Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 21:01

Les discussions sur le conflit syrien suspendues (Reuters)

Les discussions sur le conflit syrien entamées le week-end dernier à Genève ont été suspendues jusqu'au 25 février 2016, a annoncé Mercredi 3 Février 2016 l'émissaire de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Staffan de Mistura, assurant qu'elles n'avaient pas échoué mais que l'aide immédiate des pays médiateurs était nécessaire pour débloquer la situation.

« J'ai conclu franchement qu'après la première semaine de discussions préparatoires, davantage de travail devait être accompli, pas seulement de notre part mais aussi de la part des parties prenantes », a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'une réunion avec la délégation de l'opposition.

« J'ai indiqué dès le premier jour que je ne discuterais pas pour le plaisir de discuter », a ajouté le diplomate italo-suédois.

L'envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie avait annoncé Lundi Premier Février 2016 le lancement officiel de ces négociations qu'il présente comme la dernière chance de parvenir à une solution politique à la guerre civile qui a fait plus de deux cent cinquante mille morts et déplacé des millions de syriens.

Mais du côté du gouvernement syrien comme de la délégation de l'opposition, on continuait de parler de « phase préparatoire ».

Le chef de la délégation de Damas, Bachar Djaafari, a imputé Mercredi 3 Février 2016 aux représentants de l'opposition la responsabilité de cette suspension pour trois semaines.

La délégation de l'opposition, a-t-il affirmé, voulait se retirer des discussions, c'est pourquoi Staffan de Mistura a décidé d'une pause dans la troisième conférence de Genève. Bachar Djaafari a accusé l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie d'avoir donné « instruction » aux représentants de l'opposition de quitter Genève.

La suspension est une manoeuvre de « couverture politique », a-t-il poursuivi, reprochant à l'émissaire de l’ONU de « ne pas avoir dit la vérité telle qu'elle était ». Interrogé sur un retour des représentants de Damas à la date du 25 février 2016, il a répondu que cela serait débattu avec l'envoyé spécial de l’ONU.

« C'est un échec pour tout le monde à l'exception du gouvernement de la république arabe syrienne », a ajouté Bachar Djaafari.

Dans les rangs de l'opposition, Riad Hidjab, coordinateur du Haut Conseil pour les Négociations (HCN), a affirmé lui que le régime de Bachar al Assad avait tout fait pour que la troisième conférence de Genève échoue et qu'il recommencerait.

L'ancien premier ministre de Bachar al Assad, qui a fait défection durant l'été 2012, a jugé que cette « pause » donnerait à la communauté internationale une occasion de faire pression sur le régime syrien et sur la Russie, un des principaux alliés du président syrien.

Il a également prévenu que l'opposition ne reviendrait pas à Genève si la situation ne change pas sur le terrain.

Offensive des forces de Bachar al Assad

Les discussions de Genève, dans le droit fil de la résolution 2254 adoptée à l'unanimité par le conseil de sécurité de l’ONU le 18 décembre 2015, constituent la première tentative véritable de négocier une issue à la guerre civile syrienne en deux ans.

Le processus a été initié à la fin de l'année dernière par les puissances du groupe de soutien international à la Syrie (IISG), conduites par les Etats-Unis et la Russie, qui pourraient se réunir de nouveau la semaine prochaine.

Mais la poursuite des combats sur le terrain, notamment l'offensive lancée en début de semaine dans la région d'Alep par les forces fidèles à Bachar al Assad avec l'appui de l'aviation russe, n'a pas favorisé les discussions.

Réagissant à la suspension de la troisième conférence de Genève, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a jugé que cette offensive militaire avait « clairement » entravé les négociations.

Le ministre allemand a indiqué que la conférence annuelle sur la sécurité qui se tient la semaine prochaine à Munich pourrait servir de cadre à une action commune des parties prenantes.

Son homologue britannique, Philip Hammond, avait accusé en début de semaine la Russie d'attiser le confit. « Le problème, avec les russes, c'est que, pendant qu'ils parlent, ils bombardent et ils prêtent main forte à Bachar al Assad », avait-il dit Lundi Premier Février 2016 le secrétaire au Foreign Office.

A Washington, le porte-parole du département d’état, John Kirby, a estimé que les frappes aériennes russes qui perturbent l'acheminement de l'aide humanitaire en Syrie expliquaient en partie la suspension des discussions de Genève.

Partager cet article
Repost0
3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 20:48

Interdiction des manifestations à Calais (Reuters)

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé Mercredi 3 Février 2016 l'interdiction de toute manifestation susceptible de troubler l'ordre public à Calais où le mouvement islamophobe Pegida voulait défiler ce week-end.

Cette mesure vise également à éviter tout affrontement entre les soutiens des migrants installés dans la jungle et une partie de la population.

Bernard Cazeneuve a fait cette annonce après avoir reçu la maire des Républicains de Calais, Natacha Bouchart, et le président des Républicains du conseil régional de Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand, ainsi que le député socialiste du Pas-de-Calais, Yann Capet.

Cet entretien, en présence du nouveau ministre de la justice, Jean-Jacques Urvoas, avait été décidé au lendemain de la manifestation de soutien aux migrants du Samedi 23 Janvier 2016 qui avait vu un nombre important de migrants envahir le port. Un homme avait menacé des manifestants avec un fusil.

Le gouvernement a décidé « de procéder à l'interdiction de toutes les manifestations, quels que soient leurs organisateurs, qui sont susceptibles d'occasionner des troubles à l'ordre public, de telle sorte à éviter dans cette ville des affrontements qui n'ont pas lieu d'être », a dit Bernard Cazeneuve à la presse.

Xavier Bertrand avait auparavant déclaré sur France Info qu’il fallait « mettre hors d’état de nuire les agitateurs, les provocateurs que sont les No Borders qui parfois viennent dire à certains migrants d’attaquer les Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) ».

Réclamant une réponse judiciaire beaucoup plus forte, il a estimé que les provocateurs « qui ne peuvent pas bénéficier du droit d’asile doivent être reconduits à la frontière ».

Le gouvernement considère que la situation s'améliore à Calais où il n'y aurait plus que trois mille migrants espérant passer en Grande-Bretagne contre près de six mille il y a quelques mois.

Plus de deux mille trois cent personnes ont été réorientées vers des centres d'accueil à travers la France et mille six cent faux réfugiés ont été expulsés, dit-on au ministère de l’intérieur.

« On ne passe plus à Calais comme à Dunkerque et on essaie de convaincre les gens de reconsidérer leur projet migratoire en expliquant qu'ils ne pourront plus passer », explique-t-on. « On est sur une démarche qui marche ».

Partager cet article
Repost0
3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 20:43

Un campement de roms évacué à Paris (Reuters)

Plusieurs dizaines de roms, dont des enfants, ont été évacués Mercredi 3 Février 2016 d'un bidonville de la porte de Clignancourt, dans le dix-huitième arrondissement de Paris, à la suite d'une demande du propriétaire du terrain, SNCF Réseau.

Trois cents à quatre cent roms vivaient depuis plusieurs mois dans cent trente cinq cabanes de fortune sur les voies ferrées inutilisées de la ligne de la petite ceinture dans des conditions très précaires.

La préfecture a mis en avant des « risques d'incendie très forts » en raison de l'usage de poêles à bois rudimentaires, les « risques d'épidémie et les dangers pour les enfants ».

Plusieurs dizaines d'occupants avaient quitté les lieux en début de semaine en raison des rumeurs d'évacuation. Les autres seront relogés provisoirement dans des hôtels sociaux. Selon la préfecture de Paris, quatre vingt personnes ont accepté des solutions d'hébergement proposées par les services de l’état.

Amnesty International s'est indignée Mardi 2 Février 2016 de la destruction du campement, qui fait suite à une décision de justice, alors qu'aucune solution de relogement adaptée n'a été, selon elle, proposée.

Un projet de construction impliquant des habitants du bidonville, des associations et des architectes est en cours d’étude. « Il offrirait aux roms une sortie digne du bidonville et l’accès à un logement leur ouvrirait les portes de l’emploi », estime Amnesty International.

La moitié des vingt mille roms vivant en France réside en Ile-de-France.

Partager cet article
Repost0
2 février 2016 2 02 /02 /février /2016 20:35

http://www.aveclesgrecs.com/2016/02/02/le-4-fevrier-en-solidarite-avec-le-peuple-grec-grece-generale

Solidarité avec le peuple grec

Grèce générale, encore et toujours

Les syndicats grecs appellent à la grève générale interprofessionnelle, Jeudi 4 Février 2016. Ils appellent à lutter contre les réformes du troisième mémorandum imposées par la troïka et particulièrement contre « le pillage des retraites, perpétré pour assurer le remboursement de la dette odieuse, insoutenable et illégitime, qui condamne la majorité des salariés actuels à être dans l’avenir tributaires, pour leur survie, des maigres aides sociales ». Cette réforme exigée par les créanciers prévoit de nouvelles baisses des retraites, alors que quarante cinq pour cent des retraités grecs vivent sous le seuil de pauvreté.

En Grèce comme en France et ailleurs en Europe, les retraites, le droit du travail et la protection sociale doivent être défendus.

Nous appelons les travailleuses et travailleurs, toutes les citoyennes et tous les citoyens solidaires à nous rejoindre Place de la République à Paris, Jeudi 4 Février 2016 à 18 heures 30, pour un rassemblement de soutien à la grève générale en Grèce.

Partager cet article
Repost0
2 février 2016 2 02 /02 /février /2016 20:16

http://paris.demosphere.eu/rv/44401

Samedi 6 Février 2016 de 13 heures à 19 heures

Centre International de Culture Populaire (CICP)

21 ter Rue Voltaire 75 011 Paris Métro Rue-des-Boulets ou RER Nation

Débat « Les peuples d'Europe à genoux » organisé par « pour l'émancipation »

Résistances et alternatives politiques en Grèce, au Portugal et dans l'état espagnol, et perspectives dans toute l'Europe, et même en France.

L'Europe et ses politiques d'ajustement structurel, relayées par tous les gouvernements, la surpuissance des banquiers, les dénis de démocratie, la militarisation des frontières, la destruction des services publics, le nivellement par le bas de tous les droits sociaux, l'incurie sur les grandes questions écologiques et la montrée de l'extrême droite, tout cela dessine un tableau inquiétant.

Face à ce qui apparaît comme le triomphe du néo-libéralisme le plus violent, des résistances existent. Elles émergent à l'initiative des gauches radicales en Grèce, au Portugal et dans l'état espagnol. Les luttes à l'initiative du mouvement social et écologiste dessinent elles aussi des perspectives.

Pour en débattre et réfléchir ensemble.

Premier débat à 13 heures

Les gauches radicales en Europe du Sud, avec Antonis Ntavanellos, membre de la gauche ouvriere internationaliste (DEA) et d'Unité Populaire de Grèce, Miguel Urban, député européen de Podemos et membre d'Anticapitalistas, et Alda Sousa, membre du Bloco de Esquerda du Portugal

Deuxième débat à 17 heures

A la lumière de ces expériences, quelles perspectives dessinent les acteurs du mouvement social, avec Edwy Plenel, journaliste, Annick Coupé, syndicaliste, Thomas Coutrot, économiste, Juliette Rousseau, militante pour le climat, et Omar Slaouti, militant dans les quartiers populaires

Débat animé par Olivier Besancenot

Partager cet article
Repost0
2 février 2016 2 02 /02 /février /2016 19:58

Offensive de l’armée syrienne, la réunion de Genève menacée (Reuters)

Les forces gouvernementales syriennes appuyées par l'aviation russe ont poursuivi leur progression Mardi 2 Février 2016 dans la région d'Alep, la grande ville du nord-ouest de la Syrie divisée entre loyalistes et rebelles, compliquant la tâche de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui tentent d'amorcer des négociations de paix inter syriennes à Genève.

Selon l'Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) et des médias d’état syriens, les forces fidèles à Bachar al Assad ont avancé au nord-ouest d'Alep en direction de Nouboul et al Zahraa. Ces deux villages chiites, à une vingtaine de kilomètres de la ville d'Alep, sont restés fidèles au régime mais sont encerclés par les forces rebelles.

Les gains territoriaux des forces de Bachar al Assad menacent les lignes d'approvisionnement des insurgés entre la Turquie et Alep.

Cette offensive majeure, la première dans le secteur depuis l'entrée en action de l'aviation russe à la fin du mois de septembre 2015, a débuté Lundi Premier Février 2016, alors que se poursuivaient à Genève les tractations en vue de l'ouverture de « négociations de proximité » sous l'égide de l’ONU. L'envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, a certes annoncé Lundi Premier Février 2016 l'ouverture officielle de ces discussions indirectes entre les représentants du gouvernement et de l'opposition.

Mais il a été démenti Mardi 2 Février 2016 par le chef de la délégation de Damas, Bachar al Djaafari. « Les conditions formelles ne sont pas encore réunies. Nous sommes toujours dans la phase préparatoire avant le lancement officiel des négociations indirectes », a-t-il dit à la presse après deux heures et demie d'entretien avec l'émissaire onusien.

« Pour préparer ce lancement officiel, il nous faut les deux délégations, mais, dans l'autre camp, la délégation n'a pas été finalisée », a poursuivi le diplomate syrien.

Le régime et la Russie menacent le processus politique

Le Haut Conseil pour les Négociations (HCN), regroupement de groupes d'opposition et de mouvements rebelles formé au mois de décembre 2015 à Ryad, lui non plus n'est pas sur la ligne du représentant de l’ONU.

Une nouvelle rencontre qui était programmée Mardi 2 Février 2016 entre Staffan de Mistura et la délégation de l'opposition a été annulée.

« Il est évident à travers la situation actuelle que le régime et ses alliés, en particulier la Russie, sont déterminés à rejeter les efforts de l’ONU pour mettre en oeuvre le droit international », a déclaré Salim al Mouslat, porte-parole du HCN.

« Les actes du régime et de la Russie menacent gravement les premières étapes du processus politique », a-t-il ajouté.

Pour l'opposition, qui souligne que sa délégation n'est pas à Genève pour négocier mais pour tester les intentions du régime, il ne peut y avoir de discussions même indirectes tant que le gouvernement syrien bombarde des secteurs civils, maintient le blocus des villes assiégées et refuse de libérer des détenus.

Ces conditions figurent dans la résolution 2254 adoptée à l'unanimité le 18 décembre 2015 par le conseil de sécurité de l’ONU. Son douzième article demande l'accès de l'aide humanitaire aux zones assiégées et son treizième article exige l'arrêt du bombardement des populations civiles.

« Nous avons dit clairement à l'émissaire de l’ONU qu'il ne doit pas interpréter à tort les échanges que nous avons avec lui comme le début d'un processus de négociation », prévenait Lundi Premier Février 2016 Monzer Makhous, membre du HCN, avant d'insister, « nous ne sommes là que pour quelques jours. Soyons clairs, quelques jours seulement, s'il n'y a pas de progrès sur le terrain, nous partirons ».

Staffan de Mistura a souligné pour sa part qu'il appartenait aux grandes puissances impliquées dans le processus syrien de mettre en place des cessez-le-feu en Syrie.

Bataille décisive

Dans la région d'Alep, où les forces gouvernementales progressent depuis deux jours avec l'appui de l'aviation russe, l'heure n'est pas à un cessez-le-feu.

Joint par Reuters, un commandant rebelle a annoncé un déploiement de renforts, dont des missiles antichar TOW de conception américaine, l'arme la plus efficace de la rébellion syrienne fournie dans le cadre d'un programme supervisé par la Central Intelligence Agency (CIA), en vue de ce qu'il a qualifié de « bataille décisive. Nous y avons envoyé de nouveaux combattants, Mardi 2 Février 2016, des armes plus lourdes. Il y aura semble-t-il, si dieu le veut, une bataille décisive dans le nord », a dit Ahmed al Séoud, commandant de la treizième division de l'Armée Syrienne Libre (ASL).

Le secteur d'Alep et les territoires situés au nord de la deuxième ville du pays, vers la frontière turque, sont stratégiques pour les deux camps.

D'après un correspondant de la chaîne de télévision gouvernementale al Mayadine intégrée aux forces gouvernementales, plus de cent cinquante frappes aériennes ont accompagné leur progression ces deux derniers jours.

L'intervention russe, ordonnée à la fin du mois de septembre 2015 par Vladimir Poutine, a bouleversé la donne militaire en Syrie.

Dans une interview accordée la nuit dernière à Reuters, en marge d'un déplacement en Jordanie, le secrétaire britannique au Foreign Office, Philip Hammond, a accusé le président russe d'attiser le confit.

« Il m'est toujours pénible de constater que tout ce que nous entreprenons est saboté par les russes », a-t-il dit. « Le problème, avec les russes, c'est que, pendant qu'ils parlent, ils bombardent et ils prêtent main forte à Bachar al Assad ».

Partager cet article
Repost0
2 février 2016 2 02 /02 /février /2016 19:33

Cécile Duflot accuse Manuel Valls d’avoir fait disparaître la gauche (Reuters)

L'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot dénonce, dans une interview à charge contre Manuel Valls, la politique du premier ministre qu'elle accuse de puiser dans les propositions de l'extrême droite et d'avoir fait « disparaître la gauche ».

Dans cet entretien publié Mardi 2 Février 2016 sur le site de Paris Match, la députée de Paris dresse la liste des reproches qu'elle lui fait, en particulier au sujet du débat sur la déchéance de nationalité qui agite la gauche depuis plusieurs semaines.

« Il a tort dans l’analyse, tort dans l’idée que la tactique et l’habileté vont leur permettre de sortir de cette situation et tort dans la manière d’exprimer quelque chose qui s’apparente à une autorité virile dans un moment où on a besoin d’intelligence, de souplesse et de réactivité », dit-elle.

« A force de trianguler et de reprendre toutes les thématiques de la droite voire même aujourd’hui de l’extrême droite avec la déchéance, Manuel Valls a fait disparaître la gauche », juge également Cécile Duflot.

« Le mot même de gauche est abîmé », ajoute l'ancienne secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

La députée, qui a quitté son ministère du logement en mars 2014 lorsque Manuel Valls s'est installé à Matignon, n'épargne pas non plus François Hollande, dont le principal tort est de s'être « éloigné du socle de sa victoire de 2012. La responsabilité du président de la république est grande bien sûr et il pourrait faire autrement. Mais autour de lui il y a un gouvernement qui fait silence et des parlementaires qui votent le contraire de ce qu’ils pensent », selon Cécile Duflot.

Depuis que François Hollande a annoncé au mois de novembre 2015 son intention d'étendre la déchéance de nationalité aux binationaux nés français convaincus de terrorisme, le gouvernement peine à trouver un consensus sur cette question.

Partager cet article
Repost0
1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 21:05

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/01/parlementaires-rejetez-ce-texte-au-nom-de-nos-libertes_4857026_3232.html

Parlementaires, rejetez ce texte au nom de nos libertés

Lundi Premier Février 2016

La France est une république parlementaire. Sous la cinquième république, le président a certes des pouvoirs très étendus mais seuls le parlement et le peuple français peuvent modifier la constitution. Sur proposition de François Hollande, le gouvernement soumet au parlement, donc à chacun des parlementaires, un projet de loi visant à introduire dans la constitution une disposition qui légitime et autorise la déchéance de la nationalité française.

Parlementaires, ce projet de révision, ce sera sans doute l’un des votes les plus importants de toute votre vie politique. Nous demandons à chacun d’entre vous de réfléchir en conscience et, dans l’intérêt supérieur de la république et de la nation, de le rejeter.

Quel message donneriez-vous en effet aux français, d’aujourd’hui et surtout de demain, de ne mentionner dans la constitution qui s’ouvre par la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, symbole d’unité entre tous les français, notre nationalité que pour affirmer l’éventualité d’en être déchu, notamment pour de simples délits politiques ?

Dans la version d’origine, la mesure de déchéance ne s’appliquait qu’aux français possédant une autre nationalité, instituant dans le texte le plus fondamental de notre république une distinction peu compatible avec ses principes, qui a choqué.

Simple délit

Dans la version récemment amendée par le gouvernement, la déchéance s’appliquerait à tout français condamné « pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la nation ». Le premier ministre s’est aussi engagé à faire ratifier une convention internationale de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie.

La distinction entre français, selon qu’ils possèdent ou non une autre nationalité, s’inscrira donc dans la loi plutôt que dans la constitution. Un français doté d’une seule nationalité pourra cependant aussi être déchu. Car la France, en signant la convention de 1961, s’est gardé la possibilité de transformer un français en apatride si son comportement a été « de nature à porter un préjudice grave aux intérêts essentiels de l'état ».

Enfin, cette dernière version du projet de réforme constitutionnelle prévoit non pas seulement qu’un crime mais qu’un simple délit « constituant une atteinte grave à la vie de la nation » pourra conduire à une déchéance de nationalité.

Etendre une sanction aussi grave à de simples délits, catégorie la plus vaste de notre droit pénal qui englobe notamment les délits d’opinion, c’est ouvrir la porte à ce qu’un jour, pour des raisons d’opinion politique, syndicale ou de divergence d’idées avec un pouvoir autoritaire, un français puisse être déchu de sa nationalité. Le conseil d'état s’y était donc nettement opposé.

Au total, le nouveau projet du gouvernement continue de traiter inégalement les français, ouvre la voie à des situations d’apatridie et, surtout, institue dans la constitution une menace pour notre liberté politique, au fondement même de toute démocratie.

Mesures de circonstances

Depuis 1803, les règles relatives à la nationalité n’ont plus figuré dans aucune constitution de la France. Quand ces règles sont inscrites dans des constitutions étrangères, comme aux Etats-Unis, c’est seulement pour y affirmer de grands principes qui unissent, comme le droit du sol ou la naturalisation.

Nous vous demandons, Mesdames et Messieurs les parlementaires, de laisser la déchéance de notre nationalité dans le domaine législatif, dans des dispositions qui pourront continuer de varier selon l’alternance des majorités et les changements de contexte. La constitution n’est pas destinée à être le réceptacle de mesures de circonstances et c’est se tromper sur les fonctions d’une constitution que de vouloir constitutionnaliser la déchéance.

Face aux terroristes qui, cherchant à mourir en tuant, n’accordent aucune importance à leur nationalité, vous devez réaffirmer l’égalité devant la loi, les droits fondamentaux de l’homme et la liberté politique qui nous unissent et qui seuls nous feront triompher.

Premiers signataires

Jacques Attali, William Bourdon, Daniel Cohn-Bendit, Luc Ferry, Henri Leclerc, Pierre Mazeaud, Thomas Piketty, Pierre Rosanvallon

Partager cet article
Repost0
1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 20:36

http://www.humanite.fr/blogs/etre-fils-de-rouge-581472

Etre fils de rouge

Par Jean Ortiz

Vendredi 14 Août 2015

Etre fils de réfugié politique, de « rouge », de républicain espagnol, « d’étranger indésirable et dangereux », selon les décrets de mai et de novembre 1938 du gouvernement « centre-gauche » d'Edouard Daladier, m’a contraint à devenir un gamin différent des autres. Je devais me protéger d’une menace omniprésente que je ressentais comme anxiogène et que je percevais comme injuste.

Je crois être vraiment né le jour où j’ai commencé à comprendre que j’étais fils de « rouge » espagnol, fils d’un déchirement et d’une souffrance, et que j’appartenais à une communauté bien définie, très politisée, qui, d’une certaine façon, m’anormalisait. Et j’ai progressivement donné du sens, du contenu de classe et de la colère, à ce statut « entre dos aguas », « entre deux eaux », à ces pulsions contradictoires, sources aussi de fierté.

Etre fils d’exilé politique oblige en quelque sorte à s’inventer une identité, des racines chercheuses, une histoire incertaine, entre imaginaire et nécessité, et à se donner une « patrie » de valeurs, multiple, d’ici et d’ailleurs.

Mon père n’arrêtait pas de nous raconter sa guerre d’Espagne, ses maquis et ses engagements communistes, et les combats des guerrilleros en France. Il utilisait le plus souvent le « nosotros », « nous », la première personne du pluriel. On avait l’impression qu’il voulait à la fois témoigner, transmettre et mettre en garde. Il lui fallait être sur ses gardes. A la suite d’une grande rafle, « l'opération boléro-paprika », le 7 septembre 1950, montée de toutes pièces par les autorités françaises, le gouvernement de René Pléven, dont François Mitterrand était ministre, contre principalement les communistes espagnols, le Parti Communiste Espagnol (PCE), ses journaux et ses revues, sont interdits en France, des guerrilleros décorés à la Libération se retrouvent poursuivis comme « subversifs et agents de l’étranger » et des militants sont déportés et assignés à résidence en Corse et en Algérie.

En « nettoyant » le sud de la France, Paris donne des gages de bonne volonté anticommuniste à Francisco Franco, « sentinelle de l'occident », et affaiblit par là même la lutte contre le franquisme.

En décembre 1951, Paris rétablit ses relations diplomatiques avec Madrid. Les militants communistes espagnols continuent à diffuser « Mundo Obrero » clandestinement, au nez et à la barbe de la police française. Les guidons de vélo ont des ressources que les pandores ignorent.

En février 1945, pour donner de nouvelles preuves d’allégeance, Charles de Gaulle et le gouvernement provisoire interdisent la presse de l’exil républicain. Le 2 mars 1945, les unités de guerrilleros sont dissoutes. Plutôt Francisco Franco que les « rouges », circulez . La « guerre froide » fera le reste.

Dans l’exil en France, les attitudes politiques et mémorielles diffèrent. Il y a ceux qui racontent et d’autres, exilés antifascistes, également communistes, anarchistes et socialistes, parfois au sein d’une même famille, qui se murent dans la mémoire silencieuse afin de protéger leurs enfants et leurs études en pays étranger. Il faut déjà « s’intégrer ».

Renoncer à soi et à son identité. Tenter d’oublier les défaites et les abandons successifs, le vécu trop douloureux de cette guerre d’extermination. Aujourd’hui, nombreux sont leurs fils et petits-fils qui « veulent savoir » et qui s’investissent dans le travail associatif de mémoire. Le temps a passé, malgré tous les malgrés, mais il n’est jamais trop tard pour que vérité et justice adviennent.

Gamin, les récits d'Enrique, les batailles de Madrid, Belchite, Teruel et Guadalajara, le passage de l’Ebre, la « troisième brigade mixte », la « retirada », Argelès et Decazeville, la prison des grands-parents, nos sept fusillés, m’inquiétaient et me fascinaient à la fois. Je voyais Enrique comme un héros, doublé d’un « père martinet », arme à courroies destinée à stimuler l’ascenseur scolaire. Enrique me parlait en espagnol, il s’était inventé un « charagnol » pour le village, cette langue à mes yeux bizarre, qui m’était en même temps familière et étrangère. A l’heure du « classement scolaire », quelle horreur, le père inventait des citations de Vladimir Lénine pour m’obliger à être parmi « les premiers » et à recevoir un prix des mains du maire, le jour de la fête des écoles, la Saint-Jean, devant le village rassemblé. Pour Enrique, garçon de ferme esclave très jeune chez les grands propriétaires manchegos, certains se portent encore fort bien, cette volonté que les enfants de « rouge », de prolétaires et de pauvres, réussissent leurs études, relevait de la revanche de classe et d’une sorte de bras d’honneur à tous ceux, les faussement non-interventionnistes qui nous avaient reçus comme des chiens en France, dans des camps dits à l’époque « de concentration », par le ministre de l'intérieur Albert Sarraut, Argelès, Barcarès, Saint-Cyprien et Gurs, l'enfer français, des prisons de sable et de barbelés et du grillage, dans le froid de l’hiver 1939, pour ces premiers antifascistes. J’ai retrouvé des lettres du camp, bouleversantes, et de vieux cahiers de notes prises dans les « écoles » et les ateliers, que le PCE et la Jeunesse Socialiste Unifiée (JSU), en ce qui concerne mon père, organisaient clandestinement, pour que les militants internés apprennent à lire et à écrire, se cultivent et se forment. Le savoir peut libérer.

« L’éducation est le seul moyen de se débarrasser de l’esclavage », comme disait José Marti. Ce n’est que plus tard que j’ai compris le pourquoi des citations fictives « empruntées » au père fouettard Vladimir Ilitch Lénine, du type « Lenin dijo », « Lénine a dit », étudier et, pour se reposer, changer de livre. Comment aimer un tel bourreau livrophile à douze ans ?

Très jeune, j’ai donc été condamné en quelque sorte à hériter de l’histoire de ces « rouges, étrangers dangereux » en France, fliqués par l’infâme « liste S », réprimés, discriminés et contraints au travail esclave dans les GTE, ils prirent les armes les premiers et proportionnellement plus nombreux que les français. J’ai dû assumer cette histoire et la prolonger. Etre fils de « rojo », de l’exil politique, m’a condamné à une certaine relégation, à une colère permanente, à une exigence dans l’engagement et à une différence assumée et revendiquée, alors que le droit à la différence n’est que toléré. J’ai donc peu à peu construit mon récit à partir d’un éclatement du « moi » et d’une sorte de marginalité contrainte et volontaire.

Ce récit, cette mémoire historique, sont étroitement liés à mon milieu social et à ma génétique, fils de prolétaire espagnol communiste. Ce sont mes deux fils rouges et ma filiation sociale, culturelle et politique, dans un entre-deux géographique et personnel. Je n’étais pas tout à fait français alors que j’étais né dans un village tarnais, rouge de surcroît, Labastide-Rouairoux, où le maire socialiste fit appel aux Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) contre les travailleurs lors de la grande grève textile de 1960. J’y ai connu les luttes partagées en commun, la soupe populaire, les assemblées générales au kiosque sur la place, et la Confédération Générale du Travail (CGT) de Benoît Frachon, Georges Séguy et Henri Krasucki, qui était alors un outil puissant d’intégration et de solidarité.

Dans cet environnement de classe, je percevais et assumais ma différence, tout en la contenant. Un mélange fait de culpabilisation, de force et de fierté rouge. « El orgullo comunista », la satisfaction d’être communiste. La crise et le racisme n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui, certes, mais, dans la cour de récréation, mes poings ont souvent paré au « putain d'espagnol qui vient en France manger le pain des français ». Nous étions les « barbares » de l’époque.

Les puissants attisaient la guerre entre pauvres, mais il y avait du boulot pour tous. Un jour, humiliation suprême, ce vieux « « hussard de la république » d’instituteur me condamna à m’agenouiller sur une règle pour avoir bousculé un élève qui m’avait traité de sale « espingouin » ou de « gavach », je ne sais plus . C'était déjà le monde à l’envers, les boucs émissaires, la criminalisation des pauvres, les classes dangereuses et les « étrangers », Calais-Argelès. Le monde est plein d’étrangers, Argelès-Calais.

Ce curriculum vitae de « fils de rouge », cette nostalgie d’avenir, me propulsent toujours et ne me poussent guère au consensus, ni à l’eau tiède, ni au plan de carrière, ni à m’intégrer au « système ». Le pire, c’est lorsque les révolutionnaires sont assimilés au « système ». A Labastide-Rouairoux, l’adhésion et le militantisme au Parti Communiste Français (PCF), le parti anticapitaliste qui structurait mon village ouvrier, en Occitanie ouvrière, créaient du lien, de la solidarité et de la conscience de classe, aller au communisme, lire « l’Humanité », c’était naturel. Fils de pauvres, nous étions la plupart conscients du pourquoi de l’être.

L’exemplarité du mouvement ouvrier de ce village de grandes colères prolétaires a façonné des générations de rebelles. Je me souviens, Roger, Elie, Maria, Michel, Henri et Jacques. Aujourd’hui les usines textile ont fermé, sacrifiées sur l’autel de l'Europe et de la mondialisation, beaucoup d'anciens rebelles ont vieilli, surtout en renonçant à leurs idéaux, la classe ouvrière repose au cimetière, le village se meurt et le Front National cartonne sur les cendres de l’espoir. Le dernier républicain espagnol était Enrique l’étranger.

Fils de « rojo », j’ai hérité de cette république espagnole exilée et de ma bastide prolétaire, toutes deux rouges, une aversion viscérale des fascistes, des « bourgeois », des faux-culs, des collaborateurs, des jaunes, des politicards de la lutte des places et des « toca manetas », les poignées de mains compulsives, et de la « gauche de droite », toujours prête pour aller à Canossa, à Munich, à Maastricht où à Lisbonne. Avec le temps, contrairement à ce que l’on dit souvent, je n’ai pas versé, ou pu verser, dans la sagesse. Devenir sage, quel naufrage. La crise d’adolescence et la révolutionnite, à plus de soixante rives, c’est terrible, contagieux et incontrôlable, mais tellement chouette.

Partager cet article
Repost0
1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 19:57

http://www.essonneinfo.fr/91-essonne-info/87028

Les migrants au coeur de l’actualité

Par Féliciane Barré

Lundi 28 décembre 2015

L’année 2015 s’achève. Une année remplie en évènements tragiques mais aussi en actualités sensibles pour notre pays. Les migrants ont, d’ailleurs, eu une grande place dans les médias.

Bien que le début d’année fut calme sur ce sujet, il a pourtant beaucoup fait parler. Quel devenir pour les migrants ? Qui sont-ils ? Pourquoi viennent-ils ? Un grand nombre de questions que se posaient les essonniens avec l’arrivée des migrants en Essonne. En effet, suite au démantèlement d’un camp de migrants à Paris le 2 juin 2015, certains avaient été transférés dans des hébergements d’urgence en Essonne.

Ce ne sont pas moins de trois cent quatre vingt migrants qui avaient été séparés et redirigés vers ces hébergements sociaux. Certains d’entre eux, trente six au total, avaient été envoyés vers un hôtel dans la zone d’activité de Courcouronnes.

On pouvait y rencontrer des nigériens, des érythréens et des soudanais. Tous cherchaient un nouvel espoir en fuyant une dictature trop difficile à supporter. C’était le cas d’un jeune soudanais. Suite à ces arrivées sur le territoire de l’Essonne, les maires étaient désemparés surtout par un manque d’informations. Ces derniers s’interrogeaient notamment sur l’avenir très opaque de ces réfugiés placés dans ces hébergements d’urgence donc provisoires.

Une arrivée compliquée

Après des arrivées au mois de juin 2015, c’est au mois d’octobre que cent trente migrants sont venus sur le territoire essonnien, à Champcueil plus précisément. C’est dans un centre du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) qu’ils ont été accueillis. C’est avant tout une histoire d’hommes perdus dans ce nouveau pays. Au-delà de toutes les polémiques autour d’eux, ce sont des personnes simples arrivées, pour la plupart, par la mer, un périple pour arriver jusqu’ici. Ils étaient à la recherche d’un nouveau départ et d’une nouvelle vie en France.

Cependant, cette arrivée s’apparente à une désillusion, notamment sur les conditions d’accueil. Mal desservi par les transports en commun, faire les démarches administratives fut un moment long et fastidieux pour ces hommes.

Après la désillusion, la colère prend le dessus. Ainsi, début novembre 2015, quelques dizaines de migrants ont manifesté pour dénoncer de mauvaises conditions d’accueil. Manque d’eau potable et manque de soutien pour entamer les démarches de demande d’asile, les migrants crient à l’aide. Suite à cette manifestation, le milieu associatif est parvenu à obtenir un rendez-vous avec la préfecture de l’Essonne, avant tout pour améliorer leur condition de vie. Les accusations par les migrants et les associations ne plaisent pas au CICR qui assure que les missions en terme de santé sont remplies et justifie que tout est très bien sur le site d’accueil.

Avis que la préfecture de l’Essonne partage puisque aucune autre proposition de site n’a été faite.

Bref, le sujet des migrants reste sensible et s’avère une source de discorde dans le milieu politique, mais également pour la population.

Que va-t-il advenir des migrants ? Quelles solutions pourront être apportées ? Autant de questions qui restent aujourd’hui sans réponses.

Partager cet article
Repost0