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23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 15:07

 

 

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/201120/non-lacharnement-contre-jean-marc-rouillan

 

Non à l'acharnement contre Jean-Marc Rouillan

Vendredi 20 Novembre 2020

Depuis le 9 juillet 2020, Jean-Marc Rouillan est en détention, à domicile, pour apologie de terrorisme et il pourrait bientôt terminer sa peine en milieu fermé suite à une demande du Parquet National Anti Terroriste (PNAT). De très nombreuses personnalités considèrent que cette demande relève de l'acharnement et elles réclament la continuité de la mesure de détention à domicile jusqu'à la fin de sa peine.

Depuis le 9 juillet 2020, Jean-Marc Rouillan est en détention à domicile. Il accomplit actuellement une peine de huit mois de prison ferme pour apologie de terrorisme.

Alors qu'il ne lui reste que quelques semaines avant de terminer sa condamnation, le PNAT demande son incarcération en milieu fermé. La décision définitive sera prise par le tribunal de l'application des peines en audience, au tribunal d'Auch, Mercredi 25 Novembre 2020, dans un climat de surenchère répressif encouragé et exercé par le gouvernement.

Le PNAT justifie sa demande sur la base de deux incidents techniques du bracelet électronique.

Le premier, le 18 août 2020, est le résultat d'un choc involontaire. Le second, le 24 octobre 2020, est dû à un décrochage du bracelet. A chaque fois, l'administration pénitentiaire a constaté la présence du détenu à son domicile et elle a pu communiquer avec lui. Il n'y a jamais eu de rupture de la détention.

Il faut signaler que, durant cette peine, le détenu n'a bénéficié d'aucune permission professionnelle ou familiale ni d'aucune Réduction de Peine Supplémentaire (RPS).

La demande du PNAT relève de l'acharnement. Un acharnement que Jean-Marc Rouillan connaît bien. L'état n'a de cesse de prendre tous les prétextes pour l'isoler, pour le fragiliser et pour relancer incessamment la détention.

Jean-Marc Rouillan souffre d'une maladie auto-immune orpheline grave qui affaiblit son système immunitaire. L'envoyer en pleine épidémie de coronavirus dans un lieu fermé particulièrement pathogène est une réelle mise en danger.

Jean-Marc Rouillan répond aux critères de vulnérabilité tels qu'ils ont été établis par le gouvernement.

Nous, signataires de cet appel demandons au tribunal de l'application des peines la continuité de la mesure de détention à domicile jusqu'à la fin de sa peine.

Premiers signataires

Nathalie Artaud, Alain Badiou, Etienne Balibar, Ludivine Bantigny, Olivier Besancenot, Eric Beynel, Alima Boumediene-Thiery, Véronique Bontemps, Saïd Bouamama, Youssef Boussoumah, Houria Bouteldja,  José Bové, Rony Brauman, Alain Brossat, Carmen Castillo, Leïla Chaïbi, Sorj Chalandon, Laurence de Cock, Jean-Louis Comolli, Annick Coupé, Miguel Urbán Crespo, Pierre Dharreville, Christian Eyschen, Gérard Filoche, Jacques Gaillot, Franck Gaudichaud, François Gèze , Éric Hazan, Charles Hoareau, Razmig Keucheyan, Pierre Khalfa, Stathis Kouvélakis, Mathilde Larrère, Pierre Laurent, Olivier Le Cour Grandmaison, Frédéric Lordon, Michaël Lowy, Christian Mahieux, Noël Mamère, Myriam Martin, Olivier Mateu, Xavier Mathieu, Nathalie Ménigon, Daniel Mermet, Aline Pailler, Ugo Palheta, Willy Pelletier, Gilles Perrault, Evelyne Perrin, Christine Poupin, Philippe Poutou, Serge Quadruppani, Julien Salingue, Catherine Samary, Oreste Scalzone, Omar Slaouti, Pierre Stambul, Alessandro Stella, Enzo Traverso, Pierre Tevanian, Françoise Vergès, Marie-Pierre Vieu, Christiane Vollaire, Michel Warschawski, Yannis Youlountas, Olivia Zemor, Maurice Buttin, Francis Combes, Jean-Paul Cruse, Véronique Decker, Odile Hélier, Yvan Lemaitre, Jean Yves Lesage, Franck Mintz, José-Luis Moragues, Jean-Pierre Page, Alain Pojolat, Yves Vandrame, Roland Veuillet, Olivier Vinay, Maxime Vivas, Richard Wagman, Laurent de Wangen, Sophie Zafari

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 16:50

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/loi-securite-globale-des-milliers-de-manifestants-dans-plusieurs-villes-de-france_4190407.html

 

Loi relative à la sécurité globale, des milliers de manifestants dans plusieurs villes de France

À Paris, Toulouse, Montpellier, Lille, Nancy, Rennes ou encore Saint-Etienne, des syndicats, journalistes, politiques, étudiants, associations ou Gilets Jaunes, ont défilé contre la proposition de loi qui porte, selon eux, atteinte à la liberté d'expression et à l'état de droit.

Alors que l'assemblée nationale a adopté en première lecture Vendredi 20 Novembre 2020 l’article vingt quatre de la proposition de loi relative à la sécurité globale pénalisant la diffusion d’images des forces de l’ordre, plusieurs manifestations se sont déroulées Samedi 21 Novembre 2020 en France, à l’appel notamment de syndicats de journalistes qui dénoncent une atteinte à la liberté d'expression et à l'état de droit.

À Paris, des milliers de personnes se sont retrouvés place du Trocadéro Samedi 21 Novembre 2020 à partir de 14 heures 30. Sur des vidéos postées par le Syndicat National des Journalistes (SNJ), la Société Des Journalistes (SDJ) de la troisième chaîne de la télévision française ou encore la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), on peut voir le parvis des droits de l'homme bouclé et barricadé par les forces de l’ordre qui fouillent les sacs et qui opèrent des contrôles d’identité.

L’avocat Arié Alimi dénonce l’absence de réquisition judiciaire permettant ces fouilles. Membre de la LDH, il se dit inquiet d’une lente déliquescence de l'état de droit.

Sur Twitter, la préfecture de police de Paris précise qu’il est possible d’accéder à la manifestation par tous les axes de la place du Trocadéro, mais qu’il n’est possible de la quitter que par l’avenue Georges Mandel ainsi que par l’ensemble des sorties du métro. « Tout le monde veut filmer la police », crient les manifestants. Des élus de gauche font part de leur participation au rassemblement. Des membres du SNJ et des journalistes de Mediapart sont également présents.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Toulouse contre la loi de sécurité mais aussi contre la politique sanitaire du gouvernement, écrit France Bleu Occitanie. Deux ans après leur toute première mobilisation, les Gilets Jaunes sont nombreux dans le cortège toulousain.

À Montpellier, la préfecture de l’Hérault a compté mille trois cent personnes selon France Bleu Hérault. La version modifiée du texte ne rassure pas les manifestants pour qui seulement cinq mots ont été rajoutés. Ils craignent de ne plus pouvoir dénoncer les violences policières.

À Lille, près d’un millier de personnes se sont rassemblées sur la place de la République, à l’appel de la LDH. Parmi les slogans rapportés par France Bleu Nord, on peut retenir les pancartes « ne vous floutez pas de nous », « violences partout, images nulle part », ou encore « coronavirus 1984 ». Des élus de du Mouvement de la France Insoumise (MFI), du Parti Socialiste, du Parti Communiste Français (PCF) et d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), des associations, comme Amnesty International, Extinction Rébellion et le CIMADE, mais aussi le SNJ ou le club de la presse des Hauts-de-France ont été aperçus dans le cortège.

À Nancy, cinq cent personnes étaient réunies à l'appel d'un collectif citoyen rapporte France Bleu Sud Lorraine. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour empêcher des manifestants de se rapprocher de la place Stanislas.

Une centaine de personnes ont manifesté à Auxerre, dans le centre-ville, selon France Bleu Auxerre. Des syndicats, des Gilets Jaunes et des journalistes, étaient dans le cortège.

À Limoges, entre trois cent et quatre cent personnes, dont des journalistes de la troisième chaîne de la télévision française, se sont retrouvées devant la préfecture de Haute-Vienne. « Sans ce droit de filmer, il n’y aurait pas eu d’affaire d'Alexandre Benalla », rappelle un manifestant.

À Bayonne, plusieurs centaines de personnes étaient réunies. Parmi elles, il y avait des membres du MFI, de l'Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne (ATTAC) ou encore d'Amnesty International, rapporte France Bleu Pays Basque.

Trois cent personnes se sont rassemblées devant l'arbre de la liberté à Périgueux à l'appel de la LDH, selon France Bleu Périgord.

À Rennes, des centaines de personnes ont répondu à l’appel du club de la presse de Bretagne. Sur Twitter, France Bleu Armorique a fait état d'un face à face entre la police et une majorité d’étudiants rue Jean Jaurès, avec des jets de gaz lacrymogènes.

À Clermont-Ferrand, la manifestation contre la proposition de loi relative à la sécurité globale a rassemblé plus d’une centaine de personnes devant la préfecture du Puy-de-Dôme, selon France Bleu Pays d'Auvergne.

Selon France Bleu Saint-Etienne Loire, plusieurs centaines de personnes se sont regroupées place Jean Jaurès, à Saint-Etienne.

Trois cent personnes se sont rassemblées devant la préfecture d'Annecy à l'appel de plusieurs associations et collectifs, a constaté France Bleu Pays de Savoie.

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 16:25

 

 

SUSPENSION DE JEREMY CORBIN

Dimanche 22 Novembre 2020

Vous trouverez ci dessous la première partie d'un très long message de Thierry Labica relatif à la suspension de Jeremy Corbin du parti travailliste britannique. Le message est disponible en totalité si vous consultez le site internet de la revue Contretemps à l'adresse ci dessous.

Bernard Fischer

 

http://www.contretemps.eu/suspension-corbyn-labour-angleterre-antisemitisme-liberalisme/

Tout doit disparaître, même le libéralisme politique. Sur la suspension de Jeremy Corbyn par le parti travailliste britannique

Par Thierry Labica

Samedi 21 Novembre 2020

Les instances du parti travailliste britannique ont décidé de suspendre l’ancien dirigeant de l’opposition, Jeremy Corbyn, Vendredi 29 Octobre 2020. Cette décision a été prise au prétexte d’une déclaration de Jeremy Corbyn en réaction à la parution du rapport d’enquête de l'Equality and Human Rights Commission (EHRC) portant sur l’antisémitisme à l'intérieur du parti travailliste. Cette mesure prise contre la figure emblématique de la gauche en Grande-Bretagne depuis 2015, en référence à des propos rapportés de manière inexacte, est en contravention directe au règlement interne du parti travailliste ainsi qu’à la Convention Européenne des Droits de l'Homme (CEDH).

Jeremy Corbyn a été finalement réadmis Mardi 17 Novembre 2020 sans toutefois se voir rendu son whip, c’est-à-dire le fait de pouvoir voter au parlement au nom du parti travailliste, ce qui fait qu’il est actuellement considéré comme député indépendant. Les dommages causés à l'intérieur du parti travailliste par ces trois semaines de péripéties et leurs suites désormais inévitables n’ont guère de chance d’être réversibles. Un rappel de l’épisode sera ici l’occasion d’observer un peu plus largement un contexte dont les confusions et les dangers ne se limitent pas aux seuls aléas interminables du Brexit.

« La démocratie représentative devrait, autant que possible, être abolie dans le parti travailliste », a dit David Evans, secrétaire général du parti travailliste depuis le mois de mai 2020.

« Le néolibéralisme retrouve ainsi la logique originaire du libéralisme qui a accompagné son émergence en refusant comme corporatisme archaïque la superposition du petit marché politique au grand marché économique et en se prémunissant de manière préventive du risque majeur de toute correction des mécanismes économiques en un sens égalitaire. En ce sens le néolibéralisme contemporain est prêt pour sauver son esprit animal libéraliste à sacrifier son âme libérale », écrivait André Tosel, dans Démocratie et Libéralisme, aux éditions Kimé, en 1995.

Vendredi 29 Octobre 2020, les instances du parti travailliste ont annoncé la suspension de Jeremy Corbyn. La mesure disciplinaire est intervenue suite à une déclaration de l’ancien dirigeant du parti travailliste en réponse à la parution d’un rapport d’enquête menée pendant plus d’un an par l'EHRC et consacrée à l’antisémitisme dans le parti travailliste.

Sans même que le nouveau secrétaire général du parti, David Evans, ait pu clarifier ce qui dans le propos de Jeremy Corbyn constituait une contravention au règlement du parti, le chœur politique et médiatique était déjà agenouillé dans une unisson fervente. Jeremy Corbyn rejette les conclusions du rapport en niant la réalité du problème de l’antisémitisme et de sa gravité et il continue de prétendre qu’il a été indûment exagéré à des fins purement politiques internes et externes.

Keir Starmer ayant décrété, quant à lui, que toute personne souhaitant contester le document et ses conclusions n’avait pas sa place dans le parti, on comprend, de fait, que l’ancien dirigeant ne saurait donc avoir sa place dans le parti.

Cette présentation des faits s’accompagne du contrepoint qui en assure la crédibilité. Dès l’annonce de la parution du rapport, trois motifs d’accablement ont immédiatement envahi le discours public et mis un terme préventif à toute tentative de discussion. Le rapport montre que le parti s’est rendu coupable du grave délit de harcèlement et d’intimidation. La direction politique du parti est intervenue de manière illégale dans le traitement de procédures disciplinaires et elle n’a pas mis en place les mesures adéquates pour lutter contre l’antisémitisme. Ces trois ingrédients mêlés forment le ciment, l’eau et le sable de la dalle de béton instantanément coulée sur le contenu même du rapport de l’EHRC qu’il s’avère maintenant urgent, semble-t-il, de ne pas lire et de ne pas utiliser afin d’éclairer le parti et l’opinion publique en général.

L’enquête de l’EHRC sur l’antisémitisme dans le labour était à divers titres une affaire entendue d’avance. Elle fut lancée à la demande de deux organisations, Campaign Against Antisemitism (CAA) et Jewish Labour Movement (JLM), agressivement pro-israéliennes et notoirement hostiles à la direction travailliste et à Jeremy Corbyn en particulier, connu de longue date pour ses positions pro-palestiniennes.  De son côté, proche des conservateurs, l'EHRC, dont Newsweek a révélé la mise à l’écart de ses directeurs noirs et musulmans, s’était empressé de faire bon accueil à la demande de ces organisations, jugeant les pièces du dossier sur l’antisémitisme dans le parti travailliste suffisantes pour déclencher une enquête.

En comparaison, lorsque des organisations musulmanes ont entrepris des démarches semblables pour que l’EHRC enquête sur l’islamophobie déclarée et omniprésente dans le parti conservateur, elles ne rencontrèrent pas le même succès. L’honorable EHRC, en réponse à ces demandes, a, dans sa grande sagesse, estimé que l’on pouvait compter sur le parti de Boris Johnson pour conduire sa propre enquête interne.

Pour ce qui est des préjugés contre les juifs, leur persistance est également et très distinctement plus élevée chez les tories que dans le parti travailliste, comme l’ont bien montré deux enquêtes de l’institut Yougov en 2015 et 2017. Ces deux poids et ces deux mesures sont donc très remarquables lorsque l’on pense que l’actuel premier ministre, connu il est vrai pour sa jovialité raciste, a pu écrire un roman dans lequel, sans éveiller d’émoi particulier au-delà des quelques expressions d’indignation de rigueur, des juifs utilisent leur pouvoir oligarchique pour truquer des élections et contrôler les médias. Il n'a provoqué aucun scandale et même, il a obtenu le soutien déclaré du grand rabbin britannique, Ephraim Mirvis, à la veille des élections du mois de décembre 2019.

Il paraissait entendu que le rapport avait d’emblée vocation à apporter la validation irréfutable du récit diffusé en masse depuis au moins trois ans sur l’antisémitisme institutionnel du parti, les aveuglements ou les complicités de Jeremy Corbyn et avec lui, de toute la gauche, incidemment, internationaliste et pro-palestinienne. Sur ces jugements rendus d’avance et sans appel possible, Pete O’Borne et Richard Sanders expliquent d’ailleurs, sur le site Middle East Eye, que, lors de la conférence de présentation du rapport en présence des auteurs, les questions de la trentaine de journalistes présents « visèrent majoritairement à comprendre pourquoi le rapport n’avait pas été plus dur, personnellement, contre Jeremy Corbyn. Pas un seul journaliste n’a cherché à interroger les incohérences ou les omissions du rapport ».

Comme le suggèrent Pete O’Borne et Richard Sanders, le document de l’EHRC ne paraît pas avoir vocation à être lu. Sa fonctionnalité a tenu avant tout à la dramatisation de son annonce et de son anticipation des mois durant.

Puis avec sa parution, l’occasion est donnée non seulement de mobiliser tous les acteurs de la panique morale créée autour de la gauche du parti travailliste, mais aussi et surtout, d’enclencher enfin le coup à forte charge symbolique prévu de longue date contre son représentant principal, Jeremy Corbyn. Par la même occasion, le nouveau dirigeant peut espérer ainsi endosser les habits du chef capable de fermeté et de prise de décision difficile.

La lecture du rapport reste cependant nécessaire et utile à divers titres. Il y a d’une part les faiblesses de sa rédaction, révélatrices de la pauvreté du matériau à la disposition des enquêteurs. Plusieurs omissions ou évasions laissent d’emblée perplexe. Faut-il accepter, par exemple, en l’absence de toute définition préalable, que le seul fait que des personnes se soient senties offensées par un commentaire polémique concernant l'état d’Israël relève d’un antisémitisme manifeste, caractérisé et formellement répréhensible ? Comment comprendre que le rapport ne propose aucune précision sur l’identité des plaignants, deux organisations partisanes de l’amalgame le plus strict entre les juifs et Israël, en outre réduit à sa seule extrême-droite politique au pouvoir ? Le seul fait de contester une accusation d’antisémitisme constitue-t-il par nature une preuve d’antisémitisme ?

Mais au cœur du rapport, on trouve surtout l’omission quasi-complète du dossier interne diffusé au mois d'avril 2020. Celui-ci documentait sur quatre vingt cinq pages de quelle manière le personnel au siège du parti travailliste, en charge des procédures disciplinaires notamment, s’était délibérément et activement employé à mettre la direction politique du parti en difficulté  jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle secrétaire générale, Jennie Formby, et d’une nouvelle équipe administrative, lenteur extrême ou mise à l’arrêt délibérée du traitement de plaintes dont les adversaires et les médias prenaient alors prétexte pour accuser Jeremy Corbyn de ne rien faire, de rester au mieux aveugle au problème et, au pire, d’en être complice, manipulations et blocages de la communication de la direction au parti et participation au harcèlement médiatique de certaines personnalités de la gauche du parti assorti de saillies racistes, le tout avec la caution bienveillante du secrétaire général alors encore en place, Iain Mac Nicol.

L’impasse faite par les enquêteurs sur ce changement d’équipe dans les instances centrales du parti au mois de mars et au mois d'avril 2018 est propre à induire une confusion fatale consistant à attribuer à la direction politique du parti les conséquences du sabotage dont elle était elle-même la cible pendant les deux tiers de la période couverte par l’enquête.

Cet ensemble de pièces consubstantielles à l’objet de l’enquête ne laisse aucun doute quant à l’instrumentalisation des accusations d’antisémitisme dans le cadre de luttes internes. Il confirme en outre que les interférences illégales politiques, tant réclamées à l’époque, et dont beaucoup feignent aujourd’hui de s’émouvoir, visèrent à accélérer le traitement des plaintes et non à les ralentir ou les empêcher.

Cette absence ne reste toutefois pas entièrement sans trace. Le document de l’EHRC reconnaît les changements intervenus au printemps 2018, donc à l’arrivée de la nouvelle secrétaire générale, et à la prise en compte beaucoup plus rapide des plaintes dans le cadre de procédures renforcées, mais sans tenir compte de la conjoncture interne antérieure, ses protagonistes et ses effets.

Autre point remarquable, le rapport relève en outre que les dysfonctionnements des procédures disciplinaires internes concernèrent pendant une longue période l’ensemble des plaintes et non seulement celles relatives à d’éventuels propos antisémites. Il en résulte que nombre de personnes ayant fait l’objet d’une plainte furent elles-mêmes traitées de manière déplorable, aucune information quant aux allégations les concernant, anonymat du plaignant, des délais  interminables de traitement des plaintes, mettant notamment des  candidates de la gauche du parti, juives dans certains cas notoires, en difficulté administrative pour se présenter à des scrutins pour d’importantes  responsabilités internes.

Le rapport donne ainsi l’exemple d’un « membre supposé avoir émis des commentaires antisémites au cours du processus de sélection d’un candidat parlementaire et dans des mails échangés avec d’autres membres de leur même branche de circonscription. Le membre ne reçut aucun détail des allégations en dépit de ses demandes répétées au cours de l’enquête pendant l’année 2018. Le membre démissionna avant le terme de l’examen de la plainte ». L’EHRC a ainsi « identifié des problèmes d’équité à l’égard des personnes visées par des plaintes pour quarante deux des soixante dix dossiers de l’échantillon ».

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 15:52

 

 

https://actu.fr/ile-de-france/saint-denis_93066/seine-saint-denis-apres-la-mort-de-samuel-paty-un-professeur-de-paris-8-menace-de-decapitation_37612975.html

 

Après la mort de Samuel Paty, un professeur de l'université de Saint Denis menacé de décapitation

Eric Fassin, sociologue de l'université de Saint Denis, a été menacé de décapitation au lendemain de l'assassinat de Samuel Paty.

« Je vous ai mis sur ma liste de connards à décapiter le jour où cela arrivera. Cette liste est longue mais patience, vous y passerez », ces menaces de mort ont été proférées Samedi 17 Octobre 2020 contre Eric Fassin, professeur de l'université de Saint Denis, au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty.

Elles faisaient suite à sa reprise sur Twitter d’un article qu’il avait écrit pour le blog de Médiapart au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 dont le titre était « nous ne saurions vouloir ce que veulent nos ennemis ».

Une plainte a été déposée auprès de la police judiciaire. « Sur Twitter, je suis régulièrement victime d’insultes et parfois de menaces, mais je les ignore. Cette fois-ci, je ne pouvais pas, car cette menace émanait d’un compte avec un nom et une photographie de profil », explique le sociologue.

Le compte, supprimé depuis, était au nom de Didier Magnien, une personnalité liée au néo nazisme qui vit désormais en Allemagne. « Juste après la décapitation d’un collègue, la menace était particulièrement violente », dit Eric Fassin.

L’universitaire, qui travaille entre autres sur les questions des discriminations, des minorités et des politiques de racialisation, estime être visé en raison de sa profession. La protection fonctionnelle lui a immédiatement été accordée par l’université de Saint Denis, « symboliquement, c’est très important. En m’accordant la protection fonctionnelle, l’université reconnaît que ces menaces sont liées à mon travail ».

Le département de Science Politique lie, lui aussi, les menaces aux travaux du chercheur. « Le département de Science Politique exprime sa pleine solidarité à l’égard de son collègue, Eric Fassin, victime de menaces de mort en raison de ses travaux sur les différentes formes d’inégalités et de discriminations », a-t-il été annoncé dans un communiqué.

Mais pourquoi son travail suscite-t-il un tel déchaînement de violence ? « Au moment où l’on parle de séparatisme, on pointe du doigt des militants antiracistes arabes ou noirs. Or je suis un universitaire antiraciste et je suis blanc, donc on peut difficilement m’accuser de défendre une ligne identitaire. Pour l’extrême-droite, et pour tous ceux qui la copient, des personnes comme moi, qui n’ont pas la tête de l’emploi, viennent contredire leur propagande », dit Eric Fassin, « les attaques visent au premier chef les minorités, mais leurs alliés contre le racisme sont présentés comme des traîtres ou des collaborateurs, c’est retourner le vocabulaire de la seconde guerre mondiale ».

Selon Eric Fassin, d’autres professeurs sont également visés par des menaces de la part de militants d'extrême-droite, « nous réfléchissons à la possibilité de réunir les témoignages. C’est un problème bien plus large que ma personne ».

Le sociologue impute la multiplication des menaces aux discours politiques, « depuis quelque temps, les néo-nazis se sentent autorisés à sortir du bois grâce aux discours de nos gouvernants accusant les prétendus islamo-gauchistes de complicité intellectuelle avec le terrorisme ».

Une analyse reprise par son département, « la parole intellectuelle libre est aujourd’hui remise en cause tant par la multiplication des menaces directes émanant de l’extrême-droite que par les mesures et déclarations d’autorités politiques, pourtant censées protéger le personnel enseignant ». Pour sa part, Eric Fassin relève qu’il n’a pas reçu de mot de soutien de la part du rectorat ni du ministère de l'enseignement supérieur.

C’est la deuxième plainte que dépose l’universitaire. En 2013, une première plainte avait été déposée après la réception deux lettres anonymes à son domicile, la seconde représentant un tract de la Résistance avec une potence.

Eric Fassin entend ne pas changer quoi que ce soit à sa façon de travailler et de s’exprimer publiquement, « maintenant, la question est de savoir comment faire pour ne rien laisser passer sans gaspiller tout son temps, autrement dit, sans que cela soit au détriment de mes recherches et de mes engagements ».

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 15:30

 

 

https://alencontre.org/debats/etat-espagnol-debat-un-horizon-republicain-a-propos-de-louvrage-abajo-el-rey-republicas.html

https://ctxt.es/es/20201101/Firmas/34099/monarquia-republica-juancarlismo-miguel-urban-jaime-pastor.htm

 

De la fin du juancarlisme au moment républicain

Par Miguel Urbán, député européen, et Jaime Pastor, rédacteur en chef de Viento Sur

Mardi 10 Novembre 2020

« Nous ne pouvons pas rester de simples spectateurs de la décadence des Bourbons, nous devons prendre parti pour que l’indifférence face à la fange royale ne s’empare pas des majorités sociales », écrivent Teresa Rodríguez et Miguel Urbán dans l’un des chapitres du livre Abajo el Rey.

Telle a été l’intention de cet ouvrage collectif, ne pas laisser la peur, le scepticisme et la résignation, s’installer parmi les citoyens et appeler à un élargissement d’un débat public sur cette question comme un devoir urgent. Pour cette raison, comme nous le disons dans la présentation du livre, les seize contributions qui y figurent « partagent toutes la revendication d’un référendum sur la monarchie ou la république et, au-delà, l’engagement pour une alternative démocratique radicale qui parte de l’action des classes subalternes dans cette nouvelle étape historique ».

Les principales questions que nous abordons sont les suivantes, le rôle du roi selon la constitution de 1978, les frasques constantes des Bourbons, la trahison du peuple sahraoui, le coup de barre après la tentative de coup d'état du 23 février 1981, la continuité de l’impunité du franquisme, la complicité des médias, la fin du juancarlisme, les raisons d’un référendum, la contribution du féminisme au républicanisme, la revendication du droit de décider de leur avenir du Pays Basque, de la Galice, de la Catalogne et de l’Andalousie, la dénonciation de l’impunité du roi fuyard, alors que des militants comme Jordi Cuixart, co-auteur du livre, est encore en prison pour avoir exercé des droits fondamentaux, et, enfin, la proposition d’un projet républicain, confédéraliste, plurinational, municipaliste et anti-oligarchique.

Alors que notre projet était sur le point de sortir en librairie, nous avons reçu l’excellente nouvelle de l’enquête sur la monarchie, commandée par la Plateforme des Médias Indépendants et rendue publique le 12 octobre 2020. Ses résultats sont venus donner plus de raisons encore à nos arguments et, surtout, la confiance en la possibilité de faire de cet engagement pour un avenir républicain une réalité, puisque des résultats de cette enquête se dégage la constatation que les nouvelles générations, une majorité de la société catalane et de la société basque et du peuple de gauche en général, dont la moitié des électeurs du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), sont ouvertement républicains et favorables à un référendum sur la forme de l'état.

Il y a donc peu de doutes, même si le directeur de l'institut public de sondages, le Centro de Investigaciones Sociológicas (CIS), a voulu le cacher le plus possible, que, comme l’indiquait un éditorial de notre site internet du 12 octobre 2020, la popularité de la couronne espagnole est à un niveau très bas, au même niveau que celle des médias. Certains médias, ceux de l’establishment, qui ont maintenu un silence presque total sur les données de cette enquête, confirmant ainsi leur volonté de continuer à resserrer les rangs autour d’une institution dont le degré d’impunité, de corruption et de parasitisme, permis par la constitution elle-même, a provoqué l’indignation légitime de la majorité des citoyens.

Nous sommes conscients qu’il y a encore un long chemin à parcourir pour arriver à transformer en réalité le moment républicain où la convocation de ce référendum sur la forme de l'état peut être imposée et, avec lui, l’inévitable débat sur l’ensemble des problèmes qui affectent la citoyenneté, d’autant plus en ces temps de pandémie et de crise civilisationnelle mondiale. Un moment qui devrait déboucher sur l’ouverture d’un processus participatif qui dépasserait probablement le cadre étroit du régime actuel. C’est pourquoi il est si redouté par certaines élites politiques et économiques qui ne se hasardent même pas entreprendre une auto-réforme démocratique du régime.

Cependant, nous savons aussi que la crise de la monarchie peut difficilement s’inverser, que le récit du juancarlisme qui lui a donné un air de légitimité s’est définitivement épuisé et que, tant les obstacles pour mettre fin à l’impunité du roi fuyard et, avec lui, de la famille royale, que la perception croissante de l’alignement de Felipe VI avec les secteurs les plus réactionnaires du régime, ne cesseront d’augmenter la désaffection des citoyens envers cette institution dans un avenir prochain.

Une crise qui touche également d’autres secteurs du régime, comme le pouvoir judiciaire, l’appareil policier, le système de représentation politique et, surtout, un modèle territorial brisé de toutes parts, avec désormais une Communauté de Madrid transformée en paradis fiscal et en laboratoire du trumpisme ibérique. Des institutions qui survivent davantage du fait de l’inertie et de l’absence d’alternatives crédibles et viables à court terme que du fait d’une légitimité dans un processus d’érosion permanente au milieu d’une crise multidimensionnelle. Pour cette raison, face à la menace d’une issue réactionnaire pour laquelle une extrême droite nostalgique du franquisme fait déjà pression, il ne peut y avoir de trêve dans l’effort commun pour mettre un terme à ce projet, mais aussi à la bunkerisation de la monarchie et du bloc de pouvoir qui la soutient.

Notre objectif commun est de contribuer, bien que modestement, à la construction, du point de vue de la gauche, de cette alternative, en récupérant le meilleur des traditions républicaines, fédéralistes, socialistes et libertaires, de nos différents peuples tout au long du dix neuvième siècle et du vingtième siècle. Sans oublier les faits marquants de la première et de la deuxième république et en revendiquant la mémoire collective anti-franquiste, mais surtout en regardant vers l’avenir pour revendiquer le droit de décider non seulement de la forme de l'état ou des relations entre nos peuples, mais aussi de tout ce qui affecte nos vies.

Nous savons aussi que nous ne pouvons avancer sur cette voie que si nous consacrons tous les efforts nécessaires à la reconstruction d’un tissu associatif de différentes organisations sociales, culturelles et politiques, porteuses d’un nouveau républicanisme dans lequel, comme l’écrit David Fernández dans notre livre, le terme de la république ne renvoie pas seulement à une forme d'état, mais qu'il est « avant tout une culture politique démocratique, une défense de l’intérêt public et des biens communs et une manière de garantir et de partager l’égalité entre tous ».

C’est à cette tâche commune que nous appelons dans ces pages. Une tâche qui passe, bien que pas uniquement, par mettre fin à ce que l’historien Xosé Nunez Seixas a récemment dénoncé comme « la grande anomalie que représente la monarchie espagnole. Une institution de plus en plus remise en cause pour ses origines, hypothéquée par un avenir lié à une réforme constitutionnelle qui devrait se faire » et, ajouterions-nous, non viable dans le cadre de ce régime.

Notre pire ennemi sur cette voie n’est pas l’incertitude du changement, mais la démission du c’est impossible qui assure la survie de l’ancien régime, lequel semble ne jamais finir de mourir. Le moment républicain doit être compris comme une fenêtre d’opportunité non seulement pour arrêter l’hémorragie de la perte de droits, mais aussi comme un tournant historique et politique pour garantir de nouveaux droits et pour inventer de nouvelles formes de démocratie. Ainsi, face à ceux qui contemplent avec terreur, d’en haut, la crise sociopolitique comme une époque de décadence et s’efforcent de crier « vive le roi », ceux d’en bas devraient contempler la scène, dans tout son drame aussi, comme un moment qui ne peut être remis à plus tard pour ce qui a trait à la recréation démocratique et à la redéfinition des logiques de représentation et pour la subversion de toutes les règles du système social qui nous ont conduits à un tel désastre. Et, ce faisant, nous regrouper sous le mot d’ordre « à bas le roi ». Il n’y a pas de temps à perdre. L'urgence sociale et écologique exige de nécessaires bonds en avant.

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21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 16:25

 

 

https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/11/20/la-france-brave-la-decision-de-la-cour-europeenne-de-justice-ayant-affirme-le-droit-de-boycotter-israel/

https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/france-defies-european-court-ruling-upholding-right-boycott-israel

 

La France brave la décision de la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) ayant affirmé le droit de boycotter Israël

Par Ali Abunimah

Mardi 17 Novembre 2020

Le gouvernement du président Emmanuel Macron brave un jugement historique de la CEDH qui protège le droit des personnes à appeler au boycott des produits israéliens.

Cette décision intervient dans un contexte de crise grandissante, en France, sur les droits humains, où le gouvernement mène une violente répression de la dissidence et des protestations et intensifie sa répression de la population musulmane du pays.

La décision unanime de la CEDH au mois de juin 2020 a porté un coup majeur aux efforts d’Israël pour faire taire les critiques à son endroit, en annulant les condamnations pénales contre onze militants de la défense des droits des palestiniens en France.

La CEDH a estimé que les condamnations des militants pour avoir appelé les acheteurs à boycotter les produits israéliens violaient la liberté d’expression garantie par la Convention Européenne des Droits de l'Homme.

Elle a ordonné au gouvernement français de verser à chacun des militants sept mille euros de dommages et intérêts et leur a accordé les frais de justice.

Selon deux experts en droit français, la décision de la CEDH aurait dû inciter le gouvernement français à annuler ses instructions aux procureurs, publiées pour la première fois en 2010, selon lesquelles ils devraient poursuivre énergiquement les partisans du mouvement pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS) pour les droits des palestiniens.

Pourtant, loin de respecter cette décision qui fait jurisprudence et de respecter les droits politiques des citoyens français, le ministère de la justice du gouvernement d'Emmanuel Macron a publié au mois d'octobre 2020 un mémorandum à l’intention des procureurs leur disant de continuer à enquêter sur les militants qui appellent au boycott d’Israël.

Le mémorandum affirme que les actions appelant au boycott des produits israéliens peuvent toujours constituer un crime en vertu de la loi française sur la presse en « incitant à la discrimination publique envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une nation ».

Selon les experts juridiques, le magistrat Ghislain Poissonnier et le professeur de droit Nicolas Boeglin, le nouveau mémorandum cherche évidemment à préserver la pénalisation à la française des appels au boycott.

« Il est clair que les autorités françaises refusent, en violation de la hiérarchie des normes, de se soumettre à la décision de la CEDH et au droit européen », ajoutent-ils.

Ils affirment que le ministère français de la justice essaie de contourner la distinction claire établie par la CEDH entre, d’une part, l’incitation à ne pas consommer des produits pour contester la politique d’un état et, d’autre part, les appels à la violence contre des personnes ou les propos racistes et antisémites visant les juifs en tant que collectif ethno-religieux.

« Le gouvernement français tente d'entretenir un flou sur la distinction entre l’appel au boycott des produits israéliens et l’antisémitisme, sans préciser clairement ce qui pourrait faire basculer l’un vers l’autre », observent Ghislain Poissonnier et Nicolas Boeglin.

Dans le même temps, le mémorandum du ministère de la justice incite les procureurs à soumettre les militants politiques à un niveau d’inquisition et de contrôle terrifiant. Il affirme que le caractère antisémite d’un appel au boycott pourrait résulter directement des paroles, des gestes et des écrits des accusés, et qu'il peut également être déduit du contexte.

Le ministère de la justice ne parvient pas à masquer son but qui est manifestement de réprimer à tout prix les appels au boycott des produits israéliens lancés dans le cadre de la campagne pour le BDS, concluent Ghislain Poissonnier et Nicolas Boeglin.

Alors que la France mène depuis longtemps une campagne de répression contre les partisans des droits des palestiniens, la répression autoritaire du gouvernement d'Emmanuel Macron s’étend à presque toutes les formes de dissidence.

La violence du gouvernement français contre son propre peuple met en évidence l’une des nombreuses valeurs qu’il partage avec Israël.

Au mois de septembre 2020, le comité pour la protection des journalistes a déclaré que la France et Israël se distinguent par l’utilisation de munitions dangereuses utilisées pour attaquer les manifestants et les journalistes qui les couvrent.

L’ironie est que, en prétendant être un champion de la liberté d’expression, Emmanuel Macron insiste sur le fait que l’affichage des infâmes caricatures déshumanisant et dénigrant les croyances des musulmans est non seulement permis mais nécessaire pour démontrer cet engagement en faveur de la liberté.

Emmanuel Macron mène en fait une guerre contre les citoyens musulmans de France, en se servant de la liberté d’expression pour couvrir l’animosité de l'état français contre les musulmans et en menant une politique raciste de désignation de cette population comme bouc émissaire accusé de terrorisme.

La semaine dernière, Amnesty International a publié une déclaration intitulée « la France n’est pas le champion de la liberté d’expression qu’elle prétend être », un euphémisme s’il en est.

« Des milliers de personnes sont condamnées chaque année pour outrage aux fonctionnaires, une infraction pénale définie de manière vague, que les autorités policières et judiciaires ont appliquée massivement pour faire taire les dissidents pacifiques », déclare Amnesty International, « ainsi, en 2019, deux hommes ont été condamnés après avoir brûlé une effigie représentant le président Emmanuel Macron lors d’une manifestation pacifique ».

Dans un autre incident alarmant mentionné par Amnesty International, « la police française a interrogé pendant des heures quatre enfants de dix ans soupçonnés d’avoir fait l’apologie du terrorisme après avoir apparemment remis en question le choix du professeur de français assassiné, Samuel Paty, d’afficher des caricatures qui dénigrent le prophète Mahomet ».

Pendant ce temps, le gouvernement français utilise l’indignation suscitée par la violence des récentes attaques comme prétexte pour interdire des groupes musulmans de la société civile et de défense des droits civiques, en se fondant sur de vagues accusations politiques selon lesquelles ils promeuvent le séparatisme.

Alors que les musulmans sont une cible clé de la répression, le gouvernement d'Emmanuel Macron a essayé d’éradiquer les protestations et les dissensions contre sa politique intérieure de la part du mouvement des Gilets Jaunes et des militants pour le climat.

« Des milliers de manifestants pacifiques ont été balayés par la répression draconienne des manifestations en France, qui a vu les autorités abuser de la loi pour imposer des amendes, arrêter arbitrairement et poursuivre des personnes qui n’ont commis aucune violence », selon un rapport d’Amnesty International publié au mois de septembre 2020.

En 2018 et 2019, plus de quarante mille personnes, dont des manifestants, ont été condamnées sur la base de lois imprécises, pour des activités qui ne devraient pas constituer une infraction pénale, selon Amnesty International.

Les tours de force d'Emmanuel Macron susciteraient l’envie de toute dictature que les gouvernements occidentaux nous appellent à vilipender, tout en se dépeignant faussement comme des champions de la liberté et des droits de l’homme.

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21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 15:53

 

 

https://www.tourmag.com/UMIH-nous-appelons-tous-nos-adherents-a-manifester-partout-en-France_a106128.html

 

« Nous appelons tous nos adhérents à manifester partout en France », interview de Laurent Duc, président de la confédération de l'hôtellerie de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH)

La fronde monte un peu partout dans le secteur du tourisme. Alors que les agences de voyages voient rouge sur l'ambiguïté de se rendre dans les Antilles, les hôteliers et les restaurateurs sont invités à manifester partout en France, Lundi 23 Novembre et Mardi 24 Novembre 2020, avant l'intervention du président de la république.

« Nous manifesterons Lundi 23 Novembre 2020 avec l'événementiel, les commerçants, l'hôtellerie et la restauration. L'appel a été lancé à toutes les confédérations de l'UMIH », dit Laurent Duc.

Question. La grogne monte du côté de l'hôtellerie et de la restauration. Qu'en est-il de vos actions ?

Réponse. Nous appelons tous nos adhérents à manifester en France dès la semaine prochaine. Nous demandons au gouvernement une réouverture des restaurants le midi, comme les commerces non essentiels. S'il y a un couvre-feu, comme c'est annoncé un peu partout dans la presse, cela ne nous pose aucun problème, tout comme l'obligation de mettre en place un service de réservation ou des tables de maximum six personnes. Ainsi nous ne prendrions que les personnes ayant appelé précédemment, nous pourrions mieux effectuer la traçabilité des clients. Avec la vente à emporter, nous ne compensons pas le manque à gagner, cela représente à peine dix pour cent du chiffre d'affaire.

Question. Est-ce un appel adressé seulement aux restaurateurs ?

Réponse. Non, c'est un appel adressé à toute l'UMIH, en soutien avec les autres branches. Il y a une action prévue sur Lyon. Nous manifesterons Lundi 23 Novembre 2020 avec l'événementiel, les commerçants, l'hôtellerie et la restauration. L'appel a été lancé à toutes les confédérations de l'UMIH. C'est de la folie. Nous appelons à manifester Lundi 23 Novembre et Mardi 24 Novembre 2020, jusqu'au discours d'Emmanuel Macron. Nous lui demandons de revenir à la raison, avec une réouverture le midi, puis du click and collect jusqu'à 21 heures. De cette mesure dépend le salut des stations de ski. L'état ne propose rien pour les réveillons par exemple, nous attendons le dernier moment pour décider. Nous marchons sur la tête.

Question. La réouverture des stations de ski parait bien compromise.

Réponse. Je ne sais pas. Elles ont un lobbying très puissant. A la différence d'autres acteurs du tourisme, les stations sont représentées par des élus de la république. La pression est bien plus grande.

Question. Quelle est la situation des hôteliers en France ?

Réponse. Actuellement, cinquante pour cent des hôtels sont fermés, avec un taux de remplissage qui oscille entre cinq et dix pour cent. Nous avons fait de multiples propositions à l'état pour loger des malades du coronavirus, des cas contacts et des femmes battues. Nous n'avons personne dans les hôtels et nous n'avons jamais eu aucune réponse. L'état ne joue pas le jeu. Les cantines sont ouvertes partout, même dans les administrations publiques, mais les hôteliers doivent faire le service en chambre. Cela me fait doucement rire, car le room service ne concerne pas les établissements un ou deux étoiles. Le gouvernement se base sur des études américaines pour montrer que les clusters sont formés dans les restaurants et les bars, mais en France ce n'est pas le cas. Les américains ne consomment pas comme nous. Dans quatre vingt pour cent de leurs restaurants, ils ont un système de buffet, où les clients se rendent pour se servir, ce n'est pas notre système. Il faut arrêter de regarder les études américaines.

Question. Pourquoi passer à l'action en plein confinement ?

Réponse. Tout le monde attend des lois, mais ils ne peuvent pas nous donner de l'argent pour nous empêcher de mourir. Après nous savons comment cela va se passer après Mardi Premier Décembre 2020, ils vont imposer un couvre-feu. Il faut laisser les restaurants ouverts à midi. Le gouvernement annonce vouloir nous verser quinze pour cent de notre chiffre d'affaire, pour compenser la fermeture obligatoire et les cinquante pour cent de revenus. Nous ne savons pas sur quelle période cela s'appliquera. Ce qui a été mis en place au mois de mars 2020, nous commençons à toucher les sommes maintenant, donc s'il faut attendre encore six mois, nous serons tous morts.

Question. Le gouvernement vous a-t-il parlé d'une réouverture des restaurants le 15 janvier 2020 ?

Réponse. Ils essayent de faire passer le message par la presse. Nous ne pouvons pas et ne voulons pas être d'accord. Maintenant que nous haussons le ton, les restaurants ne sont plus inclus dans cette rumeur.

Question. En quelque sorte le gouvernement vous force la main en préparant l'opinion publique.

Réponse. Ils n'arrêtent pas. Nous allons leur forcer la main à notre tour en descendant dans la rue.

Question. Quelles seront les conséquences de ce qui se trame après Mardi Premier Décembre 2020, avec des voyages loisirs qui ne seront peut-être pas autorisées ?

Réponse. Les hôtels sont ouverts, nous sommes les dindons de la farce. Nous ne pouvons pas travailler, mais nous sommes ouverts. Tous les trains seront disponibles à Noël, donc il faut décider pour éviter une grogne plus importante des hôteliers. Tout est fait au jour le jour, nous ne savons rien. Avec ce deuxième confinement, nous estimons que cinquante pour cent des établissements vont se retrouver en difficulté, dont un tiers vont mettre la clé sous la porte. Le gouvernement va se retrouver avec des milliers d'entreprises qui ne pourront pas rembourser le premier Prêt Garanti par l'Etat (PGE).

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21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 15:28

 

 

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/201120/contre-les-repressions-et-pour-la-defense-des-libertes-publiques

 

Contre les répressions et pour la défense des libertés publiques

Vendredi 20 Novembre 2020

Des universitaires et des militants syndicaux et des quartiers populaires lancent un appel pour la création d’une coordination contre les répressions et pour la défense des libertés publiques et professionnelles.

La période est marquée par l'extrême gravité des atteintes portées aux libertés publiques et professionnelles en France, ainsi qu’à l'état de droit, cela sous couvert de l'état d'urgence sanitaire lié à la pandémie du coronavirus.

Le gouvernement tire parti, par ailleurs, des terribles attentats récents pour poursuivre sa dérive autoritaire, par une législation qui a été successivement antiterroriste, anti-casseur et anti-séparatiste, et visant à faire des ressortissants musulmans réels ou supposés et issus de l’immigration de nouveaux boucs émissaires.

Mais c'est l'ensemble de nos droits fondamentaux qui est dans le viseur, libertés d'expression, de manifestation, de religion, académique, enseignante et de la presse.

Les morts comme celle d’Adama Traoré, dues à des violences policières, par tirs à balles réelles, tirs de taser, techniques d'immobilisation ou accidents provoqués, continuent de s'accumuler, frappant en particulier des populations des quartiers populaires ou racisées, vingt en 2019 et onze dans les huit premiers mois de 2020, le plus souvent en toute impunité.

La contestation de la loi travail et le mouvement des Gilets Jaunes ont subi une répression historique.

Pour mémoire, Amnesty International, dans son rapport de la fin du premier semestre 2019, dénombrait deux mille neuf cent quarante cinq manifestants blessés dont vingt cinq ayant perdu un œil et cinq ayant eu la main arrachée, au moins deux morts, Zineb Redouane et Steve Maia Caniço, onze mille gardes à vue et trois mille condamnations dont mille au titre d'une intention supposée de commettre des violences.

Le nouveau Schéma National de Maintien de l'Ordre (SNMO), dévoilé le 17 septembre 2020, contraint les journalistes et les observateurs des pratiques policières à partir au moment du recours à la force, ce qui revient à entraver leurs missions d’information et de veille citoyenne.   

Dans le même temps, par un décret du 14 août 2020, les Directions Départementales Interministérielles (DDI), jusqu’alors sous la responsabilité du premier ministre, relèvent désormais du ministre de l'intérieur et elles sont placées sous l’autorité du préfet de département.

Quant à la gestion de la crise sanitaire par le très régalien Conseil de Défense et de Sécurité Nationale (CDSN), elle pose problème en matière d’opacité. Les décisions prises sont classées secret-défense et les experts qui le composent sont hors de tout recours devant la Cour de Justice de la République (CJR).

La proposition de loi relative à la sécurité globale, actuellement en procédure d'examen accélérée à l'assemblée nationale, suscite un communiqué du défenseur des droits, alertant sur les risques d'atteinte à des droits constitutionnels comme le droit à la vie privée et la liberté d’information.

Cela notamment par un projet de surveillance généralisée de reconnaissance faciale par le biais de caméras portables et de drones, projet qui s’ajoute à celui d’interdire de diffuser des images des forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions.

Parallèlement et suite à l'assassinat de Samuel Paty, une offensive est menée contre les libertés académiques, sous prétexte d'islamo-gauchisme et de dérive intersectionnelle. La Loi de Programmation de la Recherche (LPR) crée pour les universités un délit de trouble à la tranquillité et d’atteinte au bon ordre des établissements, passible de trois ans de prison et de quarante cinq mille euros d’amende.

Pendant ce temps, les personnels de l'éducation nationale subissent toujours plus de sanctions administratives pour avoir contesté les réformes du ministère de Jean Michel Blanquer. De même, sont poursuivis pénalement des militants écologistes qui pratiquent une désobéissance civile et pacifique.

En fait, l’oligarchie politico-financière qui est aux commandes s’appuie le plus souvent sur les forces de l’ordre, qui sont devenues le pilier principal des pouvoirs publics. En accédant aux demandes de certains syndicats de police en matière d’impunité, c’est à l’extrême-droite qu’elle donne dangereusement des gages.

Les expérimentations démocratiques qui sont préconisées dans le mouvement social et écologiste, ainsi que dans les quartiers populaires, ne peuvent se réaliser dans le cadre de ce régime politique. Pour tous ceux qui sont attachés aux défenses des libertés, il est plus que temps de s'organiser face à cet état de faits.

C’est une cause fédératrice, qui demande de démonter l'idéologie sécuritaire, véhiculée par les médias dominants et derrière laquelle se range une partie de l'électorat. Les violences sont d'abord des violences d'état, les équipes oligarchiques ayant intérêt à les cultiver ainsi que leurs effets réactionnels, pour leur maintien au pouvoir.

Ce néolibéralisme autoritaire est désormais largement de mise à l'échelle internationale, singulièrement depuis la crise pandémique.

Ce qui implique de s'organiser également à cette échelle, européenne et francophone. Le régime policier qui tend à se mettre en place en France est le corollaire d’une politique étrangère de soutien des dictatures françafricaines, que combattent les peuples du Sud. En Côte d’Ivoire, au Mali, dans les pays sahéliens et en Centrafrique, c'est l'armée qui joue le rôle de maintien de l'ordre.

Afin de coordonner les diverses activités de résistance aux plans antidémocratiques et afin d'avancer pratiquement et dans l'unité, nous appelons à la mise en place d’une structure pérenne, d’une coordination nationale anti-répression, avec des sections régionales et locales. La présentation de la proposition de loi relative à la sécurité globale à l'assemblée nationale en est une occasion supplémentaire.

Contact est à prendre urgemment avec les directions des organisations pour une mobilisation à la fois programmatique et stratégique.

Il faut faire place dans tous les programmes revendicatifs et alternatifs à la défense des libertés publiques et professionnelles et des droits fondamentaux de la personne.

Il faut lister et diffuser les revendications dans ce domaine, dont l'interdiction des Lanceurs de Balles de Défense (LBD) et des Grenades à Main de Désencerclement (GMD) ainsi que des techniques d'immobilisation, et créer un organe indépendant de contrôle et de sanction des violences policières mettant fin à leur impunité.

Il faut engager la mise en place et le fonctionnement de la coordination anti-répression, création d’un site, levée de fonds, organisation de meetings, centraux et décentralisés et envoi d’un questionnaire aux candidats aux mandats publics et aux élus.

Premiers signataires :

Etienne Adam, Nils Andersson, Ludivine Bantigny, Farid Bennaï, Jacques Bidet, Saïd Bouamama, Martine Boudet, Françoise Clément, Pierre Cours-Saliès, Jean-Louis Comolli, Alexis Cukier, Marina da Silva, Laurence de Cock, Christian Delarue, Didier Epsztajn, Yann Fiévet, Bernard Fischer, Franck Gaudichaud, Susan George, Odile Hélier, Samy Johsua, Pierre Khalfa, Mathilde Larrère, Olivier Long, Pascal Maillard, Jean Malifaud, Gilles Manceron, Odile Maurin, Bénédicte Monville, Ugo Palheta, Evelyne Perrin, Yves Quintal, Alain Refalo, Daniel Rome, Catherine Samary, Claude Serfati, Patrick Silberstein, Jacques Testart, Jean-Paul Vanhoove, Marie-Christine Vergiat, Christiane Vollaire

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21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 15:00

 

 

https://www.ensemble-fdg.org/content/non-la-dissolution-du-ccif

 

Non à la dissolution du Collectif Contre l'Islamophobie en France (CCIF)

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé Jeudi 19 Novembre 2020 qu’il a notifié aux responsables du CCIF l’intention d’engager la dissolution leur structure. Le CCIF est une association qui lutte activement contre les actes et les paroles islamophobes, en apportant un appui juridique et un accompagnement psychologique aux victimes, tout en étant reconnue par des instances internationales comme l’Organisation des Nations Unies (ONU). Elle peut être ainsi dissoute au bon vouloir d’un exécutif qui se considère comme juge et partie, au motif qu’elle serait une officine islamiste portant atteinte aux valeurs de la république.

Ensemble s’oppose sur la forme et sur le fond à cette décision qui s’inscrit dans la logique de chasse aux sorcières contre tous ceux qui dénoncent la stigmatisation de nos concitoyens de confession musulmane. Des sanctions légales contre des individus ou des associations ne sont envisageables que si des actes ou des paroles manifestement délictuels, comme l’incitation à la violence ou à la haine raciale, sont avérés devant les tribunaux, ce qui n'est pas le cas pour le CCIF.

Cette annonce confirme la dérive autoritaire et islamophobe du gouvernement d'Emmanuel Macron et de Jean Castex que nous voyons également à l’œuvre dans le projet de loi sur la sécurité globale et le projet de loi confortant les principes républicains, appelé précédemment loi contre le séparatisme.

Ensemble s’associera à toutes les démarches entreprises par les associations antiracistes et de défense des droits des citoyens afin d’empêcher cette mesure liberticide, qui renforce le racisme. C’est également une réflexion sur les dysfonctionnements antidémocratiques d’une cinquième république en bout de course qui s’impose.

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20 novembre 2020 5 20 /11 /novembre /2020 13:58

 

 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/covid-19-professeur-didier-raoult-porte-plainte-contre-vice-president-ordre-medecins-1896754.html

 

Le professeur Didier Raoult porte plainte contre le vice-président du Conseil Départemental de l'Ordre des Médecins (CDOM) des Bouches du Rhône

L'infectiologue marseillais a porté plainte auprès du CDOM des Bouches du Rhône contre le vice-président de cette même instance. Il reproche au docteur Guillaume Gorincour une non-confraternité et il dénonce une cinquantaine de tweets le dénigrant.

Le professeur Didier Raoult contre-attaque. Après avoir été visé par une plainte déposée auprès du CDOM des Bouches-du-Rhône par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF), l'infectiologue a porté plainte à son tour contre le vice-président de l'instance qui est saisie de son affaire, a-t-on appris Jeudi 19 Novembre 2020.

Son avocat, Brice Grazzini, a annoncé que la plainte visait le docteur Guillaume Gorincour pour non-confraternité. Didier Raoult reproche à ce dernier une cinquantaine de tweets le dénigrant.

« Cela est d'autant plus grave que le docteur Guillaume Gorincour est vice-président du CDOM chargé de la communication et de la déontologie. Le règlement de l'instance prévoit que ses membres, chargés d'une mission de service public, respectent un devoir de réserve », a dit Brice Grazzini.

Le CDOM n'était pas dans l'immédiat joignable. Le directeur de l'Institut Hospitalier Universitaire (IHU) Méditerranée Infection prévient par la voix de son avocat qu'il poursuivra en justice « toutes les personnes qui se rendront coupable de diffamation, injure, dénonciation téméraire ou calomnieuse à son égard ou à l'égard de l'IHU et de ses activités ».

Cette plainte intervient quelques jours après celle déposée par le CDOM des médecins des Bouches-du-Rhône, au nom de la SPILF, auprès de la chambre disciplinaire régionale contre le professeur Didier Raoult. Le CDOM lui reproche plusieurs entorses déontologiques, notamment de manquer à son devoir de confraternité et d'utiliser des traitements non validés dans la lutte contre le coronavirus, en l'occurrence l'hydroxychloroquine.

Le professeur Didier Raoult mène des essais cliniques depuis plusieurs mois avec son équipe à Marseille sur l'hydroxychloroquine, un traitement peu coûteux et couramment utilisé contre le paludisme, et il affirme qu'il est efficace contre le coronavirus.

Mais de nombreux scientifiques et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont critiqué les études du professeur Didier Raoult, estimant qu'elles n'avaient pas été menées selon les protocoles scientifiques standards.

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