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5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 14:48

 

 

Pluie de roquettes contre Israël, raids aériens contre Gaza (Reuters)  

 

Des combattants palestiniens ont tiré Samedi 4 Mai 2019 plus de deux cent cinquante roquettes contre Israël, qui a riposté par des frappes de représailles qui ont coûté la vie à quatre personnes selon les autorités palestiniennes.

Cette nouvelle flambée de violence a débuté Vendredi 3 Mai 2019 quand un tireur isolé, membre du Djihad islamique, a tiré contre une patrouille israélienne de l'autre côté de la frontière et a blessé deux militaires, selon l'armée israélienne.

Une frappe de représailles de l'état hébreu a tué deux membres du Hamas. Deux autres palestiniens qui manifestaient le long de la clôture séparant la bande de Gaza d'Israël ont été abattus par les forces israéliennes.

Samedi 4 Mai 2019, le Hamas et le Djihad islamique ont tiré plus de deux cent cinquante roquettes contre des villes et des villages israéliens. L'armée israélienne a répliqué par des bombardements contre plus de cent vingt cibles affiliées aux deux groupes armés.

L'Egypte, médiatrice entre le Hamas et Israël, a contacté les parties pour faire retomber cet accès de violence, survenu à quelques jours de l'ouverture de la période du ramadan musulman et de la fête de l'indépendance en Israël.

Gaza, où les rues étaient bondées de passants occupés par les préparatifs du ramadan, a été secouée par des explosions.

Deux immeubles de la ville ont été détruits par les frappes israéliennes. L'un abritait des bureaux du renseignement et de la sécurité du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Un autre a touché le bureau de l'agence de presse turque Anatolie, ce qu'a condamné Ankara.

La Turquie a dénoncé des actions disproportionnées d'Israël à Gaza et appelé la communauté internationale à réagir.

« Nous condamnons fermement les attaques sans distinction d'Israël à Gaza, qui a entraîné la mort ou les blessures de nombreux innocents et qui a visé le bâtiment de l'agence Anadolu », a déclaré le ministère turc des affaires étrangères dans un communiqué, « nous invitons urgemment la communauté internationale à agir pour faire baisser les tensions dans la région ».

A Paris, le Quai d'Orsay a condamné avec la plus grande fermeté les tirs nourris de roquettes qui ont visé des zones habitées du territoire israélien depuis la Bande de Gaza.

La France « rappelle le droit des israéliens comme des palestiniens à vivre dans la paix, la dignité et la sécurité, et déplore les victimes civiles, de part et d’autre, de ces tirs et des affrontements qui ont suivi. Elle exprime sa solidarité aux populations touchées », a ajouté le porte-parole adjoint du ministère des affaires étrangères.

« Les Etats-Unis condamnent fermement le barrage en cours d'attaques à la roquette du Hamas et du Djihad islamique palestinien », a déclaré pour sa part un porte-parole du département d’état américain.

Selon le ministère gazaoui de la santé, un enfant âgé de quatorze mois et sa mère enceinte ainsi qu'un homme ont été tués par ces frappes israéliennes, qui ont également fait au moins une vingtaine de blessés, dont deux militants.

« L'avion israélien a tiré un missile près de la maison et les éclats ont pénétré dans la maison et touché le pauvre bébé », a déclaré Ibtessam Abour Ara, tante de l'enfant tué.

Un porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a remis en cause cette version sur son compte Twitter. « Selon nos informations, l'enfant et sa mère ont été tués à cause d'activités terroristes palestiniennes et non à cause d'un raid israélien », a-t-il écrit.

Un groupuscule armé proche du Hamas, les Protecteurs d’al Aksa, a annoncé la mort de l'un de ses hommes dans une frappe.

De l'autre côté de la frontière, où ont retenti les sirènes d'alerte et les explosions des tirs de missiles intercepteurs israéliens, deux personnes ont été blessées par des éclats, selon les services ambulanciers.

Un porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, a déclaré qu'Israël était prêt à intensifier ses attaques. Il a accusé le Djihad islamique de chercher à déstabiliser la zone frontalière et le Hamas de ne rien faire pour l'en empêcher.

Dans un communiqué commun revendiquant les tirs de roquettes, le Hamas et le Djihad islamique affirment que « notre réponse sera plus étendue et plus douloureuse si l'ennemi poursuit son agression ».

Les accrochages transfrontaliers sont fréquents entre le Hamas et Israël mais aucun conflit ouvert entre les deux camps n'a eu lieu depuis 2014.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) participe aux efforts de médiation de l'Egypte, a indiqué l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov. « Ce cycle de violence sans fin doit cesser et les efforts doivent s'accélérer pour trouver une solution politique », a-t-il dit au Caire.

Au cours des dernières semaines, la médiation égyptienne a permis la levée de certaines restrictions sur les mouvements de marchandises et de personnes de la bande de Gaza et l'élargissement de la zone de pêche du territoire palestinien.

Mais les autorités israéliennes ont de nouveau réduit cette semaine la zone de pêche en réponse à un tir de roquette et elles ont refermé Samedi 4 Mai 2019 les postes frontaliers qui avaient été en partie rouverts récemment.

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5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 14:29

 

 

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/intrusion-a-la-pitie-salpetriere/ce-n-etait-ni-une-attaque-ni-une-intrusion-violente-des-manifestants-interpelles-dans-l-enceinte-de-la-pitie-salpetriere-rejettent-les-accusations_3428497.html

 

« Ce n'était ni une attaque ni une intrusion violente », des manifestants interpellés dans l'enceinte de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière rejettent les accusations

Lisant un communiqué rédigé au nom des trente quatre interpellés, ils ont affirmé que la grille de l'hôpital était déjà ouverte quand ils sont entrés dans le périmètre de l'hôpital, pour échapper aux gaz lacrymogènes et aux ultra violences policières.

Interpellés ensemble dans l'enceinte de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Mercredi Premier Mai 2019, ils s'exprimaient pour la première fois. Le collectif des trente quatre manifestants a livré sa version des faits, Samedi 4 Mai 2019, alors que leur arrestation est au cœur d'une polémique. Vendredi 3 Mai 2019, Christophe Castaner a reconnu qu'il n'aurait pas dû employer le terme d’attaque de l'établissement par des manifestants, mais il a maintenu qu'il s'agissait d'une intrusion violente. « Ce n'était ni une attaque ni une intrusion violente », lui répondent les manifestants.

Lors d'une conférence de presse, plusieurs membres de ce collectif des trente quatre de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière ont lu un texte écrit collectivement par une majorité d'entre eux. Ils racontent que, alors qu'ils participaient à la manifestation du Mercredi Premier Mai 2019, leur partie du cortège s'est retrouvée encerclée, par-devant et par-derrière, par des policiers des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) et qu’elle a subi une pluie de grenades lacrymogènes et de tirs de Lanceurs de Balles de Défense (LBD).

Ces manifestants affirment que la grille de l'hôpital par laquelle sont entrés des manifestants était alors ouverte. « Pour fuir ces ultra violences policières et le nuage de gaz étouffant et aveuglant, nous nous sommes réfugiés derrière une grille ouverte pour respirer », expliquent-ils, « sans réaliser, pour certains, que nous pénétrions dans l'enceinte d'un bâtiment public ».

Une fois à l'intérieur, le groupe explique avoir été chargé brusquement et sans raison par des policiers des CRS arrivés derrière eux, tandis que des policiers à moto entraient dans l'hôpital de l'autre côté, « les deux groupes ont sorti leurs matraques en nous menaçant. Nous avions peur et la seule issue possible semblait être l'escalier de l'hôpital ».

Une vidéo prise par un membre du personnel soignant de l'hôpital montre alors plusieurs manifestants tenter d'ouvrir la porte du service de réanimation pour y entrer, avant d'en être dissuadés par le personnel. « A aucun moment, nous ne savions qu'il s'agissait du service de réanimation, ce n'était indiqué nulle part. Nous ne sommes jamais entrés dans le bâtiment. Ce n'était ni une attaque ni une intrusion violente. Nous n'avons à aucun moment fait preuve de violence », explique le texte collectif lu par un de ces manifestants. Ils expliquent avoir été interpellés sans résistance par les forces de l'ordre.

Jeudi 2 Mai 2019, le parquet avait indiqué avoir remis en liberté trente-deux personnes qui avaient été placées en garde à vue à la suite de leur intrusion dans l'enceinte de l'hôpital. La directrice de l'hôpital a déposé plainte contre X et elle affirme que l'établissement a subi des dégradations.

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5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 14:14

 

 

https://www.tsa-algerie.com/toufik-said-et-tartag-arretes-la-bande-frappee-au-coeur/

 

Saïd Bouteflika et les généraux Mohamed Mediene dit Toufik et Athmane Tartag dit Bachir arrêtés, la bande frappée au cœur

Saïd Bouteflika et les généraux Mohamed Mediene et Athmane Tartag ont été arrêtés Samedi 4 Mai 2019 à Alger par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI). L’arrestation des trois personnages clés du pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika était dans l’air depuis la dénonciation publique par le chef d’état-major de l’armée de manœuvres de certaines parties visant à influer sur la transition politique en cours.

Dans une allocution prononcée le 16 avril 2019 à Ouargla, il a cité nommément le général Mohamed Mediene. Tout en disant détenir des preuves irréfutables sur ces faits abjects, Ahmed Gaïd Salah avait lancé un dernier avertissement à celui qui a dirigé le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) pendant vingt cinq ans. « Dans le cas où il persiste dans ses agissements, des mesures légales fermes seront prises contre lui », avait-il menacé.

Le 2 avril 2019, l’ancien président de la république, Liamine Zeroual, avait révélé avoir été approché par le général Mohamed Mediene pour diriger la période de transition, précisant que la proposition avait été faite suite à l’accord de Saïd Bouteflika. Le frère de l’ancien président sera enfoncé le 29 avril 2019 par un autre témoignage de Khaled Nezzar.

L’ancien ministre de la défense a révélé que Saïd Bouteflika lui avait fait part début mars de son intention de décréter l’état d’urgence ou l’état de siège pour réprimer les manifestations populaires contre le cinquième mandat qui avaient débuté le Vendredi 22 Février 2019. Selon Khaled Nezzar, Saïd Bouteflika aurait même songé, à la fin du mois de mars 2019, à limoger le chef d’état-major qui venait d’appeler à l’application de l’article cent deux de la constitution.

Quant au général Athmane Tartag, il a été cité dans des articles de presse comme ayant participé à ces conciliabules secrets, mais aucun témoignage ne l’a mis en cause directement.

Plusieurs hommes d’affaires et hauts responsables proches de l’ancien président ont été arrêtés ces dernières semaines ou convoqués par la justice, dont les frères Kouninef, Ali Haddad et l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia. Mais durant les marches hebdomadaires, les manifestants réclament l’arrestation de Saïd Bouteflika, considéré comme la tête pensante du cercle, dénoncé par le chef de l’armée comme étant une bande. Vendredi 3 Mai 2019, de nombreuses pancartes, banderoles et slogans appelant à l’arrestation de Said Bouteflika ont été déployés et scandés lors des marches à travers tout le pays.

Saïd Bouteflika est soupçonné d’avoir usurpé la fonction présidentielle et des pouvoirs illimités lui sont prêtés depuis au moins la maladie de son frère président en 2013. Cette année-là avait vu aussi le début de la détérioration des relations entre le cercle présidentiel et le général Mohamed Mediene, puissant chef du DRS depuis 1990. Le général Mohamed Mediene était jusque-là un soutien indéfectible du président Abdelaziz Bouteflika et certains lient sa tombée en disgrâce aux conséquences de l’attaque du site gazier de Tiguentourine, d’autres à son opposition à un quatrième mandat présidentiel. Il sera en tout cas mis à la retraite en 2015 et le DRS, profondément remanié, deviendra la Direction des Services de Sécurité (DSS). La nouvelle structure est rattachée directement à la présidence et confiée à un autre fidèle, Athmane Tartag. Celui-ci est resté en poste jusqu’aux dernières heures du règne d'Abdelaziz Bouteflika. L’annonce de son départ, le 4 avril 2019, a coïncidé avec le retour de toutes les structures du renseignement dans le giron de l’armée, dont justement la DGSI qui vient d’arrêter Saïd Bouteflika et les généraux Mohamed Mediene et Athmane Tartag.

En mettant à exécution sa menace de sévir, le chef d’état-major de l’Armée Nationale Populaire (ANP) met fin définitivement au mythe de la toute-puissance de l’ancien chef du DRS et de ses réseaux.

Aussi, il vient de passer à la vitesse supérieure dans son entreprise de désamorcer les bombes à retardement plantées, selon lui, dans toutes les structures de l'état. Reste à savoir quel sort sera réservé aux trois hommes et, s’ils sont poursuivis, quels chefs seront retenus contre eux.

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4 mai 2019 6 04 /05 /mai /2019 16:33

 

 

http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/interpelle-a-la-salpetriere-jacques-raconte-sa-version-des-faits-03-05-2019-8065068.php

 

Intrusion à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière

Interpellé, Jacques Leleu raconte sa version des faits

Jacques Leleu, un habitant de Saint-Gratien, dans le département du Val-d’Oise, était parmi les trente quatre interpellés suite aux incidents à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. « Jamais nous n'avons été violents », explique celui qui fustige l’attitude du ministre de l’intérieur.

Il n’y a pas d’âge pour sa première garde à vue. À soixante sept ans, Jacques Leleu, retraité d’Electricité De France (EDF) et militant de la Confédération Générale du Travail (CGT), a passé vingt huit heures en garde à vue à la suite des incidents survenus au sein de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, en marge du défilé du Mercredi Premier Mai 2019.

Cet habitant de Saint-Gratien, dans le département du Val-d’Oise, a été interpellé avec trente trois autres manifestants pour attroupement en vue de commettre des dégradations ou des violences, comme l’avait indiqué le parquet de Paris. L’ensemble des gardes à vue ont été levées Jeudi 2 Mai 2019. L’enquête se poursuit afin de faire toute la lumière sur les circonstances de l’intrusion, selon le parquet.

Jacques Leleu est un habitué des manifestations du premier mai. Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, il a participé à bon nombre de rassemblements. Jamais cependant, il n’avait connu une situation comme celle-ci. « J’étais dans la manifestation du Mercredi Premier Mai 2019. À environ deux cent mètres de la place d’Italie, un barrage de poliiciers des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) a empêché les manifestants d’avancer », témoigne le retraité.

Pour lui, la foule était calme, il n’y avait pas de violences. Mais, au bout de quelques minutes, « les grenades lacrymogènes ont commencé à pleuvoir, au point que nous nous sommes mis à terre pour éviter le nuage. Les CRS ont chargé. À un moment, j’ai vu que la grille d’accès à la cour des bâtiments de l’hôpital était ouverte. Un policier nous a invités à nous mettre à l’intérieur pour nous mettre à l’abri. Je suis rentré, nous étions environ soixante dix personnes ».

Le calme revient, mais pas pour longtemps. « J’ai voulu me diriger vers la sortie mais, à la hauteur des grilles, les CRS ont chargé à nouveau. Ils nous ont refoulés à l’intérieur de l’hôpital. C'était la panique et les personnes hurlaient. Le groupe s’est divisé en deux. Nous nous sommes retrouvés sur la gauche et il y avait cet escalier métallique. Nous sommes montés. L'idée était d’éviter les coups de matraque et de nous protéger. En haut de l'escalier, nous avons vu le personnel hospitalier derrière des portes vitrées. Nous leur avons demandé d’ouvrir pour nous mettre à l’abri. Ils nous ont dit que ce n’était pas possible et qu’il s’agissait d’un service de réanimation. Nous avons compris ».

Sur les vidéos prises par les infirmiers, nous voyons la scène décrite par Jacques Leleu. Nous le voyons également tenter de dissuader un homme de forcer le passage. « C’était un peu la panique. Autour de moi, il y avait une femme qui pleurait et qui avait peur de mourir. Et puis un policier des CRS est monté et il a dit qu'il n’y aura plus de violences et que nous pouvions redescendre. Nous sommes redescendus. Nous avons été couchés au sol, certains face contre terre. C’était humiliant ».

La suite, c’est la garde à vue, vingt huit heures dans une cellule. Jacques Leleu en sourit, « ce n’est pas très confortable et ce n'est pas très propre. Je conseille à tout le monde de faire cette expérience ». Il retient surtout les réactions des policiers, « l'un d’eux m’a dit que ce n'était pas son métier et qu'il n'était pas rentré dans la police pour cela. Ils étaient compréhensifs et conciliants. Nous avons eu des messages de sympathie ».

Après une courte nuit de sommeil, il a pu voir l’étendue de la polémique, Vendredi 3 Mai 2019. Pour lui, « nous sommes dans un scandale d'état. Christophe Castaner a menti. Il a essayé de manipuler les faits. Heureusement qu’il y a les vidéos du personnel infirmier qui montrent tout cela. Je pense que Christophe Castaner doit démissionner. Même dans la manipulation, ils sont incompétents ».

Lui et les trente trois autres interpellés ne comptent pas en rester là. S’ils sont sereins sur leur devenir judiciaire, ils vont contre-attaquer médiatiquement, « nous allons nous concerter et nous allons sans doute organiser une réunion publique pour faire des déclarations et surtout pour remercier le personnel de l’hôpital. Ce que nous souhaitons, c’est qu’ils ne subissent pas le retour de bâton pour nous avoir soutenus et pour avoir dit la vérité ». Jacques Leleu tacle une dernière fois le gouvernement, « L'année dernière, c’était Alexandre Benalla, cette année, c’est nous. Nous ne pouvons pas dire que le premier mai lui réussit beaucoup ».

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4 mai 2019 6 04 /05 /mai /2019 16:08

 

 

https://blogs.mediapart.fr/jean-yves-potel/blog/300419/avec-karol-modzelewski-disparait-une-grande-conscience-de-la-pologne-democratique

 

Avec Karol Modzelewski, disparaît une grande conscience de la Pologne démocratique

Par Jean Yves Potel

Mardi 30 Avril 2019

Karol Modzelewski s’est éteint Dimanche 28 Avril 2019 à l’âge de quatre vingt un ans. Avec lui disparaît une grande conscience de la Pologne démocratique. Portrait posthume et souvenir d’une conversation avec un homme resté fidèle à ses convictions et respecté de tous.

Karol Modzelewski avait quatre vingt un ans. Pionnier de l’opposition dès le mouvement de 1956, il avait rédigé en 1965, avec son ami Jacek Kuron, une lettre ouverte au parti dont l’influence marqua une génération de jeunes contestataires en Pologne et bien au-delà. Fidèle à des valeurs acquises dans sa jeunesse, il a été de tous les combats qui ont marqué la Pologne de la seconde moitié du vingtième siècle, à commencer par Solidarność dont il fut le porte parole en 1980 et en 1981, un engagement qu’il paya par huit ans et demi de prison.

Il fut également un grand historien médiéval, auteur de recherches originales sur les origines slaves de l’Europe. Il fut même vice-président de l'académie des sciences en Pologne.

Karol Modzelewski est resté toute sa vie un homme de gauche, ce qui surprendra ceux qui ont oublié ou ignorent ce que furent les luttes démocratiques dans les pays dits du socialisme réel. Dès de sa naissance, il a vécu la grande histoire dans sa chair puisqu’il est né en 1937 à Moscou, l’année de la grande terreur stalinienne. Son père naturel, qu’il n’a rencontré que deux fois dans les années 1950, avait été déporté au goulag, comme son grand père d’ailleurs.

En 1939, sa mère s’était liée avec Zygmunt Modzelewski, un communiste polonais de la première heure qui sortait des prisons staliniennes. Longtemps exilé en France où il avait été un des cadres du Parti Communiste Français (PCF), convoqué à Moscou, il avait été torturé et emprisonné pendant deux ans. Le couple se maria, Zygmunt Modzelewski devint le père adoptif de Karol Modzelewski et, en 1945, ils s’installèrent à Varsovie où, devenu un des fondateurs du nouveau régime communiste, Zygmunt Modzelewski occupa, jusqu’à sa mort en 1954, le poste de ministre des affaires étrangères.

Le jeune Karol Modzelewski choisit des études d’histoire. Il s’interrogeait déjà sur les réalités du stalinisme, que venait de dénoncer Nikita Khrouchtchev dans un rapport secret, lorsque, en 1956, il rencontra Jacek Kuron, un étudiant en pédagogie légèrement plus âgé, né en 1934, qui l’attira par la radicalité et la lucidité de ses propos. C’était à l’université de Varsovie, alors que dans le pays bouillonnait la révolution du mois d'octobre 1956 à l’initiative des ouvriers en colère de l’usine FSO à Żeran. Karol Modzelewski fut mandaté pour parler dans cette usine pour annoncer le soutien des étudiants mobilisés et y il rencontra Lechosław Goździk, le leader des ouvriers. Ces deux rencontres fondèrent des amitiés de toute une vie, à l’image de leurs convictions indissociables.

Dénaturée par les manœuvres de Władysław Gomułka, le nouveau secrétaire du parti, la mobilisation de 1956 donna naissance à une opposition intellectuelle qualifiée de révisionniste, un centre de réflexion dont Jacek Kuron et Karol Modzelewski incarnaient la gauche.

En 1965, leur lettre ouverte au Parti Ouvrier Unifié Polonais (POUP) propose une analyse marxiste révolutionnaire du système communiste existant et elle appelle à une révolution. Immédiatement arrêtés et condamnés à trois ans de prison, les auteurs rompaient avec l’idée d’une réforme du système à la manière khrouchtchévienne. Et leur texte, publié en France, fit le tour de l’Europe. Il devint une référence pour la jeune génération d’opposants en Pologne mais aussi en Tchécoslovaquie, en Italie et en France.

Libérés aux deux tiers de leur peine, Jacek Kuron et Karol Modzelewski entrèrent immédiatement en contact avec les jeunes contestataires à l’université, notamment Adam Michnik, et ils participèrent à leur action.

Au mois de mars 1968, jugés responsables de l’agitation qui gagnait l’ensemble des universités, suite à l’interdiction d’une pièce de théâtre et à l’arrestation d’étudiants, ils furent à nouveau arrêtés et condamnés à trois ans et demi de prison. Ils n’ont été libérés qu'au mois de septembre 1971, suite au remplacement de Wladyslaw Gomułka par Edvard Gierek après une nouvelle explosion ouvrière, au mois de décembre 1970, cette fois à Gdańsk et à Szczecin, dont la répression par la police fit quarante quatre morts.

Karol Modzelewski put enfin entamer une carrière d’historien médiéviste, mais relégué dans une université de province. Il se consacra à sa thèse commencée en prison, tout en soutenant les luttes ouvrières et l’action démocratique qui s’intensifiaient suite à de nouvelles grèves en 1976 et la constitution du comité de défense des ouvriers (KOR) par ses amis, Jacek Kuron et Adam Michnik. En 1980, il rejoignit aussitôt les grévistes des chantiers navals de Gdańsk et il participa à la naissance du nouveau syndicat indépendant.

Elu délégué du comité de Wrocław, il joua un rôle clé dans son organisation nationale, inventa son nom Solidarność et il en devint le porte-parole. A cette époque, écrit-il dans ses mémoires, « Solidarność était le plus grand mouvement ouvrier de l’histoire de la Pologne et peut être de l’histoire de l’Europe. J’étais déjà un homme mûr et raisonnable mais, à mes yeux, ce mouvement était l’incarnation du mythe auquel j’avais cru dans ma jeunesse ». Il le décrit incontrôlable, y compris par Lech Wałęsa, et il assimile ses membres à des « milliers de Jeanne d’Arc ».

Au mois de décembre 1981, il est à nouveau arrêté comme membre de la commission nationale du syndicat et emprisonné pendant deux ans. En 1989, il fut tout naturellement élu sénateur de Wrocław sur la liste des comités civiques présentée par Solidarność. Critique du néolibéralisme qui a présidé aux mesures radicales de transformation de l’économie et surtout de leurs conséquences sociales, il se retira assez vite des responsabilités politiques directes et il présida l’Académie des Sciences. Il garde depuis une grande autorité intellectuelle et morale dans la société polonaise contemporaine.

Son intransigeance sur les principes, son attachement à la classe ouvrière et aux personnes de peu, lui ont valu également de rudes conflits avec ses amis, y compris Jacek Kuron. En 1981, lorsque Lech Wałęsa signa un accord avec le pouvoir sans consulter la base du syndicat, le pays était au bord d’une grève générale suite à une agression contre le syndicat, il démissionna de son poste de porte-parole tout en accordant à Lech Wałęsa et à ses conseillers « que la décision de conclure l’accord et d’annuler la grève pouvait être pertinente ».

Ou bien en 1989, au moment du choix de la thérapie de choc de retour au marché, par le gouvernement issu de Solidarność dans lequel Jacek Kuron était ministre du travail. Il partait du constat que cette politique frappait surtout l’ancienne base sociale du syndicat envers laquelle le gouvernement avait un devoir de loyauté. Il récusait l’idée d’absence d’alternative en se référant aux politiques de changement progressif et aux recettes keynésiennes.

Karol Modzelewski était un intellectuel et un militant et il n'était pas un politicien. Il ne fut pas conseiller de Solidarność, mais un responsable élu. Son influence a toujours été grande, il discutait et il contestait, c’était un esprit libre et ce n'était pas un idéologue. Il a été tout au long de sa vie un rebelle, il voulait révolutionner le monde en donnant la parole et le pouvoir au peuple et aux citoyens. Il a cherché des voies non violentes et démocratiques, face à une dictature. Il a contribué à la libération de son pays. Mais c’est aujourd’hui, disait-il récemment, une liberté sans fraternité et il le regrettait fortement. Ses analyses et sa critique des nationaux conservateurs actuellement au pouvoir étaient vives et lucides. Une grande voix s’est tue.

L’an dernier, lors d’une longue conversation dont nous avions l’habitude, je lui demandais quel bilan il tirait des transformations, vingt-cinq ans après le plan de Lescek Balcerowicz.

Conversation avec Karol Modzelewski

Jean Yves Potel. La Pologne affiche d’excellents résultats économiques. Son revenu par habitant est très supérieur à celui des années 1980 et c’est un pays démocratique membre de l’Union Européenne. Sur la longue durée, le progrès est évident. Mais alors comment expliques-tu la folie nationaliste conservatrice de ces dernières années ?

Karol Modzelewski. Je pense que nous payons le prix des méthodes employées pour ces transformations. La modernisation de la Pologne s’est faite avec les recettes néolibérales comme partout dans le monde à la même époque. Nous n’avons pas réussi à nous y opposer de manière efficace. La gauche européenne et les post communistes polonais qui la prenaient pour modèle ne l’ont pas empêché. En Pologne cela a signifié que les grandes usines construites par les communistes, je ne parle que de l’industrie, ont été pour la plupart démantelées et les ouvriers ont été dispersés. Certains se sont reconvertis dans des petites entreprises nées dans la nouvelle structure économique et beaucoup sont demeurés en marge. J’en croise souvent dans mon quartier. Ce sont des anciens de la grande aciérie d’Huta Warszawa. Ils vivent de petits boulots et de contrats courts, ils traînent, ils boivent de la bière ou de la vodka et ils en veulent au monde entier, surtout à la démocratie polonaise qui les a jetés dehors. Je croise aussi leurs enfants et leurs petits-enfants qui n’obtiennent souvent que des contrats poubelles. Ceux qui ont connu le Solidarność des années 1980 ont cette formule à la bouche. Les camarades nous ont volé notre victoire. Les plus jeunes ne le disent pas, ils ne savent rien de la victoire, mais ils se sentent humiliés par le régime. Ils se sont trouvés en dehors du bateau nommé modernisation et outre les difficultés matérielles ils subissent très douloureusement le mépris, le mépris des perdants et des moins que rien. Ainsi s’accumule une frustration très agressive. Ces personnes en général ne votent pas et, quand ils le font, ils votent pour le PIS. C’est le noyau dur de sa base électorale. Il ne suffit pas à expliquer le succès de ce parti en 2015, car en plus de ces personnes il a su rallier une partie de la jeunesse également frustrée.

Jean Yves Potel. Ce phénomène n’est pas propre à la Pologne. Nous le constatons un peu partout en Europe, y compris en France.

Karol Modzelewski. C’est vrai. La démocratie souffre de la mondialisation. Elle accuse les inégalités et elle accroît le nombre de personnes qui ne comptent plus et que l’on considère, à tort, comme des quantités négligeables. Et surtout, elle transforme la démocratie en une forme vide de contenu, comme ces œufs de Pâques slaves évidés. Elle n’existe plus qu’au niveau de l'état central, et encore. Les décisions économiques dont dépendent les conditions de vie de chacun se prennent dans le mouvement du capital financier global. Ce qui explique la faiblesse, sinon l’effondrement de la démocratie.

Jean Yves Potel. S’agit-il d’un repli sur soi, d’un refus du monde ?

Karol Modzelewski. Je dirai plutôt que les opinions se cristallisent autour de la défense ou du rejet de la démocratie. Les partisans du PIS se sentent rejetés par la démocratie. Pour eux, elle est à l’origine de la dégradation de leur existence. Ils s’opposent aux autres, sans doute à la majorité qui voit en la démocratie l’incarnation de la liberté. Aux élections de 2015, la démocratie a beaucoup perdu et cela continue. Je ne saurais te dire où nous allons. Il est certain que ce clivage traverse maintenant toutes les strates sociales et qu’il est très grave. Il prend l’allure d’un clivage culturel entre deux univers qui n’ont plus de langage commun et de communication possible. Comme si nous n’étions plus la même nation. Un abîme nous divise, il divise les familles et les groupes d’amis ou d’anciens amis. Ni les concepts ni les valeurs ne semblent capables de le combler. Nous sommes devant une société réellement en crise et profondément malade. Je ne crois pas que nous soyons les seuls.

Deux livres en français :

Karol Modzelewski, Nous avons fait galoper l’histoire, confessions d’un cavalier usé. Traduit du polonais par Elzbieta Salamanka. Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2018.

Karol Modzelewski, L’Europe des barbares, germains et slaves face aux héritiers de Rome. Traduit du polonais par Isabelle Macor-Filarska. Editions de l'Aubier, 2006.

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4 mai 2019 6 04 /05 /mai /2019 15:37

 

 

http://www.nousnesommespasdupes.fr/

https://www.liberation.fr/debats/2019/05/04/gilets-jaunes-nous-ne-sommes-pas-dupes_1724724

 

Nous ne sommes pas dupes

Samedi 4 Mai 2019

Juliette Binoche, Emmanuelle Béart, Edouard Louis et Alain Damasio, autant de personnalités qui apportent leur soutien à un mouvement sans précédent dans l’histoire. Un mouvement qui représente tous les métiers de la culture. Un mouvement que le pouvoir cherche à discréditer et qu'il réprime sévèrement alors que la violence la plus menaçante est économique et sociale.

Depuis plusieurs mois, le mouvement des Gilets Jaunes, sans précédent dans l’histoire de la cinquième république, bat le pavé de nos rues.

Un mouvement citoyen, né spontanément, qui ne se rattache à aucun parti politique. Un mouvement qui mobilise des dizaines de milliers de français chaque samedi, depuis plus de six mois, et qui est soutenu par des millions d’autres français. Un mouvement qui réclame des choses essentielles, une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale et des mesures radicales face à l’état d’urgence écologique.

Ce qu’ils demandent, ils le demandent pour tous. Les Gilets Jaunes, c’est nous. Nous, artistes, techniciens et auteurs de tous les métiers de la culture, précaires ou non, nous sommes absolument concernés par cette mobilisation historique.

Et nous le proclamons ici . Nous ne sommes pas dupes. Nous voyons bien les ficelles usées à outrance pour discréditer les Gilets Jaunes, décrits comme des anti écologistes, des extrémistes, des racistes et des casseurs. La manœuvre ne prend pas, ce récit ne colle pas à la réalité même si les médias grand public et la porte-parole du gouvernement voudraient bien nous y faire croire. Comme cette violence qu’ils mettent en exergue chaque samedi. Pourtant la violence la plus alarmante n’est pas là.

Le bilan de la répression s’aggrave chaque semaine. Au 19 avril 2019, on recensait un décès, deux cent quarante huit blessés à la tête, vingt trois éborgnés et cinq mains arrachées chez les manifestants. C’est indigne de notre république. Et nous ne sommes pas les premiers à le dénoncer. Amnesty International, la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Union Européenne et le défenseur des droits, condamnent les violences policières contre les Gilets Jaunes en France.

Le nombre de blessés, de vies brisées, d’arrestations et de condamnations ­dépasse l’entendement. Comment peut-on encore exercer notre droit de ­manifester face à une telle répression ? Rien ne justifie la mise en place d’un arsenal législatif dit anticasseur qui bafoue nos libertés fondamentales.

Nous ne sommes pas dupes. La violence la plus menaçante est économique et sociale. C’est celle de ce gouvernement qui défend les intérêts de quelques uns aux détriments de tous. C’est la violence qui marque les corps et les esprits de ceux qui s’abîment au travail pour survivre.

Puis nous devons,  c’est une urgence historique, affronter collectivement la crise écologique et trouver des solutions justes et efficaces, afin de laisser un monde vivable à nos enfants.

Nous ne sommes pas dupes. Ce gouvernement n’a cessé de reculer sur la question pour ne pas inquiéter les responsables du désastre annoncé. Les Gilets Jaunes le dénoncent comme les militants écologistes. La convergence des luttes sociales et environnementales est en route.

Nous continuerons à nous indigner plus fort, plus souvent et plus ensemble.

Nous appelons à écrire une nouvelle histoire. Nous, écrivains, musiciens, réalisateurs, éditeurs, sculpteurs, photographes, techniciens du son et de l’image, scénaristes, chorégraphes, dessinateurs, peintres, circassiens, comédiens, producteurs, danseurs et créateurs en tous genres, nous sommes ­révoltés par la répression, la manipulation et l’irresponsabilité de ce gouvernement à un moment si charnière de notre histoire.

Utilisons notre pouvoir, celui des mots, de la parole, de la musique, de l’image, de la pensée et de l’art, pour inventer un nouveau récit et pour soutenir ceux qui luttent dans la rue et sur les ronds-points depuis des mois. Rien n’est écrit. Dessinons un monde meilleur.

« A dream you dream alone is only a dream, a dream you dream together is reality », John Lennon

Premiers signataires

Juliette Binoche, Emmanuelle Béart, Jeanne Balibar, Bruno Gaccio, Gérard Mordillat, ­Annie Ernaux, Edouard Louis, Stanislas Nordey, Denis Robert, Yvan Le Bolloch, Elli Medeiros, Gilles Perret, Alain Damasio, Aline Pailler, Mariana Otero, Robert Guédiguian, Ariane Ascaride, Serge Quadruppani, Simone Bitton, Roland Gori, Michel Broué, Jean Louis Comolli, Geoffroy Lagasnerie, Pierre Merejkowsky, Mathieu Colloghan, Jean-Pierre Anselme, Philippe Tancelin, Bernard Teper, Pascale Fautrier

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4 mai 2019 6 04 /05 /mai /2019 14:25

 

 

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/040519/nous-accusons-0

 

Nous accusons

Samedi 4 Mai 2019

Face à la dérive autoritaire du gouvernement, un très large collectif d'universitaires et de membres de la société civile s'insurge contre la criminalisation de toute personne s'opposant à ses lois et à ses politiques funestes et contre une violence d'état servie par l'usage d'armes de guerre. Ils appellent l’ensemble des citoyens à se joindre au mouvement social.

Depuis le 17 novembre 2018, plusieurs centaines de milliers de citoyens expriment leur inquiétude face à un pouvoir sourd à leurs revendications. Ils trouvent la force et le courage de prendre la parole en disant haut et clair qu’ils en ont assez et qu'ils ne subiront plus les effets des politiques néfastes qui depuis plusieurs décennies pillent impunément leur travail et les biens communs.

Les voix des Gilets Jaunes ont permis de mettre à nu les mensonges et les pseudo-justifications scientifiques données par le pouvoir et la meute de ses courtisans pour couvrir l’ampleur et l’importance de la prédation.

Leur soulèvement a montré le vrai sens d’une politique qui a sciemment organisé le transfert des biens laborieusement accumulés par quatre vingt quinze pour cent de la population vers les cinq pour cent des couches les plus aisées. Leur force a été de faire prendre conscience de la duplicité d’un pouvoir, osant se féliciter d’avoir multiplié par quatre les énormes richesses détenues par une infime minorité. Avec la grande majorité des français, nous nous sommes reconnus dans la prise de conscience des Gilets Jaunes. Chacun de nous a pu constater que, dans tous les secteurs de la société, nous étions confrontés aux effets des mêmes politiques qui tendent à aggraver constamment les inégalités sociales.

D’emblée, les demandes et les attentes de changement nées avec ce soulèvement populaire ont été clairement développées. Elles se sont aussitôt heurtées à un pouvoir qui n’a cessé d’en ignorer le contenu pour en affadir la portée déstabilisante. Ce fut d’abord le silence assourdissant d’un président et de sa cour, murés dans leur palais. Ce fut ensuite la tentative de duper la foule avec les fausses promesses et les petites aumônes concédées en faisant encore payer les moins aisés et les services publics. Ce fut aussi la mise en place d’un simulacre de consultation d'où l'on avait avait très savamment extirpé toute possibilité d’interaction et de débat. Ce fut, surtout, la décision claire et réfléchie d’empêcher par tous les moyens l’expression publique des demandes et des revendications.

Tout a été fait pour réduire au silence les manifestants. Dès les premiers actes, le pouvoir a choisi la violence en demandant aux forces de l’ordre de dégager les péages d’autoroutes et les ronds-points, de bloquer l’accès aux points de convergence des manifestations et, surtout, d’intervenir avec fermeté.

Nous avons tous vu la traduction de ces ordres sur le terrain. Nous avons constaté de nos yeux les filtrages et les arrestations arbitraires aux entrées des villes, empêchant les manifestations de se dérouler et la parole de s’exprimer. Nous avons vu les cabanes des ronds-points détruites et toujours courageusement reconstruites. Les techniques d’intervention policière consciemment choisies, nassages, lancements de grenades lacrymogènes dès le début des manifestations et tirs de Lanceurs de Balles de Défense (LBD) sans sommation, provoquaient elles-mêmes les rares actes de violence en cherchant délibérément l’affrontement avec les manifestants.

Semaine après semaine, cette technique meurtrière et liberticide a été appliquée avec une intensité croissante. Protégées par le pouvoir et couvertes par l’omerta d’une grande partie des médias, des troupes policières épuisées par le travail se laissent aller aux pires exactions. Des centaines d’hommes et de femmes manifestant pacifiquement ont été attaqués sans aucune raison et très souvent avec un acharnement insensé. Depuis le mois de décembre 2018, le nombre des blessés graves augmente sans cesse. Les personnes ayant subi de graves traumatismes se comptent par centaines. Aucune parole n’a été prononcée par le président de la république ou son gouvernement à l‘égard des victimes, et en particulier de Zineb Redouane, tuée après avoir été atteinte alors même qu’elle fermait sa fenêtre. Rien ne semble plus pouvoir arrêter cette dramatique escalade et nous avons honte de devoir assister à la mise en scène des auto félicitations du pouvoir censé contenir une foule haineuse.

Le choix de la répression violente contre tous ceux qui osent se lever pour prendre la parole contre ces agissements n’est certes pas nouveau, il a notamment été mis en pratique dans les quartiers populaires et contre des groupes vulnérables comme les migrants et les roms ou encore contre les mouvements sociaux, mais depuis le mois de novembre 2018 un seuil a été franchi. Cette stratégie de la répression violente a trouvé son apogée lors de la manifestation du premier mai 2019 à Paris. Non seulement nous avons assisté au déploiement de tout l’éventail de l’arsenal répressif de l'état, mais le gouvernement s’est rendu coupable une fois de plus de mensonge avéré en criant au scandale d’une supposée attaque de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière par des manifestants venus trouver refuge. Ce mensonge d'état est le mensonge de trop. Il révèle l’état de fébrilité et de panique d’un pouvoir aux abois.

Il faut que s’arrête cette violence d'état. Nous accusons le ministère de l'intérieur de provoquer sciemment les réactions de violence dans nos villes, sur les ronds-points et les lieux de discussions publiques, afin de criminaliser toute personne qui s'oppose à ses lois et à ses politiques funestes.

Nous accusons le gouvernement d’employer contre des civils des armes de guerre bannies dans l’ensemble des pays occidentaux en ignorant les mises en garde répétées de plusieurs organismes internationaux.

Nous accusons la hiérarchie de la magistrature d’avoir accepté de couvrir cette politique néfaste en appliquant aveuglément et servilement les ordres donnés par le pouvoir exécutif.

Nous accusons l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) d’avoir diligenté des enquêtes de façade et qui, à notre connaissance, n’ont débouché sur l'interpellation d’aucun membre des forces de maintien de l’ordre.

Nous accusons celles et ceux de la presse et des médias télévisuels qui ont accepté de se transformer en porte-voix du ministère de l'intérieur et de la préfecture sans accomplir aucun contrôle sur leurs sources.

Nous appelons l’ensemble des citoyens à se joindre au mouvement social pour dénoncer la dérive autoritaire du gouvernement et nous exigeons la démission de Christophe Castaner ainsi que l’ouverture d’une commission d’enquête indépendante afin de faire la lumière sur les dérives des vrais responsables de sorte qu’ils soient traduits en justice.

Premiers signataires

Arié Alimi, Ludivine Bantigny, Alain Bertho, Pierre Cours-Salies, Alexis Cukier, Didier Epsztajn, Patrick Farbiaz, Bernard Friot, Maurizio Gribaudi, Jean-Marie Harribey, Odile Hélier, Samy Johsua, Danièle Kergoat, Pierre Khalfa, Isabelle Krzywkowski, Michel Lanson, Christian Laval, Gérard Noiriel, Willy Pelletier, Jean Puyade, Michèle Riot-Sarcey, Paul Alliès, Martine Boudet, Annick Coupé, Pierre Dardot, Vincent Geisser, Christian Mahieux, Patrice Maniglier, Hugo Melchior, Catherine Samary

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3 mai 2019 5 03 /05 /mai /2019 17:40

 

 

https://www.liberation.fr/france/2019/05/02/l-ap-hp-cumule-les-couacs_1724608

 

L’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (APHP) cumule les couacs

Par Eric Favereau

Jeudi 2 Mai 2019

La direction de l'APHP a confirmé un peu trop vite l’attaque de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière.

C’est une météo bien agitée que subit l'APHP, avec la crise devenue chronique des Gilets Jaunes. Certes, depuis les tout premiers samedis du mois de novembre 2018, les urgences des hôpitaux parisiens ont eu à accueillir, parfois, plus d’une centaine de blessés, souvent avec des blessures particulières et délicates. Et les équipes ont travaillé avec beaucoup d’efficacité et de professionnalisme. Mais, en écho, au niveau du siège, il y a eu quelques ratés qui font tache.

Ainsi le 24 avril 2019, la direction de l’APHP a dû reconnaître qu’un fichier nominatif recensant les blessés pris en charge lors de grands événements, notamment les manifestations des Gilets Jaunes, avait parfois inclus de manière inappropriée des précisions de nature médicale. Selon le Canard Enchaîné, qui a révélé l’affaire, certaines des fiches concernées comportent, à la case commentaire, des précisions sur le type de blessure, comme « tir de Lanceur de Balles de Défense (LBD), plaie à l'arcade » ou « problème au poignet, suite coup de matraque selon le patient ».

De fait, cette pratique semble être la conséquence indirecte de l’existence du fichier du système d’information pour le suivi des victimes (SIVIC), qui avait été créé après les attentats de 2015 pour faciliter la prise en charge des blessés. « Il apparaît que les onglets des commentaires de l’application ont pu être utilisés pour mentionner des éléments de nature médicale, de façon marginale et inappropriée », a reconnu la direction. « De telles données médicales n’avaient rien à y faire », a insisté le directeur adjoint de l’APHP, François Crémieux. Et pour cause, le secret médical est une valeur cardinale de la pratique et cela encore plus lors de tels événements. La semaine dernière, un gilet jaune blessé le 9 février 2019 a annoncé qu’il allait porter plainte contre X, soupçonnant un fichage illicite.

Et voilà donc que la direction générale de l’APHP est à nouveau sur le gril, cette fois pour s’être apparemment laissé emporter par les faits survenus le Mercredi Premier Mai 2019 à la Pitié-Salpêtrière, annonçant bien vite des actions violentes de la part de manifestants. Ces derniers semblant plutôt vouloir bénéficier de l’hospitalité du lieu face aux charges enfumées de la police.

En tout cas, ces événements interviennent dans un contexte tendu au sein du plus grand établissement européen de soins. Depuis plus de deux semaines, une grève se poursuit dans plusieurs services d’urgences des hôpitaux parisiens. Les équipes dénoncent un manque de personnel et de moyens, alors que leur activité n’en finit pas d’augmenter.

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3 mai 2019 5 03 /05 /mai /2019 17:28

 

 

https://www.liberation.fr/france/2019/05/02/2016-le-precedent-necker_1724611

 

2016, Le précédent Necker

Par Luc Peillon

Jeudi 2 Mai 2019

La fausse attaque de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Mercredi Premier Mai 2019, rappelle un autre emballement autour d’un établissement de santé, celui du 14 juin 2016, au sujet de l’hôpital Necker. Au lendemain d’une nouvelle journée de manifestation agitée contre la loi travail, le premier ministre de l’époque, Manuel Valls, n’hésite pas à parler sur France Inter d’un bâtiment dévasté par des casseurs. Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, dénonce « des hordes de manifestants violents, alors qu'il y a à l’intérieur l’enfant des policiers assassinés la veille à Magnanville qui s’y trouve ». Quant à Nicolas Sarkozy, il demande sur Twitter que « soit engagée la responsabilité civile et financière de la Confédération Générale du Travail (CGT) ». Il s’agissait en réalité d’une quinzaine de coups de marteau portés par un ou deux manifestants contre les baies vitrées du rez-de-chaussée, au niveau de la rue.

Un acte stupide, mais « personne n’est entré dans l’hôpital et il n’y a pas de dégâts à l’intérieur », expliquera le professeur Noël Garabédian, présent au moment des faits. L’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (APHP) en profitera néanmoins pour lancer un appel aux dons afin de régler la facture de deux cent mille euros. L'APHP, sept milliards deux cent millions d’euros de budget annuel, était-elle incapable de payer ? « Ce n’est pas un besoin réel, nous avons assez d’argent pour changer les vitres », avait alors reconnu un proche de la direction auprès de Libération, avant d’ajouter que « c’est l’occasion qui fait le larron ».

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3 mai 2019 5 03 /05 /mai /2019 17:08

 

 

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/intrusion-a-la-pitie-salpetriere/intrusion-a-la-pitie-salpetriere-l-opposition-de-gauche-demande-l-audition-de-castaner-devant-le-parlement_3426727.html

 

Intrusion à la Pitié-Salpêtrière, l'opposition de gauche demande l'audition de Christophe Castaner devant le parlement

Dès la révélation des premières vidéos des faits, plusieurs élus ont dénoncé le mensonge du ministre de l'intérieur, qui a parlé d'attaque de l'hôpital, et ils ont demandé l'ouverture d'une enquête parlementaire.

L'enquête ouverte par le parquet de Paris sur l'intrusion de manifestants, Mercredi Premier Mai 2019, dans l'enceinte de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, n'est pas suffisante pour plusieurs présidents de groupes parlementaires. Députés et sénateurs du Parti Socialiste et du Parti Communiste Français (PCF) ont réclamé, Vendredi 3 Mai 2019, l'audition devant le parlement de Christophe Castaner, ainsi que la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les événements du premier mai 2019.

Le ministre de l'intérieur a suscité une vive polémique après avoir évoqué une attaque de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Une version remise en cause par de nombreux témoignages et des vidéos relayées ensuite. Jeudi 2 Mai 2019, les trente deux personnes placées en garde à vue à la suite de cet événement ont toutes été relâchées. De son côté, Christophe Castaner est revenu sur ses propos, concédant qu'il aurait plutôt dû employer le terme d'intrusion forcée.

Contacté par France Info, le Mouvement de la France Insoumise (MFI) a pris la décision de demander l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire, sur proposition du député Eric Coquerel, Jeudi 2 Mai 2019. Cette procédure doit se concentrer sur la gestion du maintien de l'ordre lors de la manifestation parisienne du premier mai 2019, tout en incluant la communication du gouvernement, a écrit le député de Seine-Saint-Denis sur son compte Twitter.

« Tout le maintien de l'ordre, lors de la manifestation du premier mai 2019 à Paris, a été fait de manière anormale, ce qui s'ajoute à ce que je considère comme étant un mensonge d’état, de la part de Christophe Castaner, et une volonté de manipuler l'opinion », soutient l'élu auprès de France Info, « c’est bien une succession d'événements qui fait qu'ils en sont arrivés là. Si des manifestants sont obligés de se réfugier dans un hôpital, c'est parce qu'ils sont nassés et asphyxiés et que cela n'a pas été bien géré ».

De leur côté, Eliane Assassi, présidente du groupe Communiste Républicain Citoyen et Ecologiste (CRCE) du sénat, et André Chassaigne, président du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) de l’assemblée nationale, ont demandé, dans un communiqué commun, la convocation dans l'urgence du ministre de l’intérieur par les commissions des lois du parlement et la création d'une commission d'enquête parlementaire pour que toute la lumière soit faite sur les événements du premier mai 2019. « Ce n'est pas la première fois qu'il crée, depuis le début du mouvement, un climat de peur et qu'il se précipite sur des faits non établis. Il faut que la vérité soit faite », déclare, à France Info, la sénatrice du PCF de Seine-Saint-Denis.

Le Parti Socialiste a fait de même. Il a adressé, par sa présidente de groupe, Valérie Rabault, un courrier à la présidente de la commission des lois de l’assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.

Cette lettre demande l'audition de Christophe Castaner dans les plus brefs délais par la seule commission. « S'il s'avérait que le ministre de l’intérieur a relayé, sciemment ou pas, de fausses informations ou des informations non vérifiées, se trouverait posée la question du maintien de la confiance » accordée à Christophe Castaner, estime Valérie Rabault.

Du côté des Républicains, le président du groupe parlementaire au sénat, Bruno Retailleau, s'est fendu, Jeudi 2 Mai 2019, d'un tweet sommant le ministre de l’intérieur de s'expliquer sur ses déclarations démenties par les faits. Vendredi 3 Mai 2019, François-Xavier Bellamy a émis le souhait qu'une « véritable enquête soit ouverte pour faire toute la lumière sur cet incident et pour retrouver confiance dans la parole de ceux qui nous gouvernent ».

Invité de France Bleu Azur, la tête de liste pour les élections européennes du mois de mai 2019 a ajouté qu'il serait grave que Christophe Castaner ait parlé trop vite ou qu’il ait utilisé cet épisode d'une manière politicienne. Contactés, les parlementaires des Républicains ont indiqué attendre la réunion de leur groupe du Mardi 7 Mai 2019 avant de se prononcer.

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