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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 15:28

 

 

https://www.washingtonpost.com/nation/2020/07/25/seattle-police-declare-riot-renewed-black-lives-matter-protests/

 

Les manifestations explosent à travers le pays, la police déclare des émeutes à Seattle et à Portland

À Seattle, la police a déclaré que des manifestants avaient incendié un chantier de construction d'un centre de détention pour mineurs. À Portland, des manifestants ont attaqué un palais de justice fédéral.

Les manifestations dans plusieurs grandes villes du pays sont devenues violentes dans le week-end du Samedi 25 Juillet au Dimanche 26 Juillet 2020, après des semaines de troubles civils et d'affrontements entre les militants et les autorités, envoyant des milliers de personnes sur les places publiques pour exiger la justice raciale.

De Los Angeles à Richmond en passant par Omaha, la police et les manifestants se sont affrontés dans la soirée du Samedi 25 Juillet 2020 qui a vu des dizaines d'arrestations. Des manifestants sont descendus dans les rues et la police de certaines villes a dispersé les foules avec du gaz lacrymogène et du gaz au poivre.

À Austin, un homme a été tué par balle au milieu d'un rassemblement au centre-ville. À Richmond, un camion a été incendié devant le siège de la police. À Denver, une jeep a traversé un groupe de personnes marchant sur une autoroute lorsqu'un coup de feu a été tiré, blessant un manifestant, a indiqué la police.

L'épicentre des manifestations a continué d'être dans le nord-ouest du Pacifique, où une semaine d'affrontements entre les militants et les agents fédéraux à Portland, a insufflé une énergie nouvelle dans un mouvement qui a commencé à la suite du meurtre par la police de George Floyd à Minneapolis, le Memorial Day.

À Portland, les autorités ont déclaré une émeute après que des manifestants aient franchi une clôture entourant le palais de justice fédéral de la ville. Le comportement violent des manifestants au centre-ville a créé un grave risque d'alerte publique, a écrit la police de Portland sur Twitter.

Dans la matinée du Dimanche 26 Juillet 2020, des agents fédéraux et la police locale ont exigé que les manifestants quittent la zone et ont utilisé des gaz lacrymogènes. Mais les militants ont tenu bon, bloquant les intersections. Plusieurs personnes ont été arrêtées.

Un hôtel Marriott du centre-ville de Portland a été fermé dans la matinée du Dimanche 26 Juillet 2020 et les clients ont été invités à partir après que des centaines de manifestants aient manifesté devant l'hôtel, dans la soirée du Samedi 25 Juillet 2020, car ils pensaient que des agents fédéraux y résidaient.

Les manifestants ont agité des pancartes avec des messages comme « no more brutality », alors qu'ils étaient sur la promenade au bord de la rivière à l'extérieur de l'hôtel et qu’ils demandaient d’expulser les agents fédéraux du Marriott. Un responsable de l'hôtel a déclaré que le bâtiment avait subi des dommages mineurs à la suite de la manifestation, notamment des graffitis sur les murs extérieurs.

À Seattle, la police a déclaré une émeute dans l’après midi du Samedi 25 Juillet 2020 et elle a utilisé du gaz poivré et des grenades lacrymogènes pour tenter de disperser une foule d’environ deux mille personnes dans le quartier de Capitol Hill qui participaient à la plus grande manifestation de Black Lives Matter de la ville depuis plus d’un mois.

Les manifestations nocturnes depuis le meurtre de George Floyd avaient diminué ces dernières semaines à Seattle. Mais elles ont été revigorées à la suite de l'action fédérale contre les manifestations de Portland et après que le gouverneur de Washington Jay Inslee ait tweeté que le président Donald Trump avait envoyé des agents fédéraux des forces de l'ordre dans la ville.

« Pendant un mois, le président a menacé d’envoyer des forces fédérales pour nettoyer Seattle. Le président a mis à exécution ses menaces à Portland et il continue d'exacerber la situation sur le terrain, de mettre en danger les communautés et de mettre en péril le travail des responsables locaux », a déclaré Mercredi 22 Juillet 2020 la maire de Seattle, Jenny Durkan, dans un communiqué, « le déploiement unilatéral des forces paramilitaires dans les villes américaines par le président devrait concerner tous les américains. Son mépris flagrant pour la constitution et pour la sécurité et le bien-être de nos résidents est un despotisme classique ».

Le maire de Portland, Ted Wheeler, qui a reçu des gaz lacrymogènes la semaine dernière alors qu'il rejoignait les manifestants, a décrit les agents fédéraux comme une force d'occupation.

Dimanche 26 Juillet 2020, Mark Meadows, le chef de cabinet de la Maison Blanche, a défendu la présence des agents fédéraux, affirmant qu'ils protégeaient un palais de justice visé par des manifestants.

« Le palais de justice n'a pas seulement été vandalisé, mais ils essaient de le brûler », a-t-il déclaré à American Broadcasting Company (ABC), « nous ne pouvons pas accepter cela dans les villes américaines. Il y a des personnes qui lancent des cocktails Molotov et qui font toutes sortes d'émeutes ».

Les policiers de Richmond a tweeté une photographie des pierres qui, selon eux, leur avaient été lancées, les incitant à déclarer la manifestation devant le siège de la police comme un rassemblement illégal.

À Aurora, au Colorado, juste à l'extérieur de Denver, des manifestants manifestaient également en réponse à la mort, l'été dernier, d'Elijah Mac Clain, un jeune de vingt trois ans mort après avoir été étouffé par la police. Samedi 25 Juillet 2020, la police a déclaré dans un tweet que, si la majorité des manifestants étaient pacifiques, un groupe a décidé de détourner le message de la manifestation et de causer des dommages majeurs au palais de justice.

Les manifestants ont marché sur une autoroute, coupant la circulation. Mais une jeep a traversé la foule et des manifestants ont couru pour se mettre en sécurité.

« Un manifestant a décidé de tirer avec une arme, atteignant un autre manifestant », a déclaré la police sur Twitter. Cette personne était dans un état stable à l'hôpital.

Sur l’avenue du Congrès d’Austin, normalement un site de salles de concert et de bars, la police surveillait une foule de manifestants dans la soirée du Samedi 25 Juillet 2020 lorsque l’officier supérieur Katrina Ratcliff a déclaré que des coups de feu avaient été tirés, tuant un homme. Le suspect a été arrêté, a-t-elle déclaré, et il coopère avec les policiers.

« Une personne qui meurt en participant à une manifestation est horrible », a déclaré le maire d'Austin, Steve Adler, dans un communiqué, « notre ville est secouée et, comme tant d'autres membres de notre communauté, j'ai le cœur brisé et je suis stupéfait ».

Des manifestants à Omaha ont marché pour attirer l'attention sur le meurtre de James Scurlock, un homme noir abattu par un propriétaire de bar blanc. La police est sortie en force dans la soirée du Samedi 25 Juillet 2020 et elle a arrêté plus de soixante quinze personnes qui manifestaient dans le centre-ville, bloquant la circulation, selon les informations locales. Bien qu'il n'y ait pas eu de dommages majeurs, le capitaine de police Mark Matuza a déclaré à l'Omaha World Herald que le rassemblement pouvait devenir violent.

À Los Angeles, la police a tiré des projectiles contre des militants qui manifestaient près d'un palais de justice fédéral.

La déclaration d'émeute de Seattle est intervenue après que les manifestants aient incendié un chantier de construction d'un centre de détention pour mineurs, que le service de police ait signalé qu'une personne avait franchi les clôtures entourant le secteur est, qui avait été le lieu d'affrontements nocturnes au mois de juin 2020 qui avaient conduit à près d'un mois d’occupation et de protestation, et que les agents aient vu de la fumée dans le hall.

La police a déclaré que les manifestants lançaient des pierres, des bouteilles et des feux d'artifice contre les policiers. Samedi 25 Juillet 2020 à partir de 19 heures 30, le département avait fait état de vingt cinq arrestations et de trois policiers blessés, dont un policier hospitalisé pour une blessure à la jambe causée par un explosif. Le département de la police a publié une photographie des feux d'artifice inutilisés trouvés sur les lieux sur son fil Twitter.

Les manifestants ont érigé des barricades et ils ont repoussé les efforts de la police pour les disperser avec des boucliers artisanaux, des parapluies et des souffleuses à feuilles, tactiques empruntées aux manifestations à Portland, où des militants se sont affrontés tous les soirs avec la police pendant près de deux mois.

Dans la matinée du Samedi 25 Juillet 2020, un juge de district américain avait émis une ordonnance d'interdiction temporaire contre une ordonnance du conseil municipal de Seattle interdisant les dispositifs de contrôle des foules comme le gaz poivré, les balles en caoutchouc, les grenades lacrymogènes et les balles explosives.

Jeudi 23 Juillet 2020, le chef de la police Carmen Best avait averti que, sans ces outils, le service de police ne pourrait pas protéger les biens. Lors des manifestations du Dimanche 19 Juillet et du Mercredi 22 Juillet 2020, des manifestants avaient brisé des fenêtres et pillé des commerces perçus comme soutenant le service de police. Le département de la police a déclaré qu'au moins douze policiers avaient été blessés par des manifestants lors de ces affrontements.

Les manifestants se sont réunis Samedi 25 Juillet 2020 en début d'après-midi, brandissant des pancartes déclarant « nous sommes avec les autorités de Portland » et « le gouvernement fédéral ne nous fait pas peur ». Les médecins ont distribué des bouchons d'oreille pour éviter les dommages auditifs causés par les grenades assourdissantes et des flacons de solution saline pour diluer le gaz poivré et les gaz lacrymogènes.

Avant la marche, l'organisateur Jaiden Grayson s'est tenu sur un mur de briques avec un mégaphone et il a donné des instructions à la foule sur des tactiques contre les arrestations, par lesquelles des groupes de manifestants bloquent les efforts des forces de l'ordre pour les arrêter.

« Quand vous voyez quelque chose, j'ai besoin que vous fassiez plus que parler », a dit Jaiden Grayson à la foule, « j’ai besoin que vous agissiez ».

Christine Edgar a déclaré que, lorsque le Wall of Moms vêtu de jaune est apparu lors des manifestations de Black Lives Matter à Portland la semaine dernière, elle a décidé que les mères de Seattle devaient également adopter la même tactique. Avec un préavis de trois jours, a-t-elle déclaré, un Wall of Moms de Seattle s'est formé pour marcher dans les rues pour protester contre la présence fédérale.

« Je voulais m'assurer que les voix noires et brunes étaient représentées parmi les mamans », a déclaré Christine Edgar, qui a dit au Washington Post que sa fille avait participé à la manifestation. Elle s'est adressée à la foule avec un mégaphone.

« Quand les personnes entendent parler des mères, elles pensent toujours aux mères blanches », a-t-elle dit, « mais les femmes noires, brunes et indigènes, sont à l’avant-garde des mouvements de libération depuis des siècles ».

Samedi 25 Juillet 2020 en milieu d'après-midi, la foule, flanquée de vélos et de véhicules par mesure de sécurité, avait marché vers le chantier de construction du King County Children and Family Justice Center, un centre de détention pour mineurs et un palais de justice, où des dizaines de personnes ont renversé des clôtures et incendié cinq remorques de chantier. Les incendies semblent avoir détruit les remorques et envoyé de grands panaches de fumée dans l'air avant l'arrivée des pompiers.

Le directeur du comté de King, Dow Constantine, a annoncé Vendredi 24 Juillet 2020 que l'établissement, communément appelé prison pour jeunes, fermerait d'ici 2025, conformément à l'objectif du comté de zéro détention de jeunes. L'établissement fait l'objet de protestations depuis des années de la part de groupes appelant à la fin de l'incarcération des jeunes.

Peu de temps après l'incendie, les manifestants ont brisé les vitres d'un Starbucks, devenu une cible en raison de ses dons à la Seattle Police Foundation.

L'incendie et les affrontements qui ont suivi à l'extérieur d'un commissariat de police ont conduit la police à déclarer que la manifestation était une émeute et à tenter de disperser la foule avec des munitions telles que du gaz poivré, des balles explosives et des balles en caoutchouc. Les manifestants sont venus préparés, beaucoup portant des équipements de protection.

« Après avoir vu ce qui s'est passé à Portland, je pense qu'il est important de manifester », a déclaré Megan Barry, qui s'identifie comme étant blanche, avant le début de la marche. Megan Barry, une professionnelle du marketing de Gig Harbor, à trente cinq kilomètres au sud-ouest de Seattle, participait à sa première manifestation depuis le mois de juin 2020.

Le 30 mai 2020, a-t-elle déclaré, elle avait été touchée par des gaz lacrymogènes lorsque la police avait tenté de disperser la première grande manifestation au centre-ville de Seattle après le meurtre de George Floyd. Samedi 25 Juillet 2020, elle a été arrêtée pour refus de se disperser, alors qu'elle prétend qu'elle s'éloignait de la ligne de police après avoir été taguée avec un colorant ultra violet bleu. Elle a été libérée vers minuit.

« J'ai la chance de rentrer à la maison comme si de rien n'était », dit-elle, « je veux rester responsable ».

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26 juillet 2020 7 26 /07 /juillet /2020 16:52

 

 

https://blogs.mediapart.fr/natroll/blog/260720/primaires-democrates-de-new-york-la-gauche-radicale-entre-en-force

 

Elections primaires démocrates de New York, la gauche radicale entre en force

Dimanche 26 Juillet 2020

The sweep, le coup de balai, les élections primaires démocrates de l'état de New York ont permis au socialisme d’entrer par la grande porte. C’est en particulier du côté des votes par correspondance que vient la surprise. Marcela Mitaynes, Phara Souffrant Forrest et Emily Gallagher, données perdantes, finissent finalement par l’emporter. La porte du congrès leur est ouverte.

Nouveau visage de la gauche radicale américaine, Alexandria Ocasio-Cortez était l’adversaire à renverser pour l’establishment démocrate. Pour ce faire, le parti avait choisi Michelle Caruso-Cabrera : l’ancienne présentatrice de la chaîne Consumer News and Business Channel (CNBC) au pedigree républicain et acquise à la cause des milieux d’affaires avait réuni deux millions de dollars pour faire campagne, une bagatelle au regard des dix millions de dollars récoltés par sa rivale socialiste et constitués exclusivement de petits dons. Peu préparée, la candidate de Wall Street s’était livrée à une prestation bien peu convaincante lors du débat organisé par une chaîne de télévision. Focalisée sur la personne d’Alexandria Ocasio-Cortez, on ne retient de Michelle Caruso-Cabrera que le mantra « Alexandria Ocasio-Cortez is missing in action », tant elle l’a répété, au point d’être moqué par l’intéressée en fin de débat.

Désormais mondialement connue, la jeune congress woman n’a quant à elle eu aucun mal à mobiliser l’électorat du quatorzième district de New York, majoritairement latino américain. Son programme politique n’a d’ailleurs guère changé en deux ans, la crise du coronavirus et le bouleversement climatique n’ont fait que renforcer selon elle la nécessité d’un système de santé à payeur unique, Medicare for All, et d’un plan colossal d’investissement écologique, le Green New Deal.

Soutenue par une impressionnante kyrielle d’organisations et de personnalités, des Democratic Socialists of America (DSA) de la ville de New York jusqu’à l’ancien président Barack Obama, Alexandria Ocasio-Cortez s’est imposée Mardi 23 Juin 2020 sans aucune contestation possible. Réunissant près de soixante treize pour cent des suffrages, celle qui était auparavant barmaid a désormais la quasi-certitude de siéger deux ans de plus au congrès. Dans son sillon, elle entraîne Jamaal Bowman et une importante délégation socialiste.

À quarante quatre ans, Jamaal Bowman, ancien principal de collège, pourrait bien devenir l’un des nouveaux visages de la gauche américaine. Celui qui a grandi à New York vient de créer la surprise en faisant tomber Eliot Engel. Le président du comité des affaires étrangères à la chambre des représentants, âgé de soixante treize ans, n’a recueilli que trente cinq pour cent des suffrages. Dans un district où aucun candidat du Parti Républicain ne se présente, Jamaal Bowman est sûr d’être élu représentant du seizième district de New York, Mardi 3 Novembre 2020.

Dans une Amérique tourmentée par le meurtre de George Floyd et de Breonna Taylor, Eliot Engel a lourdement fauté en public au sujet des protestations qui émaillent actuellement la ville de New York en laissant échapper micro ouvert que « s’il n’y avait pas les élections primaires, je n’en aurais que faire », l’expression d’un mépris qui a laissé un goût amer à l’électorat du seizième district et à son principal rival progressiste. « Nous avons besoin de prendre soin de notre communauté maintenant, que l’on soit en période électorale ou non », a ainsi répondu Jamaal Bowman.

Dans un district où certains secteurs affichent un taux de pauvreté supérieur à vingt pour cent, à Eastchester, par exemple, et où la précarité touche en premier lieu les personnes afro-américaines, qui représentent trente quatre pour cent de la population, la phrase d’Eliot Engel tranche avec le programme du candidat Jamaal Bowman, résolument progressiste et tourné vers les plus fragiles. Reconstruction, une référence à l’ère post-guerre civile et post-esclavagiste, est ainsi le maître-mot de son projet qui met à l’honneur les deux faces de la pièce maîtresse de la gauche socialiste, Medicare for All et le Green New Deal. À l’instar d’Alexandria Ocasio-Cortez, qui lui a apporté son soutien, la candidature de Jamaal Bowman est soutenue par de nombreuses organisations parmi lesquelles le comité d’action politique Justice Democrats, le Working Families Party, le très écologiste Sunrise Movement, Move On et les DSA.

Celui qui s’annonce comme la prochaine figure montante de la gauche radicale américaine ne mâche pas ses mots. Dans un long entretien accordé au magazine Jacobin en 2019, le candidat dressait un constat sévère, « nous avons un système dans lequel trois américains possèdent plus de richesses que les cinquante pour cent du pays situés en bas de l'échelle. Nous avons quarante millions de personnes qui vivent dans la pauvreté. Nous avons quinze millions cinq cent mille enfants qui vivent dans la pauvreté. Ce que nous avons maintenant ne fonctionne pas pour la majorité d’entre nous », avant d’ajouter, un rien défiant, que « si vous voulez me qualifier de socialiste, qualifiez-moi de socialiste ».

À la sortie des urnes, Jamaal Bowman l’emporte loin devant celui qui a occupé la chambre des représentants durant près de vingt deux ans. Réunissant soixante et un pour cent des suffrages, le socialiste pourrait ainsi devenir, Mardi 3 Novembre 2020, un élu du congrès des États-Unis. Une énième victoire pour une gauche socialiste dont la dynamique se poursuit depuis désormais quatre ans.

D’abord perçues comme une victoire timide, presque décevante, les élections primaires démocrates pour le congrès de l’état de New York se révèlent finalement être une réussite majeure pour les profils soutenus par la branche new yorkaise des DSA.

Le dépouillement tardif des votes par correspondance a ainsi permis de renverser l’issue du scrutin pour Marcela Mitaynes, Phara Souffrant Forrest et Emily Gallagher.

La première, enfant de Brooklyn originaire du Pérou, avait tout d’abord admis sa défaite face à son principal concurrent, Felix Ortiz. L’élu du cinquante et unième district, en place depuis 1995, avait célébré sa victoire, Mercredi 24 Juin 2020, avant de concéder son échec, Jeudi 16 Juillet 2020, après le décompte des votes par correspondance. La militante pour les droits des locataires signe une victoire riche en symboles, au micro de Revolution per Minute, la radio de New York City DSA, la future élue a ainsi évoqué non sans une certaine émotion les sacrifices de ses parents venus chercher une vie meilleure aux États-Unis. Cette victoire inattendue de Marcela Mitaynes l’est tout autant pour ses camarades socialistes Phara Souffrant Forrest et Emily Gallagher.

C’est d’ailleurs de cette dernière que vient la plus grande surprise. Emily Gallagher est parvenue contre toute attente à faire tomber Joseph Lentol, élu du cinquantième district depuis 1973. L’homme aux vingt trois mandats consécutifs, pourtant soutenu par le progressiste Working Families Party, a été défait à la surprise générale par une autre militante pour les droits des locataires et démocrate socialiste bien que non soutenue de manière officielle par les DSA de la ville de New York.

Infirmière âgée de trente et un ans, Phara Souffrant Forrest a fait trébucher Walter Mosley, élu depuis 2013 dans le cinquante septième district. Officiellement soutenue par les DSA et sa figure de proue Alexandria Ocasio-Cortez, l’arrivée d’une professionnelle de santé, socialiste de surcroît, à l’heure où une pandémie fait des ravages pourrait avoir une incidence sur la politique de santé publique new yorkaise.

Dans le trente-sixième district, c’est Zohran Mamdani, vingt neuf ans, qui s’est imposé face à Aravella Simotas, élue depuis 2011. Le jeune ougandais, arrivé à New York à l’âge de sept ans, aide les familles immigrées dans le cadre de procédures d’expulsions. Conscient des problématiques liées au logement, le jeune démocrate socialiste a ainsi mis l’accent sur le droit au logement dans un quartier, Astoria, où une personne sur quatre paie un loyer dont le montant représente plus de la moitié des revenus.

« Le capitalisme est nourrit par le patriarcat, l’oppression des femmes et l’exploitation du travail domestique » et « un végan gay est élu à Brooklyn ». La première phrase, prononcée sur les ondes de la Revolutionary Left Radio, Dimanche 24 Mai 2020, est signée Julia Salazar. La sénatrice du dix-huitième district, marxiste revendiquée, a été réélue avec quatre vingt quatre pour cent des voix. La seconde phrase est issue d’un tweet consécutif à la victoire de Jabari Brisport, noir, gay et végan, le vainqueur de la primaire du vingt-cinquième district est sur la bonne voie pour prêter main forte à la sénatrice Julia Salazar à Albany, capitale de l’état de New York. Interrogé sur les conclusions qu’il tire de cette élection, Jabari Brisport promet une politique combative, « j’espère que les résultats de cette course seront un signal d'alarme pour l'establishment politique qui a trahi ses électeurs en faveur de la classe des milliardaires, mais nous avons encore un long chemin à parcourir. Lorsque les puissants sentent que leur position est menacée, ils se battent avec acharnement et ils ne s’arrêtent pas. Nous devons être prêts à nous battre dix fois plus fortement, si nous rejoignons Albany et si nous voulons une législature qui soutienne les travailleurs. Julia Salazar a prouvé que c'est une tâche qu'elle est prête à accomplir et je ne pourrais pas être plus enthousiaste à l’idée de travailler avec elle ».

Pour New York City DSA, la victoire est presque totale. Sur les sept candidats investis, six candidats ont remporté leur élection primaire. Seule Samelys Lopez, candidate au congrès, s’est inclinée. Les deux chambres de l’état de New York pourraient donc changer de visage une fois passée l’élection générale. Outre l’arrivée d’une poignée de socialistes, le Working Families Party pourrait également envoyer siéger onze autres élus, ce qui fait dire au New York Times que la législature de l’état est en passe de devenir la plus progressiste du pays.

Les regards se tournent désormais vers les élections primaires du Mardi 4 Août 2020, qui concernent cinq états. Les élections du Mardi 23 Juin 2020, si elles ont été synonymes de victoires dans l’état de New York, sont à nuancer dans les autres états où elles se sont déroulées. Dans le Kentucky, le candidat au congrès Charles Booker s’est incliné de peu face à Amy Mac Brath, une défaite à relativiser dans cet état rouge où son principal adversaire, le sénateur Mitch Mac Connell, leader de la majorité républicaine, tient fermement les rênes depuis trente cinq ans.

Le 3 mars 2020 au Texas, Heidi Sloan, candidate soutenue par les DSA, avait échoué à passer cette étape décisive des élections primaires. Dans le dixième district, Mike Siegel s’était imposé, progressiste et en faveur d’un système de sécurité sociale à payeur unique, il n’est cependant pas socialiste bien qu’il soit le fils de Dan Siegel, militant communiste et ancien dirigeant du New American Movement, une organisation qui a fusionné en 1982 avec le Democratic Socialist Organizing Committee pour former les DSA.

Dans l’Ohio, le Maryland et la Géorgie, les candidates soutenues par les DSA ont échoué, Morgan Harper, Mac Kayla Wilkes et Nabilah Islam. Désormais, les attentes se concentrent sur Rashida Tlaib, dans le treizième district du Michigan, qui joue sa réélection, et sur Rebecca Parson, candidate au congrès pour le sixième district de Washington. Quelle que soit l’issue des élections présidentielles, la gauche radicale et les DSA en particulier doivent remporter des victoires électorales, ne serait-ce que pour que la dynamique engagée il y a quatre ans puisse se poursuive. Wait and see.

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26 juillet 2020 7 26 /07 /juillet /2020 16:10

 

 

https://www.elperiodico.com/es/politica/20200717/presos-proces-1o-salida-carcel-tercer-grado-8043311

 

Les prisonniers politiques indépendantistes catalans sortent de prison pour la première fois dans le cadre du régime de semi-liberté

Ils passeront la fin de semaine à la maison et ils ne retourneront en prison que Lundi 20 Juillet 2020

Les neuf leaders indépendantistes emprisonnés ont quitté Vendredi 17 Juillet 2020 les prisons de Wad-Ras, de Lledoners et de Puig de les Basses sans être obligés d'y retourner avant la nuit. Oriol Junqueras, Carme Forcadell, Dolors Bassa, Jordi Turull, Raül Romeva, Josep Rull, Joaquim Forn, Jordi Cuixart et Jordi Sànchez, ont inauguré le tercer grado, Vendredi 17 Juillet 2020, un régime pénitentiaire qui leur permettra de passer trois nuits à la maison et quatre nuits en prison, où ils doivent rester en permanence entre huit et onze heures. Jusqu'au Lundi 20 Juillet 2020, ils pourront rester avec leur famille après environ mille jours derrière les barreaux.

Les détenus ont souligné que le troisième degré est un morceau de liberté, mais pas une liberté totale, et le parquet prépare déjà son appel contre cette qualification, en même temps que le Parti Populaire Catalan (PPC) menace de porter plainte. « Nous sommes sortis mais nous savons que c'est une fausse liberté », a déclaré Raul Romeva. Carme Forcadell a publié une photographie de la plage vide de Barcelone peu de temps après son départ.

L’action contre le coronavirus et les mesures de restriction décrétées Vendredi 17 Juillet 2020 à 12 heures par le gouvernement catalan, pour éviter l'augmentation des infections, ont conduit à l'annulation de certaines réceptions de rue prévues dans l'après-midi du Vendredi 17 Juillet 2020. Cependant, la majorité d’entre elles étaient maintenues dans les villes d'origine des prisonniers.

Oriol Junqueras a été reçu par son père et par les habitants de Sant Vicenç dels Horts avec des applaudissements et des cris de « liberté pour tous ». Quelques heures plus tôt, l’ancien vice-président a téléphoné au président catalan et il s’est mis à sa disposition. Josep Rull, de son côté, a rejoint les chants pour la liberté à Terrassa et Raul Romeva a signé le livre d'honneur de la mairie de Sant Cugat. Le président d'Òmnium Cultural, Jordi Cuixart, a été accueilli par les militants de son association Vendredi 17 Juillet 2020 à 11 heures du matin, avant l'annonce du gouvernement catalan.

Des dizaines de personnes ont accompagné Jordi Cuixart à son retour au siège de l’Omnium Cultural, entre les cris de « liberté » et de « nous recommencerons », avec un masque sur la bouche. Le président de l’Omnium Cultural a été applaudi par les militants et il a embrassé le vice-président de l’Omnium Cultural, Marcel Mauri, avec le portrait de l'ancienne présidente Muriel Casals, morte en 2016, en arrière-plan. « Cela a été une immense fierté et cela me donne une immense joie d'avoir été en prison et de continuer à être pour la défense de la démocratie et de la liberté », a dit Jordi Cuixart, souriant, cette fois sans sa superbe chemise blanche immaculée. Il a dit que ni la prison ni l'exil ne devraient arrêter la défense du droit à l'autodétermination et il a philosophé en disant que la loi suprême est la loi de la conscience. Puis il monta les marches pour retourner à son bureau.

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26 juillet 2020 7 26 /07 /juillet /2020 15:39

 

 

https://www.equinoxmagazine.fr/2020/07/24/prisonniers-independentistes-catalans/

 

Que deviennent les prisonniers indépendantistes catalans ?

Par Nico Salvado

Vendredi 24 Juillet 2020

Condamnés à un total d'une centaine d'années de prison, les indépendantistes catalans incarcérés commencent à sortir de leurs cellules grâce au système d’aménagement des peines. Cependant, le Tribunal Suprême espagnol estime que les condamnés ne sont pas réinsérés correctement et qu'ils pourraient retourner derrière les barreaux. 

Le système espagnol d’aménagement des peines permet aux condamnés de pouvoir vivre en semi-liberté. Les nuits du lundi au jeudi sont passées en prison. Mais il est possible pour un détenu de travailler la semaine et de jouir de ses week-ends à l'extérieur de la prison. C’est dans ce régime que se trouvent actuellement les indépendantistes catalans condamnés pour rébellion et sédition en 2019 par le Tribunal Suprême espagnol.

Oriol Junqueras, condamné à treize ans de prison, exerce un travail de professeur à l’université de Vic. L’ancien vice-président catalan a profité de son premier week-end de semi-liberté, Vendredi 17 Juillet 2020,  pour s’octroyer un bain de foule dans la ville de Sant Vicenç dels Horts, dans la province de Barcelone, dont il fut maire de 2011 à 2015.

Condamné à neuf ans de prison pour sédition, Jordi Cuixart, ancien président de l’association indépendantiste Omnium Cultural, bénéficie aussi d’un aménagement de peine pour gérer son entreprise dans le domaine industriel. Dans le cadre de la semi-liberté, Jordi Cuixart peut se déplacer librement. Il a rendu une visite à son association Omnium Cultural à l’Eixample de Barcelone pour lancer un message d’encouragement visant à continuer la lutte pour la libération de la Catalogne.

Condamné également à neuf ans de prison pour sédition, Jordi Sanchez, ancien président de l’association indépendantiste Assemblea Nacional Catalana (ANC) bénéficie d’un aménagement de peine pour réaliser du bénévolat. Jordi Sanchez en profite pour donner de nombreuses interviews dans les médias catalans et pour défendre le parti de Carles Puigdemont dont il est l’inspirateur idéologique.

Condamnée à onze ans et six mois de prison, Carme Forcadell, ancienne présidente du parlement catalan, s’est éloignée de la vie politique. Elle a le droit de sortir de prison pour s’occuper de sa mère malade et elle a profité d’une journée libre pour photographier la plage de Barcelone et la diffuser sur son compte Instagram.

Ce régime va prendre fin. Le Tribunal Suprême, la plus haute instance juridique d’Espagne, vient de se déclarer compétent pour juger l’application des peines. Jusqu’ici ce sont les audiences provinciales qui donnaient leur feu vert pour la sortie des prisonniers.

Le Tribunal Suprême établit une nouvelle doctrine. Il rappelle que le régime de semi-liberté s’inscrit dans le cadre d’activités de réinsertion. Pour le Tribunal Suprême, s’occuper d’un parent malade ne permet pas de se réinsérer dans la société pour corriger le délit de sédition commis par Carme Forcadell. Le Tribunal Suprême a donc révoqué le permis de sortie de l’ancienne présidente du parlement catalan.

Cette décision pourrait faire jurisprudence pour le reste des condamnés dans l’affaire de la déclaration d’indépendance de la Catalogne et les renvoyer en prison.

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26 juillet 2020 7 26 /07 /juillet /2020 15:22

 

 

https://www.huffingtonpost.fr/entry/ces-refugies-ouighours-denoncent-le-silence-de-la-france-face-a-la-repression-de-la-chine_fr_5f1c4ac2c5b6128e68269287

 

Les réfugiés ouïghours dénoncent le silence de la France face à la répression de la Chine

Samedi 25 Juillet 2020, une centaine de personnes ont manifesté près de l'ambassade de Chine à Paris pour protester contre la répression des ouïghours.

« C’est l’argent, toujours l’argent », alors que la répression des ouïghours dans la province chinoise du Xinjiang est corroborée par de plus en plus de témoignages et d’images clandestines, une centaine de personnes ont manifesté près de l’ambassade de Chine à Paris, Samedi 25 Juillet 2020, pour dénoncer le sort livré par Pékin à cette minorité musulmane.

En début de semaine, la réapparition et le partage massif d’une vidéo, filmée par un drone et publiée au mois de septembre 2019 sur les réseaux sociaux, ont fait réagir certaines personnalités politiques.

« Des héros prennent des risques insensés pour sortir ces images terribles de Chine pour alerter le monde. Mais les leaders européens n’ont pas un mot et les dirigeants des pays musulmans non plus. Leur silence tue. Et nous couvre tous de honte », a par exemple fustigé le député européen Raphaël Glucksmann, depuis longtemps mobilisé pour les ouïghours.

Comme vous pouvez le voir dans une vidéo, ce silence est dénoncé aussi par des réfugiés ouïghours en France, qui demandent une réponse plus forte du gouvernement d’Emmanuel Macron.

« Pour moi, la France est le pays de la liberté et elle doit parler », réclame Aygul, jeune réfugiée ouïghoure au micro du Huffington Post, pour qui les relations commerciales empêchent son pays d’accueil d’élever le ton contre Pékin.

« Sur ce massacre et ce génocide, il ne faut pas garder le silence », renchérit Mirqedir Mirzat, vice-président de l’Association des Ouïghours de France (AOF).

« Au vingt et unième siècle, on a une telle puissance des réseaux sociaux et on n’entend pas la voix des ouïghours », dit-il.

Si la voix et les actions de la France ne sont pas encore suffisamment fortes pour ces réfugiés, le sujet s’est tout de même invité à l’assemblée nationale, Mardi 21 Juillet 2020. Interrogé par un député d’Ecologie Démocratie Solidarité (EDS), Hubert Julien-Laferrière, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait jugé que l’internement des membres de la minorité ouïghoure était inacceptable.

Le ministre a évoqué « des camps d’internement pour les ouïghours, des détentions massives, des disparitions, du travail forcé, des stérilisations forcées, la destruction du patrimoine culturel ouïghour et en particulier des lieux de culte, la surveillance de la population et plus globalement tout le système répressif mis en place dans cette région ».

« Ce sont des mensonges », a rétorqué la Chine, après ces critiques. « Nous sommes fermement opposés à l’utilisation des questions religieuses à des fins politiques et d’ingérence dans les affaires intérieures de la Chine », a déclaré devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, interrogé sur les commentaires de Paris.

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25 juillet 2020 6 25 /07 /juillet /2020 14:53

 

 

https://fr.news.yahoo.com/usa-enquête-recours-à-force-055624235.html

 

Enquête sur le recours à la force des agents fédéraux à Portland (Reuters)

Le département américain de la justice a annoncé Jeudi 23 Juillet 2020 qu'il allait enquêter sur le recours à la force des agents fédéraux contre des manifestants à Portland, à la suite d'une nouvelle nuit de troubles dans la ville de l'Oregon dont le maire a été visé par des gaz lacrymogènes.

Cette annonce intervient alors que l'administration de Donald Trump a fait savoir qu'elle allait envoyer un contingent similaire d'agents fédéraux à Seattle, où les forces de l'ordre ont repris au début du mois de juillet 2020 le contrôle de la zone autonome créée par des manifestants après la mort de George Floyd au mois de mai 2020 lors de son interpellation par la police de Minneapolis.

Les services de l'inspecteur général du département de la justice ont annoncé l'ouverture d'une enquête contre des brutalités présumées d'agents fédéraux contre des manifestants pacifistes à Portland et une enquête similaire va concerner l'intervention des forces de l'ordre dans la capitale fédérale Washington au début du mois de juin 2020.

Aucun commentaire n'a été fait par la Maison Blanche après cette annonce.

Le déploiement d'agents fédéraux à Portland la semaine dernière, contre l'avis des autorités locales, a été un point culminant de ce que les manifestants et les représentants locaux considèrent comme un stratagème politique de Donald Trump pour orchestrer une campagne de law and order, alors qu'il est donné derrière Joe Biden dans les sondages en vue des élections présidentielles du mois de novembre 2020.

Jeudi 23 Juillet 2020, un juge fédéral de l'Oregon a publié une ordonnance temporaire interdisant les agents fédéraux d'arrêter ou d'user de la force contre les journalistes et les observateurs légaux.

Le maire de Portland, le démocrate Ted Wheeler, a été atteint par des gaz lacrymogènes, Jeudi 23 Juillet 2020 après s'être joint aux manifestants qui dénoncent les discriminations raciales et les violences policières dans le pays depuis la mort de George Floyd.

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25 juillet 2020 6 25 /07 /juillet /2020 14:32

 

 

https://www.change.org/p/libérez-l-ocean-viking-2

 

Laissez SOS Méditerranée sauver des vies en mer, libérez l'Ocean Viking

Mercredi 22 Juillet 2020, les autorités italiennes ont placé en détention le navire humanitaire Ocean Viking, en invoquant des irrégularités techniques et opérationnelles. 

Affrété par l’association civile européenne de sauvetage en mer SOS Méditerranée, ce navire-ambulance a secouru plus de deux mille personnes en un an. Depuis sa création en 2015, l’association a porté assistance à plus de trente et un mille femmes, hommes et enfants. 

Bloqué à quai en Sicile, le navire-ambulance est désormais empêché de mener sa mission vitale de sauvetage en mer, alors que chaque semaine des centaines  de personnes continuent de traverser la Méditerranée au péril de leur vie, pour fuir la misère, les violences et l'enfer libyen.

Cette détention est une étape supplémentaire dans le harcèlement administratif incessant que subissent les navires humanitaires en Méditerranée. La manœuvre politique est cynique. Elle vise à stopper les activités de sauvetage des Organisations Non Gouvernementales (ONG), qui comblent pourtant le vide laissé par les états européens. 

Sans bateaux humanitaires pour secourir les naufragés, le nombre de morts aux portes de l’Europe augmentera encore cet été. 

Demandez aux autorités italiennes de libérer l’Ocean Viking, signez cette pétition

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25 juillet 2020 6 25 /07 /juillet /2020 14:22

 

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/nid-d-espions-soupcons-de-vol-de-propriete-intellectuelle-on-vous-raconte-ce-qu-il-s-est-passe-au-consulat-chinois-a-houston-au-coeur-des-tensions-entre-la-chine-et-les-etats-unis_4054959.html

 

Nid d'espions et soupçons de vol de propriété intellectuelle, France Info vous raconte ce qu'il s'est passé au consulat chinois à Houston, au cœur des tensions entre la Chine et les Etats-Unis

L'ordre du gouvernement américain de fermer le consulat chinois d'Houston, Mardi 21 Juillet 2020, sur fond d'accusation d'espionnage, a exacerbé les tensions entre les deux puissances. En représailles, la Chine a ordonné Vendredi 24 Juillet 2020 la fermeture d'une mission diplomatique américaine.

Des puissances qui en espionnent d'autres, ce n'est pas nouveau. Que ces puissances-là soient la Chine ou les Etats-Unis, c'est encore moins étonnant. Ce qui l'est beaucoup plus, c'est la décision de Washington, qui est tombée comme un coup de tonnerre. Mardi 21 Juillet 2020, le gouvernement américain a ordonné la fermeture du consulat chinois d'Houston, accusant justement Pékin d'espionnage massif et de vol de données. Menaçant les Etats-Unis de représailles, la Chine finit, elle aussi, par ordonner de fermer le consulat américain à Chengdu, dans la province de Sichuan, Vendredi 24 Juillet 2020. Ce bras de fer cristallise des tensions déjà très vives entre les deux pays, accentuées par la pandémie de coronavirus. Que s'est-il passé dans cette mystérieuse ambassade ? Vous trouverez ci dessous des éléments de réponse.

Tout commence par la publication, Mardi 21 Juillet 2020, d'un communiqué du ministère américain de la justice.

Il annonce la mise en examen de deux chinois, Xiaoyu Li et Jiazhi Dong, dans une affaire de piratage d'une centaine d'entreprises de haute technologie, d'institutions et d'administrations diverses sur plus de dix ans, dans onze pays dont les Etats-Unis. Certains des organismes touchés par ce piratage sont engagés dans la lutte contre le coronavirus et tentent de développer des vaccins.

Mardi 21 Juillet 2020, quelques heures plus tard, le gouvernement américain ordonne alors à la Chine de fermer dans les soixante douze heures son consulat dans cette ville du Texas. Le motif invoqué par Morgan Ortagus, porte-parole du département d'état, est de protéger la propriété intellectuelle et les informations privées des américains. Elle ajoute que « les Etats-Unis ne toléreront pas les violations de notre souveraineté et l'intimidation de notre peuple par la Chine ».

Alors en visite au Danemark, le secrétaire d’état américain Mike Pompeo accuse la Chine de s'être engagée dans un espionnage massif de données secrètes. Sans évoquer directement le dossier du consulat d’Houston, il fait allusion à la mise en examen des deux hackers chinois. Après cette annonce, des médias locaux et riverains texans déclarent voir de la fumée s'échapper de la cour du consulat chinois. Des documents y auraient été brûlés.

« C'est la première fois depuis 1979 et le rétablissement des relations entre la Chine et les Etats-Unis qu'un consulat chinois est ordonné de fermer », dit à France Info la responsable du département Asie à la fondation pour la recherche stratégique, Valérie Niquet. Celui d’Houston est d'ailleurs le premier à avoir été implanté aux Etats-Unis.

« Le consulat d’Houston est l'épicentre du vol de données », dit au New York Times, Mercredi 22 Juillet 2020, David Stilwell, responsable de la diplomatie américaine pour l'Asie Orientale, « il a toujours été connu pour avoir un comportement subversif ». Il cite l'exemple du consul Cai Wei et de deux autres diplomates qui ont été surpris après avoir utilisé de fausses pièces d'identité pour escorter des voyageurs chinois jusqu'à la porte d'entrée d'un vol, à l'aéroport George Bush, le 31 mai 2020.

Toujours selon le New York Times, qui a eu accès à un document des forces américaines de sécurité, plusieurs enquêtes du Federal Bureau of Investigation (FBI) sont liées à ce consulat, notamment sur des tentatives de transfert illégal de recherches médicales.

Sur Twitter, le sénateur de Floride Marco Rubio fustige le consulat d’Houston, l'accusant d'être le nœud central du vaste réseau des espions et des opérations d'influence du Parti Communiste Chinois (PCC) aux Etats-Unis.

La ville d’Houston est d'autant plus une cible qu'elle est réputée pour être un pôle économique important des Etats-Unis, où sont basées des entreprises sensibles comme la National Aeronautic and Space Administration (NASA). De plus, un grand complexe médical d’Houston, qui compte l'université Baylor College of Medicine ou encore l'hôpital Houston Methodist, aurait été l'une des cibles des deux hackers chinois inculpés Mardi 21 Juillet 2020.

La réaction de la Chine ne se fait pas attendre. Face à ces accusations, Wang Wenbin dénonce, Mercredi 22 Juillet 2020, une provocation politique lancée unilatéralement par la partie américaine, qui viole gravement le droit international. Menaçant Washington de représailles si aucune action n'est prise rapidement, le porte-parole de la diplomatie chinoise ajoute que la Chine condamne fermement cette action scandaleuse et injustifiée. Il assure que le gouvernement chinois est un fervent défenseur de la sécurité cybernétique. 

« Les Etats Unis de Donald Trump sont peut-être plus fermes contre la Chine que les Etats Unis des autres présidents, mais ils répondent aussi à l'évolution politique du pays », dit Valérie Niquet, « alors que les précédents gouvernements souhaitaient collaborer avec Pékin et nouer des accords, nous nous sommes aperçus, et cela a été exacerbé avec la crise du coronavirus, que la Chine de Xi Jinping a choisi une stratégie de repli et de plus grande agressivité. Ces accusations d'espionnage ne sont pas nouvelles. Mais si les Etats-Unis ont décidé de fermer le consulat d’Houston, c'est pour envoyer à la Chine un signal ou une sanction ».

Les Etats-Unis dénoncent ouvertement la politique intérieure et extérieure de la Chine, qu'il s'agisse de la loi controversée sur la sécurité nationale à Hong-Kong ou de la répression des ouïghours dans le Xinjiang. Ils n'hésitent pas à prendre des mesures punitives contre elle. La fermeture du consulat d’Houston serait l'une d'entre elles. Lors d'une conférence de presse, Donald Trump annonce même qu'il est toujours possible qu'une autre mission chinoise soit fermée.

Malgré l'injonction, le consul chinois d’Houston, Cai Wei, fait savoir, Mercredi 22 Juillet 2020, dans une interview à Politico, qu'il refuse de fermer le consulat.

Le ton monte des deux côtés du Pacifique. Deux jours après l'ordre des Etats-Unis de fermer l'ambassade d’Houston, Mike Pompeo reprend la parole, « le monde libre doit triompher de la nouvelle tyrannie que constitue Pékin. La Chine est de plus en plus autoritaire à l'intérieur du pays et elle est de plus en plus agressive dans son hostilité face à la liberté partout ailleurs ».

Réitérant les accusations contre le consulat de Houston d'être une plaque tournante de l'espionnage et du vol de propriété intellectuelle, il présente à plusieurs reprises la Chine comme une menace.

En réponse, la diplomatie chinoise dénonce une calomnie malveillante qui démolit le pont d'amitié entre la Chine et les Etats Unis. La contre-attaque chinoise arrive Vendredi 24 Juillet 2020. Pékin ordonne aux Etats-Unis la fermeture de leur consulat à Chengdu, dans la province du Sichuan. C'est une réponse légitime et nécessaire aux mesures déraisonnables des Etats-Unis, estime dans un communiqué le ministère chinois des affaires étrangères.

Pour Valérie Niquet, la réaction chinoise aurait pu être pire, « si la Chine avait demandé à fermer le consulat d’Hong Kong, cela aurait été symboliquement plus grave au regard de la crise actuelle dans l'île. La ville de Chengdu est certes importante pour les intérêts américains car elle est proche du Tibet, mais le signal n'est pas particulièrement dur ».

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25 juillet 2020 6 25 /07 /juillet /2020 13:52

 

 

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La vérité pour Adama

La famille d'Adama Traoré porte plainte.

Une campagne médiatique diffamatoire a été lancée Mardi 21 Juillet 2020 pour salir, une fois de plus, le nom d’Adama Traoré. Adama Traoré n’est pas un violeur. Adama Traoré est une victime, morte entre les mains des gendarmes à l’âge de vingt quatre ans, le 19 juillet 2016 à Persan.

Nous souhaitions attendre que notre avocat ait accès à la décision de la Commission d'Indemnisation des Victimes d'Infractions (CIVI) pour répondre à ces abjections. Mais le fonds de garantie et la CIVI refusent de communiquer la décision qui concerne Adama Traore à l'avocat de sa famille, alors que c’est sa mémoire qui est encore une fois bafouée.

Nous avons l'habitude de ce genre d’attaques qui visent à discréditer notre combat et à criminaliser la victime. Car il faut le redire. Adama Traoré est bien la victime dans la seule procédure qui porte son nom.

Nous dénonçons ici une fake news lancée par un journaliste de l'Agence France Presse (AFP) de Paris, Guillaume Daudin, réputé spécialiste des fake news et du Front National. Il a écrit que la justice indemnise l'ancien codétenu d'Adama Traoré pour des violences sexuelles avérées.

Cette information est fausse et ce journaliste le sait. Il cite le procureur de Pontoise qui n'a pourtant jamais dit qu'une agression sexuelle était avérée. Il a parlé d’un préjudice, ce qui n'a strictement rien à voir.

La CIVI ne peut en effet se prononcer que d'un point de vue indemnitaire et en aucun cas sur le plan pénal car, dans un état de droit, seul un juge pénal peut dire si une personne a ou non commis une infraction.

Nous intenterons une action judiciaire contre ce journaliste. En divulgant de fausses informations, il a porté atteinte à l'honneur et à la considération d'Adama Traore et de sa famille. Nous nous réservons également le droit d'engager des actions contre tous les médias ayant repris ce titre mensonger.

En ce qui concerne le fonds de garantie, une action judiciaire sera intentée contre sa présidente, Nathalie Faussat, qui a commenté la décision prise par la CIVI de manière tendancieuse. Dans les médias, le fonds de garantie a laissé croire que, contrairement à la loi, il pouvait juger de la culpabilité et il a totalement omis d'indiquer que sa compétence était exclusivement civile et indemnitaire.

Le fonds de garantie s’est rendu compte de son égarement, car l'article du Point révélant la décision de la CIVI a été modifié. Les déclarations erronées du fonds de garantie ont donc été remplacées par un communiqué conforme à la loi. Mais le mal était déjà fait.

Une plainte sera déposée contre la directrice du fonds de garantie, car elle préfère se répandre dans la presse en donnant des informations trompeuses plutôt que de communiquer la décision aux avocats de la famille du défunt, qu'elle ose accuser de viol.

Si la CIVI et le fonds de garantie avaient un minimum de connaissances juridiques en matière pénale, ils n'auraient pas prononcé une décision fondée exclusivement sur une lettre de Steven Benhamed alors incarcéré pour des faits extrêmement graves.

Des sanctions contre la directrice du fonds de garantie seront demandées pour qu'elle cesse de déshonorer cette institution, qui s'était hélas déjà illustrée en refusant notamment d'indemniser une femme victime de violences conjugales, défenestrée par son mari. Ainsi la CIVI n’en est pas à son coup d’essai.

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24 juillet 2020 5 24 /07 /juillet /2020 19:11

 

 

COMITE POUR LA LIBERTE A HONG KONG

Vous trouverez ci-dessous la première partie d’un très long message de Pablo Maillé pour la défense du mouvement pour la démocratie à Hong Kong. Le message est disponible en totalité si vous consultez le site Europe Solidaire Sans Frontière (ESSF) à l’adresse ci-dessous.

Bernard Fischer

 

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article54127

La gauche française soutient-elle vraiment Hong Kong ?

Par Pablo Maillé

Dimanche 19 Juillet 2020

Face à la discrétion d’une partie de la gauche française contre la nouvelle loi de sécurité nationale imposée à Hong Kong, de plus en plus de voix s’élèvent. Elles dénoncent les liens de certains élus avec les élites politico-financières chinoises, ainsi qu’une forme de complaisance romantique à l’égard du parti dirigé par Xi Jinping.

Vaccin contre le coronavirus, moratoire sur la téléphonie mobile de cinquième génération et annexion de la vallée du Jourdain, Mardi 30 Juin 2020, à l'assemblée nationale française, les sujets de discorde ne manquent pas lors de la traditionnelle séance des questions au gouvernement. En deux heures de débats intenses, parfois tendus mais souvent cordiaux, les mots de la région administrative spéciale d'Hong Kong ne sont pourtant pas prononcés une seule fois par l’opposition, ni par la majorité. Pendant ce temps, de l’autre côté du globe, l’inquiétude monte. L'entrée en vigueur de la nouvelle loi de sécurité nationale imposée par Pékin sur le territoire semi-autonome est imminente. Le groupe activiste Demosisto choisit de s’auto dissoudre et, déjà, certains restaurateurs décrochent à la hâte les symboles pour la démocratie de leurs façades.

Le contraste est saisissant avec ce qu’il se passe presque au même moment à Londres. À la tribune de la chambre des communes du Royaume-Uni, le pourtant très conservateur secrétaire d'état aux affaires étrangères Dominic Raab évoque une étape grave et profondément troublante franchie par le gouvernement chinois, qui ne peut que mettre à mal la confiance que la communauté internationale lui accorde. Ses opposants du Labour Party approuvent en choeur.

Quelques secondes plus tard, la travailliste Lisa Nandy l’enjoint à aller encore plus loin, « les arrestations qui viennent de se produire ont choqué le monde entier. Les manifestants pour la démocratie à Hong Kong n’ont droit qu’à des gaz lacrymogènes et à des canons à eau », expose-t-elle d’une voix grave.

Certes, comme le rappellent les politiques britanniques lors de leurs prises de parole, les deux territoires sont liés par une histoire commune particulière. Avec la fin du bail des Nouveaux Territoires entre le Royaume-Uni et l’empereur Guangxu, Hong Kong est repassé sous le giron chinois depuis 1997 dans le cadre du fameux principe d'un pays et de deux systèmes, qui devait s’étendre sur une période d’au moins cinquante ans. Mais les menaces actuelles sur la déclaration conjointe sino-britannique n’expliquent qu’en partie ces réactions. Car en Europe, le silence français sur la question semble bien faire figure d’exception. En Allemagne, par exemple, le président de la commission des affaires étrangères du Bundestag s’est lui aussi empressé de réagir, Mardi 30 Juin 2020, en décrivant notamment le manque total de transparence de Pékin.

Comment expliquer que la gauche française, habituellement plutôt vigilante sur le sujet des libertés publiques et des droits humains, y compris à l’étranger, semble ici si discrète ? Dans les rangs des associations habituées à interpeller les autorités et les élus de l’opposition, on le déplore de plus en plus ouvertement, « ni la Chine ni Hong Kong ne sont un sujet pour eux. La Chine n’est pas du tout dans les radars de leur analyse internationale. Personne n’ose s’y attaquer », observe une spécialiste du sujet qui préfère garder l’anonymat. « Ils sont tellement silencieux que la seule chose à en dire, c’est qu’ils sont vraiment nuls sur ce coup », lâche une célèbre sinologue.

Résultat, les rares marques d’intérêt récentes envers les manifestants d'Hong Kong viennent parfois de personnalités inattendues. Sur Twitter, le député Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La France (DLF) et qui s’était rallié à Marine Le Pen entre les deux tours des élections présidentielles de 2017, s’engouffre dans la brèche et il salue le courage de certains étudiants tournant le dos à l’estrade lors de leur remise de diplômes et chantant Hong Kong libre à la place de l’hymne chinois. Même son de cloche du côté de sa collègue Valérie Boyer, membre de la fraction la plus à droite des Républicains, qui regrette que les intellectuels, les médias et les démocrates, abandonnent lâchement Hong Kong à son triste sort chinois communiste.

« Que les personnes les plus à droite en France en profitent, ce n’est pas surprenant », sourit Kenneth Yeung, membre du Comité pour la Liberté à Hong Kong (CLHK), un petit groupe qui cherche à mobiliser la France, « nous avons même été contactés par des médias d’extrême droite mais, bien sûr, nous avons refusé de leur parler ». D’un ton énergique, ce doctorant en philosophie politique à l’université Paris Diderot tente une comparaison avec la pensée du politologue argentin Ernesto Laclau pour éclairer la situation, « la politique est une lutte pour l’hégémonie. Donc quand la gauche française laisse ces champs inoccupés, ils sont saisis par l’extrême droite. C’est le cas pour Hong Kong mais aussi pour tout le reste ». Dans le camp progressiste français, le jeune homme estime que son comité a reçu « beaucoup de marques de soutien de la part de la société civile, notamment des Gilets Jaunes ou de l’Union Syndicale Solidaire, mais beaucoup moins de la part des partis politiques traditionnels ».

« La réaction de la classe politique française n’est pas à la hauteur », reconnaît Mounir Satouri, député européen d’Europe Écologie Les Verts (EELV) et l’un des rares à être relativement actif sur le sujet, « nous devons pouvoir nous exprimer sur ce sujet comme sur tous les autres et nous devons ne pas avoir de position à géométrie variable ». Au mois de juin 2020, son groupe a été à l’initiative d’une résolution du parlement européen visant à ce que l’Union Européenne et les états membres saisissent la Cour Internationale de Justice (CIJ) en cas d’application de la loi imposée par Pékin, ce qui est le cas depuis le premier juillet 2020. Adoptée à la majorité, elle a pourtant fait l’objet du vote contre ou de l’abstention de la majorité des députés européens membres du groupe de la Gauche Unitaire Européenne (GUE), codirigée par Manon Aubry, députée européenne du Mouvement de la France Insoumise (MFI).

Lorsque nous lui demandons sa position sur le sujet, l’ancienne porte parole de l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Oxfam France assure qu’elle défend le respect du principe d’un pays et de deux systèmes et qu’elle reste vigilante pour éviter que les inquiétudes légitimes sur la répression des opposants à Hong Kong ne soient instrumentalisées dans une logique d’affrontement entre les États-Unis et la Chine. « J’ai personnellement exprimé mon soutien et ma sympathie à ce mouvement populaire inédit par son ampleur et sa durée », indique Manon Aubry par retour de mail, « je suis et je serai toujours aux côtés de ceux qui se mobilisent contre les inégalités et pour la justice et qui font face à une répression policière brutale qu’il faut dénoncer ».

Au-delà du cadre européen, une nouvelle Inter Parliamentary Alliance on China (IPAC) a vu le jour au début du mois de juin 2020, dans le sillon de l’accélération des tensions à Hong Kong. C’est une sorte de super-coalition de parlementaires issus des quatre coins du monde et de toutes tendances politiques confondues, décidés à faire entendre leur voix contre la menace qui pèse, selon eux, non seulement contre Hong Kong mais aussi contre la région du Xinjiang, où la minorité ouïghoure est violemment persécutée par les autorités locales.

Jusqu’à il y a quelques jours, aucun français n’y figurait. Seuls les centristes André Gattolin et Isabelle Florennes l’ont finalement rejointe, suivi par le cofondateur du mouvement Place Publique, Raphaël Glucksmann. À l’aile gauche, on y retrouve pourtant la figure allemande du parti vert européen Reinhard Bütikofer, le sénateur italien du Parti Démocrate Roberto Rampi ou encore la norvégienne Trine Skei Grande, présidente du principal parti de gauche de son pays.

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