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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 16:02

 

 

http://www.revolutionpermanente.fr/Gilets-Jaunes-combattre-les-violences-contre-les-journalistes-et-s-organiser-contre-les-medias

 

Combattre les violences contre les journalistes et s’organiser contre les médias dominants

Pour que la colère envers les médias, légitime, ne se transforme pas en haine stérile, voire en déferlement de violence contre les journalistes, c'est une stratégie d'opposition aux grands médias qu'il faut opposer. Orienter la colère contre les grands médias, donc, pas contre les journalistes.

Vendredi 18 Janvier 2019

A plusieurs reprises, des journalistes ont été agressées par des manifestants lors des derniers actes des Gilets Jaunes. Les grands médias et le gouvernement en ont fait leurs choux gras pour tenter une nouvelle fois de discréditer le mouvement. Si nous ne reconnaissons pas dans ces actes, la question de la lutte contre les grands médias reste une question entière.

Récemment, dans une tribune publiée dans la presse, une trentaine de société de journalistes sont montées au créneau pour dénoncer les cas de violences commises par des Gilets Jaunes contre des journalistes, n’hésitant pas à écrire, de façon assez grotesque que « faut-il envoyer des journalistes ? On se posait la question pour l’Irak, maintenant on se la pose pour Rouen ».

Nous ne pouvons nier en effet que de nombreux faits de violences contre les journalistes par des Gilets Jaunes ont été rapportés, certains ayant un caractère particulièrement réactionnaire, avec des menaces de viol pour une journaliste. A Rouen, un agent de sécurité qui accompagnait des journalistes de La Chaîne Info (LCI) a été violemment frappé et son nez a été fracturé. A Toulouse, une journaliste a été prise à partie et menacée de viol. A Pau, un pigiste a été violenté pendant son direct.

Si nous pouvons comprendre la colère contre les grands médias qui, dans leur grande majorité, relaient la propagande gouvernementale, reprenant les chiffres mensongers de la préfecture et tentant de discréditer la mobilisation, nous ne nous reconnaissons pas du tout dans le recours à la violence contre les journalistes. Ces derniers sont en effet victimes du même système médiatique que dénoncent une majorité de Gilets Jaunes.

Le premier point à préciser est en effet de distinguer d’une part les journalistes sur le terrain et d’autre part les grands médias, dont les éditorialistes sont l’incarnation. Les premiers disposent certes d’une place et d’une fonction privilégiée dans une industrie qui vise à produire et reproduire l’idéologie dominante, toutefois, plus précisément, ce qui empêche véritablement ces journalistes d’effectuer leur travail, outre les violences de quelques Gilets Jaunes et celles, surtout, de la police, ce sont avant tout leurs conditions de travail. Loin en effet des rémunérations de la poignée de grands milliardaires qui détiennent les principaux médias, les journalistes de terrain sont les rouages, mais les rouages eux aussi malmenés, d’un ordre médiatique qui vise à reproduire l’ordre établi. Leur situation est plus proche, matériellement du moins, de certains Gilets Jaunes qui manifestent que de celle des chiens de garde comme Christophe Barbier ou encore des grands propriétaires comme Bernard Arnault.

Le secteur de l’audiovisuel, par ailleurs, n’est pas le dernier à recourir à des formes accrues de précarisation qui ne touchent pas seulement les journalistes, mais l’ensemble des employés de l’audiovisuel. Comme l’écrit un article paru sur BFM Télévision, le secteur recourt massivement aux contrats précaires, qu’il s’agisse ou non des journalistes. L’abus principal est la permittence, c’est-à-dire confier une tâche qui dure toute l’année non à un Contrat de travail à Durée Indéterminée (CDI), mais à un intermittent. « C’est un phénomène massif, particulièrement présent dans l’audiovisuel, notamment public », dénonçait la cour des comptes dans un rapport de 2007. Le médiateur dans le conflit actuel, le député socialiste Jean-Patrick Gille, avait fustigé il y a un an la situation à France Télévision dans un rapport, « certaines fonctions sont pourvues par une succession de Contrats de travail à Durée Déterminée (CDD) d’usage, forme juridique de l’intermittence, qui plus est avec les mêmes salariés, alors qu’ils devraient, en toute logique, être embauchés sous CDI ».

Ainsi, cela arrange très largement les grands médias de gommer ces différences entre les journalistes de terrain et les éditorialistes grassement rémunérés, car c’est bien cette assimilation qui permet d’occulter non seulement les disparités énormes au sein de la profession, entre le pigiste de base et l’éditorialiste en chef, mais aussi d’intégrer ces mêmes journalistes de terrain à l’idéologie d’une presse neutre et objective et d’éviter toute alliance avec les Gilets Jaunes, étiquetés comme des ennemis de la presse.

En ce sens, s’en prendre physiquement aux journalistes n’est pas seulement inutile pour s’attaquer à la machine de guerre médiatique, c’est est aussi contre-productif d’un point de vue politique. Ne faudrait-il pas en effet appeler ces journalistes à désobéir aux ordre de leur rédaction, à s’approprier les revendications des Gilets Jaunes et à faire bloc avec eux, contre leurs conditions de travail médiocre et contre un travail abrutissant qui leur est imposé et consiste à faire d’eux des soldats de l’ordre établi, dégradant leur profession ?

Politiser la violence et l’orienter, donc, pour ne pas que la haine légitime des médias ne se transforme en violence aveugle et donc stérile pour le mouvement. Ce qui pose la question de passer de la violence contre les journalistes à une contre-offensive organisée contre les grands médias et l’idéologie qu’ils propagent et représentent.

Tout d’abord, il convient de noter que cette violence ne vient pas de nulle part, mais qu’elle a un caractère politique. Les Gilets Jaunes, qu’on voudrait faire passer pour des ennemis de la presse en général, sont en réalité hostiles à ces médias qui diffusent une idéologie faite de mensonges, de désinformation et de propagande.

C’est une question stratégique pour le mouvement de réussir à politiser ce rejet et de lui opposer un front cohérent, à la fois idéologique et matériel, tout en rejetant la violence individuelle contre les journalistes.

Du point de vue organisationnel, plusieurs médias ont ainsi émergé au sein des Gilets Jaunes, notamment Vécu et France Actu, pour s’opposer concrètement à la vision biaisée des grands médias. Comme l’explique Gabin Formont, qui a lancé le média en ligne Vécu le 16 décembre 2018 l’objectif est de « soutenir les opprimés et donner les informations que les médias cachent », donnant la priorité au direct et aux témoignages de Gilets Jaunes victimes de violences policières. Sur un plan différent, c’est le travail que mène Révolution Permanente, en opposant un point de vue et une ligne de classe à celle des classes dominantes.

Mais la guerre sur le front idéologique et culturel ne se limite pas à la création de médias alternatifs ou à la diffusion d’informations opposées à celle des médias dominants. En effet, la lutte idéologique ne peut aboutir sans une lutte qui se prolonge sur le terrain directement matériel et de l’organisation. Ainsi, frappant l’idéologie là même où elle est produite et diffusée, de nombreuses actions de blocages de Gilets Jaunes ont visé directement les centres d’impression de nombreux journaux, celui de l’Yonne Républicaine, près d’Auxerre, où une cinquantaine de manifestants ont notamment bloqué les camions, ou encore le dépôt de la Voix du Nord, à Valenciennes, bloqué par des Gilets Jaunes avant d’être réprimés et évacués dans la nuit. Le 27 décembre 2018, c’était Ouest-France qui était visé, des manifestants bloquant les camions à la sortie d’une imprimerie du groupe en Loire-Atlantique.

Plus encore, au-delà des actions sporadiques de blocage, la lutte contre ces médias au service des classes dominants et la violence qui s’exprime contre des journalistes posent la question de la capacité à organiser sur un plan plus large ces actions. Car c’est seulement à condition d’avoir un objectif politique et un horizon, celui de mise en branle de l’ensemble des travailleurs, que la lutte contre l’idéologie portée par les médias évitera des agressions réactionnaires contre des journalistes, mais surtout aboutira dans la réalité, en frappant les classes dominantes, par la grève et le blocage, là où matériellement naît l’idéologie.

Si les grands médias et le gouvernement ne cessent de se couvrir derrière une soi-disante liberté de la presse, ceux-ci ne font en réalité que lui mettre dans ses bâtons dans les roues. D’une part, il n’est pas anodin de constater que la plupart des grands médias qui cherchent à discréditer le mouvement appartiennent à une poignée de grands patrons dont le mouvement des Gilets Jaunes remet en cause les intérêts. A ce titre, il est bon de rappeler que la France est l’un des pays du monde où la presse est la plus contrôlée par cette minorité capitaliste. De plus, le gouvernement, ces derniers mois, sous couvert de lutte contre les fake news, cherche à prendre des mesures de plus en plus restrictives contre l’indépendance la liberté de la presse. Voire même simplement quand leurs hommes de main en bleu attaquent les journalistes durant les manifestations.

En réalité, la lutte pour une presse véritablement indépendante, c’est d’abord la lutte contre ce gouvernement et ce système injuste où une minorité vit du travail et de la misère de la grande majorité et se sert des médias pour disqualifier toute révolte. En cela, les éléments de structuration par en bas que nous avons pu observer dans certaines assemblées générales peut être un moyen de rendre cohérente non seulement le rejet de cette idéologie incarnée par les médias, mais de former en propre une conception à lui opposer en bloc, une vision du monde qui est celle de tous les opprimés et que portent, en germe, les Gilets Jaunes.

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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 15:41

 

 

Un samedi de mobilisation test pour l'exécutif (Reuters)

 

Des milliers de Gilets Jaunes ont défilé Samedi 19 Janvier 2019 à Paris et en province lors d'une nouvelle journée de manifestation marquée par une mobilisation stable sur l'ensemble du pays, selon les autorités, mais également par des heurts.

Le ministère de l'intérieur fait état de quatre vingt quatre mille manifestants dans toute la France, comme le Samedi 12 Janvier 2019, dont sept mille à Paris, un millier de moins que la semaine dernière.

Selon les préfectures ou services de police concernés, ils étaient près de dix mille à Toulouse, dont Maxime Nicolle, alias Fly Rider, une figure du mouvement, deux mille cinq cent à Marseille, quatre mille à Bordeaux, mille à Lyon et huit cent à Nantes.

Ce dixième samedi de mobilisation depuis le Samedi 17 Novembre 2018 faisait figure de test pour l'exécutif, qui mise sur le grand débat national lancé cette semaine par Emmanuel Macron pour apaiser cette fronde inédite dans l'histoire récente du pays.

A Paris, où trois manifestations avaient été déclarées, le cortège principal, parti de l'Esplanade des Invalides, dans le septième arrondissement, a défilé d'abord dans le calme, derrière une banderole proclamant « élus, vous rendrez des comptes » et encadré par un service d'ordre de Gilets Jaunes arborant un brassard blanc, parfois d'allure militaire.

Mais le retour aux Invalides, après une boucle d'une quinzaine de kilomètres, a donné lieu à un face-à-face tendu, Samedi 19 Janvier 2019 à partir de 16 heures, entre les manifestants les plus déterminés et les forces de l'ordre, avec des jets de projectiles des manifestants et usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau des forces de l’ordre.

Des manifestants ont notamment arraché un feu de circulation et endommagé des voitures. Le parquet de Paris a annoncé un bilan provisoire de dix sept gardes à vue Samedi 19 Janvier 2019 à 16 heures 30. La préfecture de police de Paris faisait pour sa part état Samedi 19 Janvier 2019 à 19 heures de quarante deux interpellations, en majorité pour port d'armes prohibées.

A Lyon, la situation a commencé à se tendre quand les forces de l’ordre ont bloqué à coups de gaz lacrymogènes et de Lanceurs de Balles de Défense (LBD) des manifestants qui tentaient de pénétrer dans le quartier commerçant de la presqu’île, très fréquenté en ce week-end de soldes. Les commerces ont baissé leur rideau et les transports en commun desservant ce quartier ont été interrompus.

A Toulouse, où des manifestants ont saccagé une banque, la préfecture a fait état de huit blessés et de vingt trois interpellations.

A Marseille, un policier a été blessé et au moins deux personnes ont été interpellées pour jets de projectiles, a dit la préfecture. A Rouen, au moins un policier et un gendarme ont été blessés. Des voitures et des poubelles incendiées et quarante neuf interpellations ont également été signalées à Bordeaux.

Le ministère de l’intérieur avait mis en place sur tout le territoire un dispositif de maintien de l'ordre comparable à celui du Samedi 12 Janvier 2019, quatre vingt mille policiers et gendarmes mobilisés au total, dont cinq mille à Paris.

Le neuvième samedi de manifestations, le Samedi 12 Janvier 2019, avait connu un regain de mobilisation par rapport à la semaine précédente, mais un recul des violences.

Le grand débat national auquel le chef de l’état a apporté deux fois sa contribution cette semaine en échangeant avec des centaines de maires pendant six heures et demie chaque fois, est censé notamment répondre aux revendications des Gilets Jaunes.

Le gouvernement faisait état Vendredi 18 Janvier 2019 de sept cent quatre vingt huit demandes de référencement de débats locaux sur la plate-forme internet ad hoc. Celle-ci publie une liste de quatre cent soixante dix débats déjà programmés jusqu'au 31 mars 2019, dont trente et un pour le week-end du Samedi 19 Janvier et du Dimanche 20 Janvier 2019.

Les revendications des Gilets Jaunes restent hétéroclites, de la démission d'Emmanuel Macron au Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) en passant par le rétablissement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) dans sa version non allégée.

Des dissensions sont par ailleurs apparues au grand jour entre deux de leurs figures médiatiques, Priscillia Ludosky et Eric Drouet. La première, à l'origine de la pétition contre la hausse des taxes sur le carburant à l'origine du mouvement, a notamment accusé en début de semaine le second, un routier déjà arrêté deux fois à Paris en marge de manifestations, d'user d’intimidations, de menaces, de mensonges et de harcèlement.

Ce nouveau samedi de mobilisation s'est aussi déroulé sur fond de polémique sur le recours des policiers aux LBD, cause de multiples blessures, et sur l'agression de journalistes par des Gilets Jaunes.

Selon le ministère de l’intérieur, la barre des mille huit cent manifestants blessés depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes a été dépassée cette semaine. Un millier de policiers et de gendarmes ont aussi été blessés, ajoute-t-on de même source.

Sur l'esplanade des Invalides, des Gilets Jaunes avaient écrit sur un drapeau tricolore « forces de l'ordre, ne tirez pas, nous sommes ici pour l'avenir de vos et de nos enfants ».

Mais, dans le cortège, d'autres slogans étaient beaucoup moins pacifiques. « Lorsque la justice n'est que violence, la violence du peuple n'est que justice », proclamait ainsi une banderole, près de manifestants brandissant de petits cercueils noirs symbolisant la dizaine de personnes tuées en marge du mouvement, essentiellement lors d'accidents de la route.

Plusieurs dizaines de journalistes s'étaient pour leur part rassemblés Samedi 19 Janvier 2019 en début de matinée place de la République à Paris avec des pancartes proclamant « libres d'informer ».

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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 15:14

 

 

https://www.liberation.fr/planete/2019/01/20/women-s-march-a-new-york-on-a-quand-meme-commence-a-sortir-de-l-obscurite_1704089

 

Women's March à New York, « nous avons quand même commencé à sortir de l’obscurité »

Par Isabelle Hanne, correspondante de Libération à New York

La marche annuelle des femmes se déroulait Samedi 19 Janvier 2019 dans plusieurs métropoles américaines, sur fond de bras de fer contre Donald Trump et d'élan donné par les élections de mi-mandat.

Le cortège n’a pas manqué de huer copieusement l’une des tours que possède Donald Trump à Manhattan, au sud de Central Park. C’est au pied du Trump International Hotel and Tower que débutait en effet, Samedi 19 Janvier 2019, la troisième édition de la Women’s March à New York. Les manifestants, dont de nombreuses femmes, en feront de même un peu plus loin sur la Sixième Avenue devant les locaux de News Corporation, le groupe propriétaire de Fox News, chaîne acquise à Donald Trump et au camp républicain. Outre la marche principale à Washington, des manifestations étaient organisées dans de nombreuses villes américaines. Avec une tonalité toujours aussi politique que lors des éditions précédentes, deux ans après l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, mais galvanisées cette fois par les victoires démocrates et féminines des élections de mi-mandat, au mois de novembre 2018, et l’élection présidentielle de 2020, déjà, en ligne de mire.

« C’est vrai que cela m’a redonné espoir », sourit Ashley, qui travaille dans un hôtel à Albany, la capitale de l’état de New York, « les élections de mi mandat ont montré qu’il y avait plein de femmes fortes dans ce pays, à la fois pour être élues et pour les élire ». Un nombre record de femmes ont été élues au congrès lors des élections parlementaires du mois de novembre 2018 et les démocrates ont repris la majorité à la chambre des représentants. « Surtout, nous commençons à avoir un congrès qui nous ressemble », se félicite Johana, une jeune travailleuse sociale d’origine mexicaine, « de toutes les manifestations depuis l’élection de Donald Trump », assure-t-elle. « Fuck Kelly », enjoint sa pancarte d’un côté, « protégez les filles de couleur » de l’autre, en référence aux accusations de pédophilie et d’agressions sexuelles dont le chanteur est l’objet.

Diane, une retraitée de soixante et un ans, est venue du Connecticut. « Tout ce que je souhaite, c’est qu’en 2020, on élise un président, démocrate ou républicain, qui se préoccupe des américains et pas juste de sa petite personne », avance-t-elle. Comme beaucoup de manifestants, elle arbore un pussy hat, ces bonnets roses en forme de tête de chat, devenus le symbole de la mobilisation des femmes lors de la première marche, au lendemain de l’investiture de Donald Trump au mois de janvier 2017. Elle a également tricoté celui de Tony, un voisin qui l’accompagne, cette fois aux couleurs du drapeau jamaïcain, son pays d’origine. « Donald Trump a fait du mot immigré une insulte », s’agace ce chauffeur routier, « nous sommes tous des immigrés ici. Toute cette démagogie, ces fake news et ces appels aux bas instincts et, pendant ce temps, rien n’est fait et le gouvernement est embourbé dans le shutdown ».

La nouvelle élue démocrate de New York, Alexandria Ocasio-Cortez, participait à la marche des femmes à New York.

Samedi 19 Janvier 2019 marquait le vingt-neuvième jour du plus long shutdown de l’histoire, cette paralysie partielle du gouvernement. Plus de huit cent mille employés fédéraux ont été mis au chômage technique ou doivent travailler sans être payés, pris dans un bras de fer entre Donald Trump et le congrès, le congrès refusant de voter une loi budgétaire pour financer le mur à la frontière sud qui obsède Donald Trump. Dans le cortège du Samedi 19 Janvier 2019, de nombreuses pancartes évoquent d’ailleurs la condition de ces employés privés de salaire et elles parodient Donald Trump en Humpty Dumpty juché sur son mur, duquel il finit par tomber si l’on en croit la comptine anglaise. Samedi 19 Janvier 2019, le président a fait des propositions, extension de permis de séjour et statut temporaire pour environ un million de migrants qui risquent d’être expulsés des Etats-Unis, en échange du financement du mur. Avant même son discours, le leader de la majorité démocrate à la chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait déjà rejeté l’offre, éventée dans la presse.

Comme pour les autres éditions, les slogans de la troisième Women’s March ratissent large. Contre le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes, pour l’égalité salariale entre les hommes et les femmes et pour le droit à l’avortement, mais également des appels à la destitution de Donald Trump, pour la solidarité pour les migrants, pour une plus ferme régulation des armes à feu et pour la lutte contre le changement climatique. Et avec esprit et créativité, comme souvent dans les manifestations américaines, « Obama, tu rentres bientôt à la maison, la baby-sitter est bizarre » et « j’ai vu des cabinets plus intelligents à Ikea ».

A New York, les organisatrices attendaient cent mille personnes. Mais à cause de divisions internes au sein des fondatrices de la Women’s March, il y avait deux rassemblements distincts ce samedi à New York comme dans d’autres villes, Samedi 19 Janvier 2019. Accusant certaines fondatrices d’antisémitisme, l’une des co-présidentes a notamment participé à un meeting du leader du mouvement Nation of Islam, Louis Farrakhan, aux propos régulièrement antisémites, un clan a choisi cette année de faire bande à part. La militante américano-palestinienne Linda Sarsour, autre co-présidente, a réfuté les accusations et elle a assuré que l’organisation existait justement « pour combattre l’intolérance et la discrimination sous toutes ses formes, dont l’homophobie et l’antisémitisme ».

« C’est vraiment absurde, je ne savais pas où aller », regrette Jordan, un étudiant de vingt quatre ans, qui s’est finalement rendu au rassemblement de Foley Square, au sud de Manhattan, « cela a donné beaucoup de confusion à la mobilisation ». Lucy, une manifestante de soixante six ans, fait une moue agacée, « quel dommage, ces jeunes ont réussi à créer un mouvement dingue en partant de rien et là elles se tirent dans les pattes. Alors que c’est toujours la même histoire. Un mouvement qui se divise, c’est un mouvement qui s’affaiblit ». Cette formatrice pour enseignants, militante féministe depuis toujours, se félicite néanmoins de l’avancée de la cause ces dernières années, « nous avons quand même commencé à sortir de l’obscurité. Quand j’étais jeune, le harcèlement sexuel était quasiment la norme. Mais nous avançons millimètre par millimètre et il ne faut surtout pas rester assis et s’en satisfaire ».

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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 14:33

 

HOMMAGE DE TROTSKY A LIEBKNECHT ET LUXEMBURG

 

Trois jours après leur assassinat, Léon Trotsky écrivait le 18 janvier 1919 un hommage à Karl Liebknecht et à Rosa Luxemburg. Vous trouverez ci-dessous la dernière partie de son hommage. La première partie de son hommage est disponible si vous consultez mon blog personnel à l’adresse ci-dessous. Il est disponible en totalité si vous consultez le site www.marxists.org à l’adresse ci-dessous.

Bernard Fischer

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1919/01/190118.htm

http://www.fischer02003.over-blog.com/article-hommage-de-trotsky-a-liebknecht-et-luxemburg-119802822.html

Nous venons ici de chanter le Requiem pour Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg. Nos chefs ont péri. Nous ne les reverrons plus. Mais combien d'entre vous, camarades, les ont-ils approchés de leur vivant, une minorité insignifiante. Et néanmoins, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg ont toujours été présents parmi vous.

Dans vos réunions et dans vos congrès, vous avez souvent élu Karl Liebknecht président d'honneur. Absent, il assistait à vos réunions et il occupait la place d'honneur à votre table. Car le nom de Karl Liebknecht ne désigne pas seulement une personne déterminée et isolée, ce nom incarne pour nous tout ce qu'il y a de bon, de noble et de grand dans la classe ouvrière, dans son avant-garde révolutionnaire.

C'est tout cela que nous voyons en Karl Liebknecht. Et quand l'un d'entre nous voulait se représenter un homme invulnérablement cuirassé contre la peur et la faiblesse et un homme qui n'avait jamais failli, nous nommons Karl Liebknecht.

Il n'était pas seulement capable de verser son sang. Ce n'est peut-être pas le trait le plus grand de son caractère. Il a osé lever la voix au camp de nos ennemis déchaînés, dans une atmosphère saturée des miasmes du chauvinisme, alors que toute la société allemande gardait le silence et que le militarisme primait. Il a osé élever la voix dans ces conditions et dire que « kaiser, généraux, capitalistes et vous, Philipp Scheidemann qui étouffez la Belgique, qui dévastez le nord de la France et qui voulez dominer le monde entier, je vous méprise, je vous hais et je vous déclare la guerre et cette guerre je la mènerai jusqu'au bout ».

Camarades si l'enveloppe matérielle de Karl Liebknecht a disparu, sa mémoire demeure et demeurera ineffaçable. Mais avec le nom de Karl Liebknecht celui de Rosa Luxemburg se conservera à jamais dans les fastes du mouvement révolutionnaire universel.

Connaissez-vous l'origine des légendes des saints et de leur vie éternelle ? Ces légendes reposent sur le besoin qu'éprouvent les hommes de conserver la mémoire de ceux qui, placés à leur tête, les ont servis dans le bien et la vérité. Elles reposent sur le besoin de les immortaliser en les entourant d'une auréole de pureté.

Camarades, les légendes sont superflues pour nous. Nous n'avons nul besoin de canoniser nos héros. La réalité des événements que nous vivons actuellement nous suffit, car cette réalité est par elle-même légendaire. Elle éveille une puissance légendaire dans l'âme de nos chefs et elle crée des caractères qui s'élèvent au-dessus de l'humanité.

Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg vivront éternellement dans l'esprit des hommes. Toujours, dans toutes les réunions où nous évoquions Karl Liebknecht, nous avons senti sa présence et celle de Rosa Luxemburg avec une netteté extraordinaire, presque matérielle.

Nous la sentons encore, à cette heure tragique, qui nous unit spirituellement avec les plus nobles travailleurs d'Allemagne, d'Angleterre et du monde entier tous accablés par le même deuil et par la même immense douleur. Dans cette lutte et dans ces épreuves, nos sentiments aussi ne connaissent pas de frontières.

Karl Liebknecht n'est pas à nos yeux un leader allemand, pas plus que Rosa Luxemburg n'est une socialiste polonaise qui s'est mise à la tête des ouvriers allemands. Tous deux sont nos frères. Nous sommes unis à eux par des liens moraux indissolubles.

Camarades, nous ne le répéterons jamais assez car Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg avaient des liens étroits avec le prolétariat révolutionnaire russe. La demeure de Karl Liebknecht à Berlin était le centre de ralliement de nos meilleurs émigrés.

Lorsqu'il s'agissait de protester au parlement allemand ou dans la presse allemande contre les services que rendaient les impérialistes allemands à la réaction russe, c'est à Karl Liebknecht que nous nous adressions. Il frappait à toutes les portes et agissait sur tous les cerveaux, y compris ceux de Philipp Scheidemann et de Friedrich Ebert, pour les déterminer à réagir contre les crimes de l'impérialisme.

Rosa Luxemburg avait été à la tête du parti social-démocrate polonais qui forme aujourd'hui avec le parti socialiste le parti communiste polonais.

En Allemagne, Rosa Luxemburg avait, avec le talent qui la caractérisait, approfondi la langue et la vie politique du pays. Elle occupa bientôt un poste de plus en plus en vue dans l'ancien parti social-démocrate.

En 1905, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg prirent part à tous les événements de la révolution russe. Rosa Luxemburg fut même arrêtée en sa qualité de militante active puis relâchée de la citadelle de Varsovie sous caution.

C’est alors qu'elle vint illégalement en 1906 à Petrograd où elle fréquenta nos milieux révolutionnaires, visitant dans les prisons ceux d'entre nous qui étaient alors détenus et nous servant dans le sens le plus large de ce mot d'agent de liaison avec le monde socialiste d'alors. Mais en plus de ces relations toutes personnelles, nous gardons de notre communion morale avec elle, de cette communion que crée la lutte au nom des grands principes et des grands espoirs, le plus beau souvenir.

Nous avons partagé avec elle le plus grand des malheurs qui aient atteint la classe ouvrière universelle, la banqueroute honteuse de la deuxième internationale, au mois d'août 1914. Et c'est avec elle encore que les meilleurs d'entre nous ont élevé le drapeau de la troisième internationale et l'ont tenu fièrement dressé sans faillir un seul instant.

Aujourd'hui, camarades, dans la lutte que nous poursuivons, nous mettons en pratique les préceptes de Karl Liebknecht et de Rosa Luxemburg. Ce sont leurs idées qui nous animent quand nous travaillons, dans Petrograd sans pain et sans feu, à la construction du nouveau régime soviétique et, quand nos armées avancent victorieusement sur tous les fronts, c'est encore l'esprit de Karl Liebknecht et de Rosa Luxemburg qui les anime.

A Berlin, l'avant-garde du parti communiste allemand n'avait pas encore pour se défendre de forces puissamment organisées. Elle n'avait pas encore d'armée rouge comme nous n'en avions pas dans les journées de juillet 1917 quand la première vague d'un mouvement puissant mais organisé fut brisée par des bandes organisées quoique peu nombreuses. Il n'y a pas encore d'armée rouge en Allemagne mais il y a une en Russie. L’armée rouge est un fait. Elle s'organise et croît en nombre tous les jours.

Chacun de nous se fera un devoir d'expliquer aux soldats comment et pourquoi ont péri Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, ce qu'ils étaient et quelle place leur mémoire doit occuper dans l'esprit de tout soldat et de tout paysan. Ces deux héros sont entrés à jamais dans notre panthéon spirituel.

Bien que le flot de la réaction ne cesse de monter en Allemagne, nous ne doutons pas un instant que l'octobre rouge n'y soit proche.

Et nous pouvons bien dire en nous adressant à l'esprit des deux grands défunts, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, vous n'êtes plus de ce monde, mais vous restez parmi nous. Nous allons vivre et lutter sous le drapeau de vos idées, dans l'auréole de votre charme moral et nous jurons, si notre heure vient, de mourir debout face à l'ennemi comme vous l'avez fait, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht.

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19 janvier 2019 6 19 /01 /janvier /2019 17:23

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/comment-les-gilets-jaunes-mettent-en-place-des-services-d-ordre-pour-encadrer-leurs-manifestations_3152823.html

 

Comment les Gilets Jaunes ont mis en place des services d'ordre pour encadrer leurs manifestations

Les Gilets Jaunes se professionnalisent. Samedi 19 Janvier 2019, plusieurs dizaines de manifestants ont affiché des brassards blancs, notamment dans le cortège parisien. Un symbole vestimentaire qui permet d'identifier les membres des services d'ordre chargés d'encadrer et fluidifier les manifestations, régulièrement marquées par des violences.

« L'organisation est de mieux en mieux, de samedi en samedi », explique Mathieu Blavier, l'une des figures du mouvement dans les Bouches-du-Rhône, à France Info, « il y a des services d'ordre dans de plus en plus de grandes villes ».

Et leurs actions étaient visibles un peu partout en France, Samedi 19 Janvier 2019. A Toulouse, ces manifestants chargés de la sécurité ont repéré un casseur qui attaquait une vitrine de la banque HSBC. Dans le Puy-de-Dôme, le service d'ordre a encadré les Gilets Jaunes lors de leur passage devant la permanence d'une députée de la République En Marche (REM), rapporte France Bleu Pays d'Auvergne. A Saint-Avold, ils ont aussi bloqué tout accès aux Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) pour éviter les débordements, selon le Républicain Lorrain.

A Paris, trois manifestations ont été déclarées à la préfecture de police, Samedi 19 Janvier 2019, l'une de l’avenue des Champs-Elysées à l’esplanade des Invalides, dans le septième arrondissement, une deuxième avec comme points de départ et d'arrivée cette même esplanade, et un rassemblement à partir de 14 heures sur la place de la République. Le cortège principal était encadré par son propre service d'ordre, composé de plusieurs dizaines de manifestants avec des brassards blancs, en lien avec la police.

« Nous avons vu beaucoup de personnes qui étaient blessées et beaucoup de personnes qui étaient réticentes à venir. Donc nous avons pris nos responsabilités et nous nous sommes dit qu'il était important de le sécuriser par nous-mêmes pour éviter qu'il y ait des personnes qui viennent de l'extérieur, qui nous manipulent ou qui engendrent d'autres violences », a expliqué Faouzi Lellouche, l'un des membres du service d'ordre.

Mais qui sont ces agents de sécurité improvisés ? « Ce sont des personnes volontaires qui nous contactent, notamment sur Facebook », explique Mathieu Blavier, « toute la semaine, nous discutons de l'itinéraire. Nous leur envoyons des messages et nous demandons des renforts si nous en avons besoin ». Cette figure du mouvement estime qu'environ cent cinquante personnes étaient mobilisées pour assurer le service d'ordre dans la capitale, Samedi 19 Janvier 2019.

Parmi ces volontaires, quelques-uns ont déjà fait parler d'eux. Avec leurs bérets militaires, d'anciens combattants du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, participaient à la sécurité lors des deux dernières manifestations parisiennes. Parmi eux, Victor Lenta, un ancien parachutiste du troisième régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Carcassonne, proche de l'extrème droite. Mais la plupart des membres des services d'ordre sont de simples citoyens, des Gilets Jaunes comme les autres, affirment des figures du mouvement.

Le cortège de la capitale n'est d'ailleurs pas le seul à être encadré. A Valence, une quarantaine de volontaires s'occupent aussi de la sécurité. « Ils sont répartis en tête, en queue et aussi noyés dans le cortège », explique Alexandre Compère, Gilet Jaune de la Drôme, à France Info, « il y a une réunion une fois par semaine pour organiser le cortège du samedi et éviter tout débordement ». Une fois sur place, ces équipes repèrent les personnes un peu excitées et les pancartes insultantes, afin que la manifestation se déroule dans le calme.

L'apparition de ces services d'ordre est vue d'un bon œil du côté de la police. « Depuis la semaine dernière, certains membres du service d'ordre de la manifestation parisienne sont déclarés et identifiés par la police », explique Loïc Travers, secrétaire national adjoint du syndicat de police Alliance, à France Info, « c’est ce que nous réclamons depuis le début du mouvement, afin de fluidifier les manifestants et responsabiliser les organisateurs ».

Une fois identifiés, les membres de ces services d'ordre peuvent ainsi être en contact avec les policiers pour éviter les débordements ou signaler la présence de casseurs. « La primauté est laissée au service d’ordre. Et si jamais ils n'y arrivent pas, s'ils sont débordés, des brigades interviennent », confirme le porte-parole du Syndicat Général de la Police (SGP) de la Confédération Générale du Travail (CGT) Force Ouvrière, Eddy Sid, sur BFM Télévision, « nous travaillons vraiment en adéquation avec eux ».

Ces services d'ordre rassurent aussi certaines personnalités politiques. A l'image de la députée du Mouvement Démocrate du Val-d'Oise, Nathalie Avy-Elimas, « les manifestations se déroulent dans le calme parce que le mouvement se structure, déclaration, tracé défini et service d'ordre pour éviter les dérives. Nous sommes passés de mouvements désorganisés à un mouvement social et politique plus traditionnel », a-t-elle déclaré, Samedi 19 Janvier 2019, sur CNews. La manifestation s'est ainsi déroulée dans le calme tout le long du cortège, sur le trajet déclaré, à Paris. Les tensions n'ont débuté que Samedi 19 Janvier 2019 en fin de journée, à partir de 17 heures, lors de la dispersion de la manifestation.

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19 janvier 2019 6 19 /01 /janvier /2019 16:59

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/armee-et-securite/des-que-ca-commence-a-chauffer-j-evacue-la-perilleuse-mission-des-agents-qui-protegent-les-journalistes-face-aux-gilets-jaunes_3151055.html

 

« Dès que cela commence à chauffer, j'évacue », la périlleuse mission des agents qui protègent les journalistes contre les Gilets Jaunes

Depuis le début de la mobilisation et la multiplication des agressions contre les reporters, la présence de ces agents s'est généralisée. Eux-mêmes pris pour cible, ils racontent à France Info la façon dont ils travaillent.

« Attention, ils tirent avec des Lanceurs de Balles de Défense (LBD). Ils chargent, faites gaffe », nous sommes Samedi 12 Janvier 2019 place de l’Etoile, à Paris, et Jacques talonne une équipe de journalistes originaires des Pays-Bas.

Comme la majorité des reporters qui couvrent les rassemblements des Gilets Jaunes, ils bénéficient d’une protection rapprochée. Jacques, cinquante neuf ans, en a vu d’autres. Cet ancien officier de l'armée israélienne a travaillé dix huit ans pour la sécurité de l'ambassade d'Israël dans le monde entier et il a assuré la protection de journalistes de la British Broadcasting Corporation (BBC) ou de Cable News Network (CNN) lors des intifadas à Gaza. « Là bas, cela tirait à balles réelles », le bodyguard confie toutefois être surpris de la violence observée lors des récentes manifestations en France, « j’ai beaucoup de mal à comprendre que cela puisse aller si loin ».

Ce n'est pas la première fois que les rédactions font appel à des Agents de Protection Rapprochée (APR) pour assurer la sécurité de leurs journalistes. Cette pratique est fréquente lors des célébrations de la Saint-Sylvestre et elle s'est accélérée avec les manifestations contre la loi travail en 2016 ou encore l'évacuation de la Zone A Défendre (ZAD) de Notre Dame Des Landes au mois d’avril 2018. Mais avec la multiplication des agressions de journalistes depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, l'expérience s'est généralisée.

A France Télévision, le dispositif est monté en puissance. Ce n'est plus un agent mais deux qui accompagnent un binôme de journalistes. Idem à BFM Télévision, qui affecte un agent par personne envoyée sur le terrain, leur nombre pouvant aller jusqu'à trois. « Le domaine de la protection n'est plus réservé aux stars », dit Eric, vingt huit ans, près de dix ans d'expérience dans le secteur, « aujourd’hui, on intervient dès qu’il y a des situations de crise et dès qu'il peut y avoir atteinte physique à la personne ».

Pour la seule journée du Samedi 12 Janvier 2019, plusieurs reporters ont été violemment pris à partie et parfois frappés. A Toulon, deux journalistes vidéo de l'Agence France Presse (AFP) ont été menacés alors qu'ils filmaient des échauffourées, avant de trouver refuge dans un restaurant. A Marseille, une journaliste vidéo de la troisième chaîne de la télévision française et deux photographes ont été insultés et empêchés de travailler. A Toulouse, une journaliste de la Dépêche du Midi, insultée et menacée de viol par des Gilets Jaunes encagoulés, a porté plainte. A Pau, un journaliste pigiste a reçu un coup de pied à la jambe.

Les agents de protection sont eux aussi pris pour cible. A Paris, l'un d'entre eux, qui accompagnait un vidéaste de l'AFP, a reçu des coups de matraque de la part des forces de l'ordre. A Rouen, un agent qui accompagnait une équipe de La Chaîne Info (LCI) a été roué de coups alors qu'il était à terre et il a eu le nez fracturé.

Ces professionnels tentent pourtant de se fondre dans le décor et de se faire le plus discret possible, quitte à être confondus avec l'équipe de journalistes qu'ils accompagnent. « Nous portons parfois le matériel et les personnes nous prennent pour des techniciens », dit Nasser, quarante huit ans, agent de protection pour les journalistes de France Télévision. La mission s’avère plus délicate lorsqu’ils protègent des reporters de BFM Télévision, particulièrement visés par certains manifestants.

« Il y a une vraie chasse aux journalistes de notre chaîne et des agents ne veulent plus travailler avec nous », dit une source de BFM Télévision à France Info. Cette source, qui préfère rester anonyme, précise que la chaîne a quasiment abandonné les directs face caméra pendant les manifestations pour ne pas exposer ses journalistes.

Malgré l'anonymisation des bonnettes sur les micros et la disparition des logos sur le matériel, des Gilets Jaunes cherchent systématiquement à savoir à quel média appartient l'équipe de télévision qu'ils rencontrent, comme en témoignent tous les agents interrogés par France Info. « Nous faisons de la désinformation et nous leur répondons que nous travaillons pour un média étranger », dit Olivier, quarante et un ans, dont vingt deux ans de sécurité privée au compteur. Il a participé à quatre journées de mobilisation pour des journalistes de France Info, de BFM Télévision et de la première chaîne de la télévision française, et il confirme qu’il est désormais impossible pour les journalistes de la chaîne d'information en continu d'avancer à visage découvert.

Pour assurer la sécurité de leurs clients, ces silhouettes agiles les marquent à la culotte, notamment le caméraman. « Je le prends par les hanches et je le guide », explique Nasser. « Il a l'œil dans l'objectif et il ne voit pas ce qu'il se passe autour de lui. Je suis ses yeux », dit Jacques, « je tiens le caméraman par son sac à dos ou sa capuche. Lorsque je tire un peu plus fort, cela veut dire qu’il faut reculer ».

Les deux agents soulignent l'importance du dialogue avec l'équipe et le respect des consignes expliquées au préalable.

Car la première mission des APR est l’observation, pour anticiper le danger. « Les journalistes sont pris entre deux feux, d’un côté, les Gilets Jaunes et, de l’autre côté, les forces de l'ordre », dit Jacques. Selon l'ancien militaire, la situation devient dangereuse lorsque policiers ou gendarmes confinent les manifestants, « c’est une cocotte-minute et des projectiles en tout genre commencent à voler, trottinettes, mobilier urbain, boules de pétanque, tubes d'échafaudage en guise de javelots, pavés et boulons ».

Une configuration qui rappelle de mauvais souvenirs à Nasser, « lors d'une journée de mobilisation, le journaliste était de dos en train de filmer et il ne se rendait pas compte que les pavés volaient à trente centimètres au-dessus de sa tête », confirme celui qui fait stopper des directs. Les tirs de LBD restent ce que les agents de protection redoutent le plus. « J'ai plus peur de la police que de tout le reste », dit Olivier.

Les agents doivent aussi éviter les attroupements de manifestants autour de leurs journalistes, qui risquent de dégénérer. C'est ce qui est arrivé à Eric, qui sécurisait une équipe de journalistes de France Télévision à Bourges, Samedi 12 Janvier 2019. « Nous nous sommes retrouvés coincés dans une rue au milieu d'un groupe de casseurs. Les reporters sont devenus des cibles », raconte l'agent âgé de vingt huit ans. Les insultes ont fusé, suivies par des jets de bouteilles et de pierres. « Cela atterrissait sur mon dos », explique Eric, qui protégeait le caméraman. L'arrivée de trois voitures de police a détourné l'attention et l'équipe a pu filer.

« Dans ces situations, il faut rester humble et calme », précise l'agent, pas besoin d'être une armoire à glace, au contraire. « Un agent qui fait deux mètres, cela ne sert à rien, cela aggrave même la situation », estime Nasser. A l’inverse de leurs collègues de la sécurité privée postés à l'entrée de bâtiments, et dont la carrure peut être dissuasive, les agents de protection doivent faire profil bas, pour éviter d'attirer l'attention. Dans une profession encore très masculine, « les profils féminins sont recherchés pour leur discrétion », indique Valérie, une agente de quarante huit ans qui travaille notamment pour BFM Télévision.

« Le fait d'être une femme attire moins l’attention », confirme Sophie, une ancienne sportive de haut niveau qui a assuré la sécurité de journalistes du service public à Paris, Marseille et Toulon, « moi je ne suis jamais repérée, à part quand je suis reconnue pour mon ancienne profession, ce qui inspire plutôt le respect ».

Si la tension monte et que des invectives sont lancées contre les journalistes, le dialogue est toujours privilégié. « Notre parole, c'est notre meilleure arme. Même si la discussion est houleuse », dit Sophie. « Il faut toujours garder son sang-froid et expliquer », dit Jacques, qui engage souvent la conversation avec des Gilets Jaunes.

Si le dialogue reste impossible, les forces de l'ordre sont une solution de repli pour les équipes. Quand l'environnement devient trop hostile, elles se faufilent derrière un cordon de Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) ou de gendarmes mobiles. La carte et le badge professionnel des agents servent alors de sésame. « Nous l’exhibons et ils nous font une ouverture. Idem pour les commerces, nous frappons au carreau et ils nous ouvrent », dit Nasser.

Ce genre d’extraction est fréquent. « Dès que je vois que cela commence à chauffer, je fais une évacuation », dit Olivier. « Lorsque je sens que cela arrive à l'affrontement violent, nous battons en retraite avec mes clients, il n'y a pas de honte à partir », dit Nasser, « le clash arrive quand c'est trop tard ».

C'est ce qui s'est produit à Rouen, Samedi 12 Janvier 2019, où l'un des deux agents de protection d'une équipe de journalistes de LCI a failli se faire lyncher, avant d'être extrait par deux manifestants, selon Hugo Blais, le journaliste reporter d'images qui était avec lui. Selon certains témoignages rapportés par la presse locale, l'usage par l'agent en question d'une matraque télescopique aurait aggravé la situation, les manifestants le prenant pour un policier en civil. « Il n'y a pas eu d'élément déclencheur pour l'agression », conteste Hugo Blais, « il a sorti sa matraque quand il s'est fait submerger, c'était de la pure autodéfense ».

Selon Olivier, qui a toujours une matraque télescopique avec lui au cas où, le port de ce type d'arme intermédiaire est toléré. Mais il est illégal, à moins d'avoir été formé à son emploi et d'avoir une autorisation temporaire du ministère de l’intérieur, le temps de la mission, comme le prévoit un décret du 29 décembre 2017. « Ce décret n'est pas appliqué car les formations au maniement de ces armes n'ont pas encore été mises en place par les autorités, le gouvernement a fait les choses à l’envers », constate Régis-Albert Blanchard, président de la Fédération Française de la Protection Rapprochée (FFPR). Selon lui, « quatre vingt dix neuf pour cent des agents qui interviennent dans les manifestations des Gilets Jaunes n'ont donc pas de moyens de force intermédiaire ». Il reste toutefois sceptique sur l'utilité de l'usage de ces armes de catégorie D, matraques, tonfas et lacrymogènes, plaidant plutôt pour une vraie protection rapprochée, qui commence à partir de trois agents pour une personne, « même si vous mettez du matériel, cela ne changera rien. Les règles essentielles restent l'anticipation, l'évacuation et l'exfiltration », dit Régis-Albert Blanchard, président de la FFPR, à France Info.

A l'exception d’Olivier, qui milite pour une meilleure protection des agents, via la possibilité d'être armé, la majorité des professionnels interrogés par France Info se rangent à l'avis du président de la FFPR. « Il y a des parades pour s'équiper, nous pouvons transformer un journal en matraque par exemple », dit Sophie. « Si je me fais lyncher au sol et qu’ils trouvent une arme, ils vont me taper avec », dit Nasser.

L'équipement des agents de protection se limite donc aux protections d'usage, casques, lunettes et masques. Certains portent parfois des gilets pare-balles légers et des protège-tibias. Ils sont aussi équipés d'une trousse de secours avec le nécessaire pour apporter les premiers soins si des journalistes ou des collègues sont gazés ou blessés. « Lors des premières manifestations, certains de nos agents se sont vus confisquer par les forces de l'ordre leur matériel de protection. Ils se sont pris des gaz lacrymogènes. Comment voulez-vous qu'ils protègent nos journalistes après », déplore-t-on à BFM Télévision. Des conditions difficiles pour ces agents payés entre cent quatre vingt et deux cent cinquante euros pour une douzaine d'heures, selon Régis-Albert Blanchard, et dont la majorité est en Contrat de travail à Durée Déterminée (CDD).

Au fil des journées de mobilisation des Gilets Jaunes, les agents finissent-ils par craindre pour leur propre sécurité ? La plupart balaient d'un revers de main.

« J'ai l'habitude de ces climats. Dans notre travail, des agressions, il y en a tout le temps », dit Eric à France Info. Sophie reconnaît qu’en cinq ans d’expérience, les manifestations des Gilets Jaunes sont ce qu'elle a fait de plus intense physiquement. Mais elle se dit prête à retourner sur le terrain chaque week-end. « Si je commence à avoir peur, je ne vais pas faire mon travail correctement », dit Jacques. Il en profite pour faire passer un petit message aux manifestants, « les Gilets Jaunes ont besoin des journalistes. Sans eux, ils n'iront pas loin. Et nous sommes là pour faire en sorte que les médias puissent faire leur travail correctement ».

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19 janvier 2019 6 19 /01 /janvier /2019 16:12

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1PC0T3-OFRTP

 

Alexandre Benalla mis en examen pour la troisième fois (Reuters)

Alexandre Benalla, ancien homme de confiance d’Emmanuel Macron, a été mis en examen Vendredi 18 Janvier 2019 pour l’utilisation de ses passeports diplomatiques après son licenciement de l’Elysée, ont annoncé une source judiciaire et son avocate, Jacqueline Laffont.

Selon les mêmes sources, les juges d’instruction n’ont retenu que l'usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle.

Ils ont placé l’ancien chargé de mission de l’Elysée sous le statut de témoin assisté pour les autres incriminations retenues dans l’information judiciaire ouverte par le parquet de Paris, abus de confiance, faux et usage de faux document administratif et obtention indue de document administratif.

Alexandre Benalla a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de pointer mensuellement. Un contrôle allégé par rapport aux demandes du parquet, qui souhaitait qu’il soit interdit de sortie du territoire et privé de son passeport, a déclaré à Reuters Jacqueline Laffont.

Alexandre Benalla, déjà mis en examen à deux reprises pour des violences sur des manifestants en marge des manifestations du premier mai 2018, avait été placé en garde à vue, Jeudi 17 Janvier 2019.

Ce qui est désormais l’affaire d'Alexandre Benalla a éclaté l’été dernier et ne cesse depuis lors d’embarrasser l’exécutif, au fil de ses multiples rebondissements.

Alexandre Benalla a utilisé une vingtaine de fois des passeports diplomatiques après son licenciement de l’Elysée au mois de juillet 2018, a déclaré Mercredi 16 Janvier 2019 le directeur de cabinet du chef de l'état, Patrick Strzoda, devant la commission des lois du sénat qui s’est constituée en commission d’enquête.

Il a aussi accusé l’ancien chargé de mission, qui doit être entendu Lundi 21 Janvier 2019 par la même commission, d’avoir falsifié un document pour obtenir un passeport.

Mais les magistrats instructeurs n’ont pas jugé cette accusation susceptible de justifier à ce stade la mise en examen d’Alexandre Benalla, ce dont son avocate s’est dite satisfaite. « Nous sommes très contents », a-t-elle déclaré à Reuters.

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18 janvier 2019 5 18 /01 /janvier /2019 19:34

 

 

http://www.revolutionpermanente.fr/Tour-de-France-des-Assemblees-Generales-de-Gilets-Jaunes-un-debut-de-structuration-par-en-bas

 

Tour de France des assemblées générales des Gilets Jaunes, un début de structuration par en bas

Si la spontanéité du mouvement est un marqueur important du soulèvement, de plus en plus les Gilets Jaunes se structurent par en bas. Des assemblées générales se multiplient partout en France. De ce fait, les Gilets Jaunes développent leur propre expérience d’organisation, pour le moment à une échelle locale, voire régionale.

Samedi 17 Novembre 2018, spontanément, des milliers de Gilets Jaunes se sont mis en mouvement et ils ont bouleversé la situation politique hexagonale. Deux mois plus tard, le mouvement s’est aujourd’hui enraciné, après les fêtes de fin d’année, avec un neuvième acte, le plus massif depuis le début de la mobilisation.

Malgré la tentative d’enfumage du grand débat national du gouvernement, il y a fort à parier que le dixième acte, Samedi 19 Janvier 2019, sera lui aussi important dans la rue. Forts de deux mois d’expérience de mobilisation, les Gilets Jaunes, qui pour la plupart manifestent pour la première fois, font leur propre expérience pour organiser le mouvement à la base. C’est ainsi qu’une vingtaine d'assemblées générales ont fleuri depuis le début du mouvement.

Si, bien sûr, l’état de structuration du mouvement est encore embryonnaire, quelques villes se détachent du lot, sorte de pointe avancée de ce phénomène. Ainsi, à Lyon, trois assemblées générales se sont déjà tenues, cherchant à coordonner et à organiser les différentes actions, réunissant à chaque fois un minimum de cinq cent Gilets Jaunes. Toulouse n’est pas en reste, avec trois assemblées générales, réunissant de trois cent à six cent personnes.

A Caen, après une assemblée générale organisée dans un squat de migrants, merveilleuse démonstration contre les accusations d'extrême droitisme du mouvement, trois cent personnes se sont à nouveau réunies, Vendredi 11 Janvier 2019. Enfin, à Commercy, bourgade de six mille habitants dans la Meuse, une assemblée générale a lancé un appel pour une assemblée générale des assemblées générales, pointant la nécessité de coordonner le mouvement à l’échelle nationale.

Dans ce mouvement qui a mis les marges au centre, si Paris est, du point de vue politique, l’un des points névralgiques de la mobilisation, il n’est pas encore à l’avant-garde en matière de structuration du mouvement. Pourtant, là aussi, des embryons d’organes d’auto-organisation émergent.

Au total, ce sont sept différents points qui se structurent, mêlant assemblée de ville et regroupement plus large, Paris Nord, Rungis, Belleville, Pantin, Ivry, à la Plaine Saint Denis et dans l’Essonne.

Pour l’heure, il n’existe pas de structure à échelle de l’ensemble de la région parisienne, même si l'assemblée générale de Rungis est à la pointe à l’heure actuelle, cherchant à structurer l’ensemble du mouvement sur la capitale. L’émergence de ces structures d’auto-organisation, avec toutes les limites qu’elles comportent, vont dans le bon sens en ouvrant la possibilité de pouvoir contrôler les porte-paroles, ou encore de se donner les moyens de massifier le mouvement en l’élargissant à d’autres secteurs du monde du travail, de la jeunesse et des quartiers populaires.

Ailleurs en France aussi, le mouvement cherche à se structurer. A Montpellier, Dimanche 13 Janvier 2019, deux cent Gilets Jaunes se sont retrouvé à Odyséum pour penser la suite de la mobilisation. A Nîmes, une assemblée générale rassemblant l’ensemble des Gilets Jaunes du Gard se tient également.

A la dernière assemblée générale tenue à Strasbourg, deux cent cinquante personnes se sont rassemblées, venues de Colmar, Horbourg-Wihr, Sélestat, Châtenois, Gambsheim mais aussi de Lorraine, avec la présence de Gilets Jaunes de Sarreguemines. Autre rassemblement plus large, coordonnant plusieurs villes, l'assemblée générale de Touraine, rassemblant à chacune de quatre assemblées générales plus de soixante dix Gilets Jaunes. Dans le Nord, l'assemblée générale de Lille rassemble les Gilets Jaunes locaux et ceux de Douai, Arras et Sin le Noble. Même méthode de regroupement dans le Puy de Dôme, ou une trentaine de personnes ont répondu à l’appel.

Enfin, des Gilets Jaunes organisent également de premières assemblées générales à Nantes, Dijon, Clermont et Alençon.

Contre toute récupération du mouvement et pour son amplification, ces différents embryons d’auto-organisation devraient se donner comme tâche de se développer, en s’élargissant sur l’ensemble du territoire, tout en commençant à mettre en place des représentants mandatés et révocables, pour ensuite se poser la possibilité de se coordonner à l'échelle nationale. Les assemblées générales listées ci-dessus doivent donc servir d’exemple à suivre, jusqu’à devenir un phénomène majoritaire, pour un contrôle démocratique par la base des Gilets Jaunes. C’est sur cette voie que le mouvement pourra résoudre l’une de ses contradictions. A savoir, réussir à se structurer sans pour autant être récupéré par de prétendus leaders autoproclamés.

Il est aussi notable que, par endroit, des convergences entre Gilets Jaunes et syndicalistes se font jour, dans les assemblées générales comme dans l’action. Il s’agit là aussi d’un élément essentiel pour instaurer un rapport de force conséquent contre Emmanuel Macron. En ce sens, l’aspiration à faire de la construction de la grève générale un axe central de la mobilisation, qui fleurit dans une fraction pour l’instant minoritaire des Gilets Jaunes, doit devenir une aspiration collective. Par sa ténacité et son enracinement, le mouvement des Gilets Jaunes a déjà fait la démonstration de sa détermination et de sa capacité à arracher des concessions au gouvernement. Il s’agit aujourd’hui d’œuvrer pour passer à l’étape supérieure. Pour ce faire, la mise en mouvement du géant endormi qu’est le mouvement ouvrier organisé, notamment dans les grands centres industriels, avec ses méthodes de luttes, c’est à dire la grève et l’auto-organisation, est indispensable.

Il est possible que certaines assemblées générales ne figurent pas dans ce listing. N’hésitez pas à nous le faire savoir dans les commentaires. Nous compléterons alors ce tour de France des assemblées générales.

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18 janvier 2019 5 18 /01 /janvier /2019 19:02

 

 

https://www.change.org/p/un-referendum-pour-le-ric-la-baisse-des-taxes-de-1ère-nécessité-et-des-salaires-des-elus

 

Il y a sept mois, je lançais une pétition sur www.change.org pour dénoncer le faux argument avancé par le gouvernement pour justifier la hausse constante des taxes sur le carburant, financer la transition écologique.

Avec un million cent quatre vingt dix mille signatures, vous m'avez confortée dans l'idée que ce que je dénonçais n'était pas imaginaire. Le mouvement des Gilets Jaunes a fait la suite.

A travers les nombreux témoignages, que je reçois chaque jour, j'ai compris que les revendications et la colère ressentie pas de nombreux français dépassaient largement le cadre de la taxe sur le carburant. J'ai donc décidé aujourd'hui de lancer une nouvelle pétition pour transformer cette soif de changement en des avancées concrètes.

Comme déjà plus de seize mille personnes, signez aujourd'hui pour demander la baisse des taxes de première nécessité, la baisse des salaires et des privilèges des élus et des hauts fonctionnaires et un référendum pour le Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC).

Priscillia Ludosky

Un referendum pour le RIC et pour la baisse des taxes de première nécessité et des salaires des élus

Priscillia Ludosky a lancé cette pétition adressée à Emmanuel Macron, président de la république française.

Comme vous le savez, une pétition avait été lancée pour dénoncer le faux argument avancé par le gouvernement pour justifier de la hausse constante des taxes sur le carburant avec encore beaucoup d’autres incohérences et questions soulevées en rapport à la transition écologique auxquelles nous n’avons toujours pas eu de réponses à ce jour.

Avec plusieurs citoyens fortement impliqués et appliqués à faire entendre notre message, nous  avons reçu un grand nombre de revendications et de propositions de la part d'autres citoyens visant à améliorer la qualité de vie et le pouvoir d'achat.

Cet élan de contestation a donné naissance au mouvement des Gilets Jaunes et il a pris de l'ampleur puisqu'il englobe désormais le sujet du pouvoir d'achat et la place du citoyen dans la vie politique.

Une collecte de ces revendications avait été faite et celles-ci avaient été classées par thèmes. Puis nous avons souhaité les soumettre aux citoyens via un sondage posté sur les réseaux sociaux afin d'appuyer notre message en vue d'une éventuelle rencontre avec les membres du gouvernement. Cette rencontre a finalement eu lieu le 27 novembre 2018 et nous avons pu remettre cette liste de famille de revendications au ministre François de Rugy le 27 novembre 2018.

Suite à diverses actions de rassemblements citoyens venant donc revendiquer une meilleure qualité de vie, le gouvernement a annoncé l'annulation de la prochaine hausse des taxes sur le carburant qui était prévue pour le mois de janvier 2019, une des premières revendications de la pétition.

Cependant, nous attendons aussi que le gouvernement annonce la baisse du pourcentage de ces taxes et qu’il nous adresse les justificatifs de dépenses des taxes perçues jusqu'à aujourd'hui et la liste des projets de création de biocarburants financés par le gouvernement, documents dont François de Rugy a assuré qu'ils seront portés à notre connaissance.

Puis d’autres mesures, ne répondant toujours pas au besoin exprimé et ne s'adressant qu'à une petite partie de la population, ont été annoncées.

Ensuite, le gouvernement a annoncé qu’un grand débat allait avoir lieu dans tout le pays dont l’organisation est discutable, le contexte flou et l’issue incertaine.

La Commission Nationale du Débat Public (CNDP) avait été mandatée pour organiser ce débat et elle nous avait invité à participer à une réunion d’information visant à présenter nos sujets et à discuter des modalités d’organisation, mais celui-ci a été annulé suite à la démission de la présidente, Chantal Jouanno, et au retrait de la CNDP de l’organisation du grand débat en question.

Nous l’avions déjà évoqué, nous nous méfions de ce débat mais nous n’avons pas refusé d’y participer comme l’avait prétendu le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

En attendant que le gouvernement s’organise, organisons-nous. Voici donc ce que, en compagnie de nombreux Gilets Jaunes, nous avons proposé en vue de répondre d’urgence à un besoin de retrouver rapidement du pouvoir d’achat et de résoudre cette crise démocratique que nous traversons.

Et n’étant que dans un rôle de transmission des besoins exprimés par beaucoup de citoyens gilets jaunes, c’était en leur compagnie que nous avions demandé au gouvernement, à Versailles puis à l’Opéra lors d’une conférence de presse, d’organiser un référendum afin de présenter au peuple français un texte visant à demander aux citoyens leur avis sur la mise en place de ces trois points de revendications.

A ce jour, nous n’avons pas obtenu de réponse et par cette pétition, nous vous demandons votre avis. Etes-vous, oui ou non, pour qu’un référendum soit organisé pour la mise en place de ces trois points de revendications ?

Premièrement, une baisse sérieuse de toutes les taxes et de tous les impôts sur les produits de première nécessité, énergie, logement, transports, produits alimentaires et vêtements, avec certainement un effort supplémentaire à faire sur les produits bios, sains et fabriqués en France. Cet effort étant proposé par une citoyenne soucieuse tout comme beaucoup d’entre nous de la santé des citoyens. Ce qui mènerait donc aussi à consommer français et plus sain.

Deuxièmement, une baisse significative de toutes les rentes, salaires, privilèges et retraites courantes et futures des élus et des hauts fonctionnaires. Ceci témoignerait de la solidarité de ces profils envers les profils moins avantagés mais aussi à faire des économies.

Troisièmement, la mise en place du RIC en toutes matières reposant sur les points suivants.

Donner au peuple le droit de déclencher un référendum en vue de modifier la constitution et interdire toute modification de la constitution sans passer par le référendum.

Donner au peuple le droit de rédiger ou abroger une loi sur le sujet qu'il choisit.

Donner au peuple le droit de demander un référendum sur toutes les lois votées par le parlement.

Obliger le président de la république à présenter tous les traités, accords et pactes internationaux au référendum avant ratification.

Permettre la destitution d'un membre du gouvernement.

Ci-dessous, voici un argumentaire qui se suffit à lui même pour expliquer pourquoi le RIC est nécessaire et dans lequel les rédacteurs on sollicité un appui par la signature de leur pétition visant à modifier le troisième article de la constitution.

https://www.article3.fr/actions/petition-pour-l-instauration-du-referendum-d-initiative-citoyenne-en-france

Le sixième article de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui fait partie du préambule de notre constitution, prévoit la participation des citoyens à la formation de la loi. Il déclare que « la loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation ». Ce texte n’a jamais été appliqué.

Certes, les élus élaborent et votent les lois mais les électeurs restent exclus du processus et les rares fois où l'on daigne les consulter, leur avis ne compte que s'il est conforme à ce qu'on attend d'eux. Il s'ensuit que la défiance des français envers la classe politique bat aujourd'hui tous les records. Il devient donc urgent d'équilibrer le système en instituant dans notre pays le RIC, dans tous les domaines et à tous les niveaux territoriaux afin que les citoyens puissent avoir le dernier mot pour imposer leurs décisions.

Être seulement autorisé à glisser un bulletin dans l'urne pour élire un président, un député ou un maire, ce n'est pas exercer sa souveraineté mais au contraire s'en laisser déposséder et se faire réduire au silence pendant les cinq ou six ans qui séparent deux scrutins de même niveau.

En démocratie, le peuple doit pouvoir être le législateur en dernier ressort. Seul le RIC nous permettra de reprendre la parole à tout moment pour décider de ce qui nous regarde, et ainsi de devenir pleinement citoyens.

Nous vous proposons de soutenir, en signant cette pétition, une nouvelle formulation du troisième article de la constitution française, « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du RIC en toutes matières y compris constitutionnelle et de ratification des traités. Cet article ne peut être modifié que par voie référendaire ».

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18 janvier 2019 5 18 /01 /janvier /2019 18:24

 

 

Donald Trump aurait demandé à Michael Cohen de mentir devant le congrès (Reuters)

 

Donald Trump a demandé à Michael Cohen, son ancien avocat, de mentir devant le congrès à propos du projet de construction d'une Trump Tower à Moscou, affirme le site d'informations Buzz Feed qui cite des agents fédéraux impliqués dans l'enquête russe.

A la suite de ces allégations, Adam Schiff, président démocrate de la commission du renseignement à la chambre des représentants, a indiqué sur Twitter que le nécessaire sera fait pour découvrir la vérité.

« L'accusation selon laquelle le président des Etats-Unis pourrait avoir suborné un parjure devant notre commission pour tenter de mettre fin à l'enquête et pour cacher ses relations commerciales avec la Russie est parmi les plus graves à ce jour », a-t-il écrit.

Un autre élu démocrate, Jerrold Nadler, a également annoncé sur Twitter que la commission des affaires judiciaires de la chambre des représentants allait enquêter. « Ordonner à un subordonné de mentir devant le congrès est un crime fédéral », a-t-il souligné.

Un tel crime fédéral, s'il est avéré, pourrait entraîner au congrès une procédure de destitution du président.

Selon Buzz Feed, Donald Trump, peu avant son élection, aurait cherché à rencontrer le président russe Vladimir Poutine afin de faire avancer le projet de Trump Tower à Moscou. « Occupez-vous en », aurait-il dit à Michael Cohen.

Ce dernier, lors de son audition en 2017 devant le congrès, a pourtant assuré que le projet immobilier avait été abandonné au mois de janvier 2016. Michael Cohen et son conseiller Lanny Davis ont refusé de commenter l'article de Buzz Feed.

L'ancien avocat du président a été condamné au mois de décembre 2018 à trois ans de prison pour avoir acheté au nom de Donald Trump le silence de deux femmes qui disent avoir eu une relation avec l'homme d'affaires, en violation de la législation sur le financement des campagnes électorales.

L'avocat a dit Jeudi 17 Janvier 2019 avoir procédé, à la demande de Donald Trump, à des versements d'argent à une société dans le but d'influencer le résultat d'enquêtes d'opinion lors de la campagne présidentielle de 2016.

La semaine dernière, Michael Cohen avait annoncé avoir accepté d'être auditionné le 7 février 2019 à la chambre des représentants, sous contrôle démocrate, par la commission de surveillance et de la réforme du gouvernement.

Mais il a fait savoir Jeudi 17 Janvier 2019 qu'il pourrait renoncer à cette audition en raison de propos intimidants tenus par Donald Trump.

Dans un entretien à la chaîne Fox News, Dimanche 13 Janvier 2019, le président a affirmé disposer d'informations compromettantes sur le beau-père de Michael Cohen.

« Il y a une véritable crainte et elle a poussé Michael Cohen à se demander s'il devait se présenter ou ne pas se présenter devant la commission. Il n'a pas pris de décision finale », a déclaré Jeudi 17 Janvier 2019 Lanny Davis à la chaîne MSNBC.

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