Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 20:19

https://blogs.mediapart.fr/clementine-autain/blog/260216/syrie-la-gauche-au-risque-du-deshonneur

La gauche au risque du déshonneur

Par Clémentine Autain, porte parole d'Ensemble, Roland Merieux, Olivier Mollaz et Francis Sitel, membres de l'équipe nationale d'animation d'Ensemble

Vendredi 26 Février 2016

Cette tribune collective de membres d'Ensemble vise à interpeller la gauche sur la situation dramatique en Syrie.

Soutenir le peuple syrien, aujourd'hui massacré par le régime de Bachar al Assad et les bombardements russes, est une impérieuse et urgente nécessité.

Il est un pays dont le peuple est assassiné, sans que secours lui soit porté, plus de deux cent cinquante mille morts, des dizaines de milliers d’emprisonnés et torturés et des millions de déplacés et d’exilés. Ce pays s’appelle la Syrie. Ce peuple est le peuple syrien. Un peuple qui, dans le grand élan des révolutions arabes, après des décennies de dictature s’est soulevé pour imposer justice et liberté. Les forces nées de cette révolution sont sauvagement combattues par deux contre-révolutions, celle du régime en place et celle de l'Etat Islamique. L’armée du régime reçoit le renfort des milices iraniennes, des milices chiites irakiennes et du Hezbollah, et est appuyée par les bombardements meurtriers de l’aviation russe qui cible prioritairement, d’une part, les positions de l’Armée Syrienne Libre (ASL) et des forces rebelles et, d’autre part, les hôpitaux, les écoles et les marchés, avec l’objectif de contraindre les civils à fuir.

La Syrie est devenue le théâtre de plusieurs guerres et de multiples interventions étrangères. Qui peut encore prétendre que la situation se réduit à un face-à-face entre le régime et les djihadistes ? Cet argument traduit ignorance et désintérêt, voire soutien plus ou moins assumé au régime de Bachar al Assad.

La situation actuelle à Alep doit lever tout doute ou incompréhension. Le régime veut reconquérir militairement tout le pays, quitte à raser les villes et à expulser une majorité de la population. Pour ce sale travail, il dispose du soutien direct et massif de l’Iran et de la Russie. Il peut compter sur l’impuissance complice des Etats-Unis et de ses alliés, dont la France. Car, derrière les arguments humanitaires et diplomatiques, tous sont guidés par leurs propres raisons de grandes puissances et de contrôle géopolitique et de ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et au Qatar. Les livraisons au compte-gouttes d'armes aux insurgés ne peuvent occulter le fait que la coalition laisse faire la Russie et le régime syrien.

Aujourd’hui, à Alep, se joue un tournant décisif pour l’avenir de la Syrie. Alors qu’on prétend négocier à Genève une prétendue « solution de paix », l’offensive militaire en cours vise à assiéger la ville et à affamer la population qui en restera prisonnière, comme cela se fait dans d’autres cités syriennes. Des dizaines de milliers de réfugiés, dans le plus grand dénuement et à grands risques, fuient vers une frontière turque qui leur reste fermée. C’est toute la région qui peut s’embraser davantage, compte tenu des attaques de l’armée turque contre les kurdes et de la montée des tensions entre la Turquie et la Russie.

Face à cette tragédie et à l’extension de la confrontation qui menace, les puissances occidentales laissent faire et l'Organisation des Nations Unies (ONU) affiche sa totale passivité. Et la gauche française reste impuissante sinon muette. N’a-t-elle rien à dire, ne peut-elle rien faire ? Ne serait-ce que pour prouver qu’elle n’est pas indifférente ?

Lorsque des civils meurent en masse sous les bombardements, se trouvent soumis à la famine, privés de tout, et jetés sur les routes par dizaine de milliers, nous ne pouvons être indifférents du point de vue humanitaire et des droits humains. Lorsque pour sauvegarder son pouvoir, un régime livre une véritable guerre contre son peuple, utilisation d'armes chimiques à l'appui, et se voit taxé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, accusation étayée par le « dossier César » et par plusieurs commissions d'enquête internationales, dont une de l'ONU, nous avons le devoir de donner de la voix. Lorsque des moyens militaires de grande ampleur sont mis en œuvre pour détruire un peuple et tuer tout espoir de liberté en ce pays, nous devons prendre un parti pris politique.

L’écrasement complet de la révolution syrienne n’irait pas sans terribles conséquences pour tous les peuples et cela bien au-delà du Moyen-Orient. A gauche, nous devons dire que le soutien au peuple syrien implique de dénoncer l'Etat Islamique et le régime de Bachar al Assad. Elle doit expliquer qu’il n’y aura pas d’avenir digne pour l’Europe, ni de réponse au défi que représentent les mouvements de migration et de défense face au terrorisme, si le peuple syrien et les forces démocratiques qu’il porte sont, en ces heures décisives, abandonnés.

Un silence maintenu vaudrait déshonneur au regard de ce que sont les valeurs et les responsabilités dont la gauche se revendique.

Partager cet article
Repost0
27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 16:51

http://www.revolutionpermanente.fr/La-CGT-mobilisee-le-31-mars-contre-la-casse-du-Code-du-travail-Meme-pas-le-minimum-syndical

Face à la déclaration de guerre du gouvernement

La Confédération Générale du Travail (CGT) mobilisée le 31 mars 2016 contre la casse du code du travail

Même pas le minimum syndical

Alors que la colère gronde, parmi la base des militants, chez les salariés, mais également au sein de la jeunesse, la CGT s’est finalement décidée à appeler à une journée d’action le 31 mars 2016. Cette échéance de mobilisation, qui n’est pour le moment pas actée comme une grève interprofessionnelle, arrive bien tard. Et cela d’autant plus que les travailleurs ont démontré, dans les unions départementales et les unions locales les plus remontées, sur les réseaux sociaux ou lors de rassemblements contre la loi, comme à Mulhouse, ces jours-ci, une toute autre disposition, celle d’en découdre dans la rue avec la déclaration de guerre du gouvernement. La jeunesse sera-t-elle le détonateur ?

La CGT a donc annoncé une journée d’action contre le projet de réforme du code du travail, ce sera le 31 mars 2016.

La centrale de Montreuil a indiqué dans une note interne adressée aux militants, Mercredi 24 Février 2016, qu’elle « s’engage sur une journée d’action, le 31 mars 2016 ». Mardi 23 Février 2016, à l’intersyndicale, la CGT avait déjà plaidé pour une « réaction forte et unitaire, mais bien malin qui peut comprendre ce qu’elle veut », confiait un participant à la réunion qui a au final accouché d’une souris, se laissant dicter l’agenda par la Confédération Française et Démocratique du Travail (CFDT), la Confédération Française de l'Encadrement Confédération Générale des Cadres (CFE CGC) et l'Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA).

Un plan de bataille contre la loi de Myriam el Khomri ou une façon de préparer son congrès ?

A l’intersyndicale, les dirigeants de la CGT avaient déjà évoqué la date du 31 mars 2016 pour une « journée d’action », soit quatre jours avant le début de l’examen du projet de loi à l'assemblée nationale. Alors qu’aucune décision n’avait été prise sur le type d’action, la note interne transmise Mercredi 24 Février 2016 aux militants reste toute aussi floue sur la question. S’agira-t-il d’une grève ? Sera-t-elle interprofessionnelle ? S’agit-il d’un appel national ? S’agira-t-il de se battre pour le retrait total du projet ? Autant de questions qui restent dans le vague ou sans réponses, ne donnant ainsi aucune perspective ni plan de bataille concret en mesure de riposter à cette guerre déclarée par le gouvernement.

Mais les militants à la base ne sont pas dupes. « La seule chose que l’on comprend, c’est qu’elle a besoin d’une grosse manifestation avant son congrès », raconte un participant à l'intersyndicale. Alors que son mandat courre jusqu’au printemps 2016, date du cinquante et unième congrès de la CGT, serait-ce une façon, pour Philippe Martinez, de préparer sa réélection, plutôt que de préparer un vrai plan de bataille pour le retrait total de la loi de Myriam el Khomri ? Il s’agirait ainsi d’une façon de rassurer ses troupes, dont une partie ne goûtait que très peu l’attitude de la centrale de Montreuil, jugée peu offensive. « Cela a commencé à gueuler », raconte un responsable CGT à la presse.

Pourtant la colère gronde

Pour Philippe Martinez, il s’agit ainsi de rester dans le flou pour cette journée d’action, se laissant ainsi les mains libres pour ne pas appeler à la grève et rester ouvert à une participation de la CFDT à cette action. Mais il faut contenter la base, tout en évitant de se faire doubler par des initiatives militantes qui prennent de l’ampleur, comme en témoigne la pétition en ligne relayée par des militants, qui dépassait Mercredi 24 Février 2016 en fin d'après-midi les cinq cent mille signataires. Ou cet autre appel, sur facebook, avec déjà près de cent quarante mille invités, plus de huit mille participants et douze mille intéressés, appelant à manifester Mercredi 9 Mars 2016 « avec ou sans les directions syndicales ».

Dans son texte de présentation, l’appel facebook souligne que « pour la convergence des luttes des salariés, des chômeurs, des retraités et des jeunes, contre la loi Gattaz Hollande Valls Macron el Khomri et toutes les régressions sociales, avec ou sans les directions syndicales, Mercredi 9 Mars 2016, jour de présentation de la loi en conseil des ministres, on ira défendre notre peau. Jeudi 10 Mars 2016, on remet cela, avec les retraités qui ont déjà prévu de manifester, et les jours suivants jusqu’au retrait total de ce projet de loi ».

Mais ce sont aussi certaines unions départementales qui ont fait preuve de combativité dans la dernière période. Cela s’est exprimé lors du rassemblement d’une centaine de personnes, dont des militants de la CGT de Peugeot Société Anonyme (PSA) de Mulhouse, de l'union départementale du Haut-Rhin et de nombreux chômeurs, venus pour accueillir Emmanuel Macron et Myriam el Khomri, sous garde rapprochée des policiers de Manuel Valls. Mais ce sont aussi les militants de l'union départementale CGT des Bouches-du-Rhône qui se démontrent les plus combatifs et qui ont d’ores et déjà décidé d’appeler à un rassemblement à Marseille Mercredi 9 Mars 2016 à 11 heures 30.

La jeunesse, le détonateur

Alors que les directions du mouvement ouvrier freinent des quatre fers, la jeunesse pourrait bien jouer les trouble-fêtes. L’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), le principal syndicat étudiant, pourtant très proche du Parti Socialiste, a déjà annoncé des initiatives, Mercredi 9 Mars 2016, jour de l’examen du texte en conseil des ministres.

L’UNEF met même en avant le précédent du Contrat Première Embauche (CPE), retiré par le gouvernement de Dominique de Villepin, en 2006, sous la pression de la rue.

Cette peur d’une mobilisation étudiante, comme lors du CPE et de cette opposition qui commence à s’organiser, s’exprime notamment par l’initiative du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) qui tente de ressouder une unité du patronat. Selon l'Opinion, il voudrait faire signer par toutes les organisations patronales un appel à soutenir le projet de loi dans sa version transmise au conseil d'état la semaine passée. L’objectif étant de prévenir un éventuel recul du gouvernement.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’un véritable plan de bataille

Les salariés ont démontré une toute autre disposition, celle d’une combativité et d’une envie d’en découdre dans la rue et les lieux de travail. Mais la réponse donnée par la CGT ne correspond même pas au minimum syndical. Sans même parler de la CFDT qui à travers sa secrétaire générale adjointe, Véronique Descacq, a affirmé, après la réunion de l’intersyndicale, à France Info, qu’il ne s’agirait pas de faire grève immédiatement, mais bien de « peser sur le contenu du texte avant de rentrer dans le rapport de force ».

Mais lamentablement, pour le moment, la CGT reste ainsi dans l’ombre de la ligne de la CFDT, tout en ayant le temps de préparer son congrès. Ainsi à la sortie de la réunion de l’intersyndicale, tandis que les syndicalistes en ressortent plutôt avec la vision que « c’est pas comme cela que nous allons gagner », pour les dirigeants de la centrale, l’impression est tout autre. Pour Fabrice Angei, qui a mené la réunion pour la CGT au siège de l’organisation à Montreuil, il ne s’agit pas de lutter pour une autre politique, au sein de l’intersyndicale, mais de partager un constat avec les autres directions, « nous partageons quand même le constat que la loi est mauvaise. », arrivant ainsi au plus petit dénominateur commun imposé par la CFDT.

« Nous nous sommes mis d’accord pour travailler ensemble sur le texte, ce qui n’empêche pas chacun de mener les mobilisations qu’il entend. De ce point de vue, c’est assez inédit », ajoute-t-il.

Vers une convergence des luttes, Mercredi 9 Mars 2016

Mais pour Philippe Martinez, le congrès approche. Il ne s’agit pas de perturber un plan parfaitement huilé. Ce sont ainsi près de deux mille syndicats de base que la direction confédérale va rencontrer, d’ici au congrès. Le premier rendez-vous sera en Ile-de-France, Jeudi 3 Mars 2016. La direction de la CGT sera ainsi bien plus occupée à préparer son congrès qu’à saisir l’opportunité d’un vaste mouvement d’opposition contre la loi travail, Mercredi 9 Mars 2016.

Et pourtant, de nombreuses initiatives se lancent Mercredi 9 Mars et Jeudi 10 Mars 2016, qui pourraient être sujet à une convergence des différentes luttes. C’est ce à quoi aspirent les équipes militantes, comme en témoigne le gros succès du meeting organisé par Fakir, à Paris, Mardi 23 Février 2016, ou encore une bonne fraction de la jeunesse, comme en témoigne la prochaine mobilisation à Notre Dame Des Landes ou le succès du dernier banquet contre l’état d’urgence de Belleville.

C’est aussi sur le front ouvrier que cela s’illustre, alors que l’on s’achemine sûrement vers une mobilisation commune du secteur des transports, avec la Société Nationale des Chemins de Fer français (SNCF) et la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP), de concert, en grève Mercredi 9 Mars 2016. Face à la déclaration de guerre du gouvernement, l’extrême gauche et les militants combatifs devront œuvrer, plus que jamais, à faire entendre le mandat donné par les centaines de milliers de salariés opposés au démantèlement des acquis du mouvement ouvrier, fruit de nos luttes depuis des dizaines d’années.

Partager cet article
Repost0
27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 16:16

La trêve, globalement respectée, reste fragile en Syrie (Reuters)

L'accord sur la cessation des hostilités était globalement respecté Samedi 27 Février 2016 dans l'ouest et dans le nord de la Syrie au lendemain de l'entrée en vigueur de cette trêve partielle présentée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) comme une opportunité de relancer les pourparlers de paix.

La suspension des combats, qui exclue les opérations contre les djihadistes de l'Etat Islamique et les combattants du Front al Nosra, est entrée en vigueur Vendredi 26 Février 2016 afin de tenter d'engager un processus de paix après cinq années d'un conflit qui a fait plus de deux cent cinquante mille morts et privé onze millions de personnes de foyer.

« A Damas et dans les campagnes alentours, pour la première fois depuis des années, le calme prévaut », a déclaré le directeur de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdoulrahman. « A Lattaquié, c'est calme, et à la base aérienne de Hmeimim, il n'y a aucune activité », a-t-il dit à propos de l'endroit d'où décollent les avions de guerre russes.

La Russie suspend ses frappes

La Russie, qui a prévenu qu'elle poursuivrait ses frappes contre les positions tenues par les combattants islamistes exclus du champ d'application de l'accord, a toutefois annoncé Samedi 27 Février 2016 la suspension pour la journée de tous ses raids aériens afin d'éviter toute erreur.

Selon des commandants rebelles, les bombardements gouvernementaux ont cessé dans certaines parties de la Syrie mais ils se poursuivent ailleurs.

Le groupe Djaïch al Islam a ainsi fait savoir que les forces gouvernementales avaient procédé à des largages de barils d'explosifs et ouvert le feu sur plusieurs de ses positions dans la plaine de la Goutha orientale, près de Damas.

Un porte-parole du groupe, citant des commandants présents sur le terrain, a expliqué que les troupes loyalistes ont fait « usage d'armes automatiques » pour tenter de progresser dans cette zone proche de la capitale qu'elles tentent de reprendre.

La télévision gouvernementale affirme de son côté que plusieurs obus ont été tirés sur un quartier résidentiel de Damas depuis des positions tenues par des insurgés dans la grande banlieue de la capitale syrienne.

Offensive de l’Etat Islamique

La coalition conduite par les Etats-Unis a mené plusieurs frappes sur la ville syrienne de Tel Abyad pour repousser une offensive de l'Etat Islamique contre les combattants kurdes qui l'occupent. Au moins quarante cinq combattants de l’Etat Islamique et vingt miliciens kurdes ont péri dans les combats qui ont suivi, dit la coalition.

L’Etat Islamique a de son côté revendiqué une attaque suicide perpétrée aux abords de la ville de Salamya, chef lieu de la province d'Hama. Selon l'agence de presse officielle syrienne, le kamikaze a fait exploser son véhicule aux premières heures du jour, tuant deux personnes.

Un autre attentat suicide a visé un peu plus tard le village de Teeba, tuant quatre personnes.

Pour l’ONU, la trêve est une étape préliminaire à un cessez-le-feu officiel à établir. Le gouvernement syrien a fait savoir que la trêve serait rompue si des états étrangers fournissaient les rebelles en armes ou si ces derniers profitaient du cessez-le-feu pour se réarmer.

La principale organisation d'opposition soutenue par Ryad, le Haut Conseil pour les Négociations (HCN), a dit qu'elle acceptait une trêve de deux semaines, tout en craignant que les forces gouvernementales ne poursuivent leurs attaques contre les rebelles sous couvert de viser le Front al Nosra.

Les unités de protection du peuple (YPG), qui constituent un partenaire important pour la coalition internationale contre l'Etat Islamique conduite par les Etats-Unis, s'y sont également ralliés, en se réservant toutefois le droit de riposter si elles étaient attaquées.

Partager cet article
Repost0
26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 19:47

La Grèce réduit l’acheminement des migrants des îles au continent (Reuters)

Les autorités grecques ont demandé Vendredi 26 Février 2016 aux compagnies maritimes et aux agences de voyage de réduire le transport de réfugiés entre les îles et le continent afin d'endiguer l'afflux de migrants en Europe.

Le ministre grec des transports maritimes, Thodoris Dritsas, a précisé que cette disposition était temporaire et prise en réaction aux renforcements des contrôles imposés par l'Autriche et les pays des Balkans à leurs frontières.

Ces restrictions imposées par les états situés sur la route empruntée par les migrants pour rejoindre l'Europe occidentale risquent de transformer la Grèce en « piège à migrants », environ vingt mille d'entre eux se trouvant bloqués sur le territoire grec.

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a affirmé pour sa part que tous les pays de l’Union Européenne devaient assumer une part de ce fardeau.

« Il est inconcevable que des pays qui n'ont pas accueilli un seul migrant se permettent de faire la morale à la Grèce », a-t-il dit à des journalistes.

« Nous exigerons que tous les états membres partagent la responsabilité d'une crise qui nous dépasse », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas continuer à marcher ensemble si chacun ne pense qu'à lui ».

Athènes a rappelé Jeudi 25 Février 2016 son ambassadrice à Vienne après l'organisation par l'Autriche d'une réunion des états des Balkans pour mener une action concertée et réduire l'afflux de ressortissants étrangers.

« La Grèce est attaquée actuellement par des pays qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, comme si c'était elle qui bombardait la Syrie et provoquait l'arrivée des réfugiés », a déploré le ministre grec des affaires étrangères, Nikos Kotzias.

Le gouvernement grec a rejeté Vendredi 26 Février 2016 une demande de la ministre autrichienne de l’intérieur, Johanna Mikl-Leitner, de se rendre en Grèce la semaine prochaine, a annoncé un responsable du ministère grec des affaires étrangères.

Accord entre les polices de cinq pays

Le gouvernement grec menace de bloquer le processus de décision au sein de l'Union Européenne si ses partenaires persistent dans des solutions unilatérales et ne mettent pas en oeuvre un plan concerté pour s'attaquer à cette crise.

« Nous avons pris des mesures en raison de la fermeture de frontières, y compris une augmentation de la capacité d'abris temporaires et un ralentissement du transport des migrants des îles vers le port du Pirée », a dit Thodoris Dritsas sur la chaîne Skai Télévision.

Trois navires, qui devaient être affrétés spécialement pour acheminer des migrants jusqu'au continent, vont rester à quai dans les îles pour « deux ou trois jours. Il s'agit d'un ralentissement de petite ampleur », a ajouté Thodoris Dritsas.

La Grèce ne parvient pas à mettre en place des centres d'enregistrement pour accueillir des milliers de demandeurs d'asile, dont nombre d'entre eux poursuivent le voyage à pied en direction de la Macédoine.

Selon des témoins, ce pays n'accepte sur son territoire que les ressortissants syriens et irakiens et refoulent les ressortissants afghans.

Vendredi 26 Février 2016, on dénombrait environ trois mille migrants dans la localité d'Idomeni, et plusieurs centaines d'autres étaient en route vers la frontière de la Macédoine.

Les chefs de la police de Slovénie, d'Autriche, de Macédoine, de Serbie et de Croatie, ont décidé de limiter à environ cinq cent quatre vingt par jour le nombre de migrants autorisés à transiter par leurs territoires, a annoncé par ailleurs la police slovène.

« Nous sommes contraints de limiter le passage quotidien de migrants à travers les pays de l'ouest des Balkans afin de pouvoir les contrôler conformément aux règles de Schengen », précise-t-elle dans un communiqué envoyé à Reuters.

Depuis le mois d’octobre 2015, quand la Hongrie a fermé sa frontière avec la Croatie, quatre cent soixante quinze mille migrants sont arrivés en Slovénie, avant de poursuivre leur route vers l'Autriche, l'Allemagne et les pays du nord de l'Europe.

Le parlement slovène a adopté lundi un texte autorisant l'envoi de l'armée à la frontière croate pour aider pendant trois mois la police dans ses missions de contrôle.

Partager cet article
Repost0
26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 19:34

https://www.zamanfrance.fr/article/liberation-deux-journalistes-turcs-dopposition-20180.html

Libération de deux journalistes turcs d'opposition (Reuters)

Deux journalistes du principal quotidien de l'opposition en Turquie ont été libérés Vendredi 26 Février 2016 après que la cour constitutionnelle du pays a estimé que leur détention constituait une violation de leurs droits.

Can Dundar, rédacteur en chef de Cumhuriyet, et Erdem Gul, chef du bureau du journal à Ankara, avaient été arrêtés au mois de novembre 2015, une décision qui avait provoqué des condamnations internationales et ranimé les craintes sur le respect de la liberté de la presse.

Les deux journalistes avaient été appréhendés après la publication au mois de mai 2015 de photographies, d'une vidéo et d'un article relatant la manière dont des agents des services de renseignement turcs avaient convoyé par camions des armes en Syrie en 2014.

« Nous pensons que l'arrêt de la cour constitutionnelle est historique », a commenté Can Dundar à sa sortie de la prison où il était détenu. « Cette décision ouvre la voie non seulement pour nous mais également pour tous nos collègues et pour la liberté de la presse et la liberté d'expression », a-t-il ajouté entouré par ses proches.

Les deux journalistes étaient accusés de soutien à une organisation terroriste armée et de publication d'informations enfreignant la sécurité nationale.

Malgré cette remise en liberté, les deux journalistes restent sous le coup de poursuites judiciaires et devront comparaître devant la justice le 25 mars 2016. Ils risquent la peine capitale et se sont vu interdire de quitter le territoire.

Partager cet article
Repost0
26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 19:25

Violents combats en Syrie avant l’arrêt prévu des hostilités (Reuters)

D'intenses raids aériens ont été signalés Vendredi 26 Février 2016 contre les zones tenues par les rebelles syriens à l'est de Damas et les combats se poursuivaient dans la majeure partie de l'ouest de la Syrie, quelques heures avant l'entrée en vigueur du plan russo-américain de cessation des hostilités.

Au moins vingt six raids aériens et des tirs d'artillerie ont pris pour cible la ville de Douma, dans la plaine de la Ghouta orientale près de Damas, rapporte l'Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH).

Les services de secours dans cette zone tenue par les rebelles ont indiqué sur leur compte twitter que ces bombardements avaient fait cinq morts.

L'accord de « cessation des hostilités » doit entrer en vigueur à minuit heure de Damas. Les belligérants avaient jusqu'à Vendredi 26 Février 2016 à 10 heures GMT, midi heure de Damas, pour dire s'ils acceptaient ce projet.

Le gouvernement syrien a approuvé ce plan présenté par les russes et les américains tandis que l'opposition, qui a exprimé de vives réserves, s'est dit prête à une trêve de deux semaines pour vérifier la bonne volonté du pouvoir syrien et de ses alliés russes et iraniens.

« Le Haut Conseil pour les Négociations (HCN) confirme l'accord donné par les composantes de l'Armée Syrienne Libre (ASL) et de l'opposition armée à une trêve provisoire à compter de Samedi 27 Février 2016 à minuit », a annoncé le HCN dans un communiqué publié en milieu de journée.

Jabhat al Nosra menace

Le gouvernement syrien et ses alliés ne doivent pas utiliser cette trêve « pour continuer leurs activités hostiles contre les groupes de l'opposition sous prétexte de combattre le terrorisme », ajoute toutefois le HCN, soutenu par l'Arabie Saoudite.

Le gouvernement de Bachar al Assad a affirmé qu'il continuerait à combattre « sans répit » les djihadistes de l'Etat Islamique et les groupes liés à al Qaïda comme le Front al Nosra, qui sont exclus de l'accord de trêve.

Le Front al Nosra a dénoncé la trêve et appelé tous les rebelles syriens à intensifier leurs attaques contre les forces du président Bachar al Assad et leurs alliés chiites libanais et iraniens.

Dans un message audio diffusé par la chaîne de télévision Orient News, son dirigeant, Abou Mohamad al Golani, ajoute que, si le conflit en Syrie n'est pas réglé, il s'étendra d'ici dix ans aux pays sunnites de la région, y compris à l'Arabie Saoudite.

A Genève, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a fait savoir qu'une très large majorité des groupes armés de l'opposition syrienne avaient donné leur accord au plan russo-américain.

Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé pour sa part que toutes les parties engagées dans le conflit et concernées par la trêve avaient accepté de la respecter.

Possible reprise des négociations le 7 mars 2016

Son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dit espérer que le conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution appuyant ce cessez-le-feu.

La Turquie, pour sa part, dit soutenir le principe d'une trêve mais fait toujours part de ses doutes sur son succès, à la lumière de l'intensification des combats à quelques heures de son hypothétique entrée en vigueur.

La Ghouta orientale, place forte du groupe rebelle Djaïch al Islam représenté au sein de l'alliance de l'opposition, est la cible régulière de l'armée syrienne et de ses soutiens.

L'OSDH a également fait état de tirs d'artillerie des forces gouvernementales et de frappes aériennes au cours de la nuit dans la province d’Hama et de bombardements dans la province d’Homs.

Les combats ont également repris au lever du jour dans la province de Lattaquié où le pouvoir syrien tente de reprendre autant de territoires que possible, près de la frontière avec la Turquie.

Le président Barack Obama a indiqué Jeudi 25 Février 2016 que les Etats-Unis étaient prêts à parvenir à un accord tout en reconnaissant qu'il existait de « nombreux motifs de scepticisme ».

Les négociations internationales de paix sur la Syrie pourraient reprendre le 7 mars 2016 à Genève, a déclaré un responsable du ministère russe des affaires étrangères qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat.

Partager cet article
Repost0
26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 18:55

http://www.delibere.fr/Trotsky-18-negatifs-walusinski-rosmer-seva-natalia

Il était dix-huit négatifs

Par Gilles Walusinski

Mardi 23 Février 2016

Enfant, j’aimais bien la compagnie des adultes. Les amis de mes parents aiguisaient ma curiosité. Je ne savais pas encore que les visites que nous faisions à Périgny-sur-Yerres, alors en Seine-et-Marne, chez Marguerite et Alfred Rosmer, me faisaient tutoyer l'histoire. Marguerite et Alfred Rosmer habitaient une ancienne grange qu’un architecte avait transformée en une maison originale. Nos visites, c’est la mémoire qu’il me reste, devaient coïncider avec des vacances tant j’ai le souvenir d’un jardin impressionniste descendant, tout en fleurs, vers l’Yerres. Enfant, je ne savais rien de ce qui s’était passé dans cette grange « avant la guerre » et le nom de Léon Trotsky n’était pour moi qu’une abstraction entendue au travers d’une porte laissée entrouverte, le soir, quand mes parents recevaient des amis. Dans ces années 1950, la guerre marquait encore les esprits et, derrière les mots que j’entendais, je n’identifiais pas encore la fondation de la quatrième internationale à Périgny.

Toute mon enfance et adolescence, j’entendais ma mère reprocher à mon père de la laisser trop souvent seule le soir avec nous, mon frère et moi, pour participer aux réunions de la Révolution Prolétarienne, revue anarcho-syndicaliste lancée en 1925 par Pierre Monatte, fondateur en 1905 de la Vie Ouvrière, qu’il avait quittée après sa rupture avec le Parti Communiste Français (PCF).

En 1952, j’accompagnai mon père pour attendre Pierre Monatte à sa sortie du journal France Soir, le jour de sa retraite de correcteur. Je me souviens de la photographie que mon père avait faite avec son Foca récent. Elle fut publiée dans la Révolution Prolétarienne dans le numéro en hommage à Pierre Monatte après son décès en juin 1960. Mon père en avait fait un tirage médiocre avec son agrandisseur Rob à l’objectif en cul de bouteille.

Alfred Rosmer écrivait sur la politique internationale dans la Vie Ouvrière, puis dans la Révolution Prolétarienne où il avait suivi Pierre Monatte. Alfred Rosmer y côtoyait Marcel Martinet, écrivain et poète qui s’était éloigné, lui aussi, du PCF. Son fils Daniel Martinet avait pris le même chemin. À son vrai nom, Alfred Griot avait préféré ce nom de plume, Alfred Rosmer, inspiré d’un personnage d’Henrik Ibsen. Né aux États-Unis en 1877, son père y était coiffeur, Alfred Rosmer parlait l’anglais couramment et plusieurs langues apprises par la suite.

Daniel Martinet était chirurgien. Enfant, il m’avait déjà opéré deux fois et m’intimidait tant que l’aquarium de la salle d’attente, rue Washington, me restait plus en mémoire que ses liens avec la Révolution Prolétarienne et Alfred Rosmer. Ce n’est que bien plus tard, après des promenades en forêt de Fontainebleau, en famille avec Marcel et Daniel Martinet, que j’ai pris conscience de l’importance de cette amitié, du rôle d’Alfred Rosmer dans l’histoire et de sa proximité avec Léon Trotsky. L’amitié se poursuit aujourd’hui avec Claire Martinet, la fille ainée de Daniel Martinet, ma contemporaine.

En 1952, Alfred Rosmer avait publié son livre, « Moscou sous Lénine », et Albert Camus écrivait dans la préface « qu’Alfred Rosmer, en ces temps tortueux, a suivi la voie droite, à égale distance du désespoir qui finit par vouloir sa propre servitude et du découragement qui tolère la servitude d’autrui. C’est ainsi qu’il n’a rien renié de ce qu’il a toujours cru ».

Au printemps 1964, jeune étudiant, j’accompagnai mon père pour visiter Alfred Rosmer à l’hôpital. Il s’était cassé le col du fémur. Il était veuf, Marguerite Rosmer était décédée en 1962, quelques jours avant la mort de Natalia Trotsky. C’est la dernière fois que j’ai vu cet homme que j’aimais beaucoup. Quand il venait chez nous, rue de la Fontaine-au-Roi, je grimpais sur ses genoux et je l’écoutais me raconter ses souvenirs des voitures de pompiers dans le New York de sa jeunesse.

Dix-huit négatifs

En 1970, j’avais enfin assumé ma vocation et j’étais devenu photographe. Les amis m’encourageaient et voulaient m’aider. C’est à cette époque que mon père me confia une pochette Kodak d’aspect ancien contenant dix-huit négatifs noir et blanc. C’est très probablement Daniel Martinet qui avait confié à mon père ces photographies pour que j’en réalise des tirages « professionnels ». Bien que mes souvenirs de cette période soient un peu floutés, il est certain que mon père, conscient de l’importance historique des documents, a proposé de les montrer à l’institut Trotsky que dirigeait Marguerite Bonnet, une de ses amies.

Sur six de ces photographies figurent ensemble Léon Trotsky, sa femme Natalia Sedova, et Seva, leur petit fils. Sur plusieurs autres, prises au Mexique au mois d’août ou au mois de septembre 1939, on reconnaît Alfred Rosmer et son épouse, Marguerite Rosmer.

Claire Martinet m’a récemment confié une photographie prise au mois d’avril 1939, un petit tirage aux bords crénelés comme on le faisait à cette époque. On y reconnait Daniel Martinet, son père, en compagnie de Seva, de Roman Bernaut, fils d’Ignace Reiss assassiné à Lausanne en septembre 1937, et de sa mère Elsa Bernaut. C’est probablement Marguerite Rosmer qui a pris cette photographie sur le balcon de la grange de Périgny.

Depuis le décès de sa mère à Berlin, Seva avait été élevé par Léon Sedov, son oncle, et la compagne de celui-ci, Jeanne Martin. Après la mort de Léon Sédov, assassiné sur son lit d’hôpital par des sbires de Joseph Staline, Léon Trotsky, très affecté par le décès de son fils, avait désigné Alfred Rosmer comme tuteur de Seva, que Jeanne Martin avait mis en pension dans une institution privée. Daniel Martinet aida Alfred et Marguerite Rosmer à l’en faire sortir.

Aujourd’hui, il me reste une lettre datée du 9 février 1979, à en tête de l’institut Léon Trotsky, adressée par Jean Risacher à mon père, Gilbert Walusinski. Il y évoque son intérêt pour les dix huit photographies.

J’ignore la suite qui a été donnée à ces démarches, je sais seulement que Jean Risacher est l’un des co-auteurs de l’énorme dictionnaire du mouvement ouvrier, l’œuvre de Jean Maitron, autre ami de mon père.

Depuis cette année 1979, j’ai conservé, outre la pochette avec les négatifs, trois planches-contacts représentant les positifs des dix-huit négatifs ainsi que neuf tirages des meilleures images.

Jusqu’à ces dernières années, les dix-huit photographies sont restées inédites. J’ai numérisé les négatifs et tenté d’en améliorer le rendu positif avant de réaliser des tirages de chacune d’elles.

Le temps passait et je montrai ces photographies à quelques amis. L’un d’eux, Michel Boujut, me dit en 2011 que nous devrions en publier l’histoire, malheureusement, il décéda peu après. C’est à cette même période que j’ai lu « l’homme qui aimait les chiens », le livre de Leonardo Padura paru en janvier 2011 aux éditions Anne-Marie Métailié et qui raconte en trois histoires croisées l’exil de Léon Trotsky, la vie de son assassin, Ramón Mercader, et celle d’un écrivain cubain qui fait la connaissance de ce dernier promenant ses lévriers barzoïs sur une plage de Cuba.

En 2012, j’avais écrit un article rendant compte d’une exposition du photographe mexicain Manuel Álvarez Bravo. Ce dernier avait rencontré Léon Trotsky et André Breton chez Diego Rivera en 1938. En illustration, j’avais reproduit la plus emblématique des photographies de Seva, Léon Trotsky et Natalia Sedova. Cette photographie s’est retrouvée reprise à mon insu par BBC News, dans un article du 28 août 2012, titré « Trotsky’s grandson recalls ice pick killing », « le petit fils de Trotsky se souvient du piolet meurtrier ».

Fin 2014, Leonardo Padura est venu à Paris présenter son dernier roman, « hérétiques », et le signer dans une grande librairie. Je lui montrai cette même photographie, ainsi qu’à René Solis, co-traducteur de « l’homme qui aimait les chiens », qui l’accompagnait. René Solis m’a fait part de son intérêt et de son désir de mener l’enquête sur cet ensemble de photographies. Leonardo Padura et lui ont évoqué Taxco comme lieu possible des prises de vues.

En novembre 2015, René Solis m’a annoncé son prochain voyage à Cuba puis à Mexico, ainsi que son projet de rendre visite à Seva, qui s’appelle aujourd’hui Esteban Volkov et est âgé de quatre vingt neuf ans, pour lui montrer les photographies. Le récit de cette rencontre dans la maison de Coyoacán où Léon Trotsky a été assassiné et qui est maintenant un petit musée et le lieu de sépulture de Léon Trotsky et de Natalia Sedova revient à René Solis. Je suis heureux d’avoir appris que l’appareil photo était peut-être celui de Marguerite Rosmer et que Seva sera content de recevoir ces dix huit tirages.

Partager cet article
Repost0
25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 21:16

http://www.revolutionpermanente.fr/Intersyndicale-et-loi-El-Khomri-Le-coup-de-gueule-de-la-CGT-Goodyear

Le coup de gueule de la section syndicale de la Confédération Générale du Travail (CGT) chez Goodyear

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de la CGT Goodyear Amiens, publié Mercredi 24 Février 2016.

Les confédérations sont à la rue.

On rêve debout, alors que jamais en France depuis des décennies il n’y a eu autant d’appels à la mobilisation générale, les confédérations ressortent d’une réunion de plusieurs heures avec, pour seule missile, une lettre demandant l’arrêt des démarches engagées par un gouvernement qui a d’ores et déjà annoncé qu’il ne reculera pas.

Et il y a pire, certaines organisations indiquent de suite que pour eux quelques aménagements pourront suffire à les calmer, faudrait-il déjà qu’elles soient énervées, le gouvernement va donc retirer deux ou trois bricoles pour satisfaire ceux qui annoncent qu’il faut une réforme du code du travail.

Mais, nous la base, celle qui a morflé et qui morfle tous les jours, n’allons pas les attendre car il ne se passera rien, c’est une certitude, c’est à nous qu’il appartient de mettre dans la rue celles et ceux qui n’en peuvent plus d’attendre, voir et entendre de telles inepties dans les médias qui indiquent et matraquent sans cesse que les patrons ont besoin de plus de flexibilité pour pouvoir embaucher, nous n’en pouvons plus de ces discours.

Jamais le monde du travail dans son ensemble n’a été aussi malmené, mais jamais les syndicats n’ont été aussi endormis.

Des millions de français s’aperçoivent bien de la réalité, le patronat a obtenu des milliards d’allègements et pas un seul emploi, en face au contraire des centaines de milliers de destructions d’emplois et, pour ceux qui viennent relever la tête, les tribunaux et la prison.

Partout en France la colère gronde, pas une colère de surface, une vraie colère, nous avons entamé un tour de France des comités de soutien aux huit de Goodyear, la demande est concrète, il faut stopper immédiatement ce carnage contre le monde du travail.

Ceux qui veulent notre peau sont eux déterminés à y arriver et nous devrions attendre encore et toujours.

Eux, ils n’attendent pas, ils tapent très fort et mettent des salariés en taule. Cela , c’est du concret.

Ce ne serait pas suffisant pour appeler à une mobilisation générale.

Faut-il attendre les pelotons d’exécutions pour se dire que, oui, là c’est grave ?

Mais bien sûr que non, la France du travail a des fourmis dans les jambes et elle a envie de se mettre en marche pour démontrer que nous sommes bien plus nombreux que ceux qui veulent que notre pays entre dans le mouvement mondial ou une poignée décidera de tout pour nous.

Les discours qui disent que nous n’avons pas le choix, que le modèle est celui du libéralisme, que la France est archaïque, ses syndicats et salariés aussi, et qu’il faut accepter la réalité, le monde est celui de la finance, mais allons nous les laisser nous imposer ce monde de merde, cela n’a que largement trop duré.

Nous, dans les comités de soutien partout en France, plus de mille à ce jour, nous allons faire, nous allons la mettre dans la rue cette France qui crève, nous n’allons pas attendre les promesses des candidats pour 2017 pour croire à un avenir meilleur.

Tous ensemble dans la rue, c'est la seule chose qui les fera faire marche arrière, nous avons le devoir de nous mobiliser tous ensemble au même moment et au même endroit.

Depuis des mois, la colère monte et elle s’exprime dans chaque corporation, chez les jeunes qui eux aussi saturent de constater qu’ils vont être les destinataires d’un paquet cadeau empoisonné, les chômeurs que l’on pointe du doigt comme les responsables de cette situation, et les retraités qui depuis des années subissent un acharnement inouï, des centaines de milliers survivent avec une misère, et il ne serait le temps que de faire un bilan.

Mais on nous prend pour des cons, il y a bien longtemps que le bilan est fait, ceux qui nous attaquent veulent nous détruire, c’est une guerre contre le monde du travail.

Si les confédérations en sont encore à faire un bilan , les français crèvent chaque jour et cela c’est du concret.

Bien-sûr, certains ont peur de perdre des places à la présidence de grands organismes, des places en or dans des conseils d’administration, et des co-gestions à haut niveau, mais nous, nous les français, ceux qui chaque jour se battent, ceux qui aujourd’hui sont condamnés, et ceux qui demandent depuis des années une vraie réaction, une mobilisation massive et de rassemblements, qu’avons nous à perdre si ce n’est plus rien.

Les confédérations par leur mutisme total pendant des années ont permis des reculs sociaux sans précédent dans notre histoire, ceux qui pendant de gros conflits signent des accords pour casser la dynamique de mobilisation, les réformistes qui aujourd’hui sont mis en avant comme les syndicalistes responsables, nous n’attendons rien d’eux.

La CGT n’a pas besoin de l’union des syndicats pour agir mais de l’union des français.

L’union des français est non seulement vitale mais également largement demandée, de quoi aurions nous peur, d’un échec ?

Partout où les salariés s’unissent pour refuser la régression sociale, il y a de très belles victoires, celles dont on ne parle jamais ou très peu et qui démontrent qu’en se mobilisant ensemble on peu les faire reculer et même obtenir des avancées.

Nous serons aux côtés de notre camarade Philippe Martinez, Lundi 29 Février 2016, et nous lui proposerons la mise en œuvre urgente d’une mobilisation de celles et ceux qui, comme nous, veulent stopper la casse sociale dans notre pays et exigent plus de droits et libertés pour les millions de victime de la politique au service de l’ultra libéralisme.

Pas besoin de deux réunions pour la mise en place d’un appel a une action massive et renouvelable, nous avons le devoir d’agir, il y a urgence à nous mobiliser tous ensemble, urgence à stopper la destruction de nos droits obtenus par le sacrifice de milliers de camarades qui, eux, n’ont jamais hésité à aller chercher des droits, ce qui a été possible en 1936 l’est toujours, la colère est énorme, l’envie de lutte aussi, mais les français ne veulent plus de luttes dispersées qui laissent croire que nous ne pouvons pas les faire plier, nous pouvons les faire plier, alors place à l’action reconductible et au tous ensemble.

Partager cet article
Repost0
25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 20:56

http://www.regards.fr/web/article/syrie-pourquoi-jean-luc-melenchon

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon se trompe

Dominique Vidal, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, a regardé Jean-Luc Mélenchon lors de l’émission On N'est Pas Couché (ONPC) du Samedi 20 Février 2016. Il décrypte les analyses de Jean-Luc Mélenchon sur la Syrie, qui ont fait polémique.

Il est rare que, dans une émission de grande écoute, la situation syrienne occupe une telle place, près d’un quart d’heure. Mais ce fut, hélas, le trou noir d’une intervention par ailleurs brillante de Jean-Luc Mélenchon.

Car le candidat aux élections présidentielles opère un grand écart incompréhensible dans son raisonnement. Dans un premier temps, il considère à raison qu’il n’y a pas de solution militaire à une crise politique et s’oppose donc à toute intervention militaire occidentale, en particulier française, en Syrie. Et on le suit. En revanche, mystère de la logique mélenchonienne, il soutient l’intervention russe. Et il le fait au nom de la lutte contre l'Etat Islamique et de la solidarité envers les kurdes assaillis par l’armée turque.

L’intervention russe a pour but de sauver Bachar al Assad

Malheureusement, je crois que Jean-Luc Mélenchon connaît mal le dossier. La Turquie est constante, de tout temps, elle s’est focalisée contre les kurdes. Le fait qu’elle intervienne désormais en territoire syrien n’est qu’une question de degré. Il n’y a rien là de radicalement neuf.

De surcroît, Jean-Luc Mélenchon tait la réalité de l’intervention russe. Tous les observateurs, en dehors des russes, relèvent que l’action russe est principalement dirigée contre les opposants modérés au régime de Bachar al Assad.

Le type de bombardement, le carpet bombing, le tapis de bombes, s’inspire des actions de l’armée russe en Tchétchénie. L’aviation russe bombarde les civils et les militaires de façon indifférenciée. C’est très choquant. Un hôpital d’une Organisation Non Gouvernementale (ONG) vient même d’en être la cible.

J’ai accueilli récemment à l’Institut de Recherches et d'Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (IREMMO), pour un débat, l’ambassadeur russe en France, Alexandre Orlov, il n’a pas même présenté le combat contre l'Etat Islamique comme l'objectif de l’intervention de son pays en Syrie. Le but de celle-ci, a-t-il dit, c’est de sauver Bachar al Assad et son régime. Car, s’ils tombaient, ce serait la porte ouverte à une extension du djihadisme, notamment dans le Caucase.

Qu’est-ce qui permet à Jean-Luc Mélenchon de dire que l’objectif des russes est d’abattre l'Etat Islamique ? D’autant que, je le répète, l’écrasante majorité des bombardements russes ne visent pas les djihadistes.

Vladimir Poutine ne défend que les intérêts de Moscou, du moins ce qu’il considère comme tels

Jean-Luc Mélenchon a pris l’habitude de se faire l’avocat de Vladimir Poutine, en Syrie comme en Ukraine.

Visiblement, il croit déceler une continuité entre l'union soviétique et la Russie. Cette filiation est une vue de l’esprit. À supposer que l'union soviétique ait agi au plan international pour défendre des causes justes, Vladimir Poutine ne défend plus ni ces causes, ni les valeurs qui les inspiraient. Vladimir Poutine ne défend que les intérêts de Moscou, du moins ce qu’il considère comme tels. Car il y a un grand écart entre les véritables intérêts de la Russie et la manière dont le groupe dirigeant les conçoit.

Je pense que Jean-Luc Mélenchon reproduit la même erreur d’analyse en ce qui concerne les régimes arabes. Le nationalisme arabe, laïc et socialiste, a disparu depuis longtemps. Les régimes de Saddam Hussein, hier, ou de Bachar al Assad, aujourd’hui, n’ont aucun rapport avec ceux des années 1960 et des années 1970. La politique progressiste a été remplacée par une politique libérale, marquée par les dénationalisations. De véritables mafias dominent l’Irak comme la Syrie.

Et la dimension laïque s’est réduite au point de n’être plus qu’une façade pour occidentaux de passage. Saddam Hussein faisait de plus en plus référence à l’islam dans les dernières années de sa dictature. Et Bachar al Assad instrumentalise les minorités comme un fond de commerce politique. Il y a eu fondamentalement une rupture au tournant des années 1980. Étrangement, Jean-Luc Mélenchon semble l’ignorer.

Partager cet article
Repost0
25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 20:33

Feu vert pour l’expulsion du sud de la jungle de Calais (Reuters)

Le tribunal administratif de Lille a validé Jeudi 25 Février 2016 l'arrêté d'expulsion du sud de la jungle de Calais, qui abrite des centaines de migrants, sauf dans les espaces sociaux, a annoncé la préfecture du Pas-de-Calais.

Les autorités ont précisé que la mise en exécution ne serait pas immédiate, le but étant toujours de convaincre les migrants de partir pour être « mis à l'abri » dans des centres ouverts en France.

« Nous avons une solution à apporter à chacun d'eux », a déclaré la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, précisant que cent deux Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO) avaient été ouverts en France et que deux mille sept cent migrants de Calais les avaient déjà rejoints.

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a estimé que la décision du tribunal confortait en tous points la stratégie arrêtée par l’état à Calais.

« Nous avons l'intention de procéder à la mise à l'abri et à la mise en protection de tous ceux qui sont sur la zone sud de Calais et notamment les mineurs isolés », a-t-il dit à la presse.

Huit associations avaient saisi la justice en référé à ce sujet, affirmant que l'opération, initialement prévue Mercredi 24 Février 2016, a été décidée sans proposer des solutions alternatives suffisantes.

Elles soulignaient aussi que le nombre de migrants concernés par l'évacuation, de l'ordre d'un millier selon l’état, était en réalité plus de trois fois plus élevé.

Le premier ministre, Manuel Valls, a assuré Mardi 23 Février 2016 que l'évacuation prendrait le temps nécessaire pour apporter une « réponse humanitaire » aux migrants en quête d'un passage vers la Grande-Bretagne.

La maire des Républicains de Calais, Natacha Bouchart, s'est déclarée soulagée par la décision du tribunal administratif, confirmant que l'évacuation se ferait de façon très progressive.

« On partirait sur huit jours, quinze jours, voire trois semaines. Les services de l’état souhaitent vraiment faire ça de façon progressive sans qu’il y ait de heurts », a-t-elle dit sur Radio Télévision Luxembourg (RTL).

« Petit à petit, des propositions vont être faites et des cabanes vont être démantelées », a-t-elle ajouté.

Natacha Bouchart a souligné qu'elle resterait vigilante sur ce qui va se passer dans les prochains jours. « Il y a des associations, des activistes et des passeurs, qui ne veulent pas voir disparaître ce lieu et vont tout faire pour que les migrants ne prennent pas la bonne décision ».

Bernard Cazeneuve a souligné qu'il n'avait jamais été question de procéder à une « évacuation brutale » de la zone mais de « mettre tout en oeuvre pour pouvoir accueillir dignement les réfugiés ».

Il a annoncé qu'il réunirait prochainement les associations qui souhaitent s'engager plus avant dans l'accompagnement des migrants.

Partager cet article
Repost0