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13 novembre 2017 1 13 /11 /novembre /2017 19:29

 

 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/10/24/la-cgt-fo-et-solidaires-appellent-a-manifester-le-16-novembre_5205428_823448.html

 

La Confédération Générale du Travail (CGT), la CGT Force Ouvrière et l'Union Syndicale Solidaire (USS) appellent à manifester le Jeudi 16 Novembre 2017

 

Les trois syndicats, ainsi que des organisations étudiantes, souhaitent ce rassemblement pour s’opposer à la politique libérale d'Emmanuel Macron.

 

Par Raphaëlle Besse Desmoulières

 

Il y avait une drôle d’ambiance, Mardi 24 Octobre 2017, au siège de la Confédération Française et Démocratique du Travail (CFDT). En fin de journée, une intersyndicale, la deuxième en trois semaines, y réunissait la CFDT, la CGT, la CGT Force Ouvrière, la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC), la Confédération Française des Entreprises Confédération Générale des Cadres (CFE CGC), l'USS, la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), l’Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA) et plusieurs organisations de jeunesse. Mais au bout de deux heures de réunion, les divisions qui minent depuis des mois les centrales salariales ont de nouveau éclaté au grand jour.

Sans surprise, ces dernières se sont opposées sur l’idée d’organiser une mobilisation unitaire contre tout ou partie des ordonnances réformant le code du travail. Elles n’ont pas non plus été capables de s’entendre sur un texte commun ciblant les mesures, selon elles, les plus négatives du texte ou sur les lignes rouges des réformes à venir concernant la formation professionnelle, l’apprentissage et l’assurance chômage.

Au final, la CGT, la CGT Force Ouvrière, l'USS, l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), la Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne (FIDL) et l'Union Nationale Lycéenne (UNL), ont appelé à une journée de grève et de manifestation interprofessionnelle le Jeudi 16 Novembre 2017, juste avant que le projet de ratification des ordonnances ne soit examiné au parlement.

Dans un communiqué commun, ces syndicats dénoncent « une politique libérale visant à accroître les inégalités au profit d’une minorité ».

Certains, comme Pascal Pavageau, secrétaire confédéral de la CGT Force Ouvrière, ont expliqué avoir eu le sentiment de n’être plus les bienvenus dans les locaux de la CFDT après avoir exprimé leur choix de battre le pavé. Ces derniers ont donc quitté l’intersyndicale pour se rendre dans un café voisin afin de finaliser les modalités d’action.

C’est la première fois que la CGT Force Ouvrière décide de descendre dans la rue depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée.

A la fin du mois de septembre 2017, son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, qui ne souhaitait pas défiler, avait été contraint par ses cadres intermédiaires de revoir sa copie.

Pour Pascal Pavageau, « la vraie question, c’est de réussir la mobilisation de manière à ce que les mesures que nous jugeons dangereuses ou inacceptables soient retirées, ou à l’inverse de pouvoir faire avancer les positions et revendications que nous souhaitons ».

De son côté, la CGT, dont la troisième journée de protestation contre les ordonnances, le 19 octobre 2017, a marqué un essoufflement, a accepté de remiser certaines de ses exigences. Comme le souhaitait la CGT Force Ouvrière, le communiqué ne demande pas le retrait des ordonnances mais il en dénonce « de nombreuses dispositions inacceptables ».

« Ce n’est pas l’abrogation de la loi ou rien », s’est défendu Fabrice Angei, membre du bureau confédéral de la CGT. La hausse de la Contribution Sociale Généralisée (CSG), les risques qui pèsent sur les droits des salariés et des demandeurs d’emploi, l’instauration d’une sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur ou encore des atteintes au service public, sont également ciblés dans le communiqué.

Mais pour Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT, il n'est pas question « d’afficher une unité de façade dont on sait qu’elle est fausse ». L’organisation dirigée par Laurent Berger a toujours refusé d’enfiler les baskets pour protester contre la réforme du code du travail, d’autant plus qu’elle estime aujourd’hui que la page est tournée.

« La marge de manœuvre n’est pas dans la rue », estime également Florence Dodin, secrétaire générale adjointe de l’UNSA, « les démonstrations des dernières manifestations n’ont pas révélé un engouement massif des salariés pour se mobiliser ».

Avec la CFTC et la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE), leurs deux syndicats ont publié un texte commun interpellant le gouvernement. « Les futures réformes de l’assurance chômage et de la formation professionnelle doivent rééquilibrer les souplesses accordées aux entreprises par les ordonnances par des modalités nouvelles de sécurisation des parcours professionnels », ont-ils écrit.

Quant aux représentants de la CFE-CGC, ils ont quitté la réunion mais sans pour autant s’associer à la journée d’action du Jeudi 16 Novembre 2017. Leurs dirigeants ont précisé qu’ils n’avaient pas de mandat pour organiser une manifestation et ils ont ajouté qu’ils ne pouvaient pas cosigner un document dont ils ne partageaient pas les analyses.

« Quand aujourd’hui nous discutons et que certains voient des aspects positifs aux ordonnances et veulent le mettre dans le texte commun, c’est clair que, pour nous, c’est inacceptable et nos militants ne le comprendraient pas », a indiqué Gilles Lecuelle, secrétaire national de la CFE CGC.

Dans son viseur, il y a la CFDT qui avait pourtant durci le ton ces dernières semaines contre la réforme du code du travail. « Ils jouent le coup d’après », croit savoir un participant. Le communiqué de presse de la CFDT, de la CFTC et de l’UNSA, explique que si les ordonnances « apportent de nombreuses flexibilités aux entreprises, elles permettent néanmoins de mieux encadrer le recours aux formes précaires d’emploi par la négociation de branche et elles répondent en partie à l’amélioration de l’indemnité de licenciement » qu’ils revendiquaient.

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 19:41

 

 

Donald Trump partage les conclusions des agences du renseignement (Reuters)

 

Donald Trump a déclaré Dimanche 12 Novembre 2017 qu'il partageait les conclusions des agences américaines du renseignement sur la réalité d'une ingérence russe dans l'élection présidentielle qu'il a remportée en 2016.

« Pour ce qui est de savoir si je le crois ou pas, je suis avec nos agences, surtout telles qu'elles sont actuellement constituées », a dit le président américain lors d'une conférence de presse à Hanoï, « telles qu'elles sont actuellement dirigées, par des gens bien, je crois tout à fait à nos agences de renseignement ».

Quelques heures plus tôt, à bord d'Air Force One, il avait pourtant dit croire en la sincérité de Vladimir Poutine, avec lequel il s'est brièvement entretenu Samedi 11 Novembre 2017 en marge du sommet du forum de l’Asia Pacific Economic Cooperation (APEC) et qui a réaffirmé que son pays n'avait pas cherché à s'immiscer dans l'élection de 2016 aux Etats-Unis.

« Chaque fois qu'il me voit, il me dit qu'il n'a pas fait cela et je crois vraiment qu'il est sincère », avait déclaré le président Donald Trump aux journalistes l'accompagnant dans sa tournée en Asie. « Je pense qu'il se sent très offensé par cela, ce qui n'est pas une bonne affaire pour notre pays », avait-il ajouté.

Plusieurs personnalités politiques américaines s'étaient émues que Donald Trump accorde plus de crédit au président russe qu'à ses propres agences du renseignement, qui ont conclu à une ingérence de Moscou dans un rapport déclassifié au début du mois de janvier 2017, avant l'investiture du quarante cinquième président des Etats-Unis.

A Hanoï, Donald Trump a précisé qu'une dispute avec Vladimir Poutine sur ce sujet ne l'intéressait pas et qu'il préférait travailler avec Moscou sur les problèmes du monde.

Mais il a également noté, au risque d'ajouter de la confusion, qu'il continuait de croire que Vladimir Poutine ne pensait pas qu'une ingérence russe s'était produite. « Je crois que le président Vladimir Poutine a vraiment le sentiment et qu'il croit fermement qu'il ne s'est pas immiscé dans notre élection », a-t-il dit, tout en ajoutant « qu’il pense ce qu'il pense ».

Le président russe a réaffirmé Samedi 11 Novembre 2017 que la Russie n'avait pas cherché à s'ingérer dans l'élection présidentielle américaine de 2016 et il a ajouté que le lien prétendu entre l'ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, et Moscou avait été fabriqué de toutes pièces par les adversaires du président américain.

Les informations d'après lesquelles des proches du président russe ont eu des contacts avec l'équipe de campagne de Donald Trump sont erronées, a ajouté Vladimir Poutine lors d'un point de presse à l'issue du sommet de l'APEC à Danang, au Vietnam.

« Il n'y a aucune confirmation que nos médias de masse se soient livrés à des ingérences dans des campagnes électorales et il ne peut pas y en avoir », a-t-il dit.

Dans un rapport déclassifié publié au début du mois de janvier 2017, la Central Intelligence Agency (CIA), le Federal Bureau of Investigation (FBI) et la National Security Agency (NSA), ont conclu à une ingérence de Moscou pour favoriser l'élection de Donald Trump face à Hillary Clinton, jugée moins favorable aux intérêts de la Russie.

« Nous estimons que le président russe Vladimir Poutine a ordonné une campagne d'influence en 2016 ciblant l'élection présidentielle américaine », ont affirmé ces agences.

Réagissant au brevet de sincérité décerné par Donald Trump à Vladimir Poutine, le sénateur républicain John Mac Cain, qui préside la commission sénatoriale des services armés, s'est étonné que l'on puisse « placer la parole d'un colonel du comité pour la sécurité de l’état (KGB) au-dessus de la communauté américaine du renseignement ».

L'ancien directeur du renseignement national, James Clapper, a rappelé quant à lui que Donald Trump avait été informé des conclusions des agences américaines. « Le président Donald Trump a reçu la preuve claire et irréfutable que la Russie a interféré dans l'élection », a-t-il dit à Reuters.

« Le fait que le président place la parole de Vladimir Poutine au-dessus de celle de la communauté du renseignement est tout simplement déraisonnable », a ajouté James Clapper, qui a quitté ses fonctions quand Donald Trump est entré à la Maison Blanche, le 20 janvier 2017.

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 19:23

 

 

Raquel Garrido confirme qu'elle quitte la politique (Reuters)

 

L'ancienne porte-parole du Mouvement de la France Insoumise (MFI) Raquel Garrido confirme dans une interview accordée au Journal Du Dimanche (JDD) qu'elle quitte la vie politique pour se consacrer à ses activités médiatiques.

L'avocate, chroniqueuse dans une émission de télévision, explique que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) comptabilisait « ses passages à l'antenne en temps de parole du MFI, ce qui créait un déséquilibre sur la chaîne ».

Se disant « placée devant un dilemme », elle ajoute qu'elle devait soit renoncer à son engagement politique, soit accepter la comptabilisation de son temps de parole.

« Compte tenu de l'essor du mouvement, je considère que je n'y suis pas indispensable. A la télévision, il y a si peu d’insoumis, tandis que, au MFI, il y a plein de Raquel. Je tourne donc la page sans état d'âme », poursuit-elle, précisant qu'elle ne sera pas candidate aux élections européennes en 2019.

Raquel Garrido s'est retrouvée plongée au coeur de plusieurs polémiques, dont l'une concerne le logement en Habitation à Loyer Modéré (HLM) qu'elle occupe avec son conjoint, Alexis Corbière, député du MFI.

Elle assure que sa décision n'a rien à voir avec les articles qui ont été publiés et qu'elle n'est « pas du genre à céder aux pressions et aux injonctions ».

Le leader du parti d'extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon, avait sous-entendu l'éventualité du départ de son ancienne porte-parole dans un tweet qu'il avait publié, Vendredi 10 Novembre 2017. Il en avait aussi profité pour régler ses comptes avec les journalistes.

« Raquel est et reste mon amie. Elle n'a commis aucune faute. Seuls les journalistes ont cherché à tout pourrir par leurs fausses polémiques, avec tout mon mépris », avait-il écrit.

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 19:02

 

 

http://es.reuters.com/article/topNews/idESKBN1DB0L9-OESTP

 

Le mouvement indépendantiste manifeste à Barcelone pour la liberté de ses leaders (Reuters)

 

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté Samedi 11 Novembre 2017 au centre de Barcelone en faveur de la liberté des leaders indépendantistes qui sont en détention préventive pour leur participation au processus d'indépendance en Catalogne.

Les proches des prisonniers étaient en tête de la manifestation, convoquée sous le slogan « liberté des prisonniers politiques, nous sommes la république » par l'Assemblée Nationale Catalane (ANC) et par l’Omnium Culturel pour exiger la libération des présidents des deux entités et des membres du gouvernement catalan destitué.

« Regardez toutes ces personnes. Si elles vont voter le 21 décembre 2017, le mouvement indépendantiste va gagner », a déclaré le retraité Pep Morales, en référence aux élections régionales convoquées par le gouvernement central dans le cadre de la suspension historique de la communauté autonome.

Les références à l'existence des prisonniers politiques catalans, une qualification rejetée par le gouvernement central et la justice espagnole, ont été constantes tout au long de la marche.

Les drapeaux indépendantistes catalans étaient nombreux et on entendait fréquemment le cri de « liberté » dans une manifestation pour laquelle les organisateurs avaient affrété des bus de différentes parties de la Catalogne.

« Le processus se passe bien. Nous y allons comme il faut, petit à petit et sans confrontation », a déclaré Gloria Arraz, une secrétaire de cinquante huit ans qui portait un badge revendiquant la liberté des prisonniers.

Dans le cadre des enquêtes ouvertes en relation avec le processus séparatiste, huit anciens membres du gouvernement catalan sont en détention préventive, un autre est en liberté surveillée en Espagne, cinq sont sous la tutelle de la justice belge suite à un mandat d'arrêt international délivré par l'Espagne et cinq membres du bureau du parlement ont été libérés sous caution. Tous sont accusés de détournement de fonds, de sédition et de rébellion. 

Le président de l’ANC, Jordi Sanchez, et le président de l’Omnium Culturel, Jordi Cuixart, sont également en détention provisoire depuis le 16 octobre 2017, suite à une décision judiciaire controversée. Dans leur cas, l’Audience Nationale a ordonné la détention préventive sans mise en liberté sous caution en relation avec un délit présumé de sédition pendant les manifestations précédant le référendum souverainiste du premier octobre 2017.

Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, généralement désignés sous le nom des deux Jordis, étaient les leaders des plateformes sociales qui ont fait descendre dans les rues des centaines de milliers de personnes ces dernières années et qui ont poussé pour avancer vers le référendum sur l'indépendance en dépit de sa suspension par la justice à la demande du gouvernement espagnol.

À la fin de la manifestation, il y a eu des projections de vidéos avec des déclarations de certains des anciens ministres en prison ou en Belgique, y compris de l'ancien président Carles Puigdemont, et des messages ont été lus par des proches des leaders indépendantistes.

« Il doit y avoir un seul cri, ceux qui sont en prison veulent rentrer à la maison », a déclaré Carles Puigdemont. « Il n'y a pas de barreaux ou d’exils qui peuvent nous dissuader », a déclaré l’ancien président dans le discours projeté à Barcelone.

« Il est clair que, si le 21 décembre 2017 il y a une nette majorité des voix et des sièges d’une communauté qui dit qu’elle veut être un état indépendant, il faudra que tout le monde respecte cette décision », a déclaré Carles Puigdemont sur Twitter au début de la manifestation.

Selon la Guardia Urbana de Barcelone, sept cent cinquante mille personnes ont participé à la manifestation.

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 18:46

 

 

http://www.elmundo.es/cataluna/2017/11/12/5a082bdce5fdea47728b4574.html

 

Ada Colau rompt l'accord du gouvernement avec le Parti Socialiste Catalan (PSC) à Barcelone

 

La majorité des militants de Barcelona en Comu votent pour mettre fin au pacte après le soutien du PSC à l'application de l'article cent cinquante cinq

 

Cinquante quatre pour cent des militants ont voté en faveur de la rupture

 

Le maire adjoint Gerardo Pisarello assure la continuité du gouvernement de la ville par des engagements ponctuels avec toutes les forces politiques municipales

 

L'accord du gouvernement entre la maire Ada Colau et le président du groupe municipal du PSC, Jaume Collboni, a pris fin en raison du soutien du PSC et du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) au Parti Populaire dans l'application de l'article cent cinquante cinq et dans la suspension de l'autonomie des institutions catalanes. Les bases du parti du gouvernement municipal de Barcelona en Comu ont décidé de rompre le pacte formalisé au mois de mai 2016 et qui avait également été ratifié par la majorité des militants du parti lors d'une consultation.

Enric Bárcena, porte-parole de Barcelona en Comú, a annoncé les résultats. Trois mille huit cent personnes ont participé à la consultation qui a débuté Jeudi 9 Novembre 2017 et qui s'est achevée Samedi 11 Novembre 2017. Elles ont répondu à la question suivante, « Barcelona en Comú doit-elle mettre fin au pacte de gouvernement avec le PSC dans la ville pour gouverner seule ».

Deux mille soixante personnes, soit cinquante quatre pour cent des voix, ont voté en faveur de la rupture et mille sept cent trente six personnes, soit quarante six pour cent des voix, ont voté contre la rupture. Enric Barcena a signifié, au cours de la conférence de presse présentant les résultats, « qu’une consultation dans cette période difficile est un signe de courage, c’est notre cohérence démocratique qui nous permet de le faire et nous le ferons chaque fois que cela sera nécessaire. Il faut maintenant que l'équipe municipale rende effectif le résultat de la consultation ».

Pour sa part, le premier adjoint au maire de Barcelone, Gerardo Pisarello, a dit que « cela a été un processus de débat interne dont nous sommes très fiers, mais nous ne voulions pas être obligés de le faire, car notre accord gouvernemental nous a donné de nombreux résultats très positifs, comme notre maire Ada Colau nous l'a toujours rappelé ».

La maire de Barcelone, Ada Colau, a remercié le maire adjoint et leader du PSC au conseil municipal, Jaume Collboni, pour son travail au sein du gouvernement municipal et elle a demandé « que le PSC quitte bientôt ses pactes avec le Parti Populaire, Ciudadanos et Unió, et qu’il revienne à des alliances de gauche ».

Dans plusieurs notes sur Twitter recueillies par Europa Press, elle a assuré que la décision de rompre le gouvernement municipal avec le PSC a été difficile, mais qu’elle a été prise « de la meilleure manière possible, avec le radicalisme démocratique », en consultant les bases de Barcelona en Comu.

Le leader de Catalunya en Comu a également soutenu que son exécutif municipal continuera à gouverner sur la base d'objectifs concrets, « avec tout le dialogue que mérite la ville et en cherchant des accords avec tous les groupes ».

Lors de la conférence de presse pour annoncer les résultats, Gerardo Pisarello a considéré que la Catalogne a atteint « une situation extraordinaire avec une suppression de l’autonomie, des libertés et des droits fondamentaux, devant laquelle le PSC n’a pas donné la réponse attendue ». Il a rappelé que le leader du PSC avait initialement pris position contre l'application de l'article cent cinquante cinq, mais qu’il avait ensuite décidé de changer de position et de soutenir le Parti Populaire. L'adjoint au maire a assuré que Barcelona en Comu a cherché des espaces de rencontre pour que le PSC « retourne à l'espace de centralité et de dialogue exigé par la majorité de la société catalane, mais cela n'a pas été possible ».

Gerardo Pisarello a suggéré que, si le PSC avait consulté ses propres bases sur la nécessité ou non de limiter l'autonomie de la Catalogne, « cette consultation que nous avons faite à Barcelona en Comú aurait été inutile », car il y a de nombreux militants du PSC qui sont contre l'application de l’article cent cinquante cinq, a-t-il insisté. Selon le représentant de Barcelona en Comu, « l'application de l’article cent cinquante cinq est une recentralisation des décisions du gouvernement central qui ne se limite pas à l'autonomie de la Catalogne, il va plus loin et il affecte déjà l'administration locale, comme cela est arrivé avec la suspension du conseil municipal de Madrid ».

Gerardo Pisarello a dit qu'il rejette « la politique des blocs et des fronts, nous pensons qu'ils ne sont pas bons pour la ville ou pour la Catalogne, ce n'est pas ce que demandent maintenant les citoyens, nous avons besoin d'espaces de contestation de la situation créée par la politique du gouvernement central et des décisions qui ont été prises sans tenir compte de leurs conséquences ».  

Sur l'avenir et la viabilité du gouvernement municipal sans le soutien du PSC, il a dit qu'il chercherait « les accords nécessaires avec toutes les forces positives pour renforcer la position du gouvernement municipal, comme le soutien aux petites et moyennes entreprises et aux indépendants et le développement de l'économie, en mettant l'axe social au centre de notre politique municipale » et qu'il le fera avec des engagements ponctuels avec les autres groupes municipaux.

Au mois d’avril 2016, les mêmes bases de Barcelona en Comu avaient été  consultées et elles avaient approuvé l'accord avec le PSC pour gouverner la ville. Bien que la participation avait été plus faible, soixante trois pour cent des militants avaient voté pour et trente trois pour cent des militants avaient voté contre.

La réponse du PSC à la décision des bases de Barcelona en Comu ne s’est pas fait attendre. Le premier secrétaire du PSC, Miquel Iceta, a fait valoir « qu'entre Barcelone et l'indépendance, Barcelona en Comu a choisi l'indépendance. Entre stabilité et instabilité, elle a choisi l'instabilité. Entre un gouvernement de gauche et céder devant Alfred Bosch et Xavier Trias, elle a choisi de céder devant eux. Je veux parler aux quarante cinq pour cent des militants qui ont voté contre la rupture de ce pacte et je tiens à les remercier pour ce qu’ils ont fait ». Miquel Iceta a dit que le PSC avait attendu jusqu'au dernier moment, « nous avons cru en ce gouvernement et en ceux qui avaient signé ce pacte qui excluait explicitement les questions qui n'étaient pas strictement les questions du gouvernement de ville », a-t-il affirmé. Il a regretté qu’Ada Colau n'ait pas défendu le pacte et « qu’elle ait voulu se cacher. Cela montre que c'est peut-être la maire, mais que ce n’est pas le leader dont la ville a besoin », a déclaré le leader du PSC, rapporte Luis Ángel Sanz.

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11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 18:04

 

 

PUISSANCE DU CATALANISME

 

Par Bernard Fischer

 

Samedi 11 Novembre 2017

 

J’écrivais déjà deux messages relatifs à la question nationale catalane.

J’écrivais un premier message relatif à la signification et à la profondeur de cette troisième grave crise politique de l’Union Européenne en trois ans, après le référendum de 2015 en Grèce contre la troïka de l’Union Européenne, de la Banque Centrale Européenne (BCE) et du Fonds Monétaire International (FMI), et après le Brexit en 2016.

J’écrivais un deuxième message relatif à l’histoire de la république catalane.

La question nationale catalane pose la question des relations entre la Catalogne, l’Espagne, la France et l’Europe, et il faut des réponses supplémentaires à cette question.

La déclaration unilatérale d’indépendance du parlement catalan et la suppression de l’autonomie catalane par le gouvernement espagnol sont les deux dernières manifestations d’un violent conflit politique entre deux coalitions.

Il y a, d’une part, la coalition des trois partis indépendantistes catalans.

Il y a, d’autre part, la coalition des trois partis espagnolistes pour la défense de la monarchie et de l’unité de l’Espagne. Les trois composantes de cette coalition sont le Parti Populaire de Mariano Rajoy, Ciudadanos et le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE).

La composante la plus importante de cette coalition est le PSOE. Le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy est un gouvernement minoritaire, le Parti Populaire de Mariano Rajoy est minoritaire au parlement espagnol et il bénéficie de l’abstention, en fait du soutien total du PSOE. Le gouvernement espagnol n’aurait pas ni la force ni la légitimité d’une intervention directe dans les affaires de la Catalogne s’il ne bénéficiait pas du soutien total du PSOE. Il y a l’impression selon laquelle le véritable président du gouvernement espagnol serait Pedro Sanchez, secrétaire général du PSOE et digne successeur de Felipe Gonzalez en Espagne, de François Mitterrand en France et d’autres célèbres premiers ministres et présidents sociaux démocrates.

Il y a la question des relations entre l’Espagne et la France, dans une situation dans laquelle les pays catalans existaient longtemps avant la fixation des frontières des états nations et dans laquelle il y a des pays catalans au nord des Pyrénées. Il y a un boycott et une censure presque totale des médias français par rapport à la crise politique espagnole. Cette censure des médias français est digne de la censure de la Pravda de l’union soviétique du temps de l’apogée du stalinisme. La majorité des citoyens et des organisations françaises ne comprend rien à la crise politique espagnole. La Catalogne bénéficie d’un soutien important dans certains pays européens comme par exemple en Belgique et d’un soutien très faible en France.

La simple existence des trois composantes de la coalition indépendantiste catalane est tout simplement inimaginable d’un point de vue national franco français. La bourgeoisie espagnole ne réalisait jamais son unité nationale et l’actuel parti majoritaire de la coalition indépendantiste, le Parti Démocrate Européen de CATalogne (PDECAT), est le parti historique traditionnel de la bourgeoisie catalane. La deuxième composante de la coalition indépendantiste est Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), le parti historique traditionnel de la gauche nationaliste catalane, le parti de Lluis Companys et de Josep Tarradellas. Une minorité importante, sinon la majorité des militants et des organisations de la gauche et de l’extrême gauche française, défend la nation française, mais elle exprime une sainte horreur quand on lui parle de la nation catalane. La troisième composante de la coalition indépendantiste catalane, la Candidature d'Unité Populaire (CUP), est un parti indépendantiste anticapitaliste. Cette composante est encore moins compréhensible du point de vue du logiciel obsolète de la gauche et de l’extrême gauche française.  

Il y a de nombreuses raisons à cette situation, mais la raison la plus importante vient de l’archaïsme et de la rigidité des institutions jacobines et bonapartistes françaises. Tous les états modernes sont des états fédéraux, les grands comme les petits, les Etats Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, comme la Belgique ou la Suisse, mais le coq gaulois défend son exception française.

Il y a enfin la question du populisme, de la négation et de l’inversion du clivage entre la droite et la gauche. J’en parlerais une autre fois.    

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11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 17:21

 

 

Michel Aoun demande à Ryad des explications sur le sort de Saad Hariri (Reuters)

 

Le président libanais a demandé Samedi 11 Novembre 2017 à l'Arabie Saoudite de clarifier les raisons qui empêchent le premier ministre démissionnaire Saad Hariri de rentrer à Beyrouth.

Michel Aoun dit souhaiter que l'Arabie Saoudite, « avec laquelle nous avons des relations fraternelles et une amitié de longue date, clarifie les raisons empêchant le retour du premier ministre Saad Hariri », lit-on dans un communiqué de la présidence à Beyrouth.

A en croire un haut responsable libanais, Michel Aoun a déclaré à des ambassadeurs étrangers en poste à Beyrouth que Saad Hariri, qui a annoncé sa démission voici une semaine en Arabie Saoudite, avait en fait été enlevé et qu’il devait bénéficier d'une immunité, en tant que chef de gouvernement.

Tout ce que Saad Hariri a dit ou pourrait dire ne reflète pas la réalité, étant donné la situation mystérieuse dans laquelle il se trouve depuis qu'il a annoncé sa démission en Arabie Saoudite, a estimé Michel Aoun.

Selon un communiqué de la présidence libanaise, toute prise de position ou décision de la part de Saad Hariri « résulte de la situation suspecte et mystérieuse qui est la sienne en Arabie Saoudite. Le Liban n'accepte pas que son premier ministre se retrouve dans une situation en désaccord avec les traités internationaux et les règles normales des relations entre les états », a dit Michel Aoun.

Les autorités libanais pensent que Saad Hariri, qui a annoncé Samedi 4 Novembre 2017 sa démission de Ryad, la capitale saoudienne, est retenu contre son gré en Arabie Saoudite, selon deux hauts responsables du gouvernement libanais, un haut responsable proche de Saad Hariri et une quatrième source.

Mais pour Ryad, Saad Hariri est libre et il a décidé de démissionner parce que c'est le Hezbollah, organisation chiite libanaise soutenue par l'Iran, qui tient de fait, désormais, les rênes du gouvernement de coalition à Beyrouth.

Saad Hariri n'a fait aucune déclaration publique depuis qu'il a annoncé sa démission. Il avait alors dit qu'il craignait d'être assassiné et il accusait l'Iran et le Hezbollah de semer la discorde dans le monde arabe.

Le président français, Emmanuel Macron, a téléphoné Samedi 11 Novembre 2017 à son homologue libanais pour s'entretenir des derniers développements au Liban après la démission surprise de Saad Hariri. Le président français, qui a effectué une visite surprise à Ryad, Jeudi 9 Novembre 2017, a souligné l'engagement de la France en faveur de l'unité et de la souveraineté du Liban, a indiqué la présidence libanaise.

Le président égyptien, Abdel Fattah al Sissi, a chargé Samedi 11 Novembre 2017 son ministre des affaires étrangères, Sameh Choukry, de se rendre dans différentes capitales du monde arabe pour des entretiens sur la crise provoquée par la démission surprise de Saad Hariri.

Sameh Choukry se rendra en Jordanie, aux Emirats Arabes Unis (EAU), au Koweït, à Bahreïn, au sultanat d'Oman et en Arabie Saoudite, pour des entretiens bilatéraux, mais aussi pour transmettre un message du président Abdel Fattah al Sissi, a précisé le ministère des affaires étrangères au Caire.

La crise entre Ryad et Beyrouth s'inscrit dans le cadre d'une montée des tensions entre l'Arabie Saoudite, dirigée par une monarchie sunnite, et l'Iran chiite. Selon le royaume saoudien, Saad Hariri a démissionné parce que le Hezbollah chiite libanais, une organisation soutenue par Téhéran, avait désormais la haute main sur le système politique du Liban. Le Hezbollah accuse Ryad de détenir Saad Hariri et de l'avoir contraint à démissionner pour déstabiliser le Liban.

Abdel Fattah al Sissi s'est prononcé Mercredi 8 Novembre 2017 contre toute frappe militaire contre l'Iran ou le Hezbollah, estimant qu'il y avait assez de troubles au Moyen-Orient comme cela et soulignant la nécessité de faire retomber les tensions.

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11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 17:05

 

 

L’ancien conseiller à la sécurité de Donald Trump inquiété sur un dossier turc (Reuters)

 

Le procureur Robert Mueller cherche à savoir si Michael Flynn, ancien conseiller à la sécurité de Donald Trump, a été impliqué dans un projet en vue d'extrader l'opposant turc Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, en échange de plusieurs millions de dollars, rapporte le Wall Street Journal (WSJ), Vendredi 10 Novembre 2017.

Michael Flynn a été limogé au mois de février 2017, vingt-quatre jours seulement après sa prise de fonction, lorsqu'il est apparu qu'il avait tenté de dissimuler la nature de ses conversations avec l'ambassadeur de Russie à Washington au mois de décembre 2016.

L'affaire révélée par le WSJ porte sur un autre sujet. Selon certaines sources, Michael Flynn et son fils, Michael Flynn Junior, devaient recevoir quinze millions de dollars en échange de la remise de Fethullah Gülen aux autorités turques, précise le WSJ.

Michael Flynn, poursuit le WSJ, aurait rencontré au mois de décembre 2016 à New York des représentants du gouvernement turc pour discuter de l'extradition de Fethullah Gülen.

L'avocat de l'ancien conseiller national à la sécurité a réfuté Vendredi 10 Novembre 2017 des informations scandaleuses et fausses.

« Par respect pour les procédures des différentes investigations liées à la campagne de 2016, nous nous sommes volontairement abstenus de répondre à chaque rumeur ou allégation soulevée dans les médias. Mais le cycle des informations de ce jour a porté des allégations, allant de l'enlèvement à la corruption, à ce point scandaleuses et préjudiciables que nous faisons une exception à notre règle, ces informations sont fausses », a déclaré l'avocat Robert Kelner dans un communiqué.

L'avocat de Michael Flynn Junior a refusé de commenter ces articles de presse. Aucune déclaration n'a pu être obtenue auprès des équipes du procureur spécial Robert Mueller.

La chaîne de télévision National Broadcasting Corporation (NBC) parle également de cette rencontre du mois de décembre 2016 au cours de laquelle aurait également été évoquée l'éventuelle libération de Reza Zarrab, un négociant en or turco-iranien emprisonné aux Etats-Unis pour avoir aidé Téhéran à contourner des sanctions américaines.

Cette affaire a fait surface dans le cadre de l'enquête plus générale menée sur les éventuelles ingérences russes dans la campagne présidentielle américaine de 2016.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse Fethullah Gülen, qui vit en Pennsylvanie depuis 1999, d'être l'instigateur de la tentative de coup d’état militaire du mois de juillet 2016.

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11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 16:41

 

 

http://socialisme-2010.fr/blog2016/octobre2017.php#octobre33

 

La Catalogne au cœur

 

Par Robert Duguet

 

Léon Trotsky écrivait à Andreu Nin, dirigeant du Parti Ouvrier d’Unification Marxiste (POUM) en 1931, les phrases suivantes.

« Le mot d’ordre du droit des nationalités à disposer d’elles-mêmes est devenu en Espagne d’une importance exceptionnelle. Ce mot d’ordre est du domaine de la pensée démocratique. Il ne s’agit pas pour nous d’engager les catalans et les basques à se séparer de l'Espagne, mais notre devoir est de militer pour que le droit à la séparation leur soit reconnu s’ils désirent en faire usage.

Les tendances séparatistes posent devant la révolution le problème démocratique du droit des nationalités à disposer d’elles-mêmes. Ces tendances, considérées superficiellement, se sont aggravées pendant la dictature de Miguel Primo de Rivera. Mais tandis que le séparatisme de la bourgeoisie catalane n’est qu’un moyen pour elle de jouer avec le gouvernement madrilène contre le peuple catalan et espagnol, le séparatisme des ouvriers et paysans n’est que l’enveloppe d’une révolte intime d’ordre social. Il faut établir une rigoureuse distinction entre ces deux genres de séparatisme. Cependant, et précisément pour disjoindre de leur bourgeoisie les ouvriers et les paysans opprimés dans leur sentiment national, le prolétariat doit prendre, sur cette question du droit des nationalités à disposer d’elles-mêmes, la position la plus hardie et la plus sincère. Les ouvriers défendront intégralement et sans réserve le droit des catalans et des basques à vivre dans des états indépendants, dans le cas où la majorité des nationaux se prononcerait pour une complète séparation. Ce qui ne veut nullement dire que l’élite ouvrière doive pousser les catalans et les basques dans la voie du séparatisme.

Bien au contraire, l’unité économique du pays, comportant une large autonomie des nationalités, offrirait aux ouvriers et aux paysans de grands avantages du point de vue de l’économie et de la culture générale ». 

Et Léon Trotsky ajoutait, « comment savoir s’ils ont ce désir ? C’est très simple, il faut organiser un plébiscite des provinces intéressées sur la base du suffrage universel égalitaire, direct et secret, il n’y a pas d’autre procédé ».

Cette lettre est écrite avant naturellement que la dictature franquiste n’écrase la révolution espagnole, avec l’aide active de Joseph Staline et de la non-intervention de Léon Blum. La défaite de la république espagnole ouvrait les écluses de la seconde guerre mondiale. Joseph Staline détroussera l’or de la république espagnole en livrant des armes, la plupart de la première guerre mondiale, qui n’étaient pas en état de fonctionner. Dans la même intention, il décapite l’avant-garde du mouvement ouvrier espagnol. La répression de sa police infiltrant les brigades internationale et les jeunesses socialistes tue et réprime des dirigeants du POUM, de la Confédération Nationale du Travail (CNT), de la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI) et de la gauche du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) de Francisco Largo Caballero partisane d’un gouvernement de l’Alliance Ouvrière. Andreu Nin, interlocuteur de Léon Trotsky en 1931, meurt assassiné le 20 juin 1937 à Alcalá de Henares, sur ordre d'Alexandre Orlov, responsable du commissariat du peuple pour les affaires intérieures (NKVD) en Espagne. Il n’est pas question pour le dictateur sanglant du Kremlin de toucher à l’appropriation privée des moyens de production et d’appliquer une réforme agraire contre les latifundia.

Quatre vingt ans après, soit le 3 octobre 2017, devant l’assemblée nationale française, Jean Luc Mélenchon regrette que « la monarchie semble incapable d’assumer la fonction fédératrice que le franquisme lui avait confiée ». Vous avez bien lu. Le leader maximo reconnait au franquisme la fonction progressiste d’avoir fédéré les peuples d’Espagne, au cri de « viva la muerte » sans doute et après avoir fait un million de morts dans une guerre civile, dont les blessures chez les survivants de la Retirada ne se sont jamais refermées. Des milliers de militants ouvriers espagnols rejoindront la résistance française au nazisme ainsi que les colonnes de la Nueve de la deuxième division blindée de Philippe Leclerc. Ils avaient bien l’intention, après avoir nettoyé le sol français et après avoir poussé jusqu’au nid d’aigle du führer pour tuer le cœur du nazisme, de poursuivre et de liquider la dictature franquiste. La raison d’état incarnée par Charles de Gaulle et la raison des états, la division du monde à Yalta en 1945, en décida autrement. On ne toucherait ni à Francisco Franco, ni à Antonio de Oliveira Salazar. 

Le 10 octobre 2017, toujours devant l’assemblée nationale française, Jean Luc Mélenchon récidive et regrette que « les nations deviennent des coquilles vides où ceux qui sont les plus avantagés ne veulent plus prendre en charge ceux qui le sont moins et cela vous donne un indépendantisme généralisé et régional des plus favorisés face à ceux qui le sont moins. Nous avons la Catalogne sous nos yeux ». Bref, les catalans, j’entends les masses, seraient des nantis qui veulent quitter l’Espagne pour ne pas payer pour les autres régions plus pauvres. Il est bien connu que la jeunesse précarisée et que les ouvriers en Catalogne qui interviennent en tant que classe sociale sur la scène de l’histoire, y compris contre les hésitations de la bourgeoisie catalaniste, seraient des réactionnaires, puisqu’ils voudraient un meilleur salaire.

La phrase de Léon Trotsky de 1931 n’a pas pris une ride, parce que les rapports sociaux imposés depuis le début de la dictature franquiste sont globalement restés les mêmes, « mais tandis que le séparatisme de la bourgeoisie catalane n’est qu’un moyen pour elle de jouer avec le gouvernement madrilène contre le peuple catalan et espagnol, le séparatisme des ouvriers et paysans n’est que l’enveloppe d’une révolte intime d’ordre social. Il faut  établir une rigoureuse distinction  entre ces deux genres de séparatisme ».

Si la bourgeoisie et la petite bourgeoisie catalane louvoient et hésitent, assises qu’elles sont sur un tonneau de poudre, d’emblée la question de la république, sur fond de crise économique du capitalisme mondialisé depuis 2008, pose la question sociale. Nous avons vu les masses s’engager dans un premier processus d’auto-organisation de défense du référendum. Une formidable Sainte Alliance se déchaine contre ce mouvement, de l’Union Européenne à Emmanuel Macron, d’Angela Merkel jusqu’au pape, sans oublier Jean Luc Mélenchon en queue de comète.

Solidarité avec la Catalogne ouvrière et républicaine !

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10 novembre 2017 5 10 /11 /novembre /2017 20:23

 

 

DE COMPANYS A PUIGDEMONT

 

Vous trouverez ci-dessous la deuxième et dernière partie du message de Jesus Nieto Jurado relatif à la proclamation de la première république catalane en 1934. Le message est disponible en totalité à l’adresse ci-dessous.

 

Bernard Fischer

 

http://tlaxcala-int.org/article.asp?reference=22007

 

Un autre octobre catalan, celui de 1934, l’état catalan qui dura dix heures

 

Samedi 6 Octobre 1934, après le rassemblement de masse sur la place Sant Jaume à Barcelone, une fois proclamé haut et fort l'état catalan à l’intérieur de la république fédérale espagnole, libre et puissante, les historiens s’accordent sur un fait important, à savoir que Lluis Companys a refusé de livrer des armes aux syndicalistes. Ils disent aussi que, l’air grave, Lluis Companys a marmonné hors micro une phrase très à propos, « ne dites plus que je ne suis pas assez catalaniste ».

Après avoir proclamé l’état catalan au sein d'une république fédérale espagnole inexistante, Lluis Companys reprend contact avec le général Domenec Batet, capitaine général de la Catalogne et général commandant de la quatrième division organique basée à Barcelone.

Lluis Companys demande à Domenec Batet fidélité à lui-même ainsi qu’à la république fédérale qu'il vient de proclamer. Devant cet ordre, Domenec Batet prend contact avec Pérez Farrás, responsable du corps des Mossos d'Esquadra. Perez Farrás l’informe qu'il n'obéira qu’au président du gouvernement catalan.

Domenec Batet contacte ensuite Alejandro Lerroux et, obéissant aux ordres qu’il reçoit, proclame immédiatement l’état de guerre en vertu de la loi sur l'ordre public de 1933 qui stipule que « si l'autorité civile ne pouvait maîtriser l'agitation et mettre rapidement un terme à l’agitation et rétablir l'ordre, c’est l'autorité militaire qui assumera le commandement suprême ». Un état de guerre qui a été annoncé à la ville, Vendredi 5 Octobre 1934, pour le cas où se produiraient des actions séditieuses.

En prévision de troubles et de barricades de partisans de Lluis Companys après la proclamation de l'état de guerre, des groupes de résistance à l'autorité militaire se répartissent dans toute la ville.

Samedi 6 Octobre 1934 à 22 heures, des coups de feu sont entendus sur la place Sant Jaume de Barcelone. En même temps, des membres importants d’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), soutenus par des volontaires, s’emparent du commissariat de l’ordre public. Cent Mossos d'Esquadra sous le commandement de Pérez Farrás surveillent le siège du gouvernement catalan.

D'autre part, l'Alianza Obrera mobilise quatre cent hommes dans la via Laietana. Le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) et d'autres forces politiques disposent d’effectifs similaires. Samedi 6 Octobre 1934 à 22 heures 30, le conseil municipal de Barcelone signe une motion où il déclare « son soutien au président et au gouvernement de la Catalogne » sur la question de la proclamation de l’état catalan au sein de la république fédérale espagnole.

Samedi 6 Octobre 1934 vers 23 heures, une batterie du régiment d'artillerie, accompagnée d’une compagnie d'infanterie, lit dans les rues la proclamation de l’état de guerre. Immédiatement une fusillade éclate, au cours de laquelle un sergent est tué et sept soldats sont gravement blessés. L'armée répond par des tirs d'artillerie contre des locaux du centre autonome des employés du commerce et de l’industrie. Ces tirs tuent Manuel González Alba, Amadeu Bargina et Jaume Compte, les leaders du parti catalan prolétaire. Après la bataille, Dimanche 7 Octobre 1934 à 1 heure 35 du matin, les insurgés capitulent.

Nous savons que Domenec Batet a reçu du ministre de la guerre l’ordre d’attaquer mais que, tenant compte des rapports qu’il reçoit et sachant qu’il a la possibilité de bientôt contrôler la situation, il choisit de patienter en attendant la reddition de Lluis Companys qui a lieu Dimanche 7 Octobre 1934 à 6 heures du matin. Ayant eu le moins possible recours à la violence, pour sa tempérance et sa maîtrise de la situation, Domenec Batet sera plus tard décoré de la croix de l’ordre de Saint-Ferdinand.

Une heure plus tard, Dimanche 7 Octobre 1934 à 7 heures du matin, l'armée républicaine entre dans le Palau de la Generalitat et elle arrête Lluis Companys, Josep Tarradellas, Antoni Xirau, Joan Casanellas, Estanislau Rui et le président du parlement, Joan Casanovas. Déjà dans la mairie, les troupes gouvernementales ont arrêté le maire Pi i Sunyer et les conseillers municipaux d’ERC présents.

Tous les détenus sont confinés dans le navire Uruguay qui mouille dans le port de Barcelone. Et l'image du gouvernement catalan derrière les barreaux fera le tour du monde.

Pendant ce temps, la vie revient à la normale à Barcelone. La crise a tué soixante dix personnes selon certaines sources, soixante quatorze personnes selon d’autres sources, auxquelles il faut ajouter plus de deux cent cinquante blessés. Dans le navire Uruguay susmentionné, ainsi que dans d'autres navires transformés en prisons, comme le Cádiz, sont détenues près de trois mille personnes, y compris Manuel Azaña qui à cette époque était à Barcelone pour des raisons personnelles, les funérailles de son ancien chef de cabinet, même si l'enquête judiciaire dans le dossier long de quatre cent quarante huit pages fera apparaître que Manuel Azaña s’était réuni à l'hôtel Colón de la capitale catalane avec trente membres d’ERC. La presse trouvera dans le séjour de Manuel Azaña à Barcelone une puissante justification à ses attaques et, Dimanche 7 Octobre 1934, le journal madrilène de droite ABC rapporte que Manuel Azaña « a incité les catalans à se mettre sur le pied de guerre », faisant écho à une intervention radiodiffusée dans l’embrasement du Samedi 6 Octobre 1934.

L’état catalan a duré dix heures. On a constaté un impact d'artillerie sur le mur du Palau de la Generalitat. Même si l'état de guerre sera levé au mois d’avril 1935, les chefs militaires de  l’insurrection, Pérez Farrás, Federic Escofet et Joan Ricart seront condamnés à mort, mais leur peine sera commuée par la suite grâce à l'intervention magnanime du président de la république espagnole, Alcalá Zamora, et malgré les protestations de la Confédération Espagnole des Droites Autonomes (CEDA). Le gouvernement catalan tout entier a été emprisonné dans les prisons de Carthagène et de Puerto de Santa María, où Lluis Companys est finalement arrivé.

Lluis Companys a été condamné à trente ans de prison et il a été privé de ses droits civiques par la cour des garanties constitutionnelles le 6 juin 1935, avec les membres de son gouvernement. Cependant, il sera libéré grâce à la victoire du Front Populaire aux élections espagnoles du mois de février 1936.

Très peu de temps après, le premier mars 1936, Lluis Companys, ami d'enfance de l'anarcho syndicaliste Salvador Seguí, « le gamin du sucre », montait à nouveau au balcon du gouvernement catalan restauré pour s’écrier que « nous recueillons les leçons de l'expérience, nous souffrirons encore, nous nous battrons et nous gagnerons à nouveau. La tâche qui nous attend est difficile, mais je vous affirme que nous sommes sûrs de nos forces, cela nous mènera de l’avant pour la Catalogne et pour la république ».

Au-delà des responsabilités pénales découlant des événements du Samedi 6 Octobre 1934, le gouvernement espagnol d’Alejandro Lerroux va mener une politique de répression sévère contre les syndicats catalans et contre les journaux catalanistes, faisant preuve d’une hargne répressive dont il s’est déjà montré capable. Cent vingt neuf municipalités catalanes gouvernées par la gauche sont suspendues. Une loi votée au mois de décembre 1934 avec le soutien de la CEDA suspend également le gouvernement autonome catalan.

Le gouvernement catalan est remplacé par un conseil du gouvernement, au nombre limité de membres, présidé par Francisco Jimenez Arenas et, plus tard, par Portela Valladares et par le radical Juan Pinch i Pon.

Certains membres de la Lliga, taxés par beaucoup de gens d’anti catalanistes dans l’imaginaire antérieur à la guerre civile, finiront par faire partie de ce gouvernement catalan décaféiné qui récupère petit à petit ses pouvoirs à l'exception du contrôle sur l'ordre public. Le gouvernement catalan ne rentrera pas complètement dans ses fonctions avant la victoire du Front Populaire aux élections espagnoles du mois de février 1936, mais ceci est une autre histoire.

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