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11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 18:18

 

 

https://www.toulouse7.com/2019/12/11/rami-lyceen-toulousain-en-garde-a-vue-recoit-le-soutien-de-la-fcpe/

 

Rami lycéen toulousain en garde à vue reçoit le soutien de la Fédération des Conseils des Parents d'Elèves (FCPE)

Lors de la manifestation du Mardi 10 Décembre 2019 contre la réforme des retraites, Rami, jeune lycéen du lycée Stéphane Hessel et animateur du mouvement lycéen à Toulouse, a été interpellé et placé en garde en vue au commissariat central de Toulouse. Celle-ci a été prolongée dans la matinée du Mercredi 11 Décembre 2019.

La FCPE du département de la Haute Garonne, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et de nombreux représentants de la gauche toulousaine via Facebook dénoncent l’incarcération de ce jeune mineur de dix sept ans. Militant de l’Union des Étudiants de Toulouse (UET), connu pour son engagement dans les luttes pour le climat comme dans celles pour les droits de la jeunesse à étudier dignement, Rami n’exerçait alors que son droit d’expression et de manifester.

La FCPE du département de la Haute Garonne s’associe aux différentes organisations pour exiger la libération immédiate et sans poursuites de Rami. La place de ce lycéen est au lycée et non en garde à vue. La FCPE de la Haute Garonne appelle à rejoindre le rassemblement du Mercredi 11 Décembre 2019 devant le commissariat central de Toulouse, métro Canal du Midi.

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11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 18:05

 

 

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-gilet-jaune-emblematique-de-nimes-a-nouveau-en-garde-a-vue-1576009877

 

Un Gilet Jaune emblématique de Nîmes de nouveau en garde à vue

Roland Veuillet, l'un des leaders emblématiques des Gilets Jaunes du Gard, a été à nouveau placé en garde à vue à Nîmes. Il a été arrêté par la police Mardi 10 Décembre 2019 en fin d'après-midi, alors qu'une assemblée générale des Gilets Jaunes était organisée sur l'esplanade. C'était juste après la manifestation contre le projet de réforme des retraites, qui a recueilli plus de huit mille personnes Mardi 10 Décembre 2019 à Nîmes selon la Confédération Générale du Travail (CGT).

Un comité de soutien, réunissant une vingtaine de personnes, est rassemblé Mardi 10 Décembre 2019 dans la soirée devant le commissariat de Nîmes.

Roland Veuillet, militant du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), avait déjà été placé en garde à vue puis relâché au début du mois de décembre 2019.

À ce moment, il lui avait été reproché des intimidations contre un policier. Au mois de novembre 2019, il avait été condamné à une lourde amende pour manifestations illégales.

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11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 17:46

 

 

GREVE DE MASSE CONTRE POLITIQUE DES APPAREILS

Par Pierre Salvaing

Mercredi 11 Décembre 2019

Je pense que le point de départ de l'analyse de l'actuelle situation sociale et politique française, et donc ce qui commanderait l'action, devrait être le suivant.

Les masses en sont en France à un point de colère et d'insatisfaction tel qu'il ne faut pas grand-chose pour les mettre en mouvement. C'est ce qu'elles tentent de faire. La question de la grève générale est, encore pour l'heure, dans l'air, non comme mot d'ordre, qui n'est et n'a jamais été opérant, mais comme possibilité de réalité.

Le mouvement des Gilets Jaunes de l'an dernier constituait une sorte d'avant-garde, certes confuse et disparate, mais dont une des qualités principales est d'avoir échappé à l'emprise des appareils en les contournant, tout en précisant assez rapidement sa volonté très majoritaire d'affronter le gouvernement bourgeois.

Les appareils syndicaux le savent très bien. Ils disposent d'instruments de mesure de l'état d'esprit des masses incomparablement plus précis que les miens. Ils en tiennent compte rigoureusement dans leurs manoeuvres.

Depuis des années et des années, et surtout depuis la quasi-disparition des partis d'origine ouvrière, le Parti Communiste Français (PCF) et le Parti Socialiste, les appareils syndicaux sont en charge, pour le compte de la bourgeoisie, d'une tâche difficile, mais dont ils s'acquittent jusqu'ici avec quelque succès. Ils sont à mon avis incontestablement le plus ferme et indispensable soutien à la bourgeoisie et à son gouvernement. Sans eux et sans leur appui constant, la bourgeoisie ne parviendrait pas à gouverner correctement suivant les plans d'attaque qui sont les siens. Elle aurait à faire face à une crise bien plus grave que les difficultés qu’elle connaît déjà. Elle aurait déjà reculé afin d’espérer ne pas tout perdre.

Les appareils, celui de la Confédération Générale du Travail (CGT) en tête, ont différé et retardé autant qu'ils ont pu l'expression concentrée de cette colère politique des masses. Le choix de la date du Jeudi 5 Décembre 2019, près de deux mois après la grève pratiquement totale de la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP), est leur réponse. Mais c'est une réponse qui contient malgré tout le danger d'explosion incontrôlée.  La récente grève victorieuse du technicentre de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) de Châtillon, qui s’était menée contre leur accord, leur a servi d’avertissement.

C'est pourquoi ce sur quoi devrait à mon avis porter l'attention des militants désireux de participer à ce combat et d'agir utilement en son sein, ce sont les différentes formes d'expression et d'action par lesquelles les masses, ou des fractions d'entre elles, cherchent à échapper à l'emprise des appareils et à contrôler leur propre mouvement, qu'elles appartiennent ou non au mouvement ouvrier officiel et estampillé. La spontanéité est plus que jamais un élément déterminant pour modifier la situation.

De ce point de vue, il faut bien constater que, globalement, jusqu'ici, les appareils, la CGT en tête, sont parvenus à contenir le mouvement dans des limites compatibles avec l'offensive gouvernementale. La grève du Jeudi 5 Décembre 2019 n'a pas été une grève générale, encore moins le déclenchement de celle-ci, et c'est la tactique pourrie des temps forts, créés pour générer des temps faibles, qui prévaut. A coups redoublés de temps forts, les appareils frappent contre les salariés qui veulent en découdre et gagner et qui veulent que disparaisse la réforme des retraites.

C'est, entre autres, la même tactique globale que celle qui leur avait permis de briser au printemps 2018 le mouvement des cheminots et de faire gagner Emmanuel Macron. Et c'est aujourd'hui ce qui semble prévaloir. Ce qui ne veut pas dire que la tendance ne peut pas encore s'inverser.

Une large et compréhensible incompréhension de cette situation et de ce rapport de forces conduit la plupart des petits groupes militants se réclamant plus ou moins du marxisme et de la révolution prolétarienne à river leurs yeux et leur analyse sur la grande vague en laquelle ils placent tous leurs fantasmes. Alors que ce qui me parait nécessaire serait d'aider où c'est possible les travailleurs, les prolétaires et la jeunesse, à discerner ce qui leur est utile pour combattre la politique destructrice des appareils.

Du fait de cette grave amblyopie, ces petits groupes dont la plupart surnageant du naufrage de ce qui cherchait à être, à construire ou reconstruire, la quatrième internationale, ont tendance à fondre dans leurs analyses enthousiastes les appareils dans les masses. Cette ténébreuse et profonde unité ne peut qu'amener confusion et impossibilité de combattre dans la clarté. Or c’est précisément l'élément qui manque le plus à l'immense masse de travailleurs et de prolétaires qui cherchent à gagner contre ce gouvernement et même à le faire tomber.

Je suis d'accord avec le fait que les mots d'ordre d'aucune négociation et de retrait pur et simple de la réforme des retraites peuvent prendre force et faire levier auprès d'un grand nombre.

Il y a certainement beaucoup à dire et à redire dans ces réflexions trop générales, rien ne vaut l'élaboration et la confrontation collectives et fraternelles.

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10 décembre 2019 2 10 /12 /décembre /2019 19:22

 

 

https://blogs.attac.org/groupe-discriminations-democratie/repression/article/observer-les-pratiques-policieres-un-contre-pouvoir-citoyen

 

Observer les pratiques policières, un contre-pouvoir citoyen

Par Evelyne Perrin, de la commission démocratie de l'Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne (ATTAC) et du Front Social de Paris

Débat organisé Mardi 17 Novembre 2019 au Lieu-Dit à Paris par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et par le Syndicat des Avocats de France (SAF) avec Arié Alimi, avocat, et des membres de l’Observatoire Parisien des Libertés Publiques (OPLP).

A l’image de ce qui s’est fait à Toulouse, à Montpellier ou à Bordeaux, la LDH en partenariat avec le SAF a créé un OPLP se donnant pour mission de rendre compte des stratégies actuelles de maintien de l’ordre par une présence concrète sur le terrain des manifestations.

Comment créer un contre-pouvoir citoyen et réprimer la répression, par Arié Alimi, membre du bureau national de la LDH

Alors que la liberté de réunion pacifique et le droit de manifester sont des libertés fondamentales et des droits constitutionnels essentiels en démocratie, les autorités publiques se livrent à des atteintes très graves et réitérées contre ces droits, comme l’ont montré entre autres exemples le traitement par ces autorités de la manifestation pour le climat du 21 septembre 2019 et celui de l’anniversaire du mouvement des gilets jaunes du 16 novembre 2019.

La manifestation déclarée qui devait partir Samedi 16 Novembre 2019 à 14 heures de la Place d’Italie s’est vue nassée par les forces de l’ordre et déclarée interdite par le préfet Didier Lallement avant de pouvoir démarrer, les personnes présentes ont subi un gazage démesuré et une répression sanglante avec des tirs de Lanceurs de Balles de Défense (LBD) et de Grenades Lacrymogènes Instantanées (GLI) sans pouvoir quitter la place.

La loi contre les casseurs permet d’interpeller préventivement et le fait de dissimuler partiellement son visage ou de se protéger des gaz lacrymogènes très toxiques est assimilé à l’intention de commettre des violences. Or les LBD et les GLI sont reconnues comme matériel de guerre. Le simple citoyen devient un ennemi intérieur.

Nous assistons à la conjugaison de trois types de répression, une répression policière, judiciaire et administrative, ainsi qu’à une guerre médiatique.

Jusqu’ici le droit d’expression passait soit par l’écriture, soit par la manifestation, soit par le journalisme. Les journalistes qui viennent encore sur le terrain ont vu plusieurs d’entre eux se faire interpeller ou blesser.

Il faut pourtant observer et montrer à voir ce qui se passe, non seulement les violences mais les pratiques policières, les analyser et en établir et publier des rapports. C’est le rôle des observatoires.

La seconde manière de donner à voir, c’est de poursuivre en justice. Nous ne devons pas penser que nous sommes minoritaires et pris dans une relation verticale. Il nous faut utiliser le pouvoir judiciaire même s’il est inféodé au pouvoir que nous avons mis en place et malgré l’impunité dont bénéficient systématiquement les auteurs publics de ces violences. Ce n’est pas le résultat qui compte, mais le fait de donner à voir. Nous devons multiplier les plaintes. Les médias sont aguichés quand nous portons plainte.

Certes il est très difficile de déposer plainte contre les ministres ou le chef de l'état, parce qu’ils sont protégés. Les ministres ne peuvent être jugés que par la Cour de Justice de la République (CJR), qui refuse de faire l’enquête le plus souvent, mais nous pouvons déposer plainte contre les préfets et les procureurs de la république et cela peut avoir des effets directs, par exemple le procureur de Nice a été muté après les violences contre Geneviève Legay et il nous est arrivé de faire condamner des préfets. Et même si nous n'y parvenons pas, cela laisse des traces, exploitables ultérieurement.

L'OPLP a pour objectifs de documenter les pratiques policières par l’observation sur le terrain, de relever l’utilisation abusive des procédures, notamment judiciaires, de recueillir des témoignages et d’informer de leurs droits les personnes concernées par ces pratiques.

Des observateurs sont présents là où s’exercent ces pratiques, par groupes de trois, avec une chasuble blanche, un casque et un masque de chantier. Ils ne manifestent pas, ils prennent des notes, ils filment en vidéos et ils recueillent des témoignages. Chaque observation donne lieu à un rapport rendu public afin de sensibiliser les citoyens, les acteurs de la justice et les pouvoirs publics, d’alimenter le débat d’intérêt général sur les libertés et d’apporter une réponse collective à ces dérives. Il existe des observatoires à Bordeaux, à Toulouse, à Montpellier, à Nantes, à Lille, à Nice, à Quimper et en Seine Saint-Denis. C’est un contre-pouvoir citoyen.

Mais nous avons besoin d’être plus nombreux, rejoignez-nous, et aussi d’être soutenus, par des dons, pour couvrir nos besoins, par exemple pour acheter du matériel.

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10 décembre 2019 2 10 /12 /décembre /2019 19:00

 

 

https://www.amnesty.fr/petitions/mettez-fin-au-harcelement-de-camille-halut-et-des-observateurs

 

Camille Halut est observatrice de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH). Elle a rejoint la LDH il y a un an et demi, choquée d’avoir vu une manifestation se faire gazer avant même d’avoir commencé.

En documentant les pratiques des Forces De l'Ordre (FDO), elle veut alerter sur certaines dérives et encourager le respect du droit. Mais comme de nombreux observateurs de manifestations, dans le cadre de sa mission, Camille Halut fait l’objet de pressions, d'intimidations et de violences de la part de la police.

Depuis le mois d'avril 2019, elle a déjà passé cinquante six heures en garde à vue. Jeudi 12 Décembre 2019, elle sera jugée pour rébellion et dissimulation de visage, alors qu’elle avait simplement refusé de donner son appareil photo aux forces de l’ordre qui encadraient la marche pour le climat à Montpellier. Chacun de ces délits est passible d’un an d’emprisonnement et de quinze mille euros d’amende. Ce n’est pas la première fois que Camille Halut est poursuivie. Le premier octobre 2019, les juges l’ont relaxée, questionnant l’intégralité de la procédure, puisque la police aurait cherché une infraction a posteriori. Cela indiquerait qu’il s’agissait avant tout d’entraver sa mission d’observatrice.

Les personnes qui observent les pratiques policières dans les manifestations sont de plus en plus soumises à des intimidations, des brutalités et des insultes de la part des policiers, alors que le droit international exige qu’ils puissent opérer librement et reconnaît que leur mission est essentielle à la prévention et à la documentation des violences policières. Les Observateurs des Pratiques Policières (OPP) sont des défenseurs des droits humains et ils devraient être protégés comme tels. Ils devraient pouvoir évoluer dans un environnement favorable pour mener à bien leurs missions.

Ces poursuites et toutes les formes de pression contre les OPP doivent cesser et Camille Halut doit être relaxée.

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10 décembre 2019 2 10 /12 /décembre /2019 18:45

 

 

https://cahiersdumouvementouvrier.org/au-fil-des-semaines/henryk-erlich/

https://alencontre.org/debats/debat-le-sionisme-est-il-un-mouvement-liberateur-democratique-par-henryk-erlich.html

 

Le sionisme est-il un mouvement libérateur démocratique

La réponse du bundiste Henryk Erlich à Simon Doubnov en 1938

Par Jean Jacques Marie

En 1938, une délégation sioniste, composée de David Ben Gourion, Vladimir Jabotinski et Itzak Grynbaum, se rend en Pologne, alors dirigée par un gouvernement ultra-nationaliste, profondément réactionnaire et antisémite. Leur objectif est de convaincre le maximum des juifs polonais de quitter la Pologne et d’en discuter entre autres avec les autorités polonaises elles-mêmes et les cercles réactionnaires désireux de bouter le maximum de juifs hors de Pologne. Cette visite qui reçoit l’approbation du grand historien Simon Doubnov, auteur d’une monumentale histoire moderne du peuple juif, suscite une réponse vigoureuse du dirigeant du Bund Henryk Erlich, membre de la direction de l’Internationale socialiste, par ailleurs gendre de Simon Doubnov dont il avait épousé la fille Sofia Doubnova. Nous traduisons ici le long extrait publié dans le livre d’Emanuel Nowogrodzki, The Jewish Labor Bund in Poland.

Pour en saisir la portée il faut se rappeler que le gouvernement polonais de l’époque tente à toutes forces de bouter le maximum de juifs hors de Pologne. Le 15 février 1938, le député Huten-Czapski propose la création d’un sous-secrétariat d’état pour l’émigration des juifs. L’historien Pawel Korzec note que « le sociologue et juriste éminent Léon Petrazycki, dans une séance du sénat polonais, après avoir assuré qu’il n’était animé par aucun sentiment contre les juifs, estime néanmoins que le sort des juifs en Pologne est joué. Il prévoit que leur situation empirera de mois en mois et d’année en année et qu’ils devront se résoudre à l’émigration. Il reproche encore aux juifs de ne pas comprendre la situation et de tenter envers et contre tout de résister à une nécessité historique ».

Dans la foulée, le 20 septembre 1938, alors qu'Adolf Hitler prépare le dépeçage de la Tchécoslovaquie, auquel le gouvernement polonais participera, modestement mais fermement, en occupant la région de Teschen, l’ambassadeur polonais en Allemagne Josep Lipski rend visite à Adolf Hitler qui le reçoit aimablement et lui déclare qu’il comprend tout à fait l’aspiration de la Pologne à acquérir des colonies pour y envoyer ses sujets juifs. Ironie cruelle de l’histoire, quelques semaines plus tard, les nazis raflent quinze mille juifs polonais installés en Allemagne et les expédient en Pologne.

Cette véritable chasse aux juifs débouche sur un projet de loi sur l’émigration forcée destiné à être soumis au parlement polonais dont Pawel Korzec donne le résumé suivant, «  aux termes de ce projet, le conseil des ministres établirait chaque année une liste de cinquante à cent mille juifs qui seraient contraints de quitter le pays dans l’année. La sélection serait faite au niveau régional par une commission spéciale d’émigration composé de représentants de l’administration, de la communauté juive et de la population non juive. Le financement de toute cette procédure serait à la charge des juifs de Pologne et de l’étranger ».

C’est dans ce climat que se déroule la visite des trois dirigeants sionistes cités ci-dessus pour obtenir des cercles polonais dirigeants l’envoi de juifs polonais en émigration.

Henryk Erlich et les autres dirigeants du Bund, dont Victor Alter, se battent, eux, pour que les juifs polonais aient les mêmes droits que les autres polonais, combat qu’il mènent en même temps que la défense des travailleurs juifs doublement opprimés en tant que travailleurs et en temps que juifs.

Certains jugent ce combat perdu d’avance et objectent que si les juifs polonais avaient répondu à l’appel des sionistes et du gouvernement polonais à quitter la Pologne, ils auraient échappé au massacre organisé ensuite par les nazis, présenté comme inéluctable. C’est oublier un fait incontournable. L'invasion de la Pologne par Adolf Hitler est le premier acte de la marche nazie vers l'est, c’est-à-dire vers l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), pour détruire le bolchevisme, ou plus exactement ce que les propagandistes nazis, après les leaders des russes blancs, appelaient le judéo-bolchevisme.

Or cette marche vers l'est a été systématiquement encouragée au cours des années 1930 par la bourgeoisie anglaise, dignement représentée en particulier par Neville Chamberlain et par le comte d'Halifax, et sa vassale la bourgeoisie française. Ces deux bourgeoisies voulaient à toute force garder leur précieux empire colonial, menacé à leurs yeux par le bolchevisme, malgré la dégénérescence bureaucratique stalinienne, toujours incarné par l’URSS, dont elles souhaitaient la destruction. Ces deux bourgeoisies voulaient donc à toute force pousser Adolf Hitler vers l'est . Elles y voyaient un double avantage, détourner les nazis de leur propre empire à elles et leur confier la tâche de détruire le foyer mondial du bolchevisme, seul courant politique à l’origine, avant la dégénérescence stalinienne trop souvent ignorée, historiquement favorable à l’émancipation des peuples colonisés que la social-démocratie voulait maintenir sous le giron de sa bourgeoisie nationale.

Tel est le sens du traité de Munich du 30 septembre 1938. Mais pour attaquer l’URSS, il fallait pour des raisons géographiques évidentes passer sur le cadavre de la Tchécoslovaquie et de la Pologne. Les gouvernements français et anglais se gardent bien de gêner Adolf Hitler dans cette double entreprise. Ainsi ils cautionnent le dépeçage puis, plus discrètement, l’invasion de la Tchécoslovaquie et, s’ils déclarent la guerre à l’Allemagne au lendemain de l’invasion, au début du mois de septembre 1939, ils se gardent bien d’entreprendre la moindre opération militaire qui pourrait gêner le leader nazi. C’est ce que l’on appela alors la drôle de guerre qui permit à Adolf Hitler de concentrer toutes ses forces contre la Pologne, balayée en trois semaines, premier acte d’une entreprise dont le second acte devait être l’attaque de l’URSS différée par le pacte entre Adolf Hitler et Joseph Staline, dont Adolf Hitler avait besoin pour attaquer la Pologne. La drôle de guerre anglo-française est ainsi le prologue du massacre des quelques trois millions de juifs polonais.

Fait beaucoup plus décisif encore, la solution finale est le produit direct de la guerre, souhaitée par les bourgeoisies mondiales, contre l’URSS, considérée par Adolf Hitler comme le centre mondial du judéo-bolchevisme. Jusqu’à la fin 1941 en effet, la politique juive des nazis, très proche de celle du gouvernement polonais en 1938 et en 1939 visait à chasser les juifs ailleurs. Ils envisagent alors l’envoi massif des juifs allemands à Madagascar. Joseph Goebbels l’évoque au mois de juillet 1940, « plus tard nous avons l’intention d’expédier les juifs à Madagascar ». Soulignant un peu plus tard la volonté des nazis de faire de la Pologne « un grand réservoir de travail à notre profit », Joseph Goebbels ajoute que « plus tard nous repousserons les juifs encore une fois hors de ce territoire ». Encore le 18 décembre 1941, juste à la veille du déclenchement de la solution finale, dont il n’est pas encore informé, il note dans ses carnets que « les juifs doivent avant tout quitter le territoire du Reich. Tous les juifs doivent être transférés à l'est ».

Au lendemain de l’invasion de la Pologne par la Wehrmacht, Henryk Erlich et son camarade Victor Alter se réfugient en URSS. Le NKVD les arrête, les incarcère à la Loubianka et les accuse d’avoir été envoyés par les services secrets polonais pour organiser des attentats. Au mois de juillet 1941, peu après l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht, il les condamne à mort mais ne les exécute pas. Lavrenti Beria tente alors, sur demande de Joseph Staline, de mettre en place un comité mondial antifasciste destiné à mobiliser les juifs du monde entier contre l’envahisseur. Sur ordre de Joseph Staline il fait libérer les deux bundistes et les invite à collaborer à la mise en place du projet de comité antifasciste juif. Les deux bundistes rédigent une déclaration de principe expliquant que le danger que le nazisme fait peser sur l’humanité menace les juifs plus encore que les autres peuples. Ils proposent de former en URSS un comité juif contre les nazis, composé de sept représentants des populations juives de pays sous la domination nazie et d’un représentant des populations juives de l’URSS, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Leur comité devrait coopérer avec les gouvernements et les ambassades des pays ayant une nombreuse population juive pour combattre l’hitlérisme et tisser « un lien permanent avec la population juive des pays réduits en esclavage par l’hitlérisme ».

Joseph Staline a dû juger exorbitante cette proposition d’une internationale juive antifasciste dirigée par deux dirigeants juifs polonais de l’Internationale Socialiste, installée à Moscou mais échappant au contrôle du Kremlin. Le 4 décembre 1941, il fait emprisonner puis condamner à mort Victor Alter et Henryk Erlich, mais se demande sans doute si les deux hommes ne pourraient pas être encore utiles, car il diffère l’exécution de la décision. Henryk Erlich se pend dans sa cellule le 12 mai 1942 et Victor Alter sera fusillé le 17 février 1943. La propagande stalinienne répondra à l’émotion suscitée aux Etats-Unis et ailleurs par leur disparition en les accusant de défaitisme face aux nazis.

Quant à Simon Doubnov, il avait quitté l’URSS en 1922, émigré en Lituanie puis en Allemagne, avant de se réfugier en 1937 à Riga où les soviétiques le laissent en paix quand ils envahissent la Lettonie mais où les nazis l’assassinent dès leur arrivée au mois de juillet 1941.

Le texte ci dessous d'Henryk Erlich revêt une actualité supplémentaire au moment où le gouvernement polonais, dans sa tentative négationniste d’effacer le souvenir de l’antisémitisme brutal des gouvernements polonais et de l'église des années 1930, annule une rencontre prévue avec le chef du gouvernement israélien et trois autres chefs de gouvernement européens réactionnaires au motif que le ministre des affaires étrangères israélien avait évoqué à la veille de la rencontre prévue cette page peu glorieuse.

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10 décembre 2019 2 10 /12 /décembre /2019 17:37

 

 

http://www.aps.dz/algerie/98737-affaire-de-montage-automobile-ouyahia-et-sellal-condamnes-respectivement-a-15-et-12-ans-de-prison-ferme

 

Affaire de montage automobile, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal condamnés respectivement à quinze ans et à douze ans de prison ferme

Les deux anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, poursuivis pour dilapidation de deniers publics, octroi d'avantages indus et abus de fonction, dans l'affaire de montage automobile, ont été condamnés, Mardi 10 Décembre 2019, respectivement à quinze ans et à douze ans de prison ferme par le tribunal de Sidi M'hamed à Alger.

Une amende de cent millions de centimes a été également prononcée contre Abdelmalek Sellal pour les mêmes charges.

Le tribunal a condamné par contumace à vingt ans de prison ferme l'ancien ministre de l'industrie et des mines, Abdessalem Bouchouareb, actuellement en fuite, contre lequel un Mandat d'Arrêt International (MAI) a été lancé.

Un autre ancien ministre de l'industrie et des mines, Youcef Yousfi, a été condamné, quant à lui, à dix ans de prison ferme, tandis que l'ancien ministre des travaux publics et des transports Abdelghani Zaalane a été acquitté.

Des peines de dix ans et de cinq ans de prison ferme ont été respectivement prononcées contre l'ancien ministre de l'industrie, Mahdjoub Bedda, et contre l'ancien préfet de Boumerdes, Nouria Yamina Zerhouni.

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9 décembre 2019 1 09 /12 /décembre /2019 19:30

 

 

http://site.ldh-france.org/ldh66/toulouse-nouveau-blesse-parmi-membres-de-lobservatoire-toulousain-pratiques-policieres/

 

Communiqué de presse de l'Observatoire des Pratiques Policières (OPP) de Toulouse

Un nouveau blessé parmi les membres de l’OPP de Toulouse

Un observateur de l’OPP, membre de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) a reçu une balle de Lanceur de Balles de Défense (LBD) et il a été conduit à l’hôpital.

Alors qu’il se situait au milieu d’un carrefour avec un autre observateur et qu’ils observaient des manifestants crier contre les Forces De l'Ordre (FDO), un groupe de la Brigade Anti Criminalité (BAC), rue des Remparts, et un groupe de gardes mobiles sur le toit du Centre Saint Georges, Claude a reçu une balle de LBD dans l’abdomen. Immédiatement pris en charge par les secouristes volontaires et par des pompiers présents, en grève et manifestants, il a été conduit aux urgences pour des examens complémentaires. A cette heure, on ne peut se prononcer sur l’évolution de son état.

Le tir de LBD a t-il volontairement ciblé l’observateur facilement repérable et bien distinct des manifestants qui interpellaient la police ? Nous ne le savons pas à cette heure.

Mais rien ne justifiait l’usage de LBD alors que la police était simplement vilipendée de manière bruyante.

Rappelons que nous demandions, dans notre rapport publié au mois d'avril 2019, « l’interdiction définitive dans la dotation des policiers destinés à assurer le maintien de l’ordre des Grenades à Main de Désencerclement (GMD), des Grenades Lacrymogènes Instantanées (GLI) et des LBD. Nous sommes, en plus, littéralement, scandalisés, le mot n’est pas trop fort, par l’utilisation offensive qui est faite quasi systématiquement de ces armes dites de défense comme leur dénomination l’indique d’ailleurs, LBD et GMD. Celles-ci sont conçues pour aider les policiers et les gendarmes à se sortir de situations délicates, encerclement par des manifestants hostiles et danger d’atteinte avéré, et non supposé, à leur intégrité physique. Elles ne devraient jamais être utilisées comme des armes d’attaque ».

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9 décembre 2019 1 09 /12 /décembre /2019 19:12

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN1YD0T8

 

Condamné à trois mois de prison avec sursis, Jean Luc Mélenchon dénonce un jugement politique (Reuters)

Jean-Luc Mélenchon a été condamné Lundi 9 Décembre 2019 à trois mois de prison avec sursis et à huit mille euros d'amende par le tribunal de Bobigny pour les incidents ultra médiatisés qui ont émaillé les perquisitions de l'an dernier dans les locaux du Mouvement de la France Insoumise (MFI) et au domicile de certains de ses dirigeants.

Après le délibéré, le leader du MFI a dénoncé un jugement politique destiné selon lui à le faire taire, un argument déjà rodé à l’audience, à la fin du mois de septembre 2019.

Parmi les autres prévenus, le député Alexis Corbière a été relaxé, le député Bastien Lachaud a été condamné à six mille euros d’amende et le député européen Manuel Bompard a été condamné à sept mille euros d’amende, sans peine de prison.

Les deux autres personnes poursuivies pour rébellion dans ce dossier ont également écopé d’amendes.

« A l’évidence, c’est un jugement politique », a déclaré Jean-Luc Mélenchon en sortant de la salle d’audience, « c’est une comédie judiciaire pour me flétrir, c’est organisé pour me donner un coup, à moi et mes amis, et c’est déplorable parce qu’il y a bien d’autres manières de me combattre ».

Selon lui, cette affaire aura coûté cent cinquante mille euros de frais de justice divers au MFI.

Le député de Marseille est celui qui risquait la plus lourde peine, théoriquement jusqu’à dix ans de prison ferme et cent cinquante mille euros d’amende, compte tenu des infractions qui lui étaient reprochées, rébellion, rébellion en réunion, provocation à la rébellion et actes d’intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l’autorité publique.

Le ministère public avait réclamé contre lui trois mois de prison avec sursis et huit mille euros d’amende, des réquisitions très en deçà des risques encourus.

Lors du procès, qui s’est déroulé dans une atmosphère de campagne électorale, Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens ont défendu la thèse du procès politique, instruit d’après eux par un pouvoir décidé à museler l’opposition.

Les caméras de l’émission Quotidien, sur Télévision Monte Carlo (TMC), ont immortalisé certaines scènes des perquisitions du 16 octobre 2018, en particulier l’une d’elles montrant l’ancien candidat au premier tour des élections présidentielles en train de forcer l’entrée du siège parisien du MFI, gardée par deux policiers.

Ces perquisitions, écourtées du fait de la cohue, avaient lieu dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris, liées à des soupçons d’emplois fictifs au parlement européen et aux comptes de la campagne présidentielle de Jean Luc Mélenchon en 2017.

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9 décembre 2019 1 09 /12 /décembre /2019 18:58

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/scrutin-presidentiel-a-letranger-a-la-recherche-des-votants-a-paris-09-12-2019

 

Scrutin présidentiel à l’étranger, à la recherche des votants à Paris

A Paris, le consulat général d'Algérie est sous pression depuis Samedi 7 Décembre 2019, premier jour de vote de la communauté algérienne en France. Un important dispositif de sécurité a été déployé devant l’édifice situé passage du Trône, près de la place de la Nation.

Les rues qui mènent à l’immeuble flambant neuf sont fermées par des policiers qui filtrent l’accès des riverains et des passants. Seuls les algériens munis d’une carte de vote peuvent passer le cordon de sécurité et pénétrer à l’intérieur du consulat, devenu un bunker depuis le début de l’opération de vote.

En face, au niveau de la rue de Charonne, les manifestants hirakistes donnent de la voix et tentent par tous les moyens pacifiques d’empêcher la tenue de ce vote de la honte, selon les slogans.

Les quelques votants, nous en avons compté une dizaine au maximum toutes les heures, sont obligés de raser les murs du consulat, tête baissée, pour ne pas s’attirer les foudres et les quolibets des manifestants.

De temps à autre, lorsqu’un employé du consulat ou un chauffeur s’aventure à l’extérieur, il est obligé de se couvrir la tête avec un chèche pour ne pas être repéré par les manifestants, décidés à tout pour faire échouer l’élection présidentielle.

Samedi 7 Décembre 2019, le consulat général a été obligé de reporter d’une heure l’ouverture du bureau de vote, faute d’électeurs. Ainsi, au lieu de Samedi 7 Décembre 2019 à 8 heures du matin, les portes n’ont été ouvertes que Samedi 7 Décembre 2019 vers 9 heures du matin. Les manifestants étaient déjà sur les lieux avant l'ouverture du bureau de vote. Munis de drapeaux algériens et berbères et brandissant des portraits de prisonniers politiques et de martyrs tels que ceux d'Abane Ramdane et du colonel Amirouche, ils ont scandé des slogans hostiles au pouvoir actuel.

« Pas d’élection avec la bande », « nous sommes les enfants d’Amirouche, jamais nous ne reculerons », « nous voulons un état démocratique pas militaire » et « Algérie libre et démocratique »  scandaient les manifestants.

Djoudi Sidi Saïd, cinquante trois ans, est venu manifester contre la tenue de l’élection présidentielle, « je ne voterai jamais pour le régime algérien. C’est un régime militaire qui réprime les algériens. Je leur brandis mon carton rouge à la figure. Peu importe s’il y a des votants ou pas, nous respectons tout le monde. Simplement, personne ne se souviendra de leur acte, ni l’histoire ni le peuple. Nous resterons mobilisés même après Jeudi 12 Décembre 2019 car nous sommes convaincus que cette élection est illégitime car elle est organisée par un régime illégitime ». Soudain, les hirakistes entonnent l’hymne national, suivi de chansons encensant le hirak.

« L’horizon de l’Algérie ne s’arrêtera pas le soir du Jeudi 12 Décembre 2019 », a estimé Amina, une jeune militante très active sur le terrain et sur les réseaux sociaux pour une Algérie démocratique, également membre du mouvement Ibtykar, « nous en avons assez de l’agenda du système. Il faut le rejeter. L’horizon de l’Algérie ne s’arrêtera pas Jeudi 12 Décembre 2019. Comme nous avons imposé notre propre agenda depuis le 22 février 2019, nous continuerons à l’imposer le 13 décembre, le 14 décembre 2019 et bien au-delà. Le hirak continue, c’est sûr. Les efforts de tous les démocrates, de tous les citoyens et de l’opposition, vont continuer à construire une alternative politique pour une sortie de crise. Qu’il y ait un président illégitime ou une annulation de l’élection, notre combat va continuer ».

A Paris, les électeurs algériens sont rares, contrariant ainsi les organisateurs et les employés du consulat, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Sous pression, la police a laissé, Dimanche 8 Décembre 2019, les manifestants se rapprocher davantage de l’immeuble consulaire, mais elle a barré le passage avec ses fourgons. Les policiers cohabitent en bonne entente avec les militants qui sont contre les élections. 

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