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7 septembre 2023 4 07 /09 /septembre /2023 12:15

 

 

https://www.liberation.fr/checknews/accord-cerealier-lukraine-brave-t-elle-le-blocus-russe-en-mer-noire-20230906_FCCMXONAC5DMNO3XG4SK4DWNFI/

 

Accord céréalier, l’Ukraine brave-t-elle le blocus russe de la mer Noire ?

Les menaces décrétées par la Russie, contre les navires rejoignant les côtes ukrainiennes, ont été bravées par plusieurs embarcations, dont deux d’entre elles, samedi 2 septembre 2023, mais le trafic est loin d’être libéré de toute contrainte.

L’annonce a été faite samedi 2 septembre 2023 par le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, « deux nouveaux navires ont emprunté avec succès notre corridor céréalier temporaire de la mer Noire. L’Ukraine rétablit une véritable liberté de navigation dans la mer Noire ».

Comme le vice-premier ministre à la restauration de l’Ukraine l’avait détaillé dans un tweet, vendredi premier septembre 2023, les deux derniers navires qui ont quitté le port d’Odessa sont Anna Theresa et Océan Courtesy, chargés d’après Alexandre Koubrakov de cinquante-six mille tonnes de fonte brute et de cent soixante-douze mille tonnes de concentré de minerai de fer. Le premier, sous pavillon libérien, a passé le détroit du Bosphore, et le deuxième, qui vogue sous les couleurs panaméennes, s’est visiblement arrêté dans le port roumain de Constanza.

L’annonce intervient un mois après l’arrêt par la Russie de l’accord sur l’exportation de céréales, qui avait été signé au mois de juillet 2022 et qui garantissait l’exportation de denrées ukrainiennes dans certaines conditions. Moscou avait multiplié les entraves à son fonctionnement avant de tout simplement ne pas le reconduire.

La décision russe de mettre fin à cet accord avait été assortie de menaces explicites. « Tous les navires naviguant dans la mer Noire vers les ports ukrainiens seront considérés comme des transporteurs potentiels de marchandises militaires », avait déclaré le ministère russe de la défense, « en conséquence, les pays battant pavillon de ces navires seront considérés comme impliqués dans le conflit ukrainien aux côtés du régime de Kiev ». En d’autres termes, la volonté de Moscou était de décréter un blocus des ports ukrainiens et d’intimider les armateurs et les états pour les dissuader d’affréter des bateaux vers l’Ukraine. Ces mises en garde étaient accompagnées d’un bombardement incessant des infrastructures portuaires ukrainiennes, frappes qui continuaient ce début de semaine.

Ce blocus russe a toutefois été rapidement défié. Dans les semaines précédant la fin de l’accord, plusieurs navires ont touché les ports du Danube, mais de moindre volume que les embarcations qui s’aventuraient auparavant jusqu’à Odessa.

Au mois d’août 2023, Kiev a annoncé la mise en place d’un corridor humanitaire de la mer Noire, afin de faire sortir les navires qui n’étaient pas concernés par l’accord céréalier, coincés depuis le premier jour de la guerre. Le 16 août 2023, le porte-conteneurs Joseph-Schulte, immatriculé à Hongkong était le premier à ouvrir la voie, quittant le port d’Odessa avec plus de trente mille tonnes de cargaison, avant d’être observé par l’analyste et spécialiste maritime Yoruk Isik le 20 août 2023 dans le détroit du Bosphore, en Turquie.

Dix jours après, le vraquier Primus, sous pavillon libérien et possédé par une entreprise singapourienne, quittait à son tour les côtes ukrainiennes remplies de produits sidérurgiques à destination du Sénégal. Les deux navires ayant quitté Odessa ce week-end sont donc le troisième et le quatrième navire.

Depuis l’annonce de sa mise en place, ce corridor humanitaire depuis Odessa est présenté comme une première étape vers le rétablissement des échanges. Dans une intervention à la télévision ukrainienne le 16 août 2023, le ministre Alexandre Koubrakov avait présenté le corridor comme un moyen de rassurer les états et les armateurs, d’une part du fait des protections que l’armée ukrainienne aurait disposées le long de la côte et, d’autre part, par une assurance financière directement proposée par l’état ukrainien, afin de remédier au défaut des assureurs privés, effrayés par la menace russe.

Contacté par Check News, Tymofiy Mylovanov, ancien ministre ukrainien de l’économie et président de l’école d’économie de Kiev, analyse la situation de la manière suivante, « avec ses actions en mer Noire, la Russie augmente le coût de transport vers l’Ukraine et cette guerre est aussi une guerre de symboles. Il s’agit de ne pas accepter les agissements russes dans la mer Noire et de résister à l’attaque de bateaux et d’infrastructures civiles, mais aussi à l’instabilité alimentaire mondiale générée par les agissements russes ».

Les quatre bateaux sortis d’Odessa ne suffisent pourtant pas à évoquer encore, une véritable liberté de navigation en mer Noire, comme l’a avancé la présidence ukrainienne. Si quelques bateaux sortent d’Odessa, aucun n’y entre pour l’instant et la Russie maintient son pouvoir de nuisance dans la zone, sans être disposée à relâcher l’étreinte économique. Lundi 4 Septembre 2023, les négociations entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan sur un nouvel accord céréalier avec la Russie sont restées dans l’impasse.

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6 septembre 2023 3 06 /09 /septembre /2023 17:40

 

 

https://www.bfmtv.com/international/europe/ukraine/limogeages-en-serie-en-ukraine-la-corruption-un-probleme-endemique-dans-le-pays_AN-202309040665.html#xtor=AL-68

 

La corruption est un problème endémique en Ukraine

Lundi 4 Septembre 2023

Alors que le ministre ukrainien de la défense vient d'être remplacé, ce limogeage s'ajoute à une longue série d'évincements en lien avec des soupçons de corruption de hauts responsables ukrainiens.

C’est un choix politique. Le ministre ukrainien de la défense Alexandre Reznikov a annoncé Lundi 4 Septembre 2023 qu’il a remis sa démission, après que le président Volodymyr Zelensky ait indiqué son remplacement, Dimanche 3 Septembre 2023, sur fond de scandales de corruption. Avant lui, plusieurs responsables ukrainiens ont connu le même sort ces derniers mois pour des raisons similaires, le pays étant gangréné par le recours aux pots-de-vin.

Depuis plusieurs mois déjà, le ministère ukrainien de la défense est particulièrement surveillé par Kiev. Volodymyr Zelensky soupçonne en effet un phénomène récurrent et ancré de corruption, alors que le pays est en pleine guerre contre la Russie.

Au mois de janvier 2023, Volodimir Zelensky disait qu’il prenait le problème à bras-le-corps. « L’état prendra des mesures puissantes nécessaires pour en finir avec la corruption en Ukraine », disait-il d'un ton grave, annonçant des décisions à venir.

Soupçonné de détournement de fonds, un haut responsable ministériel ukrainien a été limogé. Un audit interne a ensuite été lancé et d'autres limogeages ont suivi. Au mois d’août 2023, la totalité des responsables régionaux en charge du recrutement militaire ont été limogés.

« Il fallait faire le ménage », a dit le général Jérôme Pellistrandi, consultant défense de BFM Télévision. La question de la corruption n'est pourtant pas nouvelle dans le pays.

« C'est un problème endémique en Ukraine », a dit l'analyste Gaël Guichard, ancienne journaliste et envoyée en mission spéciale d'observation de l'Organisation pour la Sécurité et pour la Coopération en Europe (OSCE) en Ukraine de 2014 à 2016.

« D'ampleur diverse, elle touche toutes les couches de la société, y compris pour des questions de vie courante, pour obtenir une école pour son enfant ou pour un permis de construire », dit l'ancienne journaliste.

Bien antérieur au conflit contre la Russie, le phénomène est en réalité hérité du temps de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). « Elle était endémique au système soviétique et elle s'est poursuivie ensuite pour faire partie de la culture post-soviétique dont sont imprégnés les oligarques », dit Jérôme Pellistrandi.

Plus de dix-huit mois après le début de l'invasion russe en Ukraine, le sujet a pris de l'ampleur. Volodymyr Zelensky a donc décidé de se séparer de son ministre de la défense, bien que ce dernier ne fasse pas personnellement l'objet d'accusations.

Ce limogeage est d'abord une façon pour le chef de l’état ukrainien d'envoyer un message en direction de ses alliés occidentaux, notamment en Europe.

« Volodymyr Zelensky se positionne comme européen et, pour être européen, il doit, au niveau politique et économique, montrer patte blanche », dit Gaël Guichard.

De fait, le président ukrainien n'a cessé de déclarer sa volonté que son pays intègre l'Union Européenne et, pour cela, la forte corruption qui le ronge constitue actuellement un obstacle. L'Organisation Non Gouvernementale (ONG) Transparency International classe l'Ukraine au cent seizième rang sur cent quatre-vingt dans son dernier baromètre mondial de la corruption paru en 2022.

Volodymyr Zelensky entend également envoyer un message aux États-Unis, alors que la course aux élections présidentielles de 2024 est déjà lancée. « Les sondages montrent que Donald Trump pourrait gagner », rappelle l'analyste.

Le résultat de ce scrutin aurait une importance primordiale pour l'Ukraine. En effet, le pays perçoit une aide financière et matérielle de grande ampleur de la part de Washington mais, en cas de retour à la Maison Blanche de l'ancien président, qui ne cache pas sa volonté de mettre fin aux livraisons en Ukraine, la donne pourrait changer. Mieux vaut donc pour l'Ukraine rassurer le pays qui finance en grande partie son effort de guerre sur sa propre santé économique.

Une autre nécessité pour Kiev est de communiquer auprès de ses habitants. « La population ukrainienne vit depuis dix-huit mois en temps de guerre », dit Gaël Guichard.

Le recours de certains ukrainiens aux pots-de-vin pour éviter d'être envoyé au combat est donc vécu comme très injuste, selon l’ancienne journaliste, d'autant que de plus en plus de personnes ont perdu des proches sur le front.

Avec ces annonces, Volodymyr Zelensky fait ainsi appel au sentiment nationaliste de ses citoyens. « Qu'il soit persuadé ou non de son discours, c'est le seul qu'il peut avoir », analyse Gaël Guichard, « dans un contexte de guerre, ne pas vouloir lutter contre l'ennemi, c'est manquer à ses obligations patriotiques ».

« Par ailleurs, l'opinion publique ukrainienne, et notamment les jeunes de vingt-cinq à quarante ans, regarde le modèle européen et se rend compte du décalage entre l'Ukraine et les pays d'Europe de l'Ouest », dit le général Jérôme Pellistrandi.

« En faisant le ménage dans ses rangs, Volodymyr Zelensky répond donc à une demande d'une partie de sa population », indique Gaël Guichard. Elle nuance cependant en précisant qu'il existe aussi un sentiment jamais avoué, mais partagé par une partie non-négligeable de la population, qu'il est normal de ne pas vouloir envoyer son enfant à la guerre et donc qui comprend le recours aux pots-de-vin pour éviter d'aller au combat. Qu'ils visent les ukrainiens ou l'opinion internationale, ces limogeages s'inscrivent toujours dans une stratégie politique de la part de Volodymyr Zelensky, selon les experts.

« Il a besoin de le faire de façon visible et ostensible », estime Gaël Guichard. Elle souligne que, en annonçant les limogeages publiquement, le président communique sur son travail de lutte contre la corruption dans le pays. Limoger un haut responsable est toujours un geste politique fort

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6 septembre 2023 3 06 /09 /septembre /2023 16:59

 

 

https://jp.reuters.com/article/espagne-politique-catalogne-idFRKBN30B11G

 

Carles Puigdemont pose des conditions strictes à son soutien à un nouveau président du gouvernement (Reuters)

Carles Puigdemont, l’ancien leader catalan en exil, a posé Mardi 5 Septembre 2023 comme condition à son soutien à l’élection d’un nouveau président du gouvernement espagnol que toutes les affaires judiciaires concernant le séparatisme catalan soient abandonnées.

Cette déclaration fait suite à sa rencontre Lundi 4 Septembre 2023 à Bruxelles avec Yolanda Díaz, vice-présidente par intérim, qui cherche à obtenir le soutien du séparatiste pour maintenir au pouvoir la coalition de gauche de Pedro Sanchez.

Les élections législatives espagnoles du mois de juillet 2023 n’ont pas réussi à donner la majorité absolue à un parti. Un vote d’investiture est prévu pour le 27 septembre 2023 au parlement espagnol.

S’exprimant à Bruxelles, où il s’est exilé pour éviter les poursuites en Espagne, Carles Puigdemont a déclaré que tout soutien de son parti nécessiterait des concessions significatives de la part du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) du président du gouvernement en exercice Pedro Sanchez.

Carles Puigdemont a appelé l’Espagne à respecter la légitimité du mouvement indépendantiste catalan, à créer un mécanisme permettant de reconnaître et de garantir le respect des accords conclus et à abandonner les actions judiciaires contre le mouvement indépendantiste.

« Préparez-vous à des élections, mais aussi à des négociations qui pourraient aboutir à un accord historique », a dit Carles Puigdemont, « nous n’avons pas enduré toutes ces années pour sauver une législature ».

L’ancien leader souhaite également que le catalan soit reconnu comme langue officielle dans les institutions de l’Union Européenne.

Alberto Nunez Feijoo, dont le Parti Populaire conservateur a remporté le plus grand nombre de voix lors des élections du 23 juillet 2023, sera le premier à participer à un vote d’investiture le 27 septembre 2023, bien que ses chances de l’emporter soient considérées comme minces, son parti étant un fervent opposant à toute concession aux séparatistes.

Les sept voix du parti Junts per Catalunya de Carles Puigdemont sont cruciales pour les chances de Pedro Sanchez d’obtenir un nouveau mandat. Si les séparatistes ne soutiennent pas sa candidature, cela conduira probablement à de nouvelles élections en Espagne.

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6 septembre 2023 3 06 /09 /septembre /2023 16:48

 

 

https://www.lindependant.fr/2023/09/05/guerre-en-ukraine-tout-le-monde-a-peur-ils-nous-defoncent-ces-communications-interceptees-qui-montrent-la-col-le-desarroi-des-soldats-russes-11433723.php

 

Des communications interceptées montrent la colère et le désarroi des soldats russes

Mardi 5 Septembre 2023

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le service de sécurité d’Ukraine (SBU) intercepte régulièrement des communications entre les soldats russes et leurs familles.

La contre-offensive ukrainienne était entrée sans son deuxième mois quand André, un soldat russe, a téléphoné à sa femme pour se plaindre des lourdes pertes subies par son unité, « nous sommes si mal équipés que nous avons l’impression d'être revenus à l'époque des combats de la seconde guerre mondiale. Ils nous défoncent. Nous n’avons pas de munitions. Nous ne pouvons pas nous servir de nos doigts comme des baïonnettes ».

Une source du SBU a transmis à Reuters dix-sept extraits de conversations enregistrées pendant la première quinzaine du mois de juillet 2023, qui donnent un aperçu de la situation sur le front, même si ceux-ci sont passés par le filtre de la propagande de guerre ukrainienne.

Si la Russie a jusqu'ici largement freiné la contre-offensive ukrainienne lancée au début du mois de juin 2023 grâce à un impressionnant réseau défensif, les appels des soldats russes laissent entendre que c'est aussi au prix de lourdes pertes dans leurs rangs, dans un contexte de manque de munitions, d'équipement et de formation, et avec un moral en berne.

Reuters n'a pas précisé comment ces communications avaient été sélectionnées et il est impossible de dire si elles sont représentatives de l'état de l'ensemble de l'armée russe le long de la ligne de front, mais elles confirment les difficultés dont les blogueurs militaires russes qui couvrent le conflit se sont aussi fait l'écho.

Pour Neil Melvin, directeur des études internationales au Royal United Service Institute (RUSI), les échanges montrent que des soldats russes mobilisés ont été envoyés au front sans pratiquement aucune formation et qu’ils ont subi de lourdes pertes, ce qui crée des tensions entre les soldats du rang et leurs officiers.

Le ministère russe de la défense n'a pas répondu aux questions de Reuters. Au mois de décembre 2022, le président Vladimir Poutine avait reconnu que l'armée devait régler les problèmes rencontrés en Ukraine. La Russie a depuis doublé ses dépenses militaires qui représentent désormais un tiers du budget de l’état.

Sur les dix-sept extraits de conversations transmis à Reuters, seuls ceux qui émanaient de soldats dont l'identité a pu être vérifiée grâce à leur présence sur des plateformes de messagerie comme Telegram ou sur les réseaux sociaux ont été utilisés pour la rédaction de cet article.

Les épouses de trois soldats ont aussi confirmé leur présence sur le front, mais elles n'ont souhaité faire aucun autre commentaire. Reuters a fait le choix de ne pas divulguer l'identité complète des soldats concernés.

Maxime, un soldat originaire d'Irkoutsk, en Sibérie, a dit à sa femme que son unité engagée près de Lyman, dans le nord-est de l'Ukraine, avait légèrement progressé au début du mois de juillet 2023 dans ce secteur où l'armée russe est encore à l'offensive, au prix de lourdes pertes.

« Il n'y a plus de deuxième bataillon. Ils l'ont taillé en pièces », dit-il à sa femme Anna dans une conversation du 3 juillet 2023. Un bataillon est normalement constitué de cinq cent soldats.

Reuters n'a pas pu vérifier dans quelle unité Maxime était engagé ni à quoi correspondait le deuxième bataillon auquel il fait référence. Selon le SBU, c’est le cinquante-deuxième régiment.

Pendant l'échange téléphonique, Maxime précise que, faute de soutien, les soldats doivent abandonner leurs blessés sur le front et que la plupart d'entre eux succombent à leurs blessures.

Après l'échec de son offensive éclair contre Kiev et d'autres grandes villes ukrainiennes, comme Kharkiv, et en raison des pertes subies par les troupes russes, le Kremlin a ordonné au mois de septembre 2022 la mobilisation de centaines de milliers de réservistes.

Grâce notamment à des messages publiés par sa famille sur les réseaux sociaux, Reuters a réussi à retracer le parcours d'un de ces soldats entre sa mobilisation, le 29 septembre 2022, et un appel passé à sa mère, Elena, neuf mois plus tard.

« Ils se sont fait massacrer. Ils gisent sur le sol et nous ne pouvons même pas récupérer certains corps. Ils sont déjà mangés par les vers », dit-il le 12 juillet 2023 à propos de soldats tombés au combat près de Roubijné, dans la région de Louhansk, selon le compte-rendu du SBU.

« Imagine ce que c'est d'être jeté en première ligne sans aucun équipement », dit Maxime à sa mère. Selon Maxime, les officiers russes ne font pas état de leurs pertes pour ne pas subir les reproches de leurs supérieurs, « tout le monde a peur. Ils envoient des mobilisés au front, bien que Vladimir Poutine ait promis que, à l'inverse des soldats qui s'engagent, les mobilisés resteraient à l'arrière. Les généraux s'en foutent complètement ».

Le Kremlin et le ministère russe de la défense n’ont pas répondu aux sollicitations de Reuters à ce sujet.

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6 septembre 2023 3 06 /09 /septembre /2023 14:28

 

 

https://lundi.am/Camarades-encore-un-effort-pour-etre-syndicalistes

 

Camarades, encore un effort pour être syndicalistes

Reportage à l’université d’été de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT)

Lundi 4 septembre 2023

Le réformisme syndical est-il le stade suprême de l’aliénation ? Pour le savoir, quelques contributeurs se sont rendus au château de la CFDT pour son université d’été. Au lieu de nous ramener des petits fours, ils ont préféré poser par ici quelques morceaux choisis des prises de parole des syndicalistes, traduisant une fois de plus, s’il en fallait, le soutien indéfectible du réformisme au régime en place.

Si la critique du syndicalisme est une tâche indispensable pour la théorie révolutionnaire, elle ne peut être faite que du point de vue de la révolution. Les idéologues bourgeois peuvent traiter les syndicalistes de voyous dangereux, ils peuvent les traiter d’idéalistes manipulés et ils peuvent leur conseiller d’occuper leur temps à travailler, ils ne peuvent pas s’attaquer au syndicalisme en profondeur, car cela revient à mettre en lumière l’étendue de la misère que permet la société moderne.

Pourquoi et comment critiquer le syndicalisme, alors qu’il semble être la dernière bouée vacillante à laquelle se raccroche un prolétariat fragmenté ? Faisons l’effort de surmonter l’ennui que sécrètent naturellement les bureaucraties syndicales. Ne nous contentons pas de déchiffrer la phraséologie de leurs tracts et de leurs discours. Interrogeons-les sur leurs raisons de militer, sur leurs histoires et sur leurs parcours syndicaux. La fin de l’été étant synonyme de rentrée politique et d’université d’été, nous nous sommes rendus à l’université d’été de la CFDT.

Le ciel est légèrement voilé en cette fin du mois d’août 2023. Depuis la gare du Réseau Express Régional (RER), il faut quelques minutes de voiture par une route qui serpente dans la forêt pour arriver jusqu’au palais de la CFDT. C’est officiellement un centre de formation. Plus objectivement, c’est un joli château fraîchement rénové entouré par un parc de treize hectares. La matinée, ouverte à la presse, s’organise autour d’un dialogue entre, d’une part, la nouvelle secrétaire générale, Marylise Léon, désignée par Laurent Berger pour lui succéder, et, d’autre part, le président du mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, lui aussi fraîchement élu à la tête du patronat. Les discours étant vides de sens et le débat étant sans intérêt, nous préférons aller discuter avec la petite palette des cadres syndicaux réunis autour de petits fours pour l’occasion.

Pour engager la conversation, nous posons une question sur la manière dont les cadres de la CFDT ont perçu le mouvement contre la réforme des retraites. Aucun mot ni aucune phrase n’a été déformé. Première réponse venant d’un responsable régional, « nous avons dû faire face à des agressions verbales et on nous a demandé si nous nous souvenions comment on fait une manifestation ». Il faut dire que le chemin a été long entre un premier mai 2023 unitaire, le premier depuis plus de dix ans, et le mode d’action de la CFDT des dernières années. Le premier mai 2021, la CFDT organisait une manifestation sur la plateforme en ligne Zoom. Une autre responsable dans une union régionale rappelle que cela faisait longtemps que la CFDT n’était pas sortie dans la rue, tout en modérant aussitôt ses propos, « cela ne veut pas dire que nous sommes des brûle-palettes comme les militants de la Confédération Générale du Travail (CGT) ». Une autre acquiesce avec aplomb, « une pétition est plus efficace que toutes les manifestations ».

Quelles ont été les difficultés rencontrées par la CFDT lors de ce mouvement ? « Il a fallu contenir la radicalisation des autres organisations syndicales », nous raconte le cadre d’une fédération, « le problème, ce sont les autres organisations syndicales qui essaient d’embarquer nos militants les plus radicaux, y compris avec des cortèges non déclarés ». Car à la CFDT, il y a la crainte diffuse du débordement. Une responsable syndicale ayant organisé plusieurs manifestations en région nous explique que « les mouvements pas cadrés, cela peut être terrible ». Une autre s’excuse à demi-mot que, « lors d’une manifestation dans une préfecture régionale au mois de mars 2023, des effigies du président, de la première ministre et du ministre du travail ont été brulées. Cela a eu lieu en intersyndicale non déclarée. J’ai dû contenir les troupes qui voulaient aller brûler la préfecture. Parfois cela déborde, c’est une image déplorable. L’important, c’est qu’il faut mieux donner l’impression de gérer le bazar plutôt que d’être débordé ». Un militant s’interroge même à haute voix, « peut être que nous pourrions avoir l’aide de policiers ou de sociologues pour l’accompagnement des mouvements de masse ».

Plusieurs cadres dénoncent l’ambiguïté avec la violence de certaines organisations syndicales. La CFDT sait visiblement dans quel camp elle est, à la manière de l’ancien préfet de police de Paris, Didier Lallement. Pendant le mouvement du printemps, le secrétaire général de la CFDT remerciait publiquement le préfet de police Laurent Nuñez pour son professionnalisme. Un militant, racontant avoir participé aux services d’ordre de plusieurs manifestations, dit que « les violences policières, je ne sais pas ce que c’est. La préfecture de police, ce sont nos amis ».

Le ridicule de ces prétentions syndicales peut faire rire, mais en rire ne suffit pas. Il faut aller plus loin, il faut comprendre pourquoi le monde moderne produit ces bureaucraties extrémistes et il faut déchirer le voile de leur idéologie pour découvrir leur véritable rôle historique. Les révolutionnaires doivent se démarquer de ces veilles organisations syndicales et ils doivent montrer que, loin de menacer l’ordre du monde, l’action de ces bureaucrates ne peut entraîner au mieux que son reconditionnement. Commencer à les critiquer, c’est préparer le terrain au mouvement révolutionnaire qui devra les liquider sous peine d’être liquidé par eux. Cette critique du syndicalisme est indispensable, non seulement parce que l’aliénation syndicale ne s’élimine pas d’un coup de baguette magique, mais parce que ce syndicalisme est le piège particulier que le vieux monde tend aux révolutionnaires.

Durant cette matinée, on nous répète à l’envie que les manifestations doivent avant tout préserver les biens et les personnes. La CFDT a su se montrer responsable, tout en neutralisant la puissance de l’intersyndicale et en refusant constamment les mouvements reconductibles. Pendant la séquence des retraites, pour reprendre la novlangue syndicale, les militants de la CFDT se sont employés à systématiquement entraver et invisibiliser les revendications des autres organisations syndicales. « La retraite à soixante ans, nous n’allons pas dire que ce n’est pas bien, mais ce n’est pas réaliste », dit un militant. Un responsable d’une fédération professionnelle nous raconte avec la plus grande honnêteté que « la question de la sortie de la CFDT du mouvement a été posée par le durcissement du mouvement, mais cette mesure s’est heurtée à nos militants les plus déterminés ». Son collègue complète, « nous étions très réservés à faire quoi que ce soit devant les permanences parlementaires. Il fallait faire attention à ce que ce ne soit pas perçu comme une manifestation politique. La CFDT est restée dans l’intersyndicale nationale car elle a une posture de responsabilité, même si les plus faibles et les plus radicaux nous emmerdent ».

A la CFDT, le grand ennemi ce n’est pas le patronat, il était invité à débattre à l’université d’été de la CFDT, mais la centrale syndicale concurrente, « lorsque que nous posons la question aux militants sur les rapports avec la CGT, la réponse fuse rapidement, les actions de rapport de force sont un anachronisme absolu. Lors de l’organisation des manifestations, nous avons peur de la mainmise des militants de l’ultra gauche, voire de la CGT ». Une militante dans une fédération nous explique que « nous nous sommes libérés des schémas de l’extrême-gauche, des communistes et de la sociale démocratie. La CFDT s’est émancipée de tout cela. Nous sommes devenus insaisissables, personne ne sait plus où nous sommes ». A l’intérieur de la CFDT, la référence aux militants de la CGT est proche de l’insulte. Un militant nous explique que « nous ne faisons pas de déclarations déplacées, comme la CGT » et un autre militant, parlant d’un autre militant de la CFDT jugé trop radical, dit qu’il faudrait le virer, ou alors qu’il rejoigne la CGT.

Il y a une tendance à la négation du concept même de rapport de force que nous retrouvons dans les déclarations de la nouvelle secrétaire générale de la CFDT, qui s’oppose aux velléités de grèves de certaines sections syndicales CFDT, « je ne sais pas ce qu’ont en tête ceux qui affirment qu’il n’y a que les arrêts de travail qui fonctionnent ». Ces déclarations ne sont pas sans rappeler les déclarations de Nicole Notat, ancienne secrétaire générale, lorsqu’elle affirmait que les grèves ne doivent plus être le principal mode d’action syndical.

Alors que la bataille des retraites est désormais perdue, le sujet de la rentrée pour ces syndicalistes, c’est le pouvoir d’achat. L’intersyndicale a annoncé une manifestation contre l’austérité le 13 octobre 2023, à laquelle participera la CFDT. Ce que veut la CFDT, c’est un message clair lorsqu’elle appelle ses troupes à se mobiliser. « Il est hors de question que des drapeaux de la CFDT se joignent à la guerre fourre-tout de la CGT », dit un cadre syndical. Son camarade renchérit, « il ne faut pas que ce soit la convergence des luttes non plus ». La CFDT s’est-elle réapproprié la manifestation de rue ? Le même cadre nous rassure, « l’enjeu pour la CFDT va être de passer des baskets aux mocassins, le signe précurseur de plus d’élégance pour la CFDT. La politique de la CFDT est de transformer une manifestation en table ronde ».

Lorsque nous interrogeons les cadres syndicaux sur leurs actions concrètes pour le pouvoir d’achat, l’un d’entre eux nous demande, désemparé, ce qu’il faut faire dans les entreprises, « nous ne pouvons pas faire grève ». Un autre cadre abonde, apathique, « les employeurs aimeraient bien augmenter les salaires, mais ils ne peuvent pas. Le capital est méchant et les travailleurs sont gentils. Dire cela, c’est indigne de la CFDT ». Un troisième renchérit, « si nous ne faisons pas de libéralisme, nous faisons des dictatures », et il tente de philosopher, « le capitalisme est le seul système possible, on nous accuse de trahison, mais nous sommes réalistes ». Un quatrième militant entrevoit même une solution, « les trente-cinq heures, ce n’est pas forcément intouchable, nous pourrions aller vers trente-six heures ou bien vers trente-sept heures ». Laurent Berger l’avait bien dit publiquement lorsqu’il était encore secrétaire général de la CFDT, « je ne veux pas d’une économie administrée ». Un leader confédéral dit que « nous ne faisons plus grève, cela me va très bien. La grève, c’est ringard ».

Ce que nous disons des syndicalistes est dur et sans appel. En effet, nous ne sommes prêts à aucun compromis avec eux. Ce ne sont pas des révolutionnaires qui se trompent ou des révolutionnaires pas tout à fait finis, mais des militants qui restent en deçà de la révolution et qui se situent sur un tout autre plan. Il y a une énorme contradiction entre ce qu’ils prétendent désirer et la misère et l’inefficacité de ce qu’ils font. Le syndicaliste parle beaucoup des masses. Son action est centrée sur elles. Il s’agirait de les convaincre et de leur faire prendre conscience. Pourtant, le syndicaliste est séparé des masses et de leurs possibilités de révolte.

Le syndicaliste qui prétend se mettre au service du prolétariat ne fait que se mettre au service de l’idée qu’il a des intérêts du prolétariat. Le syndicalisme permet au bureaucrate de s’élever. Le syndicaliste ne s’accroche pas à la transformation de la vie quotidienne, il ne se révolte pas contre ce qui opprime. Au contraire, il fuit ce terrain. Or ce terrain est le seul terrain révolutionnaire qui soit, à condition de savoir que notre vie de tous les jours est colonisée par le capital et qu’elle est régie par les lois de la production marchande. Le syndicaliste est à la recherche d’un rôle qui le mette au-dessus des masses. Que cet au-dessus prenne des allures d’éducation populaire ne change rien à l’affaire.

Le syndicaliste, par son statut, donne du poids à son existence, sa vie retrouve un sens. Mais ce sens, le syndicaliste ne le trouve pas en lui-même, mais dans la soumission à des nécessité extérieures. Dans le travail syndical, il est soumis à un but et des règles qui lui échappent, il obéit aux nécessités de l’histoire. Évidemment, nous ne pouvons pas mettre tous les syndicalistes sur le même plan. Tous ne sont pas atteints aussi gravement que les réformistes. L’objectif de recrutement de nouveaux adhérents par des cellules de développement de la CFDT ne s’y trompe pas. Il faut attirer les jeunes et les cadres, ajoutez les jeunes cadres dynamiques et l’enfer sera complet. Si le syndicalisme tente si peu les ouvriers et notamment les jeunes ouvriers c’est peut-être parce que ce sont les prolétaires les plus lucides en ce qui concerne la misère de leur travail en particulier et de leur vie en général.

L’avenir de la CFDT, c’est la transition écologique. Elle est dans toutes les bouches. Les réformistes y voient une géniale opportunité d’action syndicale. L’enjeu est de réussir la transformation écologique en utilisant le dialogue social. Il y aurait assurément beaucoup à dire du rôle de neutralisation de la conflictualité sociale qu’opère ce type de syndicalisme, un rôle essentiel pour surmonter les contradictions du capitalisme et pour assurer la reproduction du capital, au point que les militants de la CFDT se voient eux-mêmes comme solution aux problèmes de recrutement des entreprises. « Il y a un enjeu d’adaptabilité de la formation initiale avec les besoins des entreprises », nous explique une militante. C’est là qu’intervient le syndicalisme, devenir un palliatif aux besoins du marché. Le syndicalisme moderne doit servir d’outil d’appareillement pour identifier les besoins dans les métiers en tension et pour embarquer tous les travailleurs. Sans le syndicalisme moderne, il n’y a pas de transition écologique. Sans le syndicalisme moderne, il n’y a pas de poursuite de l’accumulation capitaliste.

Le patronat l’a bien compris, à tel point qu’il a proposé à la CFDT de travailler ensemble sur la manière de concilier le climat et la croissance. Un militant paraît très enthousiaste avec la proposition du MEDEF mais, méfiant avec les thèses de l’écologie radicale, il nous explique que de la sobriété à la décroissance, il n’y a qu’un pas.

Du marché, la CFDT en a aussi bien besoin. Avec une caisse nationale d’action syndicale de grève d’un montant de cent soixante-dix-huit millions d’euros, la CFDT est assise sur un trésor. C’est plus de la moitié de son patrimoine, mais ce trésor, judicieusement placé sur les marchés financiers, a peu rapporté en 2022, seulement un peu plus de deux millions d’euros. Quand les marchés boudent le rendement, l’état est là pour pallier. Vingt-huit millions d’euros ont été versés directement sur les comptes de la CFDT au titre du dialogue social. Nous comprenons mieux la complaisance de la direction confédérale de la CFDT vis à vis du régime en place. Un militant dit qu’il ne faut pas polémiquer contre le gouvernement.

S’appliquant consciencieusement dans leur travail, les syndicalistes sont fort mal placés pour comprendre les perspectives ouvertes d’un côté par le mépris de plus en plus répandu à l’égard de toutes les contraintes et, de l’autre, par les progrès du savoir et de la technique. Les plus intelligents d’entre eux se rangent aux côtés des idéologues de la bourgeoisie moderniste pour demander d’aménager les horaires avec la semaine de quatre jours ou pour humaniser la répugnante activité. Que ce soit au nom du capital ou de la révolution, ils se montrent incapables de voir au-delà de la séparation entre le temps de travail et le temps de loisir et entre l’activité consacrée à la production et l’activité consacrée à la consommation.

Alors la CFDT est-elle la meilleure alliée du gouvernement ou bien est-elle une avant-garde récemment radicalisée ? La réponse d’une militante sur les enjeux du temps présent est que « nous ne voulons pas nous retrouver avec des Gilets Jaunes partout ». Si les militants ne se privent pas de critiquer le macronisme, c’est tout de suite pour défendre l’ordre social, « L’article quarante-neuf de la constitution crée un monstre et il ressuscite les Gilets Jaunes ». Un de ses camarades, vraisemblablement fin politiste, parle de « l’incompatibilité entre le mouvement des Gilets Jaunes et le mouvement contre la réforme des retraites. Avec les Gilets Jaunes, il n’y avait pas de manifestation, Ils ne marchaient pas vers quelque chose. Ils étaient immobiles sur un rond-point. Les Gilets Jaunes ne sont pas un mouvement, puisqu’ils ne voulaient pas de représentation ». Un troisième militant dit que « la démocratie directe m’effraie, c’est la démocratie de la grande gueule. J’ai vu l’extrême droite qui poussait derrière les Gilets Jaunes. J’ai vu monter tout cela car j’étais sur les réseaux sociaux ». A propos des Gilets Jaunes, les militants de la CFDT ne parlent pas de mouvement, mais de crise. 

Les organisations syndicales s’autonomisent au-dessus des masses qu’elles ont la prétention de représenter. Elles sont naturellement amenées à considérer que ce n’est pas la classe ouvrière qui produit l’émancipation, mais que ce sont les organisations de la classe ouvrière. Il convient donc de renforcer ces dernières. Le prolétariat devient à la limite une matière brute, du fumier sur lequel va pouvoir s’épanouir cette rose orange qu’est le syndicalisme.

L’autonomie des buts des organisations syndicales doit être dissimulée. L’idéologie sert à cela. Les organisations syndicales proclament bien haut qu’elles sont au service du peuple et qu’elles n’agissent pas pour elles-mêmes. Une fois que la classe ouvrière aura été éduquée, les organisations syndicales lui rendraient le pouvoir. L’histoire ouvrière montre que systématiquement les organisations dites syndicales ont cherché à jouer leur propre jeu. Pour assurer leur pouvoir, elles ont cherché à limiter, à récupérer et à détruire les formes d’organisation du prolétariat. Les expériences historiques ont confirmé l’antagonisme entre le prolétariat et le syndicalisme.

Les travailleurs feront de nouvelles erreurs. Ils ne trouveront pas immédiatement la forme adéquate de leur pouvoir. Moins les masses auront d’illusions sur le syndicalisme, plus le pouvoir réel du prolétariat aura de chance de se développer. Discréditer et ridiculiser le syndicalisme, voilà la tâche qui revient dès maintenant aux révolutionnaires. Cette tâche sera parachevée par la critique en acte que constituera la naissance d’organisation révolutionnaires. Ces organisations sauront très bien se passer d’une direction et d’un appareil bureaucratique. Rien ne leur sera plus étranger que l’embrigadement organisationnel. Les organisations syndicales seront rapidement et encore davantage contre-révolutionnaires lors des prochaines grandes batailles de la lutte des classes. Coincées entre le prolétariat et le vieux monde, elles ne pourront survivre qu’en servant de rempart à ce dernier. La révolution, Nicole Notat en parlait déjà il y a trente ans, « avec la CFDT, soyez révolutionnaires et fabriquez le possible qui change le présent et qui façonne l’avenir ».

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4 septembre 2023 1 04 /09 /septembre /2023 19:19

 

 

https://aplutsoc.org/2023/09/04/la-gauche-americaine-et-les-armes-pour-lukraine-par-john-riemann/

https://oaklandsocialist.com/2023/08/31/the-u-s-left-and-arms-to-ukraine/

 

La gauche américaine et les armes pour l’Ukraine

Par John Riemann, administrateur d’Oakland Socialist

Lundi 4 Septembre 2023

L’Ukraine est peut-être sur le point de faire une percée significative des lignes russes de défense dans et autour de Robotyne. L’une des principales raisons pour lesquelles cela a pris autant de temps et a été si coûteux en vies ukrainiennes a été les retards du président américain Joseph Biden à fournir les armes dont l’Ukraine a besoin. Il a attendu près de six mois après le début de l’invasion de 2022 avant d’envoyer les fusées Himars à moyenne portée en Ukraine. Il n’a jamais envoyé les fusées à longue portée. Puis, il a attendu près de six mois avant de commencer à envoyer les chars Abrams modernes. Il a encore fallu quatre mois avant que les véhicules de combat Bradley n’arrivent. Les avions de combat de l’armée américaine ne sont autorisés à être envoyés en Ukraine que maintenant et ils arriveront trop tard pour l’offensive actuelle.

Conciliateur toute sa vie politique, Joseph Biden semble faire des compromis entre les deux ailes de son administration, dont l’une a appelé à un soutien militaire total à l’Ukraine tandis que l’autre a appelé Joseph Biden à négocier avec Vladimir Poutine par-dessus la tête de l’Ukraine. L’aile soi-disant progressiste du parti de Joseph Biden est restée silencieuse ou elle a eu tendance à soutenir la position de négocier maintenant et de mettre fin au soutien militaire américain. Il est important de comprendre pourquoi il en est ainsi.

Aux États-Unis, le taux de participation aux élections a tendance à être extrêmement faible. En outre, il y a très peu de groupes politiques indépendants ou même semi-indépendants de l’un des deux principaux partis. Il n’y a pas non plus de véritable moyen pour les travailleurs d’intervenir réellement à l’intérieur du Parti Démocrate. Il n’y a pas d’histoire, par exemple, de quelque chose de similaire aux sections de base du parti travailliste britannique, dans lesquelles les militants de base du parti travailliste peuvent se rencontrer et discuter des questions. C’est parce que, contrairement au parti travailliste britannique, le Parti Démocrate des Etats Unis a toujours été un parti capitaliste depuis la guerre civile américaine. Avant cela, c’était le parti des propriétaires d’esclaves.

Le résultat est que les groupes de gauche de toute taille qui s’orientent vers le Parti Démocrate et vers les électeurs démocrates ont une influence démesurée sur l’aile progressiste de ce parti. Récemment, par exemple, j’ai eu une discussion avec la démocrate progressiste qui est la conseillère municipale de mon district à Oakland, en Californie. Elle s’appelle Niki Fortunato Bas et j’essayais de la convaincre de présenter une motion disant qu’Oakland soutient l’Ukraine. La première question qu’elle m’a posée était de savoir quels groupes organisés à Oakland soutiendraient cela.

Je sais ce qu’elle pensait. Le principal groupe politique progressiste de la ville, ce sont les Democratic Socialists of America (DSA). Ils ont soutenu Fortunato Bas et ils ont, par exemple, mobilisé des militants pour faire du porte-à-porte pour des candidats locaux, y compris pour Fortunato Bas. Même s’il ne s’agit que d’une douzaine de personnes qui font campagne pour une candidate comme elle, lors d’élections locales qui ne comportent presque pas de porte-à-porte, cela peut avoir un impact réel. J’ai dû dire à Fortunato Bas que je ne connaissais aucun groupe de ce type, y compris DSA, qui soutiendrait une résolution pour l’Ukraine. Le résultat a été que Fortunato Bas n’a rien fait.

Un exemple plus important est celui de la députée Pramila Jayapal, leader du caucus progressiste des démocrates au congrès à Washington District of Columbia. Peu de temps avant les élections de mi-mandat de l’année dernière, Pramila Jayapal a envoyé une lettre à Joseph Biden l’exhortant à appeler à un cessez-le-feu en Ukraine. Bien sûr, cela signifie permettre à la Russie de continuer à occuper cette partie de l’Ukraine qu’elle a déjà volée. Alors que la lettre a été rédigée au mois de juillet 2022, Pramila Jayapal l’a envoyée au mois d’octobre 2022. La seule explication raisonnable du motif pour lequel elle l’a envoyé au mois d’octobre 2022 tient compte de sa circonscription électorale, qui comprend une grande partie de Seattle, dans l’état de Washington. A Seattle, les progressistes sont principalement organisés dans les DSA, qui sont pour la paix maintenant et contre le soutien à l’Ukraine. Pramila Jayapal essayait de renforcer son soutien avec ce bloc électoral organisé. Après que d’autres démocrates, y compris ceux qui ont un certain nombre d’américains d’origine ukrainienne dans leurs circonscriptions, aient exprimé leur indignation, Pramila Jayapal a retiré sa lettre.

À l’approche des élections de 2024, cette question et le rôle des groupes de gauche seront de plus en plus importants. Les plus importants sont DSA, Code Pink, qui est dirigé par Jodie Evans et Medea Benjamin, et le Green Party.

Lors de sa convention semestrielle, tenue au mois d’août 2023, DSA a adopté une résolution prenant la position des apologistes de Vladimir Poutine. Entre autres choses, elle appelait à mettre fin à l’aide militaire américaine à l’Ukraine. La résolution a été adoptée par soixante-quinze pour cent des voix des délégués. Un amendement faiblard qui édulcorait légèrement cette résolution, mais qui ne mentionnait même pas directement l’Ukraine, a été rejeté par une majorité de soixante-six pour cent des voix. Dans la période qui a précédé la convention, il y avait eu une faible tentative d’amendement pour l’Ukraine.

Cependant, il n’y a pas eu de campagne cohérente pour obtenir les signatures nécessaires de soutien et le résultat a été que cela n’est même jamais apparu à l’ordre du jour. Il est impossible de savoir exactement quel est le point de vue de la majorité des militants de base des DSA, mais c’est vraiment secondaire.

Ceci découle du fait qu’il n’y a pas de campagne organisée pour le soutien à l’Ukraine, ce qui ne peut signifier que des armes à l’Ukraine, à l’intérieur des DSA. Ainsi, même s’il y a une opposition généralisée à la position officielle des DSA, ce dont il n’y a aucune preuve, cette opposition n’a aucune conséquence.

L’autre grand groupe de paix et de justice aux États-Unis, c’est Code Pink. Code Pink a de l’argent. Selon une étude bien documentée des Fashbusters, au cours des années 2017, 2018 et 2019, Code Pink a généré un chiffre d’affaires total de trois millions de dollars. La majorité de l’argent provenait apparemment d’un fonds immobilier contrôlé par Medea Benjamin. Cependant, il semble que vingt-trois pour cent de celui-ci provenait du Goldman Sachs Philanthropy Fund (GSPF), qui est en réalité un canal, en fait une société écran, de Neville Roy Singham, comme les Fashbusters l’ont maintenant confirmé.

Un groupe appelé China Media Project (CMP) a récemment publié un article. Cet article révèle, premièrement, les liens extrêmement étroits entre Neville Roy Singham et le Parti Communiste Chinois (PCC). Cet article révèle, deuxièmement, que Neville Roy Singham, qui est le mari de la cofondatrice de Code Pink, Jodie Evans, a une influence accrue sur Code Pink. Ces dernières années, Code Pink a mené des tournées en Iran étroitement coordonnées avec ce régime répressif, anti-ouvrier, homophobe, misogyne et théocratique. En 2018, une lettre ouverte leur a été envoyée, les exhortant à abandonner ces tournées. Non seulement cela n’a servi à rien, mais Code Pink est revenu d’Iran avec un rapport qui, en réalité, était un rapport de soutien à ce régime et à son ministre des affaires étrangères. Maintenant, Code Pink se tourne vers l’organisation de tournées similaires en Chine.

Selon la même étude des Fashbusters mentionnée ci-dessus, le GSPF a fait don de quatre-vingt-quatre millions de dollars à quatre groupes de gauche. Il a donné quinze millions de dollars au People’s Forum. Il a donné quarante millions de dollars à l’United Community Fund (UCF). Il a donné quinze millions de dollars au Justice and Education Fund (JEF). Il a donné treize millions de dollars à Tricontinental de Vijay Prashad et il a donné seulement vingt mille dollars à l’Association for Investment in Popular Action Committees (AIPAC). Ce sont des sommes importantes. Combinées aux confusions qui ont toujours sévi aux États-Unis, y compris à gauche, cela signifie que les apologistes de Vladimir Poutine ont une influence démesurée au sein de la gauche en général.

En 2016, le Green Party a présenté Jill Stein à la présidence des Etats Unis. Celle-ci a effectivement défendu Vladimir Poutine et Donald Trump. Elle est allée à cet infâme banquet à Moscou où elle s’est rapprochée de Vladimir Poutine et du fasciste Mike Flynn. Elle a prononcé un discours de soutien à Vladimir Poutine à Moscou à ce moment-là. Pendant sa campagne, elle a dit qu’Hillary Clinton était pire que Donald Trump. Dans une interview de 2016, elle a défendu l’annexion de la Crimée par Vladimir Poutine et elle a déclaré que Donald Trump serait le président de la paix.

Récemment, le célèbre intellectuel de gauche Cornel West a annoncé qu’il se présenterait à l’investiture du Green Party pour la présidence des États-Unis. Cornel West, qui facture des prestations de conférences entre cinquante mille et cent mille dollars, est un opportuniste. Il prend des positions progressistes sur divers sujets mais, au mois de mai 2023, il a écrit un éditorial dans le Wall Street Journal faisant l’éloge des réformes racistes de l’éducation du gouverneur de Floride, Ron de Santis. En 2007, il avait fait campagne pour le démocrate Barack Obama. Maintenant, il dénonce l’ensemble du Parti Démocrate et a annoncé qu’il se présenterait à l’investiture du Green Party pour les élections présidentielles. Répondant aux arguments des apologistes de Vladimir Poutine et à leur domination de la gauche qui en résulte aux États-Unis, Cornel West excuse également l’invasion de Vladimir Poutine. Jill Stein mène la campagne pour que le Green Party désigne Cornel West comme candidat du Green Party aux élections présidentielles et elle réussira presque certainement.

Beaucoup, y compris moi-même, pensent que la campagne de Cornel West pourrait entraîner une division du vote contre Donald Trump et conduire à l’élection de Donald Trump ou de son substitut. Les apologistes du Green Party nient cela, affirmant que ceux qui votent pour le Green Party n’auraient pas voté de toute façon pour les candidats du Parti Démocrate. Il est impossible d’en être vraiment sûr d’une manière ou d’une autre, mais une chose est certaine, la campagne de Cornel West aidera à faire avancer et à solidifier les positions des défenseurs de Vladimir Poutine aux États-Unis. Elle rendra politiquement plus difficile pour Joseph Biden de continuer à soutenir l’Ukraine et, si la campagne de Cornel West aboutit à l’élection de Donald Trump ou d’un autre candidat républicain de la même veine que Donald Trump, ce qui est certainement possible, cela signifiera la fin presque immédiate des livraisons d’armes américaines à l’Ukraine.

Ceux qui à gauche, socialistes et autres, s’opposent sincèrement à l’impérialisme et soutiennent véritablement les droits démocratiques pour tous, soutiennent le droit de l’Ukraine à se défendre contre l’invasion criminelle et impérialiste de la Russie. Nous savons que des paroles et des négociations aimables ou raisonnables n’arrêteront pas Vladimir Poutine.

La seule façon d’arrêter son invasion passe par une défaite militaire. Les ukrainiens ne peuvent pas y parvenir avec des bâtons et des pierres, ni avec des fusils de chasse et des armes de poing. Ils ne peuvent le faire qu’avec des armes modernes de guerre et l’Ukraine est beaucoup plus petite et elle a beaucoup moins de ressources que la Russie. La seule façon pour elle de pouvoir utiliser de telles armes est de les obtenir des États-Unis et d’autres pays, principalement des pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). C’est laid et c’est horrible, mais la seule alternative est encore pire. Ceux qui s’opposent aux livraisons d’armes à l’Ukraine appellent en fait à une victoire de Vladimir Poutine et de son régime fasciste.

C’est pourquoi une campagne systématique contre cette position de la gauche influencée par Vladimir Poutine aux États-Unis devrait être la priorité absolue. Pour être pleinement efficaces, nous devons exposer les liens malpropres qu’entretiennent les apologistes de Vladimir Poutine. Cela brûlera de nombreux ponts avec cette gauche. Qu’il en soit ainsi. Nous ne sommes pas devenus des adversaires de tous les impérialismes, y compris la Russie, pour nous faire des amis. Nous l’avons fait parce que nous croyons sincèrement à la solidarité internationale de la classe ouvrière.

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4 septembre 2023 1 04 /09 /septembre /2023 17:57

 

 

https://www.bfmtv.com/police-justice/affaire-hedi-apres-la-remise-en-liberte-du-policier-mis-en-cause-le-jeune-homme-denonce-une-forme-d-injustice_AN-202309020326.html

 

Après la libération du policier mis en cause, Hedi dénonce une forme d'injustice

Le policier de la Brigade Anti Criminalité (BAC) de Marseille en détention provisoire pendant quarante jours, auteur du tir de Lanceur de Balle de Défense (LBD) qui a grièvement blessé Hedi, a été libéré, Vendredi Premier Septembre 2023. Le jeune homme dénonce une forme d'injustice, alors que le fonctionnaire a admis le tir.

Il se dit très déçu. Hedi, grièvement blessé en juillet par un tir de LBD en marge des émeutes à Marseille, a réagi Samedi 2 Septembre 2023 sur BFM Télévision à la libération du fonctionnaire qui a avoué l'avoir visé, « cela va un peu mieux. Sur le plan psychologique, la décision de la libération du policier m’a mis un coup. Je dénonce une forme d'injustice. Je me dis qu'on lui donne l'occasion de sortir, alors qu'il a avoué après tellement de mensonges. Ce n'est pas honnête ».

Hedi, vingt-deux ans, a réaffirmé qu'il ne participait pas aux émeutes la nuit où il a été blessé et il a expliqué qu’il n’a pas vu ce que le policier a vu, « on ne peut pas avoir peur de moi, je suis gentil, je n'ai fait aucun geste menaçant, je n'ai rien jeté ».

Selon le récit d'Hedi, quatre policiers de la BAC l'auraient passé à tabac et laissé pour mort, après l'avoir touché d'un tir de LBD à Marseille en marge des émeutes, provoquées par la mort du jeune Nahel, dans la nuit du Samedi Premier Juillet au Dimanche 2 Juillet 2023. « Je maintiens mes accusations », a dit Hedi, Samedi 2 Septembre 2023.

Grièvement blessé, le jeune homme a vu une partie de son crâne amputé après les interventions chirurgicales qu'il a subies. Son audition, débutée à l'hôpital, a dû être interrompue à cause de son état de santé et elle se poursuivra Mercredi 6 Septembre 2023.

« Mon neurochirurgien pense que cela va. Il a pu programmer la prochaine opération », qui consistera à remettre la partie manquante de son crâne, a détaillé le jeune homme, qui reste toutefois diminué par les séquelles de ses blessures, « j’ai de temps en temps de la paralysie, ce n'est pas évident, mais il y a une possibilité que cela ne reste pas à vie ».

Le policier marseillais, mis en examen pour violences volontaires aggravées sur le jeune homme, a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire, Vendredi Premier Septembre 2023, après quarante jours de détention provisoire.

Il est désormais placé sous contrôle judiciaire et il a interdiction d'exercer sa profession, a précisé dans un communiqué la procureure de la république de Marseille, Dominique Laurens. La décision d'envoyer derrière les barreaux ce policier auteur du tir de LBD qui a grièvement blessé Hedi, avait provoqué la colère de nombreux de ses collègues à travers la France.

« Hedi est consterné », avait réagi Vendredi Premier Septembre 2023 l'avocat d'Hedi sur BFM Télévision, « il a l'impression que, de la part des juges, il n’y a pas de la complaisance, mais il y a un manque de prise en compte de la gravité des faits ».

Dans cette affaire, quatre policiers de la BAC de Marseille ont été mis en examen pour des violences volontaires aggravées par trois circonstances, le fait d'avoir été commises en réunion, le fait d’avoir été commises avec usage ou menace d'une arme et le fait d’avoir été commises par des personnes dépositaires de l'autorité publique dans l'exercice de leurs fonctions.

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4 septembre 2023 1 04 /09 /septembre /2023 17:35

 

 

https://www.revolutionpermanente.fr/Rencontre-Sophie-Binet-Macron-le-retour-au-dialogue-social-nous-emmene-dans-le-mur

 

Rencontre entre Sophie Binet et Emmanuel Macron, le retour du dialogue social nous emmène dans le mur

Mardi 29 Août 2023, Sophie Binet a été reçue par Emmanuel Macron pour discuter des dossiers de la rentrée. Vincent Duse, militant de la Confédération Générale du Travail (CGT) de Peugeot Société Anonyme (PSA), réagit à cette tentative de la CGT de revenir au dialogue social.

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a été reçue par Emmanuel Macron, avant la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) et avant le mouvement des entreprises de France (MEDEF), afin de tourner la page des retraites et de revenir au dialogue social, une rencontre qui n’a jamais été discutée dans les syndicats et qui pose un problème de méthode démocratique important, à tous les niveaux. De nombreux militants de la CGT ont reçu le compte rendu aux structures envoyé suite au rendez-vous, qui montre non seulement que la direction de la CGT a abandonné toute envie d’organiser le combat, sans consulter à un seul moment la base des syndicats, a contrario du discours des leaders qui est de dire que c’est la base de la CGT qui décide. Nous en sommes loin.

La conclusion du compte-rendu de la rencontre montre jusqu’au bout les problèmes de logique politique des leaders de la CGT. « Le déroulement de ce rendez-vous est une preuve du rapport de force et de l’impasse dans laquelle se trouve le pouvoir, obligé de descendre de sa tour d’ivoire », dit Sophie Binet, pour qui le seul fait d’avoir pu introduire une réunion avec le président de la république est une victoire politique. Six mois d’affrontement, au terme desquels le gouvernement a gagné sur toute la ligne, et nous aurions gagné le droit d’être écouté par le président ? Tous les militants, tous ceux qui ont fait grève savent que c’est la construction d’un rapport de force, dans la lutte des classes et dans les grèves contre le patronat et le gouvernement, qui peut nous faire gagner. Personne ne croit qu’une discussion peut changer la politique du gouvernement. Dans ce contexte, le retour au dialogue social est une traîtrise qui va nous emmener dans le mur. C’est ce que disaient les ouvriers en grève au printemps, cela n’a pas changé. Nous ne luttons pas pour obtenir des réunions, nous luttons pour gagner sur nos revendications.

De plus, nous apprenons dans ce compte-rendu que « la direction de la CGT réclame l’organisation d’un référendum sur les retraites et d’une conférence de financement lors de laquelle nous pourrons enfin présenter nos solutions ». Cette revendication n’a jamais été une revendication de la CGT. C’était une revendication de ceux qui voulaient éviter la grève. Dans le cadre de cette démocratie bourgeoise, dans un régime qui a piétiné toutes les libertés et dans lequel Emmanuel Macron est un véritable monarque présidentiel, qui peut croire que le gouvernement accepterait une telle demande ? Faire croire que nous pourrions obtenir par un vote ce qui n’a pas été obtenu par la lutte est illusoire et sème des illusions dans notre propre camp.

La proposition est d’autant plus problématique qu’elle s’est imposée sans aucune consultation des syndicats et des militants de la CGT. Il aura fallu une note de compte rendu pour apprendre ce changement d’orientation. Alors que Sophie Binet a d’ores et déjà annoncé ne pas vouloir prendre de revanche contre Emmanuel Macron, la direction de la CGT montre qu’elle veut enterrer les six mois de lutte militante et de colère.

Alors que le ministre de l’éducation Gabriel Attal a ouvert la rentrée avec une offensive islamophobe en interdisant les abayas à l’école, Sophie Binet, sur France Inter, a dit qu’elle ne s’opposait pas à cette circulaire et qu’il fallait avoir des règles claires, dont l’interdiction de l’abaya, qui s’inscrivent dans le cadre de la loi de 2004 soutenue par la CGT. Depuis, celle-ci n’est pas revenue sur ses propos et, selon son propre compte rendu, elle reproche seulement au gouvernement d’en avoir fait une circulaire et une annonce au journal télévisé de 20 heures. Pendant que le gouvernement fait la part belle à l’extrême droite et pendant qu’il réprime les quartiers populaires, la direction de la CGT fait un virage à droite, défendant la loi de 2004 alors que, à l’époque, la CGT s’était abstenue. Il est toujours inacceptable d’accepter des mesures islamophobes, d’autant plus lorsque cette acceptation vient de la plus grande centrale syndicale ouvrière. Il en va de l’unité de notre classe. Nous ne pouvons pas regretter l’ascension de l’extrême droite et la division de notre classe un jour et regretter le manque de syndicalisation dans les milieux les plus précaires et souvent les plus racisés et empêcher les filles de nos collègues de s’habiller comme elles le veulent le lendemain.

Le même problème se pose avec la manifestation du Samedi 23 Septembre 2023 contre les violences policières. La CGT y met si peu d’entrain que ces manifestations ne sont pas du tout préparées au niveau national. Cette journée de mobilisation pourtant centrale devrait être au cœur de notre militantisme syndical contre les violences policières, contre un état qui veut museler tous ceux qui subissent les oppressions et les violences d’état.

Plus que jamais, la direction confédérale de la CGT doit arrêter toutes les formes de dialogue social avec le gouvernement et elle doit s’atteler à la construction de la revanche contre Emmanuel Macron et sa clique. Dans ce sens, la seule perspective de la journée d’action du 13 octobre 2023, une énième journée isolée pour des augmentations de salaires, ne convainc personne. C’est une journée de routine sans volonté de gagner quoi que ce soit, qui ne convaincra jamais des millions d’ouvriers de se mettre en grève. La grève sera le moyen de faire plier nos adversaires, mais des journées isolées sans plan de bataille ne feront qu’épuiser nos forces et perdre la confiance qu’ont encore des millions de salariés dans les syndicats.

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3 septembre 2023 7 03 /09 /septembre /2023 15:29

 

 

https://www.reuters.com/world/europe/ukraine-names-powerful-businessman-kolomoisky-suspect-fraud-probe-sbu-2023-09-02/

 

Le magnat ukrainien Igor Kolomoisky arrêté dans une affaire de fraude (Reuters)

Un tribunal ukrainien a ordonné Samedi 2 Septembre 2023 la détention pour deux mois du magnat Igor Kolomoisky, soupçonné de fraude et de blanchiment d'argent, une décision frappante contre un des hommes d'affaires les plus puissants du pays.

La détention d’Igor Kolomoisky, qui fait l'objet de sanctions américaines et qui est un ancien partisan du président Volodymyr Zelensky dont il a soutenu l'élection en 2019, intervient alors que Kiev tente de signaler des progrès dans la répression de la corruption en temps de guerre.

Les avocats de la défense ont déclaré qu’Igor Kolomoisky ferait appel de la décision, remettant en question sa légalité, mais qu'il ne verserait pas une caution de près de quatorze millions de dollars afin d'obtenir sa libération, a écrit Radio Liberty.

Après une audience devant un tribunal de district de Kiev, Samedi 2 Septembre 2023, Igor Kolomoisky, l'un des hommes les plus riches d'Ukraine, a été montré en train d'être emmené vêtu d'une veste de survêtement bleue dans des images télévisées. Il n'a pas pu être joint pour commenter.

Le service de sécurité d’Ukraine (SBU) a annoncé Samedi 2 Septembre 2023 l'ouverture des poursuites contre Igor Kolomoisky, en publiant sur Telegram Messenger des photographies le montrant se faire signifier des documents par des agents de sécurité et les signer.

« Il a été établi que, entre 2013 et 2020, Igor Kolomoisky a légalisé plus de cinq cent millions de hryvnias, soit quatorze millions de dollars, en les retirant à l'étranger et en utilisant l'infrastructure des banques sous son contrôle », a écrit le SBU dans un communiqué.

Après le jugement, Volodimir Zelenskiy a semblé faire une allusion indirecte à l'affaire dans son discours quotidien du Samedi 2 Septembre 2023, remerciant les forces de l'ordre d'avoir fait preuve de détermination pour traduire en justice des affaires de longue date, « il n'y aura sans aucun doute plus de décennies de statu quo pour ceux qui ont pillé l'Ukraine et qui se sont placés au-dessus de la loi et de toutes les règles. La loi doit être appliquée ».

Igor Kolomoisky est considéré comme l’un des oligarques qui ont accumulé d’énormes richesses industrielles après l’effondrement de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) en 1991 et qui ont exercé une influence politique et économique démesurée.

Avant l’invasion russe du mois de février 2022, Volodimir Zelensky et son équipe ont adopté une loi obligeant les oligarques à s’enregistrer et à rester en dehors de la politique. La guerre a érodé le pouvoir des oligarques, les actifs industriels ayant été détruits à l'est et au sud et leurs chaînes de télévision émettant sous un signal centralisé.

Avant de remporter la présidence, Volodimir Zelensky s’était fait connaître en tant que comédien et il avait joué le rôle de président dans une émission diffusée sur une chaîne de télévision appartenant à Igor Kolomoisky. Il nie qu’Igor Kolomoisky ait eu une quelconque influence sur le gouvernement.

Depuis le début de la guerre, Volodimir Zelensky a mis l'accent sur la répression de la corruption en Ukraine alors que Kiev a demandé à rejoindre l'Union Européenne et espère obtenir des dizaines de milliards de dollars pour aider à reconstruire le pays après une guerre qui n'a pas de fin en vue.

La détention d’Igor Kolomoisky n'est pas la première mesure le concernant en temps de guerre.

Au mois de novembre 2022, l’état ukrainien a pris le contrôle de participations dans de grandes entreprises stratégiques, dont certaines étaient associées à Igor Kolomoisky, invoquant les lois du temps de guerre pour soutenir l'effort de guerre.

Plus tôt cette année, des agents de sécurité ont perquisitionné le domicile d’Igor Kolomoisky dans le cadre d'une enquête distincte sur le détournement de fonds et l'évasion fiscale des deux plus grandes compagnies pétrolières du pays qui lui appartiennent en partie.

Igor Kolomoisky est un ancien propriétaire de la grande banque ukrainienne Privat Bank, qui a été nationalisée à la fin de l’année 2016 dans le cadre d'un nettoyage du système bancaire.

Il a possédé des actifs dans les secteurs de l'énergie, de la banque et d'autres secteurs, notamment une chaîne de télévision influente.

Les États-Unis ont imposé des sanctions contre Igor Kolomoisky en 2021, en raison de son implication dans une corruption importante. Les autorités américaines ont également affirmé qu’Igor Kolomoisky et un partenaire commercial avaient blanchi des fonds volés aux États-Unis. Igor Kolomoisky a nié tout comportement illégal.

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3 septembre 2023 7 03 /09 /septembre /2023 15:09

 

 

https://www.leparisien.fr/faits-divers/non-lieu-dans-laffaire-adama-traore-sa-soeur-appelle-a-une-mobilisation-mardi-a-paris-02-09-2023-V6BPEHRKWZHDNN2NZJSXNNXXTE.php

 

Non-lieu dans l’affaire Adama Traoré, sa sœur Assa Traoré appelle à la mobilisation, Mardi 5 Septembre 2023, Place de la République à Paris

Assa Traoré dénonce un déni de justice. Après le non-lieu dont ont bénéficié, Vendredi Premier Septembre 2023, les trois gendarmes impliqués dans l’interpellation mortelle de son frère, Adama Traoré, Assa Traoré appelle à la mobilisation, Mardi 5 Septembre 2023, Place de la République, à Paris, a-t-elle déclaré à France Info, Samedi 2 Septembre 2023, « nous contestons ce non-lieu qui est une honte pour la justice française et pour la France. Tous les éléments sont là pour dire que les gendarmes sont bien responsables de la mort d’Adama Traoré. Si la justice faisait son travail correctement, ils seraient mis en examen ».

La famille d’Adama Traoré, mort en 2016 après son interpellation à Beaumont-sur-Oise, a déjà annoncé qu’elle allait faire appel de cette décision. « Cette ordonnance de non-lieu qui contient des contradictions, des incohérences et de graves violations du droit, déshonore l’institution judiciaire », a réagi sur Instagram leur avocat, Yassine Bouzrou, après l’annonce du non-lieu.

Dans son réquisitoire, le parquet de Paris avait estimé à la fin du mois de juillet 2023 que ni les faits de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique, ni ceux de non-assistance à personne en péril, ne sont constitués. La famille du défunt, qui a versé plusieurs avis médicaux, est convaincue que son asphyxie résulte du plaquage ventral que lui ont imposé les gendarmes interpellateurs.

« Dans ce dossier, il n’y a aucune violence et donc la décision rendue est une décision logique », a dit Rodolphe Bosselut, l’un des avocats des trois gendarmes, à France Info, « c’est une satisfaction que la justice, après sept ans, ait décidée de dire qu’il n’y a rien contre eux ».

Le dernier rassemblement en hommage à Adama Traoré avait rassemblé plusieurs milliers de personnes, Place de la République à Paris, au mois de juillet 2023, malgré l’interdiction de la préfecture de police de Paris. Une enquête pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique avait été ouverte et confiée à l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) après l’interpellation lors de cette marche d’un frère d’Adama Traoré, Youssouf Traoré. Plusieurs journalistes avaient également dénoncé des violences commises contre eux par les Forces De l’Ordre (FDO).

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