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14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 15:42

L’armée turque bombarde à nouveau des positions kurdes en Syrie (Reuters)

L'armée turque a bombardé Dimanche 14 Février 2016 des positions kurdes du nord de la Syrie pour la deuxième journée consécutive, causant la mort de deux miliciens, rapporte l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH).

Le premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait sommé la veille les kurdes syriens des unités de protection du peuple (YPG) de se retirer des secteurs situés au nord d'Alep dont ils se sont emparés ces derniers jours.

Selon l'OSDH, les tirs turcs du Samedi 13 Février 2016 ont notamment visé la base aérienne de Menagh, à quelques kilomètres au sud d'Azaz, que les YPG ont prise récemment à d'autres insurgés syriens.

Les YPG, soutenues par les Etats-Unis, sont liées au parti de l’union démocratique (PYD), qu'Ankara tient pour une émanation du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et considère à ce titre comme une organisation terroriste.

Elles tiennent l'essentiel de la zone du nord de la Syrie frontalière de la Turquie.

« S'il y a une menace pour la Turquie, nous n'hésiterons pas à prendre en Syrie les mesures que nous avons prises en Irak et à Qandil », a promis Ahmet Davutoglu, évoquant les offensives de ces dernières années contre le PKK. Le chef du gouvernement a en outre dit avoir eu un entretien avec le vice-président américain Joe Biden auquel il a réaffirmé que le PYD était étroitement lié au PKK et qu'il représente une menace pour la Turquie.

Les bombardements turcs dans le nord de la Syrie se sont intensifiés vers 2 heures du matin avant de diminuer sans cesser totalement, précise l'OSDH. L'organisation fait également état de combats entre les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), alliance kurde à laquelle appartiennent les YPG, et d'autres composantes de l'insurrection près de Tal Rifaat, à quarante kilomètres au nord d'Alep.

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 16:10

http://www.regards.fr/web/article/duflot-et-vichy-quand-le-point

Cécile Duflot et Vichy, quand le point Godwin sert à fuir le débat

Par Jérôme Latta

Mardi 9 Février 2016

En évoquant le régime de Vichy à propos de la déchéance de la nationalité, Cécile Duflot a transgressé un interdit qui se justifie pourtant moins que jamais. Et la réprobation qu’elle a subie est tout à fait significative.

Vendredi 5 Février 2016 à l'assemblée nationale, lors de sa longue intervention sur la déchéance de nationalité, Cécile Duflot s’est risquée à un rappel sur l’utilisation de celle-ci durant l'occupation, « le dernier régime à l’avoir massivement utilisée fut le régime de Vichy. Il ne s’agit pas ici de faire des parallèles hasardeux, il s’agit ici, que cela vous plaise ou non, de rappeler un traumatisme de notre histoire né dans un parlement composé de parlementaires français ».

Immanquablement, la députée écologiste a subi une vague de réactions indignées sur cet indigne parallèle, par exemple qualifié de « scandaleux » par François de Rugy, ancien militant d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) désormais président de Ecologistes, qui a exigé d’elle des excuses tandis que la ministre de la santé Marisol Touraine jugeait ces propos « incompréhensibles et inacceptables ». La principale remontrance est venue de Manuel Valls, qui lui a enjoint « de ne pas associer la démarche et la volonté du gouvernement et de quiconque de cette assemblée avec cette période que chacun d’entre nous ne peut pas supporter ».

Quand l'ancienne ministre a maintenu ses propos, accusant, à juste titre, le premier ministre de les avoir falsifiés, le philosophe de combat Bernard Henri-Lévy a estimé qu’elle « s’enferrait et se déshonorait ».

Godwin, un point trop loin

Elle s’y attendait probablement, mais malgré ses précautions oratoires et une argumentation développée, Cécile Duflot a donc été renvoyée à la variante française du fameux point Godwin. Du moins de ce qu’est devenu ce point Godwin, dont l’invocation réflexe a dénaturé le sens originel. Pour rappel, il se rapporte au théorème énoncé par le juriste et chercheur américain Mike Godwin au début des années 1990, « plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de un ».

Le point Godwin est donc décerné à quiconque, au cours d’un échange d’arguments contradictoires sur un sujet sans rapport, s’égare et se discrédite dans une analogie aussi extrême. Le principe du point Godwin est donc amusant, d’autant qu’il se vérifie souvent sur les forums de discussion et les réseaux sociaux. Le problème est que, opposé systématiquement à toute référence au fascisme, il finit par les disqualifier ou les invalider automatiquement, sans considération pour leur légitimité éventuelle. Et devient ainsi non seulement un opérateur de discrédit facile, mais aussi un procédé consistant, en l’occurrence, à rendre taboue une période et à interdire tout rapprochement avec elle, aussi fondé soit-il. S’agissant de l'occupation, il n’est pas difficile de cerner les conséquences de cette prohibition, elle permet de fuir le débat.

Les échos de Grenoble

On en avait eu illustration en juillet 2010, à l’occasion du fameux discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy. Déjà, le débat sur le fond des propos du président de la république avait été en partie escamoté par la contre-indignation qui avait répliqué aux critiques les plus virulentes, parmi lesquelles certaines avaient souligné des analogies criantes entre les mesures envisagées et celles prises par le régime vichyste, en particulier la déchéance de nationalité. « Cette mesure scandaleuse rappelle celles en vigueur sous l'occupation », avait ainsi tonné Pierre Moscovici, tandis que Jean-Jacques Urvoas affirmait que « jusqu’à présent, ce discours était l’apanage de l’extrême droite ». Début 2011, le sénat avait finalement repoussé la déchéance de nationalité, sous l’impulsion des centristes et de l’opposition, qui avaient « multiplié les références au régime de Vichy », rapportait Mediapart en compilant celles-ci.

On peut alors se demander pourquoi Cécile Duflot, cinq ans plus tard, a subi une telle réprobation, à plus forte raison de la part du camp qui s’était opposé à Nicolas Sarkozy, pour des propos plus modérés et pas moins justifiés.

Difficile de ne pas voir dans le renforcement de cet interdit l’effet de la poursuite de la banalisation du Front National et de ses idées, de victoires électorales et intellectuelles de l’extrême droite dont même un gouvernement de gauche a conclut qu’il devait s’aligner sur l’agenda frontiste et adopter des mesures qu’il préconise.

Des résonances flagrantes

Cet interdit contribue à faire de la période des fascismes une période hors-sol, sans origines ni descendances. D’une part, il entretient la propension de la nation française à rejeter dans l’exceptionnel et l’anormal les périodes honteuses de son histoire et à les mettre sous scellés en interdisant leur examen et celui des responsabilités afférentes. D’autre part, en cette période où la résurgence de l’extrême droite appelle vigilance et résistance, où se libère une parole xénophobe, nationaliste et réactionnaire, refuser de considérer les enseignements du passé devient particulièrement problématique.

Bien sûr, les juxtapositions simplistes sont de peu d’intérêt, compte tenu de tout ce qu’a de spécifique chaque période, et les incantations sur les heures les plus sombres de l'histoire et autre bête immonde qui sort du ventre fécond sont stériles. Mais se priver de connaître leurs points communs est tout à fait regrettable. Aujourd’hui, alors que, contrairement aux contemporains des années 1930, nous n’avons pas l’excuse de l’absence de précédent, nous devrions nous interdire de penser des résonances pourtant flagrantes. En réalité, quand Manuel Valls évoque « cette période que chacun d’entre nous ne peut pas supporter », il faut compléter sa formule pour saisir sa pensée, « que chacun d’entre nous ne peut pas supporter d’entendre évoquer ».

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 15:42

http://www.unitepopulaire-fr.org/2016/02/05/syriza-israel-chronique-dune-amitie-annoncee-par-aris-chadjistefanou

Syriza et Israël, chronique d'une amitié annoncée

Par Aris Chadjistefanou

Vendredi 5 Février 2016

Il a suffi de moins d’un an à Alexis Tsipras pour mener à son terme la tentative, inaugurée par le gouvernement de Constantin Mitsotakis et poursuivie par ceux qui lui ont succédé, de transformer la Grèce en satellite d’Israël.

Au téléphone, une voix grave demanda, « tu as lu les points de vue de l’opposition ». « Je n’avais pas le temps et je n’avais pas la moindre intention de perdre ma matinée à cela », répondit son interlocuteur d’un ton sarcastique.

« Aucun parti sérieux ne peut reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël », fit entendre à nouveau la voix grave qui continua à traiter ses adversaires avec les qualificatifs les plus dédaigneux, « c’est répugnant, c’est une honte, ces thèses sont écrites par un tas d’amateurs ». « Oui, vraiment, c’est totalement immoral », ajouta l’homme qui parlait à l’autre bout de la ligne téléphonique.

Cette discussion fut enregistrée par les services de renseignement de la Maison Blanche le 29 juin 1972. La voix grave appartenait au « magicien de la diplomatie américaine », d’origine juive, Henry Kissinger. Son interlocuteur, en accord total avec lui, était le président des Etats-Unis Richard Nixon. Même ces deux politiciens républicains, responsables de la mort de millions de civils sur toute la planète, savaient qu’il existe des limites aux exigences de l'état israélien. Quant aux flatteries du parti démocrate envers Tel Aviv, elles leur provoquaient un dégoût sincère.

Comment réagiraient ces deux sommités de la diplomatie américaine si elles apprenaient que le premier ministre de la Grèce, qui jusqu’à il y a quelque mois lançait le foulard palestinien comme symbole de la « révolution chic », reconnait indirectement Jérusalem comme capitale d’Israël ?

« C’est un grand honneur pour moi de me trouver dans votre capitale historique et de vous rencontrer », a écrit Alexis Tsipras dans le livre des visiteurs du président israélien, les diplomates grecs chevronnés ont changé de couleur devant cette démonstration de soumission totale à Israël.

Les propagandistes du parti de gouvernement ont travaillé nuit et jour dans les semaines qui ont suivi pour camoufler cette déclaration inouïe, recourant même à l’argument mille fois rebattu de l’amateurisme. Ce qu’ils ne voulaient révéler en aucun cas, c’est qu'Alexis Tsipras a préparé le terrain pour l’enrôlement aux côtés d’Israël plusieurs mois avant les élections du mois de janvier 2015. Le choix délibéré de personnalités connues pour leur attachement au lobby d’Israël en Grèce et aux Etats-Unis, comme les visites fréquentes de cadres de Syriza à l’ambassade d’Israël, envoyaient un message clair que cependant personne n’a voulu entendre.

Un flirt qui vient de loin

Pour la plupart des gens le flirt de Syriza avec Israël commence en août 2012, quand Alexis Tsipras rencontre Shimon Pérès, responsable, entre autres, du massacre de dizaines de civils dans les camps de l'Organisation des Nations Unies (ONU) au Liban en 1996. Comme la base du parti réagit et que Tassos Kourakis demande des explications, l’appareil du parti fait diversion, avec Réna Dourou en première ligne, qui écrit deux articles pour blanchir Shimon Pérès, accusé de crimes de guerre, en le présentant comme la « dissidence de gauche » d’Israël et en insistant sur le fait que « notre pays a tout à gagner de la coïncidence de nos intérêts géostratégiques avec Israël ».

Mais tous ceux qui suivaient de plus près les tendances de la politique extérieure de Syriza datent de 2009 les premiers « émois amoureux » avec Israël. Plus précisément, le 10 décembre 2009, des universitaires, des journalistes et des hommes politiques, dont certains joueront un rôle décisif dans la définition de la politique de Syriza en matière de défense, se rencontrent au cours d’une journée organisée par l'institut des relations internationales (IDIS). Au milieu de noms fameux comme ceux de Constantin Mitsotakis, Théodore Pangalos et Yérassimos Arsénis, se trouvait aussi celui de Sotiris Roussos, professeur suppléant de l’université du Péloponnèse, qui insistait sur la nécessité d’une collaboration entre la Grèce et Israël en matière de sécurité et sur l’utilité de faire jouer le lobby israélien aux Etats-Unis en faveur de la Grèce. Bien que se soit écroulé très vite le mythe selon lequel ce lobby sauverait l’économie grecque grâce à son influence sur les centres financiers internationaux, n’était-ce pas d’ailleurs une instrumentalisation des stéréotypes antisémites, ces conceptions se glissent dans le noyau directeur de Syriza.

Et cinq ans plus tard, Sotiris Roussos se trouve être le coordinateur de la section de politique extérieure et de défense du parti et en première ligne des tentatives de rapprochement avec ce que la plus grande partie de la gauche appelle « état terroriste du Moyen Orient ».

Ce n’est pas un hasard si Sotiris Roussos a coordonné aussi la présentation officielle du programme de Syriza pour la défense, dont le deuxième rapporteur était Costas Grivas, « nationaliste » bien connu, boursier de la fondation Fulbright, l’homme qui, comme le remarquait alors le journal des rédacteurs, bénéficiait de « commentaires dithyrambiques » de la part des journaux de l’extrême droite et de l’organisation nazie Chryssi Avgi.

Ayant abandonné toute tentative même formelle de se présenter comme un ami des palestiniens, Alexis Tsipras et ses proches commencent alors un combat pour gagner le coeur de Tel Aviv, tout en s’incrustant à l’ambassade d’Israël à Athènes. Le premier ministre lui-même rend visite à l’ambassadrice Irit Ben Aba presque un mois avant les élections du mois de janvier 2015, suivi trois jours plus tard par Réna Dourou. Le mariage entre Syriza et Tel Aviv sera confirmé à peine vingt quatre heures avant les élections, lorsque Nikos Pappas passera par la résidence d’Irit Ben Aba pour lui promettre une fois encore que le nouveau gouvernement maintiendra non seulement la coopération militaire, mais aussi l’échange d’informations entre les services secrets des deux pays.

Le rôle de coordinateur de ces contacts semble être assumé par le conseiller diplomatique d'Alexis Tsipras, Vanguélis Kalpadakis, qui a provoqué beaucoup de remous au sein du corps diplomatique pour avoir été nommé exceptionnellement jeune à l’ambassade d’Ankara, un poste que les autres diplomates ne peuvent atteindre qu’après des décennies de services ailleurs.

Coïncidence, le frère du conseiller diplomatique d'Alexis Tsipras, Yorgos Kalpadakis, ils sont tous les deux les neveux du président du parlement Nikos Voutsis, se trouve à la tête du bureau d’un autre cadre pro-israélien de Syriza, Iannis Dragasakis. Le vice-président du gouvernement d'Alexis Tsipras ne rate pas une seule manifestation de l’ambassade d’Israël à Athènes, où on rencontre toujours un membre quelconque de la famille de Constantin Mitsotakis, depuis Constantin Mitsotakis lui-même jusqu’à Dora Bakoyanni. Des personnes connaissant depuis longtemps Iannis Dragasakis évoquent des liens particulièrement étroits de ce dernier avec la famille qui a ouvert la voie à la coopération diplomatique de la Grèce avec Israël, Jean Cohen, qui se présente dans sa biographie comme « l'initiateur officieux de la communication entre les deux pays », fut pendant des années le conseiller de Constantin Mitsotakis. Iannis Dragasakis a eu l’occasion d’exprimer son admiration pour l'état d’Israël pendant la visite qu’il a faite de concert avec Dora Bakoyanni à Jérusalem en 2014.

Une totale satellisation

Tout cela est arrivé alors que Syriza détenait encore le pouvoir en promouvant un Alexis Tsipras coiffé d’un keffieh palestinien. On peut facilement imaginer ce qui s’est produit quand le nouveau premier ministre a commencé à placer des « atlantistes » aux postes les plus importants de la politique extérieure, de la défense et des services de renseignement. Le choix de Nikos Kotzias et de Panos Kamménos comme ministres, ainsi que de Iannis Roumbatis à la tête des services de renseignement (EYP), fut considéré comme une ouverture envers les Etats-Unis, ce qui par définition va de pair avec un renforcement des liens avec Israël. Le journal To Vima nous prévenait dès 2012 que « Panos Kamménos a des contacts avec des cercles israéliens et au-delà de l’Atlantique ».

Dans ce contexte, des diplomates arabes jugeaient presque certain que la Grèce s’abstiendrait lors du vote historique sur le lever du drapeau palestinien à l’extérieur du bâtiment de l’ONU, décision dont Syriza a tenté de faire porter la responsabilité au ministre de service des affaires étrangères, Pétros Molyviatis. Les mêmes sources diplomatiques, dans des déclarations à Unfollow, prétendaient qu’ensuite le gouvernement a refusé des propositions de pays arabes pour soutenir le système bancaire et plus généralement l’économie nationale.

Mais ce que même les critiques les plus acharnés de Syriza ne pouvaient imaginer, c’est que la Grèce deviendrait le deuxième pays au monde après les Etats-Unis à signer avec Israël l’accord « status of forces agreement » qui prévoit la présence dans les deux pays de personnel militaire dans le cadre d’exercices et de coopération militaire. « La Grèce », dit alors l ‘analyste Ali Abounima, « offre son territoire pour entraîner les israéliens à tuer des palestiniens ».

Malheureusement, les initiatives du gouvernement d'Alexis Tsipras ne s’arrêtent pas là. Le slogan « la gauche pour la première fois » s’est transformé très vite en première fois qu’une aviation de guerre étrangère, celle d’Israël, participe à l’exercice « Iniochos ». Répondant à ces mouvements de bonne volonté, l'état-major d’Israël a en effet invité la Grèce, aux côtés des Etats-Unis et de la Pologne, à participer au plus grand exercice aérien qui ait jamais été réalisé depuis la fondation de l'état d’Israël.

Ainsi il a suffi de moins d’un an à Alexis Tsipras pour finaliser la tentative inaugurée par le gouvernement de Constantin Mitsotakis et ses successeurs de transformer la Grèce en satellite d’Israël. Il a même dépassé ses prédécesseurs en coupant définitivement la communication avec le monde arabe et en assurant un petite marque grecque aux prochains massacres à Gaza.

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 15:10

https://blogs.mediapart.fr/afps-association-france-palestine-solidarite/blog/090216/le-conseil-de-paris-face-aux-diktats-du-premier-ministre-israelien

http://www.plateforme-palestine.org/Le-conseil-municipal-du-13eme-arrondissement

Le conseil de Paris face aux diktats du premier ministre israélien

Par Taoufiq Tahani, président de l'Association France Palestine Solidarité (AFPS)

Mardi 9 Février 2016

Le conseil municipal du treizième arrondissement de Paris, à l’initiative de l’exécutif municipal, a émis Lundi Premier Février 2016 un vœu condamnant « le boycott d’Israël » et s’opposant « aux tentatives de l’isoler du concert des nations ». Voilà que ce même vœu devrait, dit-on, être présenté à la prochaine réunion du conseil de Paris et devenir le message de Paris en soutien à Israël honteusement stigmatisé du fait de la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS).

Il s’appuie en premier lieu sur le fait que l’appel au boycott aurait été déclaré illégal par la cour de cassation avec ses arrêts du 20 octobre 2015. Ceci est inexact, la cour de cassation a statué, stricto sensu, sur le seul cas des arrêts de la cour d’appel de Colmar qu’elle a effectivement validés. D’autres jugements par contre ont relaxé les prévenus dans des affaires du même ordre et sont désormais définitifs.

C’est le cas de la quasi-totalité des jugements de première instance qui ont relaxé les militants poursuivis. La cour d'appel de Paris, elle-même, confirmant un jugement de première instance, soulignait le 24 mai 2012 que les faits en cause constituaient une « critique pacifique de la politique d’un état relevant du libre jeu du débat politique ».

Il est très surprenant, pour ne pas dire incohérent, de tenir l’appel au boycott comme illégal s’agissant d’Israël, alors qu’il aurait été de bonne pratique quand il s’appliquait à d’autres pays, Russie ou Mexique par exemple. Et alors que le boycott de l ‘Afrique du Sud de l’apartheid fait aujourd’hui figure d’action citoyenne emblématique et de haute portée morale.

Les élus de Paris doivent d’abord s’interroger sur le sens d’une telle initiative compte-tenu du contexte politique dans lequel elle intervient.

Le gouvernement au pouvoir aujourd’hui en Israël, le plus extrémiste de l’histoire et comportant des membres ouvertement racistes, se trouve effectivement isolé sur la scène internationale. Pour répondre à cet isolement, plutôt que de renoncer à sa politique de colonisation qui vise à ruiner la solution à deux états, il mobilise des moyens énormes pour s’en prendre à la campagne internationale BDS ainsi que le rapporte le quotidien Libération du Vendredi 5 Février 2016.

Ce même gouvernement s’en prend avec brutalité aux Organisations Non Gouvernementales (ONG) israéliennes qui documentent les violations des droits de l’homme et bénéficient d’aides étrangères, notamment venant de l'Union Européenne, ainsi que le rapporte le quotidien le Monde du Vendredi 5 Février 2016.

Adopter un vœu de la même teneur que celui du treizième arrondissement de Paris serait porter un coup à toutes celles et ceux qui, en Israël même, mènent un combat courageux face à un gouvernement décidé à faire taire toute voix discordante.

Ce serait cautionner le premier ministre Benjamin Netanyahou qui qualifie d’antisémite la décision européenne de procéder à un étiquetage différencié pour les produits issus des colonies israéliennes de Cisjordanie et du Golan.

Ce serait le cautionner encore quand il reproche au secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Ban Ki Moon, d’encourager le terrorisme parce qu’il avait osé qualifier la poursuite de la colonisation d’affront fait à la population palestinienne et à la communauté internationale.

Adopter un tel vœu en conseil de Paris serait une injure pour les nombreux militants qui, à travers le monde et spécialement dans notre pays, expriment leur solidarité avec le peuple palestinien en demandant le respect du droit international et qui, en l’absence de sanctions de la part des états, utilisent le seul moyen dont ils disposent, le boycott citoyen.

Les conseillers de Paris ont aujourd’hui toutes les cartes en mains.

Là où Paris est attendue pour soutenir la société civile palestinienne et pour dénoncer le blocus de Gaza et l’expansion de la colonisation, nous voulons croire que ses élus ne se laisseront pas entraîner sur le terrain aujourd’hui choisi par le premier ministre israélien, celui du rejet du droit et du mépris de la communauté internationale, celui de la loi de la jungle.

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 14:42

http://www.liberation.fr/planete/2016/02/12/manifestation-des-agriculteurs-a-athenes-c-est-ca-ou-mourir_1432910

Manifestation des agriculteurs à Athènes

« C'est cela ou mourir »

Par Maria Malagardis, envoyée spéciale de Libération à Athènes

Vendredi 12 Février 2016

Des milliers de mécontents se sont donné rendez-vous dans la capitale grecque à partir de Vendredi 12 Février 2016. Leur but, le retrait d'un projet de loi impopulaire que les créanciers du pays juge pourtant encore insuffisant.

Une benne à ordure brûle au milieu de la place de l’Indépendance, au cœur d’Athènes. Des bruits de glace qu’on brise résonnent encore, alors que se dissipent les fumées de gaz lacrymogène. Face à face, les Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) grecques, tels des samouraïs modernes cachés derrière leurs boucliers en plexiglas, se tiennent en rangs serrés devant les agriculteurs, en majorité venus de Crète, qui viennent d’attaquer à coups de pierres le ministère du développement agricole dans une rue adjacente. En Grèce, une manifestation sans casse, c’est comme un apéro sans ouzo.

De surcroît, Vendredi 12 Février 2016, la bataille d’Athènes était attendue, depuis plusieurs jours, les agriculteurs, en colère contre un projet de loi sur la réforme des retraites et de la sécurité sociale, avaient fait part de leur intention de descendre « pour trois jours » dans la capitale grecque.

Ceux de l’île de Crète, arrivés par bateaux au port du Pirée à l’aube, étaient les premiers sur place. Leur but, « le retrait pur et simple de ce projet de loi », martèle Panagiotis, cinquante cinq ans, qui cultive des aubergines et des tomates près de la ville de La Canée, sur la plus grande île grecque.

Pas une seule manifestante

Lunettes noires et barbe grisonnante, Panagiotis tient à la main un petit masque à gaz et bien sûr l’incontournable canne en bois des paysans de son île. On ne peut pas les rater, ils campent debout au milieu de la place en feu, dans une attitude de défiance, ou bien s’agglutinent pour une courte pause dans les cafés environnants. A voir ces silhouettes massives, cannes en main et le front cerné souvent d’un bandeau noir traditionnel, on pourrait se croire dans un casting pour un remake de Zorba le Grec.

Mais ces hommes patibulaires, pas une seule femme manifestante à l’horizon, ne prêtent guère à sourire. « Nous n’avons pas d’autre choix que de venir camper devant le parlement, place Syntagma. C’est cela ou mourir. Je vends chaque tomate trente centimes d’euro. Ce qui me fait un revenu annuel de dix mille à quinze mille euros », calcule Panagiotis.

« Jusqu’à présent, j’étais imposé à treize pour cent mais, avec son projet de loi, le gouvernement veut nous imposer à vingt pour cent puis à vingt cinq pour cent. C’est intenable, il faut en finir avec cette austérité qui succède à l’austérité. Voilà cinq ans que cela dure », martèle le quinquagénaire, alors qu’une grenade, ou un pétard, explose au loin.

Panagiotis a pourtant peu d’espoir de voir le projet de loi retiré, mais il ne cesse de fustiger le gouvernement d’Aléxis Tsípras et « ses fausses promesses, nous avons voté pour eux au mois de janvier 2015. La Crète a toujours soutenu la gauche. Mais ils ont tout cédé aux créanciers, ils sont pires que leurs prédécesseurs », lâche-t-il, dégoûté.

Et les députés qu’ils ont élus ? Que disent-ils ? La Grèce est une république parlementaire où le parti rassemblant le plus de sièges forme le gouvernement et dirige le pays. « Ils se cachent, ils n’osent plus se monter », gronde Panagiotis, en agitant fébrilement sa canne.

Week-end tendu

Pour un gouvernement de gauche, envoyer les CRS contre les manifestants a toujours un parfum de trahison ou de renoncement. Syriza doit trouver la potion bien amère ces jours-ci, le parti d’Aléxis Tsípras, longtemps groupuscule minoritaire avant de prendre son envol à la faveur de la crise et du discrédit de la classe politique traditionnelle, a jusqu’à présent toujours été du côté des manifestants, dans la rue. Mais sa défaite cet été, face aux créanciers après six mois de négociations à Bruxelles, l’oblige à prendre des mesures impopulaires et le livre à la vindicte d’une foule exaspérée.

Depuis une vingtaine de jours, des cohortes de tracteurs bloquent les principaux axes du pays et ralentissant la circulation, notamment transfrontalière. L’événement frappe aussi indirectement les migrants arrivés massivement des îles, ils souhaitaient se rendre en bus à la frontière macédonienne mais se retrouvent coincés à Athènes. Déjà acculé sur le front social et sur celui de la gestion du problème migratoire, le gouvernement grec doit donc ce week-end gérer sa première confrontation directe avec les agriculteurs, lors d’une épreuve jugée décisive.

Car une soixantaine de « blocus » ont décidé dès la semaine dernière de descendre dans la capitale afin d’accroître la pression sur les dirigeants du pays. Au départ, ils envisageaient même de camper au cœur de la ville avec leurs tracteurs. Mais les barrages de police à l’entrée d’Athènes ont dissuadé la plupart des manifestants qui sont finalement venus en bus ou en bateau. Samedi 13 Février 2016, d’autres syndicats, regroupant d’autres branches professionnelles, devraient eux aussi exprimer leur colère dans les rues d’Athènes, qui risque de connaître un week end agité, alors que les créanciers du pays jugent encore insuffisantes les mesures proposées par le gouvernement d'Alexis Tsípras. Et exigeraient même, selon la presse locale, une nouvelle diminution des retraites déjà rognées une quinzaine de fois depuis cinq ans.

Or le versement de l’argent promis par les créanciers en échange de réformes est toujours suspendu aux « progrès » attendus de la part du gouvernement grec, lequel ne cesse de retarder l’examen du projet de loi impopulaire devant le parlement.

« Tout s’effondre »

Echaudées par une autre réforme en cours qui prévoit de leur retirer leurs licences pour redessiner un paysage audiovisuel dominé par les oligarques, les chaînes de télévision privées se sont elles aussi lancées dans la bataille, médiatique cette fois-ci, braquant avec outrance les projecteurs sur les mécontents du monde rural. « Tout s’effondre en Grèce, on ne sait plus très bien où on va », murmure Panagiotis, le paysan crétois, avant de rejoindre un groupe d’hommes au regard farouche qui s’apprêtent à repartir vers la place Syntagma.

Sur les avenues adjacentes, certains ont cependant flairé la bonne affaire, des stands vendant drapeaux grecs et sifflets ont fait leur apparition dans la nuit et sillonnent le parcours de cette marche sur le parlement.

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12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 20:03

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) va agir contre le trafic de migrants en mer Egée (Reuters)

L’OTAN va tenter de ralentir le flux de migrants et réfugiés arrivant en Europe en lançant une mission navale contre les réseaux de trafiquants en mer Égée, ont annoncé Jeudi 11 Février 2016 les ministres de la défense de l’OTAN.

Alors que le nombre de syriens fuyant la guerre dans leur pays via la Turquie ne cesse de croître, l’Union Européenne cherche désespérément un moyen de contrôler une crise des migrants qui a déjà remis en cause le principe de libre-circulation dans l'espace Schengen.

La mission navale de l’OTAN, dont les détails doivent encore être validés par les généraux de l’OTAN, devrait agir en coordination avec l'agence de protection des FRONTières EXtérieures (FRONTEX) de l'Union Européenne et avec les garde-côtes grecs et turcs.

Contrairement au dispositif européen, qui achemine les migrants vers les côtes européennes, la mission de l’OTAN prévoit de les ramener en Turquie même s'ils sont récupérés dans les eaux territoriales grecques.

« Ils ne seront pas emmenés en Grèce et c'est une différence primordiale », a dit le ministre britannique de la défense, Michael Fallon.

Le deuxième groupe maritime permanent de l’OTAN dispose de cinq navires actuellement stationnés près de Chypre. Dirigé par l'Allemagne, il comprend des bâtiments canadiens, italiens, grecs et turcs.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a indiqué qu'ils seraient prochainement déployés en mer Égée, d'autres bateaux étant ensuite susceptibles de les rejoindre.

Le Danemark devrait notamment fournir un navire, dit-on de source gouvernementale allemande. Les Pays-Bas pourraient également contribuer à la mission.

Le commandant suprême de l’OTAN, le général américain Philip Breedlove, a déclaré que les navires étaient en cours d'appareillage et que leur mission serait précisée pendant leur voyage vers la mer Égée.

« Il faut environ vingt quatre heures », a-t-il dit.

L'officier américain a également déclaré que l’OTAN surveillerait les passeurs à la frontière syro-turque.

« Il existe un réseau criminel qui exploite ces pauvres gens et il s'agit d'un trafic organisé », a déclaré le secrétaire à la défense américain, Ashton Carter, lors d'une conférence de presse organisée pendant une réunion des ministres de la défense de l’OTAN à Bruxelles, où cette idée a été pour la première fois débattue.

« Cibler ce réseau est le meilleur moyen d'obtenir des résultats. C'est le principal objectif de la mission », a-t-il ajouté.

Pas d’action militaire

Plus d'un million de réfugiés et migrants sont arrivés en Europe l'an dernier et l'Allemagne, qui a accueilli la grande majorité d'entre eux, s'inquiète de voir qu'en dépit d'un accord conclu avec la Turquie au mois de novembre 2015, les arrivées continuent à un rythme toujours plus élevé.

La ministre allemande de la défense, Ursula von der Leyen, a déclaré que Berlin participerait à la mission de l’OTAN aux côtés de la Grèce et de la Turquie, tandis que les Etats-Unis ont apporté leur soutien à ce projet.

« Il est important que nous agissions désormais rapidement », a souligné Ursula von der Leyen devant la presse.

De sources diplomatiques, on précise que l’OTAN ne devrait pas agir militairement contre les réseaux de trafiquants, mais transmettre les renseignements qu'elle recueille aux garde-côtes turcs, l’OTAN comme l’Union Européenne ne souhaitant pas donner l'impression que les réfugiés sont désormais considérés comme une menace.

Les bateaux grecs et turcs ne quitteront en outre pas leurs eaux territoriales respectives, compte tenu des relations difficiles entre ces deux pays, ajoute-t-on.

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12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 19:39

Près d’un millier de migrants devront quitter le camp de Calais (Reuters)

Les autorités vont faire évacuer la partie sud de la jungle de Calais que près d'un millier de migrants devront avoir quittée dans une semaine, a déclaré, Vendredi 12 Février 2016, Fabienne Buccio, la préfète du Pas-de-Calais.

L'annonce en a été faite lors d'une réunion à Calais avec les responsables d'associations, la préfecture jugeant qu'il n'était plus possible de faire cohabiter un camp désormais organisé avec des habitats précaires.

« Nous allons ouvrir sept cent cinquante nouvelles places dans les conteneurs prévus. C'est l'occasion de saisir ce moment-là pour que les migrants, soit rejoignent le camp d’état, soit se dirigent vers des centres d'accueil ailleurs en France », a dit Fabienne Buccio à Reuters.

Environ quatre mille migrants, d'après les associations, sont aujourd'hui présents, dans le camp d’état, dans le camp jusque-là « toléré » et dans le centre d'accueil de nuit pour les femmes et les enfants.

La préfecture du Pas-de-Calais avait déjà expliqué qu'elle souhaitait à terme réduire le nombre de migrants à environ deux mille, mille cinq cent dans le camp aux normes humanitaires et cinq cent dans le centre d'accueil de nuit pour les femmes et les enfants.

« J'ai demandé aux associations de relayer ce message, Lundi 15 Février 2016, nous allons aussi augmenter le nombre de maraudes pour inciter les migrants à rejoindre les places disponibles ou à se diriger vers d'autres centres », a dit Fabienne Buccio.

« Nous allons organiser des départs supplémentaires et, dans une semaine, ce mouvement doit être clairement enclenché. Si jamais cela n'était pas le cas, alors nous ferions appel à la force publique », a-t-elle ajouté.

La préfecture a déjà fait raser au début du mois de janvier 2016 une bande de cent mètres du camp entre le bidonville et la rocade portuaire sans recourir à des expulsions, les migrants ayant accepté de se déplacer.

« J'espère ne pas avoir à faire évacuer par la force. Les conditions sont réunies pour que nous puissions faire cela et raser une partie de campement qui donne une mauvaise image de Calais », a souligné Fabienne Buccio.

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12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 16:29

http://www.europalestine.com/spip.php?article11538

La réponse de Danielle Simonnet au Parti Socialiste

Mercredi 10 Février 2016

La Conseillère de Paris du Parti de Gauche, Danielle Simonnet, a répondu comme il se doit à l’initiative liberticide du Parti Socialiste et des Républicains, en déposant en réplique un vœu appelant à mettre fin aux tentatives de criminaliser la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS)

Voeu contre la criminalisation des citoyens engagés dans la campagne en faveur du boycott des produits israéliens

Considérant que la campagne BDS est une campagne citoyenne, antiraciste et non violente contre la politique de l'état d’Israël tant qu’il ne se conformera pas au droit international, notamment du fait de sa stratégie condamnée par l'Organisation des Nations Unies (ONU) d’extension de la colonisation,

Considérant que cette campagne répond à l’appel lancé en 2005 par plus de cent soixante dix organisations de la société civile palestinienne, campagne inspirée par le boycott qui avait contribué à mettre fin au régime d’apartheid en Afrique du Sud,

Considérant que les actions de boycott pour pousser à des changements sur le plan social, politique ou économique, ont toujours été considérées, par les pays démocratiques, comme des formes protégées de liberté d’expression,

Considérant que l’arrêt de la cour de cassation du 20 octobre 2015, confirmant la condamnation de citoyens pour avoir appelé à boycotter les produits israéliens, compte tenu des violations du droit international par l'état d’Israël suscite l’indignation légitime de très nombreux citoyens,

Considérant qu’au-delà des positions diverses qui peuvent être celles des conseillers de Paris comme des citoyens sur la campagne de boycott, l’indignation se doit d’être unanime face à une telle atteinte aux libertés publiques,

Considérant qu’il n’est pas acceptable de faire l’amalgame entre l’antisémitisme, qui est un délit, et le droit de boycotter des produits israéliens tant que ce pays viole le droit international, que cette action citoyenne doit cesser d’être criminalisée en France, alors qu’elle ne fait l’objet nulle part ailleurs dans le monde de poursuite judiciaire,

Considérant les pétitions contre la criminalisation des actions citoyennes de boycott,

Sur proposition de Danielle Simonnet, le conseil de Paris émet le voeu que la maire de Paris interpelle le président de la république et le gouvernement français afin de soutenir la demande d’abrogation immédiate des circulaires de Michèle Alliot Marie et de Michel Mercier, qui demandent au parquet de poursuivre les citoyens qui appellent au boycott des produits d’origine israélienne exclusivement, en marquant de manière claire et publique les limites entre l’antisémitisme, qui est un délit, et l’action citoyenne contre les dénis du droit international commis par l'état d’Israël, qui est un droit citoyen imprescriptible.

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12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 15:58

http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/02/12/europe-ecologie-les-verts-un-parti-en-miettes_4864164_823448.html#xtor=AL-32280515

Europe Ecologie-Les Verts (EELV), un parti en miettes

Le parti de Cécile Duflot parviendra-t-il à se relever du coup que vient de lui porter Emmanuelle Cosse ? Contre l’avis de sa formation, la secrétaire nationale d’EELV a accepté, Jeudi 11 Février 2016, de devenir ministre du logement et de l’habitat durable. Sa décision intervient en plein débat sur la déchéance de nationalité, une mesure à laquelle elle a réaffirmé son opposition Vendredi 12 Février 2016 sur France Inter, et quelques jours après le refus de Nicolas Hulot de rejoindre ce même gouvernement.

L'ancienne présidente d’Act Up siégera en conseil des ministres aux côtés de deux autres écologistes qui avaient claqué la porte d’EELV en 2015, Jean-Vincent Placé, nommé secrétaire d'état à la réforme de l'état, et Barbara Pompili, nommée secrétaire d'état à la biodiversité.

La patronne du parti et deux des trois coprésidents des groupes parlementaires, François Hollande ne pouvait rêver meilleures prises de guerre pour symboliser le retour des écologistes au gouvernement.

Mais l’affichage est en trompe-l’œil. Si Emmanuelle Cosse a dit oui, le parti ne l’a pas suivie. Dès Mercredi 10 Février 2016, un communiqué d’EELV martelait que l’heure n’était pas à la participation gouvernementale.

Quant à Jean Vincent Placé et Barbara Pompili, ils ne représentent à l’heure actuelle qu’un microparti né d’une scission d’EELV et membre de l’Union des Démocrates et des Ecologistes (UDE).

Stratégie d’affaiblissement de Cécile Duflot

L’entourage de Cécile Duflot ne peut s’empêcher de voir dans le choix de ces trois personnalités une stratégie destinée à affaiblir l'ancienne ministre du logement qui n’a pas caché ces derniers mois ses ambitions pour 2017.

« Ce n’est pas du tout un dispositif de reconfiguration d’une majorité gouvernementale, c’est un dispositif tactique et cynique pour essayer de faire de la politique de bas étage », estime ainsi David Cormand, qui a succédé Jeudi 11 Février 2016 à Emmanuelle Cosse à la tête d’EELV.

La députée de Paris, qui avait déjà assisté au détricotage de sa loi pour l'Accès au Logement et un Urbanisme Rénové (ALUR) avec Sylvia Pinel à qui succède Emmanuelle Cosse, doit en outre encaisser l’arrivée de son ancienne protégée dans le ministère qu’elle a occupé de 2012 à 2014.

Des critiques auxquelles la nouvelle ministre a répondu Vendredi 11 Février 2016 sur France Inter, « mon parti a des difficultés et ce n’est pas mon départ qui les aggrave ou pas ».

Comme l’avait fait François Hollande Jeudi 11 Février 2016 sur TF1 et France 2, Emmanuelle Cosse s’est défendue de tout « marchandage » pour entrer au gouvernement alors que le président de la république a annoncé un « référendum local » sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes avant le mois d'octobre 2016. La ministre du logement, qui a redit son opposition au projet, a salué « une volonté de remettre ce dossier dans le débat public ».

« Emmanuelle Cosse n’a rien négocié, cela fait des semaines que François Hollande et Manuel Valls travaillent sur cette hypothèse », souligne Yannick Jadot, député européen EELV. « Mais ce que demandent les opposants au projet, c’est une étude indépendante sur les coûts. Ce n’est pas la même chose et ce n’est pas ce qu’elle a obtenu ».

Dans une lettre adressée Jeudi 11 Février 2016 aux militants, Emmanuelle Cosse, qui y précisait se mettre « en retrait d’EELV », assurait avoir pris cette « décision difficile avec la conscience tranquille ». Selon elle, il y a « une opportunité à se saisir de leviers d’action qui, face aux urgences sociales et environnementales », lui paraissent prévaloir « sur la somme des désaccords ».

Conformément aux statuts du mouvement, David Cormand, jusqu’à présent secrétaire national adjoint d’EELV, a pris les rênes du parti jusqu’au prochain congrès de la formation qui doit se tenir au mois de juin 2016.

Prévenu par Emmanuelle Cosse, Jeudi 11 Février 2016, le nouveau numéro un regrette ce choix. « C’est une trahison par rapport à ses convictions », critique-t-il. « Le parcours politique d’Emmanuelle Cosse est le contraire de la résignation et de la compromission ».

En interne, le choc a été dur à encaisser. « Une secrétaire nationale qui se désintéresse du parti qui l’a mis à cette position pour préférer un poste à son mouvement, cela en dit long sur l’état de notre formation », se désole Yannick Jadot.

Certaines réactions ont été plus violentes. Si Cécile Duflot n’a pas publiquement réagi, ses proches s’en sont chargés. « Emmanuelle Cosse nous fait un Eric Besson », fustige ainsi Marine Tondelier, une dirigeante d’EELV. Une référence à l’ancien socialiste qui avait rejoint Nicolas Sarkozy entre les deux tours des élections présidentielles de 2007.

« Emmanuelle Cosse au gouvernement, la déchéance, c’est maintenant », a également tweeté Sergio Coronado, député EELV des français de l’étranger.

A contrario, à l’UDE, on prend la défense de l'ancienne vice présidente chargée du logement au conseil régional d’Ile-de-France. « Avec Emmanuelle Cosse, François Hollande choisit quelqu’un d’utile et de pragmatique, qui plus est sur un sujet qu’elle maîtrise », s’est réjoui Christophe Cavard, député du Gard.

Délicate position d’équilibriste

La décision d’Emmanuelle Cosse n’est au final pas vraiment une surprise dans le parti, où elle était de plus en plus isolée. Dans une délicate position d’équilibriste, elle avait cherché à rester proche des progouvernement tout en cultivant sa proximité avec Cécile Duflot.

Mais les relations s’étaient distendues, notamment après le départ fracassant de l'ancienne ministre du logement du gouvernement en 2014 souvent vécu comme un coup de force en interne. Emmanuelle Cosse s’était aussi attirée des inimitiés en s’affichant à une réunion organisée en avril 2015 par les futurs sécessionnistes, Jean-Vincent Placé et François de Rugy en tête.

Le congrès du mois de juin 2016 ne pouvait s’annoncer plus mal pour un parti désormais en miettes, où les derniers écologistes réformistes pourraient être tentés de rejoindre leurs camarades de l’UDE revigorés par ces nominations.

Cette échéance interne devrait pourtant être l’occasion de réfléchir au sens de la décision d’Emmanuelle Cosse qui s’inscrit dans la continuité de celles de Jean-Vincent Placé et François de Rugy en 2015 et de celle de Cécile Duflot un an plus tôt. Des choix individuels qui ne sont que le reflet d’une formation qui a perdu le sens du collectif.

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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 21:19

https://blogs.mediapart.fr/robert-duguet/blog/090216/heloise-nez-voyage-l-interieur-de-podemos

http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=16892

http://socialisme-2010.fr/blog2016/fevrier2016.php#fev05

Héloïse Nez, voyage à l’intérieur de Podemos

Vous trouverez ci dessous la deuxième et dernière partie d'un message de Robert Duguet relatif à la question de Podemos.

Le message est disponible en totalité si vous consultez le blog médiapart de Robert Duguet.

Bernard Fischer

Notes de lecture et réflexions sur l’ouvrage d’Héloïse Nez, « Podemos, de l’indignation aux élections », aux éditions des petits matins. Cet ouvrage est une contribution fort intéressante pour comprendre le mouvement Podemos, son histoire et sa situation actuelle sur l'échiquier politique espagnol.

Les résistances à l’électoralisme ?

« L'horizon électoral » affecte le développement de tous les partis, Podemos n’est pas une exception à cette règle constante de la démocratie bourgeoise formelle. On a donc une tension permanente qui se manifeste sur la manière de faire de la politique. L’organisation pyramidale est privilégiée pour les élections législatives de 2015, quitte à abandonner une implantation territoriale plus ancrée dans la population.

Prenons l’exemple de l’assemblée de Vistalegre en octobre 2014, les militants des cercles rejettent l’hyper personnalisation du leader et réclame l’autonomie politique des cercles locaux. « Nous luttons depuis des années, nous n’avons besoin d’aucun haut dirigeant. Nous avons eu des leaders et nous n’avons rien obtenu ».

Francisco Jurado, qui travaille dans l’équipe de direction en Andalousie explique que « Podemos se dote de documents instaurant un nouveau fonctionnement, mais cette structure se superpose à celle déjà existante. Il y avait une structure informelle très dynamique et on met par-dessus une autre très rigide et très verticale. On n’enlève pas l’autre, mais on la tue. Parce que la capacité exécutive des cercles disparait, on la lui retire pour les conseils citoyens. Les cercles, sentant qu’ils ont de moins en moins de pouvoir de décision, sont donc en voie de disparition. Et aujourd’hui la participation dans les cercles a diminué de moitié par rapport à l’an dernier ».

Dans la direction de Podemos, l’opposition entre, d'une part, le pouvoir des militants et des cercles et, d'autre part, la perspective strictement institutionnelle se traduit par une divergence entre Pablo Iglesias et Pablo Echenique. L’un est légitimé directement par les trois cent quatre vingt mille inscrits des cercles Podemos, l’autre veut que le pouvoir soit rendu aux vingt mille militants actifs des cercles.

Pablo Echenique considère que le système des élections primaires est en fait complètement anti démocratique.

L’auteur s’inspire de travaux de chercheurs sur la France et le Mexique qui expliquent que les procédures de démocratie directe à l’intérieur des partis renforce en fait le pouvoir des dirigeants nationaux et régionaux. Les militants des « bases » se sentent dépossédés de leurs prérogatives militantes et se dissolvent finalement dans la masse des sympathisants transformés en électeurs. A Podemos, cette tendance est renforcée par le fait que le courant qui obtient plus de cinquante pour cent des voix obtient la totalité des postes en jeu, ce qui restreint considérablement la démocratie en interne.

Essouflement et/ou débordement

Après une période de développement fulgurant, Podemos est violemment attaqué par ceux qui risquent de perdre leurs postes d’élus. On verra la croissance d’un parti concurrent de droite, Ciudadanos, qui se développe sur les thèmes de la lutte contre la corruption et la transparence, mais sans remettre en cause les politiques néo-libérales. Son leader, Albert Rivera, est un ancien du Parti Populaire.

Les déceptions, des dirigeants nationaux comme Juan Carlos Monedero expliquent que Podemos a trop insisté sur la facette électorale et « nous avons négligé les cercles, dans le développement interne de notre formation politique, il y a deux moments où nous avons trop ressemblé aux vieux partis ».

Le manifeste « abriendo podemos », « en ouvrant nous pouvons », de juin 2015 veut revenir aux origines du mouvement. Le texte souligne que Podemos n’est plus le seul instrument du changement. Dans un certain nombre de villes des candidatures d’unité populaire renforcent les pressions pour le pluralisme et se tourner vers l’extérieur. Les cercles « doivent récupérer leur rôle d’espace de débats et de décisions politiques ». L’appel insiste sur les mesures, comme le revenu minimum universel, qui ont été abandonnées par la direction. Ou sur la nécessité de faire des alliances avec d’autres forces politiques et sociales. Les signataires, s’ils ne rejettent pas la médiatisation et les élections, insistent sur l’auto organisation des cercles. La ligne officielle de Podemos consiste à dire qu’il est la centralité politique et le candidat naturel de l'unité populaire. En fait aux échelons locaux, des militants d’Isquierda Unida et de Podemos défendent des accords entre organisations sur une ligne de candidature d’unité populaire, permettant l’exercice d’une plus grande démocratie et une liberté de choix des candidats.

La logique Podemos qui imposait de ne pas se présenter en son nom dans les élections locales pour préserver la logique nationale conduit les unités politiques de base à chercher l’autonomie, y compris par rapport à Podemos.

Les conclusions d’Héloïse Nez

Podemos a fait exploser le bipartisme entre le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) et le Parti Populaire. Certes la progression électorale est spectaculaire mais les partis traditionnels se maintiennent, surtout le Parti Populaire.

Certes il y a rajeunissement des cadres politiques, mais avec de profondes divergences entre la base et la tactique institutionnelle.

Héloïse Nez explique que « Podemos est bien devenu un nouveau parti politique qui s’inscrit dans les règles du jeu de la démocratie représentative. Il est peu probable qu’il échappe à la loi « d’airain de l’oligarchie », selon laquelle les organisations politiques se bureaucratisent à mesure qu’elles se développent et que leurs dirigeants acquièrent des savoir-faire spécifiques. Une élite est bien en train de se former au sein de Podemos et elle se confronte de plus en plus aux militants des cercles qui ont tendance à déserter l’organisation faute de pouvoir avoir un impact sur les décisions prises ».

L’auto-organisation des cercles à l’origine a été coiffée par un processus classique de détournement des aspirations du mouvement social vers une perspective strictement électorale.

Le programme de Podemos est resté très flou en particulier sur la question de l’indépendance de la Catalogne, face à la montée des indépendantismes, les résultats électoraux en Catalogne sont faibles.

L’attitude vis-à-vis d'Alexis Tsipras et l’accord conclu avec l'Union Européenne amenant la direction nationale à dire que « c’était malheureusement la seule chose qu’il pouvait faire » va poser de sérieux problèmes. Les militants d’Izquierda Anticapitalista, animateurs des cercles locaux, soutiennent le nouveau parti créé par les dissidents de Syriza, Unité Populaire, qui s’oppose aux politiques d’austérité mises en place par le gouvernement grec.

L’auteur appelle de ses vœux un changement de politique internationale, si l’Espagne était dirigée par une coalition anti austérité, elle devrait s’adresser à d’autres formations politiques, Syriza, le Bloco de Esquerda au Portugal, le Sinn Fein en Irlande ou le Scottish National Party (SNP). Ajoutons la victoire de Jérémy Corbyn opposé aux politiques d’austérité à la direction du parti travailliste britannique.

Quelques éléments de réflexion

Ce qui différencie la situation espagnole de la française, selon l’auteur, c’est l’impact de la crise économique sur les conditions de vie de la majorité de la population et de la jeunesse paupérisée. Sans doute, toutefois je ne partage pas les conclusions d’Héloïse Nez, lorsqu’elle énonce le fait qu’un mouvement du même type ne peut pas présentement avoir lieu en France, il faudrait, selon elle, attendre que le capitalisme néo-libéral s’attaque de manière plus frontale à nos conditions de vie. Plus les gens sont opprimés et plus ils deviennent révolutionnaires, c’est un prédicat, souvent utilisé par certains courants gauchistes, qui est manifestement faux. Le mouvement des indignés ne s’est pas développé à partir d’une impulsion donnée par des partis politiques ou des syndicats, mais par des groupes informels de citoyens, s’appuyant du reste sur les nouveaux moyens de communication. Un tel élément de même nature peut en France à un moment donné permettre aux masses d’intervenir sur la scène publique, non seulement pour résister, mais pour prendre en charge leurs propres problèmes. Léon Trotsky définit, dans son « histoire de la révolution russe », le processus révolutionnaire comme « l’intervention des masses en un lieu où se règlent leurs propres destinées ».

C’est très exactement ce que représentait le mouvement des indignés en Espagne. Certes la situation française devient de plus en plus mouvante, des secteurs de la population entrent en résistance contre le gouvernement, mais nous n’avons pas pour l’instant un mouvement d’ensemble pour arrêter la casse. Un tel retard s’explique par le verrouillage institutionnel et politique et par l’état de la représentation politique à « gauche » du Parti Socialiste. Je ne pose même pas la question du Parti Socialiste, sa place est dans les poubelles de l’histoire. Le mouvement des indignés espagnols a brisé l’alternance entre le PSOE et le Parti Populaire, mais aussi a permis de dépasser le frein représenté par Izquierda Unida, cartel d’appareils politiques, à l’image du Front De Gauche (FDG) français, essentiellement contrôlé par le Parti Communiste Espagnol (PCE).

Si l’émergence de Podemos a pu se faire sur la base d’une modification des rapports de force sociaux, l’intervention des indignés étant l’élément décisif, ce parti est aujourd’hui en face de vraies difficultés. Tout d’abord la faiblesse de son programme, le cercle de direction, très largement influencé par les expériences latino-américaines et par le chavisme, cherche des solutions en s’appuyant sur le capitalisme national contre le néo-libéralisme européen, tout en restant dans les structures de l’Union Européenne. Ce jeu d’équilibriste ne pourra pas durer très longtemps. Le caractère flou des positions sur la question de l’indépendance de la Catalogne les a d’ores et déjà mis en grande difficulté. L'état espagnol, issu de la guerre civile et de la dictature franquiste, s’est toujours opposé aux revendications des minorités régionales. Dans la revendication de l’indépendance de la Catalogne, il y a à la fois la volonté de se débarrasser des restes du franquisme à gauche et en même temps des mouvements indépendantistes réactionnaires défendant les intérêts d’une région riche contre les régions pauvres. La question de la constitution de la nation par le programme d’une république sociale reste entière. Podemos n’y répond pas et sa direction reste dans le flou, pour y répondre il faudrait entrer dans une logique anticapitaliste.

Le point qui va à mon sens poser le plus de problèmes dans la vie interne du mouvement est celui de la démocratie.

Nous avons eu à pâtir de cette question dans la crise du FDG français. Un cartel électoral c’est l’absence de démocratie, c’est-à-dire de contrôle des citoyens sur leur propre mouvement, ceux qui ne sont pas membres d’un appareil politique sont de fait exclus des centres de décision. Au Parti de Gauche, c’est là que cette question est apparue de la manière la plus crue et scandaleuse, exclusions, mises à l’écart et mises sous tutelle, au service d’un destin présidentiel, celui de Jean Luc Mélenchon. La démocratie, cela ne veut pas dire que le parti est une auberge espagnole, où chacun peut monter sur la table, mais qu’il est un outil et une mémoire permettant aux opprimés de régler leurs propres problèmes. L’électoralisme à tout crin de la gauche et de l’extrême gauche française nous a conduit à oublier cette chose pourtant primordiale et que nous rappelle Rosa Luxembourg, « ce qui compte avant tout, c’est l’organisation générale de notre agitation et de notre presse afin d’amener les masses laborieuses à compter de plus en plus sur leurs propres forces et sur l’action autonome et à ne plus considérer les luttes parlementaires comme l’axe central de la vie politique ».

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