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27 septembre 2020 7 27 /09 /septembre /2020 15:21

 

 

https://fsu44.fsu.fr/communique-fsu-universite-sud-education-sanctions-disciplinaires-lacharnement-du-ministere/

 

Communiqué de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) et du Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD) de l'Education, sanctions disciplinaires, l'acharnement du ministère

Vendredi 5 Juin 2020

Au mois de juillet 2018, Gildas Loirand et Marie Charvet, enseignants-chercheurs à l’université de Nantes, ont été respectivement sanctionnés par la section disciplinaire de l’établissement de six mois de retard d’avancement et d’un blâme pour des faits intervenus lors du mouvement contre la loi relative à l'Orientation et à la Réussite des Etudiants (ORE).

Bien qu’ils aient contesté ces faits avec la plus extrême vigueur, témoignages à l’appui, ils ont néanmoins été condamnés pour s’être associés, par leurs paroles et par leur posture, à la démarche vindicative d'étudiants qui exigeaient des explications des cadres administratifs à propos du déroulement d’un examen, alors même qu’ils avaient contribué à faire retomber la tension, évitant ainsi une intervention de la police.

Ils ont immédiatement interjeté appel de ces sanctions devant le conseil de discipline du conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) et ils ont demandé à bénéficier d’un sursis à exécution en attendant l’appel, ce qu’ils ont obtenu une première fois au mois de décembre 2018. La ministre de l'enseignement supérieur et le président de l'université de Nantes se sont pourvus en cassation auprès du conseil d'état contre ce sursis, démarche totalement inédite dans une affaire de ce type. Le conseil d'état a alors cassé le sursis pour insuffisance de motivation et il a renvoyé l’affaire devant le CNESER. Le 30 janvier 2020, le CNESER a de nouveau accordé à nos collègues un sursis à exécution, au motif, entre autres, que « la décision de première instance n’apparaît pas fondée à partir de faits établis, plusieurs interprétations étant possibles ».

Or la ministre Frédérique Vidal vient à nouveau de se pourvoir en cassation contre cette décision. Nous pouvons nous interroger sur ses motivations. Dans le cas de sanctions mineures comme un blâme et un retard d’avancement, un tel pourvoi a en effet pour principale et presque unique conséquence de retarder l’examen de l’affaire sur le fond par la juridiction d’appel. Cet acharnement vise-t-il directement des collègues qu’il s’agirait d’empêcher de se défendre devant une juridiction collégiale indépendante ? Ou ces derniers sont-ils simplement des pions dans l’entreprise de mise sous tutelle du conseil de discipline du CNESER engagée par la ministre ? Les deux hypothèses ne s’excluent pas.

Dernier détail surprenant, le pourvoi en cassation de la ministre date du 21 avril 2020, soit plus de deux mois après la notification de la décision du CNESER. Les services du ministère ont ainsi mis à profit la prorogation des délais accordés par l’urgence sanitaire pour engager cette démarche. En cette période de crise, n’ont-ils pas de tâches plus urgentes et plus utiles ?

Nous avions déjà appelé le président de l'université de Nantes à rechercher l’apaisement. Nous l’interpellons maintenant sur sa position vis-à-vis de la démarche de la ministre et nous lui demandons solennellement de ne pas s’y associer et à s’abstenir de toute nouvelle procédure de nature à retarder la conclusion de cette affaire, dont les prolongations sont vécues par nos collègues comme une forme d’acharnement.

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27 septembre 2020 7 27 /09 /septembre /2020 15:04

 

 

https://reporterre.net/Journalistes-et-ONG-vent-debout-contre-les-nouvelles-mesures-de-maintien-de-l-ordre

 

Journalistes et Organisations Non Gouvernementales (ONG) vent debout contre les nouvelles mesures de maintien de l’ordre

Par Laury-Anne Cholez

Jeudi 24 Septembre 2020 

Un recours devant le conseil d'état contre le nouveau Schéma National du Maintien de l'Ordre (SNMO) est engagé. Car syndicats, sociétés de journalistes et ONG des droits humains ne décolèrent pas face à des mesures qui les empêcheront de couvrir correctement les manifestations.

C’est une nouvelle atteinte à la liberté de la presse et au droit de manifester qui ne passe pas. Le SNMO présenté Jeudi 17 Septembre 2020, qui définit la stratégie sécuritaire lors des manifestations, a été vertement critiqué par les organisations de défense des droits humains et les journalistes. La Société Civile des Auteurs Multimédias (SCAM) et le prix Albert Londres ont même publié un communiqué de presse incendiaire, estimant que ce document était un floutage de gueule.

Si le texte du ministère de l'intérieur commence par reconnaître que « l’exercice de la liberté d’expression et de communication, dont découle le droit d’expression collective des idées et des opinions, est une condition première de la démocratie et l’une des garanties du respect des autres droits et libertés », c’est pour mieux la réprimer par la suite.

En effet, pour couvrir une manifestation, un journaliste devra désormais être accrédité et posséder une carte de presse. Une disposition inadmissible pour une quarantaine de société de journalistes qui ont publié Mardi 22 Septembre 2020 un communiqué, demandant au ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, de corriger ce nouveau SNMO qui porte atteinte à la liberté d’informer.

Cette tribune rappelle que l’exercice de la profession de journaliste, telle que définie dans le code du travail, ne nécessite pas la possession d’une carte de presse. Ce qui vaut tant pour la couverture des manifestations dans l’espace public que pour l'identification demandée afin de pouvoir porter des équipements de protection.

Un constat partagé par l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF), « la profession s’est précarisée et un grand nombre de journalistes ne peuvent pas détenir la carte de presse. Il est d’autant plus difficile pour eux de s’enregistrer, car ils sont souvent prévenus au dernier moment qu’ils vont couvrir une manifestation », explique à Reporterre Pauline Ades Mevel, porte-parole de RSF.

Autre disposition très problématique, l’obligation faite aux journalistes ainsi qu’aux observateurs « d’obtempérer aux injonctions des représentants des forces de l’ordre en se positionnant en dehors des manifestants appelés à se disperser ». Le SNMO poursuit en précisant que « le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d’associations ». Pour beaucoup, cette mesure est une restriction à la liberté d’informer. D’autant qu’il sera interdit de rester au moment le plus critique d’une manifestation, celui où s’exercent la plupart des violences policières.

Une disposition difficile à défendre médiatiquement, comme l’illustre l’interview de Gérald Darmanin Mercredi 23 Septembre 2020 sur France Inter. Le ministre évoque un malentendu avec les journalistes, « on n’a jamais demandé une carte de presse pour être journaliste sur une manifestation. Je suis bien conscient qu’il y a des journalistes qui n’ont pas de carte de presse. Par ailleurs ils ont le droit de rester dans la manifestation, même s’il y a une question de sécurité lorsque les manifestations deviennent violentes ».

Rester au sein d’un attroupement après une sommation deviendra-t-il un délit ? « Nous avons quelques inquiétudes à ce sujet », dit Pauline Ades Mevel, de RSF, « mais je trouve encourageant que la porte ne soit pas fermée. Nous avons fait des pieds et des mains pour faire remonter ce qui nous venait du terrain et certaines de nos recommandations ont été entendues, comme la reconnaissance de la place particulière des journalistes au sein des manifestations, la nécessaire protection du droit d’informer et la désignation d’un officier référent chargé d’assurer la liaison avec les journalistes dans les manifestations. Je crois que les choses peuvent évoluer dans le bon sens ».

En attendant, il est difficile de savoir si ces dispositions seront appliquées lors des prochaines mobilisations. Contactée par Reporterre, la préfecture de police de Paris nous a renvoyé vers le ministère de l’intérieur en nous souhaitant bonne chance. Effectivement, le ministère n’a pas répondu à nos questions.

Du côté des syndicats de journalistes, c’est l’exaspération. D’autant que le Syndicat National des Journalistes (SNJ) et le SNJ de la Confédération Générale du Travail (CGT) n’ont été pas auditionnés par le ministère pour préparer ce document. « À l’automne 2018, nous avons eu une réunion avec Christophe Castaner au sujet des interpellations de journalistes. Il nous avait expliqué qu’il allait faire des réunions pour comprendre comment la profession fonctionne afin de mieux travailler avec nous et produire un nouveau SNMO. Mais nous n’avons jamais été auditionnés et ce n’est pas faute d’avoir sollicité », dit Pablo Aiquel du SNJ de la CGT. Il appelle toutes les rédactions à refuser de s’accréditer pour couvrir les prochaines mobilisations, « si tous ensemble nous considérons que c’est inacceptable et que personne n’applique les consignes, cela ne passera pas. C’est le but d’une lutte collective ».

Le SNJ compte également attaquer le nouveau SNMO devant le conseil d’état. « Ce texte ne fait qu’entériner des procédés qui sont déjà mis en œuvre dans les manifestations à l’encontre des journalistes et que nous dénonçons », explique Dominique Pradalié, la secrétaire générale du SNJ.

Ce texte porte également atteinte aux droits des observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et d’Amnesty International. Les deux ONG ont pourtant été auditionnées de façon courtoise et policée, selon Michel Tubiana, le président de la LDH, « mais nous considérons qu’un rendez-vous qui se bornait à une heure et trente minutes d’audition n’était pas une concertation. La LDH a décidé d’engager un recours devant le conseil d’état ».

Amnesty International s’étonne également du manque de communication de la part du gouvernement. « Nous avons été auditionnés une fois puis nous avons été tenus à l’écart des travaux, malgré nos relances. On nous indiquait que Christophe Castaner, l’ancien ministre de l’intérieur, n’avait pas le temps de nous recevoir. C’est surprenant car nous avons souvent dénoncé l’usage illégal de la force et les blessés très graves dans le cadre des manifestations », estime Anne-Sophie Simpere, chargée de plaidoyer à Amnesty International, « d’autres pays ont des pratiques problématiques au regard du droit de manifester. Mais la France est quand même très souvent le mauvais exemple ».

La France se situe en effet à la trente quatrième place du classement mondial de la liberté de la presse.

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27 septembre 2020 7 27 /09 /septembre /2020 14:36

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/huit-ans-de-prison-ferme-contre-wassiny-bouazza-12-08-2020

 

Procès en appel du général Wassini Bouazza, la cour d’appel militaire confirme les huit ans de prison ferme

L'ancien patron de la sécurité intérieure, le général Wassini Bouazza, a été déboutée par la cour d’appel militaire de Blida, devant laquelle il s’est pourvu contre sa condamnation à huit ans de prison ferme. Elle a confirmé la peine prononcée par le tribunal militaire le 23 juin 2020.

La cour d’appel militaire de Blida, a confirmé, Mercredi 12 Août 2020, la peine de huit ans de prison ferme, assortie d’une amende de cinq cent mille dinars algériens, contre l'ancien patron de la sécurité intérieure, le général Wassini Bouazza, prononcée le 23 juin 2020 par le tribunal militaire de Blida. En détention depuis le 13 avril 2020, l'ancien chef de la puissante Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), a fait l’objet d’une poursuite devant la juridiction militaire pour des faits délictuels qui concernent les chefs d’inculpation d'outrage verbal à corps constitué, d'humiliation d’un subordonné, de faux et usage de faux et de détention d’une arme et de munitions de guerre.

Le verdict a été contesté aussi bien par ses avocats que par le parquet militaire et l’affaire a été programmée une première fois, le 29 juillet 2020, puis renvoyée à la demande de la défense, au Mercredi 12 Août 2020. L’audience s’est ouverte Mercredi 12 Août 2020 dans la matinée et elle s’est terminée en fin de journée, avec la confirmation des huit ans de prison ferme et d’une amende de cinq cent mille dinars algériens. Wassini Bouazza a néanmoins bénéficié de l’annulation des deux chefs d’inculpation de faux usage de faux et d'humiliation d’un subordonné.

En plus de cette affaire, l'ancien patron du renseignement militaire fait l’objet d’une autre enquête judiciaire au niveau du tribunal militaire, avec plusieurs autres officiers, dont le chef d’antenne de la DGSI d’Alger, le colonel Yacine, l'ancien patron de la direction de la sécurité de l’armée, le général Nabil, et le chef du service judiciaire, liée à des réseaux qui agissaient à l’ombre des institutions de l'état, certains liés au dossier de l’adjudant-chef Benouira Guermit, exfiltré vers la Turquie, avec des documents officiels, avant qu’il ne soit livré, il y a quelques jours, par les autorités turques, et d’autres sont en relation avec des affaires de chantage, de pression et de corruption, apprend-on de source sure.

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27 septembre 2020 7 27 /09 /septembre /2020 12:49

 

 

https://mondafrique.com/limpossible-replatrage-du-regime-algerien/

 

L’impossible replâtrage du régime algérien

Par Jeremy Keenan

Samedi 19 Septembre 2020

Sous la pression croissante du hirak, Abdelaziz Bouteflika démissionna le 2 avril 2019 et il fut remplacé par le chef d'état par intérim Abdelkader Bensalah, qui devait reporter l’élection du 18 avril 2019 au 4 juillet 2019.

Le 4 avril 2019, Ahmed Gaïd Salah ordonnait le limogeage immédiat du général Athmane Tartag, qui avait comploté contre lui avec Saïd Bouteflika et Mohamed Mediène. A la fin du mois d'avril 2019, une brochette d’oligarques et d’anciens ministres d'Abdelaziz Bouteflika étaient arrêtés sur les ordres d'Ahmed Gaïd Salah pour corruption.

Au début du mois de mai 2019, Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène et Athmane Tartag furent arrêtés, poursuivis pour avoir sapé l’autorité de l’armée et pour conspiration contre l’autorité de l'état. Ils furent rejoints à la prison d'al Harrach, une semaine plus tard, par les anciens premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia et une dizaine d’anciens ministres d'Abdelaziz Bouteflika, qui purgent actuellement de longues peines de prison ou ont fui le pays.

A l’été 2019, Ahmed Gaïd Salah, exhibant désormais tous les attributs d’un dictateur militaire, trônait effectivement à la tête de l'état, tandis que presque tout le gang d'Abdelaziz Bouteflika, comme Ahmed Gaïd Salah les appelait désormais, était soit en prison, soit sur le point d’y entrer. Même si les élections du 4 juillet 2019 ont dû être reportées à cause de la marée d’opposition émanant du hirak, Ahmed Gaïd Salah ne pouvait plus être délogé. Vers la moitié de l’été 2019, il fut clair qu’il n’avait aucune intention de soutenir le hirak et qu’il insistait pour que les élections présidentielles se tiennent le 12 décembre 2019, que le hirak soit d’accord ou pas.

Tandis que les condamnations de Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène et Athmane Tartag à quinze ans de prison, le 24 septembre 2019, six ans et huit mois après l’attaque d'In Amenas et quatre ans après le limogeage de Mohamed Mediène, peuvent apparaître comme la sanction du pouvoir d'Ahmed Gaïd Salah à son zénith, cela ne dura pas très longtemps. Par une coïncidence extraordinaire, le premier jour d’emprisonnement de Mohamed Mediène fut le premier d’une chaîne d’événements rapide qui devait conduire à la mort d'Ahmed Gaïd Salah.

Nommé ministre de la justice au mois d'août 2019, Belkacem Zegmati commença à enquêter sur les affaires de Bahaeddine Tliba. Bahaeddine Tliba avait répliqué en faisant valoir son immunité parlementaire mais, le 25 septembre 2019, Belkacem Zegmati ordonna la levée de son immunité et lui ordonna de comparaître pour répondre à des questions sur des soupçons de corruption. A ce moment-là, certains émirent l’hypothèse qu'Ahmed Gaïd Salah avait, peut-être, abandonné Bahaeddine Tliba. Cependant, on sut après coup que le général Bouazza Ouassini, désormais emprisonné, le protégé d'Ahmed Gaïd Salah, qui avait été rapidement propulsé à la tête du Directorat de la Sécurité Intérieure (DSI) et du contre-espionnage, avait l’oreille de Belkacem Zegmati et complotait contre Ahmed Gaïd Salah, dans le but final, semble-t-il, d’être nommé à sa place.

Comprenant que le piège se refermait sur lui, Bahaeddine Tliba prit la fuite pour la Tunisie à la fin du mois de septembre 2019, tout en mandatant Saïd Bensedira, depuis Londres, comme porte-parole. A partir de la Tunisie, Bahaeddine Tliba prit la mer pour Malte, il fit l’acquisition d’un passeport Schengen et il se débrouilla pour se rendre en Irlande. Il comptait dès lors, grâce aux bons offices de Saïd Bensedira, demander l’asile politique au Royaume Uni, soutenant qu’il était persécuté en Algérie à cause de son opposition au régime d'Abdelaziz Bouteflika et d'Ahmed Gaïd Salah. Peu après, Saïd Bensedira menaça de publier des rapports établis par Bahaeddine Tliba détaillant les crimes commis par la famille d'Ahmed Gaïd Salah.  Saïd Bensedira fit savoir que Bahaeddine Tliba était prêt à témoigner sur la participation des fils d'Ahmed Gaïd Salah dans la mort mystérieuse, au mois de novembre 2014, de Mohamed Mounib Sendid, le wali d’Annaba, et dans beaucoup d’autres crimes. Saïd Bensedira rendit aussi publique une vidéo menaçant de révélations explosives à partir des documents en possession de Bahaeddine Tliba.

Une telle publication pouvait gravement porter atteinte à l’Algérie et à son armée. Bahaeddine Tliba devait être stoppé. Les services secrets algériens réussirent à le piéger et à le faire revenir de Malte en Tunisie, où il fut enlevé et ramené en Algérie sous bonne garde à la prison d'al Harrach.

Pour Ahmed Gaïd Salah, le jeu était terminé. Le choc du départ de Bahaeddine Tliba et des menaces de Saïd Bensedira, qui atteignirent Ahmed Gaïd Salah pendant qu’il se trouvait à Oran, étaient de trop. On dit qu’il tomba malade puis il fut hospitalisé. Selon le ministère de la défense, il souffrait d’hypertension. Certains évoquèrent un accident vasculaire cérébral. Des généraux proches d'Ahmed Gaïd Salah, y compris Bouazza Ouassini dans son double jeu, Saïd Chengriha, qui devait remplacer Ahmed Gaïd Salah en tant que chef d’état-major de l’armée et Abdelhamid Ghriss, secrétaire général du ministère de la défense, étaient conscients des dégâts que les révélations de Bahaeddine Tliba pouvaient causer à l’armée et à l’Algérie. Ils comprirent qu'Ahmed Gaïd Salah devait quitter ses fonctions et ils commencèrent à préparer son retrait.

Gaïd Salah mourut le 23 décembre 2019, officiellement d’une crise cardiaque, onze jours après l’élection présidentielle qu’il avait convoquée. Parmi les cinq candidats approuvés par le régime, Ahmed Gaïd Salah avait jeté son dévolu sur Abdelmajid Tebboune. Mais Abdelmadjid Tebboune n’était pas le choix de Bouazza Ouassini. Il était un ami d'Ahmed Gaïd Salah et, en tant qu’ancien premier ministre, bien trop conscient du fonctionnement du régime pour être facilement manipulé par Bouazza Ouassini. Pour cette raison, Bouazza Ouassini préférait que l’élection soit truquée en faveur d’Azzedine Mihoubi, sans charisme ni expérience et supposément homosexuel. Un accord aurait été conclu entre Azzedine Mihoubi et Bouazza Ouassini en faveur du départ d'Ahmed Gaïd Salah et de son remplacement par Bouazza Ouassini. Le complot faillit réussir. Dimanche 12 Décembre 2019 à 12 heures, les premiers résultats plaçaient Azzedine Mihoubi loin devant les autres candidats. Toutefois, quand Ahmad Gaïd Salah eut vent du complot de Bouazza Ouassini, il intervint immédiatement et il ordonna qu'Abdelmadjid Tebboune soit déclaré vainqueur et que Bouazza Ouassini soit placé en résidence surveillée. Bien que la participation officielle ait été annoncée à trente neuf pour cent, elle se situait plutôt, selon les rapports des observateurs et les témoignages recueillis dans le pays, autour de huit pour cent. Les algériens avaient boycotté l’élection, comme ils avaient promis de le faire depuis le début. Abdelmadjid Tebboune fut, quoi qu’il en soit, investi en force en tant que dernier président en date, illégitime et fantoche, de l’Algérie.

Les huit mois depuis l’investiture d'Abdelmadjid Tebboune ont connu des développements significatifs, notamment l’apparition de la pandémie de coronavirus et, comme on pouvait s’y attendre, une restructuration quasi complète des services de renseignement. Les hommes nommés par Ahmed Gaïd Salah ont été remplacés par beaucoup de professionnels ayant travaillé avec Mohamed Mediène, qui avaient été chassés par Ahmed Gaïd Salah. Peut-être symboliquement, tandis que Bouazza Ouassini reste incarcéré en attendant le début d’un nouveau procès, le général Aït Ouarabi devrait être libéré prochainement.

Mohamd Mediène lui-même, bien qu’officiellement toujours emprisonné, serait désormais en un lieu beaucoup plus confortable et en contact avec plusieurs de ses anciens officiers supérieurs qui conseillent désormais la présidence d'Abdelmadjid Tebboune et qui occupent les positions les plus élevées dans les services de renseignement. Tandis qu’In Amenas conduisit à la démediènisation du système, les huit mois de la présidence d'Abdelmadjid Tebboune ont vu sa remediènisation.

Malgré la propagande d'Abdelmadjid Tebboune sur sa volonté de dialogue avec ce qu’il appelle le hirak béni, ses services de renseignement remediènisés, plus brutalement professionnels, ont utilisé le prétexte de la crise du coronavirus pour accroître la répression, le harcèlement, l’intimidation et l’emprisonnement des activistes du hirak, des journalistes indépendants et des autres opposants réels ou imaginaires du régime.

Alors que la crise politique et économique s’amplifie et que la répression s’intensifie, la question primordiale est de savoir où va désormais l’Algérie.

Le retour du hirak, quand l’Algérie s’ouvrira à nouveau, vraisemblablement au mois de septembre 2020, donnera des indications sur sa stratégie. Il est possible qu’il encourage une désobéissance civile ciblée. Quant au régime, il est confus et sur la défensive. Quelle est, selon lui, la plus grande menace sur son existence, le peuple algérien ou l’économie ? Des deux, la trajectoire de l’économie est sans doute la plus prévisible. Sauf miracle, elle se dirige inexorablement vers la banqueroute.  Les réserves de change du pays seront épuisées vers la fin 2021. Alors, malgré les protestations de souveraineté d'Abdelmadjid Tebboune, un administrateur, que ce soit la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI), la Russie, la Chine ou une bonne fée, devra entrer en lice. La banqueroute, quelle que soit la forme qu’elle prendra, sera une bénédiction déguisée pour la plupart des algériens, en marquant le point final du régime, ainsi privé de toute crédibilité ou légitimité. De ces cendres, une nouvelle Algérie pourra renaître.

In Amenas fait désormais partie de l’histoire, sa couverture, au moins jusqu’à aujourd’hui, a été totale. Tamouret reste un secret bien gardé. Peu, si ce n’est aucun autre événement en Algérie, à l’exception des massacres des années 1990, n’a révélé les contradictions du régime avec autant de sévérité, l’infiltration, la manipulation et l’utilisation des groupes terroristes et la mascarade de la guerre globale contre le terrorisme, le conflit entre la présidence, l’armée et les services de renseignement, la lutte entre les clans, l’absence d’enquête judiciaire dans un pays qui s’enorgueillit de sa loi fondamentale et de sa conformité avec les conventions judiciaires internationales, de façon seulement virtuelle apparemment, et la bavure d’une prise d’otages créée de toutes pièces, aboutissant au meurtre des otages pour masquer sa propre culpabilité.

In Amenas fut le point le plus bas de l’histoire contemporaine de l’Algérie, dont elle n’a pas pu se relever. Et l’on peut se demander si la situation d’aujourd’hui serait différente si In Amenas n’avait pas existé. Les événements politiques extraordinaires de ces sept dernières années, l'ascension et la chute des généraux Ahmed Gaïd Salah, Bouazza Ouassini, Ait Ouarabi et de plusieurs autres qui ne sont pas mentionnés ici, ne peuvent s’expliquer sans In Amenas.

Par ailleurs, si les services de renseignement étaient restés sous la coupe de Mohamed Mediène, il est peu vraisemblable que le pays aurait atteint le niveau de chaos qui a permis l’émergence du hirak, bien que le hirak aurait certainement été déclenché, tôt ou tard, par un autre concours de circonstances. Ceci n’est que spéculation. Toutefois, deux choses n’auraient pas changé, la nature fondamentalement répressive du système de sécurité algérien ainsi que l’économie du pays, deux dynamiques qui ont semé depuis longtemps les graines de leur propre destruction.

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26 septembre 2020 6 26 /09 /septembre /2020 16:00

 

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement/espagne-manifestations-contre-un-nouveau-confinement-a-madrid_4113359.html

 

Manifestations contre un nouveau confinement à Madrid

En Espagne, plusieurs quartiers de Madrid seront reconfinés pour deux semaines. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, Dimanche 20 Septembre 2020, leur mécontentement contre cette mesure qui touche surtout des quartiers populaires.

Ils sont venus crier leur colère, Dimanche 20 Septembre 2020, sous les fenêtres du parlement régional de Madrid. Plusieurs centaines d'habitants des zones les plus pauvres de la capitale sont soumis à partir du Lundi 21 Septembre 2020 à un nouveau confinement. Ils ne pourront sortir de leurs quartiers que pour des raisons de première nécessité, travailler, aller chez le médecin ou emmener ses enfants à l'école. « C'est une décision politique fondamentalement inutile », déplore un manifestant.

La présidente conservatrice de la région de Madrid est la cible des attaques. « Nous devons éviter à tout prix l'état d'urgence et un confinement généralisé », a expliqué Isabelle Diaz Aroyo. À partir du Lundi 21 Septembre 2020, huit cent cinquante mille madrilènes verront leur liberté de circuler restreinte, soit treize pour cent de la population régionale. L'Espagne connaît une deuxième vague de coronavirus très inquiétante. Sa capitale concentre à elle seule un tiers des nouveaux cas de coronavirus et des nouveaux décès.

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26 septembre 2020 6 26 /09 /septembre /2020 15:45

 

 

https://aplutsoc.org/2020/09/23/belarus-lepreuve-de-force/

 

Les biélorusses de Paris organisent une action en soutien à la levée en masse appelée dans toute la Biélorussie

Dimanche 27 Septembre 2020 de 15 heures à 17 heures Place Edmond Michelet 75 004 Paris RER Châtelet-Les Halles, nous allons nous rassembler pour dire non à l’investiture frauduleuse et criminelle organisée par Alexandre Loukachenko, Mercredi 23 Septembre 2020.

Nous, la communauté des biélorusses vivant en France, voulons exprimer notre soutien au peuple biélorusse, violemment réprimé le jour de l’investiture pour avoir exprimé son désaccord. Nous voulons joindre nos voix aux leurs pour dire haut et fort qu'Alexandre Loukachenko n'est pas le président de la Biélorussie.

Rejoignez-nous dans notre combat pour la liberté, la dignité et la démocratie en Biélorussie.

Le site Arguments Pour la Lutte Sociale (APLS) appelle à les soutenir et à y participer.

Des dizaines de délégués de micro districts du Belarus, c’est-à-dire des organisateurs d’actions et de manifestations à l’échelle de villages ou de quartiers, voire de stations de métro de Minsk, avec des représentants de comités de grève dont ceux de Hrodna Azot et de l’usine d’automobiles de Minsk, la plus grande usine du pays, appellent à une levée en masse sous la forme de la marche des quatre-vingt-dix-sept pour cent, Dimanche 27 Septembre 2020, avec, pour la première fois de manière explicite, un appel à se diriger vers l’ambassade russe.

Ils répondent ainsi à l’investiture d'Alexandre Loukachenko, qui s’est déroulée quasi clandestinement avec des forces militaires regroupées autour de lui, sans tambours ni trompettes.

Le comité de grève de Bélaruskali a lancé un appel national à construire la grève générale effective dans le mouvement de la levée en masse du Dimanche 27 Septembre 2020. Son appel se réfère au mouvement du mois de mai 1968 en France. Dans le pays, les appels à bloquer les axes routiers et les actions de hackers contre le pouvoir se multiplient également.

Le pouvoir frappe encore et toujours. Le délégué des mineurs de Belaruskali, militant du congrès biélorusse des syndicats démocratiques (BKDP), Anatoli Bokun, déjà arrêté deux fois et relâché sous la pression populaire, vient d'être condamné à vingt-cinq jours de prison avec risque de coups et de mauvais traitement.

Signe en même temps de la crainte de l’appareil policier, ils n’ont pour l’instant pas osé reprendre Lizavieta Merliak, responsable internationale du BKDP, finalement condamnée à une amende de deux cent soixante-dix roubles biélorusses pour organisation de rassemblement interdit.

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26 septembre 2020 6 26 /09 /septembre /2020 15:20

 

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/25/de-1956-a-1962-la-france-a-ordonne-a-ses-services-secrets-d-assassiner-des-citoyens-francais_6053582_3210.html

 

Entre 1956 et 1962, la France a ordonné à ses services secrets d'assassiner des citoyens français

Des documents inédits lèvent le voile sur les projets d’élimination de Français et d’étrangers par les services secrets pendant la guerre d’Algérie

C’était un tabou. Si notre démocratie s’accordait, en secret, le droit de recourir à l’assassinat ciblé contre des ennemis étrangers, une pratique reconnue par l’ancien président de la république François Hollande, la France s’interdisait, en théorie, de tuer ses propres ressortissants. C'était une règle avancée officieusement par les autorités politiques et du renseignement depuis l’après-guerre. Un ouvrage fouillé à paraître, « les tueurs de la république », aux éditions Plon, de Vincent Nouzille, dans son édition augmentée, livre des documents inédits qui viennent contredire cette affirmation.

Extraits du fonds d’archives personnelles de Jacques Foccart, homme de confiance du général Charles de Gaulle, chargé de suivre les services secrets et les affaires africaines, ils lèvent un voile inédit sur des projets d’élimination de Français mais aussi d’Européens et de dignitaires étrangers.

Selon ces nouvelles pièces, au cœur de l’été 1958, dans le plus  grand secret d’un pouvoir gaulliste tout juste revenu aux affaires grâce au putsch d’Alger du 13 mai 1958,  Jacques Foccart a coordonné, sous les ordres du général, un programme d’opérations clandestines sur fond de conflit algérien. 

Menaces, attentats, sabotages et aussi assassinats figurent parmi les moyens employés. Le service action du Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage (SDECE), devenu la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), était chargé de mener ces missions. Constantin Melnik, conseiller du premier ministre chargé des affaires de renseignement de 1959 à 1962, chiffrait le nombre d’assassinats à cent quarante pour la seule année 1960, sans pour autant fournir de détails.

Daté du 5 août 1958 et intitulé « fiche concernant les objectifs homo », terme technique qui désigne les assassinats, le premier document dresse la liste de neuf personnes à éliminer. Elles sont classées en trois catégories. Il y a les français du Front de Libération National (FLN) avec le nom de Jacques Favrel, un journaliste basé à Alger. La catégorie des trafiquants comprend six noms, des vendeurs d’armes mais aussi des proches du FLN, dont un autrichien, un allemand et un français musulman algérien appartenant à un réseau d’exfiltration de légionnaires déserteurs. Il y a la troisième catégorie politique dans laquelle apparaît le nom d’Armelle Crochemore.

Au bas de cette pièce essentielle à l’écriture de l’histoire de la politique française d’assassinats ciblés, l’encre bleue de la plume de Jacques Foccart, dont on reconnaît la signature, indique que cette liste a reçu l’accord de l’amiral Georges Cabanier, le chef d’état-­major de la défense nationale attaché au général Charles de Gaulle à la présidence du conseil.

Puis Jacques Foccart ajoute que la liste a été donnée au général Paul Grossin, le patron du SDECE. Deux jours se sont écoulés entre la réception des noms réunis par les services secrets et le feu vert transmis, en retour, par le pouvoir politique. La validation, entre ­temps, par le général Charles de Gaulle lui-même est probable, mais elle ne relève, à ce stade, que de l’hypothèse.

A ce jour, la seule preuve documentaire existant sur les assassinats commandités par la France concernait seulement l’une des neuf personnes citées dans cette liste. Provenant déjà des archives personnelles de Jacques Foccart et daté du premier août 1958, ce document avait suivi le même processus, une fiche sur la cible rédigée par le SDECE puis validée par le pouvoir. Il s’agissait de Wilhelm Schulz­ Lesum, « un sujet allemand dont l’action est très néfaste aux intérêts français en Algérie ». En 2017, le Monde l’avait publiée et avait retracé l’action de cet homme, en réalité autrichien, au sein d’un réseau germanophone de soutien au FLN ayant organisé la désertion de plus de quatre mille légionnaires, via Tétouan, au Maroc. Le SDECE devait le tuer au moyen d’un toxique indétectable, mais les services secrets allemands avaient, semble-t-­il, fait obstacle à ce projet.

L’autre document de choix mis au jour dans le livre de Vincent Nouzille récapitule, sous forme de tableau, l’ensemble des opérations réalisées depuis le premier janvier 1956, assassinats, sabotages ou attentats, en indiquant le but à atteindre, le lieu, les moyens utilisés et le résultat. Sur les trente­-huit opérations détaillées, dix-sept ont été réussies, dix-­sept ont été annulées, notamment sur ordre supérieur ou pour sécurité douteuse, et quatre sont qualifiées d’échecs. Non daté, ce résumé, commandé, sans doute à l’été 1958, au SDECE par Jacques Foccart afin d’avoir une vue exhaustive sur l’activité du service action, s’arrête au mois de mars 1958. Mais neuf opérations sont mentionnées comme étant en préparation.

Parmi les missions annulées figurent, en particulier, celle prévue, au mois de juillet 1956, d’assassiner Ahmed Ben Bella, le leader du FLN, au Caire, avec une arme silencieuse dans la rue. Un ordre gouvernemental viendra interrompre l’opération au dernier moment. La volonté de se débarrasser des leaders du FLN existait, certes, depuis le mois de mai 1955, comme l’avaient raconté, en 1985, Roger Faligot et Pascal Krop dans leur livre, « la piscine, les services secrets français entre 1944 et 1984 », aux éditions du Seuil. Mais la preuve écrite est désormais sur la place publique. Ben Bella, avec quatre leaders politiques du FLN, sera finalement kidnappé, le 22 octobre 1956, lors du détournement de l’avion qui les transporte.

Au mois de décembre 1956, peut­-on lire aussi dans ce tableau établi par le SDECE, le général Gamal Abdel Nasser, le président égyptien, est visé par « une explosion télécommandée au moment de l’arrivée de l’objectif ». Un commando du service action, aidé d’agents du Mossad israélien ont placé trois cent kilogrammes d’explosifs, du TNT, sous la place principale de Port­ Saïd. Soutien du FLN, l’Egypte vient de nationaliser le canal de Suez au nez et à la barbe des français et des britanniques dont le corps expéditionnaire a dû plier bagage, notamment sous la pression soviétique.  Mais, là aussi, l’opération est annulée par ordre supérieur. Le compte rendu transmis à Jacques Foccart sur l’ensemble des opérations du service action laisse entrevoir les nombreux aléas de ces actions clandestines et, notamment, l’existence de dommages collatéraux. Au mois de février 1957, un agent se fait interpeller par la police locale, à Tunis. Au mois d’avril 1957, à Meknès, au Maroc, un colis piégé cause la destruction de l’objectif et de sa famille. Et, au mois de juin 1957, un allemand est visé, mais c’est sa mère qui meurt. Enfin, on y apprend que les agents du SDECE n’opèrent pas seulement à l’étranger. Au mois d’avril 1957, à Lyon, ils interviennent contre une vente d’armes au profit du FLN. Si ces nouveaux éléments viennent documenter de possibles graves infractions de l’état au droit national en décidant d’éliminer physiquement des citoyens français en dehors de tout cadre légal, ils soulèvent également la question de l’efficacité d’une telle politique.

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26 septembre 2020 6 26 /09 /septembre /2020 11:40

 

 

https://www.bfmtv.com/sante/coronavirus-didier-raoult-accuse-ses-collegues-marseillais-de-diffuser-des-messages-alarmistes_AV-202009250038.html

 

Didier Raoult accuse ses collègues marseillais de diffuser des messages alarmistes

Le directeur de l'IHU Méditerranée étrille les représentants de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (APHM) qu'il estime responsables des dernières mesures sanitaires prises par le gouvernement.

Des mesure démesurées pour l'infectiologue, dans une lettre adressée Jeudi 24 Septembre 2020 à la commission médicale de l'APHM qu'a pu se procurer le Monde, le professeur Didier Raoult impute à ses collègues médecins la responsabilité des nouvelles mesures sanitaires du gouvernement, contestées par les élus locaux.

« Vous portez une responsabilité dans les mesures déraisonnables prises contre la ville, par le ministre de la santé », estime dans ce courrier le directeur de l'Institut Hospitalier Universitaire (IHU) Méditerranée, reprochant à ses collègues d'avoir diffuser des messages alarmistes qui ne reflètent absolument pas la réalité.

Le professeur Didier Raoult s'appuie notamment sur les données de son établissement, l'IHU Méditerranée Infection. Selon l'infectiologue, le nombre de nouveaux patients du coronavirus qui y est pris en charge chaque jour s'élève à soixante dix personnes, contre cent vingt personnes au début du mois de septembre 2020. En outre, plus d'une dizaine de lits d'hospitalisation seraient encore libres à l'IHU, affirme le professeur.

« Il faut rappeler que le professeur Didier Raoult n'a pas de malades de réanimation », réagit Vendredi 25 Septembre 2020 Christophe Rapp, infectiologue à l'hôpital américain de Paris et consultant de BFM Télévision, « il a une structure dédiée essentiellement à des malades moins sévères et il s'est illustré par la prise en charge de patients peu graves. Là il est peu hors du champ puisque s'il y a beaucoup de malades graves et que cela se passe en réanimation, il ne va pas être au premier feu de la rampe ».

Au sein des hôpitaux publics de la ville, « cent soixante quinze malades du coronavirus sont actuellement hospitalisés dont trente huit malades en réanimation », expliquait Jeudi 24 Septembre 2020 à BFM Télévision le président de la commission médicale de l'APHM, Dominique Rossi. Mais si Didier Raoult reconnaît que le taux d'occupation des lits en réanimation au sein des établissements marseillais augmente, il estime que cette évolution ne témoigne pas d'un flux particulier.

« Véhiculer des messages de cette nature ne rend service à personne et ne reflète en aucun cas la réalité », écrit Didier Raoult qui demande aux représentants de l'APHM de sortir de leurs bureaux et qui les appelle à ne pas devenir de purs technocrates.

La réaction du directeur de l'IHU Méditerranée survient aussi après la diffusion d'une note interne envoyée par Dominique Rossi, Mercredi 23 Septembre 2020. Le président de la commission médicale de l'APHM y appelle les différents services à se mettre en alerte alors que le nombre de malades du coronavirus admis à l'APHM croit régulièrement sans véritable pause et qu'une hausse des hospitalisations est à prévoir pour les semaines à venir.

Interrogé par le Monde à la suite de ce courrier adressé par Didier Raoult, Dominique Rossi se défend de tout pessimisme.

« Cette note n'a pas été adressée au ministère de la santé, mais aux médecins de l'APHM. J'y demande que l'on se soutienne les uns, les autres », confie au journal le président de la commission médicale de l'APHM, « mon travail est d'envisager toutes les situations possibles auxquelles nous pourrions être confrontés dans les prochaines semaines et je vais continuer à le faire ».

Pour le docteur Annie Levy-Mozziconacci, médecin biologiste à l'hôpital Nord de Marseille, la mise en place des nouvelles mesures sanitaires dans la métropole est salutaire et elle doit permettre de confirmer la tendance baissière des indicateurs observée ces derniers jours, « nous sommes persuadés que nous avons besoin des mesures d'accompagnement, des mesures drastiques si nous voulons que dans quinze jours nous puissions voir ces courbes d'indicateurs épidémiologiques s'infléchir. Nous avons besoin que nous allions tous dans le même sens. Nous pouvons remettre en cause les indicateurs sanitaires mais, si nous retenons comme indicateur sanitaire l'occupation des lits de coronavirus en réanimation, les chiffres sont plutôt malheureusement vers les cinquante pour cent d'occupation. Si c'est un indicateur, malheureusement il est au rouge ».

D'autant qu'à ces malades en réanimation s'ajoutent, contrairement à la première vague, les patients non atteints par le coronavirus.

« Cette deuxième vague, probablement bien plus longue que la première, est très complexe à gérer », écrit Dominique Rossi à l'ensemble des médecins des hôpitaux marseillais.

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25 septembre 2020 5 25 /09 /septembre /2020 19:05

 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/covid-fermeture-bars-restaurants-metropole-aix-marseille-personne-ne-sera-lese-olivier-veran-1877610.html

 

La fermeture des bars et restaurants sur la Métropole Aix-Marseille repoussée au Dimanche 27 Septembre 2020 à 24 heures

A l'issue de sa visite à l'hôpital de la Timone à Marseille, Vendredi 25 Septembre 2020, le ministre de la santé a une nouvelle fois justifié le choix de fermer les bars et restaurants dans la Métropole Aix-Marseille. En préfecture, les représentants de l'industrie hôtelière ont claqué la porte.

La visite du service réanimation de l'hôpital de la Timone à Marseille ne l'a pas fait changer d'avis. Olivier Véran estime que la situation demeure inquiétante à Marseille, « ces mesures sont nécessaires, elle sont temporaires, mais elles ne sont pas arbitraires. Il peut y avoir une recrudescence du coronavirus dans les prochaines semaines, et ainsi une pression sur le nombre d'hospitalisations et de réanimations. C'est un lit sur deux qui n'est pas disponible pour d'autres malades. Nous ne pouvons pas prendre le risque que les marseillais ne puissent pas suivre leur traitement contre le cancer et qu'ils ne puissent pas se faire opérer ».

C'est ce qui justifie, selon lui, le tour de vis imposé dans la métropole Aix-Marseille, une décision unilatérale qui a suscité la colère des élus locaux.

Le ministre prédit des lendemains encore plus sombres si la situation ne s'améliore pas, « nous risquons de devoir prendre des mesures encore plus fortes que celles que nous venons d'annoncer ».

Des propos qui ne sont pas vraiment de nature à rassurer les élus locaux et les professionnels touchés de plein fouet, dont certains se disent même prêts à entrer en résistance.

Olivier Véran affirme que « personne ne sera lésé. Nous allons accompagner les professionnels de la restauration dans cette période et nous allons travailler pour que la période de fermeture la plus courte possible ».

Après sa visite à l'hôpital de la Timone, le ministre de la santé et Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, devaient rencontrer les représentants des fédérations professionnelles du secteur de l'hôtellerie et de la restauration, en préfecture.

« Le ministre refuse de négocier avec l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) du département des Bouches du Rhône, l’événementiel et le monde économique. Nous quittons les négociations », ont expliqué les représentants du Syndicat des Activités Événementielles venus réclamer un plan de sauvetage pour la filière.

De leurs côtés, les élus présents, gauche et droite unis sur le même front, ont demandé un assouplissement des mesures.

Renaud Muselier, le président de la région Provence Alpes Côte d'Azur (PACA) a demandé à Olivier Véran de renoncer à la fermeture généralisée des bars et des restaurants. « Il faut durcir les contrôles prévus par l’arrêté préfectoral existant et éviter la punition collective », a-t-il déclaré dans un Tweet.

La maire adjointe de Marseille en charge de la santé, Christine Juste, a rappelé la position de la maire de Marseille, Michèle Rubirola, qui juge que « ces mesures sont inadaptées, car elles sont difficiles à justifier et à faire appliquer ».

« Il vaut mieux fermer pendant quinze jours que d'être confinés pendant trois mois », a pour sa part déclaré le ministre délégué aux Petites et aux Moyennes Entreprises (PME), Alain Griset.

Quelques concessions ont été faites cependant comme le report au Dimanche 27 Septembre 2020 à 24 heures de la fermeture des restaurants pour permettre aux restaurateurs de liquider leurs stocks ainsi qu'un nouvel examen de la situation dans sept jours pour faire le point et réévaluer la situation et la possibilité de maintenir la livraison à domicile par les restaurants, a annoncé dans la soirée du Vendredi 25 Septembre 2020 dans un communiqué Renaud Muselier, qui salue des avancées significatives. 

Le président de la région PACA a aussi annoncé « un appui financier immédiat pour les hôpitaux de Marseille de quinze millions d'euros plus deux millions d'euros pour les services de réanimation, une accélération dans le financement COPERMO de la réhabilitation des hôpitaux de Marseille, trois cent soixante millions d'euros dont la moitié est donnée par les collectivités territoriales, et un point d’information statistique quotidien pour pouvoir suivre l’évolution de l’épidémie ».

Tout en réaffirmant que les mesures prises sont justifiées, sept députés de la République En Marche (REM) des Bouches-du-Rhône avaient également demandé à Olivier Véran un nouvel examen de la fermeture des bars et des restaurants dès la semaine prochaine.

Le courrier daté de ce jour est signé par Saïd Ahamada, Alexandra Louis, Cathy Racon-Bouzon, Monica Michel, Anne-Laurence Petel, Claire Pitollat et Jean-Marc Zulesi.

Selon les autorités, la cité phocéenne détient le record de France métropolitaine du taux d'incidence le plus haut, deux cent quatre vingt un cas pour cent mille habitants. Le gouvernement a de ce fait placé le territoire en zone d'alerte maximale et il avait annoncé la fermeture totale des bars et des restaurants pour quinze jours à compter du Samedi 26 Septembre 2020 dans la métropole Aix-Marseille.

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25 septembre 2020 5 25 /09 /septembre /2020 10:40

 

 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/covid-19-laissez-nous-travailler-union-elus-metropole-aix-marseille-contre-mesures-sanitaires-1877396.html

 

« Laissez nous travailler », la fronde dans la métropole Aix-Marseille contre les mesures sanitaires

Vendredi 25 Septembre 2020, les élus et les professionnels de la restauration et des salles de sport se sont regroupés devant le tribunal de commerce de Marseille. Renaud Muselier, président de la région Provence Alpes Côtes d'Azur (PACA), compte déposer un référé contre les mesures sanitaires.

Vendredi 25 Septembre 2020 à 9 heures du matin, des centaines de personnes sont réunies devant le tribunal de commerce de Marseille pour protester contre les mesures sanitaires du gouvernement.

Vendredi 25 Septembre 2020, la fronde contre les mesures sanitaires imposées de façon unilatérale continue avec un rassemblement des professionnels de la restauration, des salles de sport et des élus.

Le président de la région PACA a annoncé Jeudi 24 Septembre 2020 également vouloir déposer un référé devant le tribunal administratif de Marseille contre les mesures sanitaires.

« J’invite le préfet à respecter scrupuleusement la loi car je déposerai Vendredi 25 Septembre 2020, avec des restaurateurs et des cafetiers, un recours en référé liberté devant le tribunal administratif de Marseille contre tout acte restreignant l’exercice de la liberté d’entreprendre, d’industrie et du commerce de façon disproportionnée », indique Renaud Muselier.

Jeudi 24 Septembre 2020, Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence a réuni en urgence les maires des quatre vingt douze communes, Renaud Muselier, président de la région PACA, Georges Cristiani, président de l'union des maires et maire de Mimet et les élus municipaux.

Dans un communiqué commun, ils ont affirmé leur volonté de travailler ensemble, au-delà des clivages politiques.

« Nous demandons une chose simple à l'état. Laissez-nous travailler. Vous ne pouvez pas décider seul », demandent les élus.

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblées Vendredi 25 Septembre 2020 devant le tribunal de commerce de Marseille pour protester contre la fermeture des bars et des restaurants décrétée par le gouvernement, afin de tenter d'endiguer l'épidémie de coronavirus.

Prenant la parole avec un mégaphone devant la foule, le patron de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie des Bouches-du-Rhône, Bernard Marty, a redit l'opposition ferme de son syndicat aux restrictions annoncées, la foule huant le nom du ministre de la santé Olivier Véran quand il l'a prononcé.

« Il est où ? Qu'il vienne ici », a lancé un manifestant.

Les entrepreneurs marseillais sont montés au créneau dès l'annonce, Mercredi 23 Septembre 2020, des mesures strictes du gouvernement qui a classé la métropole d'Aix-Marseille en zone d'alerte maximale. Elles prévoient notamment la fermeture des bars et restaurants, Samedi 26 Septembre 2020.

Face à cette fronde, le ministre de la santé se déplacera à Marseille Vendredi 25 Septembre 2020 dans l'après-midi. Olivier Véran doit se rendre à l'hôpital public de la Timone où il visitera notamment le service de réanimation, avant de rencontrer un épidémiologiste.

Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, accompagnera Olivier Véran et il doit rencontrer les représentants des fédérations professionnelles du secteur de l'hôtellerie et de la restauration.

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