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30 avril 2023 7 30 /04 /avril /2023 15:19

 

 

https://www.change.org/p/basta-attacchi-a-chi-denuncia-le-verit%C3%A0-dello-stato-d-israele-dd105706-0784-4d5f-b205-dbd00fb28323

 

Pétition pour la défense de Francesca Albanese et de Tina Marinari

Les organisations humanitaires, politiques, religieuses et culturelles, qui ont signé ce document, dans le respect des valeurs inscrites dans notre constitution et dans la charte des droits internationaux, dénoncent et demandent de mettre fin à la campagne médiatique de dénigrement menée contre ceux qui, occupant des postes institutionnels internationaux ou étant militants d’Organisations Non Gouvernementales (ONG), ont osé porter à l'attention générale le rôle et la politique répressive du gouvernement d'Israël contre le peuple palestinien.

Ce n'est pas à partir de maintenant que le pire sionisme de droite, colonialiste et raciste, désormais fermement au pouvoir en Israël, fait rage contre quiconque ose remettre en cause la démocratie de l’état d'Israël qui, en réalité, n'a rien à voir avec le peuple juif démocratique et antisioniste vivant à l'intérieur et à l'extérieur de ces territoires.

Les accusations infâmes d'antisémitisme, utilisées par les leaders et les partisans du mouvement sioniste contre le rapporteur spécial de l'Organisation des Nations Unies (ONU) pour les Territoires Palestiniens Occupés (TPO), l'avocate italienne Francesca Albanese, et contre le docteur Tina Marinari, coordinatrice des campagnes d’Amnesty International Italie pour la défense des droits internationaux et démocratiques, offensent avant tout le sentiment religieux juif de ce peuple.

Elles sont accusées d’avoir documenté et dénoncé les politiques utilisées pour imposer l'occupation militaire de la terre de Palestine. Cette politique est pourtant quotidiennement confirmée par l'usage indiscriminé de tous les moyens coercitifs que chaque armée d'occupation a toujours déployés pour imposer la volonté des colons aux peuples occupés et par le régime d'apartheid qui opprime le peuple palestinien.

C'est dans les colonnes du Giornale du 18 avril 2023 que Fiamma Nirenstein, qui n'a jamais caché ses sympathies politiques de droite, accuse Francesca Albanese d'antisémitisme, demandant explicitement sa destitution de l'ONU, arguant que l’armée israélienne depuis 1967 défend, contre les terroristes arabes, le droit sacro-saint des colons à reprendre, deux mille ans plus tard, la terre qui leur appartient par volonté divine, comme il est écrit dans la Bible.

Fiamma Nirenstein plaide en faveur de la censure faite à l'ONU par les quatre mille avocats de l’International Legal Forum (ILF), une organisation basée à Tel-Aviv, avec des succursales dans de nombreux pays occidentaux. Cette campagne de dénigrement est également renforcée par les déclarations du ministre israélien des affaires de la diaspora et de l'antisémitisme, Amichai Chikli, qui affirme que « le mandat de Francesca Albanese est de protéger les droits humains fondamentaux de tous et d'exercer un traitement égal pour tous les états membres et il n’est pas de répandre la haine, l'antisémitisme et l'incitation à la violence ». Amichai Chikli demande la destitution de Francesca Albanese dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et au Haut-Commissaire aux Droits Humains (HCDH), Volker Türk, et publiée par le Jerusalem Post du 19 avril 2023.

L'utilisation instrumentale de l'accusation d'antisémitisme, et en particulier de l'immense tragédie de l’holocauste qui a impliqué l'ensemble du peuple juif, ne repose sur aucune preuve et elle a pour seule fonction politique de défendre l’apartheid colonial et systématique que l’état d'Israël applique au peuple palestinien, avec une escalade dangereuse, imputable au gouvernement d'extrême droite actuel, qui risque de mettre gravement en danger l'existence même d'Israël.

Qu'il suffise d'observer la recrudescence des violences survenues ces derniers jours à l'occasion de Pâques, notamment contre les minorités chrétiennes orthodoxes et contre les minorités chrétiennes, violences largement dénoncées par Pierbattista Pizzaballa, patriarche de Jérusalem.

L'attaque contre Francesca Albanese et Tina Marinari est inacceptable, notamment en raison de l'importance des organisations auxquelles elles appartiennent, visant à défendre le droit international, l'ONU, et actives dans le domaine humanitaire et démocratique, Amnesty International. Tout notre respect va à ces organisations.

Un respect que, à l'inverse, l’état d'Israël n'a jamais manifesté, comme le confirme non seulement l'échec d'Israël à mettre en œuvre les innombrables résolutions de l'ONU contre la politique d'expansion coloniale, mais aussi la violation continue du droit international, également vilipendée par le bombardement préventif d'un état souverain comme la Syrie, sans même la dignité politique de déclarer la guerre, mais avec une agression lâche et imprudente.

La vérité est que, après des années de recherche, de travail et d'analyse, tant le rapport contre l'apartheid d'Amnesty International, présenté par le docteur Tina Marinari, que celui produit pour l'ONU par Francesca Albanese, ont mis en évidence que les autorités israéliennes doivent être appelées à rendre des comptes pour le crime d'apartheid contre les palestiniens.

Les migrations, les déplacements forcés, les restrictions drastiques de mouvement et le déni de nationalité et de citoyenneté des palestiniens mettent en évidence le système d'oppression et de domination de la population palestinienne par Israël. Ce sont des actes qui alimentent un système qui constitue l'apartheid, qui est fondé sur des violations des droits humains et qui est un crime contre l'humanité défini par le statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI) et la convention contre l'apartheid.

La charte de l'ONU affirme clairement que tout peuple, y compris le peuple palestinien, a le droit de résister à une invasion étrangère et que ce ne peut être l'envahisseur qui décide si la résistance est légitime, à commencer par celle non violente du Boycott, du Désinvestissement et des Sanctions (BDS) promu par la société civile.

C'est pourquoi le moment est venu non seulement pour les médias, mais pour toute la société démocratique, d'ouvrir les yeux sur la vérité et d'agir pour que les abus cessent au plus vite, ce qui ne peut se produire que si les droits du peuple palestinien sont reconnus et pratiqués, y compris le droit au retour des réfugiés, tout comme les droits du peuple israélien sont reconnus.

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29 avril 2023 6 29 /04 /avril /2023 14:30

 

 

https://justpaste.it/8f2dj

 

L’ordre républicain d’Emmanuel Macron

Par Jacques Rancière

Dans les dernières semaines, Emmanuel Macron et ses ministres ont sciemment franchi trois lignes rouges devant lesquelles ses prédécesseurs s’étaient arrêtés. Ils ont d’abord imposé une loi que le parlement n’a pas votée et dont l’impopularité est manifeste. Ils ont ensuite apporté leur appui inconditionnel aux formes les plus violentes de la répression policière. Ils ont enfin, pour répondre aux critiques de la Ligue des Droits Humains (LDH), laissé entendre que les associations d’intérêt public pouvaient voir leurs subventions supprimées, si elles critiquaient l’action gouvernementale.

De toute évidence, ces trois franchissements font système et permettent de voir assez précisément la nature du pouvoir qui nous gouverne. Le premier a, bien sûr, frappé par contraste avec l’attitude adoptée par Jacques Chirac pendant les grèves de 1995 et par Nicolas Sarkozy pendant le mouvement contre le Contrat Première Embauche (CPE) en 2006. Ni l’un ni l’autre n’avaient une fibre sociale très prononcée. Le premier avait été élu sur un programme de reconquête de la droite et le second avait annoncé la couleur en déclarant vouloir mettre la France au travail.

Ils avaient pourtant estimé tous les deux qu’il n’était pas possible de faire passer une loi modifiant le monde du travail qui était massivement rejetée par les intéressés eux-mêmes. En tant que politiciens à l’ancienne mode, ils s’estimaient encore redevables envers un sujet nommé le peuple, un sujet vivant qui ne se limitait pas au décompte électoral et dont il n’était pas possible d’ignorer la voix exprimée par l’action syndicale, les mouvements de masse dans les rues et les réactions de l’opinion publique. C’est ainsi qu’en 2006 la loi votée par le parlement ne fut pas promulguée.

De toute évidence, Emmanuel Macron ne partage plus cette naïveté. Il ne croit plus que, en sus du décompte des bulletins de vote, il existe encore quelque chose comme le peuple dont il ait à se soucier. Karl Marx disait, avec quelque exagération à l’époque, que les états et leurs chefs n’étaient que les agents des affaires du capitalisme international. Emmanuel Macron est peut-être le premier chef d’état chez nous à vérifier exactement ce diagnostic. Il est décidé à appliquer jusqu’au bout le programme dont il est chargé, le programme de la contre-révolution néo-conservatrice qui, depuis Margaret Thatcher, vise à détruire tous les vestiges de l’état social mais aussi toutes les formes de contre-pouvoir issues du monde du travail pour assurer le triomphe d’un capitalisme absolutisé soumettant toutes les formes de vie sociale à la seule loi du marché.

Cette offensive s’est donné un nom, celui de néo-libéralisme qui a alimenté toutes sortes de confusions et de complaisances. À en croire ses champions, mais aussi bon nombre de ceux qui croient le combattre, ce mot de libéralisme signifierait simplement l’application de la loi économique du laisser-faire et du laisser-passer et la limitation des pouvoirs de l’état qui se contenterait de simples tâches de gestion, en se dispensant de toute intervention contraignante dans la vie publique. Certains esprits, qui se croient forts, y ajoutent que la liberté de la circulation des biens et le libéralisme de l’état facilitateur plutôt que répressif s’accorderaient harmonieusement avec les mœurs et l’état d’esprit de sujets désormais soucieux de leurs seules libertés individuelles.

Pourtant, cette fable du libéralisme permissif a été démentie dès le début par les charges de la police montée lancées en 1984 par Margaret Thatcher dans la bataille d’Orgreave, une bataille destinée non seulement à imposer la fermeture des mines, mais à démontrer aux syndicalistes ouvriers qu’ils n’avaient pas leur mot à dire sur l’organisation économique du pays. There Is No Alternative (TINA) veut aussi dire taisez-vous. Le programme d’imposition du capitalisme absolu n’est en rien libéral. C’est un programme guerrier de destruction de tout ce qui fait obstacle à la loi du profit, usines, organisations ouvrières, lois sociales, traditions de luttes ouvrières et traditions démocratiques.

L’état réduit à sa plus simple expression n’est pas l’état gestionnaire, c’est l’état policier. Le cas d’Emmanuel Macron et de son gouvernement est à cet égard exemplaire. Il n’a rien à discuter ni avec l’opposition parlementaire, ni avec les centrales syndicales, ni avec les millions de manifestants. Il n’a que faire d’être désapprouvé par l’opinion publique. Il lui suffit d’être obéi et la seule force qui lui semble requise pour ceci, la seule sur laquelle son gouvernement peut en définitive s’appuyer, c’est celle qui a pour tâche propre de contraindre à l’obéissance, c’est la force policière.

C’est la cause du franchissement de la seconde ligne rouge. Les gouvernements de droite qui avaient précédé Emmanuel Macron avaient tacitement ou explicitement respecté deux règles. La première règle était que la répression policière des manifestations ne devait pas tuer. La seconde règle était que le gouvernement était en tort lorsque la volonté d’imposer sa politique avait pour conséquence la mort de ceux qui s’y opposaient. C’était la double règle à laquelle s’était soumise en 1986 le gouvernement de Jacques Chirac après la mort de Malik Oussekine battu à mort par une brigade volante lors des manifestations contre la loi instaurant la sélection dans l’enseignement supérieur. Non seulement les brigades volantes avaient été dissoutes, mais la loi elle-même avait été retirée.

Cette doctrine est clairement dépassée. Les brigades volantes, recréées pour réprimer la révolte des Gilets Jaunes, ont été utilisées résolument pour réprimer les manifestants à Paris et à Sainte-Soline où l’une des victimes est encore entre la vie et la mort. Surtout, toutes les déclarations des autorités concordent pour dire qu’il n’y a plus de ligne rouge. Loin d’être la preuve des excès auxquels conduit l’acharnement à défendre une réforme impopulaire, les actions musclées des Brigades de Répression de l’Action Violente Motorisée (BRAVM) sont la légitime défense de l’ordre républicain, c’est-à-dire de l’ordre gouvernemental qui veut à tout prix imposer cette réforme, et ceux qui se rendent à des manifestations toujours susceptibles de dégénérer sont seuls responsables des coups qu’ils peuvent recevoir.

C’est aussi pourquoi aucune critique de l’action des Forces De l’Ordre (FDO) n’est plus recevable et notre gouvernement a cru bon de franchir une troisième ligne rouge en s’en prenant à la LDH, que ses prédécesseurs avaient généralement eu la prudence de ne pas attaquer de front, parce que son nom même symbolise la défense des principes de l’état de droit qui s’impose à tout gouvernement de droite comme de gauche.

Les observateurs de la LDH se sont en effet permis de mettre en cause les obstacles mis par les FDO à l’évacuation des blessés. Cela a suffi pour que le ministre de l’intérieur s’interroge sur le droit de la LDH à recevoir des subsides publics, mais ce n’est pas simplement la réaction du chef de la police à la mise en cause de ses subordonnés. Notre très socialiste première ministre a mis les points sur les i. La réaction de la LDH devant l’ampleur de la répression policière à Sainte-Soline confirme l’attitude antirépublicaine qui avait fait de la LDH une complice de l’islamisme radical. Après s’être en effet interrogée sur la validité des diverses lois restrictives de la liberté individuelle qui proscrivaient certains habillements ou qui interdisaient de se couvrir le visage dans les lieux publics, elle s’était émue des dispositions de la loi confortant les principes de la république qui restreignent de fait la liberté d’association. En bref, le péché de la LDH comme de tous ceux qui se demandent si notre police respecte bien les droits humains est de ne pas être une bonne républicaine.

Nous nous tromperions si nous voyons dans les propos d’Élisabeth Borne un argument de circonstance. Ils sont l’aboutissement logique de cette philosophie dite républicaine qui est la version intellectuelle de la révolution néo-conservatrice dont son gouvernement applique le programme économique. Les philosophes républicains nous ont avertis que les droits humains, jadis célébrés au nom de la lutte contre le totalitarisme, n’étaient pas si bons que cela. Ils servent en fait la cause de l’ennemi qui menace le lien social, l’individualisme démocratique de masse qui dissout les grandes valeurs collectives au nom des particularismes.

Cet appel à l’universalisme républicain contre les droits abusifs des particuliers a vite trouvé sa cible privilégiée, les français de confession musulmane et notamment ces jeunes lycéennes qui revendiquaient le droit d’avoir la tête couverte à l’école. Les gouvernements ont déterré contre elle la vieille valeur républicaine de la laïcité. Celle-ci signifiait naguère que l’état ne devait pas subventionner l’enseignement religieux. Maintenant qu’il le subventionne de fait, elle acquiert un sens tout nouveau et elle se met à signifier l’obligation d’avoir la tête découverte, principe que contredisent également les jeunes lycéennes porteuses du foulard et les activistes porteurs de la capuche, du masque ou du foulard, dans les manifestations.

Dans le même temps, un intellectuel républicain invente le terme d’islamo-gauchisme pour faire l’amalgame entre la défense des droits bafoués du peuple palestinien et le terrorisme islamiste. Cet amalgame s’impose entre revendication des droits, radicalisme politique, extrémisme religieux et terrorisme. Certains auraient voulu en 2006 interdire, en même temps, le port du foulard et l'expression d’idées politiques à l’école. En 2010, en revanche, l’interdiction de cacher son visage dans l’espace public permet l’assimilation de la femme porteuse de la burqa, du manifestant porteur de foulard et de la terroriste cachant des bombes sous son voile.

C’est aux ministres d’Emmanuel Macron que revient le mérite de deux avancées dans l’amalgame républicain, la grande campagne contre l’islamo-gauchisme à l’université et la loi pour conforter les principes de la république qui, sous couvert de lutte contre le terrorisme islamique, soumet l’autorisation des associations à des contrats d’engagement républicain suffisamment vagues pour pouvoir être tournés contre elles. C’est dans cette droite ligne que s’inscrivent les menaces contre la LDH.

Certains pensaient que les rigueurs de la discipline républicaine étaient réservées aux populations musulmanes issues de l’immigration. Il apparaît maintenant qu’elles visent bien plus largement tous ceux qui s’opposent à l’ordre républicain tel que le conçoivent nos dirigeants. L’idéologie républicaine que certains essaient encore par des jongleries diverses d’associer à des valeurs universalistes, égalitaires et féministes, n’est que l’idéologie officielle de l’ordre policier destiné à assurer le triomphe du capitalisme absolu.

C’est le moment de se le rappeler. Il n’y a pas en France une tradition républicaine, mais il y a deux traditions républicaines. En 1848 déjà, il y avait la république tout court, celle des royalistes, et la république démocratique et sociale, écrasée par la première sur les barricades du mois de juin 1848, exclue du vote par la loi électorale de 1850 puis à nouveau écrasée par la force au mois de décembre 1851. En 1871, c’est la république des Versaillais qui noyait à son tour dans le sang la république ouvrière de la Commune de Paris. Emmanuel Macron, ses ministres et ses idéologues, n’ont sans doute aucune intention meurtrière, mais ils ont clairement choisi leur république.

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29 avril 2023 6 29 /04 /avril /2023 13:42

 

 

https://www.reuters.com/article/ukraine-crise-poutine-actifs-idFRL8N36T5GA

 

Le Kremlin menace de saisir davantage d'actifs d'entreprises occidentales (Reuters)

Le Kremlin a menacé de saisir davantage d’actifs étrangers en réponse aux mesures prises par les pays occidentaux contre des entreprises russes, Mercredi 26 Avril 2023, après avoir pris temporairement le contrôle de deux sociétés européennes.

Le président Vladimir Poutine a signé Mardi 25 Avril 2023 un décret ordonnant la saisie temporaire des actifs de l’entreprise finlandaise Fortum et de l’entreprise allemande Uniper en Russie.

Fortum, Uniper, dont la filiale russe Unipro est concernée, le gouvernement allemand et le gouvernement finlandais ont dit étudier les implications de cette mesure.

Moscou a vivement réagi à des informations de presse selon lesquelles les pays membres du groupe des sept étudieraient la possibilité d’interdire pratiquement toutes les exportations à destination de la Russie afin de limiter les capacités de cette dernière à poursuivre la guerre en Ukraine.

L’Union Européenne étudie de son côté les moyens d’utiliser les avoirs russes gelés sur son territoire pour financer la reconstruction de l’Ukraine. L'Allemagne a nationalisé en 2022 une ancienne filiale de Gazprom pour éviter une aggravation de la crise gazière.

« Le décret est une réponse aux actions agressives des pays inamicaux. Cette initiative répond aux initiatives des gouvernements occidentaux contre les actifs des sociétés russes. Le texte signé par Vladimir Poutine ne concerne pas la question de la propriété, il ne prive pas les propriétaires de leurs actifs, parce que la gestion extérieure est temporaire, et il signifie simplement que les propriétaires ne sont plus autorisés à prendre des décisions. Le principal objectif du décret et de constituer un fonds de compensation en vue de l’application d’éventuelles mesures de réciprocité », a dit le porte-parole du Kremlin, qui s’est jusqu’alors employé à convaincre les entreprises étrangères qui n’ont pas encore quitté la Russie à y rester.

Uniper détient quatre-vingt-quatre pour cent du capital d’Unipro, qui gère cinq centrales électriques en Russie et qui emploie quatre mille trois cent personnes.

L’état finlandais, qui vient de rejoindre l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) malgré les mises en garde de Moscou, détient une participation majoritaire dans Fortum. Sa filiale russe gère sept centrales thermiques et des parcs éoliens et solaires, d’une valeur estimée à un milliard sept cent millions d’euros à la fin de l’année 2022.

Les deux sociétés cherchent depuis un moment à se retirer de Russie. Au mois de février 2023, Uniper a valorisé Unipro à un euro, signe qu’elle n’espère pas pouvoir vendre sa filiale. Fortum avait également dit s’attendre à être expropriée.

L’initiative du Kremlin complique encore la tâche des entreprises qui n’ont pas encore réussi à quitter le marché russe, au risque croissant de tout perdre.

L’allemande Wintershall Dea, qui détient des participations dans plusieurs coentreprises avec Gazprom, a jugé que la politique de Moscou en la matière était devenue imprévisible et qu’elle n’était plus fiable.

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29 avril 2023 6 29 /04 /avril /2023 10:58

 

 

https://www.fasti.org/Despentes-Ernaux-Poutou-Pourquoi-nous-nous-opposons-a-l-operation-Wuambushu-a

https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/despentes-medine-ernaux-poutou-pourquoi-nous-nous-opposons-a-loperation-wuambushu-a-mayotte-20230426_73B5LHJT3JGONCEPDOEMW6O7JA/

 

Pourquoi nous nous opposons à l’opération Wuambushu à Mayotte

Une centaine de personnalités et d’organisations estiment que l’opération de police qui devrait reprendre à Mayotte témoigne d’un durcissement autoritaire du gouvernement qui se sert du Département d’Outre-Mer (DOM) comme d’un laboratoire pour sa prochaine loi immigration.

Lundi 24 Avril 2023, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et le gouvernement français ont décidé de lancer une violente opération contre les résidents de Mayotte provenant d’autres îles des Comores. Nommée opération Wuambushu, celle-ci a été validée discrètement par Emmanuel Macron en conseil de défense au nom de la lutte contre la délinquance et contre l’habitat informel.

L’opération Wuambushu, ce sont quatre cent expulsions quotidiennes pour un total de vingt-quatre mille expulsions sur deux mois et la destruction de dix pour cent de l’habitat informel de l’île par jour. L’état français cherche ainsi à jeter à la rue et à expulser des milliers de personnes. Pour l’occasion, cinq cent dix policiers supplémentaires ont été envoyés en renfort, avec parmi eux des policiers de la huitième Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) ou de l’ERIS pour appuyer le RAID et le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) qui sont déjà sur place.

Mardi 25 Avril 2023, l’opération a été temporairement freinée à Kongou, dans le bidonville du Talus, par la décision du tribunal judiciaire de Mayotte qui a suspendu la destruction du quartier pour cause, entre autres, d’absences de garanties de relogement présentées par l’état. Cette décision n’arrête pas pour autant l’opération, l’état ayant réaffirmé sa volonté de la mener à bien. En réalité, celui-ci compte sur l’impossibilité quasi-totale et systématique de saisir un juge pour pouvoir agir au mépris de tout cadre légal.

Avec le lancement de Wuambushu, c’est à un déferlement de violences auquel il faut se préparer, dans le cadre d’une opération militaro-policière qui s’inscrit dans la continuité du durcissement autoritaire du gouvernement et de sa répression violente des étrangers. Les interventions policières ont d’ailleurs commencé Dimanche 23 Avril 2023 par un déploiement de la huitième CRS autour de Tsoundzou, au cours duquel l’unité de police a utilisé près de six cent cinquante grenades lacrymogènes et tiré à balles réelles avec des pistolets automatiques.

L’ampleur de l’offensive est par ailleurs justifiée par un discours d’extrême droite, faisant des comoriens et des étrangers les coupables de la situation sociale sur l’île et de tous les maux qui frappent ses habitants. Les propos xénophobes anti-comoriens de la part de députés et des élus locaux se déchaînent et ils ont franchi un cap dans l’horreur avec la récente sortie du premier vice-président du département de Mayotte qui a appelé au meurtre de jeunes immigrés. La violence de cette rhétorique masque la réalité d’un territoire où soixante-dix-sept pour cent des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et où le taux de chômage atteint les trente pour cent et elle masque l’origine de cette misère.

La France est pourtant responsable historiquement d’une situation schizophrénique depuis qu’elle a arraché Mayotte à l’archipel des Comores au milieu des années 1970 pour conserver des positions dans l’Océan Indien.

Depuis 1976, une vingtaine de résolutions de l’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont affirmé la souveraineté des Comores sur l’île de Mayotte, restée officiellement sous domination française.

Le nouvel état comorien indépendant amputé s’est retrouvé aux prises avec une politique néocoloniale caricaturale qui a laissé ce pays exsangue, tandis que la politique permanente de division des communautés, consubstantielles du colonialisme, a ancré de plus en plus la société mahoraise à la France, faisant de l’île un Territoire d’Outre-Mer (TOM), puis un DOM.

L’état français a en parallèle continuellement durci sa politique migratoire et les conditions d’accueil des étrangers et en particulier des comoriens des autres îles, mise en place du visa d’Edouard Balladur par Charles Pasqua en 1995, réduction des délais de demande d’asile à sept jours et durcissement du droit du sol. Ces lois d’exception ont donné lieu à une chasse aux sans-papiers, qui viennent et reviennent sur des embarcations de fortune, prenant des risques démesurés et créant un véritable cimetière marin entre Mayotte et l’île voisine d’Anjouan. Selon un rapport du Sénat, entre 1995 et 2012, sept mille à dix mille personnes sont mortes en tentant de rejoindre Mayotte, ces données n’étant pas actualisées en raison d’une politique délibérée de dissimulation du nombre des morts.

Nous dénonçons fermement l’opération Wuambushu. Cette démonstration de force sécuritaire ne fera qu’aggraver une situation déjà dramatique et qu’offrir à l’état un laboratoire pour sa politique migratoire qui sera encore durcie avec la prochaine loi contre l’immigration. Le combat contre l’opération Wuambushu est indissociable de la lutte pour faire reculer l’offensive autoritaire en cours. Il est donc fondamental que l’ensemble des organisations du mouvement social s’en emparent et se mobilisent Samedi 29 Avril 2023, prochaine date de manifestation contre le futur projet de loi du gouvernement français contre l’immigration.

Premiers signataires

Alexis Antonioli, Etienne Balibar, Virginie Despentes, Annie Ernaux, Anasse Kazib, Philippe Poutou, Anzoumane Sissoko, Assa Traoré, Aminata Dramane Traoré, Françoise Vergès, Saïd Bouamama, Houria Bouteldja, Youcef Brakni, Sébastien Budgen, Françoise Cotta, Alexis Cukier, Laurence de Cock, Eric Fassin, Bernard Friot, Adèle Haenel, Cédric Herrou,

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29 avril 2023 6 29 /04 /avril /2023 10:25

 

 

http://robertduguetarchives.fr/

 

Publication des archives de Rassembler A Gauche (RAG)

Par Robert Duguet

La campagne du non à l'Europe libérale de Maastricht en 1992 fut menée à l'initiative d'un groupe de cadres de la Gauche Socialiste et de militants communistes en Essonne, avec le soutien du Parti Communiste Français (PCF).

A l'époque, Jean Luc Mélenchon, Maire Noëlle Lienemann et Julien Dray, faisaient campagne pour le oui au référendum pour l’Europe de Maastricht. Cette affiche fut le véritable point de départ de la constitution du collectif pour Rassembler A Gauche qui appliqua sa ligne de refus de l'Europe libérale.

L'histoire a démontré depuis que l'attente du volet social, justifiant le oui, ne s'est jamais matérialisé, confirmant que nous avions raison de mener ce combat. RAG exista comme unité politique de 1992 à 2003. Les militants qui l'ont fait vivre portaient une exigence, celle d'un Front De Gauche (FDG) large et démocratique qui devait commencer à se matérialiser à partir de la sortie du Parti Socialiste des militants de l'association Pour la République Sociale (PRS) de Jean Luc Mélenchon et de la constitution du Parti de Gauche en 2008. Sortis du Parti Socialiste au moment du référendum de Maastricht, nous avons contribué avec nos petits moyens, à ouvrir cette voie, face aussi à une Gauche Socialiste qui à l'époque n'en voulait pas. Ce que les appareils constituant le Front de Gauche de 2008 feront de cette exigence, principalement le Parti de Gauche et le PCF, est une autre question. Nous n'en étions pas comptables.

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28 avril 2023 5 28 /04 /avril /2023 16:48

 

 

https://www.bdsfrance.org/oslo-annonce-la-fin-du-commerce-des-biens-et-services-produits-dans-les-zones-illegalement-occupees/

 

Oslo annonce la fin du commerce des biens et des services produits dans les zones illégalement occupées

Mardi 25 Avril 2023

La capitale de la Norvège, Oslo, a annoncé qu’elle ne commercialiserait pas de biens et de services produits dans des zones occupées illégalement et en violation du droit international. Sa politique d’approvisionnement exclura les entreprises qui contribuent directement ou indirectement à la colonisation illégale par Israël, qui constitue un crime de guerre au regard du droit international.

Le comité national palestinien du mouvement pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS), la plus grande coalition à la tête du mouvement mondial pour le BDS et pour la liberté, la justice et l’égalité, se félicite vivement de cette décision et salue le travail inlassable des groupes locaux, des syndicats et des partis norvégiens qui l’ont rendue possible.

Après la suspension par le maire de Barcelone de ses relations avec Israël et son régime d’apartheid, cette décision du conseil municipal d’Oslo exprime le refus de la complicité et elle promeut les droits de la personne.

Nous appelons les villes du monde entier à rompre leurs liens avec le régime israélien d’apartheid pour soutenir la liberté, la justice et l’égalité en Palestine. Intensifions dès maintenant la campagne pour le BDS contre l’apartheid.

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28 avril 2023 5 28 /04 /avril /2023 16:34

 

 

https://www.association-belgo-palestinienne.be/la-ville-de-liege-suspend-ses-relations-avec-lapartheid-israelien/

 

La ville de Liège suspend ses relations avec l’apartheid israélien

La suspension des relations de la ville de Liège avec le régime d’apartheid israélien est un signe de solidarité concrète avec la lutte du peuple palestinien pour la liberté, la justice et l’égalité.

Le conseil communal de la ville de Liège a voté Lundi 24 Avril 2023 une motion du Parti du Travail de Belgique (PTB) visant à mettre fin à tous les liens existant ou futurs entre la ville et de Liège et Israël tant que ce dernier ne respecte pas le droit international.

Cette décision historique en Belgique est inspirée par des décennies de résistance non-violente du peuple palestinien pour la liberté, la justice et l’égalité.

Liège s’inscrit dans le sillage de la maire de Barcelone qui a suspendu les relations institutionnelles avec le régime d’apartheid israélien, y compris le jumelage avec la ville de Tel Aviv, ainsi qu’à celui plus récent de la municipalité d’Oslo de ne pas acheter de biens ou services provenant de zones illégalement occupées et d’exclure les entreprises contribuant à la colonisation israélienne illégale des terres palestiniennes volées.

Les organisations de solidarité avec la Palestine en Belgique accueillent très positivement la décision de la ville de Liège de couper ses liens avec un pouvoir coupable du crime d’apartheid, comme l’ont établi l’organisation israélienne des droits humains Betselem, les organisations internationales Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) et des experts de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Cette décision est conforme au consensus grandissant porté par le mouvement anti-apartheid palestinien sur la nécessité de démanteler le régime israélien d’apartheid et de colonisation de peuplement.

« La motion de la ville de Liège est cohérente avec la campagne Made in Illegality appelant à la fin des relations commerciales de la Belgique avec les colonies illégalement établies dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO). Plus de vingt mille citoyens belges soutiennent cette demande et nous espérons que le parlement belge écoutera l’appel de l’institution locale de la ville de Liège et l’appel de ses citoyens », explique Aneta Jerska, coordinatrice de la coordination européenne des comités et des associations pour la Palestine (ECCP).

« Cette décision historique est un pas en avant vers la fin de l’impunité de l’apartheid israélien. Il est crucial que les institutions publiques belges et européennes cessent de financer, armer et protéger de toute responsabilité, le régime israélien d’apartheid, de colonisation de peuplement et d’occupation », dit Fiona Ben Chekroun, coordinatrice européenne de la campagne pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS).

Cette impunité est d’autant plus alarmante que la répression israélienne systématique contre le peuple palestinien s’intensifie chaque jour. Depuis le début de l’année 2023, plus de quatre-vingt-dix palestiniens, dont des enfants et des personnes âgées, ont été tués par les forces israéliennes d’occupation dans les TPO. Le nouveau gouvernement israélien, le plus à l’extrême droite, raciste, fondamentaliste, misogyne et largement corrompu à ce jour, prend déjà des actions officielles pour une annexion de jure de certaines parties de la Cisjordanie occupée. Il est temps pour la communauté internationale de passer des paroles aux actes.

Nous espérons que la décision de la ville de Liège incitera d’autres municipalités en Belgique, en Europe et dans le monde entier, à veiller à ne pas aider ou assister un régime d’apartheid et d’autres graves violations du droit international, où que ce soit.

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28 avril 2023 5 28 /04 /avril /2023 15:26

 

 

https://aplutsoc.org/2023/04/26/les-derives-du-mouvement-de-sahra-wagenknecht-fidele-disciple-de-jean-luc-melenchon-et-la-guerre-dukraine-par-robert-duguet/

 

 Les dérives du mouvement de Sahra Wagenknecht, fidèle disciple de Jean Luc Mélenchon, et la guerre d’Ukraine

Par Robert Duguet.

Mercredi 26 Avril 2023

Cette contribution vient en illustration du texte « ouvrons la discussion » publiée sur le site du Réseau Bastille. Dans les notes personnelles que j’avais rédigées à propos du texte élaboré avec Charles Jérémie, intitulé « ouvrons la discussion », j’avais noté que « sur la question de la guerre et de l’offensive contre le peuple ukrainien, il y a en France un arc politique ouvertement ou discrètement poutinien dans la représentation parlementaire qui intègre le Parti Communiste Français (PCF), le Mouvement de la France Insoumise (MFI) et le Rassemblement National. Nous pouvons nous poser la question. Jusqu’où ira la décomposition de cette gauche ? Marcel Déat et Jacques Doriot ne sont pas loin ».

Je crois que le texte sur l’Allemagne, transmis par Michel Lanson sur le réseau, concernant les positions de Sahra Wagenknecht est éclairant et qu’il révèle la nature profonde du national-populisme, dans sa version allemande ou bien dans sa version française. Une enquête publiée le 21 avril 2023 par le Washington Post porte les signatures de Catherine Belton, de Souad Mekhennet et de Shane Harris. Les auteurs, en s’appuyant sur des faits précis, soulignent la volonté du régime de Vladimir Poutine de faire pression contre le gouvernement allemand et d’alimenter le rapprochement qui s’opère maintenant depuis 2018 entre le parti d’extrême droite Alternative Für Deutschland (AFD) et les positions nationales populistes de Sahra Wagenknecht et d’Oskar Lafontaine.

Rappelons quelques éléments historiques. C’est en 2007 que naissent Die Linke, parti issu de la fusion entre les cadres de l’appareil d’état stalinien de la République Démocratique Allemande (RDA), le parti socialiste unifié d’Allemagne (SED), et l’alternative électorale travail et justice sociale (WASG), créée en 2005 par des syndicalistes et des militants de la gauche du parti social-démocrate d’Allemagne (SPD), opposés à la politique néo-libérale de Gerald Schröder.

C’est au mois de septembre 2007 que l’association Pour la République Sociale (PRS) apparaît à la fête de l’Humanité en France. Fondée au mois de mai 2004 par Jean Luc Mélenchon et un certain nombre de militants issus de la Gauche Socialiste, elle se réclame des valeurs républicaines et sociales et elle veut regrouper dans le Front De Gauche (FDG) tous les courants opposés aux dérives néo-libérales du Parti Socialiste. C’est à ce moment-là que se nouent des relations internationales entre la direction de l’association PRS, Jean Luc Mélenchon et François Delapierre, et les fondateurs de la gauche allemande, Oskar Lafontaine et Sahra Wagenknecht. A l’issue du meeting qui consacre la sortie de Jean Luc Mélenchon du Parti Socialiste et la naissance du Parti de Gauche, Oskar Lafontaine et une délégation de jeunes quadras de Die Linke y prennent la parole. L’heure est à la stratégie du FDG en France et en Allemagne. Sahra Wagenknecht est issue du parti stalinien de la RDA. Elle n’a pas bonne presse dans la gauche allemande. Lorsqu’elle tentera de se porter candidate à la coprésidence de Die Linke, la fraction sociale-démocrate s’y opposera.

En 2017, il y a la campagne nationale populiste de Jean Luc Mélenchon et la ligne sectaire contre le PCF, les écologistes et Benoît Hamon. Sahra Wagenknecht a la réputation d’être l’aile gauche de la gauche allemande. Les résultats électoraux prometteurs au début ne se confirment plus. La gauche allemande régresse et évolue vers des accords avec le SPD. Sahra Wagenknecht fait campagne contre une coalition entre les écologistes allemands, la gauche allemande et le SPD, qui aboutira à privatiser certains services publics dans la région de Berlin. Sahra Wagenknecht fonde le mouvement Aufstehen. Elle a souvent apporté son soutien, comme Jean Luc Mélenchon, aux populismes latino-américains, notamment le régime d’Hugo Chavez.

C’est là que nous retrouvons la référence aux idéologues du populisme de gauche, Chantal Mouffe et son mari Ernesto Laclau, qui fut proche du péronisme. Dans la démarche des fondateurs, il y a le retour de Carl Schmidt, un vieil ennemi historique de la démocratie et un constitutionnaliste allemand qui inspira la conception de l’état des nationaux-socialistes et qui est la référence centrale de Chantal Mouffe.

Lorsque la sociale démocratie est confrontée à la grande crise économique de 1929, une fraction de son appareil veut renforcer l’exécutif au détriment de la démocratie parlementaire. Ce courant se rapproche à la fin de la république de Weimar de Carl Schmidt qui était d’accord avec la nécessité d’infléchir la prédominance de l’exécutif. Le SPD a connu alors ses néo socialistes. Nous voyons des relations troublantes entre des dirigeants sociaux-démocrates et ce juriste, militant de la droite catholique. Avec l’avènement d’Adolf Hitler, Il s’emploiera à justifier les pires aspects de la législation nazie. Dans la conception libérale démocratique, l’état de droit est défini par la loi, qui émane expressément des représentants élus. Pour Carl Schmidt, le droit n’a rien à voir avec la démocratie libérale. Il traduit une volonté politique qu’elle soit celle d’un souverain, d’un monarque ou d’un gouvernement disposant de pouvoirs spéciaux. Le droit justifie un état d’exception ou la suspension des pouvoirs d’un parlement. Cette conception du droit est parfaitement conciliable avec le fascisme, que Carl Schmidt soutiendra de 1933 à 1936. Ses convictions catholiques le conduiront à rompre avec le national-socialisme, mais sa conception de l’état va inspirer les fascistes.

Le trotskyste allemand Manuel Kellner écrivait en 2018 que « certaines positions développées par Sahra Wagenknecht et par Oskar Lafontaine se situent à la droite de l’aile anticapitaliste du parti et de son programme officiel. L’ennemi désigné n’est plus le capitalisme tout court, mais le capitalisme néolibéral débridé. Les frontières ouvertes sont désignées comme un projet de la bourgeoisie néolibérale pour exacerber la concurrence au sein de ceux d’en bas, pour affaiblir le salariat et pour faire baisser les salaires réels. La défense des acquis démocratiques passe par la défense de la souveraineté des états-nations contre l’Union Européenne et les projets, par exemple celui d’Emmanuel Macron, de renforcer l’intégration européenne. En gros, le projet de Sahra Wagenknecht et d’Oskar Lafontaine vise à affaiblir l’extrême droite, à contrer l’essor électoral de l’AFD et à gagner des couches de salariés allemands qui, mécontents du SPD et attirés par la démagogie de l’AFD, ne se retrouvent pas dans les positions de la gauche allemande. D’après Sahra Wagenknecht et Oskar Lafontaine, la gauche allemande ignore trop leur crainte d’être en concurrence défavorable avec les immigrés ».

Ces positions sont le pendant exact de celles de Jean Luc Mélenchon et d’Adrien Quatennens à la même date contre la régularisation de tous les sans-papiers mais, au sein de la gauche allemande et plus largement du mouvement ouvrier allemand, elles ne passent pas. Sahra Wagenknecht sera largement huée et sifflée et mise en minorité lors du congrès de Die Linke du mois de juin 2018. Il y a des choses que les militants de la gauche allemande n’aiment pas, que les initiatives prises ne soient pas discutées dans les instances du parti et qu’elles s’inscrivent dans la ligne du populisme de droite de l’AFD. Enfin les militants ont bien compris que le MFI s’est construit sur les cendres du FDG et du Parti de Gauche.

Nous pouvons dire que, en 2018, lorsque cette crise se développe en Allemagne, Sahra Wagenknecht et Oskar Lafontaine ont perdu la première manche. Le mouvement ouvrier résiste. Les choses deviennent un peu plus sérieuses avec le positionnement sur la guerre. Sahra Wagenknecht prend appui d’une part sur la diplomatie du régime de Vladimir Poutine et d’autre part sur les atermoiements du gouvernement allemand concernant l’aide militaire à l’Ukraine et la livraison des chars Léopard.

Aufstehen est à l’origine d’une manifestation de treize mille personnes devant la porte de Brandebourg à Berlin, le 25 février 2023, exigeant l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine. Sahra Wagenknecht dénonce le fait que les chars allemands, qui devaient être alors livrés, soient utilisés pour tirer contre des femmes et des hommes russes. Comment peut-on oser écrire des choses pareilles. Est-il dans l’ordre des choses que les chars russes massacrent les ukrainiens ?

L’article du Washington Post, auquel nous nous référions précédemment, précise que « Jürgen Elsässer, rédacteur en chef d’un magazine d’extrême droite, et des dizaines de militants de l’AFD se trouvaient dans la foule à Berlin et ils ont acclamé les appels de Sahra Wagenknecht à couper les ponts avec l’Ukraine. Le magazine Compact de Jurgen Elsässer avait récemment déclaré en couverture que Sahra Wagenknecht était la meilleure chancelière, une candidate pour la gauche et pour la droite ».

Jusqu’où peut aller cette dérive ? L’arc politique entre le populisme de gauche et l’extrême droite, se cristallisant contre le droit du peuple ukrainien de se défendre par les armes et de fonder démocratiquement son état souverain, se confirme en Allemagne. Les gouvernements d’Angela Merkel fondés sur un accord indispensable entre la démocratie chrétienne et les sommets du SPD pour appliquer les réformes néo-libérales européennes portent bien sûr la responsabilité du développement du national-populisme. Ce n’est pas parce que les partisans de Sahra Wagenknecht, minoritaires pour l’instant, parlent d’anticapitalisme qu’ils le sont. Les sections d’assaut d’Ernst Röhm étaient aussi anticapitalistes. Partant d’une position qui oppose dans le cadre de l’état national le prolétariat qualifié à la main d’œuvre sous-qualifiée, ils cherchent à fructifier sur l’électorat de l’extrême droite. Cette histoire a déjà eu lieu en Allemagne.

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28 avril 2023 5 28 /04 /avril /2023 14:38

 

 

https://www.marxiste.org/actualite-francaise/politique-francaise/3222-apaisement-ou-revolution-francaise

 

Apaisement ou révolution française

Pendant son allocution télévisée du Lundi 17 Avril 2023, Emmanuel Macron s’est efforcé de tourner la page de la réforme des retraites en promettant monts et merveilles à tous ceux qui, depuis le 19 janvier 2023, se sont mobilisés dans la rue et dans la grève.

Plus grand monde ne prête attention aux promesses et autres engagements solennels du chef de l’état. Cependant, cette allocution contenait aussi des menaces à peine voilées contre la jeunesse et les travailleurs. Celles-ci doivent être prises très au sérieux.

Sans surprise, une nouvelle offensive se prépare contre les immigrés. Emmanuel Macron a ciblé l’immigration illégale et la fraude sociale. Il a versé des larmes de crocodile sur le sort des travailleurs frappés par l’inflation et qui ne reçoivent pas d’aides de l’état, à la différence de tous les fraudeurs sociaux qui sont aidés à ne rien faire. Mardi 18 Avril 2023, sur BFM Télévision, Bruno Le Maire faisait le lien entre l’immigration et la fraude sociale.

Cette classique manœuvre de division et de diversion sera combinée à une offensive brutale contre le droit au Revenu de Solidarité Active (RSA), dans l’objectif de faire des économies budgétaires, d’une part, et de pousser les chômeurs à accepter des emplois archi-précaires et très mal payés, d’autre part. Gérald Darmanin, Mardi 18 Avril 2023, s’est chargé de préciser ce point.

« Pour ceux qui touchent le RSA, il faut les aider, s’ils sont dans un parcours d’insertion et s’ils montrent de l’effort, mais, s’ils ne souhaitent pas reprendre le chemin du travail, il est normal qu’il y ait des sanctions contre eux », a dit Gérald Darmanin, tout cela au seul profit des plus riches, bien sûr.

Résumons la situation générale. Emmanuel Macron, qui n’a pas reculé sur la réforme des retraites, passe à l’offensive contre les plus pauvres, les plus exploités et les plus opprimés, qu’il désigne à la vindicte populaire dans un contexte où l’inflation, toujours très forte, mine sans cesse les salaires réels de tous les travailleurs. C’est ce qu’il appelle une politique d’apaisement, censée durer cent jours, jusqu’au 14 juillet 2023. Rappelons que les fameux cent jours de Napoléon Bonaparte, en 1815, se sont très mal terminés pour lui, à Waterloo. Rappelons aussi que le 14 juillet est l’anniversaire de la prise de la Bastille, au début de la révolution française de 1789. Le chef de l’état et ses conseillers cherchent-ils à nous suggérer quelque chose ?

A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’apaisement est mal engagé. Des concerts de casseroles accueillent chaque déplacement de chaque ministre. Certains renoncent à s’y exposer et modifient leur agenda in extremis. Les manifestations du premier mai 2023 seront sans doute très puissantes, peut-être même d’une ampleur historique. Une chose est sûre. La colère qui s’est manifestée à une vaste échelle, ces trois derniers mois, est très loin d’être apaisée. Au contraire, elle sera constamment alimentée par l’inflation, qui chaque mois ronge un peu plus le pouvoir d’achat de millions de jeunes et de salariés.

Que faire des énormes réserves de combativité qui se sont exprimées depuis le début de l’année 2023 ? C’est la question centrale qui est posée à la gauche et au mouvement syndical. Si nous permettons à Emmanuel Macron de l’emporter et de nous infliger une nouvelle campagne de propagande raciste, tout en s’attaquant aux bénéficiaires du RSA, cela risque de favoriser Marine Le Pen qui, comme toujours, est restée tapie dans l’ombre, en jouant sa partition démagogique, pendant que le peuple luttait dans les rues et dans les entreprises.

Quel doit être l’objectif de la lutte dans la période à venir ? Nous l’avons dit et répété. A lui seul, le mot d’ordre d’abrogation de la réforme des retraites est très insuffisant, car il est beaucoup trop limité. Bien sûr, nous devons continuer de lutter contre cette réforme et pour le retour à la retraite à soixante ans mais , pour favoriser la mobilisation de nouvelles couches de jeunes et de travailleurs, il faut lutter pour un programme bien plus large et plus radical, ouvrant la perspective d’en finir avec tous les mauvais coups qui pleuvent contre l’écrasante majorité de la population.

Prenons la question de l’inflation. Dans son allocution, Emmanuel Macron l’a évoquée pour, aussitôt, détourner nos regards vers les fraudeurs sociaux et les immigrés. Le mouvement ouvrier doit lui répondre en mettant la vie chère au cœur du combat. Il faut lutter, d’une part, pour une augmentation générale des salaires et de l’ensemble des prestations sociales et, d’une part, pour leur indexation sur l’inflation. Quant au montant de l’inflation, il doit être calculé par des représentants élus des travailleurs et il ne doit pas être calculé par des économistes bourgeois.

Compte tenu du rôle de l’énergie et de l’alimentation dans la dégradation de notre pouvoir d’achat, le mouvement ouvrier doit lutter pour la nationalisation, sous le contrôle démocratique des salariés, des grands groupes de ces deux secteurs clés de l’économie. Total Energie gave ses actionnaires grâce à l’inflation, toutes les grandes multinationales de l’énergie et de l’alimentation gavent leurs actionnaires et la France est la championne d’Europe des dividendes. Pour mettre un terme à ce scandale et pour organiser le contrôle des prix, il faut exproprier les parasites géants qui possèdent ces entreprises.

D’autres mesures programmatiques s’imposent, la nationalisation du secteur bancaire et de l’industrie, l’embauche massive de fonctionnaires et l’abrogation de la sélection des étudiants, des lois travail et de toutes les contre-réformes de ces vingt dernières années. Ni Emmanuel Macron, ni Marine Le Pen ne réaliseront ce programme, de toute évidence. Seul un gouvernement au service des travailleurs pourrait le réaliser. En conséquence, ce programme doit être lié à l’objectif d’en finir avec Emmanuel Macron et sa clique. Cette perspective susciterait l’enthousiasme de tous ceux, très nombreux, qui serrent les dents de rage à la seule idée de supporter ce gouvernement pendant encore quatre ans.

Une fois ce programme élaboré, la lutte pour sa mise en œuvre ne doit pas consister en une succession de journées d’action, dont les limites ont été maintes fois démontrées. Il faut populariser ce programme dans chaque entreprise, dans chaque quartier et dans chaque université. Ce travail doit impliquer l’ensemble des forces militantes de la jeunesse et du mouvement ouvrier, à travers des milliers d’assemblées générales et de réunions publiques, dans tout le pays.

Le rapport de forces requis, dans les rues et dans les entreprises, doit être d’emblée et clairement expliqué. A elles seules, de grandes manifestations ne suffiront pas. Il faudra que de solides grèves reconductibles se développent dans un nombre croissant de secteurs économiques. C’est précisément ce qui a manqué ces derniers mois. Les secteurs mobilisés sont restés isolés. La faute n’en revient pas aux travailleurs, mais à la direction de l’intersyndicale, qui n’a strictement rien fait pour tenter de développer le mouvement des grèves reconductibles. Il faut en tirer toutes les leçons. Un plan de bataille doit être élaboré. Tout doit être planifié, en amont, pour que la mobilisation des secteurs les plus combatifs entraîne les autres secteurs dans leur sillage.

Emmanuel Macron, dont l’arrogance frise si souvent l’imprudence, a proclamé cent jours d’apaisement. Prenons-le au mot, mais en modifiant radicalement l’objectif visé. Cent jours, c’est un bon délai pour élaborer un programme offensif, pour le populariser massivement et pour engager sa mise en œuvre sur la base d’un solide plan de bataille. Si le mouvement ouvrier jette toutes ses forces dans cette direction, nous pourrions être dans une bonne situation, le 14 juillet 2023, pour rappeler la profonde signification historique de cette date au gouvernement et à la classe dirigeante française.

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27 avril 2023 4 27 /04 /avril /2023 18:00

 

 

https://www.reuters.com/article/syrie-crise-russie-turquie-idFRKBN2WM1L3

 

La Turquie, la Russie, l’Iran et la Syrie, ont mené des discussions constructives (Reuters)

Les ministres de la défense et les chefs des services des renseignements turcs, russes, iraniens et syriens, ont tenu, Mardi 25 Avril 2023 à Moscou, des discussions constructives, dans le cadre d’efforts pour renouer les liens entre Ankara et Damas après des années de fortes tensions.

La Turquie a apporté son soutien à l’opposition politique et armée au président syrien Bachar al Assad, envoyant par ailleurs ses propres soldats dans le nord-ouest de la Syrie, contrôlé par les rebelles, dans le cadre de la guerre civile.

Moscou, principal allié de Damas, pousse pour une réconciliation entre la Turquie et la Syrie, laquelle demande le retrait de l’ensemble des troupes turques comme condition pour rétablir leurs relations.

Normaliser les liens entre Ankara et Damas fut l’un des sujets des pourparlers à Moscou entre les représentants russes, turcs, iraniens et syriens, ont indiqué le ministère turc de la défense et le ministère russe de la défense dans des communiqués séparés. Des moyens de renforcer la sécurité en Syrie ont aussi été discutés.

« Les quatre pays ont réaffirmé leur désir de préserver l’intégrité territoriale de la Syrie et la nécessité d’intensifier les efforts pour accélérer le retour des réfugiés syriens dans leur pays », est-il écrit dans les communiqués.

Pour sa part, le ministère syrien de la défense a déclaré que les échanges ont porté sur le retrait des troupes turques du pays ainsi que sur la réouverture d’une autoroute stratégique qui permettrait de relancer les échanges commerciaux de Damas avec ses pays voisins.

Ces discussions interviennent après une réunion à Moscou au mois de décembre 2022 entre le ministre syrien de la défense et le ministre turc de la défense, la première rencontre à haut niveau ministériel entre Damas et Ankara depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011.

Selon une annonce du ministère turc des affaires étrangères la semaine dernière, il est prévu que les ministres des affaires étrangères des quatre pays se réunissent, sans qu’une date n’ait pu pour l’heure être fixée, alors que des contraintes de calendrier ont empêché de programmer une réunion au début du mois de mai 2023.

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