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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 14:53

 

 

https://ares-assoc.net/spip.php?article194

 

Marseille et Port Bou, Hannah Arendt se souvenait de Walter Benjamin

Par Alain Paire

Vendredi 24 Septembre 2021

En 1968, Hannah Arendt évoquait dans un article la gloire posthume et la malchance de son ami. Quelques jours avant ses derniers instants, Walter Benjamin lui confiait son ultime manuscrit.

Pendant ses années d’exil à Paris, à compter de 1933, Hannah Arendt croisait souvent Walter Benjamin. Elle conversait avec lui dans les cafés et ils évoquaient ensemble Charles Baudelaire et Franz Kafka. Walter Benjamin l’avait recommandée à son grand ami, l’historien de la mystique juive Gershom Scholem. Rencontré en 1936, son compagnon de vie Heinz Blücher, qu’elle épousera au mois de janvier 1940, était au jeu d’échecs le seul ami contre lequel Walter Benjamin acceptait de perdre.

Avant de se retrouver à Marseille au mois de septembre 1940, Hannah Arendt, Heinz Blücher et Walter Benjamin, subirent l’opacité de l’administration française, incapable de les percevoir comme des antifascistes contraints d’abandonner leur pays natal. Leur statut de ressortissants allemands faisait d’eux des suspects et des indésirables.

Au mois de septembre 1939, Walter Benjamin et Heinz Blücher sont sommés de se rendre avec vingt mille compatriotes au stade de Colombes, avant d’être conduits dans des camps d’internement. A la fin du mois de mai 1940, Hannah Arendt est parquée avec d’autres femmes au Vélodrome d’Hiver. Le 23 juin 1940, elle est transportée dans le camp de Gurs. Près des Pyrénées, d’après les biographies d’Elisabeth Young-Bruehl et de Laure Adler, il faut endurer la saleté, la misère et l’humiliation, les orages transforment le sol en mer de boue, vingt-cinq personnes meurent chaque jour et quatre mille enfants tentent de survivre aux côtés de neuf mille femmes. Les mâchoires du camp s’ouvrent brièvement et Hannah Arendt est libérée le 20 juillet 1940. Elle rejoint à pied une maison proche de Montauban, l’une des rares villes d’accueil et d’entraide aux réfugiés. Le destin, ou bien le hasard, veut qu’Heinz Blücher vienne l’y retrouver. Tous les deux décident d’aller en vélo jusqu’à Marseille afin d’obtenir leurs visas et leurs billets de transport pour les Etats-Unis.

Arrivé un peu plus tôt, le 17 août 1940, Walter Benjamin a la joie de les revoir sur le Vieux Port. Dans Paris, ils suivaient tous les trois des cours d’anglais, ils voulaient partir pour New-York et il effectue lui aussi des démarches plus ou moins fructueuses auprès de Varian Fry et du consulat américain. Il leur confie son dernier manuscrit, ses thèses sur le concept d’histoire. La bataille pour la publication de ce texte sera longue et Hannah Arendt luttera avec opiniâtreté pour que son inclassable ami ne soit pas exclu du débat intellectuel.

Marseille, quatre semaines, dernier séjour, Walter Benjamin a pris une chambre au 6 de la rue Beauvau, à l’hôtel Continental, dans la proximité de l’Opéra et de la Canebière. Il est né en 1892, il n’a pas cinquante ans. Sa santé est chancelante et sa silhouette s’est épaissie. Parmi ses sorties figure près du Vieux Port un espace qu’il a fréquenté lors de ses passages en 1926 et en 1928, le quatrième étage du local des Cahiers du Sud. Dans une lettre adressée à l’un de ses traducteurs, Pierre Missac, le 28 juillet 1945, Jean Ballard raconte que « Walter Benjamin est venu me voir deux ou trois fois et, comme il souffrait du coeur, il s’imposait une ascension ralentie de dix minutes dans mes escaliers ».

Les terrasses des cafés lui permettent de rejoindre deux de ses vieux amis, le couple d’Elisabeth et de Siegfried Kracauer, ainsi qu’un proche voisin parisien, locataire comme lui d’un studio du 10 rue Dombasle, Arthur Koestler. Plus tard, Arthur Koestler racontera que, à la faveur d’une rencontre sur le cours Belsunce, Walter Benjamin lui offrit une moitié des doses de morphine qu’il gardait constamment à portée de main, en cas de suprême danger. Recueilli par l’historien Robert Mencherini, le témoignage de Stéphane Hessel, venu voir Walter Benjamin rue Beauvau, confirme qu’il est anxieux et abattu, les sourcils froncés en permanence, le pacte germano-soviétique l’attriste profondément et l’Europe vit ses plus sombres temps, c’est le nadir de la démocratie.

L’épilogue de ces journées est à présent ancré dans les mémoires. Pour quitter au plus vite le régime de Vichy, Walter Benjamin décide de franchir à pied la frontière franco-espagnole. Son train part de la gare Saint Charles le 23 septembre 1940. Le 25 septembre 1940, au terme d’une longue escalade, les policiers espagnols lui refusent le passage, un visa français lui fait défaut. Il rebrousse chemin et ses forces l’abandonnent. Il redoute que la Gestapo l’envoie dans un camp. Walter Benjamin se donne la mort pendant la nuit du 26 septembre au 27 septembre 1940, dans la chambre d’un hôtel de Port Bou.

Venue sur place quelques mois plus tard, pas encore partie par Lisbonne pour New York qu’elle atteindra au mois de mai 1941, Hannah Arendt écrit à Gershom Sholem que « le cimetière de Port Bou est à coup sûr l’un des endroits les plus fantastiques et les plus beaux que j’ai vus de ma vie ».

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20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 15:00

 

 

https://www.courrierinternational.com/article/repression-la-saoudienne-salma-al-chehab-condamnee-a-trente-quatre-ans-de-prison-pour-son-usage-de-twitter

 

La saoudienne Salma al Chahab condamnée à trente-quatre ans de prison pour son usage de Twitter

Doctorante à l’université de Leeds, au Royaume-Uni, et mère de deux enfants, Salma al Chahab a été arrêtée et elle a été condamnée à trente-quatre ans de prison pour avoir retweeté les tweets de militants saoudiens pour la démocratie, un exemple de la répression exercée par Mohammed Ben Salmane et de son pouvoir sur le réseau social américain.

Rentrée dans son pays pour des vacances, une étudiante saoudienne de l’université de Leeds, au Royaume-Uni, a été condamnée à trente-quatre ans de prison pour avoir retweeté des dissidents et des militants sur Twitter, rapportait le Guardian, Mardi 16 Août 2022.

La condamnation par le tribunal spécial antiterroriste saoudien a été prononcée quelques semaines après la visite au mois de juillet 2022 du président américain Joseph Biden en Arabie Saoudite. Les organisations de défense des droits humains craignent que le royaume n’intensifie sa répression contre les dissidents et contre les autres militants pour la démocratie.

« Cette affaire est la dernière illustration en date de la manière dont le prince héritier Mohammed ben Salmane cible les utilisateurs de Twitter dans sa campagne de répression, en profitant de son actionnariat indirect majeur dans le réseau social américain par le fonds souverain saoudien », écrit le Guardian.

Salma al Chahab, trente-quatre ans, mère de deux enfants, a été initialement condamnée à trois ans de prison pour le crime d’avoir utilisé Twitter en vue de provoquer des troubles publics et de déstabiliser la sécurité civile et nationale, mais une cour d’appel a prononcé Lundi 15 Août 2022 la nouvelle peine de trente-quatre ans de prison après qu’un procureur ait demandé au tribunal d’examiner d’autres crimes présumés.

Selon une traduction des archives judiciaires, consultées par le journal britannique, les nouvelles accusations incluent l’allégation selon laquelle la jeune mère aidait ceux qui cherchent à provoquer des troubles publics et à déstabiliser la sécurité civile et nationale en suivant leurs comptes Twitter et en retweetant leurs tweets. Selon le Guardian, Salma al Chahab n’était pas une militante de premier plan et son profil Twitter comptait seulement deux mille six cent abonnés.

Twitter a refusé de commenter l’affaire et n’a pas répondu aux questions spécifiques sur l’influence de l’Arabie Saoudite sur l’entreprise, déplore le journal britannique.

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20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 14:40

 

 

https://www.bfmtv.com/marseille/des-peuples-freres-en-visite-en-ukraine-benoit-payan-conclut-un-accord-avec-volodymyr-zelensky_AN-202208190499.html?utm_content=bfmactu-0&xtor=EREC-160

 

Benoît Payan signe un plan d'aide avec Volodymyr Zelensky

Le maire de Marseille, membre d'une délégation comprenant plusieurs maires européens, a validé un traité devant faciliter la coordination de l'aide humanitaire et la reconstruction du pays.

Marseille était déjà jumelée à Odessa depuis cinquante ans, la voilà désormais liée à Kiev. Au même titre que les maires d'Athènes, de Florence, d’Helsinki, de Lyon, d’Oslo, de Riga et de Tirana, membres de la délégation d'Eurocities, Benoît Payan était en déplacement dans la capitale ukrainienne, Vendredi 19 Août 2022.

Le maire de Marseille et ses homologues y ont rencontré Vitali Klitschko, maire de Kiev, et ils ont conclu avec le président, Volodymyr Zelensky, un protocole d’accord de reconstruction durable des villes ukrainiennes.

« Nous écrivons dès aujourd’hui notre avenir commun et, comme nous aidons Odessa, nous aiderons Kiev », promet Benoît Payan dans une série de tweets, illustrée par un cliché de sa poignée de main, tout sourire, avec Volodymyr Zelensky, « le peuple de Marseille et celui de Kiev sont des peuples frères ».

Le texte fixe des objectifs multiples. « Le premier et le plus urgent est de permettre une meilleure coordination des circuits d'aide humanitaire entre les villes européennes et les villes ukrainiennes », résume un communiqué diffusé par la municipalité marseillaise, « de plus, cet accord entend mettre sur pied des actions conjointes et il réaffirme l’ambition de permettre, dès le rétablissement de la paix, une réhabilitation rapide, écologique et respectueuse de l’état de droit, ainsi que des droits civiques et sociaux des populations ».

Pour ce qui est plus précisément de Marseille, le jumelage exceptionnel paraphé par Benoît Payan et Vitali Klitschko doit faciliter le lancement d'un programme d'action dans les domaines de la sécurité civile, de la culture, du patrimoine, de la construction d’établissements éducatifs, de la santé et de la promotion de la paix.

La municipalité de Marseille mettra ainsi à disposition de l'Ukraine ses marins-pompiers pour faciliter la reconstruction. Une quinzaine de véhicules appartenant au bataillon ont par ailleurs déjà été livrés sur le territoire en guerre.

La mairie de Marseille se dit également prête à apporter son expertise aux ukrainiens, pour reconstituer notamment leurs archives et pour rétablir leur patrimoine culturel et historique.

Depuis le Jeudi 24 Février 2022, date à laquelle Vladimir Poutine a ordonné à ses troupes d'envahir l'Ukraine, Marseille a déjà fait montre de solidarité à l'égard des réfugiés. Un certain nombre d'entre eux ont été accueillis, quatre cent cinquante tonnes de dons ont fait le chemin inverse et plusieurs milliers de repas ont été distribués à Marseille.

Plus symboliquement, la municipalité phocéenne a installé l'ancre-coeur offerte par la mairie d'Odessa sur le parvis de l'hôtel de ville. Deux semaines plus tard, Marseille a ratifié l’appel de Marioupol condamnant l’agression russe, aux côtés d’une centaine d'autres villes. Benoît Payan a dit que « nous ne nous arrêterons pas là ».

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20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 14:14

 

 

https://samidoun.net/fr/2022/08/freekhalil-awawdeh-lordre-de-detention-administrative-suspendu-alors-que-le-prisonnier-palestinien-poursuit-son-170e-jour-de-greve-de-la-faim/

 

L’ordre de détention administrative suspendu alors que Khalil Awawdeh poursuit son cent soixante dixième jour de grève de la faim

Vendredi 19 Août 2022, la détention administrative du prisonnier palestinien Khalil Awawdeh a été suspendue par les tribunaux israéliens d’occupation en raison de son état de santé fragile au cent soixante dixième jour de sa grève de la faim. Bien que la suspension d’un ordre de détention administrative ne signifie pas la fin de l’emprisonnement sans charge ni procès, cela signifie que le prisonnier gréviste de la faim peut recevoir des visites de sa famille, de son avocat et d’autres défenseurs des prisonniers en Palestine occupée de 1948, mais aussi que des photographies et des vidéos de lui peuvent atteindre les yeux et les oreilles du monde, en particulier alors qu’il poursuit sa grève pour la liberté.

Le régime sioniste a tenté d’éviter la suspension de sa détention tout au long de sa longue grève, mais la détermination de Khalil Awawdeh et l’engagement de la résistance palestinienne, particulièrement la résistance armée, pour obtenir sa libération ont brisé la tentative de tuer lentement Khalil Awawdeh à l’abri des regards.

Il ne suspendra pas sa grève sans une fin claire de sa détention, car la suspension n’est pas la même chose que la fin d’un emprisonnement injuste sans accusation ni procès. La suspension a été utilisée de manière trompeuse par le régime israélien à de nombreuses reprises pour tenter de contraindre les prisonniers palestiniens de mettre un terme à leur grève de la faim, pour ensuite réimposer un ordre de détention administrative une fois leur santé améliorée. Ce n’est donc pas la fin de la détention administrative ni la fin de la lutte. Cependant, la période de suspension a été essentielle dans les victoires des grévistes palestiniens de la faim comme Kayed Fasfous, Hisham Abu Hawash et Maher al-Akhras, en augmentant leur visibilité alors qu’ils poursuivent leur grève et en leur donnant accès à leurs familles et à leurs proches dans leur lutte pour la libération. Cette période a été arrachée au prix de luttes et de sacrifices, alors que Khalil Awawdeh continue de lutter pour la victoire.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun salue la détermination de Khalil Awawdeh et appelle tout le monde à intensifier leurs campagnes et actions pour libérer Khalil Awawdeh et tous les prisonniers palestiniens et mettre fin au système de détention administrative. Parce que la suspension de la détention administrative n’est pas la libération de Khalil Awawdeh, notre tâche est plus urgente que jamais. Il est maintenant temps de s’appuyer sur cet acquis de la résistance arraché à l’occupant contre sa volonté et d’œuvrer pour soutenir la victoire et la liberté de Khalil Awawdeh et de ses compagnons de détention.

La page de soutien de Khalil Awawdeh a également annoncé qu’il sera libéré le 26 octobre 2022, à la fin de son ordre de détention administrative actuel, tout en avertissant qu’il ne mettra pas fin à sa grève de la faim sans une victoire claire pour sa liberté. Cette annonce intervient après que de multiples appels contre son emprisonnement sans inculpation ni procès aient été rejetés par les tribunaux d’occupation et qu’une autre audience ait été programmée Dimanche 21 Août 2022 par la haute cour d’occupation pour entendre les objections de Khalil Awawdeh à son emprisonnement sans inculpation ni procès.

Jeudi 18 Août 2022, l’avocate de Khalil Awawdeh, Ahlam Haddad, l’a rencontré à l’hôpital Assaf Harofeh où il est détenu et enchaîné au lit malgré sa grande faiblesse due à des mois sans nourriture. Il est pâle, apathique et il a très froid. Malgré cela, les geôliers qui entourent son lit insistent pour que l’air conditionné soit très froid dans la pièce. Ils refusent également d’éteindre l’air conditionné, ce qui accroit son épuisement. Il est complètement immobile depuis longtemps et il lui est difficile de parler ou de bouger. Néanmoins, il est resté fixé sur la liberté comme objectif malgré l’immense sacrifice.

L’avocate de Khalil Awawdeh a déclaré aux médias palestiniens qu’il avait préparé un message à son intention, « je me suis mis en grève pour la liberté et j’ai beaucoup sacrifié pour le besoin le plus cher et le plus fort, la liberté. Mon abstinence de nourriture n’est pas un rejet de la vie, c’est un rejet des chaînes ».

Âgé de quarante ans, Khalil Awawdeh est originaire d’Idna, près d’al-Khalil. Il est en grève de la faim pour mettre fin à son emprisonnement sans inculpation ni procès en vertu de la détention administrative israélienne. Il est marié et père de quatre filles. Il a brièvement interrompu sa grève au cent onzième jour, lorsqu’il a appris qu’un accord avait été conclu pour assurer sa libération.

Mais au lieu de le libérer, les forces d’occupation ont prolongé sa détention, et il a repris sa grève de la faim. Tout au long de la grève, il a été complètement privé de visites familiales et régulièrement privé de visites juridiques. Il a été transféré à plusieurs reprises entre la tristement célèbre clinique de la prison de Ramleh et les hôpitaux civils israéliens. Cette situation catastrophique est l’une des principales raisons pour lesquelles sa libération est devenue une revendication centrale de la résistance palestinienne.

Actuellement, six cent cinquante palestiniens sont emprisonnés sans inculpation ni procès en vertu de ces ordonnances renouvelables indéfiniment, sur un total de quatre mille six cent cinquante prisonniers politiques palestiniens. Le mouvement des prisonniers palestiniens a identifié la fin de la détention administrative comme un objectif principal pour la libération de tous les prisonniers palestiniens. Les ordres de détention administrative ont été introduits pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique et ils sont régulièrement utilisés par le régime israélien pour emprisonner les leaders de la communauté palestinienne et les personnalités influentes, en particulier lorsqu’ils sont incapables d’obtenir des aveux sous la torture.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun demande instamment à tous de s’organiser, de s’exprimer, de protester et d’exiger la libération immédiate de Khalil Awawdeh, de Bassam al-Saadi et de tous les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes d’occupation.

Khalil Awawdeh affronte les forces d’occupation sionistes avec son corps et il met sa vie en jeu. Nous demandons instamment que des mesures soient prises pour libérer Khalil Awawdeh et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour eux-mêmes et pour la Palestine et son peuple, de la mer au Jourdain.

Note sur les dates de la grève de la faim de Khalil Awawdeh, certains sites de médias écrivent qu’il s’agit du cent soixante et unième jour de grève de la faim de Khalil Awawdeh, alors que d’autres écrivent qu’il s’agit du cent cinquante et unième jour. En disant qu’il s’agit du cent soixante et unième jour, nous suivons l’exemple de la famille et des proches de Khalil Awawdeh, qui ne reconnaissent pas et qui ne peuvent pas confirmer l’interruption de sa grève de la faim lorsqu’on lui a annoncé qu’un accord avait été trouvé pour sa libération le 21 juin 2022. Ces deux dates sont valables et elles soulignent l’importance de réclamer sa libération. Notamment, sa famille n’a jamais confirmé la suspension ou la fin de sa grève de la faim à ce moment-là. Au contraire, sa détention administrative a été prolongée et il a officiellement signalé la reprise de sa grève à son avocate le 2 juillet 2022.

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20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 13:45

 

 

https://www.fidh.org/fr/regions/maghreb-moyen-orient/israel-palestine/agression-israel-contre-organisations-palestiniennes

 

La Fédération Internationale des Droits Humains (FIDH) condamne l’agression d’Israël contre des organisations palestiniennes des droits humains

La communauté internationale, de nombreux états dont neuf états européens et plusieurs Organisations Non Gouvernementales (ONG) internationales ne cessent de désapprouver la décision prise par les autorités israéliennes au mois d'octobre 2021 de désigner comme terroristes six emblématiques organisations palestiniennes sans fondement ni preuves concrètes. Il s’agit d'al Haq, Addameer, Defense for Children International Palestine (DCIP), le Centre Bisan pour la Recherche et le Développement, l'union des comités de travail agricole et l'union des comités des femmes palestiniennes. Jeudi 18 Août 2022, un autre pas vers l’arbitraire a été franchi quand les forces israéliennes ont mené une descente militaire dans les bureaux des ONG basées à Ramallah et al Birah, siège de l’autorité palestinienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Les forces israéliennes ont saccagé les bureaux, elles ont confisqué les objets, elles ont fermé les portes par des plaques de fer et elles ont laissé derrière elles un ordre militaire de fermer les ONG considérées comme illégales.

La FIDH est consternée par la gravité de cette nouvelle attaque frontale contre la société civile palestinienne et contre les défenseurs des droits humains, œuvrant à la dénonciation et la documentation des crimes et des graves violations du droit international perpétuées par la puissance occupante.

Il s’agit d’une énième tentative d’Israël de délégitimer, de discréditer et d'isoler les organisations qui défendent le droit des palestiniens à l’autodétermination et qui veillent sans relâche à un ordre mondial où règne une paix fondée sur le respect de la légalité et sur la redevabilité et contre l’impunité d’Israël pour ses crimes contre l’humanité et son système d’apartheid.

« Cette attaque est un acte de représailles contre la société civile palestinienne et contre toute la communauté internationale qui œuvre pour les droits humains », explique Alice Mogwe, présidente de la FIDH, « cet acte de lâcheté sape le discours d’Israël qui prétend être une des rares démocraties dans la région. En attaquant sans cesse les organisations de défense des droits humains, Israël agit comme un état autoritaire qui veut réduire au silence toute voix dissidente ».

Face à cette attaque grave, la FIDH réitère sa solidarité inébranlable avec les organisations concernées et toute la société civile palestinienne. Elle rappelle sa position ferme de continuer à travailler, à collaborer et à soutenir les organisations ciblées par les autorités israéliennes et elle veille à ce que la communauté internationale traduise ses condamnations des violations commises par Israël en actes concrets de protection des défenseurs des droits humains et de la société civile palestinienne.

La FIDH appelle la communauté internationale, notamment les mécanismes de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et de l’Union Européenne, à exhorter Israël à mettre fin à la persécution de la société civile palestinienne et à revenir immédiatement sur cette décision illégale d’interdire le travail de ces organisations, ainsi qu’à à créer un mécanisme international pour mener des investigations concernant les crimes d’apartheid et de persécution commis par la force occupante.

La FIDH appelle tous les états à condamner avec la plus grande fermeté l’oppression et le harcèlement des six ONG par les autorités israéliennes et elle les exhorte à apporter leur soutien à l’enquête ouverte auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI) en Palestine.

La FIDH appelle le mouvement mondial des droits humains et les partenaires techniques et financiers des organisations ciblées à faire preuve de solidarité en renforçant leur appui aux six organisations.

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 18:07

 

 

https://arabnews.fr/node/279666/monde-arabe

 

Israël défie l'Organisation des Nations Unies (ONU) en lançant un raid contre des Organisations Non Gouvernementales (ONG) palestiniennes

Le ministre israélien de la défense, Benny Gantz, a réitéré les allégations de financement d'organisations terroristes

Neuf pays de l'Union Européenne ont déclaré qu'ils continueraient à travailler avec les groupes palestiniens faute de preuves fournies par Israël à l'appui de ses accusations

Israël a défié la condamnation de l'ONU et de l'Union Européenne, Jeudi 18 Août 2022, en attaquant sept groupes de défense des droits des palestiniens en Cisjordanie.

Les forces israéliennes de sécurité ont pris d'assaut les bureaux des groupes à Ramallah et elles ont saisi des dossiers, des ordinateurs et d'autres équipements, avant d'en sceller les entrées et de les déclarer définitivement fermés.

Les groupes visés sont Addameer Prisoner Support and Human Rights Association, al Haq, le Centre Bisan pour la Recherche et le Développement, Defense for Children International Palestine, l’union des comités de travail pour la santé, l’union des comités de travail agricole et l’union des comités des femmes palestiniennes.

Israël a désigné six de ces groupes comme des groupes terroristes et le ministre de la défense, Benny Gantz, a réitéré Jeudi 18 Août 2022 les affirmations discréditées selon lesquelles ils auraient collecté des fonds pour le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), qu'il considère comme une organisation terroriste.

L'ONU a demandé que les désignations terroristes soient révoquées. « Malgré les offres qui leur ont été faites, les autorités israéliennes n'ont présenté à l'ONU aucune preuve crédible pour justifier ces déclarations », a déclaré le bureau des droits humains de l'ONU, « les fermetures sont totalement arbitraires ».

Neuf pays de l'Union Européenne ont déclaré qu'ils continueraient à travailler avec les groupes palestiniens, parce qu'Israël n'a fourni aucune preuve à l'appui de ses accusations. « Les allégations passées de mauvaise utilisation des fonds de l'Union Européenne en relation avec certaines organisations de la société civile palestinienne n'ont pas été étayées », a déclaré Jeudi 18 Août 2022 Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, « l’Union Européenne continuera à défendre le droit international et à soutenir les organisations de la société civile ».

Après les raids, le personnel d’al Haq a retiré la tôle qui recouvrait la porte de son bureau et a juré de se remettre au travail. « Nous n’avons pas été établis ici par Israël et nous allons continuer notre travail », a affirmé le directeur d’al Haq, Shawan Jabarin.

Le premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a visité le bureau du groupe et il a promis son soutien, « il ne s'agit pas seulement d'une ONG, mais aussi d'une institution de l’état Palestinien. Par conséquent, tant qu'ils travailleront dans le respect de la loi, nous serons à leurs côtés ».

Pour certains analystes, Israël a attaqué les groupes parce qu'ils étaient de plus en plus efficaces pour dénoncer la répression du peuple palestinien par Israël. « Je crois qu'Israël veut restreindre les activités des institutions palestiniennes de défense des droits humains qui ont œuvré à soumettre des dossiers à la Cour Pénale Internationale (CPI) et qui ont pu faire évoluer l'opinion mondiale sur les questions de droits humains en Palestine », a déclaré Majed al-Arouri, expert en droits humains, à Arab News.

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 17:47

 

 

https://www.france-palestine.org/Un-nouveau-coup-de-force-israelien-d-une-extreme-gravite-contre-les-ONG

 

Communiqué du bureau national de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) du Jeudi 18 Août 2022

Un nouveau coup de force israélien d’une extrême gravité contre les Organisations Non Gouvernementales (ONG) palestiniennes

Jeudi 18 Août 2022, les forces israéliennes d'occupation ont envahi les bureaux de six des organisations palestiniennes de défense des droits humains parmi les plus importantes et les plus reconnues à l’échelle internationale, Addameer, al Haq, Bisan, Defense for Children International Palestine, l'union des comités de travail agricole et l'union des comités des femmes palestiniennes. Selon certaines informations, l'union des comités de travail de santé aurait également été visée. Les portes des bureaux ont été enfoncées, le matériel a été confisqué et des ordres militaires ont été déposés déclarant la fermeture de force des ONG au nom de la sécurité dans la région et pour combattre une infrastructure du terrorisme.

Après les récentes attaques contre la bande de Gaza, après les incursions meurtrières de l’armée d’occupation dans les villes palestiniennes et après les vagues d’arrestations qui se suivent en Cisjordanie ou à Jérusalem, les autorités israéliennes s’en prennent une fois de plus aux organisations qui protègent les droits de la société civile palestinienne dans son ensemble.

Ces ONG palestiniennes de défense des droits humains font l’objet d’un très large soutien en France et dans l’Union Européenne. L’AFPS assure à nouveau ces ONG, qui sont ses amies et partenaires, de toute sa solidarité. Elles avaient été désignées arbitrairement au mois d’octobre 2021 comme des organisations terroristes et elles avaient été déclarées comme des associations illégales par des ordres militaires israéliens. Depuis, les autorités israéliennes ont lamentablement échoué à apporter la moindre preuve à leurs assertions.

Ainsi, Mardi 12 Juillet 2022, les porte-parole des ministères des affaires étrangères de Belgique, du Danemark, de France, d’Allemagne, d’Irlande, d’Italie, d’Espagne, de Suède et des Pays-Bas, avaient publié une déclaration commune en soutien aux six organisations qui rejette la désignation par Israël des six ONG comme des organisations terroristes et selon laquelle « aucune information substantielle n’a été reçue d’Israël qui justifierait la révision de notre politique envers les six ONG palestiniennes ». La déclaration réaffirme en outre que les neuf états membres de l’Union Européenne continueront à coopérer et à soutenir la société civile palestinienne, notamment pour son rôle indispensable dans la promotion des valeurs démocratiques.

Cette déclaration restait cependant dramatiquement insuffisante. Avec ses partenaires palestiniens, français et européens, l’AFPS a, depuis le début, demandé aux autorités françaises et européennes de condamner les décisions israéliennes concernant ces ONG et de mettre en place les pressions nécessaires pour qu’Israël revienne sur ces décisions.

Les organisations palestiniennes de défense des droits humains, leurs leaders, leurs militants et leurs locaux, doivent être protégés afin qu’elles puissent accomplir leur mission, qui est absolument essentielle pour la défense de la population palestinienne et pour l’avancement de la cause du droit dans les instances internationales. Dans un immense élan de solidarité, la population palestinienne a entrepris de rouvrir les bureaux de ces ONG qui avaient été fermés par l’occupant. Mais les forces d’occupation peuvent revenir à tout moment.

L’heure n’est plus aux déclarations en demi-teinte. Il faut de toute urgence que la France et l’Union Européenne condamnent de la manière la plus nette les exactions israéliennes contre les ONG palestiniennes et qu’elles exigent l’annulation immédiate des décrets gouvernementaux et des ordres militaires qui les visent depuis le mois d’octobre 2021.

C’est le rôle de la France et de l’Union Européenne de prendre toutes les mesures de rétorsions nécessaires contre le gouvernement israélien afin qu’il mette un terme à une politique digne des états les plus totalitaires, de la même manière qu’elles doivent exiger la libération immédiate de Salah Hamouri.

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 17:31

 

 

https://www.courrierinternational.com/article/guerre-en-ukraine-de-nouveaux-sites-militaires-russes-touches-par-des-explosions-et-un-incendie

 

Guerre en Ukraine, de nouveaux sites militaires russes touchés par des explosions et un incendie

Au moins quatre explosions ont secoué Jeudi 18 Août 2022 les abords de la base aérienne russe de Belbek, près de Sébastopol, en Crimée, tandis qu’un incendie s’est déclaré dans un dépôt de munitions près de la frontière ukrainienne, dans la région de Belgorod.

« C’est une nouvelle série d’actions de sabotage dans des territoires sous contrôle russe », remarque le Guardian. Au moins quatre explosions ont secoué Jeudi 18 Août 2022 les abords de la base aérienne militaire russe de Belbek, près de Sébastopol, quartier général de la flotte russe de la Mer Noire, selon des sources dans la péninsule de Crimée, annexée par la Russie. Le gouverneur de Sébastopol, Mikhaïl Razvojaïev, a affirmé sur son compte Telegram que la défense anti-aérienne russe avait abattu un drone ukrainien.

Peu avant, cette dernière avait été activée près de la ville de Kertch, également en Crimée, où se trouve un pont raccordant la péninsule à la Russie continentale, construit à grands frais après l’annexion. Mercredi 17 Août 2022, par la voix d’un conseiller de la présidence, Mikhaïlo Podoliak, Kiev avait menacé de démanteler ce pont que de nombreux russes en vacances empruntent actuellement.

« Zone grise, la Crimée est à la fois un atout symbolique et stratégique dans la guerre en Ukraine », explique le Washington Post, « la ville de Sébastopol abrite un port clé qui permet à Moscou d’accéder à la Mer Méditerranée et qui est le siège de la flotte russe de la Mer Noire. Elle a aidé la Russie à maintenir son blocus naval en temps de guerre visant à interrompre le commerce dans les ports ukrainiens ».

Plus au nord, deux villages russes, Timonovo et Soloti, situés à moins de cinquante kilomètres de la frontière ukrainienne, dans la province de Belgorod, ont par ailleurs été évacués Jeudi 18 Août 2022 à cause d’un incendie qui s’est déclaré dans un dépôt de munitions, ont annoncé les autorités locales.

Selon le gouverneur de Belgorod, Vyacheslav Gladkov, des mines ont également été retrouvées éparpillées dans la région, rapporte Meduza. Le site russe indépendant rappelle que « depuis le début de la guerre à grande échelle menée par la Russie en Ukraine, la région de Belgorod, qui borde l’Ukraine, a été à plusieurs reprises touchée par des obus provenant du côté ukrainien ».

Plusieurs bases aériennes et dépôts de munitions russes en Crimée ont été dévastés par des explosions depuis la semaine dernière, un phénomène nouveau depuis le début du conflit en Ukraine, Kiev ne disposant théoriquement pas d’armement lui permettant de frapper des cibles si loin de la ligne de front.

« Il n’est pas encore tout à fait certain que toutes les explosions du Jeudi 18 Août 2022 étaient d’origine ukrainienne, mais le lieu des incendies est cohérent avec la campagne en cours de frappes en profondeur menée par Kiev », souligne David Axe, spécialiste des questions de défense au magazine Forbes, « les explosions ciblant des décharges de munitions, des aérodromes et d’autres installations, pourraient perturber les lignes d’approvisionnement et les opérations aériennes et elles pourraient isoler encore davantage les troupes russes en Ukraine, en particulier dans le sud, où Kiev s’efforce d’organiser une contre-offensive visant à libérer le port de Kherson des forces russes ».

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 17:18

 

 

https://www.lejdd.fr/International/centrale-de-zaporijjia-macron-et-poutine-demandent-une-inspection-de-laiea-dans-les-plus-brefs-delais-4129118

 

Centrale nucléaire de Zaporijjia, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine demandent une inspection de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) dans les plus brefs délais

Le président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu par téléphone avec son homologue russe, Vladimir Poutine, pour parler des combats près de la centrale ukrainienne de Zaporijjia, suscitant la crainte d’une catastrophe nucléaire d’ampleur.

Les inquiétudes grandissent alors que les bombardements ne cessent de pleuvoir dans la zone de la centrale nucléaire de Zaporijjia  en Ukraine. Aux mains des russes depuis le début de l’offensive, le site est en effet en proie à des frappes depuis la fin du mois de juillet 2022, dont Moscou et Kiev s’accusent mutuellement d’en être à l’origine, de quoi faire réagir des chefs d’état et des représentants de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Vendredi 19 Août 2022, le président français, Emmanuel Macron, et son homologue russe, Vladimir Poutine, se sont entretenus par téléphone, pour la première fois depuis le 28 mai 2022.

À l’issue des discussions, les deux chefs d’état sont tombés d’accord pour organiser dans les plus brefs délais une visite de la centrale nucléaire par des experts de l’AIEA, a indiqué le Kremlin dans un communiqué. L’AIEA avait réclamé à plusieurs reprises une inspection de la centrale de Zaporijjia face à un risque réel de catastrophe nucléaire, une venue jusqu’à présent refusée par l’Ukraine, par peur que cela ne légitime l’occupation russe du site.

Cette fois, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron sont allés dans le sens d’une visite de l’AIEA. D’après un communiqué de l’Élysée, le président français a donc soutenu l’envoi sur place dans les meilleurs délais d’une mission d’experts de l’AIEA, à des conditions agréées par l’Ukraine et l’ONU, « le président de la fédération de Russie a indiqué au président de la république française son accord pour le déploiement de cette mission et les modalités évoquées ».

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a dit que le « bombardement systématique du territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia crée un danger de catastrophe de grande envergure qui pourrait conduire à la contamination radioactive de vastes territoires ».

De même pour Emmanuel Macron qui a fait part de sa préoccupation face aux risques que fait peser la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia pour la sûreté et la sécurité nucléaire, indique l’Élysée. Les deux présidents se reparleront dans les prochains jours avant le déploiement de la mission d’experts de l’AIEA et après des échanges entre les équipes techniques.

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 16:30

 

 

ACTUALITE DE LA BIOGRAPHIE DE CHRISTIAN NENNY

Jeudi 18 Août 2022

Jacques Kirsner écrivait récemment un long message relatif à l’histoire de l’Organisation Communiste Internationaliste (OCI) et à l’actuelle situation politique française. Vous trouverez ci-dessous le paragraphe de son message relatif à l’histoire de l’OCI. Son message est disponible en totalité si vous consultez le site internet du Club Politique Bastille (CPB) à l’adresse ci-dessous.

Bernard Fischer

 

http://clubpolitiquebastille.org/spip.php?article324

ACTUALITE DE LA BIOGRAPHIE DE CHRISTIAN NENNY

Par Jacques Kirsner

Jeudi 18 Août 2022

À l’occasion de la mort de Christian Nenny et de l’hommage honteux d’Informations Ouvrières, de nombreux camarades se sont exprimés. C’est salutaire. Ils se sont exprimés souvent pour faire le procès des méthodes de Christian Nenny censées reproduire les méthodes de Pierre Lambert, de Claude Chisserey, de Charles Berg et de Marc Lacaze. C’est sain et ces échanges doivent se poursuivre, mais en évitant, autant que possible, nul n’est parfait, les attaques ad hominem. Globalement, je partage ce que Pierre Salvaing et Robert Duguet ont écrit. Évidemment, les dirigeants portent la principale responsabilité de ce qui a été, mais n’oublions pas qu’ils ont été élus et pas seulement sur liste bloquée comme c’est dorénavant la règle. Ils ont été élus par les suffrages des militants. Je parle pour le comité central qui ensuite nommait les responsables à tous les niveaux, centralisme démocratique oblige.

Je ne me souviens d’aucune protestation politique. Dans les années 1970, c’était possible. La discussion se menait encore à peu près librement. Les permanents ne cadenassaient pas l’organisation.

Les textes étaient votés à l’unanimité. Répétons-le, les dirigeants sont plus responsables que les autres militants, mais nous étions tous dans la même organisation et nous appliquions tous la même orientation.

Au sein de la direction, souvent au niveau du bureau politique, parfois au niveau du comité central, il y avait débat et des divergences s’exprimaient. Chacun était libre. J’ai voté l’objectif du parti des dix mille militants en appliquant sa mise en œuvre et en traînant des pieds pour la prise de l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), mais j’ai dirigé la bataille tout en craignant les conséquences de la victoire et puis l’activisme pour atteindre les objectifs m’a conduit à des réserves écrites qui sont restées confinées au niveau de la direction. Au total, comme les autres, j’ai accepté.

Pierre Lambert n’a alors rien empêché. L’essentiel était que la discussion reste au niveau de la direction sans que les militants soient informés. C’est à partir de ces faits que les méthodes peuvent être analysées et évidemment critiquées.

Toute l’organisation partageait l’analyse selon laquelle la cinquième république était à l’agonie. La crise finale de la cinquième république allait déboucher sur une crise révolutionnaire. Les appareils préparent donc un front populaire pour faire barrage aux masses. L’OCI en construisant un parti de dix mille militants pouvait forger l’outil qui permettrait de faire triompher une politique anticapitaliste, pour un gouvernement du Parti Communiste Français (PCF) et du Parti Socialiste sans ministres bourgeois. Il fallait se hâter et nous mettre en ordre de bataille.

Pour aboutir, il fallait atteindre des objectifs toujours en hausse dans de nombreuses campagnes. La méthode des objectifs et des résultats, enseignée dans toutes les écoles de commerce, est devenue la règle. Nous recrutions moins que prévu, mais nous recrutions. Pierre Lambert a alors permanentisé à tour de bras.

Chaque lundi matin, il réunissait au 87 Rue du Faubourg Saint Denis ceux qu’il désignait comme les chefs de service pour faire le point sur les résultats.

La pression est devenue insoutenable. Il fallait continuer et mobiliser les militants. La crise de la cinquième république s’aggravait, le parti des dix mille militants était d’autant plus nécessaire que nous étions à l’époque de l’imminence de la révolution. La révolution portugaise, la montée des oppositions en Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), en Pologne et en Tchécoslovaquie, illustraient la validité de notre analyse, sans oublier la campagne victorieuse pour la libération de Léonid Plioutch. Donc, nous cravachions tous, du sommet jusqu’à la cellule. Personne ne protestait. Personne ne s’opposait.

Au bureau politique, je le répète, les réactions étaient plus nuancées. Pierre Salvaing, seul à avoir produit une étude sérieuse sur cette époque, a exhumé un texte que j’ai écrit. J’y manifestais mon inquiétude sur des objectifs trop élevés qui aboutissaient à une pression énorme sur les militants et un activisme dément.

Mais je n’ai pas persévéré. Stéphane Just s’inquiétait lui aussi et il multipliait oralement ses inquiétudes. De surcroit et de concert, nous avions mis en cause le fonctionnement financier de Pierre Lambert. Notre avenir devenait compliqué. Claude Chisserey, amoureux déçu de Pierre Lambert, brisé mais lucide, nous avait prévenu que Pierre Lambert nous exclurait.

Nous ne l’avons pas cru. C’est secondaire. Ce qui est déterminant, c’est que l’orientation politique s’est avérée totalement fausse. Nous annoncions l’imminence de la révolution, alors que, après le coup d’état d’Augusto Pinochet au Chili contre Salvador Allende en 1973, Ronald Reagan et Margaret Thatcher mettaient en œuvre la stratégie mondiale du néo-libéralisme.

Nous annoncions la mobilisation révolutionnaire des masses. François Mitterrand l’a emporté sans qu’il n’y ait rien de tel. Parallèlement, la direction de l’OCI mettait en œuvre une politique d’infiltration dans le Parti Socialiste dont l’objectif était d’implanter des militants qui, le jour J, lorsque la grève générale affrontera le Front Populaire, organisera un courant massif dans le Parti Socialiste qui renforcerait le parti des dix mille militants. La règle fixée était simple. Aucun trotskyste en fraction ne devait accepter de responsabilité qui l’obligerait à diriger la politique contre-révolutionnaire de l’Union de la Gauche. Je n’étais plus là lorsque le bureau politique à l’unanimité a décidé que Lionel Jospin accepterait de devenir premier secrétaire du Parti Socialiste, c’est-à-dire vice-président de la cinquième république.

À partir de cette époque, l’OCI allait, d’exclusions en exclusions, devenir une secte ultra-centralisée, collaborant avec la bourgeoisie à travers la Confédération Générale du Travail (CGT) Force Ouvrière, l’UNEF, la destruction de la Fédération de l’Education Nationale (FEN) et la construction de la Fédération Nationale de la Libre Pensée (FNLP).

Je rappelle ces faits non pour justifier mais pour souligner que la plupart des militants de l’OCI ont mis en œuvre cette politique et les méthodes procédaient de l’équation miraculeuse de la méthode folle des objectifs et des résultats.

Mettre en cause Christian Nenny qui a tenté, comme les autres, plus que les autres, de promouvoir cette orientation, c’est injuste. Chaque musicien, avec sa personnalité et son talent, jouait dans l’orchestre. Probablement excessif, Christian Nenny, avec ses ombres et ses lumières, était un constructeur et un militant brisé, comme tant d’autres, par la bataille pour le parti des dix mille militants et par son admiration et son attachement à Pierre Lambert. Christian Nenny était un camarade. Dans mon souvenir, il le reste. Je déteste les règlements de compte.

Il reste un autre problème théorique majeur, la notion de parti révolutionnaire, modèle français du parti bolchevique. Cette phalange unie, section de la quatrième internationale exprimant consciemment le processus inconscient et conduisant à la victoire, mais qui, dans aucun pays depuis la proclamation de la quatrième internationale, n’a vu le jour.

Ce parti rêvé, d’une pureté idéologique révolutionnaire, résistant évidemment à la pression de la société bourgeoise et marchant au feu de la révolution grâce au centralisme démocratique, et qui, dans tous les pays, a échoué, explosant et scissionnant dès que le passage du groupe à l’organisation commençait à se réaliser, semant sur le chemin des centaines de milliers d’anciens militants. Nous en faisons partie.

C’est, me semble-t-il, à ces problèmes que Pierre Salvaing et Robert Duguet ont commencé à réfléchir. Il faut poursuivre, non pour revisiter en soit le passé,  mais pour penser à l’avenir et pour transmettre.

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