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30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 09:25

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN21G0Q7

 

Coronavirus, le bilan en Italie passe à dix mille sept cent soixante dix neuf morts et à près de cent mille contaminés (Reuters)

Le bilan de l’épidémie de coronavirus en Italie s’est élevé à dix mille sept cent soixante dix neuf morts, Dimanche 29 Mars 2020, soit sept cent cinquante six morts supplémentaires en vingt quatre heures, a annoncé l'agence de la protection civile.

Il s’agit de la deuxième baisse consécutive du nombre de morts quotidien après le record de neuf cent dix neuf morts, Vendredi 27 Mars 2020, et de huit cent quatre vingt neuf morts, Samedi 28 Mars 2020.

Le nombre de personnes contaminées s’établit désormais à quatre vingt dix sept mille six cent quatre vingt neuf cas dans le pays, le plus touché d’Europe, Dimanche 29 Mars 2020, contre quatre vingt douze mille quatre cent soixante douze cas, Samedi 28 Mars 2020. Cela représente la plus faible progression en vingt quatre heures depuis Mercredi 25 Mars 2020.

Sur l’ensemble des personnes contaminées, treize mille trente personnes étaient complètement guéries, Dimanche 29 Mars 2020, contre douze mille trois cent quatre vingt quatre, Samedi 28 Mars 2020. Trois mille neuf cent six personnes se trouvent en soins intensifs, Dimanche 29 Mars 2020, contre trois mille huit cent cinquante six personnes, Samedi 28 Mars 2020.

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29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 11:16

 

 

https://mobile.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/video-coronavirus-le-nombre-de-contaminations-lors-du-rassemblement-evangelique-de-mulhouse-a-ete-largement-sous-evalue_3889133.html

 

 

« La majorité des personnes étaient contaminées », de la Corse à l’Outre Mer, comment le rassemblement évangélique de Mulhouse a diffusé le coronavirus dans toute la France

 

Dimanche 29 Mars 2020

 

Contrairement aux premières estimations, ce ne sont pas une centaine mais un millier au moins de fidèles qui ont été contaminés après le rassemblement évangélique de Mulhouse au mois de février 2020. Un des principaux foyers du virus qui a contribué à propager la maladie sur tout le territoire, révèle l'enquête de la Cellule d’Investigation de Radio France.

 

L’ampleur du nombre de personnes contaminées par le coronavirus au sein des deux mille à deux mille cinq cent participants à une semaine de prière et de jeûne, qui s'est déroulée à Mulhouse du 17 au 24 février 2020, a été sous-évaluée. Selon l'enquête de la Cellule Investigation de Radio France, plus d’un millier de personnes ont contracté le virus à l’occasion de ce rassemblement religieux.

 

Une enquête qui révèle également la manière dont les autorités sanitaires ont essayé de gérer cette bombe atomique. Mulhouse est la principale porte d’entrée du coronavirus en France et a été le point de départ de nombreuses contaminations à travers le pays.

 

Comme chaque année depuis vingt cinq ans, les fidèles se pressent au rassemblement évangélique à Mulhouse, dans le quartier de Bourtzwiller. Cette année, l’événement a lieu du Lundi 17 Février au Vendredi 21 Février 2020 et il réunit près de deux mille cinq cent fidèles venus de la région mais aussi de toute la France dont des départements d’Outre Mer comme la Guyane. Cinq jours de prière et de jeûne organisés par l’une des plus grandes associations évangéliques de France, la Porte Ouverte Chrétienne (POC).

 

« Contrairement à ce que certains responsables politiques ont dit, nous n’avons pas ignoré les règles de sécurité de base, car à l’époque il n’y en avait pas encore », explique Nathalie Schnoebelen, la chargée de communication de la POC.

 

« Les gestes barrières n’étaient pas encore recommandés par les autorités sanitaires. Pendant ces cinq jours, les fidèles se sont donc salués, se sont fait la bise et ils se sont tenus par la main parfois en priant pendant les célébrations », dit-elle.

 

Les autorités sanitaires laissent penser que tout est sous contrôle. Vendredi 21 Février 2020, une note de la Direction Générale de la Santé (DGS) précise que la zone à risque est la Chine et Singapour. L’épidémie n’a pas encore ravagé le nord de l’Italie.

 

C’est dans ce contexte que le Mardi 18 Février 2020, le président de la république Emmanuel Macron vient passer plusieurs heures dans le quartier de Bourtzwiller, à quelques centaines de mètres du rassemblement de l’église de la POC. Les fidèles évangéliques sont en pleine célébration. Mais dehors il y a foule et le président prend son temps. « J’ai compté, il a mis une heure quarante pour faire cent mètres tellement il faisait de selfies et d’accolades », se souvient Patrick Genthon, le correspondant de Radio France à Mulhouse, présent sur les lieux.

 

Le problème, c’est qu’une femme du quartier, qui n'est pas une fidèle évangélique, se souvient avoir serré la main d'Emmanuel Macron, Mardi 18 Février 2020, la veille du jour où elle est tombée malade, Mercredi 19 Février 2020. Elle l’a expliqué par téléphone au docteur Patrick Vogt, médecin généraliste à Mulhouse, le 3 mars 2020, alors qu’il était en renfort au Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU), « cette femme est présidente d’association à Mulhouse. Elle m’a dit qu’elle avait été dans le cortège avec Emmanuel Macron, qu’elle était à proximité d’Emmanuel Macron, qu’elle lui a serré la main, qu’elle était dans la salle de réunion et qu’elle est tombée malade Mercredi 19 Février 2020 et son fils aussi peu après ».

 

« Il y avait donc des personnes dans l’entourage proche d’Emmanuel Macron qui étaient en période d’incubation et qui sont tombés malades Mercredi 19 Février 2020 », dit Patrick Vogt, médecin généraliste à Mulhouse.

 

A partir du Jeudi 20 Février 2020, deux jours après la visite présidentielle, des participants du rassemblement vont consulter le docteur Patrick Vogt, « j’ai demandé à l’un d’eux si beaucoup de personnes toussaient au rassemblement et il m’a répondu oui, la plupart ».

 

Patrick Vogt lui-même tombe malade quelques jours plus tard. Dès le premier mars 2020, l’église évangélique est alertée par une fidèle qui est testée positive ainsi que ses fils. Le pasteur Jonathan Peterschmitt qui a organisé le rassemblement compte dix huit personnes testées positives au sein de sa famille. L’église alerte à son tour les autorités. S’en suit une enquête sanitaire difficile, car aucun registre n'a été tenu lors du rassemblement, c’est un événement gratuit et ouvert à tous. Il est donc très difficile d’avoir les coordonnées des participants et de savoir combien ont été contaminés.

 

A la fin de l’événement de Mulhouse, de nombreux fidèles contaminés par le coronavirus rentrent chez eux. Il se passe plusieurs jours avant l’apparition des premiers symptômes.

 

Pendant cette période d’incubation, ces personnes vont, sans le savoir, transmettre le virus à leur entourage. « Des femmes de ménage, des personnels des Etablissements d’Hébergement des Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), des écoles et des ouvriers de chez Peugeot », se souvient le docteur Patrick Vogt. C’est ainsi qu’une infirmière des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS), présente au rassemblement, aurait été à l’origine de la contamination de deux cent cinquante collègues soignants, selon le directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand-Est.

 

Il y a aussi le cas de ces trois retraitées corses présentes au rassemblement qui ont introduit le virus dans la région d’Ajaccio. Elles sont de retour le 24 février 2020 et elles ne vont être testées positives que le 5 mars 2020. C’est trop tard. Le 7 mars 2020, il y a onze cas à Ajaccio, puis douze nouveaux cas le 8 mars 2020 et dix nouveaux cas le 9 mars 2020. Au dernier comptage, le 27 mars 2020, l’ARS totalisait deux cent soixante trois personnes testées positives au coronavirus et vingt et un morts en milieu hospitalier, dans un contexte où les tests ne sont plus effectués systématiquement. Selon un cadre de l’ARS Grand Est, les retraitées de retour de Mulhouse sont à l’origine de l’essentiel des contaminations relevées en Corse.

 

Une situation identique aurait pu avoir lieu en Guyane. Une délégation de cinq personnes emmenée par le pasteur évangélique Gilles Sax rentre de Mulhouse le 25 février 2020. Dès son arrivée, il ne se sent pas bien. « Je tremblais comme une feuille », raconte-t-il aujourd’hui, guéri. Sur le moment, il ne fait pas le lien avec l’épidémie de coronavirus.

 

Après quelques jours, il se sent mieux et il participe à une messe puis à un repas. Lorsqu’il est diagnostiqué, l’ARS de Guyane effectue des tests sur quatre vingt personnes ayant été à son contact ainsi qu’à celui de ses quatre compagnons de voyage. Tous les tests sont négatifs. Seul un enfant a été contaminé, sans gravité.

 

« Ma plus grande joie c’est de ne pas avoir transmis cette maladie autour de moi, nous savons qu’il suffit d’une personne et cela part comme une traînée de poudre », dit Gilles Sax.

 

D’autres cas en lien avec Mulhouse ont essaimé partout en France à Orléans, Besançon, Saint-Lô, Belfort, Dijon, Mâcon, Agen, Briançon et Paris, provoquant des confinements et des fermetures d’écoles. Aux alentours du 8 mars 2020, lorsque les agences de santé communiquaient encore des détails sur les nouveaux cas de contaminations au coronavirus, on ne recensait pourtant qu’une centaine de cas liés au rassemblement de Mulhouse en dehors du Grand-Est.

 

Plusieurs médecins estiment que ces chiffres sont en fait très loin de la réalité. Parmi eux, le pasteur Jonathan Peterschmitt, médecin généraliste à Mulhouse et pasteur de la POC. Dès le Dimanche 2 Mars 2020, une semaine après la fin du rassemblement, il remarque que l’église, d’habitude pleine à craquer, est à moitié vide. Il fait alors le lien avec le coronavirus auquel plusieurs fidèles ont été dépistés positifs la veille. Lui-même sera également testé positif le lendemain. Il affirme aujourd’hui que ce ne sont pas une centaine de participants qui ont été contaminés au mois de février 2020, mais la quasi-totalité des fidèles présents, soit environ deux mille personnes sur deux mille cinq cent personnes.

 

« Nous pouvons parler largement de la majorité des personnes présentes sur le site qui étaient contaminées, à cause du nombre de personnes qui, après coup, se sont révélées malades ou positives dans la foulée », dit Jonathan Peterschmitt.

 

Un avis partagé par le docteur Patrick Vogt, le médecin généraliste de Mulhouse. Il est de garde au SAMU, le 3 mars 2020. Dans la journée, la préfecture et l’ARS Grand-Est ont publié un communiqué évoquant plusieurs cas contaminés lors du rassemblement et appelant les participants à se manifester auprès des autorités sanitaires. « Nous sommes passés de cinq cent appels habituellement à mille appels, c’était du jamais vu. Les personnes disaient tous la même chose, nous sommes évangéliques, nous étions à la cérémonie, nous sommes tombés malades et nous espérons que nous n’avons pas attrapé le coronavirus ». A minuit, il dit à la directrice de l’hôpital, « c’est incroyable, l’épidémie se déroule sous nos yeux », en lui montrant l’écran rouge d’appels.

 

Les jours suivants, le SAMU de Mulhouse reçoit mille cinq cent appels par jour, trois fois plus qu’en temps normal. Le médecin explique que les autorités ne prennent pas alors la mesure de la gravité de la situation, « la communication n’a pas bougé. Le préfet, droit dans ses bottes, déclarait que nous étions en deuxième phase, que la situation était maîtrisée et que nous avions dix huit cas ».

 

Le docteur lance alors l’alerte dans une interview au quotidien de l’Alsace où il déclare que Mulhouse est le plus grand foyer de coronavirus de France, « nous sommes passés en troisième phase. Ce ne sont pas une vingtaine de cas avérés mais sans doute des centaines qui ne sont pas testés ». Le jour-même, le DGS Jérôme Salomon reconnaît que le virus circule activement dans plusieurs territoires, dont le Haut-Rhin et le Bas-Rhin.

 

Le docteur Patrick Vogt n’a pas de mots assez forts pour qualifier la gestion de la crise après ce rassemblement évangélique, « ils n’ont mis aucun système de veille et d’anticipation. Le système de détection n’a pas fonctionné. C’est de l’insouciance et de l’incompétence ». Contactée, la préfecture n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.

 

Le directeur général de l’ARS Grand-Est, Christophe Lannelongue, a accepté de son côté de revenir sur l’origine de l’épidémie à Mulhouse pour la Cellule Investigation de Radio France.

 

« C’est une espèce de bombe atomique qui nous est tombée dessus à la fin du mois de février 2020 et que nous n’avons pas vue. Après le 21 février 2020, date de la fin du rassemblement de Mulhouse, des centaines de malades s’ignorent car ils sont très peu symptomatiques », dit-il.

 

« Nous avons raté un point majeur le 29 février 2020 », reconnaît Christophe Lannelongue. Il évoque le cas d’une femme testée positive avec ses deux enfants à Strasbourg. Elle ne revient pas d’une zone à risque telle que la Chine ou l’Italie du nord. Déjà malade, la patiente alsacienne ne s’est pas rendue au rassemblement de Mulhouse. Mais ses deux enfants y ont participé avec leurs grands-parents. Cette information ne fait pas l’objet d’un approfondissement lors de l’enquête, qui reste centrée sur la mère et l’origine de sa contamination. Les enfants ont pu introduire le coronavirus au sein du rassemblement évangélique. Mais il est impossible d’être catégorique.

 

Les autorités du Grand-Est comprennent ce qui se passe deux jours plus tard, le 2 mars 2020, quand elles sont alertées par leurs collègues d’Occitanie. Un habitant de Nîmes, testé positif au coronavirus, explique qu’il revenait en voiture de la semaine de prière de Mulhouse.

 

Depuis le rassemblement, il n’a fréquenté quasiment personne. « Il ne s’est arrêté qu’une seule fois sur l’autoroute pour acheter un sandwich », dit le directeur de l’ARS Grand-Est, « il vit par ailleurs seul ».

 

C’est à ce moment-là que le lien se fait et que les enquêteurs du Grand-Est comprennent. « C’est le rassemblement de la POC de Mulhouse », s’exclame Christophe Lannelongue, « dans la journée, nous prenons contact avec la POC qui a organisé la semaine de prière. Ils nous disent qu’ils ne tiennent pas de listings. Donc nous décidons de communiquer largement auprès des personnes qui ont fréquenté l’église ».

 

Mais c’est déjà trop tard. « Des malades commencent à arriver dans un état grave. Dans un monde idéal, il aurait fallu aller vers un confinement de masse dès la réception de l’alerte d’Occitanie. A ce moment-là, le coronavirus est un problème asiatique et l’Italie n’est pas encore devenue un foyer de la maladie », dit-il.

 

Quant à savoir qui le premier a infecté les autres, comme en Lombardie, le directeur de l’ARS Grand-Est estime plausible qu’à Mulhouse, avant même l’événement évangélique, des personnes contaminées aient pu diffuser le coronavirus, et que le rassemblement ait ensuite amplifié sa propagation. Le docteur Jonathan Peterschmitt se souvient effectivement avoir reçu dès le mois de janvier 2020 un patient qui avait le symptôme-type du coronavirus, il avait perdu l’odorat et le goût.

 

Trois autres patients avaient une très grosse grippe. « Le 31 janvier 2020, j’ai fait hospitaliser une jeune femme qui avait les symptômes d’une pneumopathie. Elle n’était pas affiliée à l’église évangélique », raconte-t-il. « C’est tout à fait possible », confirme le docteur Patrick Vogt, « car nous sommes nombreux à avoir reçu des patients qui avaient des syndromes grippaux qui pouvaient être des cas de coronavirus. Mais ils ont dû passer au travers des mailles du filet car nous ne faisions pas de tests à l’époque ».

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29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 10:27

 

 

https://mobile.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-ce-que-l-on-sait-de-la-seconde-etude-du-professeur-raoult-qui-conclut-a-nouveau-que-la-chloroquine-est-efficace-contre-le-covid-19_3889183.html

 

 

Ce que l'on sait de la seconde étude du professeur Didier Raoult, qui conclut à nouveau que la chloroquine est efficace contre le coronavirus

 

Le très médiatique infectiologue affirme avoir de nouvelles preuves que la chloroquine permet de soigner les patients atteints par le coronavirus. Il a mené un nouveau test sur quatre vingt personnes et il publie des résultats très concluants. Mais ses confrères restent sceptiques.

 

Malgré les critiques sur la méthodologie de sa première étude, le professeur Didier Raoult persiste dans ses recherches. Une seconde étude, publiée en ligne Vendredi 27 Mars 2020 par l'équipe du professeur en microbiologie, appuierait sa thèse selon laquelle la chloroquine, couplée à un antibiotique, l'azithromycine, est efficace dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus.

 

Spécialiste des maladies infectieuses à Marseille, Didier Raoult le proclame partout, après avoir testé ce médicament antipaludique sur vingt quatre patients lors d'un premier essai.

 

Selon lui, les trois quarts étaient guéris au bout de six jours. Si Olivier Véran, le ministre de la santé, a donné son feu vert pour qu'un essai plus vaste par d'autres équipes puisse être initié dans les plus brefs délais sur un plus grand nombre de patients, la communauté scientifique a critiqué la précipitation et la méthode du professeur Didier Raoult, parce qu'elle manque de rigueur, selon elle. France Info résume ce que l'on sait de cette seconde étude publiée par Didier Raoult.

 

Les quatre vingt patients de cette nouvelle étude ont reçu une association de chloroquine et d'azithromycine, un antibiotique pulmonaire. Les observations ont été faites in vitro et in vivo. « Nous faisons la démonstration que la combinaison des deux traitements a un effet synergique qui inhibe totalement la réplication du virus », indique l'équipe de chercheurs. Selon eux, utilisés séparément, « l'hydroxychloroquine et l'antibiotique ont un effet faible ou nul sur la production virale ».

 

Cette formule fait partie des cinq traitements testés actuellement dans le cadre de l'essai clinique européen Discovery. Il a été lancé dans plusieurs pays sur trois mille deux cent patients, dont huit cent cas graves en France. Toutefois, les premiers résultats ne sont pas attendus avant deux semaines. Avant l'administration du traitement, les risques cardiaques des patients ont été contrôlés. La combinaison de plaquenil et d'azithromycine peuvent en effet les augmenter. Les patients ont ensuite été traités cinq jours après l'apparition des symptômes, qui en général se déclarent cinq à six jours après l'infection.

 

Sur quatre vingt cas, soixante dix huit patients ont guéri, mais une majorité avait une forme bénigne du coronavirus.

 

« La majorité des patients, quatre vingt un pour cent d’entre eux, avaient des résultats favorables et ils sont sortis de notre unité avec de faibles scores infectieux. Seulement quinze pour cent ont nécessité une oxygénothérapie », détaille l'étude. Parmi les quatre vingt patients donc, soixante cinq patients sont sortis sans aggravation de leurs symptômes. Douze patients ont dû être mis sous oxygène, mais ils ont également pu être guéris. Trois autres patients sont passés en unité de soins intensifs, deux sont désormais guéris et un homme de soixante quatorze ans y est toujours. Un patient de quatre vingt six ans est décédé à son arrivée à l'Institut Hospitalo Universitaire (IHU) Méditerranée Infection.

 

Cependant, la guérison des patients, même atteints d'une forme bénigne, peut être utile à la lutte contre l'épidémie puisqu'elle permet d'éviter la contagion et les complications. Le professeur Didier Raoult a par ailleurs toujours indiqué que la chloroquine n'était efficace qu'au premier stade de l'infection.

 

Critiqué pour son manque de rigueur lors de la publication de sa première étude, le professeur Didier Raoult a cette fois suivi davantage les recommandations méthodologiques, même si, cette fois encore, elle n'a pas été soumise à un comité de lecture scientifique avant sa parution sur le site Science Direct, reconnu comme sérieux par le milieu et qui met en accès libre des résumés d'articles scientifiques.

 

L'exposé suit par ailleurs les règles éditoriales des publications scientifiques, « développant background, méthodes et procédures employées, résultats obtenus, débat contradictoire et tableau de références qui permettent à d'autres équipes de répliquer l'étude », analysent les Echos.

 

Il a été rédigé en anglais et cosigné par treize chercheurs de l'IHU Méditerranée Infection et de l'unité de recherche Microbe Evolution Phylogénie et Infection (MEPI) d'Aix-Marseille Université.

 

Le principal défaut de cette étude, qui était aussi celui de la première étude du professeur Didier Raoult, est qu’aucun groupe de contrôle ou groupe témoin n'a été mis en place dans le cadre de l'essai clinique. Ce groupe de contrôle, constitué de patients qui ne reçoivent soit aucun traitement, soit un placebo, permet de mesurer l'efficacité du traitement testé. Sans groupe de contrôle, il est difficile, voire impossible, d'établir une comparaison pour déterminer si c'est bien le traitement qui est à l'origine de l'amélioration.

 

Le professeur Didier Raoult et ses collègues ont tenté de pallier ce manque en comparant leurs résultats à d'autres études, parmi lesquelles une étude menée à Wuhan, la ville chinoise dans laquelle l'épidémie a débuté. Dans cet essai clinique, vingt huit pour cent des patients sont morts. Initialement publiée dans la très prestigieuse revue du Lancet, cette étude a été menée sur cent quatre vingt onze patients en Chine et les critères d'admission des patients étaient nettement différents, puisqu'ils présentaient tous des formes sévères de la maladie et souvent des facteurs de comorbidité. Il est difficile dans ces conditions de comparer les taux de mortalité et donc l'efficacité du traitement.

 

Echantillon de patients trop petit, pas de groupe de contrôle, protocoles scientifiques non respectés, ce manque de rigueur a une nouvelle fois été pointé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ainsi que par de nombreux médecins et chercheurs. « Non, ce n'est pas énorme, j'en ai peur », a ainsi tweeté le professeur François Balloux, de l'University College de Londres, en réponse à un tweet enthousiaste qui qualifiait d’énormes les conclusions de l'étude.

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29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 10:04

 

 

https://www.boursorama.com/bourse/actualites/encadre-plus-de-660-000-cas-de-coronavirus-et-30-000-morts-dans-le-monde-762c16972a6fa2396baf6cd513689869

 

 

Plus de six cent soixante mille cas de coronavirus et trente mille morts dans le monde (Reuters)

 

La pandémie de coronavirus a affecté plus de six cent soixante deux mille sept cent personnes et elle a fait plus de trente mille morts à travers le monde, selon les données compilées par Reuters, Dimanche 29 Mars 2020.

 

Apparu en décembre dans la ville chinoise de Wuhan, le coronavirus est présent dans deux cent deux pays et territoires.

 

Avec cent vingt trois mille douze cas confirmés, dont deux mille cent quatorze morts, les Etats-Unis sont désormais le premier pays touché en nombre de cas devant l'Italie, qui a enregistré quatre vingt douze mille quatre cent soixante douze cas et dix mille vingt trois morts, le bilan le plus lourd pour ce qui est des cas mortels.

 

La Chine, hors Hong Kong et Macao, recense quatre vingt un mille quatre cent trente neuf cas confirmés dont trois mille trois cent cas mortels.

 

L'Espagne et la France sont également fortement touchées par l'épidémie. Les autorités espagnoles déplorent cinq mille neuf cent quatre vingt deux morts pour soixante treize mille deux cent trente cinq cas. L'Espagne a annoncé Samedi 28 Mars 2020 sa plus forte hausse de morts quotidiens, avec huit cent trente deux morts supplémentaires.

 

En France, les derniers chiffres fournis Samedi 28 Mars 2020 par les autorités sanitaires font état de deux mille trois cent quatorze morts en milieu hospitalier pour trente sept mille cinq cent soixante quinze cas confirmés.

 

La situation s'aggrave également au Royaume-Uni, qui a franchi Samedi 28 Mars 2020 le cap des mille morts, avec mille dix neuf morts pour dix sept mille quatre vingt neuf cas.

 

Au Moyen-Orient, la situation est particulièrement préoccupante en Iran, qui déplore désormais deux mille cinq cent dix sept morts pour un total de trente cinq mille quatre cent huit cas confirmés.

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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 12:09

 

 

https://mobile.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-qui-est-didier-raoult-la-star-mondiale-de-la-microbiologie-qui-assure-avoir-trouve-le-remede-contre-le-covid-19_3884387.html

 

Qui est Didier Raoult, la star mondiale de la microbiologie qui assure avoir trouvé le remède contre le coronavirus ?

Par Mathilde Goupil

Samedi 28 Mars 2020

Ce scientifique de renommée mondiale assure avoir guéri des patients grâce à un dérivé de la chloroquine. Le personnage et ses méthodes attirent toutefois doutes et critiques.

La France comptait déjà plus de soixante millions de sélectionneurs pour son équipe de football, la voilà dotée d'autant d'épidémiologistes. Le débat qui les agite est de déterminer si le professeur Didier Raoult, à la tête de l'Institut Hospitalo Universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, est un sauveur ou un irresponsable. Ce médecin et chercheur de soixante huit ans, au curriculum vitae aussi prestigieux que sa réputation est controversée, assure avoir trouvé un traitement efficace contre le coronavirus.

Deux mois plus tôt, pourtant, le même chercheur estimait que l'inquiétude concernant l'épidémie qui émergeait en Chine était délirante. Des propos qu'il a maintenus jusqu'au mois de février 2020.

« Il y a trois chinois qui meurent et cela fait une alerte mondiale, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s'en mêle et on en parle à la télévision et à la radio », disait Didier Raoult dans une vidéo du 21 janvier 2020.

Didier Raoult fonde ses espoirs sur l'hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine utilisée contre le paludisme, associée à l'azithromycine, un antibiotique. Dans son étude publiée à toute vitesse, Vendredi 20 Mars 2020, après seulement quinze jours de tests sur une poignée de patients, le patron de l'IHU affirme que soixante quinze pour cent des malades étudiés ne sont plus porteurs du virus après six jours.

Un essai clinique européen, lancé Dimanche 22 Mars 2020 dans au moins sept pays et mené par l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), teste aussi la molécule, parmi d'autres. En attentant ses conclusions, l'hydroxychloroquine peut être administrée aux malades souffrant de formes graves du coronavirus, mais pas pour des formes moins sévères, selon un décret paru au Journal Officiel.

Pourtant, la démonstration de Didier Raoult n'a pas convaincu ses pairs. Sur Pub Peer, plateforme où les scientifiques commentent les études de leurs confrères, ils sont nombreux à pointer des biais, un échantillon très réduit et mal défini, la disparition de plusieurs patients des résultats finaux, morts, transférés en soins intensifs ou sortis de l'hôpital, et un conflit d'intérêt très clair. L'un des co-auteurs de l'étude, Jean-Marc Rolain, est aussi le rédacteur en chef de la revue International Journal of Antimicrobial Agents, où est paru l'article.

Il n’y a pas de quoi déstabiliser l'intéressé, qui se décrit dans la Provence comme la star mondiale de sa discipline. « Je me fous de ce que pensent les autres », ajoute-t-il, avant de rappeler sa connaissance de la chloroquine, administrée à plus de quatre mille de ses patients en vingt ans.

« Je ne suis pas un outsider, je suis celui qui est le plus en avance », a dit Didier Raoult à la Provence.

« Quand vous avez un traitement qui marche contre zéro autre traitement disponible, c'est ce traitement qui devrait devenir la référence », réplique-t-il aussi dans le Parisien, tout en dénonçant, dans une tribune au Monde, la méthode scientifique qui a pris le dessus sur le fond. Contacté à plusieurs reprises, Didier Raoult n'a pas répondu aux sollicitations de France Info.

Ce savant à la langue bien pendue a derrière lui une solide carrière. Né en 1952 à Dakar, au Sénégal, d'un père médecin militaire et d'une mère infirmière, Didier Raoult s'installe avec sa famille à Marseille en 1961. Mauvais élève, il interrompt ses études à dix huit ans pour rejoindre la marine marchande. Il passe finalement son bac littéraire deux ans plus tard en candidat libre avant de prendre un virage serré en direction de la faculté de médecine.

Après cet étonnant parcours, Didier Raoult se spécialise et devient le pionnier d'une nouvelle discipline nommée paléo microbiologie, qui consiste à diagnostiquer des maladies infectieuses anciennes. Dans les années 1980, son travail sur les rickettsies, des bactéries à l'origine notamment du typhus, fait sa renommée, tout comme l'identification en 2003 du virus géant Mimivirus. Il est aussi à l'origine de la découverte de dizaines de bactéries pathogènes, dont deux baptisées d'après lui, Raoultella planticola et Rickettsia raoultii.

Marié à une psychiatre et père de trois enfants, Didier Raoult dirige l'université Aix-Marseille entre 1994 et 1999, avant de proposer au ministre de la santé Jean-François Mattei, au début des années 2000, de créer sept infectiopôles contre les maladies infectieuses. Dix ans plus tard, six IHU sont lancés en France, chacun sur un thème différent. Celui de Marseille, qu'il dirige depuis 2011, est spécialisé dans les maladies infectieuses. Lauréat de multiples récompenses, il a notamment reçu en 2010 le grand prix de l'INSERM pour l'ensemble de sa carrière.

A Marseille, sa renommée mondiale lui vaut d'être salué en héros, même s'il avance parfois à contre-courant. Il défend les dépistages massifs, il propose un traitement et il claque la porte du conseil scientifique, auquel il n'avait de toute manière jamais assisté, souffle l'un de ses membres à France Info. Depuis, la file d'attente de locaux masqués espérant être testés, voire traités, s'allonge devant son IHU. Sur les réseaux sociaux, les groupes de soutien et les comptes à son effigie se multiplient pour le défendre, rappelant que Donald Trump a salué la chloroquine comme un don du ciel ou que le Maroc l'a adoptée comme traitement officiel.

Ses plus ardents défenseurs restent les élus de la droite locale, qu'il a su convaincre il y a dix ans de financer en partie son IHU. « Ceux qui le critiquent ne font que des commentaires et ils n'ont pas de solution. Lui, il apporte une solution qui est travaillée, même si elle entraîne forcément un débat », souligne le président des Républicains de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, son ami depuis la faculté de médecine.

« A tort ou à raison, on se dit qu'il est rejeté parce qu'il est marseillais, qu'il n'appartient pas à l'intelligentsia parisienne et que c'est un rebelle aux cheveux longs », a dit Guy Teissier, député des Bouches-du-Rhône, à France Info.

« Ici, il est moqué, alors qu'il a le soutien de grands dirigeants étrangers », se désole encore l'élu des Républicains, rétabli après dix jours passé à l'IHU de Didier Raoult.

Didier Raoult est-il victime de son image ? Le microbiologiste, qui porte les cheveux longs, une barbe fournie et une chevalière en forme de tête de mort, n'a pas besoin de ce look pour diviser. Tout au long de sa carrière, ses prises de position contre la théorie de l'évolution dans Dépasser Darwin, aux éditions Plon en 2010, et ses chroniques aux tonalités climato sceptiques dans le Figaro, le Point et les Echos, lui ont mis à dos une partie de la communauté scientifique.

Le nombre pléthorique de ses publications interroge aussi. Il cumule plus de trois mille articles, selon la base de données Scopus, consultée par le Monde. « Comment croire qu'un scientifique puisse participer réellement à des recherches débouchant sur quasi une publication par semaine », interroge le docteur en biologie, historien et journaliste scientifique Nicolas Chevassus-au-Louis, dans « mal science, de la fraude dans les laboratoires », aux éditions du Seuil en 2016.

« Il teste beaucoup de pistes, si c'est intéressant, il publie très vite, pas forcément des choses de haut niveau, sinon il abandonne », justifie auprès de France Info Christophe Rogier, qui a travaillé avec Didier Raoult entre 2007 et 2011. Il salue aussi ses intuitions que nul autre ne partage.

« Didier Raoult est un chasseur de pépites, ce n’est pas un laboureur qui décortique pendant vingt ans un même sujet », dit Christophe Rogier, médecin et ancien collègue, à France Info.

En 2006, cette course à la publication a joué un mauvais tour au professeur Didier Raoult. Après avoir découvert deux jeux de données similaires alors qu'ils devaient être récoltés dans deux expériences différentes, l'American Society for Microbiology (ASM) lui interdit de publier dans ses revues scientifiques pendant un an. L'affaire, révélée par le magazine scientifique Science en 2012, suscite l'ire du chercheur. Dans un droit de réponse, il assure que la sanction était collective et il précise que l'un de ses co-auteurs s'est désigné comme responsable de cette erreur. « Quand on est prolifique comme lui, on peut commettre des erreurs, mais il avance, il fonce et il aimerait que tout le monde fasse comme lui », justifie son ami Jérôme Etienne, microbiologiste avec qui il a cosigné plusieurs travaux dans les années 1990.

Le style de Didier Raoult, c'est aussi une passion de la recherche qui le fait venir au laboratoire tous les dimanches et un charisme digne d’un général sur un champ de bataille, à croire anciens étudiants et collègues, interrogés par France Info. « C'est un chef de bande », décrit le député Guy Teissier, qui l'a rencontré plusieurs fois. « Il a à ses côtés des chercheurs qui ont fait toute leur route avec lui et qui sont comme ses apôtres et de jeunes professeurs qui ont une espèce de foi dans leur patron et dans leur engagement », poursuit l'élu.

La forte personnalité du chercheur, qui admire les grands hommes autoritaires, de Napoléon à Vladimir Poutine, selon l'un de ses amis, a une face plus sombre. L'un de ses anciens collaborateurs, qui a préféré garder l'anonymat, décrit à France Info « un homme autoritaire, pouvant avoir un comportement extrêmement méprisant et humiliant vis-à-vis des personnes sous sa direction ». Contactée, une ancienne salariée décline tout net, par peur des représailles.

Au mois de mars 2017, douze ingénieurs de recherche et techniciens de l'IHU publient une lettre anonyme, révélée par le site d'investigation Marsactu, qui dénonce « des conditions de travail en dehors de toutes règles, des altercations verbales violentes, voire des menaces de la part de la hiérarchie ».

« Certains d'entre nous sont fréquemment rabaissés, moqués, humiliés et soumis à des propos machistes », écrivent des membres de l'IHU de Marseille dans une lettre anonyme.

Dans un compte-rendu d'une visite de l'unité de Didier Raoult effectuée au mois de juillet 2017, les quatre Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) des salariés rattachés à l'IHU, le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS), l’INSERM, l’Université d'Aix-Marseille et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), qui étaient destinataires de la lettre anonyme, font aussi état de témoignages alarmants. Des membres et anciens membres de l'IHU font, à visage découvert, mention de comportements méprisants et de menaces. Plus grave encore, dans ce domaine, certains témoignent de falsification de résultats d'expérience à la demande d'un chercheur, détaille le document consulté par France Info.

« Ce n'est pas l'avis de sept personnes qui prime sur celui des sept cent que compte le bâtiment », répond dans Marsactu Didier Raoult. « Il met la barre très haut, et ceux qui travaillent pour lui trouvent les moyens et l'énergie pour l'atteindre. On ne fait pas de grandes choses en proposant aux personnes de jouer à la marelle », justifie Christophe Rogier, son ancien collègue qui lui conserve toute son estime.

La visite des CHSCT met aussi au jour une affaire de harcèlement et d'agressions sexuelles au sein de l'IHU. Deux femmes ont porté plainte à l'été 2017 contre un chercheur de l’IHU. Celui-ci, qui attend son procès, est révoqué de la fonction publique au mois de novembre 2017. Dans cette affaire, les syndicats de l'IHU reprochent au directeur, informé dès 2015, de ne pas avoir saisi la justice, alors qu'il s'agit d'une obligation, selon l'article quarante du code pénal. « J'ignorais tout des obligations de l'article quarante jusqu'à une date récente », se défend à l'époque Didier Raoult, dans Marsactu.

Les remarques très sévères concernant le mode de management de laboratoire conduisent néanmoins l'INSERM et le CNRS à retirer leurs tutelles à l'IHU. « C'est un excellent scientifique, on ne peut pas lui enlever cela », reconnaît un directeur de recherche de l'INSERM consulté pour cette décision, « la direction d'une unité de recherche demande d'autres qualités que l'excellence scientifique et j'ai la conviction personnelle que Didier Raoult ne les a pas ».

Reste que Didier Raoult, en prenant le pari de l'hydroxychloroquine, a secoué la recherche et il a contribué, à sa façon, à muscler la lutte contre le coronavirus. Les premiers résultats de l'étude européenne, attendus ces prochaines semaines, permettront peut-être de trancher qui, du précurseur ou de l'apprenti sorcier, l'histoire retiendra.

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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 11:31

 

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/24/raphael-kempf-il-faut-denoncer-l-etat-d-urgence-sanitaire-pour-ce-qu-il-est-une-loi-scelerate_6034279_3232.html

https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-anselme/blog/250320/letat-durgence-sanitaire-une-loi-scelerate

 

Il faut dénoncer l’état d’urgence sanitaire pour ce qu’il est, une loi scélérate

Par Raphaël Kempf

Mardi 24 Mars 2020

L’idée de république évoque les libertés, la démocratie et l'état de droit. Mais elle a aussi une face plus sombre, celle d’une république aux abois qui fait passer des mesures d’exception liberticides, motivées par l’urgence d’une situation extraordinaire. Dénonçant, en 1898, les lois scélérates visant les anarchistes, Léon Blum craignait qu’elles ne violent les libertés élémentaires de tous. L’histoire lui a donné raison. Elles ont été normalisées et elles ont concerné bien d’autres personnes que les seuls anarchistes, qui devaient initialement en faire les frais.

La loi sur l’état d’urgence sanitaire, adoptée à marche forcée par une majorité aux ordres, nourrit les mêmes inquiétudes, présentée comme étant d’exception, elle a vocation à être durable. Faite uniquement contre la crise sanitaire, elle pourrait se normaliser. En donnant des pouvoirs démesurés à la police et à l’administration, en institutionnalisant une justice secrète et écrite, elle signe l’abandon de l'état de droit.

Par un trait d’humour involontaire, Édouard Philippe a présenté le nouvel état d’urgence sanitaire comme étant structuré sur le modèle de l’état d’urgence de droit commun. Il faisait ainsi référence à la loi du 3 avril 1955, adoptée dans le contexte de la guerre d’Algérie et qui donnait à l’autorité civile des pouvoirs disproportionnés de contrôle des personnes jugées dangereuses et des opposants politiques.

Utilisé contre les indépendantistes algériens, l’état d’urgence a vu son application se diversifier après les attentats de 2015, visant rapidement militants écologistes, musulmans et manifestants. En 2017, l’état d’urgence a été pour l’essentiel intégré au droit commun, pour une durée qui devait être de deux années, mais dont nous avons appris peu avant le confinement qu’elle pourrait être prolongée.

À travers cet oxymore de l’état d’exception de droit commun, le premier ministre fait donc l’aveu que ces mesures ont vocation à se normaliser et que les discours d’apaisement sur le caractère temporaire et exceptionnel de ces mesures ne sont qu’une rhétorique rapidement remise en cause par les faits.

Première série de mesures prévues par l’état d’urgence sanitaire, celles qui permettent d’organiser le contrôle de la population et de ses déplacements et qui sont limitées à la durée de l’état d’urgence, deux mois, en l’occurrence, sauf prorogation législative. Si la loi donne une base légale au confinement et à un éventuel couvre-feu, elle permet aussi des mesures individuelles passées inaperçues de mise en quarantaine des personnes susceptibles d’être malades et d’isolement des malades confirmés. Ces dernières mesures trouvent un écho lointain dans les règlements adoptés par les villes au dix septième siècle pour conjurer les épidémies de peste et dont Michel Foucault a donné des extraits dans Surveiller et Punir.

Nous voyons mal, en 2020, pourquoi il faudrait que l’administration puisse forcer un malade à rester chez lui, alors que l’avis du corps médical et le bon sens seraient largement suffisants. L’adoption sans aucun débat de ces mesures de contrainte individuelles, au-delà de la question de leur inutilité, révèle surtout la vision de ce gouvernement, qui ne pense pouvoir gérer la population que par la contrainte et la discipline au besoin pénalement sanctionnée.

En effet, la violation réitérée, pour la quatrième fois en moins de trente jours, des obligations de confinement, de quarantaine ou d’isolement, expose le délinquant présumé à une peine de six mois d’emprisonnement. Envoyer en prison des contrevenants aurait l’effet inverse des objectifs recherchés par le gouvernement. Cela expose le condamné à une contamination en détention et risque aussi de propager le virus dans ces espaces clos.

Mais ce texte permet aussi le placement en garde à vue et c’est là qu’il donne un pouvoir arbitraire et disproportionné aux forces de l’ordre. Le contrôle des attestations de circulation, en raison du flou du décret sur le confinement et de ses dérogations, permet d’ores et déjà aux policiers, sur le terrain, d’en faire une interprétation créative.

L’arme supplémentaire de la garde à vue, c’est-à-dire de la privation de liberté décidée par un officier de police judiciaire sous le contrôle d’un magistrat du parquet qui n’est pas indépendant, autorise ainsi tous les abus, sur le terrain, dans les quartiers, à l’endroit de contrevenants qui auraient été repérés par des policiers. Et ce, sans même que les trois précédentes infractions au confinement ne soient devenues définitives, c’est-à-dire incontestables après l’épuisement du délai de recours de quarante-cinq jours. Et il y a fort à penser que l’immense majorité de ces privations de liberté pour violation réitérée du confinement ne fassent l’objet d’aucun contrôle judiciaire mais soient exclusivement utilisées par la police comme un outil de gestion et de discipline des populations.

Deuxième série de mesures prévues par l’état d’urgence sanitaire, l’autorisation donnée au gouvernement de légiférer par ordonnances, c’est-à-dire dans la plus grande opacité, sans débat parlementaire public, dans des domaines d’importance comme le droit du travail, mais aussi le droit pénal et la procédure pénale. Il est capital de souligner que la loi ne prévoit pas la limitation dans le temps de ces mesures. C’est-à-dire que le gouvernement s’autorise, à la faveur de cette situation extraordinaire, à tester des mécanismes profondément dérogatoires au droit commun et attentatoires aux principes fondamentaux de notre état de droit.

Sur la question carcérale, un consensus émerge autour de l’idée qu’il faut désengorger les prisons, qui sont des lieux de propagation du virus. Pourtant, tout l’esprit de la loi nouvelle est au contraire de donner les moyens juridiques pour que les prisonniers restent enfermés. Il faut bien reconnaître que la loi prévoit d'assouplir les modalités d’exécution des fins de peine, mais sans donner de précision concrète. Elle prévoit surtout l’allongement des délais de la détention provisoire, qui concerne des prévenus ou des mis en examen présumés innocents, et la possibilité de renouveler celle-ci « au vu des seules réquisitions écrites du parquet et des observations écrites de la personne et de son avocat ».

D’un trait de plume, et sans aucun débat, le gouvernement revient ainsi sur une tradition républicaine, l’audience publique, orale et contradictoire. Ainsi, dans le secret de leur cabinet, les Juges des Libertés et de la Détention (JLD) pourront, à la seule vue des pièces du dossier, décider de garder en prison les mis en examen. Toute la philosophie de ce texte est donc de faciliter l’enfermement de personnes dont la loi dit pourtant qu’elles devraient par principe être en liberté. Le gouvernement fait ainsi le choix sanitaire et politique d’organiser la propagation du virus dans des prisons déjà surpeuplées.

Des pouvoirs démesurés accordés au premier ministre et à la police et une remise en cause de la philosophie pénale héritée de la révolution française, de tels bouleversements appelaient plus qu’un débat de quelques jours entre de rares députés convoqués par le gouvernement. L’inquiétude est grande que ces textes se pérennisent.

En effet, rien ne garantit que, dans une vision purement gestionnaire de la justice, le gouvernement ne souhaite conserver après la crise ces audiences écrites et à huis clos bien pratiques. Qui ne nous dit que ces innovations liées à la crise ne deviennent permanentes ? Et, au-delà de l’inscription probable de ces textes dans le droit commun, il y a plus grave encore, l’idée que le gouvernement et sa police puissent contrôler en permanence les comportements des citoyens. Si nous restons attachés à l’idée de l'état de droit, il faut pouvoir conjurer ces risques en dénonçant l’état d’urgence sanitaire pour ce qu’il est, une loi scélérate.

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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 11:03

 

 

https://it.reuters.com/article/topNews/idITKBN21E2ON

 

Coronavirus, neuf cent dix neuf morts en une journée, la plus forte augmentation depuis le début de l'épidémie (Reuters)

L'Italie a enregistré neuf cent dix neuf victimes supplémentaires de coronavirus en vingt quatre heures, ce qui porte le total à neuf mille cent trente quatre morts et enregistre la plus forte augmentation quotidienne depuis le début de l'épidémie.

C'est ce que nous apprend le bulletin lu lors de la conférence de presse quotidienne de la protection civile. Auparavant, il y avait un maximum de sept cent quatre vingt treize nouveaux décès, Samedi 21 Mars 2020.

Cependant, il convient de noter que les chiffres du Vendredi 27 Mars 2020 comprennent cinquante personnes mortes Jeudi 26 Mars 2020 dans le Piémont mais qui n'ont pas été comptées Jeudi 26 Mars 2020, en raison d'un retard dans l'arrivée des chiffres.

Les cas ont augmenté de quatre vingt mille cinq cent trente neuf cas à quatre vingt six mille quatre cent quatre vingt dix huit cas, soit une augmentation de sept pour cent. L'Italie est désormais plus infectée que la Chine, où le virus est apparu pour la première fois au mois de décembre 2019.

Dans la région la plus touchée, la Lombardie, il y a cinq mille quatre cent deux morts et trente sept mille deux cent quatre vingt dix huit cas.

Il y a trois mille sept cent trente deux patients admis en soins intensifs dans toute l'Italie, Vendredi 27 Mars 2020, une légère augmentation par rapport à trois mille six cent douze patients, Jeudi 26 Mars 2020. Ils sont mille deux cent quatre vingt douze dans la seule Lombardie.

Le nombre de personnes guéries a également augmenté. Ils sont dix mille neuf cent cinquante, Vendredi 27 Mars 2020, contre dix mille trois cent soixante et un, Jeudi 26 Mars 2020.

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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 11:56

 

 

https://www.laprovence.com/article/edition-arles/5944396/le-docteur-giral-denonce-le-scandale-de-la-chloroquine.html

 

 

Le docteur Bernard Giral dénonce le scandale de la chloroquine

 

Le président de la Communauté Territoriale Professionnelle de Santé (CTPS) du Pays d'Arles publie une lettre ouverte aux décideurs

 

Il n'a pas pour habitude de mâcher ses mots et, Mercredi 25 Mars 2020, il en a fait toute la démonstration. Dans une lettre ouverte adressée à la Provence, le docteur Bernard Giral, médecin généraliste à Fontvieille et président de la CTPS du Pays d'Arles a exprimé la révolte des professionnels de santé contre les décideurs et de ce qu'il n'hésite pas à nommer le scandale de la chloroquine.

 

Ce médicament prôné par le professeur marseillais Didier Raoult pour combattre le coronavirus mais dont les autorités refusent toujours la prescription aux patients, « alors que cela ne coûte rien et que cela pourrait freiner l'aggravation de l'état des patients. On nous parle d'étude clinique de grande ampleur pour tester la chloroquine. Sauf qu'ils l'administrent à des personnes qui sont déjà dans un état très critique, forcément les conclusions de cette étude diront que la chloroquine ne marche pas contre le coronavirus », dit le docteur Bernard Giral, « comment expliquer que des élus des hautes assemblées, comme Christian Estrosi, Valérie Boyer ou bien encore Martine Vassal, se prévalent d'en avoir bénéficié et que leurs électeurs n'y ont pas droit ? Comment expliquer que Christian Estrosi a fait entrer de la chloroquine au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nice ? Il y a donc deux poids deux mesures ».

 

Alors que le pic de l'épidémie n'est toujours pas atteint, que cinq médecins sont déjà morts et que Martin Hirsh a lancé un appel pour dire que bientôt il n'y aurait plus assez de lits ni assez de soignants en Ile-de-France, le docteur Giral apporte tout son soutien au professeur Didier Raoult et il espère « un soulèvement des professionnels de santé. Déjà, ici et là, la colère de médecins gronde, à Mulhouse notamment ». Pas uniquement pour le traitement à la chloroquine mais aussi pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, à l'image de Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président de la Fédération des Médecins de France (FMF). « Il y a un manque total de logique et de cohérence dans les décisions prises par les pouvoirs publics », dit le docteur Bernard Giral, « pourquoi un tel barrage contre la chloroquine ».

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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 11:38

 

 

https://melenchon.fr/2020/03/26/billet-denquete-echange-avec-le-professeur-didier-raoult/

 

 

Échange avec le professeur Didier Raoult

 

Par Jean Luc Mélenchon

 

Jeudi 26 Mars 2020

 

Confiné comme tout le monde, j’ai décidé de faire la tournée des personnes que je repère de loin comme capables d’éclairer ma lanterne à propos de la planification de la mobilisation sanitaire. Le hasard du calendrier m’a fait commencer par un contact avec le professeur Didier Raoult, avant un autre prévu avec des syndicalistes d’Air Liquide. Mon souci est toujours le même. Si nous devions nous en occuper demain matin, comment s’y prendrait-on ?

 

Cette façon de travailler m’occupe depuis déjà quelques années. Elle est stimulante intellectuellement et politiquement. J’ai aussi constaté qu’elle me permettait d’entrer en contact avec des personnages que je n’aurais jamais approchés autrement et qui m’ont donné, des fois, quelques leçons de vie non négligeables. C’est comme cela que j’ai connu par exemple Jean-Marie Brohm, le savant nucléaire réputé excentrique à qui je dois non seulement des connaissances entièrement renouvelées mais aussi quelques expériences de partage humain que je garde dans un écrin spécial de ma mémoire. Comment aurais-je rencontré un savant nucléaire sans le souci politique de comprendre à fond ce dont je me préoccupais ?

 

Au cas présent, je peux dire que le tableau fait de ce professeur Didier Raoult, présenté comme un sauvage malpoli et provocateur m’a évidemment tapé dans le nez. En effet je connais trop bien l’odeur de la peinture dont dispose la bonne société, ses médias et ses plumes à gage. Moi-même ne suis-je pas un animal agressif, demi-dément qui se croit sacré et qui se prend pour la république ? On me permettra de ne pas adhérer à ma caricature. Ici encore, c’est trop pour être honnête.

 

Didier Raoult est trop mal aimé par les belles personnes pour ne pas éveiller l’intérêt. Surtout quand cela part des amis d'Agnès Buzyn. Elle, c’est cette femme qui savait et qui a menti. Elle, c’est la morgue de classe qui l’a conduite à mépriser Caroline Fiat en dépit de son super rapport sur les Etablissements d'Hébergement des Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), juste parce qu’elle vient du rang du personnel hospitalier. « Je comprends que vous ne compreniez pas », avait-elle péroré. Bien sûr, j’ignore les raisons pour lesquelles ces personnes détestent Didier Raoult et pourquoi ils se sentent obligé de le couvrir de sarcasmes et de suspicions. Pourquoi ne se contentent-ils pas de le réfuter sur le plan de la science ? Donc, sachant que sa caricature n’est qu’une projection de la haine de ses détracteurs, je me suis approché avec gourmandise. Et je n’ai pas été déçu. Un contact téléphonique, ce n’est pas grand-chose mais c’est aussi des fois assez pour se faire une idée sur une personne.

 

Jeudi 26 Mars à 10 heures 30, il n'y a aucune difficulté pour le joindre à l’heure dite. Mon intention était de le consulter sur sa vision des moyens pour surmonter la crise actuelle de l’épidémie de coronavirus. Je l’ai interrogé sur une série limitée de questions préparées avec mes collègues députés du Mouvement de la France Insoumise (MFI). Mon souci est de ne pas entrer, malgré l’envie que j’en ai, dans le domaine qui n’est pas de ma compétence, c’est-à-dire l’évaluation scientifique du procédé de soins qu’il applique. Je me suis contenté de demander quelle garantie on pouvait avoir de non-dangerosité.

 

Les composants du remède qu’il met en œuvre ont déjà été prescrits depuis des décennies. La chloroquine a déjà été prescrite à un milliard de personnes et l’antibiotique qu’il y joint pour son traitement a été également appliqué à plus d’un milliard d’êtres humains dans le monde. Ces prescriptions ne provoquent pas plus de difficultés qu’avec n’importe quel autre médicament autorisé. Pourquoi la chloroquine qui était en vente libre a-t-elle été classée soudainement comme substance vénéneuse au mois de janvier 2020 ? Didier Raoult me dit qu’il n’en sait rien. Il maintient cette réponse même quand j’insiste. D’ailleurs, tout au long de l’entretien que j’ai eu avec lui, je ne l’ai entendu accuser ou dénigrer personne. Cela m’a paru assez inhabituel pour que je vous le signale compte tenu du contexte si tendu à son sujet.

 

La mise à disposition de tests n’est pas une difficulté scientifique. Nous savons comment faire et nous savons le faire. C’est seulement une question d’organisation pour rassembler les composants de ces tests en très grand nombre. C’est donc exclusivement une question de logistique et de coordination des moyens. Lui-même opère deux mille tests par jour. Il fait remarquer que d’autres pays sont parvenus à de très importantes cadences dans ce domaine. Je sais que nous plafonnons à trente mille par jour, douze mille en Allemagne et la cadence augmente sans cesse. Comment ferions-nous à propos pour coordonner une production de masse déjà acquise et des livraisons tous azimut ? En France, il existe des compétences importantes en matière de logistique. En ce qui concerne les moyens de l'état c’est la Direction Générale de la Défense Nationale (DGDN), qui serait la mieux préparée et entraînée compte tenu des opérations complexes qu’elle a l’habitude de gérer.

 

Le confinement est la reprise de la méthode de la quarantaine, les expériences du passé, du moyen âge à nos jours, en ont montré les limites. Nous comprenons facilement qu’enfermer ensemble des personnes dont une seule est contaminée conduit directement à multiplier la contamination par le nombre de personnes confinées ensemble. Laisser une personne contaminée aller et venir partout n’irait pas mieux. La stratégie du test et du confinement des seuls malades est donc structurellement plus efficace à condition de disposer de la capacité de dépistage et d’hébergement des personnes contaminées.

 

Mercredi 25 Mars 2020, un copain logisticien me l'a dit, « nous avons de quoi, à condition de réquisitionner des capacités hôtelières. Comme elles sont peu utilisées en ce moment, ce n’est pas le plus compliqué. Mais maintenant c’est beaucoup plus compliqué du fait de l’extension de la contamination ». En tous cas l’équation est à reprendre pour organiser la sortie de confinement.

 

Il n'est pas facile pour un responsable politique de trancher entre des avis d’experts scientifiques pas d’accord entre eux. Comment comprendre les divergences d’appréciation dans le monde médical ? Je comprends à sa réponse qu’elles résultent de débats normaux liés aux méthodes de la science elle-même. Le problème n’est pas là. Le problème, c’est la définition de la stratégie de combat que nous déployons contre l’épidémie. La façon de réagir n’est pas la même selon les spécialités médicales. Il y a une réaction particulière quand on est un épidémiologiste habitué à gérer des situations d’urgence et de contamination foudroyante. Il en va autrement quand nous sommes habitués à des études inscrites dans le temps long, avec des échantillons de populations connues et stables comme l’est par exemple la population contaminée par le SIDA. Il est donc vain de voir des complots là où il s’agit simplement d’habitude de pratiques professionnelles différentes qui formatent une manière d’agir. Donc ce n’est pas une raison pour en faire une guerre de religion me suis-je dit.

 

Le professeur m’autorise à parler de notre contact. Il va de soi que ces quelques lignes sont sous ma seule responsabilité. Elles correspondent à ce que j’ai noté et qui me paraissait important en réponse aux questions que j’avais sélectionnées. Je ne lui ai pas proposé de me relire, pensant qu’il avait sans doute plus urgent et mieux à faire que cela. J’ai été frappé par le calme, la courtoisie et le ton souriant de mon interlocuteur.

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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 11:16

 

 

https://fr.reuters.com/article/World/idFRKBN21D39B

 

 

Coronavirus, plus de sept cent douze morts supplémentaires en Italie, huit mille deux cent quinze morts au total (Reuters)

 

Le nombre de morts imputés à l’épidémie de coronavirus s’élevait Jeudi 26 Mars 2020 en Italie à huit mille deux cent quinze morts au total, soit sept cent douze morts de plus que le Mercredi 25 Mars 2020, a annoncé l’agence de la protection civile.

 

Mercredi 25 Mars 2020, le bilan des autorités italiennes faisait état de six cent quatre vingt trois morts en vingt quatre heures et les chiffres communiqués Jeudi 26 Mars 2020 laissent craindre que la relative accalmie enregistrée en début de semaine ne soit déjà plus d’actualité.

 

La région de Lombardie, la plus éprouvée par l’épidémie, a enregistré trois cent quatre vingt sept morts supplémentaires entre Mercredi 25 Mars et Jeudi 26 Mars 2020 pour atteindre un total de quatre mille huit cent soixante et un morts.

 

Le nombre de personnes contaminées par le coronavirus apparu au mois de décembre 2019 en Chine dépasse désormais quatre vingt mille personnes dans la péninsule.

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