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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 17:38

 

Violents affrontements liés au conflit syrien à Saïda au Liban

 

SAÏDA, Liban (Reuters) - Des affrontements liés au conflit syrien qui opposent depuis dimanche les forces libanaises et des miliciens sunnites à Saïda, au sud de Beyrouth, se sont poursuivis lundi avec une violence inédite.

 

L'armée a pénétré dans l'enceinte de la mosquée située dans l'est de la ville portuaire où le cheikh Ahmed al Assir, un imam sunnite radical hostile à l'intervention militaire du Hezbollah chiite en Syrie, était retranché avec ses partisans, a-t-on appris de source proche des services de sécurité.

 

Les militaires, a-t-on précisé, avaient l'intention de prendre l'édifice et de les arrêter. Aux alentours de 15 heures (12 heures GMT), des coups de feu ont retenti dans la mosquée.

 

L'armée dit avoir perdu douze hommes dans les combats qui ont éclaté après l'arrestation d'un partisan du cheikh, dont les adeptes ont riposté en ouvrant le feu sur un barrage militaire.

 

« Nous assurons tous les libanais que l'armée est déterminée à faire cesser la contestation et qu'elle ne renoncera pas à ses opérations militaires tant que la sécurité ne sera pas pleinement rétablie dans la ville », dit l'état-major dans un communiqué.

 

De sources proches des services de sécurité, on fait état de dix sept morts et de soixante cinq blessés dans les rangs de l'armée ainsi que d'une vingtaine de tués du côté des salafistes. Le cheikh Assir serait lui-même blessé, selon l'une de ces sources.

 

« Venez au secours du peuple qu'on massacre », a-t-il lancé sur Twitter. Il a par ailleurs exhorté les militaires à faire défection. Ses partisans, qui accusent l'armée de protéger le Hezbollah, seraient quelques centaines, mais la plupart des libanais le considèrent comme un fauteur de troubles.

 

Mohammad Rachid Qabbani, grand mufti du Liban, a condamné les combats et affirme qu'il n'y a aucune raison de s'en prendre aux forces gouvernementales.

 

« ALLUMER LA MÈCHE »

 

Dans un communiqué diffusé dimanche, l'état-major explique que « l'armée s'efforce depuis des mois de tenir le Liban à distance des problèmes de la Syrie et a refusé, comme on lui demandait à plusieurs reprises, de réprimer les activités du groupe de cheikh Ahmed al Assir. Mais, ce qui s'est produit aujourd'hui dimanche dépasse tout ce à quoi on pouvait s'attendre. L'armée a été attaquée de sang-froid dans une tentative d'allumer la mèche à Saïda, comme en 1975 », ajoute-t-elle, évoquant le début de la longue guerre civile libanaise.

 

Selon le juge militaire Sakr Sakr, L'imam a été convoqué « pour être jugé avec cent vingt trois de ses adeptes, dont son frère Fadil Chaker », un chanteur apprécié qui a renoncé à sa carrière pour militer avec le mouvement.

 

Des affrontements similaires avaient déjà fait un mort mardi dans cette ville côtière en majorité sunnite.

 

Les violences liées au conflit syrien, qui oppose le clan alaouite du président Bachar al Assad à des rebelles principalement sunnites, se multiplient au Liban depuis l'intervention militaire de la milice chiite aux côtés des forces gouvernementales.

 

D'autres heurts ont eu lieu récemment dans la plaine de la Bekaa, où les deux grandes branches de l'islam cohabitent.

 

A Tripoli, théâtre des premiers débordements du conflit syrien dans le nord du Liban, des hommes masqués et armés ont coupé la circulation sur les grands axes routiers pour exprimer leur solidarité au cheikh Assir.

 

Les miliciens sunnites s'en sont pris à des journalistes qui se dirigeaient vers leurs barrages et ont brisé leurs appareils photo.

 

Dans la nuit, des positions militaires ont été attaquées à la roquette dans le quartier de Bab al Tabbaneh, mais aucune victime n'a été signalée, rapportent des habitants.

 

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