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14 juin 2018 4 14 /06 /juin /2018 19:40

 

 

http://www.cgt.fr/TOUTES-ET-TOUS-DEVANT-LE-TGI-DE-PARIS-AUX-COTES-DES-LYCEENS-ET-MILITANTS.html

 

Non à la répression contre le mouvement social

Toutes et tous devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris aux côtés des lycéens et des militants

Rassemblement Vendredi 15 Juin 2018 de 12 heures à 15 heures devant le TGI de Paris, 29 45 Avenue de la Porte de Clichy, 75 017 Paris, métro Porte de Clichy.

Mardi 22 Mai 2018, à Paris, jour de mobilisation unitaire de la fonction publique, des manifestants ont fait l’objet d’interpellations par les forces de l’ordre, tout comme les lycéens pour l’occupation du lycée François Arago.

Garde A Vue (GAV) prolongée et passage en comparution immédiate, rien ne leur a été épargné.

Vendredi 15 Juin 2018, aura lieu le procès d’un certain nombre d’entre eux, dont un camarade manifestant et militant, qui a eu pour seul tort de porter un sweat à capuche noire.

Agent public, il manifestait dans le cadre de l'appel unitaire de la fonction publique contre la casse du service public. Quelle absurdité de se retrouver aujourd’hui sur le banc des accusés alors qu’il manifestait pour un service public de qualité.

Les jeunes arrêtés au lycée François Arago étaient réunis pour discuter des réformes en cours, aucune dégradation n’a été constatée. Les conditions de leur arrestation et de leur mise en GAV ont soulevé l’indignation de leurs familles et de leurs enseignants et le traitement qui leur a été infligé, y compris aux mineurs, est totalement disproportionné.

Les délits sur lesquels reposent ces procédures sont issus d’une loi de 2010 qui punit la participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations et l'intrusion dans un établissement scolaire.

Gérard Collomb fustigeait à l’époque cette atteinte à la liberté fondamentale de manifester lorsque Christian Estrosi avait déposé cette proposition de loi. Aujourd’hui ministre de l’intérieur, il se sert entre autres de ces dispositions pour réprimer le mouvement social.

A cet usage de lois répressives s’ajoutent ses récentes déclarations polémiques prônant l'auto défense pour assurer la sécurité publique. Cela ne fait que confirmer la stratégie du gouvernement, intimider les manifestants et discréditer les luttes légitimes pour le progrès social.

Pour la Confédération Générale du Travail (CGT), la priorité est de développer les services publics, biens communs de toutes et de tous et de leur donner les moyens de répondre aux besoins de la population. Il est urgent que le gouvernement entende les revendications exprimées et respecte pleinement les libertés fondamentales, comme celle de manifester, qui permettent la pleine expression du mouvement social.

La CGT et ses organisations, qui ne cautionnent pas les actes injustifiables de personnes extérieures au mouvement social, dénoncent cette répression et cette instrumentalisation de la justice.

La CGT est solidaire des manifestants et des jeunes poursuivis.

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14 juin 2018 4 14 /06 /juin /2018 19:16

 

 

https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/14/en-espagne-maxim-huerta-premiere-victime-de-la-tolerance-zero-de-l-ere-sanchez_5314829_3214.html

 

En Espagne, Maxim Huerta, première victime de la tolérance zéro de Pedro Sanchez

Le ministre espagnol de la culture et des sports a été contraint à la démission, Mercredi 13 Juin 2018, à la suite d’une polémique entourant son redressement fiscal.

Par Sandrine Morel, correspondante permanente du Monde à Madrid

Six jours, jamais un ministre n’avait si peu duré en Espagne. L’écrivain et ancien présentateur de télévision Maxim Huerta, ministre de la culture et des sports dans le tout jeune gouvernement de Pedro Sanchez, a été contraint de démissionner, Mercredi 13 Juin 2018.

Pendant la journée du Mercredi 13 Juin 2018, la polémique sur le redressement fiscal de deux cent vingt mille euros dont il a fait l’objet entre 2006 et 2008 n’avait cessé d’enfler.

A l’époque, l’éphémère ministre avait créé une société destinée à percevoir ses honoraires de manière à abaisser considérablement le montant de ses impôts. Une pratique courante dans les milieux audiovisuels, artistiques et sportifs et dont s’est défendu Maxim Huerta lors de l’annonce de sa démission, « peu importe que je n’aie pas commis de fraude fiscale, ce qui compte c’est le bombardement contre moi. Ce qui est recherché, c’est de miner le projet de régénération et de transparence porté par Pedro Sanchez et je ne vais pas le permettre ».

En Espagne, on ne plaisante plus avec l’intégrité morale et financière des élus. Le royaume, qui croule sous les affaires de corruption, a décidé de dire basta. A la moindre tache, les médias en font les gros titres et les réseaux sociaux s’enflamment en brandissant, dès qu’un élu tarde à démissionner, l’exemple de la Suède ou d’autres pays du nord de l’Europe.

Pedro Sanchez a subi les premières conséquences de cette tolérance zéro. Poussé par le Parti Populaire et par Podemos, qui demandaient la tête de Maxim Huerta, il pouvait d’autant moins être indulgent envers son ministre qu’il est arrivé au pouvoir après une motion de défiance contre Mariano Rajoy à la suite de la condamnation du Parti Populaire de Mariano Rajoy dans une vaste affaire de corruption.

Des archives ont fini par convaincre Pedro Sanchez. Les journalistes ont déniché une interview télévisée de 2015, lors de laquelle il donnait des leçons à l’un des fondateurs de Podemos, Juan Carlos Monedero, pour avoir utilisé le même subterfuge fiscal que Maxim Huerta, « si j’ai, dans la direction de mon parti, quelqu’un qui crée une entreprise dans le but de payer la moitié de ses impôts, il sera dehors le jour suivant ».

Pedro Sanchez a tenu sa promesse et il a nommé l'ancien directeur du musée Reina Sofia et de la fondation Casa Encendida, José Guirao, pour remplacer Maxim Huerta, deux heures après sa démission. Le temps, sans doute, d’éplucher ses antécédents fiscaux.

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14 juin 2018 4 14 /06 /juin /2018 18:59

 

 

http://www.revolutionpermanente.fr/Venus-rencontrer-l-intersyndicale-la-CGT-la-CFDT-l-Unsa-refusent-de-recevoir-des-cheminots

 

Les fédérations des cheminots de la Confédération Générale du Travail (CGT), de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) et de l'Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA), refusent de recevoir des cheminots grévistes venus rencontrer l'intersyndicale.

La fédération des cheminots de la CFDT, nous nous y attendions, a décidé d’écouter les appels d’Elisabeth Borne, ministre des transports, à la suspension de la grève pendant les épreuves du baccalauréat.

Quatrième organisation syndicale de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF), la fédération des cheminots de la CFDT, représentée par Didier Aubert, se réunissait Mercredi 13 Juin 2018 dans les locaux du comité d'établissement de la SNCF, avec Laurent Brun, secrétaire national de la fédération des cheminots de la CGT, et Roger Dillenseger, secrétaire général de la fédération des cheminots de l'UNSA, dans une inter fédérale à laquelle la fédération des cheminots du Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD), troisième organisation de la SNCF, n’a été conviée seulement dans un second temps. Au pied de l’immeuble, deux cent cheminots grévistes, dont de nombreux syndiqués de la CGT, de la CGT Force Ouvrière, de SUD Rail et non syndiqués, venus rencontrer leurs représentants, ont été accueillis par les forces de l’ordre.

Après un tour au sénat, la réforme du pacte ferroviaire a été de nouveau validée par l'assemblée nationale, Mercredi 13 Juin 2018. Edouard Philippe et Elisabeth Borne, ministre des transports, qui gèrent le dossier au niveau du gouvernement, n’entendent rien à ce qui est désormais la grève des cheminots la plus massive depuis 1995.

Elisabeth Borne l’a énoncé ainsi, « la réforme est votée. A quoi bon continuer la grève ». La fédération des cheminots de la CFDT a aussitôt entendu l’appel. Elle s’est déjà prononcée pour la reprise du travail la semaine des épreuves du baccalauréat qui se déroulent dans la semaine du Lundi 18 Juin au Vendredi 22 Juin 2018, accompagnant ainsi le discours culpabilisateur du gouvernement contre les cheminots, là où c’est le gouvernement qui s’entête en refusant de lever le pacte ferroviaire. De fait, la fédération des cheminots de la CFDT et son représentant Didier Aubert contreviennent déjà au calendrier de l’intersyndicale, mais ils n’en était pas moins conviés à la réunion intersyndicale à laquelle a également participé, Mercredi 13 Juin 2018, Laurent Brun, secrétaire national de la fédération des cheminots de la CGT, première organisation syndicale de la SNCF, et Roger Dillenseger, secrétaire général de la fédération des cheminots de l'UNSA, deuxième organisation syndicale de la SNCF, là où SUD Rail, troisième organisation syndicale de la SNCF, n’était conviée que Mercredi 13 Juin 2018 à partir de 16 heures. Au centre de la discussion, il y avait la question de la négociation de la convention collective pour la future Société Anonyme de la SNCF et des conditions de travail au rabais pour les cheminots.

Deux cent cheminots grévistes, de toute appartenance syndicale et majoritairement non syndiqués, après une journée d’action et de manifestation dans les différentes gares parisiennes, avaient décidé de venir les rencontrer. Pour ces cheminots de l'assemblée générale inter gares, il s’agissait d’interpeller les directions syndicales qui ne jouent pas le jeu. « Les organisations syndicales sont juste en train de parler de la convention collective. Une convention collective qui, depuis les ordonnances d'Emmanuel Macron, peut sauter en un rien de temps grâce aux accords d’entreprise », analyse Anasse Kazib, militant de SUD Rail, retenu avec la quasi-totalité des cheminots par un cordon de policiers des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS), au pied de l’immeuble du comité d'établissement de la SNCF dans lequel se réunissaient les représentants syndicaux. « Cela fait trente jours que nous sommes en grève si nous ne comptons que la grève perlée. Nous nous battons pour faire retirer ce pacte. Nous ne nous battons pas pour des miettes », explique-t-il.

L’accueil qui leur a été réservé leur laisse un goût amer. A l’exception de quatre d’entre eux qui sont parvenus à entrer dans le bâtiment et à interpeller les trois dirigeants syndicaux de la CGT, de la CFDT et de l'UNSA, le reste des cheminots s'est retrouvé gazé puis nassé pendant plus d’une heure par un cordon de CRS.

Seul Bruno Poncet du bureau fédéral SUD Rail, qui n’a été convié que Mercredi 13 Juin 2018 à partir de 16 heures, est venu saluer les grévistes, « le mandat des cheminots que nous avons eu, c’est le retrait du pacte ferroviaire. Ce retrait a été voté par quatre vingt quatorze pour cent des personnels de la SNCF, y compris des cadres. C’est cela que nous défendons et les conditions de travail de nos collègues qui meurent dans des accidents ou qui se tuent de la souffrance au travail », faisant référence au cheminot Edouard qui a mis fin à ses jours dans la gare Saint-Lazare où il travaillait et aux cinquante quatre cheminots qui se sont suicidés cette année.

Parmi les quatre qui sont parvenus à entrer, Xavier, cheminot gréviste, donne un bref compte-rendu de la discussion qu’ils ont eu avec les représentants. « Nous ne sommes pas tombés sur un super comité d’accueil », raconte-t-il au mégaphone et devant la presse, « ils nous ont méprisés et ils ne laisseront monter personne ». Sur la question du calendrier de la grève, Laurent Brun est resté intraitable. « Aucune remise en question, ils ne reviennent pas sur le calendrier et ils assurent que c’est parce que les cheminots n’étaient pas prêts à se mobiliser et à faire grève et que nous aurions déjà repris le travail si nous nous étions mis d’office en grève reconductible ». Dans la foule, un cheminot s’insurge, « nous serions au travail parce que nous aurions gagné ».

Mais ce qui marque le plus auprès des cheminots, c’est la non-prise en compte des motions des assemblées générales qui sont remontées auprès des fédérations et qui demandent un changement de calendrier pour pouvoir durcir le mouvement. « Ils assurent qu’ils n’ont reçu que trois ou quatre motions des assemblées générales » et il conclue en disant que « nous ne nous faisions pas beaucoup d’illusions, mais maintenant nous avons la certitude qu’entre discuter avec des cheminots et discuter avec Edouard Philippe et Elisabeth Borne, ils ont choisi leur camp », y compris du côté de Laurent Brun et de la fédération des cheminots de la CGT.

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14 juin 2018 4 14 /06 /juin /2018 18:23

 

 

http://www.revolutionpermanente.fr/Sud-rail-exclu-de-la-reunion-de-l-intersyndicale-du-13-juin

 

Tensions entre la fédération des cheminots de la Confédération Générale du Travail (CGT) et la fédération des cheminots du Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD)

SUD Rail exclu de la réunion de l’intersyndicale du Mercredi 13 Juin 2018

Mercredi 13 Juin 2018, pour la trentième journée de grève des cheminots, se tenait une nouvelle rencontre intersyndicale dans les locaux du comité d'établissement de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) de la Gare de l'Est à Paris. Une réunion entre les fédérations des cheminots de la CGT, de l'Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA) et de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), à laquelle deux cent cheminots grévistes, syndiqués ou non, de plusieurs gares, se sont invités pour interpeller les directions syndicales. Alors que les tensions montent entre la fédération des cheminots de la CGT et SUD Rail, le Parisien s’est procuré quelques heures plus tard un courrier de la fédération des cheminots de la CGT adressé à Sud Rail dans lequel la fédération des cheminots de la CGT accuse SUD Rail d’affaiblir l’interfédérale.

Au début du mois de juin 2018, Sud Rail avait interpellé publiquement les fédérations des cheminots de la CGT, de la CFDT et de l'UNSA, concernant la suite de leur stratégie pour la grève proposant de modifier le calendrier des jours de grève d’ici le 28 juin 2018. Une annonce qui avait immédiatement suscité la colère de la fédération des cheminots de la CGT qui a d’ailleurs décidé de répondre à Sud Rail par un courrier de quatre pages dans lequel la fédération des cheminots de la CGT accuse SUD Rail d’affaiblir l’interfédérale, « vous dîtes que s’exprimer d’une seule voix est important. Mais vous ne cessez de pratiquer le contraire depuis le début du conflit ».

Une dispute entre les deux syndicats qui s’est d’ailleurs traduite Mercredi 13 Juin 2018 par l’exclusion de Sud Rail de la rencontre intersyndicale qui abordait la question de la négociation de la convention collective ferroviaire ainsi que celle des modalités de grève concernant la période des épreuves du baccalauréat et du futur calendrier de grève pour cet été. SUD Rail a été convié à venir uniquement Mercredi 13 Juin 2018 à 16 heures, sommée de se soumettre à cette nouvelle intersyndicale à trois.

C'est l'occasion de rappeler que la fédération des cheminots de la CGT Force Ouvrière n’a jamais été invitée depuis le 22 mars 2018 par les trois autres organisations syndicales à se réunir pour décider de l’organisation du mouvement au motif de ne pas être suffisamment représentative. La fédération des cheminots de la CGT Force Ouvrière obtenait aux dernières élections professionnelles neuf pour cent des voix.

L’unité syndicale de façade est entrain de se fissurer. Les fédérations des cheminots de la CGT, de la CFDT et de l'UNSA, veulent exclure SUD Rail sous prétexte qu’ils ne partagent la stratégie du calendrier perlée. SUD Rail avait déposé un préavis pour la grève reconductible dès le 2 avril 2018. De plus, pour la suite des négociations, Sud Rail revendique toujours le retrait du pacte ferroviaire.

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13 juin 2018 3 13 /06 /juin /2018 19:10

 

 

http://nosfacsnoschantiers.org/appel/

 

La première pierre d’une autre université

Penser, refonder, bâtir

A celles et à ceux qui se préoccupent de rendre de la conscience à leur vie et qui n’en peuvent plus depuis trente ans des réformes mortifères, de la compétition à outrance comme idéologie, seule créatrice de richesse, de la destruction de la culture et du rabougrissement des savoirs, nous lançons un appel à bâtir les nouvelles universités que l'état refuse de créer.

Dans le débat public sur l'université, les questions les plus urgentes masquent des problèmes plus profonds. Ainsi, la comparaison entre l’algorithme d'Admission Post Baccalauréat (APB) et la mise en concurrence des étudiants et des universités par Parcoursup fait écran à des réformes plus souterraines, obsolescence programmée du baccalauréat, professionnalisation de la licence, réduction ou assujettissement des humanités, augmentation drastique des frais d’inscription, séparation de l’enseignement supérieur entre collèges universitaires paupérisés dits de proximité et établissements de recherche intensive visibles internationalement, dérégulation des formations diplômantes et transformations des statuts des universitaires.

Toutes ces réformes pallient de faux problèmes créés de toutes pièces par la haute fonction publique pour masquer le sous-investissement chronique de l'état dans l'Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR). Alors que l’augmentation démographique de l’an 2000 et le désir grandissant des bacheliers de poursuivre leurs études conduit à un afflux de cent cinquante mille étudiants en dix ans, l'état n’est plus à la hauteur de ce formidable élan. Les budgets des universités stagnent et l’ouverture de postes d’enseignant-chercheurs diminue, sept mille postes de titulaires en moins depuis 2009. Le programme d’Emmanuel Macron avait pourtant raisonnablement chiffré les besoins à deux milliards d’euros pour la recherche et à deux milliards d’euros pour l'université, mais l’arbitrage fait au nom du réalisme est sans appel. Alors que nous sommes l’un des pays les plus riches du monde, il n’y aura pas un centime.

Le problème des moyens masque lui-même d’autres questions, plus fondamentales, qui touchent à l’essence même de l'université comme institution de diffusion et de mise en partage gratuit des savoirs produits par celles et ceux qui les créent. Force est de constater que les personnes qui président depuis quelques temps à la dénaturation du métier d’universitaire sont souvent les mêmes qui ne l’exercent pas ou plus et qui ne créent rien non plus. Comment expliquer que l’évolution des carrières universitaires consiste à toujours plus s’éloigner de l’enseignement et des premières années de licence au fur et à mesure que l’on monte en grade, quand ces étudiants constituent précisément la future richesse de l'université ?

Nous entendons affirmer ici que le savoir n’est affaire ni de managers, ni de bureaucrates, et nous appelons à la refondation de l'université. Retournons à ses sources faites de liberté, de collégialité, d’exigence et d’émancipation.

Plutôt que de fermer les universités aux classes populaires par le jeu de la sélection de Parcoursup, ouvrons-les.  Ce qui est en oeuvre aujourd’hui, c’est une offensive généralisée contre toute possibilité de dire le vrai sur le monde et sur la société. Par le fléchage des crédits des laboratoires et l’imposition de réorientations thématiques, la recherche est de plus en plus soumise à des impératifs de rentabilité. L’instrumentalisation et la professionnalisation des disciplines visent à affaiblir les savoirs critiques en les soumettant au marché de l’emploi.

Pour retrouver prise sur notre monde et pour inventer un nouveau monde, il est nécessaire d'instituer à nouveau l'université comme lieu de pensée ouvert, en savoirs comme en actes. Pour engager ce chantier, nous entendons renouer avec l’idée d'université expérimentale, telle qu’elle a pu émerger à Vincennes, il y a cinquante ans, et nous entendons mettre en œuvre une alternative au modèle aliénant de la concurrence généralisée.

Nous aspirons au meilleur de la formation universitaire en nous réappropriant nos pratiques débarrassées de l’emprise de la bureaucratie gestionnaire. Il s’agit, enfin, de faire pression contre l'état pour renouer avec les principes fondateurs de l'université, conformes aux aspirations émancipatrices, et pour en obtenir les moyens.

Cinq universités manquent et l'état se refuse à les créer. Construisons-les.

Nous appelons celles et ceux qui le souhaitent, architectes, maçons, charpentiers, ouvriers, universitaires précaires ou non, lycéens, étudiants, parents ou simples citoyens, à bâtir ensemble ces universités qui seront les biens communs de la société que nous ambitionnons de construire. Retrouvons-nous pour poser symboliquement la première pierre d’une université renouvelée et en asseoir les fondations. Nous profiterons de ce moment pour débattre et affirmer que nous préemptons notre droit au savoir et que nous sommes déterminés à nous mettre en chantier, c’est-à-dire, avant tout, à faire. Faire est une qualité. Faire, c’est envisager l’autre comme acteur de son propre dépassement. Faire, c’est  juguler la fragmentation, l’isolement, l’individualisme et l’anomie qui dévitalisent notre société tout entière. Faire, c’est mettre en chantier en engageant sa vie de la première pierre jusqu’à la fête inaugurale, dans un débordement permanent. Tant il est vrai que créer, c’est résister, et que résister, c'est créer.

Premiers signataires

Isabelle Attard, Clémentine Autain, Éric Fassin, Nacira Guénif, Thomas Coutrot, Elsa Faucillon, Frédéric Lordon, Sophie Wahnich

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13 juin 2018 3 13 /06 /juin /2018 18:48

 

 

http://clubpolitiquebastille.org/spip.php?article212

 

Réunion publique du Club Politique Bastille (CPB)

Il était une fois la révolution

Samedi 23 Juin 2018 à 14 heures 30

Librairie de l'EDMP 8 Impasse Crozatier 75 012 Paris RER Gare de Lyon

Notre club a produit des textes qui ont enrichi notre débat. D’autres textes extérieurs participent aussi de notre réflexion. Samedi 23 Juin 2018, notre réunion nous permettra de nous frotter et d’essayer d’y voir plus clair. La situation politique nous montre un mouvement social avec ses forces et ses faiblesses. Mais il semble que la bataille sera longue, plus longue que prévue.

Deux mois de grèves, de manifestations et de blocages dans les universités et dans les lycées, cette situation semble perdurer sans pour autant que se dessine une véritable confrontation capable de mettre un coup d’arrêt aux plans du gouvernement d'Emmanuel Macron.

La grève perlée montre ses limites. Elle permet aux dirigeants syndicaux de jouer un simulacre de négociation et d’essouffler le mouvement. Le gouvernement l’a bien compris et il lâche des miettes et du grain à moudre à la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) sans céder sur le fond de sa contre-réforme. A l’inverse, ce gouvernement frappe et il tente de faire peur aux étudiants et aux lycéens, au lycée François Arago, à l'université de Tolbiac et dans la Zone A Défendre (ZAD) de Notre Dame Des Landes (NDDL). Il veut étouffer tout départ de feu dans la jeunesse pour qu’il n’y ait pas de jonction avec les cheminots. Il va jusqu’à judiciariser la moindre contestation et il utilise même les lois antiterroristes, comme à Bure.

Il semble qu’un front social se construit, mais il n’est pas encore à la hauteur des attaques du gouvernement et loin encore d’un projet d’émancipation. Il nous faut voir la situation politique française à la lumière de la situation internationale. Mariano Rajoy a été éjecté et Pedro Sanchez a formé un gouvernement faible dans un système politique à bout de souffle. Donald Trump donne le signal d’une guerre économique, pissant sur les bourgeoisies européennes. L'Europe est chamboulée par le gouvernement populiste italien. Inutile de faire des répétitions, voir les textes du CPB.

Si nous observons de plus près encore, ce n’est qu'au mois de mai 2018 que la plupart de ceux qui luttent ont pris conscience qu’il y avait une continuité entre la première loi travail et les ordonnances d'Emmanuel Macron. C’est pourquoi en 2016 ils étaient encore derrière les ballons syndicaux et c'est pourquoi en 2018 ils sont devant. En ce sens la manifestation du Samedi 26 Mai 2018 était politiquement positive. Certes ce n’était pas la grande marée, mais elle charriait les combattants de demain. Le corset est encore tenace, deux jours de grève tous les cinq jours, l’imagination des bureaucrates est sans limite et, si nous laissons faire Emmanuel Macron, nous ne reconnaîtrons plus la société dans laquelle nous vivions, il y a peu. Il était une fois la révolution trahie.

Nous proposons, pour notre réunion du Samedi 23 Juin 2018, que Patrick et Michel introduisent chacun un quart d’heure et nous donnent un éclairage plus affiné de leurs analyses.

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13 juin 2018 3 13 /06 /juin /2018 18:26

 

 

Aquarius, l'Italie convoque et s'insurge et la France temporise (Reuters)

 

L'Italie a fait savoir Mercredi 13 Juin 2018 qu'elle jugeait inacceptables les critiques de la France contre son attitude dans l'affaire de l'Aquarius, un navire d'une association humanitaire ayant recueilli des migrants que l'Italie a refusé d'accueillir, et que ces propos mettaient en péril les relations entre Rome et Paris.

Ces déclarations émanent du ministre italien des affaires étrangères Enzo Moavero, qui a convoqué dans la matinée l'ambassadeur de France à Rome à la suite de ces critiques.

Dans la foulée, le ministre italien de l'économie, Giovanni Tria, a annulé une rencontre prévue Mercredi 13 Juin 2018 avec son homologue français Bruno Le Maire à Paris. Un nouveau rendez-vous aura lieu dans quelques jours, assurait-on Mercredi 13 Juin 2018 à Bercy.

Emmanuel Macron avait évoqué Mardi 12 Juin 2018 une forme de cynisme et d'irresponsabilité dans la décision du nouveau gouvernement populiste italien de ne pas accueillir l'Aquarius, le bateau de SOS Méditerranée et de Médecins Sans Frontières (MSF) à bord duquel se trouvent six cent vingt neuf migrants recueillis au large de la Libye.

Gabriel Attal, le porte-parole du parti du président français de la République En Marche (REM), avait ajouté que la position italienne le faisait vomir.

« Nous n'avons rien à apprendre en ce qui concerne la générosité, le volontarisme, l'accueil et la solidarité », a riposté devant le sénat italien le ministre italien de l’intérieur Matteo Salvini.

Vice-président du conseil italien et leader de la Ligue du Nord alliée au Mouvement Cinq Etoiles (MCE) au sein du gouvernement italien, Matteo Salvini a appelé la France à présenter des excuses et il a rejeté les critiques d'un pays bloquant régulièrement les migrants à la frontière franco-italienne.

Mercredi 13 Juin 2018 dans la matinée, la chargée d'affaires de l'ambassade de France, Claire Anne-Raulin, en l'absence de l'ambassadeur français, Christian Masset, a été convoquée par le ministre italien des affaires étrangères. Enzo Moavero a souligné lors de cet échange que les déclarations françaises mettaient en péril les relations bilatérales et il a jugé que le ton employé était injustifiable.

Quelques minutes plus tard, le ministre français des affaires étrangères publiait un communiqué pour dire que la France était ouverte au dialogue et à la coopération avec Rome dans le domaine de l'immigration.

Le Quai d'Orsay s'y dit parfaitement conscient de la charge que la pression migratoire fait peser sur l'Italie et des efforts que ce pays fournit.

Le président du conseil italien, Giuseppe Conte, doit être reçu Vendredi 15 Juin 2018 à Paris par Emmanuel Macron. Le dossier des migrants sera au coeur de l'entretien entre les deux dirigeants.

La France n'a pour l'instant reçu aucune indication sur une possible annulation de la visite de Giuseppe Conte, a indiqué l'Elysée, Mercredi 13 Juin 2018.

En déplacement en Vendée, Emmanuel Macron a dénoncé une manipulation de l'émotion et une provocation de la part de certains dirigeants italiens tout en rappelant le travail de coopération exemplaire entre Rome et Paris depuis un an sur la question migratoire.

« N'oublions pas qui nous a parlé et interpellé, nous connaissons les mêmes » en France, a-t-il dit à des journalistes.

La France a accueilli près de trente deux mille migrants en 2017, sur un total de cent mille demandes. L'Italie a reçu plus de six cent quarante mille migrants ces cinq dernières années qui traversent la Méditerranée en partant des côtes africaines pour accoster sur l'île sicilienne de Lampedusa.

« Si les français ont l'humilité de s'excuser, nous pourrons mettre cette histoire derrière nous et redevenir amis comme avant », a souligné Matteo Salvini, Mercredi 13 Juin 2018 dans la matinée.

« Nous ne changerons pas de position sur les navires appartenant à des Organisations Non Gouvernementales (ONG). Les navires appartenant à des organisations étrangères et battant pavillon étranger ne peuvent pas dicter la politique d'immigration de l'Italie », a-t-il par ailleurs réaffirmé dans un entretien accordé au Corriere della Sera.

Seule l'Espagne a accepté de recevoir le bateau de SOS Méditerranée. Les dirigeants nationalistes corses ont proposé que le bateau accoste en Corse, mais Paris s'y est opposé.

Mercredi 13 Juin 2018 dans la matinée, un bateau des gardes-côtes italiens avec neuf cent trente sept migrants à bord a accosté à Catane en Sicile tandis que l'Aquarius faisait route pour Valence où il devrait arriver Samedi 16 Juin 2018.

Le Haut Commissaire pour les Réfugiés (HCR) de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Filippo Grandi, a déploré que l'Italie ou Malte aient refusé d'accueillir l'Aquarius tout en estimant que la responsabilité de la politique migratoire incombait à l'Union Européenne.

SOS Méditerranée a appelé les états européens à trouver une solution politique face à l'inaction criminelle de l'Union Européenne.

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13 juin 2018 3 13 /06 /juin /2018 18:05

 

 

Les syndicats de cheminots étalent leurs divisions (Reuters)

 

Les syndicats de cheminots ont étalé Mercredi 13 Juin 2018 leurs divergences sur l'avenir du mouvement de grève contre la réforme du secteur ferroviaire, menaçant pour certains de briser l'unité qui règne depuis le début du conflit le 3 avril 2018.

Les fédérations des cheminots de la Confédération Générale du Travail (CGT), de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), de l'Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA) et du Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD), se rencontraient pour une nouvelle réunion sur l'avenir de la grève intermittente annoncée initialement pour durer jusqu'au 28 juin 2018. Le climat est toutefois particulièrement tendu entre les quatre organisations.

SUD Rail et la CGT souhaitent un durcissement du mouvement, tandis que la CFDT prône une trêve de la grève pendant la semaine du baccalauréat. L'UNSA ne s'est pas encore officiellement prononcée.

SUD Rail a annoncé qu'il ne voyait pas l'intérêt d'une interfédérale si la CFDT maintenait son appel lancé en solitaire, Mardi 12 Juin 2018.

« Nous voulons que, en sortant de là, aujourd'hui, nous parlions plutôt de mettre la pression contre le gouvernement et de gagner le retrait de cette réforme », a déclaré son secrétaire fédéral, Bruno Poncet, alors que la réunion avait lieu.

L'UNSA a accusé pour sa part la CFDT de mettre les autres syndicats en porte à faux. Elle lui reproche sa volte-face sur le sujet de la trêve, alors qu'elle avait elle-même fait cette proposition lors de la dernière rencontre intersyndicale.

« Nous avons toujours eu cette volonté de travailler jusqu'au bout du conflit en intersyndicale. Aujourd'hui, force est de constater que certains ont pris un autre chemin », a déclaré le secrétaire général de la fédération des cheminots de l'UNSA, Roger Dillenseger, au moment de rentrer en réunion.

Plusieurs dizaines de cheminots grévistes se sont retrouvés devant les locaux de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) où se tenait cette rencontre, dans le dixième arrondissement de Paris, pour manifester leurs craintes face à un arrêt possible du mouvement. Certains ont tenté de forcer l'entrée du bâtiment.

« Nous ne lâchons rien », a déclaré Anasse Kazib, militant de SUD Rail, mégaphone en main.

La CGT a fait savoir Mardi 12 Juin 2018 qu'elle comptait proposer de nouvelles dates de débrayage.

Les députés s'apprêtaient Mercredi 13 Juin 2018 à voter le projet de loi sur la réforme à l’assemblée nationale adopté par la Commission Mixte Paritaire (CMP), Lundi 11 Juin 2018. Les sénateurs voteront à leur tour le texte, Jeudi 14 Juin 2018, mettant fin au processus législatif.

« A ceux qui veulent faire croire que cette réforme est une confiscation du dialogue social, nous avons répondu en intégrant dans le texte, sans remettre en cause les principes de la réforme, les propositions faites par les organisations syndicales issues de la concertation », a déclaré la ministre des transports juste avant le vote.

« Cette réforme va profondément transformer et refonder notre système ferroviaire, ce service public auquel les français sont tous attachés », a ajouté Elisabeth Borne.

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12 juin 2018 2 12 /06 /juin /2018 19:32

 

 

L'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis (EAU) auraient proposé leur aide au candidat Donald Trump (Reuters)

 

Donald Trump Junior, fils aîné du président américain, a reçu le 3 août 2016 un émissaire des princes héritiers d'Arabie Saoudite et des EAU qui a proposé de contribuer à la campagne présidentielle de son père, rapporte le New York Times, Samedi 19 Mai 2018.

L'émissaire, l'homme d'affaires américano-libanais George Nader, lui a déclaré que ses commanditaires étaient désireux d'aider son père à remporter l'élection présidentielle de 2016, selon le quotidien.

L'entretien a été organisé par Erik Prince, fondateur et ancien directeur de la compagnie de sécurité privée Blackwater, qui y a également assisté, tout comme Joel Zamel, cofondateur d'une société de conseil israélienne, précise le New York Times.

Une firme liée à ce dernier a par ailleurs travaillé sur une proposition de campagne de manipulation secrète en ligne de plusieurs millions de dollars pour le compte du candidat républicain, impliquant l'utilisation des milliers de faux comptes de réseaux sociaux, poursuit-il.

Alan Futerfas, avocat de Donald Trump Junior, a assuré Samedi 19 Mai 2018 que la rencontre n'avait rien donné. « Avant les élections de 2016, Donald Trump Junior se souvient d'une réunion avec Erik Prince, George Nader et une autre personne qui pourrait être Joel Zamel », dit-il dans un communiqué transmis par courrier électronique, « ils ont présenté à Donald Trump Junior un plan pour les réseaux sociaux ou une stratégie de marketing. Il n'était pas intéressé et les choses en sont restées là ».

La législation américaine interdit aux candidats et aux partis politiques de recevoir des dons en provenance de l'étranger. L'achat d'espace publicitaire à l'aide de fonds étrangers dans le cadre d'une campagne est également interdit.

Selon le Wall Street Journal, Joel Zamel a été entendu par des membres de l'équipe du procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur les ingérences russes dans la campagne de 2016 et les soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe de Donald Trump.

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12 juin 2018 2 12 /06 /juin /2018 19:22

 

 

Le siège de Lafarge à Paris va fermer et quatre vingt dix sept emplois vont être supprimés (Reuters)

 

Le cimentier Lafarge Holcim, né de la fusion entre le français Lafarge et le suisse Holcim, a annoncé Vendredi 25 Mai 2018 la fermeture de ses bureaux à Paris et à Zurich, ce qui entraînera quatre vingt dix sept suppressions d'emploi dans la capitale française.

Les postes restants au siège parisien de la rue des Belles Feuilles, dans le seizième arrondissement de Paris, une centaine, selon une porte-parole, seront transférés à Clamart, dans le département des Hauts de Seine, où se trouve le siège de Lafarge France, a ajouté Lafarge Holcim dans un communiqué, confirmant des informations de Reuters.

Dans le cadre de cette réorganisation, qui constitue un volet du plan stratégique 2022 lancé au mois de mars 2018 et qui devrait être achevée d'ici la fin de l'année 2018, cent sept emplois seront également supprimés à Zurich.

Les postes restants en Suisse seront transférés vers le site d'Holderbank, à l'ouest de Zurich, là où l'ancienne société Holcim ouvrit sa première cimenterie en 1912, et vers de nouveaux bureaux à Zoug.

« Cette douloureuse mais nécessaire étape de simplification est primordiale pour créer un groupe Lafarge Holcim plus léger, plus rapide et plus compétitif », déclare dans le communiqué Jan Jenisch, directeur général du premier cimentier mondial.

Lafarge Holcim se dit « en bonne voie pour atteindre son objectif annoncé de réduction des frais généraux de quatre cent millions de francs suisses, soit trois cent quarante cinq millions d'euros, d'ici le premier trimestre 2019 ».

Lafarge était installé dans son immeuble de la rue des Belles Feuilles depuis 1993 et la fermeture du siège risque de renforcer le sentiment déjà vivace en France que le pouvoir à la tête du groupe penche toujours un peu plus vers la Suisse, loin de la fusion entre égaux invoquée au début.

« L'annonce n'est pas vraiment surprenante car il y a déjà eu des plans de départs réguliers au siège ces dernières années », a déclaré à Reuters Sylvain Moreno, délégué de la Confédération Générale du Travail (CGT) chez Lafarge, « mais cette annonce nous dit bien que ce sont les suisses qui ont les rênes du pouvoir ».

Le rapprochement entre Lafarge et Holcim, finalisé en 2015, prévoyait initialement une stricte parité avec deux coprésidents issus de chaque groupe et un directeur général proposé par Lafarge. Mais la partie française a été rattrapée par l'affaire des paiements à des groupes armés en Syrie pour maintenir une cimenterie en activité.

L’ancien Président Directeur Général (PDG) de Lafarge et coprésident de Lafarge Holcim, Bruno Lafont, a ainsi renoncé à poursuivre ses fonctions, laissant la présidence au seul Suisse Beat Hesse, tandis que le directeur général de Lafarge Holcim Eric Olsen a démissionné et a été remplacé par Jan Jenisch, de nationalité allemande mais venu d'une autre entreprise suisse, le groupe de chimie Sika.

Bruno Lafont et Eric Olsen ont été mis en examen à la fin de l’année 2017 pour financement d'une entreprise terroriste.

L'autre grand équilibre au coeur de l'accord originel est un partage entre le siège opérationnel côté suisse et le centre de recherche et de développement à Lyon chez Lafarge. Il n'est pas remis en question aujourd'hui puisque Lafarge Holcim souligne qu'aucun autre site en France n'est concerné.

Pour Pernd Pomrehn, analyste à la banque zurichoise Vontobel, les fermetures annoncées traduisent la stratégie de Jan Jenisch, davantage axée sur l'échelon local.

« Il redonne maintenant aux régions davantage de responsabilités, ce qui requiert moins de supervision de la part de Zurich ou de Paris », a-t-il estimé.

Le groupe Lafarge Holcim emploie quatre vingt mille personnes dans le monde, dont près de cinq mille personnes en France.

L'action a nettement sous-performé en bourse depuis la fusion, perdant vingt sept pour cent sur la période alors que l'indice Euro Stoxx 600 du secteur a gagné trente deux pour cent.

Le titre Lafarge Holcim cédait Vendredi 25 Mai 2018 un pour cent dans un marché suisse quasi inchangé.

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