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24 octobre 2020 6 24 /10 /octobre /2020 14:01

 

 

https://www.lefigaro.fr/politique/hydroxychloroquine-la-lettre-au-vitriol-de-renaud-muselier-a-olivier-veran-20201023

 

Hydroxychloroquine, la lettre au vitriol de Renaud Muselier à Olivier Véran

Le président des Républicains de la région Provence Alpes Côte d'Azur (PACA) s'insurge contre la décision de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) qui a retiré l'autorisation d'utiliser l'hydroxychloroquine à l'institut du professeur Didier Raoult.

Coup de tonnerre à Marseille, Vendredi 23 Octobre 2020, Renaud Muselier a découvert avec colère la décision de l'ANSM privant l'Institut Hospitalier Universitaire (IHU) Méditerranée Infection de l'autorisation lui permettant d'utiliser l'hydroxychloroquine. Dans un courrier au vitriol adressé au ministre de la santé Olivier Véran, dont le Figaro révèle le contenu, le président des Républicains de la région PACA a immédiatement dénoncé l'initiative.

« Cette décision est révoltante à plus d'un titre. À partir du Lundi 26 Octobre 2020, les équipes de cet institut exceptionnel ne pourront plus soigner les patients selon le protocole appliqué depuis le mois de mars 2020. Est-ce à dire que vous choisissez de priver des médecins de faire leur devoir et de soigner leurs patients », demande Renaud Muselier, en rappelant au ministre que les médecins de l'IHU ont prêté le serment d'Hippocrate comme les autres et qu'ils ont fait plus de dix ans d'études comme les autres.

L'élu régional n'oublie pas de mentionner que les professionnels de l'IHU sont placés sous la responsabilité d'un chercheur reconnu. « Ils ont été formés dans l'un des meilleurs centres hospitaliers universitaires d'Europe sous la houlette d'un des plus grands microbiologistes du monde, le professeur Didier Raoult », insiste-t-il, en rappelant au médecin Olivier Véran certains passages du serment d'Hippocrate tels que « mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments ». « Incontestablement », accuse encore Renaud Muselier, « les dirigeants de l'ANSM l'ont oublié et il est de votre devoir de leur rappeler ».

Dans sa lettre, le président de la collectivité régionale marseillaise souligne également l'histoire de l'IHU et quelques éléments chiffrés des actions locales de cette structure contre le coronavirus. « Depuis le début de la crise, huit mille neuf cent quatre-vingt-dix patients ont été suivis à l'IHU, dont cinq mille huit cent sept ont été traités avec le protocole de l’hydroxychloroquine et de l’azythromicine, pour trente patients qui sont morts. Cent cinquante-cinq mille personnes ont été testées depuis le début de la crise, ce qui fait de Marseille l'un des plus grands sites de dépistage d'Europe, pour la première vague », poursuit Renaud Muselier dans sa lettre, avant de formuler une question grave, « allez-vous laisser cette agence décider des soins prodigués dès Lundi 26 Octobre 2020 par des praticiens hospitaliers, des professeurs de médecine dépendant de la faculté de médecine de Marseille et nommés par le ministère, en totale contradiction avec les principes fondamentaux de la médecine ». Le président de la région a confirmé au Figaro son intention de mener ce combat jusqu'au bout et il n'a pas écarté l'hypothèse d'une réaction énergique au sein même de l'IHU, dès Lundi 26 Octobre 2020 si les choses devaient rester en l'état.

Selon l'IHU, une Recommandation Temporaire d’Usage (RTU) a été déposée récemment pour formaliser les prescriptions mais c'est bien cette demande qui vient d'être refusée par l'ANSM. « Cela nous pose problème en termes d'approvisionnement », prévient-on à l'IHU où l'on n'écarte pas un risque de rupture de stock. « Ce qui nous choque, c'est que, pendant que l'ANSM et le ministère de la santé refusent une RTU, elles organisent parallèlement la distribution gratuite du remdesivir dont la toxicité rénale est bien connue et l'efficacité contestée. Nous ne comprenons pas ces deux poids et ces deux mesures. Mais nous allons continuer à nous battre pour poursuivre notre mission hospitalière », explique-t-on à l'IHU.

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23 octobre 2020 5 23 /10 /octobre /2020 17:29

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/societe-africaine/notre-constitution-c-est-votre-depart-le-hirak-pour-un-boycott-du-referendum-constitutionnel-en-algerie_4150695.html

 

« Notre constitution, c'est votre départ », le hirak rejette le référendum constitutionnel en Algérie

Alors que les peines de prison pleuvent contre les figures du hirak, les algériens sont appelés à se prononcer le premier novembre 2020 sur la nouvelle constitution, présentée par le président Abdelmadjid Tebboune comme une grande avancée de la démocratie et des libertés.

Jeudi 22 Octobre 2020

« Etes-vous d'accord sur le projet de révision de la constitution qui vous est proposé », les algériens sont appelés à répondre à cette question le premier novembre 2020, date anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale". Pour le pouvoir algérien, cette nouvelle république doit être un moment de réconciliation et mettre fin à la mobilisation populaire du hirak, lourdement réprimée ces derniers mois.

Les militants du hirak ne veulent pas de cette constitution écrite par le pouvoir. Ils réclament depuis le début du mouvement l'élection d’une assemblée constituante chargée d’écrire une nouvelle loi fondamentale qui serait le fruit des aspirations populaires.

Le dialogue de sourds et la confrontation entre le pouvoir algérien et le hirak se poursuivent. Selon le premier ministre Abdelaziz Djerad, la nouvelle constitution vise à mettre l'Algérie à l'abri des dépassements autocratiques et hégémoniques qu'elle a connus par le passé, « elle s'inscrit en droite ligne des exigences de l'édification de l'état moderne et elle répond aux revendications du hirak populaire authentique béni », a même déclaré le président Abdelmadjid Tebboune lors d’un conseil des ministres.

Ce programme est alléchant mais il est peu crédible selon l'opposition, alors que ce même pouvoir envoie chaque jour en prison journalistes, avocats et tous ceux qui réclament un véritable changement. « A quoi donc sert une loi fondamentale, si elle est foulée aux pieds avant même d’être adoptée. Il en est pratiquement de même pour tous les principes démocratiques énoncés à travers une multitude d'articles, mais restés lettre morte », écrit dans le Watan le chroniqueur Abderezak Merad.

Sauf que, pour l'opposition, cette constitution est tout sauf un changement. Elle renforce l’autorité du président de la république et de l’armée et elle voit s’éloigner un objectif majeur du hirak, une réelle séparation entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire. D'autant que ce référendum arrive alors que la répression s’accélère et qu'elle frappe toutes les voix discordantes.

« Le Front des Forces Socialistes (FFS) ne cautionnera pas le scrutin du premier novembre 2020 qui constitue une énième violence constitutionnelle et un coup de force de trop contre la volonté populaire », a écrit Youcef Aouchiche, premier secrétaire du FFS, dans un communiqué du FFS.

Pour le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), par la voix de son leader Saïd Sadi, « l'hyper présidentialisme est digne des folklores constitutionnels des républiques bananières et la confusion des pouvoirs constitue la trame et l'esprit d'un texte qui n’aura pour seule finalité que de paralyser davantage une administration incapable de curer les caniveaux à chaque automne ».

Même son de cloche du côté du FFS, « notre constitution, c'est votre départ ». Cette formule est devenue le hashtag en arabe de l'opposition sur Twitter.

Mais les algériens vont-ils prendre le temps de lire les deux cent vingt cinq articles du texte constitutionnel ? Rien n’est moins sûr. Echaudés par des décennies de confiscation politique, ils savent que les bonnes constitutions ne font pas nécessairement les bonnes pratiques politiques.

Ce référendum vise surtout à éteindre définitivement la révolte populaire. Tout étudiant en science politique sait que les référendums servent rarement à répondre à la question posée, mais plutôt à adouber le pouvoir qui pose la question. A vrai dire, pour l'opposition, le taux de participation sera l'unique enjeu de ce référendum. Sera-t-elle entendue, alors que seuls les partis qui appellent à voter sont autorisés à faire campagne ?

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23 octobre 2020 5 23 /10 /octobre /2020 17:06

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/chloroquine/covid-19-lagence-de-securite-du-medicament-dit-non-a-didier-raoult-qui-veut-utiliser-lhydroxychloroquine-de-facon-exceptionnelle_4153325.html

 

L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) dit non à Didier Raoult qui veut utiliser l’hydroxychloroquine de façon exceptionnelle.

L'ANSM dit s'être basée sur les nombreuses études scientifiques pour justifier son refus.

L'ANSM a rejeté la demande de l’Institut Hospitalier Universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, dirigé par le professeur Didier Raoult, d’utiliser l’hydroxychloroquine de façon exceptionnelle pour traiter des patients atteints du coronavirus. L’établissement public a publié sa décision Vendredi 23 Octobre 2020 sur son site internet. 

« Nous avons reçu une demande de Recommandation Temporaire d'Utilisation (RTU) de l’hydroxychloroquine dans la prise en charge du coronavirus de la part de l’IHU de Marseille », au mois d'août 2020, explique l’ANSM. Le RTU, réclamé par l'IHU, est un dispositif d’encadrement transitoire qui permet, en France, l'utilisation de certains médicaments en dehors de leur Autorisation de Mise sur le Marché (AMM).

En se basant sur les nombreuses études récentes publiées sur l’efficacité et la sécurité de l’hydroxychloroquine, l'ANSM estime que « les données disponibles, très hétérogènes et inégales, ne permettent pas de présager d’un bénéfice de l’hydroxychloroquine, seule ou en association, pour le traitement ou la prévention du coronavirus. Dans ce contexte et au regard des données de sécurité disponibles faisant apparaître des risques majorés, notamment cardio-vasculaires, il ne peut être présumé d’un rapport bénéfice/risque favorable de l’hydroxychloroquine quel que soit son contexte d’utilisation. Par conséquent nous ne pouvons pas répondre favorablement à la demande de RTU de l'hydroxychloroquine dans la prise en charge du coronavirus », écrit l'ANSM qui a annoncé sa décision à l’IHU de Marseille dans un courrier de huit pages, daté du Mercredi 21 Octobre 2020. 

L’établissement public souligne que cette décision est en phase avec la très grande majorité des recommandations thérapeutiques internationales, mais qu’elle pourra être révisée à tout moment, notamment si de nouveaux résultats d’études cliniques venaient modifier le constat fait à ce jour. 

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, le professeur Didier Raoult défend ce médicament, utilisé selon les pays comme traitement du paludisme ou de maladies auto-immunes.

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23 octobre 2020 5 23 /10 /octobre /2020 16:52

 

https://www.liberation.fr/debats/2020/10/20/soutenons-l-observatoire-de-la-laicite_1802960

 

Soutenons l'observatoire de la laïcité

Mardi 20 Octobre 2020

Alors que la France est secouée par un attentat islamiste, des universitaires appellent les pouvoirs publics à soutenir l'institution dirigée par Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène. Ils estiment qu'elle mène un travail de terrain essentiel dans son domaine.

Notre pays continue d’être secoué par des attentats islamistes, événements dramatiques qui, tout à la fois, peuvent rapprocher les français et nourrir des antagonismes identitaires. Le dernier acte de ce terrorisme a visé le cœur même de la république, à savoir l’école laïque. Un professeur de collège est mort alors que, à travers son enseignement moral et civique, il participait à la construction de la citoyenneté. Cet assassinat ne doit pas nous diviser mais au contraire, comme l'a dit Emmanuel Macron, nous conduire à faire bloc contre la barbarie.

Dans l’adversité, alors que les angoisses légitimes des français peuvent conduire à des confusions qui renforceraient l’adversaire, nous croyons qu’il importe de garder recul et équanimité. C’est à cette condition que l'état de droit républicain sera préservé dans ses principes fondamentaux de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous voudrions, à cet égard, en tant que chercheurs et universitaires travaillant sur la laïcité, les libertés publiques, les phénomènes religieux et les fondements symboliques du lien social, exprimer notre total soutien à Jean-Louis Bianco, président de l'observatoire de la laïcité, et à Nicolas Cadène, rapporteur général, qui, durant tous ces événements, ont su et savent encore, avec si peu de moyens, assurer contre vents et marées, en s’élevant au-dessus de toutes les querelles partisanes, les missions fondamentales de l'observatoire, fournir des informations objectives remontant du terrain, prévenir et souligner les dérives ­contraires à la laïcité, former et outiller les acteurs de terrain, permettre un dialogue constructif avec les représentants des grandes religions et courants de pensée et enfin rappeler inlassablement les textes en ­vigueur des lois laïques de la fin du dix neuvième siècle jusqu’à nos jours, en passant par la loi de 1905.

Nous développons des approches disciplinaires distinctes et nous incarnons des courants variés, parfois très divergents, mais, au-delà de nos différences, nous reconnaissons unanimement le travail ­salutaire de Jean-Louis Bianco et de Nicolas Cadène à la tête de l'observatoire de la laïcité, tant il est considérable et palpable sur le terrain. Et il est, à notre sens, absolument indispensable que ce travail continue et soit publiquement soutenu par les pouvoirs publics contre les injustes attaques et les tentatives de déstabilisation dont il fait l’objet, en particulier venant, entre autres, de courants identitaires, comme de ceux qui se plaisent à faire de la laïcité un catalogue d’interdits, oubliant qu’elle est d’abord un système de libertés.

Premiers signataires

Jean Baubérot, Franck Frégosi, Farhad Khosrokhavar, Pierre Rosanvallon

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22 octobre 2020 4 22 /10 /octobre /2020 16:44

 

 

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/enseignant-decapite-dans-les-yvelines/video-polemiques-autour-de-l-islamisme-mais-qu-est-ce-que-c-est-que-ce-pays-qui-a-perdu-la-tete-s-insurge-la-deputee-lfi-clementine-autain_4151639.html

 

Polémiques autour de l'islamisme, « mais qu'est-ce que c'est que ce pays qui a perdu la tête », dit Clémentine Autain, députée du Mouvement de la France Insoumise (MFI)

Selon Clémentine Autain, plusieurs responsables politiques ont tenu des propos polémiques depuis l'attentat qui a coûté la vie à Samuel Paty.

Alors que de nombreuses polémiques autour de l'islamisme ont éclaté depuis l'assassinat Vendredi 16 Octobre 2020 du professeur Samuel Paty, la députée du MFI Clémentine Autain, invitée de France Info, Jeudi 22 Octobre 2020, s'est insurgée, « mais qu'est-ce que c'est que ce pays qui a perdu la tête ? Je pense que certains discours, et notamment ceux qui viennent de la droite et de l'extrême droite, mais pas seulement, alimentent aujourd'hui le climat de haine. Je suis très inquiète de l'état du débat dans notre pays. Cela devient totalement délirant et nous ne sommes plus sur la raison. Nous sommes sous le coup de l'émotion avec une espèce de concours Lépine pour savoir qui aura la meilleure idée d'extrême droite ».

La députée s'est attaquée à l'ancien premier ministre Manuel Valls, qui a attribué une part de responsabilité au MFI dans la progression de l'islamisme en France. Clémentine Autain le traite de « républicain de pacotille qui défile en Espagne avec les héritiers des phalangistes, les monarchistes qui ont tué et massacré des républicains ». Clémentine Autain a dénoncé des propos de l'essayiste Pascal Bruckner contre Rokhaya Diallo, « il a expliqué qu'elle avait armé les terroristes islamistes. C'est insensé ».

L'élue de Seine-Saint-Denis continue de lister « un ministre d’état, Gérald Darmanin, qui nous explique qu'il faudrait fermer les rayons halals, ainsi que François Fillon et Eric Ciotti qui nous expliquent qu'il faudrait interdire le voile partout dans l'espace public. Est-ce que vous croyez que cela est de nature à calmer la situation et à ne pas attiser les haines et avancer vers la guerre civile. On laisse tranquillement Marine Le Pen, tapis rouge sur tous les plateaux, sans jamais lui porter la contradiction, comme si elle était dans l'espace républicain, pendant qu'une majeure partie de la gauche serait en dehors des clous républicains. Il faut qu’il y ait ces débats au sein des républicains pour, à chaque fois, trouver quel est le bon équilibre qui permet d'avancer et de faire en sorte que nous ayons la paix civile et non pas la haine. Si nous ne sommes pas rassemblés largement, qu'est-ce que vous croyez qu'il va se passer ».

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22 octobre 2020 4 22 /10 /octobre /2020 16:30

 

 

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/enseignant-decapite-dans-les-yvelines/l-association-barakacity-denonce-le-caractere-politique-de-sa-dissolution-et-saisit-le-defenseur-des-droits_4150425.html

 

L'association Baraka City dénonce le caractère politique de sa dissolution et saisit le défenseur des droits

Baraka City propage des idées prônant l'islamisme radical, accuse le ministère, qui a décidé de dissoudre l'association après la mort de Samuel Paty. Ce sont des motifs construits de toutes pièces pour discréditer, répondent les avocats. L'organisation se présente elle-même comme une association humanitaire qui vient en aide aux populations démunies partout dans le monde.

L'association Baraka City, qui a reçu Mardi 20 Octobre 2020 une notification de dissolution de la part du ministère de l’intérieur, dénonce le caractère totalement politique et opportuniste de cette mesure, indiquent Mercredi 21 Octobre 2020 ses avocats Vincent Brengarth et William Bourdon dans un communiqué. L'association réitère sa volonté de contester la dissolution administrative et elle annonce qu'elle saisit d'ores et déjà le défenseur des droits ainsi que la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), annoncent les avocats de cette organisation, qui se présente comme une association humanitaire qui vient en aide aux populations démunies partout dans le monde.

Vincent Brengarth et William Bourdon racontent que « le président de l'association s'est vu notifier Mardi 20 Octobre 2020 à 22 heures 10, un document contenant les motifs sur lesquels le ministère de l’intérieur croit pouvoir fonder son intention d'engager la dissolution de l'association. L'association dispose d'un délai extrêmement court de cinq jours pour pouvoir y répondre, alors même que sa pérennité est menacée. L'indigence des motifs, construits de toutes pièces par l'administration pour discréditer l'association à travers son président, ainsi que la célérité de cette décision confirment le caractère totalement politique et opportuniste de cette mesure ».

Dans cette notification du ministre de l’intérieur, que France Info a pu consulter, le ministère affirme que Baraka City propage des idées prônant l'islamisme radical et qu’elle diffuse et entraîne la diffusion d'idées haineuses, discriminatoires et violentes. Le ministère souligne le fait que « des publications de l'association et de son président sur les réseaux sociaux génèrent de très nombreux commentaires hostiles à l’occident, à la laïcité, aux francs-maçons ou encore aux musulmans qui ne partagent pas la conception de l'islam promue par l'association, notamment des commentaires ouvertement antisémites et des propos apologétiques de crimes contre l'humanité ».

« L'association ne peut être tenue pour responsable des réactions sous ses publications et elle n'a jamais cherché à provoquer de tels agissements », écrivent les avocats de Baraka City dans leur communiqué.

Le ministère de l’intérieur énonce également que « Baraka City doit être regardée comme se livrant à des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme ou légitimant de tels actes ». Il détaille des propos et des publications de son président dont certaines justifient clairement les attentats de la rue Nicolas Appert au mois de septembre 2019.

Le ministère de l’intérieur affirme que les activités de l'association et celles de son président et fondateur sont indissociables. Ce n'est pas l'avis des avocats de Baraka City. « Le document envoyé par le ministère de l’intérieur ne contient strictement aucun élément précis reprochable à l'association. L’ensemble des éléments mentionnés, entre 2015 et 2017, à l'exclusion des récentes procédures concernant le président de l'association Idriss Sihamedi en raison de publications personnelles, n'ont donné lieu à aucune condamnation. Les activités de Baraka City ont fait l'objet d'investigations très approfondies qui se sont achevées par un classement sans suite au mois de mars 2019. L’association Baraka City a toujours condamné les actes de terrorisme. Ni l'association, ni son président n'ont jamais appelé à la haine », écrivent les avocats, qui vont s'atteler à contester la dissolution.

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22 octobre 2020 4 22 /10 /octobre /2020 16:10

 

 

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/enseignant-decapite-dans-les-yvelines/attentat-de-conflans-sainte-honorine-le-responsable-de-la-mosquee-de-pantin-depose-un-recours-contre-la-fermeture_4150885.html

 

Attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le responsable de la mosquée de Pantin dépose un recours contre sa fermeture

M'Hammed Henniche, le dirigeant de la mosquée, a déposé ce recours auprès du tribunal administratif de Montreuil.

Un recours en référé a été déposé dans la soirée du Mercredi 21 Octobre 2020, par le responsable de la mosquée de Pantin, dans le département de la Seine-Saint-Denis, pour s'opposer à la fermeture de ce lieu de culte ordonnée par le ministère de l’intérieur, a appris France Info de source proche du dossier, Mercredi 21 Octobre 2020, confirmant une information du Parisien.

Gérald Darmanin a réclamé Lundi 19 Octobre 2020 la fermeture de la mosquée de Pantin, dans le cadre de la lutte contre la mouvance islamiste et après que le responsable de la mosquée ait relayé le message qui consistait à dire que le professeur Samuel Paty devait être intimidé, en relayant d'ailleurs l'adresse du collège. M'Hammed Henniche, le dirigeant de la mosquée, a décidé d'effectuer une requête en référé-liberté contre l'arrêté de la préfecture de Seine-Saint-Denis portant fermeture de la mosquée. Il l'a déposée, par le biais de ses avocats, dans la soirée du Mercredi 21 Octobre 2020, auprès du tribunal administratif de Montreuil.

Dans cette requête que France Info a pu se procurer, « il est parfaitement établi que M'hammed Henniche est un représentant important de l’islam de France, laïc et favorable au dialogue entre les cultes bien loin de l’image qu’on veut lui coller dans l’arrêté préfectoral », précisent ses avocats, William Bourdon et Vincent Brengarth.

Les avocats considèrent que l'arrêté préfectoral qui ordonne la fermeture de ce lieu de culte « constitue une atteinte grave aux droits et aux libertés fondamentales, objet de ce recours en référé-liberté ». Selon eux le dirigeant de la mosquée est dans l’incompréhension la plus totale, « il regrette chaque jour cette erreur qui n’est absolument pas le reflet de ses engagements de toujours ».

M'hammed Henniche affirme, clairement et fermement, que le partage de cette vidéo du père de famille qui dénonçait le professeur d'histoire et de géographie était une erreur qu’il regrette âprement. Il pensait simplement partager l'inquiétude de familles musulmanes. « Il a immédiatement retiré la vidéo du parent d’élève, après l'assassinat de l'enseignant », précisent-ils.

Par cette requête, la grande mosquée de Pantin demande au juge des référés de suspendre l'arrêté de la préfecture de Seine-Saint-Denis.

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22 octobre 2020 4 22 /10 /octobre /2020 15:55

 

 

https://mobile.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/enseignant-decapite-dans-les-yvelines/assassinat-de-samuel-paty-qui-sont-les-sept-personnes-mises-en-examen_4150345.html

 

Assassinat de Samuel Paty, qui sont les sept personnes mises en examen ?

Parmi elles, deux collégiens sont soupçonnés d'avoir fourni des informations sur le professeur au terroriste, en échange d'une somme d'argent.

L'enquête progresse. Après l'assassinat de Samuel Paty, sept personnes ont été mises en examen, Mercredi 21 Octobre 2020, pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et pour association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d'atteinte aux personnes. Cinq adultes ont été placés en détention provisoire, tandis que deux collégiens ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire.

Seize personnes avaient d'abord été placées en garde à vue, mais neuf personnes avaient ensuite été relâchées, notamment les membres de la famille d'Abdoullakh Anzorov, l'auteur de l'attaque. Ce dernier a été abattu par la police peu de temps après avoir décapité le professeur d'histoire et de géographie, mais la justice recherche ses éventuels complices.

Brahim Chnina est un parent d'élève du collège du Bois d'Aulne. Il a contribué à lancer la mobilisation contre le professeur après un cours sur la liberté d'expression dispensé par Samuel Paty, Mardi 6 Octobre 2020 dans son collège de Conflans-Sainte-Honorine, dans le département des Yvelines. Il a publié un récit des faits faisant état de la diffusion d'une image du prophète nu, Mercredi 7 Octobre 2020, sur son compte Facebook, en appelant à la mobilisation contre l'enseignant pour réclamer son exclusion, selon le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard.

Il a également publié une vidéo, rapidement devenue virale, où il traite notamment le professeur de voyou. Il a également donné sur les réseaux sociaux le nom de Samuel Paty et l'adresse du collège. L'enquête a toutefois permis d'établir que la fille de Brahim Chnina était absente du cours en question. De plus, contrairement à ce qu'il a soutenu sur les réseaux sociaux, l'exclusion de la collégienne pour deux jours de son établissement a été décidée pour des faits distincts n'ayant rien à voir avec ce cours d'histoire et de géographie, selon le procureur. « Il est aujourd'hui clair que le professeur a été nommément désigné comme une cible sur les réseaux sociaux, au moyen d'une manœuvre et d'une réinterprétation des faits », a déclaré le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard. Abdoullakh Anzorov s'est directement inspiré des messages diffusés par Brahim Chnina, a assuré le procureur.

Les enquêteurs antiterroristes s'intéressent aussi à des messages sur WhatsApp entre ce père de famille et Abdoullakh Anzorov. Les deux hommes se sont échangé plusieurs contacts téléphoniques et écrits entre le Vendredi 9 Octobre et le Mardi 13 Octobre 2020, a confirmé le procureur, sans dévoiler la teneur de ces échanges. « Mon client n'a jamais cherché à contacter l'enseignant, il n'a jamais appelé à lui nuire. Il ne connaissait pas l'assaillant et il est bouleversé par ce qui est arrivé », a assuré auprès de France Télévision Nabil el Ouchikli, l'avocat de Brahim Chnina, Mercredi 21 Octobre 2020, avant la mise en examen de son client pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. Brahim Chnina a demandé un délai pour préparer sa défense, mais il a été incarcéré en attendant le débat contradictoire le concernant, qui aura lieu Vendredi 23 Octobre 2020.

Figure de l'islam radical, Abdelhakim Sefrioui a lui aussi été mis en examen pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et il a été placé en détention provisoire, pour avoir accompagné Brahim Chnina dans sa mobilisation. Il s'est rendu au collège pour rencontrer la principale et pour se plaindre de Samuel Paty. Il est ensuite apparu dans une vidéo où il se présente comme membre du Conseil des Imams de France (CIF). Il y déclare qu’Emmanuel Macron a attisé la haine contre les musulmans et que l'enseignant est un voyou. Le procureur antiterroriste établit un lien de causalité direct entre les agissements du parent d'élève et d'Abdelhakim Sefrioui et la mort de Samuel Paty.

Abdelhakim Sefrioui sillonne depuis plus de quinze ans la région parisienne, organise des manifestations, des prières de rue et des actions devant des lycées. Il est fiché S. Né en 1959 à Fès, ce franco-marocain est marié à une française et père de deux enfants. Il est apparu dans les médias au début des années 2000. En 2004, il a fondé le collectif pro palestinien Cheikh Yassine, du nom du fondateur du Hamas, tué par l'armée israélienne en 2004, dont le conseil des ministres a annoncé la dissolution, Mercredi 21 Octobre 2020. Il a également fait partie du bureau de campagne de Dieudonné en 2006, lorsque celui-ci envisageait une candidature au premier tour des élections présidentielles.

Abdelhakim Sefrioui s'est dit abasourdi et effondré, après sa mise en examen, a indiqué à France Info son avocat, qui souhaite garder l'anonymat.

Deux autres majeurs proches du terroriste, Naïm et Azim, ont été mis en examen pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et ils ont été également placés en détention provisoire. Un autre majeur proche du terroriste, Yussuf, a été mis en examen pour association de malfaiteur terroriste en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes et il a été placé en détention provisoire.

Ces trois proches du terroriste sont soupçonnés de l'avoir aidé. Deux d'entre eux s'étaient livrés spontanément au commissariat d'Evreux, Vendredi 16 Octobre 2020, et ils contestent avoir eu connaissance des projets mortifères de leur ami, selon le procureur. Azim, âgé de dix-neuf ans et ami de longue date d'Abdoullakh Anzorov, est suspecté de l'avoir accompagné Jeudi 15 Octobre 2020 dans une coutellerie de Rouen pour l'achat d'un couteau, une arme retrouvée à proximité du corps du terroriste.

Naïm, âgé de dix-huit ans, a déclaré avoir véhiculé le terroriste à proximité du collège Vendredi 16 Octobre 2020 peu avant 14 heures. Plus tôt dans la journée du Vendredi 16 Octobre 2020, il l'avait par ailleurs accompagné dans un magasin d'Osny, dans le département du Val-d'Oise, pour y acquérir deux armes de type air soft, dont l'une sera retrouvée sur la scène de crime. Il a enfin admis avoir également accompagné Abdoullakh Anzorov à la coutellerie.

Enfin, Yussuf, âgé de dix-huit ans, est mis en examen du fait de contacts très rapprochés avec Abdoullakh Anzorov et du partage manifeste de leur idéologie radicale, selon les mots du procureur.

Les deux mineurs de quatorze et de quinze ans ont, eux aussi, été mis en examen pour complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. « Poursuivre deux jeunes dans un dossier terroriste, qui plus est criminel, n'est pas une chose inédite mais c’est une chose qui interroge », a souligné Jean-François Ricard.  Il est reproché aux adolescents « de s'être maintenus en présence directe et prolongée d'Abdoullakh Anzorov, dans l'après-midi du Vendredi 16 Octobre 2020 ».

Ils sont aussi soupçonnés d'avoir fourni au terroriste, contre de l'argent, des renseignements sur Samuel Paty, devant leur établissement, Vendredi 16 Octobre 2020, quelques heures avant le passage à l'acte de l'assaillant. Moyennant une récompense de trois cent ou de trois cent cinquante euros, ils lui auraient donné la description physique de Samel Paty. Ce sont ensuite d'autres collégiens, en lien avec eux, qui ont désigné le professeur lorsque celui-ci est sorti du collège, permettant ainsi à Abdoullakh Anzorov de poursuivre sa victime.

L'identification du professeur par l'assaillant n'a été rendue possible que grâce à l'intervention de collégiens, a affirmé le procureur. Selon les deux collégiens mis en examen, le terroriste leur aurait confié vouloir « filmer le professeur, l'obliger à demander pardon pour la caricature du prophète, l'humilier et le frapper », a indiqué le procureur.

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21 octobre 2020 3 21 /10 /octobre /2020 18:08

 

 

https://www.algeriepatriotique.com/2019/08/30/crise-au-rcd-duel-a-distance-entre-mohcine-belabbas-et-said-sadi/

 

Crise du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), duel à distance entre Mohcine Belabbas et Saïd Sadi

Le conflit qui couvait depuis plusieurs semaines entre la direction du RCD et certains cadres du parti, dont au moins deux députés, a fini par éclater au grand jour. C’est Yassine Aïssaoune, député de Tizi Ouzou et ancien leader du groupe parlementaire, qui crève l’abcès en décidant de s’attaquer en public au président du parti, Mohcine Belabbas, et à ses proches collaborateurs.

Dans un post publié sur sa page Facebook, Jeudi 27 Août 2020, Yassine Aïssaoune accuse ouvertement le président de son parti et son nouveau secrétaire national à la communication, Atmane Mazouz, de se rendre coupables de violations des statuts et du règlement intérieur du RCD. Il leur reproche d’avoir fuité sur les réseaux sociaux un document interne adressé au président du parti par des secrétaires nationaux, des membres du conseil national, des responsables des structures locales et des élus du parti pour exiger un débat sur des décisions et des choix qui, écrit-il, « déstabilisent notre parti depuis des mois ». Yassine Aissaoune qualifie cet acte de « dérive grave qui s’ajoute à toutes les autres énumérées dans le document en question », en considérant que le RCD « est en voie de liquidation au moment où le pays reprend son projet ».

Dans le document fuité, les signataires exigent un débat public sur la conduite du parti en général, en accusant Mohcine Belabbas d’avoir pris des décisions engageant le parti, comme l’alliance avec des partis comme le Front des Forces Socialistes (FFS) et le Parti pour la Laïcité et la Démocratie (PLD), et d'avoir signé des déclarations communes avec des islamistes sans jamais s’en référer au parti. Ils lui reprochent également son silence suite à l'agression dont l'ancien président du parti, Saïd Sadi, avait fait objet lors d’une manifestation populaire à Béjaïa.

Les signataires du document réitèrent leur demande d’ouverture d’un débat interne, faute de quoi, ils exigeront la tenue d’un congrès extraordinaire du parti.

En filigrane, le conflit se joue entre Mohcine Belabbas et Saïd Sadi qui a, jusque-là, toujours eu son mot à dire au sein du parti, bien qu’il l’ait quitté depuis sept ans. Mais l’éviction, sans ménagement, il y a deux semaines, de trois membres du bureau exécutif du RCD réputés proches de l'ancien président, à savoir Yassine Aissaoune, Lila Hadj Arab, et son fils, Meziane Sadi, qui occupait le poste de secrétaire national aux relations extérieures, a mis le feu aux poudres et a fait que les dissidents ont décidé de porter le conflit sur la place publique.

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21 octobre 2020 3 21 /10 /octobre /2020 17:53

 

 

https://www.liberation.fr/planete/2020/10/15/vers-la-fin-de-la-diplomatie-du-paillasson-face-a-la-chine_1802450

 

Vers la fin de la diplomatie du paillasson face à la Chine

Le silence français face aux provocations et aux tentatives de censure de Pékin a trop duré.

Longtemps, face à la propagande et aux tentatives de censure et d’intimidation de Pékin, la réponse en France a été feutrée, voire inexistante, tant étaient grandes les craintes de rétorsion économique. Mais un changement de ton semble se dessiner.

Mercredi 14 Octobre 2020, Twitter a été le théâtre d’un échange fort peu diplomatique entre l’ambassade chinoise à Paris et le député européen Raphaël Glucksmann, en campagne pour la fermeture des camps d’internement et de travail où sont massivement envoyés les Ouïghours, un peuple vivant dans la région du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine.

« La Chine et la Russie sont élues au Conseil des Droits de l'Homme de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Dites nous si nous vous dérangeons dans vos petites magouilles. Parce qu’apparemment les millions d'ouïghours dans les camps ne vous dérangent pas beaucoup », twitte le député européen, Mercredi 14 Octobre 2020.

« Arrêtez de semer des troubles sur les questions liées au Xinjiang qui relèvent entièrement des affaires intérieures de la Chine. Aucun pays ni aucune force n’a le droit d’y interférer et toutes les tentatives contre la Chine sont vouées à l’échec », lui répond l’ambassade sur le même canal, utilisé avec frénésie par les diplomates chinois au nom de la liberté d’expression, bien que Twitter soit interdit en Chine.

« Vous ne m’impressionnez pas et vous ne pouvez pas donner d’ordre, ici, à un représentant du peuple. Changez de ton », répond Raphaël Glucksmann, qui a reçu ensuite le soutien de plusieurs députés européens. L’ambassade a stoppé l’échange, non sans se permettre une dernière provocation, en postant Jeudi 15 Octobre 2020 une vidéo de danse folklorique ouïghoure avec la légende « danse charmante du Xinjiang ».

« Dans les dictatures, plus que porteurs d’une signification, les mots sont porteurs d’un ordre, hoche la tête, avale et oublie », écrit le journaliste allemand Kai Strittmatter dans son livre Dictature Deux Zéro, quand la Chine surveille son peuple et demain le monde. Depuis des mois, sous la houlette du nouvel ambassadeur Lu Shaye, francophone accompli, la représentation chinoise à Paris multiplie les provocations contre la France, allant jusqu’à, au mois d'avril 2020, affirmer que « les personnels soignants des Etablissements d'Hébergement des Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) ont déserté collectivement, laissant mourir leurs pensionnaires de faim et de maladie ». Ce qui a fait sortir de ses gonds le sinologue François Godement, « nous en avons assez de lire de la propagande fasciste émise par un diplomate de la République Populaire de Chine (RPC) en poste en France et cautionnée par l’ambassadeur puisque sur le site officiel. Il est temps de réagir tout aussi officiellement ». Jean-Yves Le Drian avait alors téléconvoqué Lu Shaye pour lui faire part de sa désapprobation.

Depuis, le mur du silence français face aux abus de pouvoir chinois semble se fissurer. Au mois de septembre 2020, Emmanuel Macron a pour la première fois, dans une lettre envoyée à des députés qui l’interpellaient après la publication d’un témoignage sur les camps de rééducation du Xinjiang dans Libération, dénoncé « des pratiques inacceptables qui vont contre les principes universels inscrits dans les conventions internationales relatives aux droits de l’homme ». Suivait un appel lancé par cinquante cinq députés français de gauche pour dénoncer « des crimes contre l’humanité et la violation des droits les plus fondamentaux des ouïghours du Xinjiang ».

Lundi 12 Octobre 2020, c’est le musée d’histoire de Nantes qui a brisé à son tour l’omerta face à la censure de Pékin. « Au nom des valeurs humaines, scientifiques et déontologiques que nous défendons », le directeur a annulé l’exposition sur Gengis Khan et la naissance de l'empire mongol « en raison du durcissement, cet été, de la position du gouvernement chinois contre la minorité mongole » et il a dénoncé publiquement une tentative de lessivage historique, faisant ainsi une croix sur tout futur partenariat avec la Chine.

A la fin de l'année 2015, lors de l’expulsion de Chine d'une journaliste de l’Observateur, Ursula Gauthier, accusée par Pékin de soutenir le terrorisme après un reportage au Xinjiang, un collectif de médias français avaient fustigé l’absence de réaction de Paris, qu’ils appelaient la diplomatie du paillasson. Même si l’on attend encore la réaction du gouvernement français sur les derniers incidents, l’agressivité dont fait preuve la Chine contre les états qui critiquent sa gestion du coronavirus et la prise de conscience des violations des droits de l’homme au Xinjiang ou à Hongkong pourraient changer la donne. « Il n’est plus temps de s’asseoir sur nos valeurs fondamentales pour accéder au marché chinois et importer des produits à bas coût », disait la sinologue Nadège Rolland dans une interview dans Libération au mois de mai 2020.

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