenciement des fonctionnaires et dressant, un tableau de la situation internationale, elle a apporté son soutien politique public à M. Papandréou, le premier ministre socialiste grec qui met en œuvre d’une main de fer le programme du FMI.

Contrairement à ce que les journalistes ont affirmé, entre Martine Aubry, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn, il y a accord total sur l’essentiel : le FMI fournit le programme.

Tant que la bourgeoisie pourra passer de la majorité de « droite » à une majorité de « gauche » pour gouverner, c’est le même programme – avec d’autres mots, qui s’appliquera.

Une question se trouve posée. Comme c’est parti, l’alternance ressemblera en 2012 au gouvernement Jospin. Comment les salariés peuvent-ils accepter ? Invoquer les appareils contre-révolutionnaires pour justifier cette situation ne suffit pas. Les appareils sont faibles, fragiles. Il suffirait d’un coup d’épaule des salariés pour jeter toute la superstructure à bas.

C’est de la capacité des salariés et des jeunes de surgir sur la scène en posant le problème que dépend la situation. Seront-ils en mesure de le faire ? Comment se disposer pour contribuer à les y aider ? Il faut en discuter .

[1] On apprend que le Maire de Lille a soutenu l’évacuation d’un camp de Roms dans sa région.







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