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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 19:42

 

Deux figures de la « révolution du Nil » arrêtées en Egypte

 

LE CAIRE (Reuters) - Des mandats d'arrêt ont été émis en Egypte à l'encontre de deux figures de proue du soulèvement populaire de 2011 ayant abouti au renversement d'Hosni Moubarak, a-t-on appris Mercredi 27 Novembre 2013 de source proche du parquet.

 

Ahmed Maher, chef de file des jeunes du mouvement du 6 avril, et le blogueur Alaa Abdel Fattah sont recherchés pour leur participation à un rassemblement mardi devant le parlement en violation d'une nouvelle loi restreignant le droit de manifester.

 

Vingt-quatre autres militants ont été placés mardi en détention préventive pour quatre jours, le temps d'enquêter sur des soupçons de vandalisme, d'agression de fonctionnaires, de vol d'appareils électroniques et de rassemblement sans autorisation du ministère de l'intérieur, a-t-on ajouté de même source.

 

La nouvelle loi sur les manifestations, adoptée dimanche par le gouvernement mis en place par l'armée, est dénoncée par les organisations de défense des droits de l'homme comme un recul en matière de respect des libertés publiques par rapport aux acquis de la « révolution du Nil » de 2011.

 

Ce texte interdit les rassemblements dans les lieux de culte et permet au ministère de l'intérieur d'opposer son veto à tout rassemblement de plus de dix personnes.

 

Une manifestation contre la nouvelle législation a donné lieu à des affrontements mercredi à Alexandrie, rapporte l'agence de presse officielle Mena.

 

LE GOUVERNEMENT INFLEXIBLE

 

Les partisans du président Mohamed Morsi, issu des frères musulmans, manifestent fréquemment depuis qu'il a été déposé par l'armée, le 3 juillet.

 

Démocrates et laïcs, favorables à l'intervention de l'armée se montrent eux aussi de plus en plus virulents envers les militaires et le gouvernement intérimaire, qui ont mené une vaste campagne de répression dans les milieux islamistes.

 

Pour Mohamed Faouaz, membre du mouvement du 6 avril, la nouvelle législation sur les rassemblements risque d'attiser le mécontentement et d'entraîner à terme « la chute du régime actuel. Le peuple égyptien a le droit de manifester depuis le 25 janvier 2011 et nous sommes prêts à défendre ce droit en donnant notre sang jusqu'à la dernière goutte », a-t-il déclaré à Reuters, évoquant le début du soulèvement contre Hosni Moubarak.

 

Le vice premier ministre Hossam Eissa a quant à lui assuré que le gouvernement restait « déterminé à faire appliquer strictement la loi sur les manifestations », tout en respectant le droit d'expression.

 

« L'armée égyptienne mène une bataille contre le terrorisme et certaines factions tentent d'altérer le statut de l'état et de l'empêcher d'accomplir son devoir », a-t-il déclaré.

 

A Alexandrie, quatorze femmes ont été condamnées à onze ans de prison pour avoir perturbé la circulation lors d'une manifestation de soutien à Mohamed Morsi, le mois dernier, et sept autres, âgées de moins de dix huit ans, ont été écrouées dans une prison pour mineurs.

 

Dix-sept imams proches des frères musulmans ont par ailleurs été arrêtés à Gharbeïa, dans le delta du Nil, pour avoir incité les fidèles à s'en prendre à l'armée ou à la police, selon Mena.

 

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