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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 20:07

 

 

Un convoi humanitaire entre dans la Ghouta orientale (Reuters)

 

Un convoi d'aide humanitaire a franchi Lundi 5 Mars 2018 le dernier point de contrôle de l'armée syrienne et a pu entrer dans l'enclave rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas, pour la première fois depuis le 14 février 2018.

L'armée syrienne et ses alliés ont lancé il y a deux semaines dans ce secteur, où vivent quatre cent mille civils, une offensive afin d'en déloger les groupes rebelles. Les bombardements ont coûté la vie à plus de sept cent quarante personnes, selon l'Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH).

Les tirs se sont poursuivis Lundi 5 Mars 2018 et un responsable de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui accompagnait le convoi a marqué son mécontentement d'entendre des explosions près du point de passage, malgré les promesses faites.

« Nous devons avoir l'assurance que nous pourrons livrer cette aide humanitaire dans de bonnes conditions », a dit à Reuters Ali al Zaatari.

L'OSDH, basé en Grande-Bretagne, a fait état de frappes aériennes et de tirs d'artillerie Lundi 5 Mars 2018 sur la ligne de front près des localités de Harasta, Beït Sawa et Hoch al Achari. Les pertes de la journée s'élèveraient à quarante cinq morts et cent quatre vingt dix blessés, ajoute l'organisation.

Selon le Hezbollah libanais, allié de Bachar al Assad, les forces gouvernementaux ont repris le village d’al Mohammadiyeh, dans le sud-est de l'enclave.

Un porte-parole de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que les autorités syriennes avaient bloqué soixante dix pour cent du matériel médical, notamment l'insuline et l'équipement de dialyse, transporté par la quarantaine de camions du convoi.

L’ONU voulait fournir à cette occasion une aide alimentaire pour soixante dix mille personnes mais Damas n'a autorisé des rations que pour vingt sept mille cinq cent personnes. Le reste de l'aide alimentaire sera livré par un autre convoi dans trois jours, selon un accord conclu avec le gouvernement syrien.

Le président syrien Bachar al Assad a promis Dimanche 4 Mars 2018 de poursuivre l'offensive dans la Ghouta, où ses forces ont repris aux rebelles un tiers de l'enclave en deux semaines, d'après l'OSDH, quarante pour cent de l’enclave, selon la télévision syrienne.

« Nous continuerons à combattre le terrorisme et l'opération dans la Ghouta est une poursuite de ce combat contre le terrorisme », a-t-il dit.

Les forces gouvernementales seraient sur le point de couper en deux l'enclave, assiégée depuis 2013.

La perte de la région par les rebelles serait leur plus grande défaite depuis la victoire des forces gouvernementales à Alep au mois de décembre 2016.

Ils ne pourraient plus pilonner la capitale, où leurs bombardements ont fait des dizaines de morts ces deux dernières semaines, selon les médias officiels.

Dimanche 4 Mars 2018, Bachar al Assad a affirmé que le désastre humanitaire évoqué par les occidentaux dans la Ghouta était un « mensonge ridicule ». Il a par ailleurs estimé que les accusations d'utilisation d'armes chimiques portées par les occidentaux étaient un prétexte pour attaquer l'armée syrienne.

La Russie, alliée de Damas, a également dénoncé devant le Conseil des Droits de l’Homme (CDH) de l’ONU à Genève les mensonges médiatiques à propos de la Ghouta orientale.

« Nous assistons en conséquence à des débats et à des votes qui sont totalement déconnectés de la véritable situation sur le terrain », a affirmé le diplomate russe Alexeï Goltiaïev.

Le convoi d'aide a été dépêché Lundi 5 Mars 2018 dans le secteur par l'ONU, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et le Croissant Rouge Arabe Syrien (CRAS). Il lui faudra de nombreuses heures pour livrer son chargement, a dit Ali al Zaatari. « Il ne reviendra peut-être pas avant la tombée de la nuit », a ajouté le responsable de l'ONU.

Au point de contrôle, des cars étaient prêts à évacuer les civils qui pourraient quitter l'enclave.

Selon l'armée russe, les rebelles ont promis de laisser partir les civils en échange de l'aide humanitaire.

Damas et ses alliés affirment que les rebelles, parmi lesquels des djihadistes, retiennent les civils de la Ghouta comme otages.

A Moscou, le ministère russe de la défense a accusé Lundi 5 Mars 2018 les américains de laisser les groupes rebelles qu'ils contrôlent bombarder Damas et attaquer les forces gouvernementales dans la Ghouta.

Le coordinateur de l'ONU pour l'aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis, a dénoncé Dimanche 4 Mars 2018 l'escalade de la violence dans la région malgré le cessez-le-feu de trente jours réclamé par la résolution adoptée par le conseil de sécurité de l’ONU, y compris la Russie, le 24 février 2018. Une demande restée lettre morte sur le terrain.

Pour sa part, la Russie a ordonné Mardi 27 Février 2018 une trêve quotidienne, censée tenir entre 9 heures et 14 heures, pour mettre en place un corridor humanitaire dans la Ghouta.

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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 19:49

 

 

La majorité des adhérents du parti social démocrate d’Allemagne (SPD) votent pour l'accord de coalition avec Angela Merkel (Reuters)

 

Soixante six pour cent des adhérents du SPD ont approuvé l'accord de coalition avec le bloc conservateur d'Angela Merkel, ouvrant la voie à la formation d'un gouvernement en Allemagne, plus de cinq mois après les élections législatives.

Le taux de participation à cette consultation menée par voie postale a été de soixante dix huit pour cent des quatre cent soixante quatre mille membres du SPD appelés à se prononcer sur l'accord du gouvernement noué le 7 février 2018 avec les conservateurs de l’union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière et ses alliés de l’union chrétienne-sociale (CSU).

En 2013, lors de la précédente constitution d'une grande coalition, les militants du SPD avaient voté pour à près de soixante seize pour cent.

Ce résultat va donc déboucher sur la formation d'une nouvelle grande coalition, formule déjà éprouvée en Allemagne entre 2005 et 2009 puis entre 2013 et 2017 après une première expérience à la fin des années 1960.

Angela Merkel, qui va entamer à soixante trois ans un quatrième mandat à la tête du gouvernement de la première puissance économique d'Europe, s'est réjouie de travailler à nouveau avec les sociaux-démocrates. « Je félicite le SPD pour ce résultat clair et je me réjouis de continuer à travailler ensemble pour le bien du pays », écrit la CDU, citant Angela Merkel.

De sources politiques, on indiquait Dimanche 4 Mars 2018 qu'elle pourrait être officiellement investie le 14 mars 2018.

Olaf Scholz, le leader par intérim du SPD, n'a pas souhaité commenter les rumeurs l'envoyant au ministère des finances, préférant souligner que le parti allait placer trois femmes et trois hommes au gouvernement fédéral.

Le SPD avait voulu à l'origine rester dans l'opposition à l'issue des élections fédérales du 24 septembre 2017, lors desquelles il a enregistré son pire résultat électoral au niveau national depuis 1949.

Mais une première série de discussions entre Angela Merkel, le parti libéral-démocrate (FDP) et les Grünen ayant échoué au mois de novembre 2017, il avait fini par accepter de négocier avec les conservateurs en vue d'une nouvelle grande coalition.

« Je pense qu'il est bon pour notre pays que s'achève cette période d'instabilité », a réagi le président de la république fédérale, Frank-Walter Steinmeier, qui n'avait pas ménagé ses efforts pour convaincre le SPD de revenir sur sa décision initiale.

Pour Kevin Kühnert, leader des JUSOS, le mouvement de jeunesse du SPD, qui a fait campagne contre l'accord de coalition, le résultat annoncé Dimanche 4 Mars 2018 est une déception. « Des critiques contre la grande coalition demeurent. Le SPD doit ressembler plus à ce qu'il était ces dernières semaines et moins à ce qu'il était ces dernières années », écrit-il sur Twitter.

La tâche d'Angela Merkel, au pouvoir depuis 2005, ne s'annonce guère aisée.

« En dépit de la solide majorité des adhérents du SPD, cet arrangement ne tiendra pas à long terme et il n'a rien de permanent », estime Guntram Wolff, directeur du centre de recherche Brügel, « le SPD est très fragile et la CDU est elle aussi fragile ».

L'inclusion dans l'accord de coalition d'une clause permettant une évaluation du travail du gouvernement après deux ans est largement interprétée comme une porte de sortie offerte au SPD, s'il souhaitait la pousser.

« Si les sociaux-démocrates continuent de baisser dans les sondages, il est probable que la question de leur maintien au gouvernement finira par se poser », relève Nils Diederich, professeur à l’université libre de Berlin.

Angela Merkel elle-même pourrait se trouver menacée. La nomination à la tête du ministère de la santé de son plus farouche adversaire au sein de la CDU, Jens Spahn, trente sept ans, en est l'exemple.

Sa promotion est présentée comme une réponse aux demandes d'un rajeunissement des cadres et de la direction de la CDU, mais certains y voit en réalité l'affaiblissement d'Angela Merkel, qui est au pouvoir depuis plus de douze ans.

A l'extrême droite, le parti Alternative Fur Deutschland (AFD) qui a fait son entrée au Bundestag lors des élections du 24 septembre 2017 et qui a devancé le SPD dans les intentions de vote dans un sondage choc paru au mois de février 2018, a vivement critiqué cette nouvelle grande coalition et il a donné rendez-vous pour les prochaines échéances électorales, « l’addition sera présentée au plus tard en 2021 », a averti le désormais premier parti de l'opposition parlementaire en Allemagne.

La France a salué comme une bonne nouvelle pour l'Europe l'approbation par le SPD de l'accord de coalition et elle a dit son intention de travailler rapidement avec la nouvelle équipe au pouvoir à Berlin à des initiatives européennes.

Emmanuel Macron a envoyé un message personnel à la chancelière Angela Merkel et à Olaf Scholz dès les résultats connus et il leur parlera très vite, a dit l'Elysée.

« Le président de la république française se réjouit du résultat du vote du SPD. C'est une bonne nouvelle pour l'Europe », déclare-t-on de même source, « la France et l'Allemagne travailleront ensemble, dès les prochaines semaines, pour développer de nouvelles initiatives et pour faire avancer le projet européen ».

Le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, s'est lui aussi réjoui du résultat du scrutin. « Échanges téléphoniques avec Olaf Scholz et avec Peter Altmaier pour donner un nouvel élan à la zone euro après le vote positif du SPD. Nous sommes résolus à travailler étroitement ensemble », dit-il sur Twitter.

Le commissaire européen aux affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a félicité, pour sa part, le SPD pour son vote responsable et décisif, ajoutant que l'Allemagne était prête désormais pour une Europe plus forte.

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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 19:30

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN1GH0K9-OFRTP

 

L'Italie bloquée après les élections, percée du Mouvement Cinq Etoiles (Reuters)

 

Les italiens ont plébiscité les partis contre le système et les partis d’extrême droite aux élections législatives et sénatoriales du Dimanche 4 Mars 2018, mais ils n’ont donné de majorité à aucun d’entre eux, mettant le pays en situation de blocage politique, au vu des premiers résultats publiés dans la nuit du Dimanche 4 Mars au Lundi 5 Mars 2018.

Si les premières projections sont confirmées, aucun des trois grands blocs en compétition ne pourra gouverner seul. Les scénarios qui circulaient Dimanche 4 Mars 2018 dans la soirée évoquaient une coalition plutôt eurosceptique, voire de nouvelles élections.

La coalition de droite formée autour de Forza Italia de Silvio Berlusconi est donnée en tête, devant le Mouvement Cinq Etoiles (MCE), qui opère une percée spectaculaire et qui devient ainsi le premier parti politique italien.

La coalition de centre gauche au pouvoir autour du Parti Démocrate de l’ancien président du conseil Matteo Renzi arrive en troisième position.

Les électeurs ont voulu protester contre la pauvreté qui augmente, le chômage élevé et l’immigration massive venue des côtes africaines.

« L’Italie est loin d’avoir réglé ses problèmes de fond et, maintenant, elle va en avoir de nouveaux. Préparez-vous à de longues et difficiles négociations qui prendront des mois », a déclaré Lorenzo Codogno, ancien économiste du trésor italien.

Le MCE devrait remporter le plus grand nombre de sièges à la chambre des députés, mais aucun parti ni aucun bloc de coalition n’obtiendra la majorité absolue à la chambre basse, selon une projection diffusée sur la RAI, la chaîne de télévision publique.

Selon la projection, basée sur les bulletins de vote dépouillés Lundi 5 Mars 2018 à 2 heures 30 du matin, le mouvement fondé par l’humoriste Beppe Grillo peut espérer obtenir entre deux cent seize et deux cent trente six sièges sur les six cent trente sièges de la chambre des députés.

« Nous serons un pilier de la législature », a déclaré Alfonso Bonafede, un proche du dirigeant du MCE, Luigi di Maio.

« C’est un véritable moment de gloire », a pour sa part déclaré le député du MCE Alessandro Di Battista, figure du mouvement.

« Tout le monde va devoir venir nous parler », a ajouté le député, en faisant allusion aux négociations qui vont devoir être entamées entre les différentes formations politiques pour parvenir à former un gouvernement.

Les partis de la coalition de droite autour de Forza Italia de l’ancien président du conseil Silvio Berlusconi devraient ensemble remporter entre deux cent quarante huit et deux cent soixante huit sièges à la chambre des députés.

Mais, défaite personnelle pour Silvio Berlusconi, la Ligue du Nord de Matteo Salvini est passée devant Forza Italia en nombre de sièges. Elle est créditée de cent vingt deux à cent trente deux sièges, contre quatre vingt quatorze à cent quatre sièges pour Forza Italia.

« Mon premier mot, c’est merci », a déclaré Matteo Salvini sur Twitter.

La coalition de centre gauche au pouvoir devrait obtenir de cent sept à cent vingt sept sièges. Une configuration similaire se dessine au sénat.

Durant les deux mois de campagne électorale, les dirigeants des partis ont dit sur tous les tons qu’ils excluaient toute alliance avec leurs adversaires après les élections. Mais l’histoire politique de l’Italie est riche en compromis inattendus ayant permis de débloquer des situations a priori inextricables.

Dirigé par le jeune Luigi di Maio, trente et un ans, le MCE a été fondé en 2009 et il se nourrit de la lassitude des électeurs face à la corruption de l’établissement italien et aux difficultés économiques. Certains experts se demandent s’il est possible de travailler avec le MCE.

« Victoire de Luigi di Maio, l’Italie ingouvernable », titrait La Stampa en une pour sa première édition du Lundi 5 Mars 2018.

Federido Benini de l’institut de sondages Winpoll souligne que, à eux deux, le MCE et la Ligue du Nord devraient avoir suffisamment de sièges pour gouverner ensemble, s’ils le veulent.

Ils ont par le passé partagé des positions très opposées à l’euro. Mais, alors que la Ligue du Nord dit vouloir toujours abandonner la monnaie unique au moment qui sera le plus opportun, le MCE estime que le moment de quitter l’euro est passé.

Les italiens étaient appelés Dimanche 4 Mars 2018 à élire pour cinq ans les six cent trente membres de la chambre des députés et les trois cent quinze membres du sénat en vertu d’une nouvelle loi électorale complexe.

Adopté à la fin de l’année 2017, ce système jamais testé avant le Dimanche 4 Mars 2018 prévoit que trente sept pour cent des députés sont élus au scrutin majoritaire uninominal à un tour, soixante et un pour cent des députés sont élus au scrutin proportionnel et deux pour cent des députés sont désignés par les italiens de l’étranger.

Les deux chambres du nouveau parlement siégeront pour la première fois le 23 mars 2018. Les discussions formelles en vue de constituer un gouvernement ne devraient pas commencer avant le début du mois d’avril 2018.

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4 mars 2018 7 04 /03 /mars /2018 16:51

 

 

Le renvoi de dix neuf migrants mineurs suspendu par la justice (Reuters)

 

La décision du préfet des Alpes-Maritimes de renvoyer dix-neuf migrants mineurs africains non accompagnés vers l’Italie a été suspendue par le tribunal administratif, a-t-on appris Vendredi 23 Février 2018 auprès de la juridiction qui avait été saisie en référé.

« La décision de refus d’entrée en France est entachée d’une illégalité manifeste qui a porté atteinte et continue de porter gravement atteinte » aux intérêts de ces dix neuf migrants, déclare dans son ordonnance le juge des référés du tribunal administratif de Nice.

Le délai légal d'une journée entre l’entrée sur le territoire et le renvoi vers l’Italie, applicable aux mineurs non accompagnés, n’a pas été respecté, souligne le juge.

Les jeunes, originaires notamment d’Érythrée, du Soudan, du Mali, d'Egypte et de Guinée, ont été interpellés à la gare de Menton Garavan, dans le département des Alpes-Maritimes, entre le 15 février et le 18 février 2018.

L’argument de la préfecture, qui a insisté lors de l’audience, Mercredi 21 Février 2018, sur l’impossibilité d’attester de la minorité de ces personnes, faute de papiers d’identité, n’a pas été retenu.

« Lorsqu’il n’est pas possible de déterminer si l’étranger est majeur, le doute profite à l’intéressé et le mineur présumé non accompagné d’un représentant légal ne peut être rapatrié avant l’expiration du délai d’un jour franc », précise le magistrat.

Les associations qui ont lancé les procédures disent observer « des refoulements systématiques des étrangers venant d’Italie lors de contrôles d’identité discriminatoires en gare de Menton Garavan ».

Selon elles, les personnes interpellées sont placées, après un passage au poste frontière, dans le Train Express Régional (TER) à destination de Vintimille où aucune prise en charge n'est prévue à l’arrivée.

Ces arguments sont rejetés par le préfet. Georges-François Leclerc est venu défendre devant le tribunal administratif Mercredi 21 Février 2018 le travail des forces de l’ordre et l’interprétation des textes appliqués dans un département confronté, a-t-il dit, à un très fort afflux de migrants.

Le juge des référés a reconnu la difficulté de la tâche dévolue aux autorités dans son ordonnance. « Il ne sera pas prononcé d’injonction à l’encontre du préfet des Alpes-Maritimes dans la mesure où les parties ont manifesté, le jour de l’audience, le souhait d’être éclairées, du fait de la complexité des textes en vigueur », écrit-il.

Les dix neuf migrants concernés par la décision de justice pourront bénéficier de l’aide juridictionnelle.

Tous seraient actuellement en Italie. « Nous allons essayer de les joindre ce week-end, de les identifier et de les faire revenir », a indiqué à Reuters l'un de leurs avocats, Zia Oloumi.

Sur les vingt dossiers examinés par le tribunal administratif de Nice, un renvoi vers l’Italie a cependant été confirmé en raison de la majorité avérée de la personne. La préfecture des Alpes-Maritimes n’a pas commenté le jugement.

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4 mars 2018 7 04 /03 /mars /2018 16:34

 

 

L'offensive de Damas dans la Ghouta bloque toute aide humanitaire (Reuters)

 

L'offensive terrestre des forces gouvernementales syriennes dans la Ghouta orientale, enclave rebelle à l'est de Damas, bloque l'envoi d'aide humanitaire et elle a forcé des centaines de civils à fuir la zone, où vivent encore quelque quatre cent mille personnes.

L'armée syrienne, soutenue par la Russie et l'Iran, mène depuis le début du mois de février 2018 une des offensives les plus meurtrières contre l'enclave, alors que le pays va entrer dans la huitième année d'une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts.

Aux bombardements, s'ajoutent depuis Mardi 27 Février 2018 des attaques au sol lancées à partir des limites orientales de la Ghouta et impliquant notamment les soldats d'élite de la Force du Tigre.

L'avancée des forces gouvernementales, a dit Dimanche 4 Mars 2018 un de leurs commandants, signifie qu'elles ne sont plus qu'à trois kilomètres environ d'un secteur qui leur permettrait de couper la Ghouta orientale en deux.

D'après l'Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), l'offensive terrestre menée ces derniers jours par les forces loyalistes leur a permis de reprendre le quart de l'enclave.

Son directeur, Rami Abdoulrahman, a précisé à Reuters que le terrain reconquis aux dépens des rebelles était surtout des terres agricoles, mais qu’il incluait aussi quelques localités.

L'avancée des forces loyalistes a entraîné des déplacements massifs de population, rapporte la chaîne de télévision Orient Télévision, qui soutient l'opposition au président Bachar al Assad.

La Russie a demandé cette semaine des pauses humanitaires quotidiennes de cinq heures pour permettre le départ des civils, mais elle accuse les rebelles d'empêcher la population de partir.

Ces derniers le démentent et à Washington le département d’état américain a dit que le plan russe était une plaisanterie.

Le conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a adopté il y a une semaine une résolution exigeant l'arrêt immédiat des combats et l'établissement d'une trêve humanitaire d'au moins trente jours sur l'ensemble du territoire syrien.

Cette demande est restée largement lettre morte sur le terrain, comme ce fut le cas durant les combats pour la reprise d'Alep par les forces de Damas, au mois de décembre 2016.

Ainsi, un convoi humanitaire de l’ONU et de plusieurs agences n'a pas pu entrer Dimanche 4 Mars 2018 dans la Ghouta orientale où il devait porter assistance aux civils.

« Le convoi dans la Ghouta orientale n'est pas en mesure d'être déployé Dimanche 4 Mars 2018 », a dit un responsable de l'ONU à Reuters, ajoutant que l'ONU et ses partenaires espéraient livrer l'aide humanitaire dès que les conditions le permettront.

Une quarantaine de camions, chargés principalement de médicaments et de nourriture, devaient se rendre dans la ville de Douma.

Un seul convoi d'aide humanitaire a pu pénétrer dans la zone le mois dernier, neuf camions transportant des vivres et des médicaments pour sept mille deux cent personnes.

Les bombardements contre la Ghouta orientale ont fait six cent cinquante neuf morts depuis le 18 février 2018, estime l'OSDH, qui rend compte du conflit grâce à un réseau d'informateurs sur place. Dans le même temps, des tirs d'obus par les rebelles contre Damas ont fait vingt sept morts.

Le coordinateur de l'ONU pour l'aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis, a dénoncé l'escalade de la violence dans la région en dépit du cessez-le-feu adopté par l’ONU.

« Au lieu d'un sursis indispensable, nous continuons à voir plus de combats, plus de morts et plus de rapports inquiétants de famine et d'hôpitaux bombardés. Ce châtiment collectif pour les civils est tout simplement inacceptable », dit-il dans un communiqué.

Face à cette situation, Emmanuel Macron a demandé Dimanche 4 Mars 2018 au président iranien, Hassan Rohani, d'exercer « les pressions nécessaires contre le régime syrien » pour mettre fin aux attaques contre la population de la Ghouta orientale.

Un appel que le président français a lancé la veille de l'arrivée en visite à Téhéran du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

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4 mars 2018 7 04 /03 /mars /2018 16:18

 

 

http://socialisme-2010.fr/blog2016/fevrier2018.php#fev20

 

https://www.anti-k.org/2018/02/25/cdr-paris-rever-dune-republique-fous-catalans/

 

Communiqué de presse du Comité de Défense de la République (CDR) catalane à Paris

 

Rêver d'une république, ils sont fous ces catalans

 

En collaboration avec l'Assemblée Nationale Catalane (ANC) France, la Candidature d'Unité Populaire (CUP) extérieure et le Collectif de Solidarité avec le Peuple Catalan (CSPC), le Comité de Défense de la République catalane à Paris organise, Mercredi 7 Mars 2018 à 19 heures 30, à la Bourse du Travail de Paris, Salle Ambroise Croizat, 3 Rue du Château d'Eau, 75 010 Paris, l'événement « rêver d'une république, ils sont fous ces catalans », une rencontre animée par l'acteur Sergi López et le politologue et porte-parole du secrétariat national de la CUP, Quim Arrufat.

Les organisations qui, en France, défendent l'autodétermination de la Catalogne, ont préparé ensemble cette rencontre, invitant les deux activistes catalans à éclairer les citoyens de Paris.

Pour cette occasion exceptionnelle, nous avons choisi un espace à la charge symbolique forte. Cette salle, pouvant accueillir cinq cent personnes, est le grand centre du syndicalisme parisien. Elle accueille traditionnellement des manifestations permettant d'expliquer, de débattre et d'exiger des améliorations sociales. C'est précisément l'objectif de cette rencontre, expliquer aux citoyens de Paris les raisons pour lesquelles les catalans rêvent d'une république et, surtout, les raisons pour lesquelles la lutte de plus de deux millions de catalans n'est pas un problème mineur. C'est au contraire un combat très proche de ceux que mènent les syndicats et les mouvements sociaux en France.

En fin de compte, le peuple français, lui aussi, a lutté il y a un peu plus de deux siècles pour se libérer de la monarchie capétienne des Bourbons et pour mettre en place une république plus juste pour ses citoyens. Pourtant, aujourd'hui encore, plus de cinq mois après les événements du premier octobre 2017, ce pays fier de son passé révolutionnaire et admiré pour sa capacité à se mobiliser pour défendre les acquis sociaux, peine toujours à se situer sur la question catalane.

Ils sont fous ces catalans, un titre et une forme décontractée pour toucher le public parisien

Sergi López, acteur connu et admiré en France, est la tête d'affiche de cet événement qui, avec son titre provocateur, veut attirer l'attention des parisiens autour du mot république dans lequel chaque français se reconnaît. Il fait aussi allusion aux irréductibles gaulois Astérix et Obélix, clin d'oeil à la culture populaire française. Depuis la scène, les protagonistes s'exprimeront en français sur la nouvelle république catalane et ils mettront sur la table non seulement les interrogations actuelles mais également les doutes que ressent souvent le public français quand il entend parler du processus catalan vers l'indépendance, des événements du premier octobre 2017, de la violence et des menaces des institutions espagnoles des derniers mois ou des effets de l'application de l'article cent cinquante cinq de la constitution espagnole qui a placé la Catalogne sous tutelle et qui a destitué son gouvernement. Ils tenteront de mieux faire comprendre les difficultés rencontrées par les institutions catalanes pour mettre en oeuvre dans toute sa globalité la république catalane proclamée le 27 octobre 2017 par le parlement de Catalogne.

Sergi López est un acteur catalan qui a consacré la plus grande partie de sa carrière au cinéma international et au théâtre. Il a collaboré avec des réalisateurs tels que Stephen Frears, Dominik Moll, Guillermo del Toro, Manuel Poirier ou François Ozon. Il est engagé depuis longtemps dans la défense d'une Catalogne indépendante. En 2009, il soutient la campagne pour les consultations populaires d'indépendance et, en 2011 et en 2015, il est inscrit sur la liste électorale de la CUP aux élections municipales de Vilanova i la Geltru, sa ville natale.

Quim Arrufat, né également à Vilanova i la Geltru, est un politologue et un activiste social. Il a été député au parlement de Catalogne pour la CUP de 2012 à 2015. Il est actuellement le porte-parole du secrétariat national de la CUP.

Les Comités de Défense de la République (CDR), groupes de personnes qui se sont constitués peu avant le premier octobre 2017, d'abord en Catalogne puis à l'extérieur, sont devenus aujourd'hui un mouvement social et un acteur politique de premier plan en Catalogne.

Ils ne sont liés à aucune formation politique. Le CDR de Paris défend la mise en oeuvre de la république catalane mais également les valeurs que celle-ci représente déjà, autodétermination, émancipation des peuples, justice sociale et solidarité. Depuis sa création à la fin de l'année 2017, le CDR de Paris a mené à bien différentes actions dans des espaces publics de la capitale française, rassemblement et déploiement de pancartes contre l'application de l'article cent cinquante cinq et pour la libération des prisonniers politiques, distribution de tracts, accrochage de rubans jaunes sur un pont, participation à des émissions de radio et à des débats, organisation de la projection du documentaire « le premier octobre » et d'autres initiatives en défense de la république catalane.

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4 mars 2018 7 04 /03 /mars /2018 15:34

 

 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/03/03/les-debuts-tumultueux-du-media-insoumis_5265183_823448.html

 

Les coulisses de la crise du Média

 

L’éviction d’Aude Rossigneux a créé des remous et des doutes. Deux autres journalistes quittent la rédaction.

 

Par Ariane Chemin

 

Montreuil, métro ­Robespierre, Lundi 19 Février à 9 heures du matin, la journaliste Aude Rossigneux a été convoquée la veille par un mail lapidaire. Dans la cuisine du Média, au sous-sol des nouveaux locaux de la télévision proche du Mouvement de la France Insoumise (MFI), dos au réfrigérateur, elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion un peu solennelle. De l’autre côté de la table en bois clair, trois hommes lui font face, le psychanalyste Gérard Miller et le réalisateur Henri Poulain accompagné de son directeur de production et associé Hervé Jacquet. À quelques tasses de café, enfin, la réalisatrice Anaïs Feuillette, la compagne de Gérard Miller et, tout au bout, Sophia Chikirou. 

« Comment dire tout cela », commence la directrice générale de la chaîne, avant de passer la parole au psychanalyste. L’ancien maoïste parle d’embarras, de mauvaise ambiance, de quelque chose qui s’est mal emmanché et de responsabilités partagées, avant de lâcher que « nous avons en tête de te parler de la possibilité que tu quittes la rédaction ». 

« Qu’est-ce qui s’est passé entre le moment où j’étais formidable et le moment où il faut que je dégage », interroge Aude Rossigneux, assommée. Elle ignore que le procès qui vient de s’ouvrir, Lundi 19 Février 2018, marque le début d’un coup de grisou sur le Média et qu’il va ouvrir une série de départs en cascade. Une semaine plus tard, Lundi 26 Février 2018, Noël Mamère, dont l’émission hebdomadaire était l’une des cautions d’ouverture de la chaîne, s’émeut de la mise à l’écart brutale de la journaliste, mais il s’inquiète aussi d’un sujet très décrié sur la Syrie, diffusé Vendredi 23 Février 2018, qui mettait dos à dos les rebelles islamistes syriens et les exactions du régime de Bachar al Assad. Vendredi 2 Mars 2018, selon les informations du Monde, Catherine Kirpach, une ancienne de La Chaîne Info (LCI) qui présentait l’un des journaux télévisés du ­Média, a fait part à son tour à Sophia Chikirou de son départ de la chaîne, tandis que la journaliste Léa Ducré nous confirmait Samedi 3 Mars 2018 avoir « mis fin à sa période d’essai ». 

Pour comprendre la crise qui se joue, il faut remonter au début du mois de janvier 2018, avant le lancement de la chaîne, Lundi 15 Janvier 2018. La web télévision alternative n’a alors pas encore diffusé d’images, mais elle vient de quitter l’incubateur de l’Antenne, qui l’hébergeait à Paris, pour investir l’ancien atelier de Montreuil réaménagé sur trois niveaux et pour accoucher du projet mûri depuis le printemps 2017. A l’époque, Jean Luc Mélenchon croît encore à sa victoire aux élections présidentielles et il rêve d’une émission pour expliquer son programme, comme en avait pris l’habitude Hugo Chavez chaque dimanche depuis 1999 au Venezuela. 

Après sa défaite au premier tour des élections présidentielles, le projet devient encore plus urgent. Le candidat n’a pas digéré la fameuse alliance bolivarienne que France Inter est allée chercher un matin dans les replis de son programme et il veut contourner d’urgence les médias dominants ou mainstream, comme on dit à Montreuil. Puisqu’il se retrouve dans l’opposition, le leader du MFI change de modèle et il copie les Young Turks, une chaîne qui a joué un rôle important dans la campagne de l’ancien candidat à l’investiture démocrate pour les élections présidentielles américaines, Bernie Sanders. 

Gérard Miller, qui a une maison de production et qui réalise régulièrement des documentaires pour les prime times de la troisième chaîne de la télévision française, dont l’un d’entre eux sur Jean Luc Mélenchon, à quatre mois du premier tour des élections présidentielles françaises de 2017, accepte de participer à l’aventure, comme Henri Poulain, qui a longtemps travaillé pour la Française des Jeux et qui a filmé par passion les happenings militants du mouvement des Nuits Debout. Sans oublier, évidemment, Sophia Chikirou, trente huit ans, qui a déjà un long passé dans la politique. 

Avant de devenir la communicante des campagnes de Jean Luc Mélenchon, la jeune femme a commencé à militer à Paris auprès du député socialiste Michel Charzat, son premier mentor, puis elle a passé quelques années auprès du libéral Jean Marie Bockel, le droitier du Parti Socialiste. Elle déclarait alors « soutenir la volonté de réforme de Nicolas Sarkozy ». Mais, depuis 2011, elle met son énergie et son intelligence au service du projet révolutionnaire de Jean Luc Mélenchon. 

Dès la fin de l’été 2017, Sophia Chikirou prend en main le projet de web télévision chargé de fédérer, autour des insoumis, toutes les sensibilités de gauche. Durant l’été 2017, elle contacte Aude Rossigneux, une journaliste passée par le Point, l'émission Mots Croisés de la deuxième chaîne de la télévision française, l’émission Ripostes de la cinquième chaîne de la télévision française ou le journal de Reporters Sans Frontières (RSF), et qui se dit clairement de gauche. Au début du mois de janvier 2018, elle signe un Contrat de travail à Durée Indéterminée (CDI) avec une période d’essai de quatre mois.

Le premier accroc a lieu le 3 janvier 2018, après les voeux du président de la république. Emmanuel Macron annonce une loi pour combattre les fake news et obliger le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) à lutter dès 2018 « contre toute tentative de déstabilisation par des services de télévision contrôlés ou influencés par des états étrangers ». Sophia Chikirou et Aude Lancelin, ancienne directrice adjointe de la rédaction de l'Observateur qui a rejoint le Média pour s’entretenir en vidéo avec des intellectuels et mettre en ligne des tribunes, voient rouge. Pour elles, « le MFI est l’obsession de l’Elysée et le Média est clairement visé », assure Aude Lancelin aux plus jeunes qui pensent, eux, aux sites russes Spoutnik et Russia Today. Elles souhaitent que le Média réponde officiellement au chef de l'état. A Aude Rossigneux, qui trouve problématique de ferrailler comme des militants officiels, Sophia Chikirou répond sèchement que « si tu n’a pas compris ce qu’est le Média, un média engagé, il faut qu’on en parle sérieusement ».

La riposte du Média à Emmanuel Macron est mise en ligne quarante huit heures plus tard. La rédaction au complet défile sur la vidéo, y compris les récalcitrants. Faut-il y voir un lien ? Après l’épisode des voeux du président, Aude Rossigneux, nommée coordonnatrice de la rédaction sur la feuille de route initiale, passe ainsi, sans rechigner, à la présentation des journaux télévisés avec Catherine Kirpach, une ancienne de La Chaîne Info (LCI) qui se passionne pour les réfugiés et pour les migrants.

Étrange fonctionnement que celui du Média où, officiellement, le principe de management entre pairs est la règle, l’autogestion est de mise et où les chefs n’existent pas, mais où le comité de pilotage, les fondateurs qui ont participé au premier tour de table, intervient régulièrement, comme des actionnaires envahissants.

« Nous ne sommes pas actionnaires », s’insurge Gérard Miller de son hôtel de Val d’Isère, où il a passé sa semaine de vacances accroché à son téléphone, « j’ai cinq cent parts du Média à cinq euros pièce, je suis un socio comme les autres, tous propriétaires de notre télévision ».

Socios, c’est ainsi que le Média appelle ses associés donateurs, sur le modèle des grands clubs de football espagnols comme le Football Club de Barcelone.

« Vous êtes des journalistes engagés », enjoint souvent Sophia Chikirou à cette rédaction baroque. Au rez de chaussée, se côtoient un protestant évangélique et communiste qui collabore à la revue catholique et conservatrice Limite d’Eugénie Bastié, Kevin Victoire, et un youtubeur passé par le Figaro, Marc de Boni. 

À une étagère de distance, se trouve la jeune chargée de la communication externe du Média, Katerina Ryzhakova, surnommée Katyusha. Elle est l’épouse de Thomas Guénolé, ce politologue désormais à la tête de l’école de formation politique du MFI, et elle était jusqu’à l’été 2017 lobbyiste pour le groupe nucléaire Rosatom.

Tout ce petit monde échange sur la messagerie WhatsApp ou sur la plateforme de communication Slack. Le 27 janvier 2018, Sophia Chikirou explique ainsi qu’elle a été choquée par la façon dont a été traitée une information sur le Venezuela. La veille, Catherine Kirpach expliquait dans son journal que Nicolas Maduro repoussait la date des élections pour empêcher des candidatures de l’opposition et elle concluait par un « cherchez l’erreur » un peu ironique. Résultat, une précision imposée dans le journal télévisé suivant à la journaliste elle-même, en plateau.

Dimanche 18 février 2018, c’est encore la directrice générale, mais par mail, qui avertit Aude Rossigneux qu’elle est attendue Lundi 19 Février 2018 par le comité de pilotage, « je pense qu’il faut qu’on se voie Lundi 19 Février 2018. Peux-tu être au bureau à 9 heures du matin ». Mais cette fois, c’est une première, elle se rebiffe. Mardi 20 Février 2018, au lendemain de cette convocation brutale, elle écrit à l’équipe de direction que la brutalité dont elle estime avoir été victime « n’est pas exactement conforme à l’idée que chacun se fait d’un management de gauche » et qu'elle serait même « un sujet pour le Média si elle était le fait d’un Vincent Bolloré ». Sa lettre fuite.

Aussitôt, le Média envoie un mail dressant la liste des torts de l’ancienne présentatrice du journal télévisé de la chaîne à la petite communauté des socios. Le message est confidentiel, mais plus de quinze mille personnes en sont destinataires. Certains s’en émeuvent d’ailleurs. Le 28 Février 2018, un socio a porté plainte devant la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) contre « le procédé totalement déplacé consistant à se servir d’une adresse électronique pour se justifier d’un conflit avec un salarié ».

Une autre rébellion, plus discrète, gronde quelques jours plus tard. De retour d’un arrêt maladie, Catherine Kirpach doit présenter le journal télévisé du 23 février 2018, où intervient un certain Claude El Khal, ancien publicitaire et réalisateur repéré sur Twitter et recruté par Sophia Chikirou pour en faire le correspondant au Liban de la chaîne. Il se trouve à Paris cette semaine et il hante les locaux, émettant devant la journaliste des doutes sur la véracité des images des massacres perpétrés dans la Ghouta orientale, en banlieue de Damas, jamais « vérifiées de manière indépendante ». Diplomate, Catherine Kirpach explique que la pneumonie dont elle souffre n’est pas encore guérie et elle ne s’affiche pas le soir sur le plateau aux côtés du fameux correspondant. Elle vient de démissionner sans revenir à Montreuil, où trois bureaux ont été ainsi abandonnés en quelques jours et où le code de la porte a été changé.

« Toute cette histoire montre que j’ai eu le tort de vouloir à tout prix rester journaliste, là où on attendait de moi que je sois militante », confie Aude Rossigneux aujourd’hui. « J’ai été aussi naïve de penser qu’au Média on respectait le droit du travail. On m’a essayée pendant cinq mois et demi dont un seul payé, sans indemnités. Bien joué, le comité de pilotage, il tire sa seule légitimité du contrôle de l’argent et il ne compte pas un seul titulaire de la carte de presse », ajoute la journaliste, qui a laissé son bureau de Montreuil vacant, comme depuis Vendredi 2 Mars 2018 ceux de Catherine Kirpach et de Lea Ducré.

À l’antenne, rien ne filtre. « Nous sommes Jeudi Premier Mars 2018, le 20 heures est toujours en liberté », a lancé Serge Faubert en présentant le journal, Jeudi Premier Mars 2018, quinze mille vues environ, la moyenne des journaux télévisés de la chaîne.

C’est beaucoup moins que les exercices d’éloquence d’Adrien Quatennens à l’assemblée nationale, les mercredis. C’est moins aussi que le bulletin de François Ruffin tourné en solo façon youtubeur, devant son réfrigérateur, trente mille vues en moyenne.

La chaîne du député insoumis compte trente neuf mille abonnés, contre quarante trois mille abonnés pour le Média. Mais, à voir les commentaires passionnés qui accompagnent le bulletin de François Ruffin, c’est plutôt dans la cuisine de François Ruffin que la gauche fait son buzz.

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3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 20:20

 

 

https://www.lexpress.fr/actualite/medias/deux-nouvelles-journalistes-quittent-le-media_1989500.html

 

Deux nouvelles journalistes quittent le Média

 

Selon le Monde, Catherine Kirpach et Léa Ducré auraient quitté la rédaction. Une polémique de plus pour la web télévision proche du Mouvement de la France Insoumise (MFI).

 

Embourbé dans les polémiques, le Média n'en a pas fini avec les défections. Après l'éviction inattendue d'Aude Rossigneux, le départ de Noël Mamère, puis la prise de distance d'une dizaine de soutiens de la web télévision proche du MFI, ce sont deux autres journalistes qui ont quitté la rédaction du Média, assurent Samedi 3 Mars 2018 nos confrères du Monde.

Ancienne de La Chaîne Info (LCI), Catherine Kirpach faisait notamment partie des présentatrices du journal télévisé, vitrine du site, et elle était l'une des plus expérimentées de la rédaction. Selon la journaliste du Monde, son départ serait lié au traitement par Claude El Khal, correspondant au Liban du Média, du conflit syrien. 

Ce dernier avait expliqué en plateau qu’il refusait de diffuser des photographies et des vidéos des massacres de la Ghouta orientale, en raison de l'impossibilité d'en vérifier les sources.

Prétextant une pneumonie non guérie, elle aurait alors, selon le Monde, évité de se rendre le soir même sur le plateau en compagnie du correspondant, puis « elle a fait part à son tour à Sophia Chikirou, directrice générale du Média, de son départ de la chaîne ». 

Quelques jours auparavant, la journaliste avait pourtant cosigné le communiqué de la rédaction se défendant de tout licenciement d'Aude Rossigneux et dénonçant le règlement de compte de la journaliste. 

Léa Ducré, ancienne pigiste à Libération, aux Inrocks ou encore au Monde Diplomatique, a confirmé Samedi 3 Mars 2018 au Monde, avoir « mis fin à sa période d'essai ».

Sophia Chikirou, directrice générale du Média et ancienne directrice de la communication du candidat Jean-Luc Mélenchon, contactée par le Huffington Post, n'a pas souhaité réagir. Une source interne confirme cependant au site d'information le départ de Léa Ducré.

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3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 19:58

 

 

http://www.anafe.org/spip.php?article457

 

Associations et avocats se mobilisent pour le respect du droit d’asile et la protection des enfants étrangers à la frontière franco-italienne

 

Communiqué inter associatif

 

Pendant deux jours, le Samedi 17 Février et le Dimanche 18 Février 2018, des associations et des avocats sont intervenus à la frontière entre la France et l’Italie pour permettre aux personnes se présentant à la frontière française d’exercer leurs droits, conformément à ce que prévoient le droit français, le droit européen et le droit international.

Les représentants d’associations françaises mais également italiennes, ainsi que des avocats exerçant en France comme en Italie, venant de Nice, Lyon, Paris, Toulouse, Milan, Gênes et Turin, ont observé la situation à la frontière et ils ont assisté des personnes illégalement refoulées de France, pour qu’elles fassent valoir leurs droits devant le tribunal administratif de Nice. Ce dernier a été saisi de vingt cas de refoulements d’enfants non-accompagnés.

Cette opération d’envergure a été rendue nécessaire car les autorités françaises continuent de bafouer les droits des personnes qui franchissent la frontière pour rejoindre le territoire français, en dépit de plusieurs condamnations de leurs pratiques par la justice française.

Le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures décidées par le gouvernement français à la fin de l'année 2015 et renouvelé régulièrement jusqu’à ce jour ne peut justifier de porter atteinte à des principes aussi fondamentaux que la protection des droits de l’enfant, la prohibition de la privation arbitraire de liberté ou encore le droit de solliciter l’asile.

Pourtant, les autorités françaises continuent de refouler chaque jour des enfants étrangers isolés en Italie en violation de la convention internationale relative aux droits de l’enfant. De nombreuses personnes ne sont pas mises en mesure de pouvoir solliciter l’asile en France, compte tenu des conditions illégales de renvoi qui leurs sont appliquées.

En parallèle, des membres des associations ont mené un travail d’observation pendant tout le week-end à la gare de Menton Garavan et devant le local de la Police Aux Frontières (PAF) de Menton Pont Saint-Louis. Ils ont notamment pu constater la privation de liberté de trente six personnes dans ce local dans la nuit du Samedi 17 Février au Dimanche 18 Février 2018, pendant une durée pouvant aller jusqu’à douze heures. Cet enfermement aux mains des autorités de police dépasse ce qui est légalement admissible et il s’opère dans des conditions indignes, sans aucun accès à un avocat, à un interprète, à un médecin ou à un téléphone, en violation des textes législatifs et de la jurisprudence du conseil d'état du 5 juillet 2017.

Les organisations signataires continuent d’interpeller le gouvernement français pour qu’il porte un coup d’arrêt immédiat aux pratiques illégales qui se produisent très fréquemment sur notre territoire à la frontière avec l’Italie, en matière d’accueil des demandeurs d’asile et des mineurs isolés. Le gouvernement doit respecter les législations française et européennes, ainsi que le droit international pour que les personnes qui franchissent la frontière ou s’y présentent voient leur situation examinée dans le parfait respect de leurs droits.

 

Organisations signataires

 

Amnesty International France (AIF), Association Nationale d'Assistance aux Frontières pour les Etrangers (ANAFE), CIMADE, Médecins Du Monde (MDM), Médecins Sans Frontières (MSF), Secours Catholique Caritas France, Section de Nice de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), OXFAM France, Pastorale des Migrants du Diocèse de Nice, Roya Citoyenne, Syndicat des Avocats de France (SAF), OXFAM Italie, Terre des Hommes Italie

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3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 19:35

 

 

https://rsf.org/fr/actualites/saveturkishjournalists-rsf-lance-un-appel-la-cedh

 

Save Turkish Journalists

 

Reporters Sans Frontières (RSF) lance un appel à la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH)

 

« Vous êtes notre dernier espoir », « nous avons besoin de vous », « nous comptons sur vous » et « est-ce que cela cessera un jour », ce sont les messages que RSF adresse, au nom des journalistes turcs emprisonnés arbitrairement, à la CEDH, à travers une campagne de communication lancée Vendredi 2 Mars 2018 sur les réseaux sociaux.

La CEDH reste en effet le dernier espoir, pour les journalistes turcs poursuivis et incarcérés arbitrairement, d’être libérés. Ces procédures sont contraires à la convention européenne des droits de l’homme à laquelle la Turquie, en tant que membre du conseil de l’Europe, doit se conformer. En 2017, la CEDH a accepté d’examiner de façon accélérée une vingtaine de recours introduits par des journalistes emprisonnés en Turquie. Ces recours portent sur leur détention provisoire et n’auront que peu d’effet dès lors que les verdicts seront prononcés.

Il y a urgence.

Le 16 février 2018, trois célèbres journalistes ont été condamnés à la prison à vie sans possibilité d’amnistie. Ahmet Altan, Mehmet Altan et Nazli Ilicak, ont été reconnus coupables de tentative de renverser l’ordre constitutionnel pour avoir critiqué les autorités au cours d’une émission de télévision, la veille de la tentative de putsch.

Au mois de mars 2018, la reprise du procès du quotidien Cumhuriyet est attendue ainsi que le verdict à l’égard des vingt six journalistes accusés de collaborer avec des médias proches de la confrérie de Fethullah Gulen, présumé instigateur du putsch manqué. Les deux affaires sont devenues emblématiques de l’arbitraire qui règne dans les tribunaux turcs.

L’étau se resserre sur les journalistes turcs emprisonnés. RSF appelle la CEDH à agir avant qu’il ne soit trop tard et que les verdicts ne tombent.

La Turquie occupe la cent-cinquante-cinquième place sur cent quatre vingt pays au classement mondial de la liberté de la presse établi en 2017 par RSF.

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