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20 avril 2020 1 20 /04 /avril /2020 09:40

 

 

NOUS SOMMES LES EXPERTS DE NOS VIES

Alain Bertho écrivait récemment un très long message relatif à l’épidémie de coronavirus. Vous trouverez ci-dessous trois paragraphes de ce message. Il est disponible en totalité si vous consultez son blog Mediapart à l’adresse ci-dessous.

Bernard Fischer

 

https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/200420/ne-les-laissons-plus-decider-de-nos-vies

Ne les laissons plus décider de nos vies

Chaque jour qui passe, le pouvoir étale son incompétence dans la crise que nous vivons. Cette dramatique défaillance est structurelle. Elle s’enracine dans des transformations récentes de l’état. Elle met en danger nos vies. Elle n’a qu’un antidote, la mobilisation de l’intelligence populaire à l’œuvre aujourd’hui dans les hôpitaux et les quartiers. C’est à elle de construire le monde d’après.

Ce contexte permet peut-être d’éclairer la durée, la violence et l’opacité de la polémique déclenchée par la proposition thérapeutique de Didier Raoult associant hydroxychloroquine et azithromycine et mise en pratique à l'Institut Hospitalier Universitaire (IHU) de Marseille. Cette polémique qui a mobilisé grands médias, politiques, ministres, médecins, chercheurs et réseaux sociaux, a été à l’origine de plusieurs pétitions et de sondages. Cette polémique française nous apprend beaucoup sur le rapport entre science, politique, industrie et démocratie en temps de pandémie.

Le 25 février 2020, le professeur Didier Raoult publie une vidéo titrée « coronavirus, vers une sortie de crise » sur la base d’une étude chinoise sur les effets de la chloroquine, molécule bon marché utilisée depuis 1949, notamment dans la prophylaxie du paludisme. On compte alors treize cas en France et un seul mort.

Le 11 mars 2020, alors que Didier Raoult est nommé au conseil scientifique mis en place par le gouvernement, la chloroquine n’est pas retenue dans le dispositif Discorery d’évaluation de molécules contre le coronavirus. Le ministre de la santé explique le 14 mars 2020 que les résultats intéressants de l'IHU devaient être soumis aux processus de validation scientifique. On semble privilégier le remdesivir, lui aussi testé en Chine et produit par la firme américaine Gilead.

Le 16 mars 2020, Didier Raoult annonce des résultats prometteurs sur les vingt quatre patients avec une diminution significative de la charge virale et il propose une démarche, « diagnostiquons et traitons ». Le 17 mars 2020, il prépublie des résultats qui proposent l’association de l’hydroxychloroquine avec un antibiotique, l'azithromycine. La validité du protocole est contestée.

Le confinement commence le 18 mars 2020. On dénombre en France un total de six mille six cent trente trois cas et cent quarante huit morts, dont mille deux cent dix cas et vingt et un morts en vingt quatre heures.

Le 18 mars 2020, Sanofi se dit prête à offrir trois cent mille traitements de chloroquine au gouvernement français. Le Maroc achète les stocks de chloroquine produit par Sanofi dans une usine de Casablanca. Le 20 mars 2020, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Caen utilise le traitement. Le 21 mars 2020, le laboratoire israélien Teva annonce qu’il va fournir dix millions de doses gratuites aux hôpitaux américains. Le 22 mars 2020, la chloroquine seule et non associée à l’azithromycine, intègre l’essai clinique européen Discovery. On compte alors seize mille huit cent quatre vingt neuf cas et six cent soixante quatorze morts en France.

Le 26 mars 2020, un décret autorise, dans un cadre hospitalier, donc pour les cas graves, un traitement à base d’ hydroxychloroquine, sans citer l'azithromycine, ainsi que l’association lopinavir/ritonavir, le Kaletra, autres molécules testées par Discovery et développées par  Abbott. Le 31 mars 2020, le CHU d’Angers annonce une étude sur mille trois cent patients et trente deux hôpitaux nommée Hycovid. Mais, comme dans l’étude Discovery, seule l’hydroxychloroquine est testée, sans association avec l'azithromycine. Le 10 avril 2020, le CHU de Montpellier lance une étude, Covidoc, sur la bithérapie hydroxychloroquine et azithromycine mais sur cent cinquante patients présentant une pneumonie justifiant une hospitalisation, c’est-à-dire à un stade où le traitement est trop tardif.

Le 10 avril 2020, on compte quatre vingt dix mille huit cent soixante seize cas et treize mille cent quatre vingt dix sept morts en France. « Qui est vraiment Didier Raoult », commence à s’interroger la presse.  Quelles sont les failles scientifiques de sa méthode d’essai clinique ? Est-ce vraiment scientifique ? Les effets secondaires de la chloroquine ne sont-ils pas inquiétants ? « Génie incompris ou faux prophète », titre le Figaro le 23 mars 2020. « Chloroquine, l'infectiologue Didier Raoult en roue libre », demande Libération le même jour.  « Génie ou charlatan », s’interroge le Courrier international le 24 mars 2020. « La communauté scientifique doute », selon Sciences et Avenir le 25 mars 2020.

L’IHU de Marseille continue sa stratégie de dépistage et traitement précoce, publie ses résultats. L’Inde premier producteur du composant de base adopte le traitement à la chloroquine. Le Brésil produit sa chloroquine avec la matière première indienne. Les Etats Unis développent une vingtaine d’essais cliniques.

En Afrique où la molécule est bien connue en raison du paludisme comme le rappelle la Dépêche de Kabylie, le Bénin, le Cameroun, le Sénégal, le Burkina Faso, l’Algérie, la Maroc et le Congo l’adoptent. Avec ou sans association antibiotique et en admettant les incertitudes sur les résultats, la molécule est utilisée en Chine, en Corée, en Iran, en Turquie, en Russie, en Suisse, aux Pays Bas, en Belgique, en République Tchèque et en Italie. Des tests sont faits à Barcelone et en République Tchèque. Le 11 avril 2020, Israël reçoit deux millions quatre cent mille doses. Bayer va reprendre sa production en Europe ainsi que Saidal en Algérie. Des essais sont faits pour son utilisation en prophylaxie pour les personnels soignants, en Chine mais aussi en France à l’Institut Pasteur.

En France, la polémique ne faiblit pas, alliant la condamnation sans appel de la méthode et les informations sur le passé du professeur Didier Raoult, les liens de l’IHU avec l’industrie pharmaceutique, le rapport du Haut Conseil de l'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur (HCERES) de 2017 sur l'Unité de Recherche sur les Maladies Infectieuses et Tropicales Emergentes (URMITE), le laboratoire du professeur Didier Raoult, ses amitiés politiques, voire son look de gaulois réfractaire. Concentrons-nous sur les deux questions en débat, la validité scientifique des essais cliniques de l’IHU et l’opportunité de son usage immédiat.

Commençons par la méthodologie. Critique depuis le début, Karine Lacombe, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, qui fut liée financièrement au laboratoire Gilead et qui  mène l’essai clinique Coviplasm sur la transfusion de plasma de patients guéris, n’en démord pas, « les études de l'IHU ont été construites à l’envers, car elles partent de l’idée préconçue que la chloroquine est efficace. Ce sont simplement des études observationnelles de personnes ayant été traitées à la chloroquine ». L’équipe de l’IHU n’a jamais prétendu le contraire et elle propose une observation précise de l’évolution de la charge virale arguant que, en recherche, l’administration de la preuve n’obéit pas à un modèle unique. Surtout, pourquoi n’a-t-on pas testé selon la méthodologie des essais randomisés le protocole proposé par l’équipe de Marseille ? Ni Discovery, ni Hycovid à Angers, ni Covidoc à Montpellier n’ont en vérité testé ce protocole, les deux premiers en isolant l’hydroxychloroquine, le troisième en ne testant pas le traitement en début d’infection.

Dans ces conditions, le message du comité d'éthique du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et de  la mission à l'intégrité scientifique du CNRS du 7 avril 2020 rappelant les exigences de la démarche scientifique quelles que soient la situation d’urgence semble un peu hors-sol quand il affirme que « rien ne justifie que, au nom d’un pragmatisme de l’urgence, on contourne et les procédures usuelles » et que « face à une situation exceptionnelle à bien des égards, la communauté scientifique doit se rappeler que son rôle est de pratiquer, sans compromis, une recherche honnête et responsable ».

Cette prise de position permet néanmoins de poser la seconde question. Sommes-nous en situation de grande urgence ou dans le temps et le rythme des procédures usuelles de la recherche fondamentale ? L’urgence doit-elle se mettre au rythme de la recherche ? Quelle est donc cette situation exceptionnelle ? Le 7 avril 2020, on compte en France soixante dix huit mille cent soixante sept cas avérés et sérieux et dix mille trois cent vingt huit morts. le 18 avril 2020, on compte dix neuf mille trois cent vingt trois morts. Les services de soin intensifs des régions du Grand Est et d’Île de France sont débordés. Un drame se joue dans les Etablissements d’Hébergement des Personnes Agées Dépendantes (EHPAD).

La réponse de l’Association des Médecins Urgentistes de France (AMUF) dès le 25 mars 2020 est claire, « même si toutes les conditions modernes de validité d’étude ne sont pas remplies, l’urgence et le pragmatisme doivent nous inciter à évaluer le plus rapidement possible le traitement par l’hydroxychloroquine tout en le prescrivant pour sauver des malades ». C’est la réponse pragmatique de nombreux praticiens. Le 3 avril 2020, le tribunal administratif de Marseille siège en référé. Il a été saisi, comme les tribunaux de Bastia, de Paris et de Nancy, par des syndicats de médecins, le syndicat de médecins d'Aix et de sa région et le syndicat Infin Idels, qui demandent à l'Agence Régionale de Santé (ARS) de commander urgemment de la chloroquine au nom du droit à la vie avant que la demande mondiale ne crée la pénurie. Le recours est rejeté le 6 avril 2020, suivant en cela l’ordonnance du 28 mars 2020 du conseil d’état qui avait été lui-même saisi.

Le gouvernement et des autorités scientifiques ont fait un choix, celui d’entraver, de retarder l’évaluation et l’usage d’une proposition thérapeutique, de l’autoriser à contre sens dans le décret du 26 mars 2020 et de biaiser sa mise à l’essai dans Discovery. Peut-être l’association de l’hydroxychloroquine et d’un antibiotique s’avérera finalement décevante. Peut-être son usage précoce et systématique n’aurait pas empêché les milliers de morts et les milliers d’intubation qui laisseront des séquelles même en cas de guérison et l’engorgement dramatique des hôpitaux. Nous ne le saurons jamais. Mais surtout nous n’avons pas eu le choix.

Dans une épidémie aussi grave qui bouleverse la vie de dizaines de millions de personnes et qui sème la peur et l’angoisse en même temps que la mort, des décisions aussi essentielles ne peuvent être prises unilatéralement par un gouvernement qui a montré son incompétence et des savants qui se mobilisent sur d’autres exigences.

Si l’hydroxychloroquine a cristallisé la colère contre l’absence d’information et de débat public sur des choix vitaux et contre l’impuissance à laquelle nous avons été réduits, c’est effectivement parce que Didier Raoult a d’emblée mis la question sur la place publique. On lui a reproché son mode de communication. Mais ne devrions-nous pas nous insurger au contraire contre le manque d’information dans lequel nous avons été tenus sur les enjeux sanitaires et industriels des autres molécules testées par l’étude Discovery, le remdesivir, l’association lopinavir et ritonavir, l’association lopinavir, ritonavir et interféron bêta ? Dans le bruit des polémiques, il faut savoir entendre les silences.

La politique a horreur du vide. Cette négation brutale de la capacité de ces personnes qui ne sont rien à avoir une expertise sur de tels choix vitaux a produit l’ampleur et la tonalité des polémiques dans le pays. Dans ces conditions, chaque rappel des critères scientifiques pour justifier l’attente, chaque réitération de l’infaillibilité de la science a ajouté à la colère. Populisme et complotisme, si souvent dénoncés alors, sont les enfants de ce déni de compétence et d’intelligence collective.

Aurions-nous oublié notre histoire ? Comme nous le rappelle Edgar Morin, « sur la question de l’alternative entre urgence ou prudence, le monde scientifique avait déjà connu de fortes controverses au moment de l’apparition du sida, dans les années 1980 ». A cette époque, racontée par Robin Campillo dans « cent vingt battements par minute », les militants d’Act Up Paris avaient formidablement bataillé pour faire admettre l’expertise des malades au même titre que celle des laboratoires et imposer la nécessité d’une démocratie sanitaire articulant santé publique, droits humains et savoirs partagés. L’idée est simple. La santé est aussi l’affaire des malades. La mise en œuvre d’une telle idée est terriblement conflictuelle.

Ainsi en 1993, les militants d’Act Up se sont heurtés de front à la direction du laboratoire Roche à propos d’un essai thérapeutique terminé au mois de septembre 1992 dont les résultats ne sont pas encore publics au printemps 1993. L'essai concernait soixante quatre personnes en France et cent quarante autres patients en Italie et en Angleterre. Roche invoque alors la vérification des résultats entre les trois pays et la nécessité de ne pas donner de faux espoirs. Il s’agissait surtout d’attendre le 7 juin 1993 pour communiquer les résultats lors de la conférence internationale de Berlin. L’agenda scientifico industriel l’emportait sur l’urgence de la menace de mort. En 2008, le même laboratoire est mis en cause par l’association ainsi qu’une quarantaine d’autres dans le monde contre la rente financière du brevet sur le Fuzeon dont Roche a le monopole et le prix exorbitant du médicament.

Le 7 avril 2020, plusieurs anciens dirigeants d’Act Up mobilisent cette expérience fondatrice dans une lettre ouverte à Françoise Barré-Sinoussi et Jean-François Delfraissy. « La seule lutte efficace », rappellent-ils, est « celle qui lie de manière indissociable santé publique et droits humains, qui refuse de confier le pouvoir aux seuls scientifiques ou aux seuls politiques et qui fait de la participation des citoyens et de l’inclusion des populations minoritaires, démunies ou ostracisées, la clef du succès ». Il s’agit donc à partir d’aujourd’hui de « créer les conditions d’une réelle participation de la société aux décisions à venir ».

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20 avril 2020 1 20 /04 /avril /2020 08:54

 

 

https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-usa-casualties/u-s-coronavirus-death-toll-rises-to-40000-reuters-tally-idUSKBN2210R4

 

Le nombre de morts dus au coronavirus aux États-Unis augmente alors que sept cent cinquante mille cas ont été recensés (Reuters)

Le bilan américain des morts dus au nouveau coronavirus est passé à plus de quarante mille morts, Dimanche 19 Avril 2020, le plus élevé au monde et presque le double du nombre de morts dans le deuxième pays le plus élevé, l'Italie, selon un décompte de Reuters.

Il a fallu aux États-Unis trente huit jours après avoir enregistré son premier mort le 29 février 2020 pour atteindre dix mille morts, Lundi 6 Avril 2020, mais seulement cinq jours de plus pour atteindre vingt mille morts, selon un décompte de Reuters. Le bilan des États-Unis est passé de trente mille à quarante mille morts en quatre jours après avoir inclus des morts du coronavirus non testés mais probables signalés par la ville de New York.

Les États-Unis ont de loin le plus grand nombre de cas confirmés de coronavirus au monde, avec plus de sept cent cinquante mille infections, un nombre qui a doublé en treize jours. Samedi 18 Avril 2020, les nouveaux cas quotidiens ont augmenté de près de vingt neuf mille cas, la plus faible augmentation en trois jours.

Plus de vingt deux millions d'américains ont déposé des demandes de prestations de chômage au cours du dernier mois, la fermeture d'entreprises et d'écoles et de sévères restrictions de voyage ayant frappé l'économie.

Les gouverneurs des états américains les plus durement touchés par le coronavirus se sont disputés avec le président Donald Trump au sujet de ses affirmations selon lesquelles ils ont suffisamment de tests et devraient rapidement rouvrir leurs économies et de nouvelles manifestations sont prévues au sujet de la prolongation des ordonnances de séjour à domicile.

Les régions du Maryland, de la Virginie et de Washington District of Columbia continuent de voir des cas croissants. Le New Jersey a annoncé Dimanche 19 Avril 2020 que ses nouveaux cas avaient augmenté de près de trois mille neuf cent cas, l'augmentation quotidienne la plus importante depuis plus de deux semaines. Boston et Chicago sont également en train de devenir de points chauds avec des flambées récentes de cas et de morts.

Plusieurs états, dont l'Ohio, le Texas et la Floride, ont déclaré qu'ils avaient l'intention de rouvrir une partie de leurs économies, peut-être d'ici le premier mai 2020 ou même plus tôt, mais ils semblaient rester prudents.

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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 14:58

 

 

https://fr.news.yahoo.com/p-4-wuhan-quel-est-ce-laboratoire-qui-intrigue-aujourdhui-planete-142615418.html

 

Laboratoire pathogène de quatrième classe de Wuhan, quel est ce laboratoire qui intrigue aujourd'hui la planète ?

Samedi 18 Avril 2020

Objet de nombreuses spéculations et rumeurs à travers le monde, le laboratoire pathogène de quatrième classe de Wuhan pose aujourd'hui question, alors que l'épidémie de coronavirus bat son plein. À quoi sert-il exactement ? Quel a été le rôle de la France dans sa création ? Pourquoi et comment a-t-il vu le jour ? Pourquoi est-il controversé, tentative de réponses.

Septième ville la plus peuplée de Chine avec onze millions d'habitants, Wuhan fut jadis en partie une concession française, de 1896 à 1943. La coopération franco-chinoise ne s'est ensuite jamais arrêtée, notamment dans le domaine médical. Ainsi, à la fin de l'année 2004, quelques mois après l'épidémie de Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) qui a durement frappé la Chine, le président français de l'époque, Jacques Chirac, décide de s'associer à son homologue chinois pour lutter contre les maladies infectieuses émergentes. Dans la foulée naîtra l'idée de construire à Wuhan, main dans la main, un laboratoire pathogène de quatrième classe.

Après quelques résistances, le Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale (SGDSN) redoutait notamment qu’un laboratoire pathogène de quatrième classe puisse se transformer en arsenal biologique, un comité de pilotage, dirigé par le lyonnais Alain Mérieux et le docteur chinois Chen Zhu, est créé en 2008. En 2015, après cinq ans de travaux, le laboratoire de virologie voit le jour. Mais Alain Mérieux quitte la coprésidence de la commission mixte.

Une quinzaine de Petites et de Moyennes Entreprises (PME) françaises ont participé à la construction du laboratoire, mais l'essentiel des travaux ont été effectués par des entreprises chinoises, moyennant quarante millions d'euros. « Ces laboratoires pathogènes de quatrième classe, c'est vraiment de la technologie de top niveau, comparable à celle des sous-marins nucléaires français pour ce qui est de l'étanchéité de certaines pièces », indique Antoine Izambard à France Culture. « Le laboratoire de Wuhan se situe au bout d’une route à six voies », indique l'auteur du livre « France-Chine, les liaisons dangereuses », et il comprend « un immense immeuble en briques rouges en construction, destiné à accueillir deux cent cinquante chercheurs en résidence, un autre immeuble hautement sécurisé que l'on prendrait pour une prison, un bunker de quatre étages avec quatre laboratoires étanches, et un troisième immeuble blanc et rectangulaire sur lequel est écrit Wuhan Institute of Virology ».

Un laboratoire pathogène de quatrième classe est susceptible d'abriter des agents pathogènes de haute dangerosité, avec un taux de mortalité très élevé en cas d'infection, l'absence de vaccin protecteur, l'absence de traitement médical efficace et la transmission possible par aérosol. Il existe une trentaine de ces structures dans le monde, dont certaines sont labellisées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Le 23 février 2017, l’ancien premier ministre français Bernard Cazeneuve et la ministre française de la santé Marisol Touraine annonçaient la venue de cinquante chercheurs français en résidence au laboratoire de Wuhan pendant cinq ans. La France voulait reprendre la main sur le laboratoire et apporter une expertise technique, notamment pour améliorer le niveau de biosécurité de l'institut. Ces chercheurs français ne viendront jamais et, selon le Washington Post, au mois de janvier 2018, des membres de l’ambassade américaine visitent les locaux et ils alertent les Etats Unis de l’insuffisance des mesures de sécurité prises dans ce laboratoire où l’on étudie les coronavirus issus de chauves-souris. Peu à peu, contrairement aux promesses initiales, les chinois ont donc travaillé sans regard extérieur de chercheurs français. Entre la démission d'Alain Mérieux en 2015 et l’annulation de la venue des cinquante chercheurs français en 2017, la coopération entre les deux pays s'est lentement étiolée.

Selon Fox News, le patient zéro à l'origine de l'épidémie pourrait être un employé de l'institut, contaminé, qui aurait ensuite diffusé sans le vouloir le virus dans Wuhan. Un chroniqueur du Washington Post a quant à lui exhumé des notes de la Central Intelligence Agency (CIA) datant de 2018 qui mettaient en doute le niveau de sécurité du laboratoire. Le secrétaire d’état américain Mike Pompeo a annoncé qu’il allait mener une enquête exhaustive. Par ailleurs, si le laboratoire a fermé officiellement ses portes le 23 janvier 2020, lorsque le confinement a démarré à Wuhan, Radio France indique que, au mois de mars 2020, un essai de vaccin a eu lieu dans le laboratoire en partenariat avec une société de biotechnologie chinoise. Un virus a d’abord été inoculé à des singes, avant d’être inactivé puis injecté à des personnels volontaires de l’institut.

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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 14:33

 

 

http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=28658

 

Bergame, le massacre que le patronat n'a pas voulu éviter

Par Alba Sidera

Traduit par Rosa Llorens

Edité par Fausto Giudice

Vendredi 10 Avril 2020

Le secteur de l'Italie le plus ravagé par le coronavirus est un grand pôle industriel. Il n'a jamais été déclaré zone rouge du fait des pressions des entrepreneurs. Le coût en vies humaines a été catastrophique.

Il y a des images qui marquent une époque et qui restent gravées dans l'imaginaire collectif d'un pays. Celle que les italiens ne pourront oublier avant des années, c'est celle que les habitants de Bergame ont photographiée depuis leurs fenêtres dans la nuit du 18 mars 2020. Soixante-dix camions militaires traversèrent la ville au milieu d'un silence sépulcral, l'un derrière l'autre, en marche lente, en signe de respect. Ils transportaient des cadavres. On les emportait vers d'autres villes hors de la Lombardie parce que le cimetière, le funérarium, l'église transformée en morgue d'urgence et le crématorium qui fonctionnait vingt quatre heures sur vingt quatre étaient déjà saturés. L'image donnait forme à l'ampleur de la tragédie en cours dans le secteur d'Italie le plus touché par le coronavirus. Le lendemain, le pays se réveillait en apprenant qu'il était le premier au monde en morts officielles par coronavirus, la plupart en Lombardie. Mais pourquoi la situation est-elle si dramatique justement à Bergame ? Qu'est-ce qui s'est passé dans cette zone pour que, au mois de mars 2020, il y ait eu quatre cent pour cent de morts de plus que le même mois de l'année antérieure ?

Le 23 février 2020, il y avait dans la province de Bergame deux cas positifs de coronavirus. En une semaine, ils atteignaient le chiffre de deux cent vingt cas, presque tous dans la Val Seriana. A Codogno, petite ville lombarde où fut détecté le 21 février 2020 le premier cas de coronavirus, il suffit de cinquante cas diagnostiqués pour fermer la ville et la déclarer zone rouge. Pourquoi n'en fit-on pas autant dans la Val Seriana ? Parce que cette vallée du Serio concentre un des pôles industriels les plus importants d'Italie et les patrons de l'industrie firent pression sur toutes les institutions pour éviter de fermer leurs usines et de perdre de l'argent.

C'est ainsi, aussi incroyable que cela paraisse, que la zone comptant le plus grand nombre de morts par habitant de l'Italie et d'Europe par coronavirus n'a jamais été déclarée zone rouge, à la grande stupeur des maires qui le réclamaient, et des citoyens qui, maintenant, demandent qu'on recherche les responsables. Les médecins de famille de la Val Seriana sont les premiers à parler clairement. Si on l'avait déclarée zone rouge, comme le conseillaient tous les experts, on aurait sauvé des centaines de personnes, assurent-ils, impuissants.

L'histoire est encore plus trouble. Ceux qui ont intérêt à garder les usines ouvertes sont, dans certains cas, les mêmes qui ont des intérêts dans les cliniques privées. La Lombardie est la région d'Italie qui incarne le mieux le modèle de marchandisation de la santé et elle a été victime d'un système de corruption à grande échelle, dirigé par celui qui fut son gouverneur pendant dix huit ans, entre 1995 et 2013, Roberto Formigoni, membre éminent de Communion et Libération. Il était du parti de Silvio Berlusconi, qui l'appelait le gouverneur à vie de la Lombardie, mais il avait toujours bénéficié du soutien de la Ligue du Nord, qui gouverne la région depuis que Roberto Formigoni est parti, accusé, puis condamné, pour corruption dans la santé. Son successeur, Roberto Maroni, a engagé en 2017 une réforme de la santé qui taille encore plus dans les investissements dans la santé publique et qui a pratiquement fait disparaître le personnage du médecin de famille, le remplaçant par celui du gestionnaire. « C'est vrai, dans les cinq prochaines années, quarante cinq mille médecins de famille disparaîtront. Mais qui consulte encore son médecin de famille », a dit, imperturbable, au mois d'août 2019, Giancarlo Giorgetti, membre de la Ligue du Nord, alors vice-secrétaire d'état du gouvernement de Giuseppe Conte et de Matteo Salvini.

L'épidémie dans la zone de Bergame, ce qu'on appelle le Bergamasque, a officiellement commencé dans l'après-midi du Dimanche 23 Février 2020, bien que les médecins de famille, en première ligne dans la dénonciation de la situation, assurent que, dès la fin du mois de décembre 2019, ils soignaient de très nombreux cas de pneumonies atypiques, même chez des personnes de quarante ans. Dans l'hôpital Pesenti Fenaroli, d'Alzano Lombardo, petite ville de treize mille six cent soixante dix habitants, située à quelques kilomètres de Bergame, arrivèrent Dimanche 23 Février 2020 les résultats des tests de coronavirus de deux patients hospitalisés. Ils étaient positifs. Comme tous deux avaient été en contact avec d'autres patients et avec des médecins et des infirmiers, la direction de l'hôpital décida de fermer ses portes. Mais, sans aucune explication, elle les rouvrit Dimanche 23 Février 2020 quelques heures après, sans désinfecter les installations ni isoler les patients atteints de coronavirus. Plus encore, le personnel médical continua à travailler sans protection pendant une semaine. Une grande partie du personnel sanitaire de l'hôpital fut contaminée et le virus se répandit parmi la population. Les contaminations se multiplièrent dans toute la vallée. L'hôpital fut le premier grand foyer d'infection. Des patients hospitalisés pour un simple problème de hanche mouraient contaminés par le coronavirus.

Les maires des deux petites villes les plus touchées de la Val Seriana, Nembro et Alzano Lombardo, attendaient tous les jours, à 19 heures, que leur parvienne l'ordre de fermeture, comme cela avait été décidé. Tout était prêt, les ordonnances étaient rédigées, l'armée était mobilisée, le chef de la police avait communiqué les tours de garde et les tentes étaient dressées. Mais l'ordre n'est jamais arrivé, sans que personne ait pu leur expliquer pourquoi. Par contre, arrivaient constamment des coups de téléphone des entrepreneurs et patrons des usines de la région, très soucieux d'éviter à tout prix l'arrêt de leurs activités. Ils ne se cachaient pas.

Le 28 février 2020, en pleine urgence coronavirus, en cinq jours, on était arrivé à cent dix contaminés officiels dans cette zone, dès lors hors contrôle, le patronat de l'industrie italienne, la Confindustria, lance sans aucune pudeur une campagne sur les réseaux avec le hashtag Yes We Work. « Nous devons baisser le ton, faire comprendre à l'opinion publique que la situation est en cours de normalisation et que les personnes peuvent se remettre à vivre comme avant », déclara dans les médias le président de Confindustria Lombarda, Marco Bonometti.

Le même jour, Confindustria Bergamo lança sa propre campagne à l'adresse des investisseurs étrangers, pour les convaincre qu'il ne se passait rien et qu'il n'était absolument pas question de fermer. Le slogan était sans ambiguïté, Bergame ne s'arrête pas.

Le message de la vidéo promotionnelle pour les associés internationaux était absurde, « on a diagnostiqué des cas de Coronavirus en Italie, tout comme dans beaucoup d'autres pays », minimisaient-ils. Et ils mentaient, « le risque de contamination est faible ». Ils s'en prenaient aux médias pour leur alarmisme injustifié et, montrant des ouvriers au travail dans leurs usines, ils assuraient que toutes les usines resteraient « ouvertes et tournant à plein régime, comme toujours ».

Cinq jours après à peine, éclatait l'énorme flambée de contaminations et de morts qui fut finalement la plus importante d'Italie et d'Europe. Mais même alors, ils ne retirèrent pas leur campagne, encore moins songèrent-ils à fermer les usines.

Confindustria Bergamo regroupe mille deux cent entreprises qui emploient plus de quatre vingt mille travailleurs. Tous ont été exposés au coronavirus et obligés d'aller travailler, pour une grande partie d'entre eux, sans mesures appropriées, entassés, sans distance de sécurité ni matériel de protection, mettant en danger eux-mêmes et tout leur entourage.

Le maire de Bergame, Giorgio Gori, du Parti Démocratique, s'était aussi joint au chœur qui clamait contre la fermeture de la ville et, le premier mars 2020, il invitait les personnes à remplir les commerces du centre-ville, sous le slogan « Bergame ne s'arrête pas ». Plus tard, devant l'évidence de la catastrophe, il changea d'avis et reconnut qu'il avait pris des mesures trop faibles pour ne pas gêner l'activité économique des puissantes entreprises de la zone.

Dimanche 8 Mars 2020, le nombre de contaminations officielles dans le Bergamasque était passé, en une semaine, de deux cent vingt cas à neuf cent quatre vingt dix sept cas. Dimanche 8 Mars 2020 dans l'après-midi, la nouvelle filtra que le gouvernement voulait isoler la Lombardie. Après quelques heures de chaos, pendant lesquelles beaucoup de personnes quittèrent Milan en débandade, Giuseppe Conte apparut, dans la matinée du Lundi 9 Mars 2020, lors d'une conférence de presse confuse, à travers Facebook, pour annoncer le décret. Mais ce n'était pas ce qu'attendaient les maires des communes de la Val Seriana, pas de zone rouge, mais seulement orange, c'est-à-dire qu'on limitait les entrées et les sorties des villes, mais tout le monde pouvait continuer à aller au travail.

Au bout de deux jours, le confinement s'étendit à toute l'Italie de façon égale. Et rien ne changea dans la zone du Bergamasque, où les contaminations ne cessaient d'augmenter, au même rythme irrésistible que ses usines fonctionnant à plein régime. « Alors que tout le monde, dans cette zone, surtout à Nembro et Alzano Lombardo, était convaincu qu'on allait déclarer la zone rouge, certaines entreprises importantes de la région firent pression pour la retarder le plus possible », raconte Andrea Agazzi, secrétaire général du syndicat de Bergame de la Federazione Impiegati Operai Metallurgici (FIOM), dans l'émission Report de la RAI. Et il ajoute que « la Confindustria s'est servie de ses atouts, et le gouvernement a choisi son camp ».

Les contaminations et les morts augmentèrent irrésistiblement, en particulier dans les zones industrielles de Lombardie situées entre Bergame et Brescia. Un mois exactement après le premier cas officiel de coronavirus en Italie, Samedi 21 Mars 2020, on arriva au triste record de près de huit cent morts par jour. Les gouverneurs de la Lombardie et du Piémont, autre grand pôle industriel, déclarèrent que la situation était insoutenable et qu'il fallait arrêter l'activité de production. Giuseppe Conte qui, jusque-là, s'était montré opposé à cette mesure, fit son apparition, la nuit, accablé, pour dire que  maintenant, oui, on allait fermer « toutes les activités économiques de production non essentielles ».

Confindustria se mit aussitôt en mouvement et lança une offensive pour faire pression contre le gouvernement. « On ne peut pas fermer toutes les activités non essentielles », disaient-ils dans une lettre au premier ministre, détaillant leurs exigences. Les industriels obtinrent que le décret mette vingt quatre heures à être approuvé et que Giuseppe Conte accepte leurs conditions. Oui, le gouvernement avait choisi son camp, et ce n'était pas celui des travailleurs.

Les syndicats en bloc se mirent sur pied de guerre et menacèrent d'une grève générale si on ne respectait pas la fermeture réelle des activités productrices non essentielles. Confindustria avait obtenu qu'on ajoute à la liste des activités qui pouvaient continuer à fonctionner de nombreuses activités qui n'étaient pas de première nécessité, comme celles de l'industrie des armes et munitions. Ils inclurent de plus une espèce de clause qui permettait pratiquement à toute entreprise déclarant qu'elle était utile à une activité économique essentielle de rester ouverte. Le résultat fut qu'à Brescia, l'autre province lombarde frappée par le coronavirus, en un seul jour, plus de six cent entreprises qui n'étaient pas sur la liste des activités essentielles entreprirent les démarches pour pouvoir rester en fonctionnement.

« Je ne comprends pas les raisons pour lesquelles les syndicats voudraient faire grève. Le décret est déjà très restrictif. Que faudrait-il faire de plus », dit, avec bien peu d'empathie, le président de Confindustria, Vincenzo Bocca. Et il ajoutait que « nous allons déjà perdre cent mille millions d'euros par mois. Tout le pays a intérêt à ne pas arrêter l'économie ». Annamaria Furlan, secrétaire générale de la Confederazione Italiana Sindacati Lavoratori (CISL), essaya de le lui expliquer, « il y a quarante ans que je suis syndicaliste et je n'ai jamais demandé la fermeture d'aucune usine mais, maintenant, c'est la vie des personnes qui est en jeu ».

Les ouvriers des usines entreprirent des actions de protestation et des arrêts de travail pendant que les syndicats négociaient avec le gouvernement qui finit par modifier sa position. Sur la liste des plus de quatre vingt activités considérées comme essentielles, on en élimina quelques-unes, comme l'industrie de l'armement ou les call centers qui vendent par téléphone des offres non souhaitées, et on restreignit les industries pétrochimiques. On décida aussi qu'une auto-certification de l'entreprise  ne suffisait pas pour qu'elle soit considérée comme utile à une autre essentielle et les patrons s'engagèrent à respecter le droit à la santé des travailleurs qui se allaient rester dans les usines. Malgré cela, il resta dans le décret des points ambigus et il y a une zone grise qui permet à de nombreuses usines de rester ouvertes. De même, de nombreux ouvriers continuent à travailler sans la distance de sécurité de rigueur et sans matériel approprié.

Les usines du Bergamasque restèrent pratiquement toutes ouvertes jusqu'au Lundi 23 Mars 2020, alors que les contaminations officielles dans la zone atteignaient déjà le chiffre de six mille cinq cent . Une semaine après, Lundi 30 Mars 2020, malgré le décret de fermeture de « toutes les activités de production non essentielles », il y avait mille huit cent usines ouvertes et huit mille six cent soixante dix cas officiels de contamination dans la zone.

Mettons des noms sur les usines qui n'ont pas voulu fermer. Une des entreprises de la zone s'appelle Tenaris, leader mondial pour la fourniture des tubes et services pour la prospection et la production de pétrole et de gaz, avec un chiffre d'affaires de sept mille trois cent millions de dollars et un siège social au Luxembourg. Elle emploie mille sept cent travailleurs dans son usine du Bergamasque et appartient à la famille Rocca. Son propriétaire est Gianfelice Rocca, le huitième homme plus riche d'Italie. Dans la province de Bergame, comme dans toute la Lombardie, la santé privée est très puissante.

Plus précisément, dans le Bergamasque, la moitié des services de santé dépendent du privé. Les deux cliniques privées les plus importantes de la zone, qui font chacune plus de quinze millions d'euros par an de chiffre d'affaires, appartiennent au groupe San Donato, dont le président n'est autre que l'ancien vice-premier ministre italien Angelino Alfano, ancien dauphin de Silvio Berlusconi, et au groupe Humanitas. Le président d'Humanitas est Gianfelice Rocca, également propriétaire de Tenaris, la société qui n'a pas voulu renvoyer ses travailleurs à la maison. La santé privée bergamasque n'est pas entrée en action pour l'urgence Coronavirus avant Dimanche 8 Mars 2020, lorsqu'il fallut, par décret, remettre à plus tard les interventions non urgentes. Ce n'est qu'alors qu'elle commença à faire de la place pour les patients atteints du coronavirus.

Brembo est une autre grande entreprise qui a des usines dans le Bergamasque. Elle appartient à la puissante famille Bombassei, qui fait aussi de la politique. Alberto Bombassei, le fils du fondateur, était député pour Scelta Civica, le parti de Mario Monti. Elle a trois mille travailleurs dans ses usines de la zone de Bergame, où elle produit des freins pour les voitures. Elle a un chiffre d'affaires de deux mille six cent millions d'euros. Elle n'a pas voulu fermer.

La Val Seriana fut en grande partie industrialisée il y a plus de cent ans par des entreprises suisses et la présence d'usines liées à la Suisse est encore importante. Une autre grande entreprise, qui a plus de six mille travailleurs en Italie, plus de huit cent cinquante dans le Bergamasque, est  ABB, à capital suisse et suédois. Leader en robotique, elle a un chiffre d'affaires de deux mille millions d'euros. Lundi 30 Mars 2020, elle était toujours ouverte, en pleine normalité.

Persico, entreprise italienne qui produit des composants automobiles, avec quatre cent travailleurs et cent cinquante neuf millions de chiffre d'affaires, a son siège à Nembro, la localité italienne qui a eu le plus de morts du coronavirus par habitant. Pierino Persico, le propriétaire, fut des plus vigoureux opposants à la déclaration de zone rouge.

A Nembro, au mois de mars 2019, quatorze personnes sont mortes. Au mois de mars 2020, il y en a eu cent vingt trois, une augmentation de sept cent cinquante pour cent. Et même ainsi, il n'y a que deux cent contaminés officiels. A Alzano Lombardo, au mois de mars 2019, neuf personnes sont mortes. Au mois de mars 2020, il y a eu cent un morts.

Dans la ville de Bergame, cent vingt mille habitants, il y a eu, au mois de mars 2020, cinq cent cinquante trois morts, tandis que, au mois de mars 2019, il y avait cent vingt cinq morts. Les données sur les contaminés ne sont pas fiables parce qu'on ne fait pas de tests et la Protection Civile Italienne, qui fournit les décomptes, avertit qu'il faudrait multiplier les chiffres au moins par dix. Selon une étude publiée par le Giornale di Brescia, le chiffre des contaminations serait, dans cette province lombarde, vingt fois plus élevé que le chiffre officiel, soit quinze pour cent de la population.

 Même chose pour les morts, selon cette étude, ils seraient deux fois plus que le chiffre officiel, c'est-à-dire trois mille morts seulement dans la province de Brescia. L'absence de tests, sur les vivants comme sur les morts, rend impossible de faire un décompte fiable. Ce que, par contre, on sait, c'est que l'Italie est le pays d'Europe qui a eu le plus de décès par coronavirus et la majorité appartiennent à la zone du nord industriel.

Maintenant, devant les milliers de cadavres, et avec une population chez qui la douleur commence à se changer en rage, tout le monde nie toute responsabilité. Le gouverneur de la Lombardie, Attilio Fontana, qui appartient à la Ligue du Nord, rejette la faute sur le gouvernement central et assure que, s'il n'a pas été plus strict, c'est qu'on ne le lui a pas permis. En réalité, s'il avait voulu, il aurait pu l'être, comme l'ont été les gouverneurs de l'Emilie-Romagne, du Latium et de la Campanie, qui ont décrété des zones rouges dans leurs régions. La vérité, c'est qu'aucune autorité n'a été à la hauteur, à l'exception des maires des petites communes, les seuls qui ont reconnu et dénoncé les pressions des industriels, qui les harcelaient de coups de téléphone pour essayer, par tous les moyens, d'éviter ou de différer la fermeture des usines. Dans un Bergamasque blessé et encore en état de choc, les citoyens commencent à s'organiser pour demander qu'on fasse la lumière sur les faits et que quelqu'un assume, pour le moins, la responsabilité d'avoir laissé les intérêts économiques primer sur la santé, c'est-à-dire la vie, des travailleurs du Bergamasque, beaucoup d'entre eux étant, d'ailleurs, des travailleurs précaires.

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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 13:40

 

 

https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2020/04/covid-19-le-defenseur-des-droits-recommande-a-nouveau-la-fermeture

 

Le défenseur des droits recommande à nouveau la fermeture immédiate de tous les Centres de Rétention Administrative (CRA) en activité

Samedi 18 Avril 2020

Dès le Mercredi 18 Mars 2020, le défenseur des droits faisait part au ministre de l'intérieur de son inquiétude au sujet de la situation des personnes étrangères actuellement retenues dans les CRA. Il l’interrogeait sur la pertinence et la légalité du maintien en activité de ces centres alors que les perspectives d’éloignement de ces personnes avaient disparu à court terme du fait de la fermeture des frontières.

Le défenseur des droits relevait que les étrangers retenus et les personnels intervenant en centres de rétention se trouvaient, du fait de la promiscuité inhérente aux lieux et de l’impossibilité d’y mettre pleinement en œuvre les gestes barrières préconisés, exposés à un risque sanitaire particulièrement élevé. Il demandait au ministre de l'intérieur de procéder à la fermeture immédiate de tous les CRA ainsi qu’à la libération des étrangers encore retenus, dans l’attente de l’amélioration du contexte sanitaire français.

Samedi 21 Mars 2020, le défenseur des droits réitérait cet appel à la fermeture provisoire des lieux de privation de liberté conjointement avec la Contrôleuse Générale des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL), Adeline Hazan, et le président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme (CNCDH), Jean-Marie Burguburu.

Mercredi 25 Mars 2020, le défenseur des droits défendait cette même position devant le juge des référés du conseil d'état dans le cadre d’un contentieux introduit par plusieurs associations.

Par ordonnance du Vendredi 27 Mars 2020, le conseil d'état considérait que la situation ne portait pas une atteinte suffisamment grave aux droits à la vie et à la santé pour justifier la fermeture temporaire de l’ensemble des CRA, notamment parce que le nombre des nouveaux placements en rétention devait devenir marginal à l’avenir et que la carence dans l’accès aux soins des étrangers retenus ou dans la mise à disposition de produits d’hygiène n’était pas avérée.

Depuis cette date, d’une part, les placements se sont poursuivis dans des proportions non marginales, ce qui n’est d’ailleurs pas contesté par le ministre de l'intérieur dans son courrier au défenseur des droits en date du Jeudi 9 Avril 2020, d’autre part, la situation sanitaire n’a cessé de se dégrader et plusieurs étrangers et personnels du CRA de Vincennes ont été testés positifs au coronavirus, si bien que le tribunal administratif de Paris, par décision du Mercredi 15 Avril 2020, a reconnu la carence des autorités et leur a enjoint de ne plus placer d’étrangers, pour une durée de quatorze jours, dans le centre de Vincennes.

Cette carence atteste que les mesures de protection fixées par le ministre de l'intérieur et mises en œuvres dans les CRA sont insuffisantes pour éviter la propagation du virus. Or, ces mesures étant sensiblement les mêmes d’un CRA à l’autre, le choix des autorités de reporter les placements en rétention vers le CRA du Mesnil-Amelot apparait comme une option dangereuse pour la santé des personnes retenues comme des personnels qui y travaillent.

Les constats opérés par la CGLPL lors de ses visites du Mercredi 15 Avril et du Vendredi 17 Avril 2020 aux CRA de Vincennes et du Mesnil-Amelot confortent les informations portées à la connaissance du défenseur des droits ainsi que son analyse.

Dans la mesure où Il existe aujourd’hui, dans l’ensemble des CRA français, un risque indéniable de contamination, tant pour les retenus que pour les personnels, portant au droit à la vie et à la protection de la santé une atteinte disproportionnée et alors même qu’il n’existe pratiquement aucune perspective d’éloignement à bref délai, le défenseur des droits, par une nouvelle décision du Samedi 18 Avril 2020, réitère ses recommandations tendant à la fermeture de tous les CRA encore en activité et à la libération de tous les étrangers actuellement retenus dans l’attente de l’amélioration du contexte sanitaire français. Cette fermeture devrait intervenir immédiatement s’agissant du CRA du Mesnil-Amelot, la situation dans ce centre étant tout à fait préoccupante.

Il demande, à défaut, l'arrêt immédiat de tous les placements en rétention administrative dans tous les CRA.

Il demande le renforcement des mesures prises pour protéger les étrangers encore retenus ainsi que l’ensemble des personnels mobilisés pour assurer la surveillance et le suivi médical de ces personnes ainsi que l’entretien des locaux.

Il demande la distribution à tous et en quantité suffisante de masques, gels hydro-alcooliques et tenues de protection adéquates.

Il demande des tests pour toutes les personnes susceptibles d’avoir été exposées au virus.

Il demande l'isolement systématique de toutes les personnes symptomatiques dans des conditions dignes et de nature à garantir un plein accès aux soins.

Il demande la libération et, le cas échéant, la prise en charge médicale des personnes testées positives au coronavirus.

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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 13:19

 

 

https://keralakaumudi.com/en/news/news.php?id=286371&u

 

Les morts dus au virus dans le monde entier se chiffrent à cent soixante mille morts, les cas d'infection grimpent à deux millions trois cent vingt neuf mille cas, les États-Unis les plus touchés.

Les morts dus au coronavirus ont dépassé cent soixante mille morts dans le monde et les cas infectés ont dépassé deux millions trois cent vingt neuf mille cas. Le nombre de morts aux États-Unis, avec le plus grand nombre de patients, est de plus de trente neuf mille morts. Plus de mille huit cent personnes sont mortes aux États-Unis au cours des dernières vingt quatre heures, six cent trente sept personnes sont mortes en Espagne, six cent quarante deux personnes sont mortes en France, quatre cent quatre vingt deux personnes sont mortes en Italie et huit cent quatre vingt huit personnes sont mortes en Grande-Bretagne.

Une église qui fonctionnait comme une morgue en Italie a été fermée. Les enfants en Espagne peuvent sortir à partir de la semaine prochaine. Les morts dus au coronavirus en Europe sont proches de cent mille morts. Le virus se propage sérieusement en Grande-Bretagne. Le nombre de morts est passé à quinze mille morts en Grande Bretagne. La propagation du coronavirus en Pologne reste grave et une vingtaine de personnes y meurent chaque jour. Le nombre de cas confirmés aux États-Unis approche les sept cent quarante mille cas. Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a déclaré que la situation s'améliore à New York où la crise fait rage. Les trains du métro, qui sont la bouée de sauvetage de New York, ont été un service essentiel pendant les périodes de coronavirus. Plus de deux mille employés du métro de New York ont été contaminés par le virus.

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 10:18

 

 

https://mobile.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-quatre-migrants-et-six-policiers-du-centre-de-retention-administrative-de-paris-testes-positifs_3920879.html

 

Coronavirus, quatre migrants et six policiers du Centre de Rétention Administrative (CRA) de Paris testés positifs

Un premier cas de coronavirus avait été signalé Jeudi 9 Avril 2020 et, depuis, le centre ne recevait plus d'étrangers.

Quatre migrants ont été testés positifs au coronavirus au CRA de Paris, situé dans le bois de Vincennes, ainsi que six policiers travaillant dans ce centre, a appris Vendredi 17 Avril 2020 France Info de source policière.

Au total, cinquante et un policiers sont confinés. Après qu'un premier migrant ait été testé positif, Jeudi 9 Avril 2020, le tribunal administratif de Paris avait ordonné qu'aucun étranger ne soit placé dans ce centre dans les quatorze prochains jours.

« Le CRA de Vincennes est un cluster », estime Henri Braun, avocat de l'association SOS soutien aux sans-papiers qui intervient dans ce centre. « Il y a au moins quatre migrants infectés, et sans doute plus. Les conditions d'hygiène sont déplorables et la configuration des locaux est telle que le confinement est impossible », affirme Henri Braun, « c’est une politique qui est criminelle et il faudra qu'on rende des comptes dès que la crise sera terminée ». La préfecture de police de Paris assure de son côté que « des mesures de décontamination du site vont être mises en place dans les meilleurs délais ».

Les CRA accueillent les étrangers en situation irrégulière. La préfecture de police de Paris assure qu'elle va mettre en oeuvre la décontamination du site dans les meilleurs délais. Lundi 13 Avril 2020, ce sont trente huit migrants d'un centre d'accueil de la Crèche dans les Deux-Sèvres qui étaient notamment signalés positifs au coronavirus, rapportait la troisième chaîne de la télévision française.

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 10:03

 

 

https://npa2009.org/idees/politique/pour-en-finir-avec-le-confinement

 

Pour en finir avec le confinement

Par Antoine Larrache

Vendredi 17 Avril 2020

Les déclarations d'Emmanuel Macron jettent le trouble dans les milieux militants, autour de la question de la supposée réouverture des écoles, Lundi 11 Mai 2020. Quelques jours après que le mouvement des entreprises de France (MEDEF) ait demandé le redémarrage de l’économie, Emmanuel Macron a annoncé le retour des élèves en classe, lançant la date du Lundi 11 Mai 2020 et ouvrant une polémique. Il n’est même pas exclu qu’il l’ait lancée pour que s’exerce une pression par en bas favorable à la prolongation du confinement et à la répression. La volonté d'Emmanuel Macron et du MEDEF est claire, il s’agit de relancer la production pour sauver les profits. Cependant, comprendre cet objectif ne doit pas nous amener à défendre le confinement, mais au contraire à construire une bataille militante pour qu’il prenne fin au plus vite et dans les meilleures conditions sanitaires et sociales.

José Rostier l’explique dans un texte, il faut prendre avec du recul les méthodes préconisées par les médecins et les capitalistes. Depuis le début de la crise, nous avons identifié les gestes barrières, les tests, les masques et les appareils respiratoires pour protéger et soigner, comme les éléments décisifs de la bataille contre le virus, en attendant un éventuel vaccin et une éventuelle immunité de groupe. Il faut tenir cette position. Le confinement est la réponse des capitalistes, qui n’ont rien anticipé pour faire face à la pénurie dans le domaine de la santé. D’ailleurs, certains pays, mieux préparés, n’ont pas eu recours à de tels niveaux de confinement, comme en Allemagne car ils pratiquent le dépistage à grande échelle, fournissent des protections à la population et disposent de plus de lits en soin intensifs.

Le confinement, soyons clair, a été une solution incontournable pour les pays qui n’ont pas mis en place suffisamment de moyens pour faire face. Le confinement, c’est la protection de la population malgré elle, par en haut, le refus de toute discussion sur la liberté de chacun à prendre des risques pour sa propre santé et la négation du libre arbitre et des libertés individuelles. Nous pouvons trouver cela justifié, indispensable à un moment donné, mais refuser de voir ce que signifie politiquement le confinement, c’est se voiler les yeux face à la situation vécue par les classes populaires, la répression, les amendes, les gardes à vues et les violences faites aux femmes, aux enfants et aux LGBTI.

De plus, il faut regarder cela sans les lunettes déformantes de notre propre réalité et de ceux qui nous entourent. Des millions de personnes travaillent chaque jour, le confinement signifie donc que leur seule liberté est de travailler, au détriment de leurs libertés culturelles, politiques, sociales et démocratiques.

Cette politique a des conséquences destructrices sur les plan économique et des libertés, c’est-à-dire du rapport de forces entre les classes, notre camp étant pratiquement totalement anesthésié par le confinement, notamment par l’interdiction du militantisme syndical, politique et associatif. Cela ne nous est pas indifférent car l’après crise sanitaire sera une crise économique qu’on voudra nous faire payer et qui sera terrible. Et il n’est même pas certain que la politique du confinement soit efficace, comme le montre le retour de l’épidémie en Chine et la possibilité de vagues successives.

L’autre option face à l’épidémie est de construire une immunité collective, comme cela a été fait pour la peste, au quatorzième siècle, au prix de la mort de vingt cinq à cinquante pour cent de la population, et comme cela existe aujourd’hui, avec l’aide des vaccins, pour plusieurs maladies, beaucoup moins dangereuses. Celle-ci semble nécessiter la contamination de soixante pour cent de la population. La recherche de cette immunité collective, à l’efficacité incertaine, n’est pas sans danger, comme ont pu le constater les pays où celle-ci a été la stratégie unique en début d’épidémie et qui ont dû en venir au confinement. Il semble donc déraisonnable d’envisager un déconfinement, comme semble le prévoir le gouvernement, sans planification de la production de masques, en refusant de tester les personnes asymptomatiques et en n’injectant pas de moyens supplémentaires dans la santé.

Mais, à l’heure où certains spécialistes envisagent que l’épidémie dure encore plusieurs années, avec des phases de flux et de reflux, il semble irréaliste d’attendre la disparition de la maladie pour envisager la fin du confinement. Nous voyons mal comment la société pourrait continuer à fonctionner sous la forme actuelle, déjà pendant plusieurs mois. D’ailleurs, le confinement, nous l'avons dit, est tout relatif, à l’échelle nationale comme internationale, puisque des millions, voire des milliards, de personnes, continuent à sortir de chez elles, notamment pour travailler ou faute de conditions de vie, habitat notamment, le rendant possible.

La question de fond n’est pas d’empêcher totalement le virus de circuler, mais de décider où, auprès de qui, dans quelles circonstances et à quelle vitesse, en un mot, de contrôler sa circulation. L’histoire de l’humanité est l’histoire de sa relation avec des phénomènes externes à l’humain, sa capacité à les maîtriser, avec la nature tout d’abord, pour se nourrir, survivre à des climats variés, puis aujourd’hui, à une économie qui a ses propres dynamiques. Les épidémies ont été régulièrement une incursion dangereuse dans les affaires humaines. Le contrôle sur le virus est une question au cœur de la lutte des classes, quelles sont les activités humaines indispensables, qui décide, qui paie.

De ce point de vue, les choix des capitalistes sont clairs. Il faut maintenir la production industrielle et la consommation aux niveaux les plus élevés possibles, au détriment de tout le reste. Le reste, ce sont les activités humaines avec une faible valeur marchande, voire pas de valeur marchande, l’exercice des libertés politiques et de solidarité, les administrations, les loisirs, la culture et l'éducation. Les décisions concernant la culture et les festivals, mais aussi, a contrario, les pressions exercées par le pouvoir pour que le secteur du bâtiment reprenne son activité sont éclairantes de ce point de vue.

Toute la discussion est donc de savoir quelles activités, du point de vue des prolétaires, sont importantes, et lesquelles le sont moins. Avec en tête le fait que nous n’avons pas à notre disposition tous les éléments scientifiques nécessaires, mais la distanciation sociale, l’immunité collective, l’isolement des clusters et le soin des malades sont les pistes les plus sérieuses à l’heure actuelle.

Le cas de l’éducation est très intéressant car, pour les capitalistes, il n’a aucune valeur à court terme, à part que la garde des enfants par les enseignants permet aux parents d’aller travailler. La conclusion est donc logique, faire retourner à l’école les jeunes enfants, laisser les étudiants en confinement.

Mais le fait que le pouvoir choisisse cette solution ne règle en aucun cas notre position, comme l’ennemi de notre ennemi n’est pas nécessairement notre ami, les choix de notre ennemi ne sont pas mécaniquement opposés aux nôtres.

Nous considérons que l’éducation est une activité humaine indispensable. Pas seulement parce qu’il faudrait absolument faire entrer des mathématiques et du français dans le cerveau des enfants, mais parce qu’ils ont un besoin vital d’échange, de culture et d’activités physiques et ludiques. La violence du confinement sur les enfants, comme sur les femmes ou les LGBTI, a déjà fait ses preuves avec au moins deux enfants morts. Parce que s’occuper de façon bénéfique d’enfants est un métier et que les enfants sont des êtres particulièrement sensibles aux liens sociaux. À qui viendrait l’idée d’enfermer des enfants pendant trois mois ? Qu’ils soient enfermés avec des adultes n’est pas particulièrement rassurant.

Beaucoup d’enseignants rejettent la date du Lundi 11 Mai 2020 parce qu’ils ne veulent pas se retrouver en danger et qu'ils ont peur de la propagation du virus causée par la rencontre de douze millions d’élèves. On ne peut que leur donner raison de ne pas vouloir servir de garderie pour que les travailleurs aillent bosser, raison de ne pas vouloir prendre de risques.

Mais il faut fortement relativiser cette position. Tout d’abord parce que de très nombreux salariés travaillent encore, en particulier dans le prolétariat. Deuxièmement parce que les risques sont limités pour les personnels jeunes et en bonne santé. Troisièmement parce que les enseignants sont des rouages de l’appareil d'état et que, comme d’autres corps des services publics, leur rôle est de servir la population. Même si cela ne va pas sans contradictions, qui mieux que les enseignants peut accueillir les enfants, qui mieux que les personnels des mairies peut accueillir la population pour ses démarches administratives et qui mieux que les agents de Pôle Emploi peut conseiller les personnels en difficulté en raison de la crise ?

La question n’est pas de prendre une position particulière pour l’école et d’idéaliser le confinement, mais de poser la question d’un point de vue de classe, c’est-à-dire en formulant quels secteurs doivent fonctionner et comment et quels autres doivent être arrêtés, formuler des revendications unifiantes pour le prolétariat et les classes populaires pour se protéger, travailler dans de bonnes conditions et tenter de construire des mobilisations pour les faire aboutir.

D’autant que les capitalistes, eux, possèdent pour l’instant un temps d’avance. Pour eux, il n’y a déjà plus de jour d’après, ils y sont déjà. Ils cherchent déjà à faire reprendre le cours normal du fonctionnement du capitalisme, en ayant comme seule boussole la production. Pour eux, que nos libertés soient réduites au minimum n’est pas un problème. Il faut donc penser les réponses à la crise comme des réponses convenables lors du pic de l’épidémie, mais aussi de l’après.

La question de la protection est une question essentielle. À l’école comme ailleurs, il faut agrandir les distances, réduire les effectifs et avoir du matériel de protection. Ainsi, nous pourrions imaginer des classes avec des effectifs réduits de moitié, voir au quart, par demi-journées ou un jour sur deux, avec des tests de tous les enfants très réguliers pouvoir isoler et soigner les malades, avec des gels hydro-alcooliques, des masques, des blouses et des gants. Et c’est le cas aussi dans le reste des services publics. Il faut permettre que le public soit accueilli avec des distances de sécurité et du matériel permettant une hygiène parfaite. Il faut des embauches massives dans les services publics, comme dans la santé et les Etablissements d'Hébergement des Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) où cent vingt mille postes sont nécessaires, pour permettre de faire face aux retards dans le traitement des affaires publiques, éducation, administration et santé, et d’accueillir correctement.

Il faut retourner la vision policière de la crise. Nous n’avons pas besoin de flics ou de l’armée pour contrôler les populations et les frontières, nous avons besoin de tests massifs. Les frontières doivent être ouvertes, avec des tests pour soigner les malades dans les meilleures conditions.

Enfin, concernant la construction du rapport de forces, idéaliser et demander le prolongement du confinement est contre productif. Nous voyons mal comment nous pourrions construire un rapport de force devant son ordinateur, sans assemblées générales et sans manifestations, et comment des grèves pourraient se déclencher par la magie d’internet.

Et nous ne voyons pas en quoi il est plus ou moins dangereux d’aller rendre visite à sa famille, de se rendre à des obsèques ou en réunion que d’aller travailler. Rappelons qu’il n’est pas possible, ni souhaitable, d’empêcher totalement le virus de circuler, à moins de défendre un confinement de plusieurs mois ou années, que la question est de savoir où il est judicieux qu’il circule et à quelle vitesse et comment la société s’organise pour protéger les plus faibles et prendre en charge les malades. De plus et surtout, la dynamique des politiques gouvernementales est particulièrement inquiétante. Il n’est plus exclu que le confinement soit maintenu jusqu’à l’été, voire le mois de septembre 2020, avec pour seules autorisations le fait de travailler, d’aller à l’école et de faire ses courses, avec une géolocalisation des personnes qui se déplacent. Un tel confinement n’en aurait plus que le nom et il constituerait en réalité une société totalitaire, entièrement tournée vers le travail. Dans ce cadre, nous revendiquons les libertés démocratiques, c’est-à-dire politiques, syndicales, individuelles et culturelles, et le contrôle sur la production. Notamment le droit de manifester, que nous appliquerons avec des mesures sanitaires.

Voici en conséquences une reformulation des revendications que nous discutons depuis le début, en les généralisant et en tentant de les rendre compatibles avec des mots d’ordre que nous portons habituellement.

Stopper les productions non essentielles à la vie quotidienne et à la lutte contre le virus et réorganiser la production pour des masques, tests, des respirateurs et du gel.

Protection dans toutes les productions essentielles, avec des tests hébdomadaires, des effectifs réduits par un temps de travail réduit à vingt heures hebdomadaires, des gants, des masques et du savon. En particulier, dans l’éducation, des tests pour mettre en quatorzaine et soigner, des emplois du temps et des effectifs divisés par deux.

Congés pour les plus de cinquante ans et les personnes fragiles, droit de retrait inconditionnel pour les personnels se sentant menacés dans leur activité, maintien des revenus pour tous les personnels qui ne peuvent pas travailler, revenu minimum social à mille huit cent euros pour tous.

Financement de toutes ces mesures sur les bénéfices des grandes sociétés, en particulier les cinquante milliards d'euros de dividendes de 2019 et de 2020 des sociétés côtées en bourse.

Arrêt du confinement obligatoire et généralisé et donc arrêt des restrictions des libertés individuelles et collectives, droit de manifester et de militer.

Des moyens d’accueil pour les sans-logis et les victimes de violence, avec des réquisitions de lieux, et la libération massive des prisonniers.

Ouverture des frontières, tests aux frontières pour soigner et régularisation des sans-papiers.

Enfin, toute cette discussion devrait aussi être liée à une réflexion sur nos capacités d’action concrètes. Comment faire en sorte que le mouvement ouvrier s’extraie de l’union sacrée, que des batailles syndicales soient menées, de façon coordonnée et unitaire et que nous commencions à revendiquer et à manifester autrement que par internet. L’unité de notre classe passe aussi par le fait de sortir d’une logique où chacun organise son propre meeting sur internet, à faire passer ses visuels et hashtags sur Facebook ou Twitter, pour aller vers une mise en mouvement réel de la classe laborieuse, qui ne peut passer que par la reconstruction d’une confiance collective dans ses capacités d’action et d’affrontement avec le pouvoir et sa police.

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 09:34

 

 

https://www.liberation.fr/checknews/2020/04/17/covid-19-le-virus-provient-il-d-un-laboratoire-chinois_1785550

 

Le coronavirus provient-il d’un laboratoire chinois ?

Par Laurence Defranoux , Vincent Coquaz et Florian Gouthière

Vendredi 17 Avril 2020

Plusieurs articles sortis dans la presse américaine relancent le débat à propos de l’origine du coronavirus. Depuis le mois de janvier 2020, un laboratoire de virologie à Wuhan est évoqué avec persistance comme potentielle source de l'épidémie, entre fausses informations et vraies hypothèses du renseignement américain.

Votre question concerne différentes rumeurs et hypothèses qui circulent depuis le mois de janvier 2020 sur l’origine du nouveau coronavirus, responsable d’une pandémie dont le point départ était la ville de Wuhan.

Dès la fin du mois de décembre 2019, les autorités locales désignaient un marché de la ville comme épicentre de l’épidémie en Chine. « Les preuves suggèrent fortement que l’épidémie est associée à des expositions entre humain et animal sur un marché de fruits de mer à Wuhan », indique dans la foulée, au mois de janvier 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Quelques jours plus tard, une étude publiée par la revue médicale britannique du Lancet note toutefois que le premier patient répertorié n’aurait aucun lien avec le marché, laissant ouverte la question de l’origine du virus.

Dans une série d’articles publiés depuis Mardi 14 Avril 2020, plusieurs médias américains rapportent que les services de renseignement de la Maison Blanche considèrent la possibilité que le coronavirus ait pu s’échapper d’un laboratoire chinois, comme l’a par exemple écrit Yahoo News. Tous citent des sources anonymes dans le renseignement ou la sécurité nationale avec plus ou de moins de prudence, et visent entre autres l’Institut de Virologie de Wuhan (IVW) qui héberge un laboratoire pathogène de quatrième classe que le niveau de sécurité du laboratoire permet de manipuler, soit les micro-organismes les plus dangereux.

Fox News fait partie des plus affirmatifs. Selon la chaîne pro-Trump, l’administration américaine serait de plus en plus assurée du fait que l’épidémie trouve son origine dans un laboratoire de Wuhan. Rien de définitif toutefois, puisque les sources de Fox News ne font que croire que « la transmission initiale du virus est de la chauve-souris vers l’humain et que le patient zéro travaillait dans ce laboratoire ».

A noter que ni Yahoo News ni Fox News ne prétendent que le virus ait pu être fabriqué dans ce laboratoire, contrairement à ce que certains médias français ont pu écrire, mais qu’un accident aurait conduit à sa diffusion.

Dans un article à mi-chemin entre l’enquête et la tribune, c’est le Washington Post qui a ajouté un nouvel élément au dossier. Le quotidien américain révèle ainsi que « deux ans avant la pandémie de coronavirus, des responsables de l’ambassade américaine ont visité des installations de l'IVW plusieurs fois et ils ont envoyé deux avertissements officiels à Washington sur les conditions inappropriées de sécurité dans le laboratoire, qui conduisait des études risquées à propos des coronavirus provenant de chauve-souris ». Ces câbles diplomatiques ont « alimenté les discussions au sein du gouvernement américain sur le fait de savoir si ce laboratoire de Wuhan ou un autre était à l’origine de la contamination, même si des preuves concrètes restent à être trouvées ».

Preuve du flou qui persiste dans cette affaire, le Washington Post relève que les soupçons américains portent aussi bien sur l’IVW que sur le centre de contrôle et de prévention des maladies de la même ville, qui dispose, lui, d’un laboratoire d’un niveau de sécurité inférieur, un laboratoire pathogène de deuxième classe.

D’autant que les diplomaties occidentales restent à ce stade vagues sur le sujet. « Nous menons une enquête exhaustive sur tout ce que nous pouvons apprendre sur la façon dont ce virus s’est propagé, a contaminé le monde et a provoqué une telle tragédie », a ainsi déclaré Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine, toujours sur Fox News.

Emmanuel Macron a lui estimé qu’il existait des zones d’ombre dans la gestion de l’épidémie par la Chine, dans un entretien au Financial Times, et qu’il y a « manifestement des choses qui se sont passées que nous ne savonst pas ».

Selon une source à l’Elysée, cette réponse n’avait toutefois pas de lien avec la polémique sur le laboratoire, « le président répondait à une question générale sur la plus grande capacité supposée des régimes autoritaires à gérer l’épidémie et il rappelait la nécessité absolue de transparence à l’échelle globale pour combattre l’épidémie, transparence rendue difficile quand il n’y a pas de liberté d’expression et d’information ».

Au début du mois d'avril 2020, le tabloïd Daily Mail expliquait de son côté que l'hypothèse d’une fuite du laboratoire n’était plus écartée par des sources gouvernementales britanniques. Là encore, il s’agissait d’une hypothèse de travail et ce n'était pas la conclusion d’une enquête.

Côté chinois, la chercheuse Shi Zhengli, spécialiste reconnue du coronavirus basée à l’IVW a expliqué au magazine Scientific American s’être interrogée, « si les coronavirus sont les responsables de l’épidémie, est-ce qu’ils viennent de notre laboratoire ». Elle assure toutefois que les séquences du coronavirus ne correspondent à aucun des virus sur lesquels elle ou son équipe travaillaient. La diplomatie chinoise écarte également l’hypothèse, estimant que cette soi-disant fuite n’a aucune base scientifique.

Avant ces articles, une théorie s’était largement répandue sur les réseaux sociaux, dès le mois de janvier 2020. Le virus aurait été fabriqué dans ce laboratoire de Wuhan. La rumeur a évolué au gré des reprises par les internautes jusqu’à la diffusion, au début du mois de mars 2020, d’une vidéo française qui assure que le virus aurait été créé par l’Institut Pasteur. Ces images deviennent virales, en quelques heures, elles cumulent plus de trois millions de vues et cent mille partages.

Pourtant, absolument rien n’accrédite ces thèses. Si l’IVW dispose bien d’un laboratoire pathogène de quatrième classe, la piste d’un virus fabriqué a été écartée par l’ensemble de la littérature scientifique sur le sujet.

Selon les principales rumeurs relayées sur les réseaux sociaux et par certains médias, le coronavirus proviendrait d’une manipulation intentionnelle, soit du virus du Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS), le virus responsable de l’épidémie de 2002 en Chine, soit d’un virus de chauve-souris.

Un virus se réplique en transférant son génome dans les cellules des organismes qu’il infecte. Les copies du génome ne sont pas toujours parfaites. Les anomalies de réplication, les mutations, sont aléatoires. En comparant le nombre et la localisation des mutations dans deux génomes de virus, on peut déterminer s’ils sont de très proches parents ou de très lointains cousins.

Les mutations très rapides des coronavirus infectant les animaux sont abondamment documentées dans la littérature scientifique vétérinaire. Ces mutations spontanées favorisent l’émergence de souches pouvant infecter de nouvelles espèces, divers virus porcins dérivent ainsi de coronavirus infectant les chauves-souris, les oiseaux ou les chiens.

La lignée animale qui a favorisé l’émergence du virus du SRAS est connue, puisque son génome est à semblable à plus de quatre vingt dix neuf pour cent avec celui d’un coronavirus infectant les civettes palmistes. La séquence du génome du coronavirus de 2019, pour sa part, est semblable à quatre vingt seize pour cent au bêta coronavirus de chauve-souris. De leur côté, les différences entre le virus du SRAS et le coronavirus de 2019 avoisinent les vingt pour cent. L’étendue de ces différences démontre que le coronavirus ne dérive pas du virus responsable de l’épidémie de 2002.

Les mutations qui séparent le bêta coronavirus de chauve souris et le coronavirus sont-elles naturelles ou artificielles ? La question semble d’autant plus pressante que le coronavirus issu des chauves-souris a été séquencé par des chercheurs de Wuhan.

Des analyses détaillées des deux génomes, réalisées par plusieurs équipes indépendantes, montrent que les différences « sont réparties dans tout le génome, selon un schéma naturel qui suit les caractéristiques évolutives typiques des coronavirus ». Autrement dit, la répartition aléatoire des mutations correspond à un processus naturel. En outre, le nombre de ces mutations démontre que les deux virus sont de proches cousins, mais qu’il existe nécessairement des formes virales intermédiaires et probablement des hôtes intermédiaires qui restent à identifier. Le coronavirus ne peut donc pas avoir été créé en laboratoire à partir du bêta coronavirus de chauve souris.

Une troisième rumeur selon laquelle le coronavirus aurait été créé par les Etats-Unis circule essentiellement sur les réseaux sociaux chinois. Cette thèse s’appuie sur l’existence de travaux menés en 2015 en Caroline du Nord et impliquant un chercheur de Wuhan. Le coronavirus serait le résultat de l’intégration intentionnelle d’un gène d'un autre coronavirus de chauve-souris dans le génome du coronavirus. En réalité, les différences entre le génome du virus étudié par ces chercheurs et le coronavirus sont extrêmement nombreuses. La proximité entre le coronavirus et le bêta coronavirus de chauve souris ne laisse de toute façon guère de champ à cette thèse.

Une version alternative de la rumeur dit que le coronavirus en circulation présente des séquences issues du génome du Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH), le virus responsable du Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise (SIDA). L’hypothèse a été formulée le 2 février 2020 par des chercheurs indiens dans une prépublication sur le site Med Rxiv. Selon eux, quatre mutations du coronavirus étaient soit identiques soit similaires à des mutations existant dans trois souches distinctes du VIH.

Ces allégations ont été méticuleusement réfutées par une équipe de virologue chinois et nord-américains. En effet, les séquences prétendument identifiées comme des inserts du code génétique du VIH ne sont en réalité pas caractéristiques du VIH et ils se retrouvent dans de très nombreux virus. Plus encore, les séquences du coronavirus étudiées par les indiens partageaient bien plus de similarités avec d’autres virus qu’avec le VIH. Enfin, les fameuses séquences se retrouvent également dans plusieurs coronavirus de chauve-souris découverts plusieurs années avant le coronavirus.

Au vu de sa très grande fragilité, l’article indien a été retiré de Med Rxiv. Ce qui n’empêche pas certains de remettre la thèse sur le tapis, avec les mêmes arguments. Parmi eux, on trouve le professeur Luc Montagnier qui, dans une interview au site Pourquoi Docteur, évoque l’article indien en se gardant bien d’expliquer les raisons de sa suppression de Med Rxiv. Il reprend à son compte l’idée d’inserts du VIH dans le coronavirus, en faisant fi des réfutations déjà apportées. Il n’est pas inutile de rappeler que, bien que récipiendaire d’un prix Nobel en 2008 pour sa co découverte du VIH, le professeur Luc Montagnier s’est depuis largement illustré par la défense de thèses réfutées par les faits scientifiques, possibilité de transmettre l’empreinte électromagnétique de l’Acide Desoxyribo Nucléique (ADN) par internet, traitement de la maladie de Parkinson avec de la papaye fermentée, guérison du SIDA nécessitant simplement un bon système immunitaire et tests fantaisistes de détection de la borréliose de Lyme.

A noter enfin que concernant l’épidémie de SRAS entre 2002 et 2004, il avait fallu attendre plusieurs années pour que des études scientifiques confirment les origines de la contamination.

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 08:59

 

 

https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-usa-casualties/u-s-coronavirus-death-toll-passes-34000-reuters-tally-idUSKBN21Z343

 

Le nombre de morts dus au coronavirus aux États-Unis dépasse trente cinq mille morts et sept cent mille cas (Reuters)

Les morts dus au coronavirus aux États-Unis ont dépassé trente cinq mille quatre cent morts, Vendredi 17 Avril 2020, augmentant de plus de deux mille morts pour le quatrième jour consécutif, selon un décompte de Reuters, alors que certains états ont annoncé des calendriers de levée des restrictions visant à atténuer la pandémie.

Le nombre total de morts en Californie a dépassé mille morts, Vendredi 17 Avril 2020, le huitième état à atteindre ce niveau et le premier sur la côte ouest, selon un décompte de Reuters.

Le nombre de cas confirmés de coronavirus aux États-Unis dépassait sept cent mille cas, en hausse de trente mille huit cent quatre vingt quatre cas en vingt quatre heures, quelques états n'ayant pas encore signalé leurs chiffres.

Le nombre de nouveaux cas signalés s'est accéléré au cours des trois derniers jours, avec trente et un mille quatre cent vingt cinq cas quotidiens supplémentaires signalés Jeudi 16 Avril 2020. Une augmentation quotidienne record de trente cinq mille sept cent quinze nouveaux cas avait été signalée Vendredi 10 Avril 2020.

Les infections et les morts sont répartis de manière inégale à travers le pays, des endroits plus densément peuplés tels que New York représentant près de la moitié du total des morts aux États-Unis.

De vastes ordonnances de séjour à domicile dans quarante deux états pour lutter contre le nouveau coronavirus ont fermé des entreprises, perturbé des vies et décimé l'économie, et certains manifestants ont commencé à descendre dans la rue pour exhorter les gouverneurs à repenser les restrictions.

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