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15 mars 2018 4 15 /03 /mars /2018 19:44

 

 

http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/03/14/pourquoi-nous-continuons-de-soutenir-les-inculpes-de-tarnac_5270505_3232.html

 

https://boris-victor.blogspot.fr/2018/03/le-comite-invisible-dix-ans-de.html

 

Pourquoi nous continuons de soutenir les inculpés de Tarnac

 

Dans une tribune au Monde, un collectif de personnalités parmi lesquelles Alain Badiou ou Rony Brauman estime que le procès qui s’est ouvert le Mardi 13 Mars 2018 montre que l'état a mis en œuvre des moyens démesurés pour empêcher la contestation.

 

Alors qu’au terme de dix ans de procédure, d’errements et d’acharnement, s’ouvre finalement un procès de trois semaines pour juger l’affaire dite de Tarnac, on pourrait croire qu’il s’agit là d’un cas un peu rocambolesque remontant à la lointaine période où Nicolas Sarkozy et Michèle Alliot-Marie officiaient à la tête de la république, mais ce n'est pas vrai.

Cette affaire raconte, en une illustration par l’absurde, comment l’antiterrorisme est devenu, non une simple politique de répression, mais un rouage essentiel de l’action publique. Elle dit aussi, dans l’état où elle va être jugée, la configuration actuelle des rapports de force politique.

En dix ans, à force d’appels maniaques du parquet qui s’est porté jusqu’en cassation, le combat bec et ongles des inculpés a arraché une sorte de jurisprudence Tarnac, les formes d’action révolutionnaire ne sont pas passibles de l’incrimination de terrorisme, du moins jusqu’à nouvel ordre. L’offensive de 2008, qui voulait que de simples tags, à partir du moment où ils étaient assimilables aux anarchistes autonomes de la tendance d’ultra gauche, soient traités par l’antiterrorisme, a été repoussée.

Mais entre-temps, les services de renseignement, qui fonctionnent largement comme une police politique, se sont constitués un nouvel arsenal, plus discret, plus maniable et plus efficace, en contournant ladite jurisprudence. Plutôt que de construire de ronflantes associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, on se contente désormais de banales associations de malfaiteurs, inventées d’ailleurs à cet effet au dix neuvième siècle par les lois scélérates contre les menées anarchistes.

Comme lors de l’affaire du quai de Valmy, dans laquelle, au mois de mai 2016, deux policiers étaient violemment pris pour cibles par des militants antifascistes dans leur voiture, à Paris, on monte en épingle un épisode fortuit, que l'on appuie de quelques témoignages anonymes de policiers, pour se débarrasser de gens ciblés préalablement par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) comme trop remuants. On surveille toujours autant les lieux politiques et, lorsqu'une sortie de classe a lieu à la maison de la grève, à Rennes, la DGSI fait discrètement pression sur le rectorat pour que cela ne se reproduise plus, au risque de donner naissance à des générations de zadistes.

Des fichés S, mais travaillant comme vacataires dans l'éducation nationale, se voient tenus à l'écart de tout poste, sur les conseils avisés de la même DGSI, qui veille au grain, bref, rien que des procédures ordinaires, des mesures administratives, des notes blanches et des incriminations d'association de malfaiteurs, comme à Bure, Rennes, Paris, Nantes et, en l'espèce, comme pour le procès de l'affaire dite de Tarnac.

A Rennes, l'association de malfaiteurs était constituée par le fait que des jeunes gens s'étaient concertés dans des locaux syndicaux, durant la lutte contre la loi travail, au mois de mai 2016, pour bloquer les composteurs de billets du métro. Dans l'affaire dite de Tarnac, c'est le fait d'être allé, à quelques-uns, à une manifestation contre le sommet des ministres de l'intérieur de l'Union Européenne sur la question de l'immigration, à Vichy, en  2008, et d'en avoir discuté lors d'un repas, qui vaut à quatre des inculpés d'être poursuivis sous ce pesant chef d'inculpation.

De sombres temps s'annoncent pour tous les manifestants si une telle construction, de surcroît mise en morceaux depuis longtemps, devait être validée par un tribunal correctionnel. Au-delà des personnes enrôlées il y a dix ans dans cette farce, l'affaire donne clairement à voir jusqu'où l'état est désormais autorisé à pénétrer dans nos existences sous le couvert de la lutte antiterroriste. Le délit d'association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste qui sert de clé de voûte à ce genre de procédures n'a, de l'aveu même des juges, pas de contours clairement définis. Il repose sur l'idée que l'état est légitime à punir de manière préventive, c'est-à-dire avant toute tentative de passage à l'acte. Le terrorisme serait tellement terrifiant qu'il justifierait de punir tous les suspects et tous ceux qu'on juge susceptibles de commettre un jour l'irréparable.

Comme il fallait s'y attendre, ce droit pénal réputé d'exception qui incrimine les intentions s'est littéralement répandu dans le droit ordinaire. Est ainsi apparu le délit de participation à une bande ayant des visées violentes, commode pour incriminer deux jeunes, portant un sweat à capuche, qui courent après un bus, ou encore le délit de participation à un attroupement susceptible de troubler l'ordre public.

Avec l'épisode de l'état d'urgence, l'état ajoute une corde à son arc. En plus du droit pénal devenu exorbitant, il réquisitionne l'arsenal administratif, assignations à résidence, perquisitions et périmètres de sécurité ordonnés par le ministre de l'intérieur ou le préfet sur la base de simples soupçons, indépendamment de tout indice établissant la commission d'une infraction.

Et, alors même que rien de tout cela n'a été efficace contre le terrorisme, les rapports parlementaires sont catégoriques, et que l'administration a manifestement fait un usage détourné de ses nouvelles prérogatives, une loi votée en toute urgence transpose le dispositif de crise dans le droit ordinaire.

Dans ce contexte singulier, l'affaire dite de Tarnac est une goutte d'eau dans l'océan sécuritaire. De nombreux musulmans, suspects d'affinités terroristes, font l'objet d'une neutralisation préventive par l'administration, sorte de justiciables hors zone. On sait les violences policières dans les quartiers réputés difficiles, celles déployées contre les étrangers et, dernièrement, contre les opposants à la loi travail et on voit les syndicalistes condamnés pour outrage à patron. La pente est douce, mais l'inclinaison est certaine. Face à la moindre contestation, l'état déploie des moyens démesurés. Il utilise chaque nouvel attentat pour resserrer, parfois jusqu'au ridicule, l'étau du contrôle et il affine une législation qui nous placerait tous en liberté conditionnelle. Nous ne sommes pas dupes. Et nous fêterons la relaxe à venir des inculpés de l'affaire de Tarnac sans illusion sur l'état du droit, déterminés à lutter encore contre ces techniques de gouvernement.

 

Premiers signataires

 

Giorgio Agamben, Alain Badiou, Ludivine Bantigny, Eric Beynel, Rony Brauman, Annick Coupé, Eric Fassin, Eric Hazan, Frédéric Lordon, Patrice Maniglier, Xavier Mathieu, Jean Luc Nancy, Serge Quadruppani, Josep Rafanell i Orra, Sophie Wahnich

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15 mars 2018 4 15 /03 /mars /2018 19:19

 

 

http://alencontre.org/europe/espagne/espagne-sur-le-feminisme-lanticapitalisme-et-le-souverainisme.html

 

http://vientosur.info/spip.php?article13578

 

Sur le féminisme, l’anticapitalisme et le souverainisme

 

Par Isidoro Moreno, professeur d'anthropologie sociale et membre du collectif de l’Assemblée d’Andalousie

 

Compte tenu de l’ampleur de ce qui s’est passé le Jeudi 8 Mars 2018 dans l’ensemble de l'état espagnol, il vaut la peine de commenter deux types de réactions, toutes deux défensives.

La première et la plus attendue est celle d’un grand nombre de médias écrits, fervents partisans du patriarcat et du capitalisme mondialisé, qui se sont précipités pour souligner que « toutes les femmes n’ont pas rejoint les grèves et les manifestations ». C’est la même tactique utilisée pour essayer de minimiser le fait que plus de deux millions de catalans ont voté le premier octobre 2017 et des semaines plus tard pour les partis indépendantistes. Il est significatif que, au contraire, ils ne disent jamais rien quand un parti qui n’atteint pas trente pour cent des votes sur le total des électeurs potentiels gouverne à la majorité absolue.

Une autre réaction est plus inquiétante car elle reflète une compréhension très insuffisante des inégalités entre les sexes. Je pense à ces collègues qui, surtout sur les réseaux sociaux, avouent qu’ils sont ennuyés de parler de la journée internationale de la femme et de ne pas ajouter le mot « travailleuse ». Ils n’ont pas raison parce que, d’une part, dire les femmes et dire les travailleuses c’est aujourd’hui, dans quatre vingt dix neuf pour cent des cas, dire la même chose, à moins que le travail ne soit compris que comme signifiant seulement un emploi rémunéré très majoritairement soumis à une surexploitation et non la multitude de tâches propres aux soins et à la reproduction sociale que quatre vingt dix neuf pour cent des femmes accomplissent. Or, elles sont essentielles à la perpétuation du système, sans être rémunérées. Cette conception du travail reflète non seulement une idéologie machiste, mais aussi une idéologie purement libérale et capitaliste, en réduisant le travail à la production de ce qu’on appelle la richesse ou, mieux encore, le profit pour les entrepreneurs et les employeurs, et à l’obtention de revenus.

Il est important d’insister sur le fait que, dans les sociétés d’aujourd’hui, le patriarcat fonctionne de manière fortement imbriquée dans le capitalisme, mais que ce n’est pas un sous-produit du capitalisme. Il existait déjà dans les sociétés féodales, esclavagistes et même dans de nombreuses sociétés sans classes sociales, les sociétés dites égalitaires, car on considère à tort que toutes les inégalités sont la conséquence de la structure des classes.

Il est inconséquent, ou tout au moins très insuffisant, ici et maintenant, d’être anticapitaliste et de ne pas être à la fois féministe et souverainiste, défenseur du droit des peuples et des individus à décider librement de leurs propres affaires. Au même titre, il est limité, et limitatif, de se déclarer féministe et/ou souverainiste, sans être, en même temps, anticapitaliste.

Mais ceci étant établi, les trois axes ne devraient pas être regroupés dans un seul axe et encore moins considérer, comme beaucoup de camarades le font encore, que deux d’entre eux existent comme des dérivés ou subalternes de l’axe qui est supposé être finalement responsable de l’existence des autres.

Aborder ce sujet n’est pas un passe-temps académique et n’a pas seulement une pertinence théorique. Cela a des répercussions très importantes sur la pratique sociale et politique. Tant et si bien que sans une vision adéquate des relations entre anticapitalisme, féminisme et souverainisme, les avancées de chacun de ces mouvements seront limitées et toujours provisoires. Chacun d’entre eux doit préserver sa propre autonomie, mais se soutenir mutuellement et s’unir dans la lutte commune pour une société nouvelle, véritablement démocratique dans toutes les relations sociales. Aucun d’entre eux ne peut prétendre à l’hégémonie ou se considérer légitimement comme les seuls facteurs dirigeants de cette lutte.

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15 mars 2018 4 15 /03 /mars /2018 18:59

 

 

Des civils fuient la Ghouta où pénètre un convoi humanitaire (Reuters)

 

Des milliers de personnes ont fui Jeudi 15 Mars 2018 deux villes rebelles de la Ghouta orientale et elles ont rejoint à pied le territoire sous contrôle gouvernemental alors que l'armée du président Bachar al Assad resserrait son emprise sur les dernières poches insurgées, a constaté un journaliste de Reuters.

Des hommes, des femmes et des enfants portant des valises, des couvertures et des effets personnels, ont marché le long d'une route en terre jusqu'aux positions loyalistes près de la ville d’Hammouriyeh, selon des images diffusées par la chaîne de télévision gouvernementale al Mayadine.

Selon l'Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), plus de douze mille cinq cent habitants ont fui les villes d’Hammouriyeh et de Djisrine, cibles dans la nuit du Mercredi 14 Mars au Jeudi 15 Mars 2018 de dizaines de frappes aériennes.

Il s'agit du premier départ massif de civils depuis le début de l'offensive en cours dans la Ghouta orientale, a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdelrahmane. L'exode a également été rapporté par les médias officiels syriens et confirmé par un journaliste de Reuters.

« Chaque heure, plus de huit cent personnes fuient », a déclaré un général russe à l'agence de presse Russian Information Agency (RIA).

D'après al Mayadine, l'armée syrienne est sur le point de reprendre cette ville au groupe rebelle Failak al Rahman, affilié à l'Armée Syrienne Libre (ASL).

Pendant que les combats continuent, un nouveau convoi humanitaire est entré Jeudi 15 Mars 2018 dans la partie nord de la Ghouta pour aller ravitailler la ville assiégée de Douma, a annoncé le Comité International de la Croix Rouge (CICR).

Les vingt cinq camions qui le composent ont emprunté le passage d’al Wafidine, en bordure occidentale de l'enclave située à la périphérie de Damas. Selon le Croissant Rouge Arabe Syrien (CRAS), ils transportent trois cent quarante tonnes de vivres.

La porte-parole du CICR, Iolanda Jaquemet, a précisé que ces rations alimentaires étaient suffisantes pour nourrir vingt six mille personnes pendant un mois.

Douma est encore contrôlée par les rebelles du Djaïch al Islam, un des groupes qui opèrent dans la Ghouta orientale, où les forces gouvernementales syriennes ont progressé ces dernières semaines, parvenant à isoler l'enclave en trois poches distinctes.

Un précédent convoi humanitaire avait rallié la ville, Vendredi 9 Mars 2018.

L'Organisation des Nations Unies (ONU) a estimé la semaine dernière qu'un millier de blessés et de malades de la Ghouta orientale devaient bénéficier d'une évacuation médicale.

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14 mars 2018 3 14 /03 /mars /2018 20:27

 

 

https://alencontre.org/europe/espagne/espagne-8-mars-2018-a-partir-daujourdhui-nous-marchons-ensemble.html

 

http://vientosur.info/spip.php?article13579

 

La conquête du droit d'être

 

Ici, nous voilà, les féministes

 

Par Julia Cámara, activiste féministe et militante d'Anticapitalistas

 

Le fait que le Jeudi 8 Mars 2018 allait dépasser toutes nos attentes était clair quand on se rapportait aux semaines précédentes. Personne, cependant, ne semblait capable de sentir un débordement comme celui auquel nous avons finalement assisté. Heureusement, la vague nous a tous dépassés.

Depuis le 7 novembre 2015, les analyses du mouvement des femmes en Espagne se multiplient. Dans un contexte international marqué par la montée de l’extrême-droite et le reflux des mobilisations sociales, de nombreuses voix se sont exprimées pour interpréter le pourquoi et le comment d’un mouvement capable d’intégrer de plus en plus de jeunes femmes, de les descendre dans la rue et de les conduire à interroger les logiques traditionnelles de la lutte et du conflit. En outre, le mouvement féministe semble s’être doté d’une dimension globale et d’un certain horizon stratégique, se construisant comme un cri de contestation générale du système capitaliste. Le temps devra permettre de saisir dans quelle mesure ces potentialités se développent. Pour le moment, voici quelques éléments d’analyse pour tenter de comprendre collectivement ce qui s’est passé cette semaine.

L'appel à la grève féministe a signifié un saut qualitatif important dans la conception de la journée de la femme comme une journée de lutte. Les manifestations massives, avec un million de participants à Madrid, six cent mille à Barcelone, trois cent mille à Saragosse et cent mille à Séville, n’ont pas été comme les autres années des actes isolés de protestation. Elles ont été l’aboutissement de nombreuses heures de réunions, de piquets de grève et d’activités de toutes sortes. Au-delà des manifestations, la grève a été présente toute la journée dans les quartiers, les écoles, les universités et les lieux de travail. Face à l’inefficacité des actes purement performatifs, le mouvement féministe a articulé une démonstration de force qui donne une nouvelle dimension au slogan classique « ici, nous voilà, les féministes ».

La dimension du chômage est devenue un multiplicateur de l’impact attribué à l’appel à la grève. La référence à la grève rompt avec le facteur rituel de la célébration et elle rend ridicule toute tentative de ramener la date à la mode et à la consommation de cosmétiques et de compliments lancés à une féminité mythique. Nous assistons, il est vrai, depuis des mois, à la répétition que le féminisme est à la mode et que tout le monde veut y adhérer. Toutefois, il n’est pas possible de se joindre à une grève de façon abstraite. Il y a donc un point de rupture.

Les adhésions de dernière minute, qui a provoqué une polémique entre la journaliste Ana Rosa Quintana et la vice-secrétaire des études et des programmes du Parti Populaire, Andrea Levy, et la chute de la plupart des programmes télévisés rendent impossible toute tentative d’interpréter cette journée en termes de normalité revendicative.

L'incapacité des acteurs politiques traditionnels à comprendre le moment a été manifeste. Le rôle joué par les deux principales centrales syndicales, les Commissions Ouvrières et l'Union Générale des Travailleurs (UGT), oscillant entre l’incompréhension et le boycott, renforce l’image acquise ces dernières années de mastodontes stupéfaits qui regardent avec perplexité tout ce qui bouge autour d’eux.

Le refus d’appeler à une grève de vingt quatre heures et l’appel à des grèves partielles ont non seulement semé la confusion chez de nombreuses travailleuses, mais ils en ont fait un élément démobilisateur évident. Réfléchir à la façon dont nous gérons désormais le travail syndical nécessaire et comment nous gérons les aspirations de nombreuses femmes qui, après les manifestations du Jeudi 8 Mars 2018, parlent de conflit de travail et d’organisation sur les lieux de travail est l’une des tâches que le féminisme anticapitaliste a devant lui.

Si quelque chose nous a été appris avec le processus de préparation de la grève, c’est surtout l’établissement des réseaux entre femmes. La construction de complicités politiques et d’alliances affectives entre voisines, mères, filles, grands-mères et inconnues, a été à la base d’un programme antagoniste ambitieux et nécessaire, le contenu du manifeste lu à l’unisson dans les différentes villes en est un bon exemple, mais aussi de l’édification de bastions collectifs dans nos vies concrètes. Des dizaines de milliers de femmes se sont arrêtées pour applaudir, au cours de la manifestation de Saragosse, une nettoyeuse qui a agité un chiffon de la fenêtre d’un troisième étage.

Il y avait aussi les refrains « tu n’es pas seule » à Madrid pour une femme qui regarde du balcon et couvre son visage de ses mains, en pleurant, les cantines populaires à Barcelone, points de rencontre dans les quartiers, et les crèches pour enfants à Valence.

La grève féministe est la fin de l’isolement, la redécouverte du collectif et la conquête du droit d’être. Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire. Mais à partir d’aujourd’hui nous marchons ensemble et celle qui est dans la rue reste rarement à la maison.

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14 mars 2018 3 14 /03 /mars /2018 20:09

 

 

Les démocrates près d'infliger un revers à Donald Trump en Pennsylvanie (Reuters)

 

Les démocrates ont revendiqué la victoire de leur candidat face à un républicain soutenu par Donald Trump dans une élection législative partielle Mardi 13 Mars 2018 en Pennsylvanie présentée comme un référendum local sur l'action du président américain.

Les résultats étaient toutefois trop serrés Mercredi 14 Mars 2018 pour être proclamés dans cette dix-huitième circonscription très conservatrice de la Pennsylvanie, un ancien bastion ouvrier, où Donald Trump l'avait emporté avec vingt points d'avance lors des élections présidentielles du mois de novembre 2016.

Le dépouillement des bulletins montre que le démocrate Conor Lamb, trente trois ans, l'emporterait avec moins d’un pour cent des suffrages face à Rick Saccone. Un décompte des votes par correspondance est en cours et selon des sources au sein du Parti Démocrate, Conor Lamb devrait l'emporter avec un peu plus de quatre cent voix.

« Cela a pris un peu plus de temps que prévu mais nous l’avons fait, vous l'avez fait », a lancé à ses supporters cet ancien membre des marines.

Rick Saccone, qui se décrivait lors de sa campagne comme un « Donald Trump avant que Donald Trump soit Donald Trump », a tempéré les ardeurs de son adversaire en affirmant que rien n'était fait pour l'instant.

« Nous allons nous battre jusqu'au bout. Vous savez que je ne renonce jamais », a-t-il dit à ses supporters.

Le Parti Républicain n'a pas reconnu sa défaite. « Nous n'excluons pas un recompte des voix ou toute autre action légale », a dit un de ses porte-parole, Matt Gorman.

Une défaite du Parti Républicain serait de très mauvais augure à huit mois des élections législatives de mi-mandat qui s'annoncent compliquées pour le parti de l'éléphant, victime collatérale de l'impopularité de Donald Trump.

Elle confirmerait la dynamique du Parti Démocrate qui avait déjà enregistré un succès inattendu dans un scrutin partiel le 12 décembre 2017 dans l’Alabama, un état du sud traditionnellement très républicain.

Si la victoire de Conor Lamb est confirmée à la chambre des représentants, les démocrates ne devront plus remporter que vingt trois sièges au mois de novembre 2018 pour y redevenir majoritaires.

Au mois de janvier 2018, Rick Saccone disposait d'une avance de dix points sur son adversaire et il paraissait promis à une facile victoire dans ce fief républicain où les démocrates avaient renoncé à présenter un candidat lors des deux précédents scrutins.

Conor Lamb a habilement joué de sa position pour les armes à feu, de son opposition à l'avortement ainsi que d'un fort soutien syndical pour combler son retard dans les intentions de vote, les électeurs voyant dans cette élection locale une occasion de sanctionner Donald Trump à l'échelle nationale.

Le président américain s'était déplacé en personne le week-end dernier pour apporter son soutien à Rick Saccone qui n'a pas hésité à accuser son rival de « nourrir une haine pour dieu ».

Le mauvais résultat de Rick Saccone est un sujet de préoccupation pour les républicains qui étaient convaincus que la réforme fiscale adoptée par le congrès au mois de décembre 2017 était de nature à mobiliser une base très attentive à cette question.

Il semble que cette refonte, la plus importante depuis celle menée par Ronald Reagan dans les années 1980, n'a pas galvanisé cet électorat, certains y voyant un cadeau fait aux riches.

Selon le Center for Politics de l’université de Virginie, sur les quatre vingt cinq sièges de la chambre des représentants s'annonçant comme disputés lors du scrutin du mois de novembre 2018, cinquante cinq sièges se trouvent dans des districts où Donald Trump l'avait emporté en 2016.

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14 mars 2018 3 14 /03 /mars /2018 19:57

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1GQ1SF-OFRTP

 

Theresa May rend la Russie coupable dans l'affaire de l’empoisonnement de Sergueï Skripal (Reuters)

 

La première ministre britannique Theresa May a accusé Mercredi 14 Mars 2018 la Russie de tentative de meurtre contre l'ancien agent double russe Sergueï Skripal et elle a annoncé l'expulsion de vingt trois diplomates russes et la suspension des contacts bilatéraux.

« Il n’y a aucune conclusion possible autre que celle de la culpabilité de l’état russe dans la tentative de meurtre de Sergueï Skripal et de sa fille », a-t-elle déclaré devant la chambre des communes, « cela constitue un usage illégal de la force par l’état russe contre le Royaume-Uni de Grande Bretagne ».

L’ancien agent double âgé de soixante six ans, et sa fille Ioulia Skripal, trente trois ans, ont été retrouvés inconscients le Dimanche 4 Mars 2018 sur un banc d’un parc de Salisbury, dans le sud de l’Angleterre, où ils sont hospitalisés dans un état grave.

« Le Royaume-Uni va expulser vingt trois diplomates russes qui ont été identifiés comme des agents de renseignement sous couverture », a dit la dirigeante britannique, ajoutant qu’ils avaient une semaine pour quitter le pays.

Il s’agit, a-t-elle précisé, de la plus importante expulsion de diplomates depuis trente ans. Son impact sur les capacités de renseignement de la Russie au Royaume-Uni devrait durer plusieurs années.

En outre, la Grande-Bretagne gèlera les avoirs de l’état russe « chaque fois qu’il apparaîtra qu’ils ont pu être utilisés pour menacer la vie ou les biens de ressortissants britanniques ou de personnes résidant au Royaume-Uni ».

Aucun ministre britannique ni membre de la famille royale ne se rendra par ailleurs en Russie pour la coupe du monde de football, qui débute le 14 juin 2018.

Toutes les réunions bilatérales de haut niveau entre le Royaume-Uni et la Russie sont suspendues, a poursuivi Theresa May, déplorant que le président Vladimir Poutine ait choisi d’agir de la sorte.

La Russie dément toute implication dans cette tentative d’empoisonnement à l’aide d’un agent neurotoxique de conception russe, le Novitchok, et elle a dénoncé un numéro de cirque de la part du gouvernement britannique.

Réagissant aux annonces faites par Theresa May, l’ambassade de Russie à Londres y a vu un acte hostile, inacceptable et injustifié.

A Moscou, le ministère des affaires étrangères considère que Londres a choisi la voie de la confrontation plutôt que celle de la coopération, ajoutant que l’expulsion des diplomates était une provocation flagrante.

La liste des vingt trois diplomates a été transmise à Moscou, a déclaré Mercredi 14 Mars 2018 en fin d’après-midi une porte-parole du Kremlin à la télévision russe.

Un parlementaire de haut rang estime, pour sa part, qu’il n’est pas exclu que la Russie expulse plus de vingt trois diplomates britanniques en riposte à l’annonce de la dirigeante britannique.

La Russie, a rappelé Theresa May, se doit d’expliquer à la communauté internationale comment une substance aussi dangereuse que le Novitchok a pu être utilisée à Salisbury.

Mais sa réponse pour l’heure « démontre un mépris total pour la gravité de ces événements », a-t-elle dit, « ils ont traité l’utilisation d’un agent neurotoxique militaire en Europe avec sarcasme, mépris et défiance ».

La première ministre britannique a précisé s’être entretenue au téléphone au cours des dernières vingt quatre heures avec ses principaux alliés, notamment les présidents Donald Trump et Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel, pour coordonner la riposte internationale dans cette affaire.

A la demande de la Grande-Bretagne, le conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) devait se réunir Mercredi 14 Mars 2018 dans la journée.

La Russie avait dit qu’elle ne répondrait pas à l’ultimatum lancé par Theresa May, qui a expiré Mardi 13 Mars 2018 à 24 heures, tant qu’elle n’aurait pas reçu des échantillons de l’agent innervant utilisé, mettant de fait la Grande-Bretagne au défi de dire quelles sanctions elle était susceptible de prendre contre Moscou.

Au nombre des représailles citées par Theresa May figure le renforcement des contrôles, sur les vols privés, aux douanes et dans le transport de marchandises, des activités de ressortissants russes pouvant représenter une menace.

« Nous n’avons pas besoin d’eux ou de leur argent dans notre pays », a-t-elle assuré.

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14 mars 2018 3 14 /03 /mars /2018 19:33

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1GP2GX-OFRTP

 

Des témoins clefs indisponibles pour le procès de Tarnac (Reuters)

 

Le procès de huit militants anticapitalistes du groupe dit de Tarnac a commencé Mardi 13 Mars 2018 à Paris par la longue énumération de témoins clefs qui ont fait savoir qu'ils étaient indisponibles, comme l'ancienne ministre de l’intérieur Michèle Alliot-Marie.

Les avocats de ces cinq hommes et trois femmes de trente et un à quarante trois ans entendent faire des trois semaines d’audience prévues le procès des errements de l’enquête sur le sabotage de caténaires du réseau de Train à Grande Vitesse (TGV) qui a conduit à leur arrestation en 2008, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Ils ont ainsi obtenu du tribunal qu’il accepte de se transporter le 23 mars 2018 en Seine et Marne, sur les lieux d’un de ces sabotages, pour tenter de démontrer les failles du dossier.

Un tel transport, exceptionnel dans un procès correctionnel, est utile à la manifestation de la vérité, a convenu la présidente du tribunal, Corinne Goetzmann.

En 2008, les prévenus étaient présentés par les autorités de l’époque comme des terroristes en puissance de la mouvance anarchiste autonome. Mais la cour de cassation a définitivement écarté la qualification terroriste le 10 janvier 2017.

Après neuf ans de procédure, quatre d’entre eux, dont Julien Coupat, présenté alors comme leur chef et idéologue, et son ancienne compagne Yildune Levy, répondent essentiellement d’association de malfaiteurs et, pour les deux derniers, de dégradation de matériel ferroviaire, accusation qu’ils ont toujours contestée.

Ces quatre personnes encourent cinq ans de prison. Les autres prévenus comparaissent pour des délits mineurs, de la falsification de documents au refus de prélèvement d’ADN.

Tous avaient été rapidement libérés après leur arrestation, à l’exception de Julien Coupat, qui a fait six mois de prison, et d’Yildune Levy, qui a fait deux mois de prison.

Leurs avocats ont cité à comparaître une cinquantaine de témoins à l’appui de leur thèse d’un dossier bâti selon eux pour couvrir les erreurs de l’enquête et sous influence politique.

Michèle Alliot-Marie avait évoqué aussitôt après leur arrestation, le 11 novembre 2008, une résurgence violente de l’extrême gauche radicale.

Jean-Claude Marin, alors procureur de la république, avait estimé que Tarnac, village corrézien de trois cent habitants où les prévenus vivaient en communauté, était la base arrière « d’un noyau dur dont l’objet est la lutte armée ».

Selon la présidente du tribunal, tous deux ont fait savoir qu’ils n’étaient pas disponibles pour venir témoigner, comme l’actuel procureur de Paris François Molins et le préfet de police Michel Delpuech, anciens conseillers de Michèle Alliot-Marie, et un autre magistrat ayant eu à connaître de ce dossier.

L’ancien patron des renseignements intérieurs Bernard Squarcini n’a pas répondu à ce jour à sa convocation, de même que nombre d’autres témoins cités par la défense, parmi lesquels des enquêteurs, le juge Thierry Fragnoli, désaisi du dossier en pleine instruction, ou le président de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF), Guillaume Pepy.

Le principal avocat de Julien Coupat et de six autres prévenus a ironisé sur l’attitude de personnalités qui étaient pourtant très fières à l’époque de l’opération de Tarnac et qui n’hésitaient pas à s’en attribuer la paternité.

« Maintenant qu’il est avéré que c’est un fiasco, plus personne ne veut répondre », a ajouté Jérémie Assous.

La présidente du tribunal a écarté l’idée de contraindre les témoins indisponibles à témoigner, mais elle s’est réservé le droit de les citer à nouveau en fonction du déroulement du procès.

Quant à Jean Hugues Bourgeois, agriculteur qui avait avoué avoir signé sous la contrainte un procès verbal à charge et qui était revenu sur son témoignage, il n’a pas donné signe de vie à ce jour.

Le 26 octobre 2008 et dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, des cavaliers en fer à béton posés sur les caténaires de lignes du TGV avaient provoqué des perturbations du trafic de la SNCF.

Faute d’éléments probants, un non-lieu a été prononcé pour quatre de ces cinq actes. Seul a été retenu celui de Dhuisy, dans le département de la Seine et Marne, lieu près duquel la police dit avoir repéré la nuit des faits Julien Coupat et Yildune Levy, déjà surveillés.

Mais des doutes pèsent sur le procès verbal de la police, que les avocats de la défense disent truffé d’incohérences et de contradictions et qu’ils n’hésitent pas à qualifier de faux.

Une thèse dont ils entendent faire la démonstration lors du transport du tribunal sur place, au cours duquel cinq policiers de la Sous Direction Anti Terroriste (SDAT) de la police judiciaire ayant participé à cette filature devraient être présents.

« Vous vous rendrez compte qu’il y a une seule possibilité, c’est que les policiers n’y étaient pas », a déclaré Jérémie Assous.

Le procureur représentant le ministère public s’est dit convaincu au contraire qu’il permettra de montrer que les constatations faites dans ce fameux procès verbal, pièce clef de l’accusation, sont réelles.

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13 mars 2018 2 13 /03 /mars /2018 19:15

 

 

Le bras de fer autour de l'affaire de l’empoisonnement de Sergueï Skripal se durcit entre Londres et Moscou (Reuters)

 

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a redit Mardi 13 Mars 2018 que la Russie n'avait rien à voir avec l'empoisonnement de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal en Grande-Bretagne où un ultimatum lancé par Londres à Moscou expire Mardi 13 Mars 2018 à 24 heures.

La première ministre britannique, Theresa May, a exigé Lundi 12 Mars 2018 de Vladimir Poutine qu'il s'explique sur l'utilisation d'un gaz neurotoxique de qualité militaire d'un type développé en Russie.

Le gaz appartient à la famille d'agents innervants Novitchok développée par l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) dans les années 1970 et 1980, a précisé Theresa May devant la chambre des communes.

Soit Moscou est directement responsable de l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille, Ioulia Skripal, soit il a permis aux agresseurs de se procurer l'agent neurotoxique utilisé à Salisbury, Dimanche 4 Mars 2018, a-t-elle déclaré.

Sergueï Lavrov a reproché Mardi 13 Mars 2018 à la Grande-Bretagne de ne pas lui avoir donné accès aux échantillons prélevés à Salisbury, ville du sud de l'Angleterre où l’ancien agent double et sa fille sont hospitalisés dans un état grave.

S'agissant de l'ultimatum, il l'a balayé d'un revers de main notant « qu’il conviendrait de se souvenir que l'ère du colonialisme est depuis longtemps révolue ».

L'ambassadeur de Russie en Grande-Bretagne, Alexander Yakovenko, a été convoqué au Foreign Office et il a été prié de dire avant Mardi 13 Mars 2018 à 24 heures ce qu'il s'est passé au risque pour la Russie de s'exposer à des représailles sous forme de sanctions politiques et économiques.

Certaines de celles-ci pourraient être liées à la tenue de la coupe du monde de football cet été en Russie. D'autres, plus problématiques pour le Kremlin et l'oligarchie russe car frappant au portefeuille, pourraient concerner l'accès à la City et à sa myriade de services financiers.

Le secrétaire au Foreign Office, Boris Johnson, a estimé que si Moscou ne répondait pas de manière satisfaisante, la réponse des autorités britanniques serait comparable mais solide.

« Mais nous ne pouvons pas exclure le fait que les russes aient une explication », a-t-il ajouté.

A Londres, la ministre de l’intérieur, Amber Rudd, a déclaré que l'enquête avançait bien et que la police fournirait de plus amples informations dans le courant de la journée.

Exigeant une enquête impartiale, le ministre russe des affaires étrangères a dressé un parallèle avec l'affaire d’Alexandre Litvinenko, un ancien agent du KGB, détracteur de Vladimir Poutine et mort à Londres en 2006 après avoir bu du thé contenant une substance radioactive, le polonium 210.

Une enquête britannique a conclu que l'assassinat d'Alexandre Litvinenko avait probablement été approuvé par Vladimir Poutine et commis par deux Russes, Dmitri Kovtoune et Andreï Lougovoï, un ancien du KGB devenu par la suite député. Le Kremlin a démenti toute implication.

L'ambassadeur de Grande-Bretagne à Moscou a été convoqué au ministère des affaires étrangères pour fournir des explications sur l'affaire de l’empoisonnement de Sergueï Skripal, rapporte l'agence de presse Interfax.

Moscou se dit victime d'une campagne de dénigrement de la part des autorités britanniques. L'Union Européenne et les Etats-Unis ont apporté leur soutien à Londres.

Mardi 13 Mars 2018, l'Union Européenne a jugé choquant l'attentat commis contre Sergueï Skripal, souhaitant comme Londres que la justice soit faite et se disant disposée à offrir son soutien si cela est nécessaire.

A Paris, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a exprimé à son homologue britannique, Boris Johnson, la solidarité de la France après la « tentative d'assassinat totalement inacceptable » de l’ancien agent double russe.

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13 mars 2018 2 13 /03 /mars /2018 19:01

 

 

La Turquie assiège la ville d'Afrin et négocie avec les Etats Unis pour Manbij (Reuters)

        

L'armée turque et ses alliés rebelles syriens assiègent la ville d'Afrin et les villages qui l'entourent tout en négociant avec les Etats-Unis le retrait des combattants kurdes de Manbij, située plus à l’est, ont annoncé Mardi 13 Mars 2018 Ankara et l'Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH).

L'armée turque dit dans un communiqué avoir parachevé l'encerclement d'Afrin, principal objectif de l'opération Rameau d’Olivier lancée il y a deux mois pour chasser les miliciens kurdes des unités de protection du peuple (YPG) de cette région du nord-ouest de la Syrie.

Cette information a été démentie par un porte-parole des YPG, Nouri Mahmoud, qui l'a qualifiée de propagande tout en reconnaissant que toutes les routes menant à Afrin étaient soumises à d'intenses bombardements.

Mais elle a été confirmée par l'OSDH, qui dispose d'un réseau d'informateurs sur le terrain. Selon le directeur de l'organisation basée à Londres, Rami Abdelrahmane, les forces turques et leurs alliés de l'Armée Syrienne Libre (ASL) ont encerclé quatre vingt dix villages en plus de la ville d'Afrin, soit environ sept cent mille personnes.

La dernière route conduisant en-dehors de cette zone est désormais sous le feu direct de l'armée turque, ce qui la rend de fait inutilisable, a-t-il précisé.

Dans son communiqué, l'armée turque dit s'être emparée Lundi 12 Mars 2018 de secteurs d'une importance stratégique dans cette région.

Ankara considère les YPG comme un groupe terroriste comme prolongement syrien du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis plus de trente ans une insurrection séparatiste en territoire turc.

La Turquie négocie aussi avec les Etats-Unis le départ des combattants kurdes de Manbij, au nord-est d'Alep, sur la rive occidentale de l'Euphrate.

La ville a été reprise au mois d’août 2016 aux djihadistes du groupe Etat Islamique par les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), appuyées par la coalition sous commandement américain, au début de l'offensive qui a conduit à la reconquête de Rakka.

Les YPG sont la principale composante des FDS et elles seraient restées depuis à Manbij bien que la ville se situe en territoire arabe. La Turquie a exigé à maintes reprises que les combattants kurdes se retirent dans les territoires qu'ils contrôlent sur la rive orientale de l'Euphrate, sans succès jusqu'à présent.

Mais selon un responsable des FDS, il n'y a plus de combattants kurdes dans Manbij, dont ils se sont retirés dès le mois d’août 2016, laissant la ville sous contrôle d'une administration locale.

Une offensive militaire turque étant rendue de facto impossible par la présence de soldats américains à Manbij, Ankara négocie avec les Etats-Unis le départ des YPG.

Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a déclaré Mardi 13 Mars 2018 qu'il tenterait de parvenir à un accord à ce sujet lors de son entretien avec le secrétaire d’état américain Rex Tillerson à Washington Lundi 19 Mars 2018.

Dans une déclaration à la presse avant de s'envoler pour Moscou, il a ajouté que l'armée turque n'hésiterait pas à passer à l'offensive si les discussions n'aboutissent pas.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré la semaine dernière que les forces turques entendaient chasser les YPG de toute la zone frontalière jusqu'à la frontière avec l'Irak.

Les FDS ont pour leur part accusé Mardi 13 Mars 2018 la Turquie de se rendre coupable de nettoyage ethnique dans le nord de la Syrie.

« Le gouvernement turc installe des familles turkmènes et arabes dans les villages de la région d'Afrin qu'il occupe après en avoir chassé les habitants kurdes et après avoir distribué leurs biens aux nouveaux colons », dit Redur Xelil, un responsable des FDS, dans un message écrit adressé à Reuters.

Un responsable turc contacté par Reuters a catégoriquement rejeté ces accusations. « Il n'est pas question d'effectuer un transfert de population vers cette région et de changer sa structure démographique », a-t-il affirmé.

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13 mars 2018 2 13 /03 /mars /2018 18:50

 

 

Des civils évacués de la Ghouta orientale (Reuters)

 

Des civils blessés et malades sont sortis Mardi 13 Mars 2018 de la Ghouta orientale, rapportent la télévision publique syrienne et l'armée russe. Les rebelles du Djaïch al Islam ont précisé qu'ils étaient sortis dans le cadre d'une évacuation négociée avec la Russie sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Le coordinateur résident de l’ONU en Syrie, Ali al Zaatari, avait annoncé Mardi 13 Mars 2018 en début de matinée qu'il s'attendait à une évacuation de civils dans la journée.

S'exprimant au point de passage d’al Wafidine, à la limite occidentale de l'enclave, près de Douma, il avait précisé à Reuters que des malades et des blessés seraient au nombre de ces évacués.

La télévision publique syrienne a diffusé les images d'un groupe de civils, parmi lesquels des malades et des blessés, présentés comme quittant la Ghouta orientale et gagnant les territoires sous contrôle gouvernemental en passant par al Wafidine.

Ce premier groupe, précise la télévision, comprenait environ trente cinq personnes qui vont gagner un centre d'hébergement de la région.

L'armée russe a indiqué de son côté qu'une centaine de personnes avaient quitté la Ghouta Mardi 13 Mars 2018.

Yasser Delwan, responsable politique du Djaïch al Islam, une des principales factions rebelles opérant dans la Ghouta, a déclaré que cette évacuation avait été rendue possible grâce à l'accord annoncé la veille avec la Russie, soutien politique et militaire du régime de Bachar al Assad, sous les auspices de l'ONU.

Il a ajouté que ces civils évacués faisaient partie du millier de malades et de blessés dont des responsables de l'ONU ont indiqué qu'ils ont besoin d'une assistance médicale hors de l'enclave située à la périphérie de Damas.

Depuis le déclenchement d'une campagne de bombardement le 18 février 2018, prolongée par une offensive au sol, contre l'enclave qui était tenue par les rebelles à la périphérie de Damas, les forces gouvernementales syriennes ont repris plus de la moitié de la Ghouta, un ensemble de localités densément peuplées et de terres agricoles.

D'après le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, l'offensive a fait en un mois plus de mille cent morts parmi la population civile de l'enclave, où vivent quatre cent mille personnes.

Ces derniers jours, l'avancée des forces gouvernementales a isolé les deux principales villes de la Ghouta, Douma et Harasta.

Interrogés par la télévision publique syrienne, des civils sortis de l'enclave ont déclaré que les rebelles les avaient empêchés de partir plus tôt.

« Nous ne pouvions pas sortir. Ils ne laissent personne sortir, ils les agressent et les obligent à faire demi-tour », a déclaré l'un d'eux.

L'Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) fait état pour sa part de nouveaux bombardements menés par les forces gouvernementales dans le sud de l'enclave, incluant les villes de Saqba, Kafr Batna et Jisrine.

A al Kadam, zone rebelle au sud de Damas, sans lien avec la Ghouta orientale, l'armée syrienne a évacué Mardi 13 Mars 2018 trois cent combattants rebelles et leurs familles, rapportent par ailleurs l'OSDH et le service de presse du Hezbollah libanais, mouvement chiite allié à Bachar al Assad.

Les rebelles évacués appartiennent au groupe Ajnad al Cham. Ils doivent être transférés dans la région rebelle d'Idlib, dans le nord-ouest du pays, à la suite d'un accord passé avec Damas.

L'OSDH précise que plusieurs centaines de rebelles ont quitté en car le secteur d’al Kadam ces dernières vingt-quatre heures.

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