Bagarres à Saint Denis après la défaite de Braouezec
A 22 heures, une vague rose déferle dans la mairie de Saint- Denis scandant « Mathieu député, Mathieu député ». A sa tête, le sourire triomphant, le jeune conseiller général socialiste vient de détrôner le député sortant, Patrick Braouezec, élu depuis dix-neuf ans, avec 1 439 voix d’avance. Dans la salle des mariages, les militants de Braouezec lèvent le poing en criant : « Résistance, résistance, résistance ». Mathieu Hanotin a à peine fait quelques pas qu’une bagarre éclate entre les deux camps.
La panique gagne la foule
Débordés, les élus de Saint-Denis et les proches de Mathieu Hanotin tentent de ramener le calme. En vain. La panique gagne la foule, une femme
fond en larmes, certains se réfugient sur les chaises et les tables alignées le long des murs. L’adjoint communiste Stéphane Peu s’empare du micro pour appeler au calme, mais les accrochages
reprennent de plus belle. Livide, Mathieu Hanotin contourne ses opposants et se réfugie sur une table pour participer à l’annonce définitive des résultats.
A 22 heures 15, Patrick Braouezec, qui avait pourtant décidé de rester dans son bureau municipal, intervient pour calmer les esprits. « Vous vous taisez maintenant, crie-t-il. La politique, ce
n’est pas la guerre. Ce soir, il y a un vainqueur et il y a un vaincu. Mathieu Hanotin a gagné cette élection, point barre. J’en appelle à la responsabilité de tous. Sortez tranquillement. »
Le vainqueur l’applaudit, appelle à son tour au calme avant de repartir avec ses militants sous la protection de policiers armés de flash-balls en direction de sa permanence, à quelques centaines
de mètres, pour fêter sa victoire. Braouezec réunit ses troupes dans une salle et commente : « C’est dur, la défaite, mais ce n’est pas une mort politique, je suis encore vivant et nous avons des
choses à faire ensemble.» La bataille des municipales vient de commencer.